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Les Cornes de la Discorde : An'i sur Drum

An'i, originaire de Précornia, avait toujours été intrigué par les contrées lointaines et les terres inexplorées. Son désir de sang et de chaos l'avait poussé à prendre la mer et quitter son île tropicale pour s'embarquer dans un voyage vers des horizons inconnus.
Lorsqu'il avait appris qu'un navire en provenance de Little Garden, voisin de Précornia, se dirigeait vers l'île hivernale de Drum pour ravitailler une boutique de viande préhistorique, il y avait vu l'occasion parfaite pour poursuivre son périple.

En se cachant habilement dans les cales du navire, An'i avait espéré éviter l'attention des marins et des voyageurs à bord. Pendant les longues nuits glacées, il s'était recroquevillé parmi les marchandises et les provisions, en essayant de garder la chaleur de Précornia dans ses souvenirs. Les heures semblaient interminables, et chaque léger bruit provenant de la cale le faisait frissonner d'appréhension. Cependant, l'excitation et la détermination de découvrir Drum et ses mystères l'avaient poussé à tenir bon.

Enfin, après un voyage éreintant qui avait semblé durer une éternité, le navire avait accosté dans le port de la plus grosse ville de Drum, Bighorn. Le jeune homme avait attendu avec prudence le bon moment pour s'échapper de sa cachette. Une fois les marins distraits par le déchargement des marchandises, il avait discrètement quitté les cales du navire et s'était éclipsé dans les rues animées de Bighorn.

Le choc climatique avait été intense. En passant de la chaleur enchanteresse de Précornia à l'austérité glaciale de Drum, il avait dû se couvrir de multiples couches de vêtements pour se protéger du froid mordant. Ses cornes, d'habitude fièrement exposées, étaient désormais dissimulées sous une capuche épaisse pour se préserver des bourrasques glaciales.

Curieux et émerveillé par cette nouvelle terre, An'i avait exploré les ruelles pavées de Bighorn, détaillant les imposantes constructions rondes typiques de l'île. Les locaux vaquaient à leurs activités quotidiennes, vaillamment vêtus pour affronter les rigueurs du climat. La diversité culturelle de l'île l'avait également fasciné, avec ses autochtones pacifiques, ses étudiants et touristes étrangers venus des quatre coins du monde.

Le cornu aperçu une auberge au loin vers laquelle il se dirigea.
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Le froid mordant pénétrait les os du cornu alors qu'il poussait la lourde porte en bois de l'auberge bondée. Il était loin d'être habitué à ce climat glacial de Drum, et il se hâtait de trouver un endroit chaud pour s'y réfugier. À l'intérieur, l'auberge était animée d'une ambiance vibrante. La chaleur du feu crépitant dans l'immense cheminée accueillait les clients avec une douce caresse.

An'i se fraya un chemin entre les tables, cherchant un coin discret pour s'asseoir. L'auberge était remplie de locaux et d'étrangers venus des quatre coins du monde. Des rires, des discussions animées et des chants résonnaient dans l'air enfumé. Le bruit des chopes heurtant la table, le parfum enivrant de la cuisine et les éclats de rire créaient une atmosphère conviviale et joyeuse.

Le jeune cornu trouva finalement une table dans un coin sombre, à l'écart des regards curieux. Il se fondit discrètement dans la foule, veillant à ne pas attirer l'attention sur lui. Le patron de l'auberge, un homme robuste au visage buriné par le vent glacial, vint prendre sa commande. An'i opta pour une boisson chaude, espérant se réchauffer après son voyage éprouvant.

Alors qu'il sirotait son chocolat chaud, le jeune homme entendit un homme au milieu de la salle prendre la parole. C'était un Drumo imposant, vêtu d'une épaisse fourrure grise qui le protégeait du froid impitoyable de l'île. Sa voix résonna dans la pièce, attirant l'attention de tous les convives.

"Mes amis, je vous mets en garde contre les montagnards ! Depuis l'attaque de notre île par la pirate Elisabeth, nous ne sommes plus tranquilles ! Ils peuvent à tout moment chercher à semer le trouble parmi nous, profitant de notre générosité et de notre accueil chaleureux pour comploter en secret !"

Les yeux bleus d'An'i s'étaient rivés sur l'orateur, l'écoutant attentivement. Ses paroles suscitaient des murmures et des regards inquiets dans l'auberge. L'homme continua, alimentant les doutes et les soupçons envers les montagnards.

