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Episode 1 : Un début-colique

Episode 1 : Un début-colique AjyWsRh

Bravo, vous avez découvert un mot secret : *Meilleur*. Gardez-le pour vous !!!1

Le soleil se levait sur l'île éponyme de Dawn, teintant le ciel d'une palette de couleurs tant chaudes qu'apaisantes. Cela faisait 3 ans que le Gouvernement Mondial avait rasé le Grey Terminal, et Goa reconstruisait petit à petit ce qui était perdu. Le port sur lequel September posa les pieds en était l'exemple premier. Affairés, les dockers manutentionnaient et portaient moultes et diverses choses nécessaires pour l'approvisionnement des navires en partance vers d'autres destinations d'East Blue tandis que d'autres déchargeaient les cargaisons si précieuses pour la reconstruction et le rétablissement d'un semblant de normalité.
September observait ceux-ci avec appréhension. Le peu d'argent qu'elle possédait n'allait pas l'emmener bien loin si elle ne trouvait pas un travail, et si elle avait sans doute assez pour quitter cette île, y rester suffisamment longtemps pour y faire quelque chose de significatif de surcroît allait être compliqué.

Mais elle y était, déjà. C'était un début.

Demandant sa route, on lui indiqua que Fushia était certainement à une certaine distance de la ville. Une distance certaine, avait précisé le docker avant de reprendre ses activité. Eviter Grey Terminal était recommandé, et pour l'instant, September jugea bon de suivre le conseil. Arrivant (après un certain temps) à Fushia, elle inspira un bon coup.

Fushia.

"La ville de tous les possibles," murmura-t-elle. "Là où tout avait commencé."

Elle se mit à déambuler dans le hameau, remarquant les changements qu'un siècle avait sûrement apportés. Celui-ci avait sans doute bien évolué durant ces cent dernières années, mais la ruée de réfugiés d'il y a quelques années, qui n'avait nul autre choix que de s'intégrer tant bien que mal au tissu social rural des riverains, avait quelque peu dégradé tant l'ambiance que l'esthétique d'un paysage qu'elle pouvait aisément imaginer plus bucolique. Ou était-ce vraiment le cas ? D'après les historiens, l'île était déjà à l'époque fréquentée par bon nombre de pirates et de bandits, incluant le tristement célèbre "Shanks le Roux", empereur des mers. Contemplant la chose un instant -ainsi que le train-train habituel des villageois aucunement dérangés par sa présence- elle se demanda quelle serait la prochaine étape de son cheminement. L'autrice de ce texte, quant à elle, utilisa un autre tiret demi-cadratin -elle chérissait profondément la versatilité et la souplesse qu'un tel symbole de ponctuation apportait à son écriture, quand soudain :

"Vous, là !" fit une voix féminine derrière elle.

September continua sa route sans être aucunement dérangée, pensant que ce n'était pas elle qui était hélée, mais un compatriote de l'intéressée. Sans aucun doute un nouvel épisode dans le feuilleton diurne du quotidien du journalier moyen de Fushia, dont il ne fallait point se mêler au risque de paraître cuistre. Autrement dit, rien à voir ici, rien à faire, juste tracer sa route et avancer, coûte que coûte, quoi qu'il en coûte. Chacun sa vie, chacun son crédit, comme disait l'autre-

-Oui, madame ! avec le kimono ?

Le personnage principal du forum se tourna brièvement, juste pour lever le doute -et le doute fut levé. Une femme d'âge moyen assez maigre, équipée d'un foulard tirant ses cheveux en arrière et d'un tablier tâché de gras, armée d'une louche, trois signes évidents s'il en est de l'appartenance au secteur de la restauration, se dressait devant elle.

"Oui ? fit-elle simplement.
-C'est bien un sabre que vous avez sur vous ? Vous êtes une sabreuse ?
September réfléchit l'espace d'un instant, la jubilation devant l'existence potentielle d'une quête commençant à la parcourir.
-Euh... Ouais. Ouais ouais ouais, j'suis une sabreuse."

L'hésitation manifeste de September fit à son tour hésiter la cuisinière.
"Vous êtes sûr ou bien...?
-Oui oui, je suis sûre. Une sabreuse véritable. Regardez, c'est un vrai sabre et tout," assura la véritable sabreuse, tapotant  le pommeau de son arme de terrible facture pour appuyer son propos.

