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La Mort est la seule juge de la Vie. Redoutez là comme vous me redoutez | Jessica "L'Ange de la Mort" Hellhound


"On peut rater sa vie, mais pas sa mort." -- Chronik Fiction

Jessica Hellhound, L'Ange de la Mort

Age : 28ans
Sexe : Femme
Race : Humaine
Métier : Médecin/timonière
Groupe : Pirate
But : Assouvir sa soif de vengeance et de carnage
Équipement : Deux pistolets transformable, confectionnés par Jessica lors de son passage à Koneashima. Un dispositif, également confectionné par elle, qui permet d'inoculer par voie aérienne du soin (ou de la maladie). Une armure légère de combat.
Parrain : Personne
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non
Si oui, quel @ l'a autorisé ? N/A
Codes du règlement :

Qui vous êtes

La Mort. La seule certitude de la vie. L’unique véritable concept face auquel chaque personne de ce monde se tient égale à une autre. Elle peut vous saisir à n’importe quel instant. Aussi soudainement que ça lui chante. Un dîner plaisant en famille, un gala entre notable, sur un bateau en pleine mer. Dans un moment aussi trivial que celui des plus importants. Elle n’épargne aucune âme. Tous, un jour, y auront affaire.

Pour certains, elle se conduit avec clémence. Pour d’autres, elle fait preuve d’un plus grand acharnement. Ceci n’est pas une histoire agréable, n’est pas une fable contant la plus belle des fins heureuses. Non, rien de tout ça. Il s’agit ni plus ni moins de la retranscription d’une tragédie qui changea à jamais une personne qui aurait du être l’une des plus innocentes de ce monde. Ceci n’est pas à mettre entre toutes les mains. Prenez garde à votre lecture.



Vous marchiez dans la poussière d’un village d'Hat island. Votre propre galurin, là où d’ordinaire trônait un serre-tête d’épine, vous couvrait les yeux pour ne pas être éblouie par ce soleil piquant. Vous saisîtes un bord d’une main et le redressâtes en plissant les paupières. L’air était saturé d’une certaine animosité. Quelque chose se tramait dans les environs. Les rues grouillaient de badauds. Enfin, tant qu’on venait pas vous chier dans les bottes, vous n’en aviez peu ou prou cure.

Vous aviez suivi les traces d’un type. Un des lieutenants de l’ordure qui pourrissait votre vie depuis des années. Et ce subalterne avait décidé de s’attaque à vous, une fois de plus. Vous flottiez calmement sur les mers dans une petite embarcation. Et par sa faute, cette dernière reposait par le fond maintenant, comme la moitié de vos affaires.

Ainsi, votre soif de meurtre réclamait sa tête et ses informations. Il avait fait escale ici, sur cette île aride. Alors qu’une diligence arrivait au loin, sûrement la raison de l’empressement des habitants, vous entriez dans un saloon. « Le Ranch Lon Lon ». Drôle de nom. Les portes à doubles battants vous laissèrent passer sans la moindre résistance. Vos bottes montantes noires, parés de chaînes et à talon carré, claquèrent sur le parquet usé du débit de boisson.

Toutes les têtes se retournèrent dans votre direction pour vous observer. Quand certaines revinrent à leurs parties de cartes, à leurs discussions endiablées, ou simplement à leurs verres, d’autre continuèrent à vous détailler. C’était peut-être votre haut sombre à longues manches et au décolleté invitant, à vos gants de cuirs terminés par des griffes, ou encore aux crânes sur vos épaules qui attisaient leur regard.  

Quelques pochetrons osèrent baisser les yeux et contempler votre jupe asymétrique et déchirée par endroit. Aussi grande qu’une queue de pie à l’arrière, fendue également, et courte à l’avant, elle ne laissait aucunement place à l’imagination pour se représenter vos fines jambes. Ces dernières étaient recouvertes de bas résille retenus par un ostensible porte-jarretelles.

Certaines s’attardèrent sur votre joli minois d’ange, vos traits délicats, votre sourire satisfait, arquées par l’assurance et une morgue certaine. Vos cheveux d’un blond blé et vos yeux bleu-gris adoucissaient encore un peu plus le tableau. Bien qu'il s'y dégageait une apparente froideur, voire, par moments, une folie menaçante.  