"Nous ne pouvons plus nous permettre de rester aveugles face à leurs intentions malveillantes. Notre gouvernement se dévoue corps et âme pour reconstruire ce qui a été détruit lors de cette attaque barbare. Or, les montagnards ne coopèrent pas, gardant pour eux les riches de leurs montagnes. Nous n'avons reçu de leur part ni bois, ni minerais !"

An'i était perplexe. Caché dans les cales du navire Drumien, il avait évidemment entendu parler des montagnards. Toutefois, il ne s'attendait pas à ce qu'ils soient autant montrés du doigt. Il réalisa que les tensions entre les montagnards et les habitants de Drum pourraient être exploitées à des fins personnelles. L'opportunité de semer le chaos sur l'île semblait se présenter à lui sans qu'il n'ait rien à demander.

Toujours sous le couvert de l'anonymat, le Baron écoutait attentivement chaque parole prononcée par l'homme. Il commençait à se faire une idée assez précise de la situation délicate dans laquelle se trouvait Drum. Les ressources naturelles du territoire des montagnards étaient convoitées par le gouvernement, et cela créait des frictions avec les autochtones. Il était évident que la poudrière de l'île pouvait exploser à tout moment.

Une étincelle d'idée sembla jaillir dans l'esprit d'An'i. Il pouvait utiliser ces tensions pour créer des troubles, semant le doute et la méfiance dans l'esprit des habitants de Drum. En jouant sur les peurs et les suspicions, il pourrait détourner l'attention des vrais problèmes de l'île et semer la discorde entre les différentes communautés.

Plus heureux que jamais, An'i continua de siroter sa boisson chaude, un sourire béat aux lèvres. Son passage sur Drum allait s'avérer bien plus palpitant qu'il ne l'avait imaginé.
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Le lendemain matin, alors que le soleil commençait à peine à illuminer le ciel hivernal de Drum, An'i se réveilla dans un état semi-conscient, les yeux encore lourds de sommeil. La douce chaleur des draps l'enveloppait, et il prit soudain conscience qu'il n'était pas seul. À ses côtés, gisant nus, se trouvaient une femme et un homme, tous deux aussi endormis que lui. La scène semblait tout droit sortie d'une expérience intense et passionnée, dont les souvenirs s'effaçaient lentement à mesure qu'il reprenait ses esprits.

Les contours flous de la soirée précédente évoquaient des rires, des sourires complices et une atmosphère électrique emplie de désir. Il savait que l'alcool avait sans doute joué un rôle dans cette nuit torride, mais les détails étaient encore troubles dans son esprit.

Le cornu se redressa doucement, laissa ronfler les deux inconnus et referma la porte derrière lui. Le jeune homme termina de se préparer rapidement, il avait élaboré un plan dans la soirée, entre deux baisers, qu’il lui tardait de mettre en action.

Muni d'un manteau épais et de bottes résistantes, An'i décida de se rendre à Winterfell, mystérieux village montagnard dont lui avait parlé certains Drumos au bar. C’est là-bas qu’il initierait le chaos, c’est là-bas que prendrait le départ de feu.

Le jeune homme se lança dans un périple épique à travers les paysages enneigés de Drum. Les montagnes majestueuses des Rockies se dressaient comme des gardiens immuables, tandis que la blancheur immaculée de la toundra glacée s'étendait à perte de vue. Chaque pas d'An'i soulevait une fine poudrerie de neige étincelante, créant un tableau féerique dans son sillage. C’est justement car An’i propageait le chaos et les flammes, que ce dernier profitait d’autant plus de ces rares moments de paix et d’harmonie.

Alors que le vent sifflait doucement à ses oreilles, il pressa le pas, attiré par l'horizon lointain où se dressaient les quatre tours de glace de Winterfell. Le village semblait se fondre harmonieusement dans le décor hivernal, tel un joyau caché au cœur de la nature sauvage.

Ces immenses tours s'élevaient majestueusement vers le ciel, reflétant les rayons du soleil levant dans un kaléidoscope de couleurs chatoyantes. Leurs parois cristallines brillaient tels des diamants à la lumière matinale, donnant l'impression que Winterfell était une oasis enchantée au milieu de cette terre glacée.

