Quelque part sur Las Camp, durant l’année 1623
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Chapitre 2 : Le Baron Crimson et le Sundance Kid
Difficile de croire qu’aujourd’hui, le Sundance et moi sommes compagnons de route. Au départ, rien ne laisser présager cela. Lui un gamin de douze ans, à peine et moi, encore amateur dans ma nouvelle passion de la poudre noire. Cette rencontre, qui a eu lieu il y a de cela six ans maintenant, est inoubliable.
Le destin est-il écrit à l’avance ? Moi qui étais solitaire contre mon gré durant toute mon enfance, j’étais prédestiné à l’être durant toute ma vie. Cependant, voilà, il aura fallu une rencontre pour remettre en cause toute une réflexion autodestructrice que je me faisais durant des années pendant lesquelles je me disais que je n’avais aucune utilité un certain temps, puisque j’étais et serais seul durant le restant de ma vie.
Cette soirée durant laquelle je m’étais mis en accord avec moi-même sur ce qu’allait être le premier jour du reste de ma vie remontait déjà à quatre ans. La colère ne s’était pas encore diluée avec le temps et encore moins mon impulsivité contrairement à ce que je suis devenu plus tard.
Machinalement, je préparais mes sacs de poudre noire à la même heure. Cette poudre que je volais une fois par mois lorsque la cargaison mensuelle de la marine arrivait et dont une relève de garde laissait une ouverture de cinq minutes durant laquelle je devais me précipiter pour me rendre sur le bateau et prendre le matériel dont j’avais besoin. A cette époque, j’étais seul et ne pouvais me contenter d’à peine une action par mois car, malheureusement, je n’étais qu’un humain qui ne portait que deux bras. Ainsi, la quantité que je prenais était plus que limitée. Et je ne compte même pas le temps passé à gagner ma croute, mes actions ne me rapportant rien. Le recyclage était ma seule source de revenu. Le seul point positif que je pouvais soustraire de tout ça était que je gagnais bien plus que l’époque ou j’étais sous la houlette d’Archibald Blueberry.
Fort heureusement, Las Camp est une île putride visuellement, olfactivement, mais aussi psychologiquement. Les coups d’éclats de toutes sortes y étaient monnaie courante. Je vous laisse les nommer : Mutinerie d’une petite garnison envers un capitaine qui s’est endetté envers ses subordonnés, règlements de comptes en pleine rue entre membres d’organisations différentes, rapt d’enfants et de femmes pour revente sur d’autres îles et j’en passe. Dans tout ce raffut, il était impossible de détecter des actions néfastes répétées par un seul individu. Mes actions n’étaient que des nuisances parmi tant d’autres, ainsi, un marin disparu par-ci ou une explosion d’un petit quartier général de malfrat par-là ne permettaient pas de corréler ses dernières entre elles.
La question était pour moi de savoir quel était l’intérêt de continuer mes actions si finalement je ne pouvais faire de revendication étant donné que je n’étais pas recherché ? La réflexion était complexe. Je me demandais si Las Camp était de toute façon peine perdue dans ce monde et qu’elle était finalement condamnée pour l’éternité à ce statut quo et que donc, pour mener à bien mon action et faire entendre ma voix, je me devais peut-être de quitter l’île. C’est une réflexion qui me prenait à cœur même jusqu’au jour de ma rencontre avec le Sundance.
D’ailleurs cette journée en était une comme d’autres sur l’île de Las Camp. En pleine après-midi, je m’abreuvais dans mon comptoir fétiche, j’ai nommé « Le Crimson ». Le sentiment du travail bien fait dans la tête car un peu plus tôt dans la journée, je quittais le cellier du « Trafalgar Triangle », le commerce d’un prêteur sur gages véreux, Mycroft Baker. Mon retardateur mis en place, ma poudre noire parsemée dans divers coins du cellier avec un rayon d’explosion réglée sur un angle pour faire le maximum de dégâts à Baker, je quittais ce cellier environ deux heures plus tôt pour un feu d’artifice qui allait avoir lieu désormais dans dix minutes. Le Crimson n’était qu’à deux pâtés de maisons de la future scène de crime.