Des sifflements se firent entendre que vous prîtes soin d’ignorer tout en avançant vers le comptoir avec détermination. Votre démarche chaloupée agitait chaque volige noire de vos ailes mécaniques ainsi qu’une lame recourbée, dont une extrémité se finissait par un crâne et une aile blanche, pendue entre ces dernières. Cette position de repos vous accordait une plus grande aisance de mouvement.  

À quelque distance du bar, une des personnes qui n’avait eu de cesse de vous dévisager trouva le courage de vous accoster.

— Et ben, ma p’tite da…

Vous ne lui laissâtes pas la chance de terminer sa phrase. Le canon de l’un de vos deux fusils fumait déjà et on pouvait apercevoir un trou entre les deux yeux du pauvre bougre. Il tomba en arrière, raide mort. Le temps que les gens présents prennent conscience de ce qu’il venait de se produire, il s’écoula quelques secondes. Enfin, une majorité d’entre eux se leva et dégaina.

Votre humeur n'aurait pu souffrir le moindre désagrément. D'instinct, vous tirâtes une deuxième fois dans celui qui se tenait le plus proche de vous et déployâtes vos ailes. Une perforation au cœur et il ne faisait plus partie de ce monde. Vous appuyâtes sur un mécanisme de vos pistolets, les rendant parfaitement droit, et les imbriquâtes ensemble. Une allonge se déplia. D'un seul geste, vous pivotâtes, vîntes accrocher du bâton le crâne dans votre dos, créant ainsi une magnifique faux, et décapitâtes un homme. Le carnage avait commencé.

Un autre malheureux rencontra la morsure de votre arme, marchande de morts. Il se tint le flanc de surprise avant de s’étendre, le regard éteint. Ils tirèrent tous, essayant de vous toucher dans votre dance macabre. Beaucoup de balles manquèrent leur cible, quelques-unes rebondissaient sur les lamelles derrière vous, d’autres blessèrent ceux-là même qu’elles devaient protéger. Mais, aussi gracile qu'une brise, vous les esquivâtes.

Vous empalâtes une pauvre ère derrière une table de poker et exécutâtes un arc de cercle vertical avec votre lame. La force de gravité paracheva ce meurtre spectaculaire. Un bruissement écœurant de chairs déchirées et d’os cassés s’échappa de cette chute mortelle.

Alors que la salle se transformait peu à peu en charnier. Vous décidâtes d’en finir avec cette mascarade. Faisant face à un cowboy devant le comptoir, vous lui lançâtes dessus votre faux. Elle décrivit une course parfaite vers sa proie et l’embrocha au niveau du sternum, clouant l’homme sur le panneau de bois. Vous fîtes face à l’assemblée, vos pupilles brillaient d’une lueur lugubre.

Une aura mortifère se dégageait d’eux et pour celui qui vous observait même du coin de l’œil, on aurait pu deviner une silhouette encapuchonnée flottée au-dessus de vous, légèrement en retrait. Des côtes et une mâchoire proéminente se dessinaient parmi les ourlets du tissu.

— Si vous voulez continuez à vivre, foutez-moi la paix. L’prochain qui tente un truc, il ira r’joindre les autres, vous annonçâtes d’une voix ferme, aux accents féminins, mais aussi piquante qu'une aiguille..

Malgré le nombre encore supérieur d’assaillants face à vous, les échanges de coup de feu cessèrent. La scène ainsi que l’illusion collective poussèrent les indigènes à se dévisager et une réflexion ambiante se devinait. Après un instant, la tension retomba aussi rapidement qu’elle s’était imposée.

Vous vous assîtes à un tabouret devant la pauvre barmaid qui voyait son bouge transformer en no man’s land. Le sang coulait du cadavre à côté de vous, la lame de votre faux toujours enfoncée, saillante, dans son abdomen.

— Deux Scotches, vous demandâtes, la voix déjà plus calme, un peu plus voluptueuse.
— Tout de suite, obtempéra la jeune femme.

Elle produisit deux verres identiques et les remplit d’un liquide ambré. À sa grande surprise, l’un des deux contenants qu’elle fit glisser dans votre direction atterrit sur la place à votre gauche. C’était un siège vide pour la plupart des gens présents. Pourtant, alors que vous y jetiez un bref coup d’œil, vous la voyiez aussi clairement que vous regardiez la demoiselle. La robe totalement sombre de votre fidèle amie.