À mesure qu'An'i s'approchait du village, il fut émerveillé par la minutie et la splendeur des chaumières blanches. Taillées avec délicatesse dans la neige et la glace, elles semblaient être issues tout droit d'un rêve féérique. Leurs toits pentus étaient recouverts d'un épais manteau de neige immaculée, tandis que des ornements en bois sculpté ornaient les façades, ajoutant une touche d'élégance rustique à l'ensemble.

De ce qu’An’i voyait, les montagnards semblaient vivre en parfaite harmonie avec leur environnement. Chaque détail architectural, chaque empreinte de pas dans la neige, témoignait de leur profond respect pour la nature qui les entourait. Ces hommes et femmes savaient comment tirer parti de la beauté sauvage de leur royaume blanc, créant un véritable tableau vivant où l'homme et la nature se confondaient dans une danse harmonieuse.

An'i remarqua avec amusement les jardins de bonhommes de neige qui parsemaient le village. Ces créatures éphémères semblaient prendre vie grâce à l'imagination des habitants, formant des ombres de géants qui semblaient veiller sur Winterfell avec bienveillance.

La lumière du soleil traversant les quatre tours d'ivoire conférait au village une ambiance magique et poétique. Les rayons se mêlaient à la neige, illuminant chaque recoin de Winterfell.

An'i se sentait comme transporté dans un autre monde, immergé dans la beauté enchanteresse de Winterfell. Il aurait pu passer des heures à contempler ce spectacle époustouflant, mais son désir de chaos l'emporta sur son émerveillement.

Lorsqu'il franchit les portes de Winterfell, An'i fut accueilli par une atmosphère chaleureuse et accueillante. Les habitants vaquaient à leurs activités quotidiennes, certains s'affairaient à la taverne La Buche Qui Fume, d'autres s'adonnaient à des travaux artisanaux ou à des jeux animés sur la place du village.

Les montagnards semblaient être d'une grande diversité. Certains étaient imposants, robustes et revêtus de fourrures épaisses, reflétant la résistance nécessaire pour survivre dans cet environnement hostile. D'autres étaient plus fins et agiles, portant des vêtements colorés et ornés de motifs tribaux, témoignant de leur appartenance à différentes familles du village.

Dans leurs regards profonds et pétillants, An'i pouvait déceler une sagesse ancestrale et une simplicité empreinte de respect pour la nature qui les entourait. Il remarqua également les Vielles roches, des personnes âgées adorées et respectées par la communauté, qui apportaient leur expérience et leurs conseils bienveillants.

Au cœur du village, la taverne La Buche Qui Fume était l'endroit de rassemblement par excellence. Des rires, des chants et des discussions animées s'élevaient à l'intérieur. L’extérieur de la taverne était orné de trophées de chasse plus démesurés les uns que les autres. Le jeune homme fut frappé par l'arôme alléchant qui émanait des cuisines, un mélange enivrant de fromage, de lardons et de patates, rituels culinaires des montagnards. Leur cuisine, centrée sur la tartiflette, la fondue savoyarde et les mets délicieux à base de fromage, témoignait de leur amour pour la bonne chère et la convivialité.

De ce qu’il constatait, les montagnards semblaient avant tout être des gens simples et chaleureux, aimant la vie et les plaisirs qu'elle leur offrait.

Impression qui allait très vite se nuancer...
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An'i pénétra dans le village de Winterfell, faisant face à une avalanche de regards hostiles de la part des montagnards. Les jeunes du village, encouragés par leur xénophobie héréditaire, se mirent à lui lancer des boules de neige. Ignorant les projectiles glacés qui volaient autour de lui, il chercha à se frayer un chemin vers le centre du village.

Alors qu'An'i cherchait le chef du village, il fut envoyé vers une vieille femme du nom de Gertrude Bonbiture

Le cornu finit par trouver la vieille femme, assise près d'un feu crépitant, entourée de quelques montagnards. Sa présence imposante et son regard dur semblaient exprimer le rejet qu'elle réservait aux étrangers. Le jeune homme s'avança courageusement.

"Qui ose déranger notre tranquillité ?" gronda Gertrude, laissant échapper un sourire dédaigneux en observant An'i.

"Je m'appelle An'i, je viens d'une île voisine. Je suis ici pour vous offrir mes services." répondit-il d'une voix ferme mais respectueuse.

"Les étrangers ne sont pas les bienvenus ici," répliqua Gertrude avec la froideur d'une bise hivernale. "Partez, avant que cela ne se termine mal pour vous."