Mycroft Baker n’était pas une cible anodine. Par le biais de divers renseignements que j’avais obtenus en espionnant et en soudoyant, j’avais compris la combine qu’il avait mise en place avec six officiers de la marine afin que son entreprise puisse prospérer sur le dos de pauvres gens ayant recours à ses services par désespoir pour certains ou par obligation pour d’autres. La stratégie était la suivante : Lorsqu’une personne mettait en gage un objet qui lui tenait à cœur, Mycroft et ce dernier se mettaient d’accord sur une durée pendant laquelle l’objet serait gagé avant de lui appartenir définitivement une fois le délai dépassé. Une fois qu’ils s’étaient serré la main, et que la victime s’en allait, Mycroft prévenait l’un des six officiers dans le coup pour que celui-ci trouve une raison quelconque pour mettre la victime en prison le temps que la durée du gage soit passée et que le pauvre désespéré ait perdu son objet pour toujours sans aucun recours possible. Non seulement le marché conclu de base était très en faveur de Mycroft qui remettait une somme d’argent misérable pour un objet mis en gage qui valait le triple, mais en plus la victime se retrouvait en prison et perdait son objet. Vous comprendrez que la cible était toute trouvée pour une petite visite du Baron Crimson.
Seulement, ceux-là étaient les plus intelligents du lot, en effet, ils n’étaient pas stupides au point d’attaquer 100% des désespérés qui se présentaient au Trafalgar. Environ une trentaine de personnes avaient la malchance d’être parmi ceux touchés. J’avais choisi cette journée pour l’action car je savais que c’était à ce moment de la semaine que notre cher Mycroft faisait ses comptes pour se rendre à l’un des nombreux points de rendez-vous pour remettre à l’officier qui l’a aidé durant le mois précédent à commettre ces viles actions son dû. Je ne pouvais pas faire d’une pierre deux coups en raison de leurs préparation et organisation pour le transfert d’argent. Mais cela ne me dérangeait pas, je me contentais avec joie de Mycroft.
Il ne restait désormais plus que huit minutes avant le clou du spectacle. Un vacarme à l’extérieur commençait à prendre de plus en plus d’ampleur et en sortant, je voyais des gens fuir dans une certaine direction avec effroi. Ce vacarme se situait à deux pâtés de maisons environ, et plus je me rapprochais plus les rumeurs étaient fortes. Des coups de feu retentissaient également. Je m’approchais d’un badaud manifestement stressé par ce qu’il se passait et qui suivait la situation de loin afin de prendre quelques informations.
- Mais qu’est-ce qu'il se passe enfin ?
- C’e…C’es…C’est au Tra...Traf…Trafalgar Square, un gosse est entrain de dévaliser le propriétaire avec une arme à feu, mais il est encerclé par six marines !
- COMMENT ?
Mon sang n’avait fait qu’un tour, je me demandais comment je pouvais être aussi poissard pour que cette situation se passe au même moment où j’avais choisi d’entreprendre mon action. Très vite, je courais vers le lieu du crime et c’est là que je voyais effectivement six marines, pas n’importe lesquels, les mêmes que j’avais traqués avant de m’attaquer à Mycroft, devant le Trafalgar en impasse sur toutes les sorties. Le gosse dont parlait le badaud était fait, aucune issue sans se faire arrêter ne s’offrait à lui.
En face du Trafalgar, une habitation donnait directement sur la scène qui se tenait dans cette dernière. Je m’étais hissé sur le toit, il ne restait plus que deux minutes avant l’explosion. J’avais devant moi l’entrée de la boutique mais le gosse à l’intérieur m’était difficilement cernable. Le linteau de la porte que je voyais en contre-plongée m’empêchait de voir son visage. Je ne voyais que des mains avec un fusil en main, des jambes tremblotantes mais pas de visage caché derrière cette foutue porte. Ce corps était caché derrière une table et il tenait en joue le Mycroft pour qu’il ne puisse pas agir contre lui. Je ne pouvais le voir, mais je pouvais entendre une voix, celle d’un enfant rempli de chagrin réalisant qu’il était dans une situation sans issue. Il ne restait maintenant plus qu’une minute avant ce qui allait annoncer sans aucun doute la fin de cette situation ubuesque.
- NON !!! Vous ne comprenez pas, je n’ai pas le choix… Je, Je suis obligé de faire ça … Ma maman, elle ne peut pas … Elle ne pourra pas tenir …
Les officiers corrompus en face de lui essayaient de manipuler le gosse pour qu’il se rende.
- Aller, tu sors de la maintenant et on en restera là ! Ne nous oblige pas à faire feu !