Sous un pli, une main squelettique s’extirpa et saisit le verre. La  Faucheuse était là. Et elle vous souriait. Vous avez trinqué à deux devant vous et avalez d’une traite l’alcool. En vérité, on vous avait aperçu enchaîner les deux verres rapidement. Mais dans votre esprit, ce n’avait pas été le cas.

Vous sortîtes une affiche d’une poche de votre jupe et la posâtes avec véhémence devant vous. C'était un avis de recherche au nom de Johnny MacTavish, mort ou vif, pour une valeur de 30.000.000 ฿. Vous le dévisageâtes un instant, écœuré par son engeance, avant de retourner le bout de papier et de le présenter à la tenancière.

– Vous l’avez vu dans l’coin ? J’recherche ce type.

La jeune femme, toujours méfiante de votre attitude, prit le temps d’observer la tête de votre proie et parue réfléchir un moment.

– Nan, à part mes habitués, j’en aperçois pas passer souvent des pirates dans votre genre. Désolée, je peux pas vous aider. Vous aurez peut-être plus de chance avec le shérif.

Vous marquâtes votre agacement. Vous n’alliez pas jouer à la chasse à la souris toute la semaine quand même. Vous aviez d’autre chat à fouetter. Vous commandâtes un soda, vous ne pouviez vous permettre la décadence de l’alcool.

Une fois servis, vous vous retournâtes en déposant votre dû sur le panneau de bois et observâtes, les coudes sur le rebord, l’assemblée. Tous essayèrent de faire profil bas. Les mots se prononçaient en chuchotant, les cartes s’abattirent dans le plus grand calme. On pouvait presque entendre une mouche péter.

Vous cherchâtes parmi ces têtes peu affables un nigaud susceptible de pouvoir vous aider. Mais, évidemment, aucun n’aurait fait l’affaire. Enfin jusqu’à ce que la providentielle  Faucheuse mette sur votre route une âme utile.

Dehors, des martèlements de bottes raisonnèrent. On s’approchait avec entrain jusqu’à l’entrée du saloon. Un cow-boy élégant et élancé franchit les portes et affichait un sourire avenant.

– Lon Lon ! Je suis asoif… s’apprêta-t-il à dire avant de s’arrêter, remarquant finalement le chantier. Par la putain de couille gauche de mon oncle, mais qu’est-ce qui s’est passé ici ?

En un éclair, vous bondîtes de votre tabouret et saisîtes l’un des pistolets qui composait l’allonge de votre faux, ce qui le fit se replier instantanément, et le pointâtes dans la direction de ce nouvel arrivant.  Tenu en respect, il leva les bras en signe de reddition.

– Enfin mademoiselle, pas la peine de vous énerver. Je suis ici juste pour m’en jeter un avec mes gars. Une tranquillité dûment retrouvée, et non pas vous menacer. Vous voulez bien me dire à quoi ça rime ce cirque ?

Le jugeant de pieds en cape, vous vous rendîtes vite compte qu’il disait vrai et replaçâtes votre arme dans votre étui. Mais la deuxième arme à feu ainsi que la lame reposaient toujours dans le corps du défunt. Il ne vous dérangeait nullement et vous n’aviez cure des autres.

– Salut, Jesse. C’est… euh… la dame qui a tué tout ce monde. Elle cherche un type. Je te conseille de pas la foutre en rogne.

Le dénommé Jesse incita ses hommes à rester dehors le temps qu’il prenait les circonstances en main et s’approcha du comptoir. Il s’accouda à lui et posa un pied sur la barre à sa base.

– Sacrée ambiance, plaissanta-t-il, essayant de détraumatiser la situation. Je peux vous aider, peut-être ? Je suis assez connu dans le coin. J’ai sûrement dû croiser votre gars.

Il prit des mains l’affiche sous vos yeux scrutateurs et le détailla. Il musa pour ponctuer sa réflexion. Et puis, il claqua des doigts.

– Ca y est ! Je le connais. Je l’ai rencontré à Exact Town. À deux jours de chevauchée à l’est. Un pirate pas très sympathique, si vous voulez mon avis.

Vous lui arrachâtes le bout de papier des pattes et le fourrâtes à nouveau dans votre poche. Ensuite, vous sortîtes Moissonneuse du sternum du cadavre et rangeâtes son fil ainsi que votre flingue dans votre deuxième holster.