"- Laissez-moi vous...
- Verraldine ! Fous moi ce morveux dehors."

La dénommée Verraldine, visiblement ivre et dans un état d'esprit erratique, se leva avec difficulté. Ses gestes étaient saccadés, et ses mots semblaient difficiles à articuler.

"Vais te foutre dehors, toi l'étranger," marmonna-t-elle, en titubant vers An'i.

Le Baron se mit en position de combat. Il avait besoin des montagnard pour la bonne réalisation de son plan, toutefois il n'allait pas se laisser écraser sans réagir.

Le cornu se tenait face à son adversaire, une belle jeune femme au physique impressionnant. Vêtue d'une épaisse fourrure blanche et arborant une abondante chevelure claire en bataille, elle avait les joues rougies par le froid et les yeux brillants d'un mélange de colère et d'ébriété. Elle brandissait ses choppes en verre avec une agilité déconcertante, prête à en découdre avec l'étranger qui osait défier sa communauté.

Quant à An'i, il était d'une stature fine mais athlétique. Sa peau sombre et ses cornes accentuaient sa différence parmi les montagnards. Vêtu d'une cape noire et armé de son katana, toujours dans son fourreau, il avait le regard déterminé et le calme d'un guerrier aguerri.

Ce fut Verraldine qui lança les hostilités. Avec une fureur désordonnée, elle balança ses choppes en acier avec une puissance brute. An'i esquiva habilement les premières frappes, utilisant sa rapidité pour éviter les coups qui auraient pu lui être fatals.

Mais Verraldine était rapide et agressive, ne laissant aucun répit à au cornu qui se retrouva rapidement sur la défensive. Le jeune homme savait qu'il ne pouvait pas tenir indéfiniment. À un moment ou à un autre une choppe allait le percuter, et à ce moment là le match était plié.

Il était temps de contre-attaquer. Utilisant sa capacité "Yeux du Diable", il concentra son énergie mentale pour projeter des illusions dans l'esprit de Verraldine. Les flocons de neige tourbillonnant autour d'eux semblaient se transformer en shurikens dangereux. Les illusions semblaient ainsi se mouvoir et attaquer Verraldine de tous les côtés.

Perdue dans cette danse mortelle, la montagnarde fut désorientée, offrant à An'i l'opportunité d'agir. Profitant de la confusion de son adversaire, il la désarma d'un puissant coup de sabre.

Mais la jeune femme ne se laissa pas abattre et se releva avec vivacité, secouant la tête pour chasser les hallucinations. La colère et la détermination brillaient dans ses yeux alors qu'elle reprenait son assaut.

Profitant qu'ils approchaient d'un jardin de bonhommes de neige, An'i utilisa sa capacité pour légèrement déformer ces statues, assez pour que Verraldine puisse imaginer qu'il s'agisse de renfort. Verraldine, surprise par ces apparitions, perdit un court instant de vue An'i qui profita de cette fenêtre d'opportunité pour l’assommer d'un coup franc.

La vieille Gertrude, qui n'avait pas bougé d'un pouce, daigna enfin regarder l'étranger dans les yeux.

"Je t'écoute."
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An'i s'avança vers Gertrude, déterminé mais conscient de la méfiance qui émanait de la vieille femme. Il savait qu'il devait manier ses mots avec prudence pour gagner sa confiance et rallier les montagnards à sa cause.

"Gertrude Bonbiture, je comprends votre méfiance envers les étrangers. Je viens d'une île voisine, et je sais ce que c'est que de voir notre culture et notre mode de vie menacés par des forces extérieures," commença An'i d'une voix posée. C'était faux, certes, toutefois la vieille femme n'en saurait rien.

Gertrude le fixa d'un regard dur, ne laissant rien transparaître de ses émotions. "Et que savez-vous de notre peuple et de nos problèmes ?"

"Je sais que votre village et votre mode de vie sont menacés par le gouvernement de Drum. Ils exploitent vos terres et vos ressources pour leur propre bénéfice, sans se soucier de l'impact sur votre communauté. La déforestation et le forage des mines continuent de détruire ce qui est précieux pour vous à l'heure même où nous parlons," expliqua An'i, laissant poindre un soupçon de colère dans sa voix.

"Ce ne sont pas vos affaires, vous n'êtes pas des nôtres !" cracha Gertrude avec mépris.