- Si je ne peux pas revoir ma mère alors … ALORS A QUOI BON RESTER EN V…
Le petit ne pouvais finir sa phrase que * Tic Tac Tic Tac Tic Tac * Mycroft attrapa son arme, s’en suivit une très courte empoignade entre les deux.* Tic Tac Tic Tac * Profitant de cette situation d’empoignade, même s’il n’arrivait pas à prendre possession de l’arme, Mycroft attrapa le jeune garçon et le projeta par-dessus la table pour qu’il se retrouve en face des officiers sans aucune table pour le protéger. * Tic Tac Tic Tac * Ni une ni deux, deux coups de feu étaient partis quasi automatiquement de la part des officiers, une pluie d’autres seraient sans doute partis mais …
Le destin est-il écrit à l’avance ? Moi qui étais solitaire contre mon gré durant toute mon enfance, j’étais prédestiné à l’être durant toute ma vie. Cependant, voilà, il aura fallu une rencontre pour remettre en cause toute une réflexion autodestructrice que je me faisais durant des années pendant lesquelles je me disais que je n’avais aucune utilité un certain temps, puisque j’étais et serais seul durant le restant de ma vie.
Cette soirée durant laquelle je m’étais mis en accord avec moi-même sur ce qu’allait être le premier jour du reste de ma vie remontait déjà à quatre ans. La colère ne s’était pas encore diluée avec le temps et encore moins mon impulsivité contrairement à ce que je suis devenu plus tard.
Machinalement, je préparais mes sacs de poudre noire à la même heure. Cette poudre que je volais une fois par mois lorsque la cargaison mensuelle de la marine arrivait et dont une relève de garde laissait une ouverture de cinq minutes durant laquelle je devais me précipiter pour me rendre sur le bateau et prendre le matériel dont j’avais besoin. A cette époque, j’étais seul et ne pouvais me contenter d’à peine une action par mois car, malheureusement, je n’étais qu’un humain qui ne portait que deux bras. Ainsi, la quantité que je prenais était plus que limitée. Et je ne compte même pas le temps passé à gagner ma croute, mes actions ne me rapportant rien. Le recyclage était ma seule source de revenu. Le seul point positif que je pouvais soustraire de tout ça était que je gagnais bien plus que l’époque ou j’étais sous la houlette d’Archibald Blueberry.
Fort heureusement, Las Camp est une île putride visuellement, olfactivement, mais aussi psychologiquement. Les coups d’éclats de toutes sortes y étaient monnaie courante. Je vous laisse les nommer : Mutinerie d’une petite garnison envers un capitaine qui s’est endetté envers ses subordonnés, règlements de comptes en pleine rue entre membres d’organisations différentes, rapt d’enfants et de femmes pour revente sur d’autres îles et j’en passe. Dans tout ce raffut, il était impossible de détecter des actions néfastes répétées par un seul individu. Mes actions n’étaient que des nuisances parmi tant d’autres, ainsi, un marin disparu par-ci ou une explosion d’un petit quartier général de malfrat par-là ne permettaient pas de corréler ses dernières entre elles.
La question était pour moi de savoir quel était l’intérêt de continuer mes actions si finalement je ne pouvais faire de revendication étant donné que je n’étais pas recherché ? La réflexion était complexe. Je me demandais si Las Camp était de toute façon peine perdue dans ce monde et qu’elle était finalement condamnée pour l’éternité à ce statut quo et que donc, pour mener à bien mon action et faire entendre ma voix, je me devais peut-être de quitter l’île. C’est une réflexion qui me prenait à cœur même jusqu’au jour de ma rencontre avec le Sundance.
D’ailleurs cette journée en était une comme d’autres sur l’île de Las Camp. En pleine après-midi, je m’abreuvais dans mon comptoir fétiche, j’ai nommé « Le Crimson ». Le sentiment du travail bien fait dans la tête car un peu plus tôt dans la journée, je quittais le cellier du « Trafalgar Triangle », le commerce d’un prêteur sur gages véreux, Mycroft Baker. Mon retardateur mis en place, ma poudre noire parsemée dans divers coins du cellier avec un rayon d’explosion réglée sur un angle pour faire le maximum de dégâts à Baker, je quittais ce cellier environ deux heures plus tôt pour un feu d’artifice qui allait avoir lieu désormais dans dix minutes. Le Crimson n’était qu’à deux pâtés de maisons de la future scène de crime.
Mycroft Baker n’était pas une cible anodine. Par le biais de divers renseignements que j’avais obtenus en espionnant et en soudoyant, j’avais compris la combine qu’il avait mise en place avec six officiers de la marine afin que son entreprise puisse prospérer sur le dos de pauvres gens ayant recours à ses services par désespoir pour certains ou par obligation pour d’autres. La stratégie était la suivante : Lorsqu’une personne mettait en gage un objet qui lui tenait à cœur, Mycroft et ce dernier se mettaient d’accord sur une durée pendant laquelle l’objet serait gagé avant de lui appartenir définitivement une fois le délai dépassé. Une fois qu’ils s’étaient serré la main, et que la victime s’en allait, Mycroft prévenait l’un des six officiers dans le coup pour que celui-ci trouve une raison quelconque pour mettre la victime en prison le temps que la durée du gage soit passée et que le pauvre désespéré ait perdu son objet pour toujours sans aucun recours possible. Non seulement le marché conclu de base était très en faveur de Mycroft qui remettait une somme d’argent misérable pour un objet mis en gage qui valait le triple, mais en plus la victime se retrouvait en prison et perdait son objet. Vous comprendrez que la cible était toute trouvée pour une petite visite du Baron Crimson.