Sans même un regard compatissant pour la barmaid et les malheureux encore sujets à la peur que vous pouviez inspirer, vous glissâtes un discret « merci » à l’endroit de chef de gang et partîtes sans demander votre reste.

Vous vous éloignâtes ainsi de ce bouge et vous approchâtes de votre monture de fortune. C’était un canasson un peu rustre, que vous aviez piqué au premier badaud qui vous avait fait une remarquée de trop. Vous rengainâtes votre lame dans le fourreau sur le flanc de l’animal et l’enfourchâtes. Une dernière observation de ce village perdu dans ce désert aride, une dernière vérification sur vos vivres et vous voilà partie pour deux jours de voyage. Vous en aurez du temps pour penser.

Sur la route, vous songiez à votre passé, à ce qui vous avait poussé à entreprendre toute cette aventure. Ca remontait à si loin.
Cela avait été si compliqué.
C'était votre vie.

Elle était ce qu'elle était.
Elle était...


Zaun, un pays difficile. Une île presque isolée de l’extrémité de North Blue. Quel sombre endroit pour venir au monde. Gangrénée par la cupidité, l’avarice, les inégalités sociétales et une certaine mégalomanie ambiante, cela n’a jamais et ne sera jamais un environnement sain pour se développer.

Et c’est dans ces conditions que vous, la petite Jessica, avez vu le jour, il y a 28 ans de cela. D’un père médecin sans scrupule et d’une femme de peu de vertu. Bien qu’ils s’aimaient, ce n’était pas non plus un mariage heureux.

Votre paternel était un homme orgueilleux, sévère et strict. Votre mère, une figure quasi absente, vadrouillant dans les rues. Et quand elle était parmi vous, c’était sous les effets de la boisson. Pourtant, malgré tous leurs travers, vous les chérissiez. C’était vos parents après tout. Un enfant, ça affectionne inconditionnellement.

Alors vous ne prêtâtes pas attention aux signes. Ces blues sur le corps de votre mère, les coupures sur le bras de votre père, et la vaisselle qui disparaissait de temps à autre. Vous occultiez parfois même les sévices que vous receviez. Les gifles, la pression psychologique, l’abus moral. C’était votre quotidien. Mais vous le supportiez pour conserver l’amour de vos parents. Un amour relatif cela dit.

Une fois arrivée vos huit ans, votre père décida qu’il était fin temps de vous initier aux arts de la médecine. Il vous emmenait avec lui dans l’hôpital dans lequel il travaillait. C’était un lieu sordide, où s’entreposaient les affections et les amputés dus aux conditions déplorables de l’industrie zaunienne.

Les premiers moments, il vous sommait de compulser les ouvrages de la bibliothèque de la clinique. Des essais sur les maladies, les médicaments, les fractures. Tout devait y passer. Alors, au début c’était entre les étagères que vous lisiez. Et puis, sous ses directives, c’était parmi les patients que vous deviez étudier. Être directement au cœur du sujet impliquait une meilleure compréhension, disait-il.

C’est aussi à travers ces innombrables pages que vous découvrîtes des traités sur les rites funéraires et les croyances macabres reliés à eux. Beaucoup furent pompeux, d’autres plus intéressants. Mais l’un d’eux te fascina bien plus que le reste.

Cet être anthropomorphique, allégorie de la  Mort elle-même, avait quelque chose d’envoûtant. Pour votre esprit jeune et malléable, bien que vous ne vous en rendiez pas vraiment compte, cette image s’insinua bien plus profondément dans votre subconscient. Et, comme si de rien n’était, vous continuâtes à lire et à étudier.

Au bout d’un moment, peut-être deux ans, après avoir ingurgité près d’un tiers des ouvrages, votre père commença à vous enseigner la pratique de la médecine. Ce ne fut pas simple, loin de là. Plus d’une fois, il vous maltraita pour avoir raté une manipulation banale, ou une opération plus risquée. Mais à quoi s’attendait-il ? Que du haut de votre préadolescent vous soyez déjà une chirurgienne de talent ?  

Peut-être bien. Mais cela ne l’empêchait pas de fonder d’important espoir en vous, de persévérer dans votre formation. Jamais il ne vous expliqua pourquoi il possédait tant de scrupule à vous voir exceller.

Et cette obsession s’intensifia d’autan plus à l’aube de vos 12 ans. Bien que fortement absente, votre mère avait toujours été un pilier dans la vie de cet homme aigri. Et quand on vous annonça son décès dans des circonstances inconnue, cela précipita sa chute dans la déchéance.