"C'est vrai, je ne suis pas des vôtres, mais je suis un allié. J'ai vu l'injustice qui frappe les montagnards, et je veux vous aider à reprendre le contrôle de votre destinée," répliqua An'i calmement.

"Pourquoi devrions-nous vous faire confiance ? Vous n'êtes qu'un étranger, un intrus dans nos terres !" riposta Gertrude.

"Parce que je peux vous offrir quelque chose que vous désirez tous : la possibilité de changer les choses. Ensemble, nous pouvons semer le chaos sur Drum, perturber les activités du gouvernement et mettre fin à l'exploitation de vos ressources. En travaillant de concert, nous pourrions améliorer la vie de votre peuple, protéger votre environnement et préserver vos traditions ancestrales," argumenta An'i avec sincérité délicatesse. "N'avez-vous pas envie de voir se tarir le flot de touristes ?"

Gertrude hésita, partagée entre sa xénophobie et sa peur du changement. "Et pourquoi devrais-je vous croire ? Vous pourriez très bien vous retourner contre nous une fois que vous aurez obtenu ce que vous voulez."

An'i sourit, la balance penchait de son côté. "Une fois que j'aurais obtenu ce que je veux je m'en irai. Vous avez ma parole. Nous savons tous les deux que les montagnards peuvent m'écraser à tout moment. Qu'avez-vous à perdre ? Ensemble, nous pouvons ébranler le gouvernement de Drum et changer le cours des choses."

Gertrude réfléchit un instant, scrutant le regard déterminé d'An'i. Finalement, sa méfiance céda devant l'idée de dégager tous ces étrangers et wokistes hors de l'île.

"Très bien, étranger. Je vais accepter votre proposition. Mais sachez que je vous surveillerai de près. Si vous nous causez du tord, vous le regretterez," prévint-elle d'un ton ferme.

"Je comprends, Gertrude. Je ne vous décevrai pas." répondit An'i, heureux d'avoir réussi à la convaincre.

"Et je suppose que vous avez un plan ?"

Un sourire mauvais s'étira sur les lèvres gercé du cornu. "Évidemment."
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*** Quelques jours plus tard ***

L'intérieur du Dalton Express était animé d'une effervescence contagieuse. Des familles entières, des groupes d'amis et des voyageurs solitaires s'étaient rassemblés dans les compartiments, tous impatients d'assister à la spectaculaire fête du cerisier. Les sièges étaient rapidement pris d'assaut, et certains chanceux avaient même réussi à s'installer près des fenêtres, espérant profiter du paysage enchanteur qui les attendait.

Les conversations joyeuses se mélangeaient dans l'air, créant une cacophonie harmonieuse de rires et d'excitations. Les enfants étaient particulièrement enthousiastes, agitant leurs petits bras dans l'attente de l'événement tant attendu. Ils se montraient curieux, posant mille et une questions à leurs parents sur la fête à venir, tandis que ces derniers répondaient avec bienveillance, heureux de partager cette tradition ancestrale avec leurs progénitures.

Le bruit du train sur les rails se mêlait à l'agitation des passagers. On entendait le doux tintement des conversations, le cliquetis des bagages posés dans les compartiments supérieurs, et le froissement des billets de train entre les mains impatientes.

Le train offrait un confort chaleureux, et l'atmosphère était teintée d'une certaine excitation à l'idée de rejoindre la grande célébration. Des vendeurs ambulants déambulaient dans les allées, proposant aux passagers des en-cas délicieux et des boissons chaudes pour les aider à patienter jusqu'à leur arrivée.

Le conducteur annonça l'approche de la première montagne illuminée, provoquant une vague de murmures enthousiastes parmi les voyageurs. Les regards se tournèrent vers les fenêtres, espérant apercevoir les premières lueurs féériques du cerisier.

Dans l'un des compartiments, un groupe d'amis discutait avec excitation des précédentes éditions de la fête du cerisier. Ils se rappelaient les moments magiques passés à observer les montagnes se transformer en immenses cerisiers lumineux, créant une atmosphère enchanteresse dans tout le royaume.

Une famille assise à proximité partageait un panier rempli de spécialités culinaires locales, échangeant des sourires complices à l'idée de se régaler une fois arrivés à destination.

Au fur et à mesure que le train approchait de la première montagne, l'excitation grandissait. Chacun se préparait à profiter de cette fête exceptionnelle, prêt à créer des souvenirs inoubliables. Le Dalton Express devenait bien plus qu'un simple moyen de transport, il était le vecteur de joie et de célébration, transportant les passagers vers un moment magique qui resterait gravé dans leur mémoire pour les années à venir.