Seulement, ceux-là étaient les plus intelligents du lot, en effet, ils n’étaient pas stupides au point d’attaquer 100% des désespérés qui se présentaient au Trafalgar. Environ une trentaine de personnes avaient la malchance d’être parmi ceux touchés. J’avais choisi cette journée pour l’action car je savais que c’était à ce moment de la semaine que notre cher Mycroft faisait ses comptes pour se rendre à l’un des nombreux points de rendez-vous pour remettre à l’officier qui l’a aidé durant le mois précédent à commettre ces viles actions son dû. Je ne pouvais pas faire d’une pierre deux coups en raison de leurs préparation et organisation pour le transfert d’argent. Mais cela ne me dérangeait pas, je me contentais avec joie de Mycroft.
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Il ne restait désormais plus que huit minutes avant le clou du spectacle. Un vacarme à l’extérieur commençait à prendre de plus en plus d’ampleur et en sortant, je voyais des gens fuir dans une certaine direction avec effroi. Ce vacarme se situait à deux pâtés de maisons environ, et plus je me rapprochais plus les rumeurs étaient fortes. Des coups de feu retentissaient également. Je m’approchais d’un badaud manifestement stressé par ce qu’il se passait et qui suivait la situation de loin afin de prendre quelques informations.
- Mais qu’est-ce qu'il se passe enfin ?
- C’e…C’es…C’est au Tra...Traf…Trafalgar Square, un gosse est entrain de dévaliser le propriétaire avec une arme à feu, mais il est encerclé par six marines !
- COMMENT ?
Mon sang n’avait fait qu’un tour, je me demandais comment je pouvais être aussi poissard pour que cette situation se passe au même moment où j’avais choisi d’entreprendre mon action. Très vite, je courais vers le lieu du crime et c’est là que je voyais effectivement six marines, pas n’importe lesquels, les mêmes que j’avais traqués avant de m’attaquer à Mycroft, devant le Trafalgar en impasse sur toutes les sorties. Le gosse dont parlait le badaud était fait, aucune issue sans se faire arrêter ne s’offrait à lui.
En face du Trafalgar, une habitation donnait directement sur la scène qui se tenait dans cette dernière. Je m’étais hissé sur le toit, il ne restait plus que deux minutes avant l’explosion. J’avais devant moi l’entrée de la boutique mais le gosse à l’intérieur m’était difficilement cernable. Le linteau de la porte que je voyais en contre-plongée m’empêchait de voir son visage. Je ne voyais que des mains avec un fusil en main, des jambes tremblotantes mais pas de visage caché derrière cette foutue porte. Ce corps était caché derrière une table et il tenait en joue le Mycroft pour qu’il ne puisse pas agir contre lui. Je ne pouvais le voir, mais je pouvais entendre une voix, celle d’un enfant rempli de chagrin réalisant qu’il était dans une situation sans issue. Il ne restait maintenant plus qu’une minute avant ce qui allait annoncer sans aucun doute la fin de cette situation ubuesque.
- NON !!! Vous ne comprenez pas, je n’ai pas le choix… Je, Je suis obligé de faire ça … Ma maman, elle ne peut pas … Elle ne pourra pas tenir …
Les officiers corrompus en face de lui essayaient de manipuler le gosse pour qu’il se rende.
- Aller, tu sors de la maintenant et on en restera là ! Ne nous oblige pas à faire feu !
- Si je ne peux pas revoir ma mère alors … ALORS A QUOI BON RESTER EN V…
Le petit ne pouvais finir sa phrase que * Tic Tac Tic Tac Tic Tac * Mycroft attrapa son arme, s’en suivit une très courte empoignade entre les deux.* Tic Tac Tic Tac * Profitant de cette situation d’empoignade, même s’il n’arrivait pas à prendre possession de l’arme, Mycroft attrapa le jeune garçon et le projeta par-dessus la table pour qu’il se retrouve en face des officiers sans aucune table pour le protéger. * Tic Tac Tic Tac * Ni une ni deux, deux coups de feu étaient partis quasi automatiquement de la part des officiers, une pluie d’autres seraient sans doute partis mais …
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Dernière édition par Montesinos Don Mendoza le Sam 5 Aoû 2023 - 13:41, édité 3 fois