La dame semblait considérer la chose un moment avant de hausser les épaules. "Bah, vous ferez l'affaire, je suppose. Venez avec moi."

September haussa un sourcil, mais suivit quand même la dame parce qu'elle ne comptait pas lâcher le filon d'une potentielle aventure, et puis, bon, bah l'histoire s'arrêterait là si ce n'était pas le cas. Où je devrais écrire une autre histoire. Mais c'est celle-ci que j'ai décidé d'écrire donc, bon, voilà. C'est moi qui décide ! Telle une Théodora des temps moderne, impératrice de mon monde manipulant les personnages et l'histoire à mon gré. Tant que c'est un RP solo, tout du moins. Il y aura moins de meta dans des rps pas solos à mon avis. Enfin je crois. On verra, toutes les options sont possibles ! Tout est permis pour l'instant.

Et donc oui, suivant la cuisinière préoccupée à travers le faubourg, September arriva réalisa non sans comprendre l'ironie de la chose, que sa première aventure commençait dans un restaurant spécialisé dans les ramens, endroits qu'elle avait abjuré en quittant son île natale.

"Désolé de vous avoir pressé, madame, mais vous avez l'air d'être la personne qu'il nous faut pour résoudre notre problème."
    Position badass. Sourire confiant montrant les dents, ombre sur les yeux comme dans un shonen où le protagoniste était sur le point de dévoiler sa carte maîtresse. Si c'était un animé, la VA a sorti la voix en mode "ara, ara". En d'autres termes, ça ne rigole plus.

    "J'attendais ce moment.
    -Comment ça ?
    -Votre empressement me laisse penser qu'une mission importante m'attend. Et comme vous pouvez le voir, me voici, kimono et sabre, marchant dans les rues, et vous vous êtes dit 'tiens, une ti-peu pareille, ça peut être qu'une... pirate ! Oui, une pirate héroïque redresseuse de tort' !"

    La cuisinière, ainsi que ce qui semblait être son mari derrière le comptoir, écarquillèrent leurs yeux d'étonnement. En effet, ils avaient besoin d'un coup de main. Mais ça, c'était un peu trop. Le vieux monsieur intervint :

    "Euhhhhh.... Pour tout vous dire ma ptite madame, on voulait surtout quelqu'un pour nous aider avec un compétiteur. On doit négocier des termes par rapport à celui-ci et on avait juste besoin de quelqu'un d'armé pour marquer le coup, montrer qu'on était pas sans défense, quoi.

    -Ah. ok...."

    Bah écoute September, c'était peut-être pas l'histoire à laquelle tu t'attendais, mais c'est probablement celle dont tu as besoin pour l'instant. Et comme de bien entendu, elle soupira avant de se résigner.

    "Ouais... Bon, c'est pas mal aussi ça.

    -Oui mais maintenant que vous dites que vous êtes pirate, je vous avoue que-

    -Non mais c'est bon ça, oubliez. J'ai même pas de prime, c'était juste un truc, bon, c'est rien.-


    Et oublier ils essayèrent, après avoir discuté dûment du prix de la mission et d'avoir convenu d'un certain nombre de berrys certains, ainsi que le gîte (vraiment parce que c'est la saison creuse) et le couvert (à hauteur d'un bol de riz par jour, il ne faut pas abuser non plus). Le marché ainsi conclu, les protagonistes s'en allèrent chacun vaquer à leurs occupations tandis que September partit faire une sieste, bien méritée après le long trajet. Aussitôt commencée, les rêves de September s'enchaînaient. L'auberge sentait le ramen, l'ambiance sentait le business familial, et l'histoire n'était non sans rappeler des souvenirs d'enfance qui s'enchaînaient doucement, projetés en diaporama par Morphée, régisseur de nos rêves s'il y en a toujours eu un.

    "Madame September ? C'est le moment. Nous allons rencontrer la compétition maintenant."


    Le visage défait par sa sieste, September leva néanmoins le pouce pour montrer qu'elle était encore dans la course. Prenant le temps d'une rapide toilette, elle descendit et rejoignit les propriétaires, avant d'être surprise par la présence d'une dizaine de malfrats qui semblaient de mèche avec les propriétaires.