Un alcoolisme refoulé refit surface, son exigence déjà élevée s’exacerba. Les portes de l’enfer s’étaient ouvertes. Ne vous laissant pas la moindre chance d’épancher votre propre douleur, il vous jeta à corps perdu dans cette discipline à laquelle il vouait un culte sans borne.

Deux ans de plus passèrent et vous vous en souviendrez toute votre vie. Pierre angulaire de votre être actuel, les tragédies de cette époque vous avaient façonné. Les pertes s’enchaînèrent dans son aile de l’hôpital. Sa main n’était plus aussi précise qu’autrefois, la faute à la boisson qui attaquait son cerveau un peu plus chaque jour.

Il vous le reprochait sans cesse, ainsi que le décès de votre mère. C’était un homme brisé, un homme esseulé, alors vous enduriez. Mais non moins diligente que vous puissiez l’être, il y a toujours un moment où l’on craquait. Ça arriva à ce moment-là, pendant l’hiver de vos 14 ans.

Vous observiez chaque mort comme une tragédie, ces drames qui égratignaient un peu plus vos barrières mentales. C’était à ce moment que vous avez commencé à la voir. De temps à autre de façon fugace. Et parfois, bien plus perceptible que les incurables dans la pièce. Cette robe noire, cette stature élancée, presque filiforme. Et cette faux… presque aussi grande que la présence.

Là, perdu dans un coin, un livre posé sur vos genoux, vous la contemplâtes concrètement pour la première fois.  Vous ne pûtes aucunement détacher vos yeux de ce spectacle. Cette danse macabre, où les âmes s’envolèrent les unes après les autres.

Mais, était-ce seulement réel ? Aviez-vous bien observé ça ? Pour vous, ce qui venait de se dérouler relevait de la vérité pure et dure. Mais pour autrui, il n’en était rien. Il s’agissait d’une construction de votre esprit malade, les frasques d’une névrose façonnée avec le temps, qui essayait de rationaliser une situation stressante comme il le pouvait.

Mais, la Faucheuse répartie bien aussi vite qu’elle était arrivée. Elle vous laissa seule, parmi ces agonisants devenus cadavre sans que vous ne pussiez réagir. Vous ne la revîtes plus pendant longtemps.

Durant les années à venir, vous tîntes bon. Que cela soit dans votre vie quotidienne ou dans votre apprentissage de son art. Art que vous assimiliez désormais en solitaire. Pour le bien de votre père. Pour lui apporter un semblant de bonheur.

Votre géniteur n’étant plus que l’ombre de lui-même, c’était tout ce qui était en votre pouvoir. Comme si sa fierté de médecin, et d’homme, ne se comptait qu’à l’aulne de sa relation avec votre mère, alors qu’elle avait toujours été chaotique.  

Et puis, dans un sursaut de conscience de sa part, à l’aube de vos 20 ans, il décida qu’il vous fallait quitter le nid. Prendre votre envole et aller étudier ce qu’il ne pouvait plus vous apporter à Koneashima, la meilleure Académie en termes de Médecine des blues. C’était une aubaine pour vous. Alors vous la saisîtes.

Une fois là-bas, votre vie fut bien plus radieuse que ce que vous aviez déjà connu. Un cadre nettement plus sain, une « famille » accueillante et aimante. Bref, tout ce que vous désiriez le plus haut point dans votre for intérieur. Le paradis sur terre. Rejoindre la marine, c’était un petit prix à pays pour vous sentir mieux.

Pendant la première année d’étude, vous vous fîtes pour la première fois de vrais amis parmi vos collègues. Parfois des rivales, notamment Nalla Échestel et Nerelli Albelli. Respectivement l’élite de la classe d’ingénierie et de médecine. La tête de cette dernière, votre branche de prédilection, était systématiquement ravie par cette indigène de l’île. Pourtant, vous n’étiez jamais bien loin de son potentiel.

Votre style s’éloignait particulièrement du sein.Quand elle jouait à l’alchimiste et remplissait des fioles, vous préfériez maîtriser les malades et les soins dans le creux de votre main. Là où Nalla n’avait pensé majoritairement qu’à l’offensive, vous aviez déployé des trésors de virtuosité pour vous confectionner une armure ailée.