Les rires et l'excitation à bord du Dalton Express furent brutalement interrompus par un fracas assourdissant. Un grondement sourd secoua le sol, faisant trembler les compartiments. Les passagers furent pris de panique, cherchant des yeux la source du chaos soudain.

Une explosion puissante venant du côté du train ébranla les vitres, laissant échapper des éclats de verre dans l'air qui écorchèrent simplement la peau des plus chanceux. La secousse fit dérailler le train, projetant les passagers et les bagages dans un désordre chaotique.

Des cris d'effroi et de douleur résonnaient dans les wagons tandis qu'un feu se répandait, obscurcissant la vue et emplissant l'air d'une odeur âcre. Les lumières vacillaient, projetant des ombres inquiétantes sur les visages terrifiés, parfois inertes, des voyageurs.

des éclats de métal fondu et de bois étaient éparpillés sur les railles, témoignant que le Dalton Express avait été victime d'une attaque délibérée. Des appelsà l'aide provenant de wagons endommagés montaient dans les airs, tandis que certains voyageurs se retrouvaient piégés à l'intérieur. Le feu se propageant, la situation était critique.

La fumée s'était dissipée, laissant place à un paysage dévasté.

Les wagons du Dalton Express gisaient déraillés et éventrés dans la neige, témoins muets de cet événement tragique qui allaient marquer de nombreuses générations. Les forces de l'impact avaient arraché des pans entiers de métal et de bois, laissant des débris épars tout autour. Les fenêtres brisées et les portes défoncées donnaient au tout une apparence désolée.

La neige, immaculée jusque-là, était désormais souillée par les restes du train et de ses passagers. Des traînées de suie noire marquaient les wagons, témoins de l'explosion violente qui avait secoué l'ensemble du convoi.

Les roues des wagons se dressaient dans les airs, comme des membres tordus et rachitiques cherchant désespérément à retrouver leur stabilité. Les voitures éventrées semblaient presque des animaux blessés, leurs entrailles métalliques à nu, révélant les mécanismes qui les faisaient autrefois fonctionner.

La neige, normalement si douce et paisible, était souillée par des traces de sang et d'huile. Les passagers avaient tenté de se frayer un chemin hors des wagons, laissant des traces de lutte dans la neige fraîche.

Les câbles électriques et les poteaux de télégraphe tordus ajoutaient à la scène une atmosphère de chaos et de destruction. L'endroit qui avait été un chemin de fer en fonctionnement n'était plus qu'un amas de destruction et de désolation.

Les arbres avoisinants semblaient également témoins de la catastrophe, leurs branches étendues comme des bras protecteurs autour du site de l'accident. La nature, habituellement si paisible, avait été témoin de la violence de l'explosion, comme une mère protectrice effrayée pour ses enfants.

Les flocons de neige continuaient de tomber doucement, créant un contraste poignant avec la scène de désastre. Le paysage, habituellement si féerique, était maintenant teinté de tristesse et de chagrin.

On apprendrait plus tard que les montagnards, bernés par An'i, n'avaient pas imaginé un seul instant qu'autant de monde était à bord.

Mais pour l'heure, le plan du cornu pouvait commencer.
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Le déraillement du Dalton Express avait plongé le C.H.U de Drum dans un état de chaos inimaginable. Des patients gravement blessés affluaient en masse vers l'hôpital dernier cri, apportés par des équipes médicales d'urgence qui luttaient pour les sauver. Les blessés étaient nombreux, et les équipes médicales se démenaient pour leur prodiguer les premiers soins.

Les brancards défilaient sans relâche, transportant des victimes aux membres fracturés, aux plaies béantes et aux blessures internes graves. Le personnel de l'hôpital était sur le qui-vive, se mobilisant pour accueillir les patients et les diriger vers les services appropriés.

Les étages du C.H.U étaient submergés par l'afflux de blessés, créant une scène digne d'une catastrophe médicale. Les couloirs résonnaient des cris de douleur et des appels à l'aide, tandis que les médecins et les infirmières se précipitaient pour répondre à chaque urgence.

An'i avait réussi à se faufiler à l'intérieur de l'hôpital, profitant du chaos ambiant pour passer inaperçu. Il se glissait entre les équipes médicales, faisant semblant de porter secours tout en observant discrètement ce qui se passait.