    "Ah oui, on vous a pas dit, on est un peu en 'charge' du voisinage, hihi.
    C'était le mari de la cuisinière qui avait parlé. Plus vieux qu'elle, chauve et à moitié édenté, l'homme n'avait pas l'air d'un parrain, mais la nuit tombée et les torches jetaient sur lui un éclat malfaisant qui ne rendaient la révélation qu'à moitié surprenante.


    -Ben vous avez pas besoin de moi du coup non ? Répliqua September, légèrement perturbée par la nouvelle
    complexité du couple aubergiste.
    -Non, mais votre kimono et votre pose rendait bien. Ça donnait une esthétique de garde d'élite, si vous voyez ? On aime bien ça, ici, ça fait spécial un peu.
    -Et puis vous êtes une femme ! Ajouta la patronne. On a que des hommes ici, un environnement multi-varié est souvent un signe de compétence dans le milieu managérial.
    -Ca c'est vrai aussi, concéda September.
    -Ouais, conclua la cuisinière d'un grand sourire.
      "Ecoutez bien, voilà comment on compte découper le secteur..."

      September n'écoutait que d'une oreille peu attentive, encore déçue par l'absence de véritable quête (et la révélation qu'elle rendait service aux yakuzas du coin). Elle restait néanmoins la main sur son pommeau, prête à tout, parce que fallait admettre que les gens la regardaient vraiment bizarrement.

      Après une quinzaine de minutes de discussion incroyablement ennuyeuse, son attention se relâcha, mais un soudain coup de hachoir sur la table des négotiations la fit sursauter.

      "HORS DE QUESTION ! LES CREVETTES KIPISS NE SERONT PAS VENDUES SUR CETTE RUE"


      "ET LES BOULETTES DE BOEUF BONDISSANTES NON PLUS, ALORS"

      September soupira "Merde, j'sais pas, si vous fourrez les boulettes avec des crevettes ça passe crème dans la soupe non?"

      "HEIN? QUI A PARLE ?"
      C'était le patron du restaurant adverse qui parlait. Un homme musclé et bourru, il était l'inverse physique de son collègue et employeur de September.

      "Moi." fit calmement September.

      "On vous a pas vraiment payé pour parler, vous savez ?"


      "Oui, quand même, là c'est pas très pro, hein."


      "Non mais sérieusement écoutez-vous. Machin
      (elle pointa de sa main vers la direction générale de la compétition, qui sembla offusqué par la chose d'ailleurs) change l'huile de friture chaque semaine, possède un fournisseur de crevettes mantes fraîches et tout et tout. Vous, vous avez le savoir-faire et la force musculaire pour tabasser et attendrir plusieurs centaines de kilos de viande d'assez bonne qualité, avec vos propres fournisseurs de viande pour pas cher. Unissez vos forces, non ? Vous pourriez vous faire 4 fois plus de profits en faisant 50% chacun."

      Les gens réfléchirent attablés réfléchirent. September rota pour faire diversion. L'idée n'était pas mauvaise, en vrai. Après une heure de discussion, ils convinrent alors d'un commun accord du concept. La cuisinière et commanditaire de September tenta même une combinaison des deux qu'elle intégra à une soupe, et la chose fonctionnait à merveille.

      "C'est vraiment trop bon, s'exclama-t-elle. Comment avez-vous devisé d'une idée pareille à même la négociation ?
      -C'est secret, fit simplement September, qui ne voulait pas être reléguée à une cuisine et ruiner le principe même de sa quête.
      -Bah écoutez c'est pas mal. On va vous payer ce qu'on vous doit, et on vous offre la chambre pour le reste de la semaine. Et si tout se passe bien, on vous donnera une partie des profits de la semaine (en plus de ce qui aurait été normalement gagné sans votre idée)".


      September ne savait pas comment la cuisinière avait réussi à intégrer des parenthèses pour décrire cette clause de l'accord, mais elle était bien contente de la chose. Rien n'était plus satisfaisant qu'une aventure sympathique de départ, où tout le monde était d'accord et le crime organisé unifié pour pouvoir effectuer encore plus de profits et encore plus de racket.

      En tout cas, c'était le début d'une aventure. Un début limité, certes. Un début constipé dans un bled paumé. Un début-colique, quoi.