Vous aviez trouvé un meilleur ami. Une âme prête à vous épauler à n’importe quel instant. C’était un moment de bonheur. Vous sentir utile, savoir que vos connaissances étaient employées à bon escient vous emplissait d’une joie sans nom.

Arrêter les pirates revêtait quelque chose de grisant. Voir le sourire sur les visages des gens que vous protégiez, leur gratitude réchauffait votre cœur. Pourtant la vie, et surtout la mort, n’en avait pas fini avec vous.

En pleine mission dans les blues, un communiqué vous fut transmis. Il fallait que vous vous présentiez de toute urgence à Zaun. Votre père avait passé l’arme à gauche. Vous vous y rendîtes sans ménagement et découvrîtes un spectacle sans nom. Un cercueil fermé entouré par peu de gerbe, comme si ces années de services n’avaient rien signifié.

Vous pleurâtes toutes les larmes de votre corps quand on vous expliqua qu’un pirate avait débarqué à son hôpital pour le lyncher devant tout le monde. Pour quelle raison, ils n’en savaient rien. Pourquoi s’en prendrait-on à lui ? Une rage nouvelle, une fureur insoupçonnée vous gagna. Les vannes d’un torrent inarrêtable d’une ire sans borne venaient d’être ouvertes. Ce pirate allait payer.

Lorsque l’enterrement arriva, ce fut là que vous la revîtes. La Faucheuse  se tenait près de la tombe de votre paternel, les regards braqués sur sa dépouille avant de vous dévisager à votre tour. Elle plongea ses non-yeux dans les vôtres. Une communion silencieuse s’opéra, comme si elle instillait quelque chose en vous.

Et puis, la connexion se brisa. Elle scruta l’horizon et pointa un point. En suivant son indication, vous remarquâtes une silhouette qui observait les obsèques. On pouvait discerner un sourire satisfait et carnassier sur sa figure. Au fond de vous, une certitude grandit. C’était le meurtrier qui venait contempler sa victoire. Alors, quittant la cérémonie précipitamment, vous le pourchassâtes.

Pourtant, il avait déjà fui. À peine vous avait-il vu bouger qu’il s’était carapaté en du port de la ville. Vous cavalâtes à travers les rues de cette dernière, collant au train de l’homme. Mais il parvenait de plus en plus à vous distancer. Finalement, il grimpa sur le pont de son navire. Un étendard d’un crâne barré par deux pairs d’os et surmonter d’un chapeau à deux pointes flottait en haut du mât.

L’indignation fut à son paroxysme quand vous le vîtes déguerpir devant vous, un air moqueur et supérieur sur le visage. Vous hurlâtes au cœur de la foule, en serrant les poings et en laissant vos larmes couler sur vos joues.

C’était le cœur lourd et avec cette véhémence inextinguible enfuie en lui que vous retournâtes à l’Académie. Retrouver Niji, votre meilleur ami, vous soulagea un temps. Son soutien, vos partis de rigolades, même son caractère bien trop naïf, vous avaient manqué ces quelques jours.

Cette accalmie dans votre détresse émotionnelle dura un an de plus. Cela vous permit de vous concentrer sur le reste de vos études, sur la réalisation de vos armes à feu, sur le peaufinage de votre armure.

Pourtant, encore une fois. L’univers avait décidé de mettre votre vie à rude épreuve une dernière fois. En mission, vous aviez retrouvé les traces des Kings of the sea, les pirates responsables de la mort de votre père. Enfin votre soif de vengeance allait être étanchée. Finalement, vous pourriez tourner la page.

Douce illusion. Regrettable espoir que ceci. Le combat naval vira au vinaigre. Et l’abordage fut proclamé. La bataille fut âpre. Des pertes dans les deux camps, un véritable massacre. Et ces pirates avaient réussi à en réchapper. Leur capitaine, cet homme que vous méprisiez au plus haut point, naviguait toujours impunément.

L’équipage rassembla ses morts et une sueur froide coula le long de votre échine. Niji n’était visible nulle part. Vous parcourûtes le pont à sa recherche. Une vive sensation vous gagna quand vous découvrîtes son corps gisant sur le plancher, un bras en moins, un œil enlevé, les tripes à l’air.

Vous tombâtes à genoux et le saisîtes dans votre giron, braillant et chillant à tue-tête. On venait de vous arracher le dernier lien qui vous rattachait à votre humanité. L’ultime personne qui avait une véritable affection et un certain bien fait pour votre vie.