Il avait repéré la salle de contrôle principale, où les décisions stratégiques étaient prises pour gérer l'afflux de patients. An'i savait que c'était là qu'il pourrait trouver des informations cruciales sur les installations et les plans de l'hôpital.

Il parvint à pénétrer dans la salle de contrôle, où il trouva des plans détaillés du C.H.U et des informations sur ses systèmes de sécurité. Mieux encore, c'est ici que se trouvait Ernest Lariboisière : le toubib 0.
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La pièce était spacieuse et richement décorée. Les murs étaient ornés de tableaux représentant les illustres médecins et personnalités qui avaient marqué l'histoire du C.H.U. de Drum. Des étagères remplies de livres médicaux et de dossiers s'étendaient le long des murs, témoignant de l'importance du savoir et de la connaissance dans cet établissement.

Au centre de la pièce, un grand bureau en bois massif occupait une place imposante. Des piles de documents soigneusement classés reposaient sur le bureau, témoignant du travail acharné d'Ernest Lariboisière pour gérer l'hôpital. Une lampe de bureau éclairait le bureau, créant une lueur chaleureuse dans la pièce.

Le sol était recouvert d'un tapis épais aux motifs élégants, absorbant le bruit de pas et apportant une touche de confort. Des fauteuils en cuir noir étaient disposés autour du bureau, offrant un espace accueillant pour les visiteurs et les réunions.

À côté du bureau, une grande fenêtre offrait une vue panoramique sur l'extérieur. La neige tombait doucement, enveloppant le C.H.U. dans un manteau blanc. Malgré le chaos ambiant, le silence de la neige semblait contraster avec l'agitation qui régnait à l'intérieur.

Des étagères remplies de trophées et de souvenirs étaient disséminées dans la pièce, témoignant des réussites et des réalisations de l'hôpital. Des plantes vertes ajoutaient une touche de couleur et de vie à l'ensemble, créant une atmosphère apaisante malgré l'intensité de la situation.

Le directeur du Chopper Hospital University était en train d'examiner des rapports et de gérer les opérations de l'hôpital lorsqu'An'i entra discrètement dans la pièce.

"Ernest Lariboisière, nous devons parler", déclara An'i d'un ton calme mais déterminé.

Ernest sursauta à l'entente de cette voix inconnue dans son bureau. Il se retourna pour faire face à An'i, les yeux écarquillés de surprise. "Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?" demanda-t-il, cherchant à reprendre contenance.

"Mon nom importe peu, mais je suis quelqu'un qui a un grand intérêt envers le fonctionnement de cet établissement", répondit An'i en observant attentivement Ernest.

Le directeur du C.H.U. sembla se calmer légèrement. "Je suis Ernest Lariboisière, le directeur de cet hôpital. Que voulez-vous ?" demanda-t-il, tentant de reprendre son rôle autoritaire.

An'i sourit légèrement, sachant qu'il avait l'attention d'Ernest. "Je sais qui vous êtes, et je sais que vous êtes le maître de cet établissement. Vous avez entre vos mains le destin de nombreuses personnes ici à Drum", dit-il.

Ernest arqua un sourcil, intrigué par les paroles d'An'i. "Que voulez-vous dire ?" demanda-t-il, curieux.

"Je veux vous parler de vos méthodes de gestion, Monsieur Lariboisière. Vous êtes un bureaucrate averti, soucieux de l'ordre et du respect des règles, n'est-ce pas ? Vous avez une grande influence sur le fonctionnement de cet hôpital, mais je crois que vos méthodes étouffent la véritable essence de ce lieu", expliqua An'i d'une voix calme.

Ernest fronça les sourcils, sentant une critique voilée dans les paroles d'An'i. "Je fais ce qui est nécessaire pour que cet hôpital fonctionne correctement. La discipline et l'ordre sont essentiels pour assurer la sécurité des patients et le bon déroulement des opérations", répliqua-t-il.

An'i s'approcha lentement du bureau d'Ernest, fixant intensément le directeur du C.H.U. "Je ne suis pas ici pour remettre en question vos compétences en gestion, Monsieur Lariboisière. Je suis venu pour vous tuer", déclara-t-il d'un ton froid.

Ernest recula brusquement, réalisant enfin le danger qui se tenait devant lui. "Pourquoi me voudriez-vous du mal ?!" s'écria-t-il, cherchant à trouver une issue à cette situation périlleuse.