À ce moment-là, quelque chose se brisa totalement en vous. Vous ne ressentîtes plus rien. Juste un vide entier. Les larmes continuèrent à couler, votre voix devint blanche. Et elle réapparut, comme si elle faisait réellement partie de la scène. La Faucheuse se tenait devant vous, une compassion patente dans son expression, mais une aura mortel en rayonnait, vous englobant presque.

— Mon enfant… commença-t-elle d’un timbre d’outre-tombe, presque éthérée.Ta peine me touche…

Elle vous offrit une main avenante, voulant vous aider à vous relever.  Après le temps de la réflexion, vous la saisîtes. Cet être qui vous fascinait avait des choses à vous dire.

—Il semblerait que la vie n’a pas été des plus tendre avec toi. J’ai arraché plein d’êtres qui te sont chers.

Vous la regardâtes, l’œil hagard, ne sachant pas trop ce qu’elle vous voulait.

— J’aimerai me faire pardonner. J’ai une proposition à te faire.

À l’écoute de ces paroles, une lueur nouvelle teinta vos pupilles. Elle avait attiré votre attention.

— Deviens mon avatar, répands la mort comme elle t’a frappé tout le long de ta vie. Prends le pouvoir qui te fait défaut et venge-toi.

Il n’y avait même pas de réflexion à avoir. Vous aviez totalement regagné conscience, prête à vous donner entièrement à elle. Elle posa une main sur votre tête et une pâle lumière vous enveloppa. Elle vous sourit, enfin autant que son crâne le lui permettait et finalement s’évapora dans les airs.

Sur le bateau, en dehors de votre psyché malade et névrosé, vous vous étiez effectivement redressé, une lueur de folie parcourant votre regard. L’un de vos collègues s’approcha de vous, inquiet de votre état. Mais jamais il n’aura la réponse. Il tomba, mort, une balle entre les deux yeux.

Vous laissâtes votre soif de vengeance, votre besoin de sang, vous envahir, prendre possession de votre être. Bien vite, les quelques rescapés de l’assaut des pirates voulurent vous arrêter. Pourtant, aucun d’entre eux n’y parvint. Vous exprimâtes une danse macabre, ne négligeant aucun survivant respirer sur ce tillac.

Le capitaine de ce vaisseau périt également, vous acharnant sur son cadavre. Vous le criblâtes de balles, dans une explosion de cris et de liquide écarlate qui vous imprégna des pieds à la tête.

Finalement, vous vous arrêtâtes, haletante. Vos sentiments avaient pris possession de vous. Un rire nerveux s’échappa de votre bouche. Au début, timide. Et puis, imposant, voire dérangeant et même carrément malsain.

Vous n’étiez désormais plus Jessica, victime de sa vie. Non, elle était morte ce soir, elle aussi. Cet instant marqua la naissance de Jessica, l’Ange de la Mort.


Elle avait été cela.
C'était votre vie.

Elle avait été compliquée.
Mais elle ne le sera plus.


Les deux jours de voyage passèrent bien trop vite, enfermée que vous étiez dans vos souvenirs. Vous en aviez vécu des choses depuis cette époque. Vous vous étiez endurcie. Vous ne ressembliez plus en rien à cette pauvre femme frêle de naguère. C’était une personne bien plus forte, bien plus libre des entraves qu’elle s’était imposée toute son existence qui arpentait cette dernière. Et putain que ça faisait du bien !

Et alors qu'un corbeau se posait sur votre épaule, à l’horizon, vous la vîtes enfin. La silhouette d’Exact Town. Elle se dessinait à pas après pas. MacTavish devait s’y trouver, ainsi que la suite de votre aventure. Mais… quelle était-elle ?

Informations IRL

  • Votre prénom / pseudo : Jess'
  • Êtes-vous majeur ? oui
  • Vous aimez / n'aimez pas :  tellement de chose...
  • Votre personnage préféré (de One Piece) :Hum....Nico Robin, la plus curieuse de tous
  • Vous vous définiriez comme : Geek évidemment !
  • Vous faites du RP depuis : 2016, mais de l'écriture depuis 15 ans.
  • Vos disponibilités (approximatives) : Hum... le week end ?
  • Comment avez-vous connu le forum ?Topsites ^^



Dernière édition par Jessica Hellhound le Sam 12 Aoû 2023 - 17:46, édité 70 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26598-la-mort-l-etre-aux-mille
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26537-la-mort-est-la-seule-juge-de-la-vie-redoutez-la-comme-vous-me-redoutez-jessica-l-ange-de-la-mort-hellhound#275056
Bienvenue dans le coin Jessica o/

Tu as déjà trouvé le code et la charte, n'hésite pas à nous rejoindre sur discord si ce n'est pas encore fait, c'est bien plus pratique pour échanger. Si tu as des questions ou besoin d'aide, surtout n'hésite pas. Et up ce topic quand tu auras fini.

A bientôt o/
  • https://www.onepiece-requiem.net/t17349-red
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2638-red-termine
Bonsoir ! Ou Bonjour ! ;D

Juste pour vous signaler que ma fiche était enfin finie.

Dans l'attente de votre retour ;)

Merci et à bien vite :p


Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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Coucou Jessica ! Et bienvenue sur le forum !

Me voilà pour la validation de ta présentation !

Alors déjà, un petit point forme : j'avoue avoir eu beaucoup de mal avec le vouvoiement au passé (et surtout au passé simple qui est à mon goût sacrément moche en sonorité). D'autant plus finalement alors que ton personnage ne parle pas de lui au pluriel. A mon sens, ce genre de narration colle si derrière la mentalité du personnage suit, mais là c'est pas du tout le cas. Pareil pour le langage assez soutenu qui ne colle pas tellement avec la mentalité du personnage de ce que j'en ai conclu.

Et je dis de ce que j'en ai conclu car comme tu as choisi de tout regrouper sans vraiment découper, j'ai eu du mal à voir la description psychologique la dedans. Bon, on comprend les grandes lignes grâce à l'histoire, ce qui rend ta présentation totalement valide sur le plan administratif d'avoir tout les aspects du personnage mais c'était pas forcément aisée d'avoir son portrait clair. Petit exemple : sa relation avec la vision de la mort : on comprend a priori que c'est une névrose, mais c'est pas non plus hyper clair je trouve. Par contre, j'ai beaucoup aimée la référence à Pratchett en faisait parler la mort en majuscule.

Bref, sinon au niveau de l'histoire même, j'ai bien aimé. Même s'il y a des codes assez classique qu'on retrouve (la mort d'un parent, l'attaque de méchant qui fait virer de bord, la perte de tout ce qu'elle aime...) tu as réussi à les tourner de manière assez original pour qu'on tombe pas dans les clichés et ça c'est cool.

Petite note de fin aussi : faudra faire attention à ce que tu entends par ça :"Un dispositif, également confectionné par elle, qui permet d'inoculer par voie aérienne du soin (ou de la maladie)." qui sera a développer en création d'arme/équipement ou a minima en FT parce que là à première vu je vois pas trop où tu veux en venir.
D'ailleurs au vu de ta présentation je suppose que tu vas prendre Arme technologiques ou Cyborg dès le début ! Donc pense bien à le mettre dans la confection de ta FT !

Je crois que j'ai fais globalement le tour de ce que j'avais à dire : pour résumer, tu as un chouette personnage avec une bonne histoire, mais j'avoue que je n'ai pas du tout accroché sur la forme de ta narration, d'autant qu'il y a quelques fautes et que j'ai vu se glisser un "tu" à un moment... Je comprends l'idée de se donner des défis narratifs mais j'avoue que je suis personnellement pas convaincue de la pertinence de l'exercice surtout quand le rendu donne du fil à retordre au lecteur. Mais ça ce n'est qu'un avis très personnelle.

Du coup, je te valide enfin à 650 Dorikis !

Il ne te reste qu'à aller poster ta fiche technique, renseigner les différents liens (présentation, fiche technique et plus tard : récompenses) de ton profil et passer dans le sujet de recensement d'avatar.

Peluuuuuche et bon jeu sur OPR !


La Mort est la seule juge de la Vie. Redoutez là comme vous me redoutez | Jessica "L'Ange de la Mort" Hellhound 1425067977-izya-sflagopr La Mort est la seule juge de la Vie. Redoutez là comme vous me redoutez | Jessica "L'Ange de la Mort" Hellhound Zps1 La Mort est la seule juge de la Vie. Redoutez là comme vous me redoutez | Jessica "L'Ange de la Mort" Hellhound 1lmh
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