An'i ne sourcilla pas, gardant son regard fixé sur Ernest. "Vous êtes un obstacle à mes plans, et je ne peux pas me permettre de vous laisser en vie. Vous avez trop de pouvoir sur cet hôpital, et votre absence faciliterait grandement les choses", expliqua-t-il calmement.

Ernest commençait à comprendre qu'il était pris au piège. "Je ne vous laisserai pas faire !"

Le duel entre An'i et Ernest Lariboisière fut d'une intensité inouïe. Les deux hommes s'affrontaient avec une détermination sans faille, chacun cherchant à prendre l'avantage sur l'autre.

Ernest avait fait preuve d'une agilité surprenante pour un homme de son âge, esquivant habilement les attaques précises d'An'i. Il utilisait son tampon en fer avec une étonnante dextérité, parvenant à bloquer plusieurs coups de sabre avec cette étrange arme improvisée.

An'i, quant à lui, était rapide et puissant, cherchant à submerger son adversaire sous un flot incessant d'attaques. Il tentait de trouver une ouverture dans la garde d'Ernest, mais ce dernier se défendait avec une détermination farouche.

Les deux hommes étaient couverts de sueur, leur souffle saccadé par l'effort intense qu'ils fournissaient. Les étagères de la pièce tremblaient sous l'impact des coups portés, et les trophées tombaient les uns après les autres.

Ernest parvenait à riposter de temps en temps, faisant reculer An'i à plusieurs reprises. Les coups de tampon en fer crépitaient dans l'air, et les parades s'enchaînaient à une vitesse vertigineuse.

Les secondes semblaient s'étirer, et le duel semblait s'éterniser. Les deux hommes étaient animés par une détermination sans faille, refusant de céder un pouce de terrain à leur adversaire.

Finalement, An'i trouva une ouverture dans la garde d'Ernest et lança une attaque rapide et précise. Cependant, le directeur du C.H.U. parvint à se décaler au dernier moment, évitant de justesse le coup fatal.

Ernest profita de cette opportunité pour contre-attaquer, décochant un coup de tampon en fer vers An'i. Ce dernier réussit à parer l'attaque, mais il sentit la force brutale d'Ernest qui le poussait en arrière.

Le duel était de plus en plus serré, et les deux hommes semblaient à bout de forces. Chacun cherchait le moment propice pour porter le coup fatal à son adversaire.

Soudain, dans un dernier effort désespéré, An'i lança une feinte habile, faisant croire à Ernest qu'il allait frapper à droite, avant de pivoter rapidement et porter son coup vers la gauche.

Ernest fut pris au dépourvu, ne parvenant pas à réagir à temps. Le sabre d'An'i transperça la défense de son adversaire et le toucha au bras. Un cri de douleur s'échappa des lèvres d'Ernest, et il lâcha son tampon en fer.

Dans un ultime geste de désespoir, Ernest tenta de négocier. "Je peux vous offrir de l'argent, du pouvoir, tout ce que vous voulez ! Vous n'avez pas besoin de me tuer !"

An'i s'arrêta à quelques pas d'Ernest, son regard impénétrable. "Ce que je veux ? Le chaos.", dit-il froidement.

Le cornu frappa avec une précision mortelle et transperça le cœur du directeur du C.H.U., mettant fin à sa vie dans un dernier soupir.

Le silence s'abattit dans la pièce, seulement interrompu par la respiration d'An'i. Il retira lentement son sabre du corps d'Ernest et le laissa s'effondrer au sol. La pièce était maintenant témoin du sang qui se répandait, laissant une macabre empreinte sur le tapis et les étagères.

An'i se tenait debout, son regard sombre et impénétrable. Il venait de réaliser son objectif, éliminant celui qui représentait un obstacle à ses plans. Il savait que cet acte allait semer le chaos et l'incertitude dans le C.H.U. de Drum, et il était prêt à en assumer les conséquences.

La mission était accomplie, et les machinations d'An'i allaient bientôt se répandre dans tout Drum, plongeant l'île dans une terrible guerre civile entre Drumos et montagnards, dont les conséquences seraient incommensurables.

Ce que le Baron ne savait pas, était qu'Ernest avait caché un den-den dans son bureau. Le cornu avait gagné, certes, toutefois sa tentative pour rester dans l'ombre serait vaine.
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