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L'or se barre

On pourra dire beaucoup de choses sur le service de la révolution, mais pas qu'on s'y ennuie en faisant des taches répétitives, au contraire, au delà de l’aspect épanouissant de travailler au bien être du monde, l'agent révolutionnaire est sans cesse contraint de se réinventer au contact de nouvelles missions, de nouveaux défis, et s'il n'en est pas capable il ne fait pas long feu.

Ce qui explique probablement la comparaison entre la révolution et une bicyclette. Si on arrête de pédaler, on tombe.

- Est ce le plan est clair pour tout le monde ? Paul ? J'ai l'impression que tu n'écoutes pas.

La question du chef de groupe me ramène à la problématique du moment et à la hutte de berger dans lequel l'équipe s'est réfugié après avoir accosté à Kage Berg. Une problématique enfantine, que je suis parfaitement capable de gérer tout en pensant à une douzaine d'autres sujets. Mais je peux comprendre que le valet qui m'adresse la parole ne soit pas habitué à côtoyer des soldats aussi géniaux que moi.

- Tout a fait clair. Nous sommes la pour nous emparer du renouvellement en or de la garnison de Kage Berg. Trois guetteurs sur le port sont chargés de repérer le navire et de nous prévenir du débarquement du charriot, et nous l'attaquerons a mi chemin de la garnison, dans un vallon qui nous dérobe aux regards. Grace au troupeau que nous avons rassemblés nous bloquons la route, déguisés en berger pour ne pas éveiller les soupçons, le chariot s’arrête, nous surgissons tout autour pour prendre l’ennemi par surprise et le neutraliser avant qu'ils aient pu donner l'alerte. Je m'occuperai d'ouvrir le chariot et les coffres, nous chargeons les berrys et filons vers le navire que nous avons planqué sur la cote. Nous sommes parti avant que la garnison ait commencé à se poser des questions sur le retard.
- Hum, c'est correct. si tout le monde suit bien le plan, nous aurons délesté le gouvernement d'un tas d'or sans tirer un seul coup de feu.
- Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait mal tourner...

Même si j'aurais préféré un plan qui n'implique pas de porter une pelisse en peau de mouton et de se cacher dans une bergerie puante accompagné d'un troupeau de bestiaux bêlants.

Quels sacrifices ne ferait'on pas pour la cause ?
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Quelque part sur Kage Berg, durant l’année 1626

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Chapitre 3  : L’or se barre

Comment créer une désorganisation, une panique, un coup de chaud ? C’est dans ce type de questions que l’on retrouve l’essence même d’une volonté d’émancipation d’un pouvoir contraignant, agressif, oppressif. Alors oui, de mon côté c’étaient de petites bombes qui faisaient pschiit à l’échelle planétaire mais rien de plus, cependant la volonté de créer se désordre résiste aux vents et marées lorsqu’une simple injustice quotidienne de ce monde venait à se présenter devant mes yeux. Une bombe par ici, un vol de canasson par la, tout type d’action contrariant un quotidien peut être la cause d’une perte de moral peut-être plus grande qu’un attentat a grande échelle pour les membres de la marine. Ce jour-là, nous étions en place, avec le Sundance Kid sur une des nombreuses îles qui constituaient West Blue, j’ai nommé Kage Berg. Nous voyions les choses en grand désormais. Se cantonner à cette île misérable de Las Camp qui était de surcroît abandonnée du gouvernement ne rimait plus à rien, il était temps depuis longtemps de voir les choses en grand.

- On y va, Kid. Il est temps de se rendre dans ce satané ravin et récolter ces berrys.

- Ne m’appelle pas comme ca. Deux mois, deux foutus mois Monté. J’espère que tu te plantes pas sur ce coup. Deux mois de traques, de recherches d’informations, de filature. Si tu te trompes je sais pas ce qui me retiendra de te tuer.

- Allons, allons. Quand est-ce que je me suis planté comme ca avant hein ? Tu sais pas a qui tu par…

Il se mettait à compter avec ces doigts

- La perte de 50.000 berry envers un “ gardien “ de Whiperia qui nous a aussitôt dénoncés, L’explosion d’une usine de matelas qui était censé être un dépôt top secret de la marine à Kanokuni, l’enlèvement d’une soit disant personnalité importante de la pègre de Las Camp mais qui était déjà mort de vieillesse dans son lit sans que tu t’en rendes compte, le coup de l’escargopho…

- LA FEEEEEEEERME ! Tu ne cites que ce qui t’arranges ! Tu tiens une liste ou quoi ? Tu ne vas pas me faire croire qu’en trois ans de route on a eu que des échecs comme celui-là. Maintenant ferme-la. Nous avons tout les deux vu de nos propres yeux : La marine a créer un faux semblant d’imprévisibilité dans ces trajets pour payer cette foutue garnison. Toute les trois semaines et demi, hop, rebelotte. Retour à la case départ et le trajet qui passe par cette vallée. Donc, nous l’avons constaté de nos propres yeux. Maintenant dis-moi ce qui pourrait aller de travers, hein ? Dois-je te rappeler que nous ne sommes que deux dans cette histoire ? Si j’avais les moyens du gouvernement pour pouvoir trouver des informations avec une réussite de 100% crois-moi, je l’aurais déjà fait. Mais n’oublie pas cette chose que je te rabâche depuis trois ans : Une libération de peuple ne se fait pas avec l’aide d’une organisation corrompue, elle se fait avec des actions solitaires, isolées, pour créer un mouvement de panique dans les hautes sphères qui ne pourrons désigner leur cibles.

- Y’a pas a dire, trois ans j’en ai vécu des choses paranormales. Tu as raison, mettons-nous en route, ils ne devraient pas tarder.

Nous nous mettions en route pour cette vallée qui allait être le point culminant de deux mois de travaux pour une récompense qui n’en vaudrait surement pas la peine, mais que voulez-vous ? C’était la le mode de vie que nous avions choisis pour libérer le monde du joug de la corruption.

Une trentaine de minutes de marche plus tard, nous étions désormais à quelques centaines de mètres de l’endroit ou nous allions mettre en place nos pièges explosifs

- Bon, on reprend. Tu places la poudre entre les deux rochers que nous avons repéré hier. Je m’occupe de la mise en place du système de détonation. On compte trois minutes pour la mise en place, après quoi nous n’aurons plus qu’a nous planquer sur l’édicule un peu plus en hauteur à partir duquel nous activerons la charge.

- Je profiterais de la confusion pour m’occuper des gardes qui seront encore groggy de l’explosion et toi tu te charges de la prise en charge de leurs salaire. Rien de plus simple.

Mais patatras, une fois arrivé sur place, par je ne sais quel miracle, la voie n’était plus libre comme elle était durant les deux mois précédents.

- HAHAHAHAHAHA ! Tiens-donc, et ca qu’est-ce que c’est Monté ? Tu m’expliques ce que je vois a moins que ce soit un mirage ?

- LA FEEEEEEEEEEEEEEEEEERME espèce d’idiot ! C’est pas possible d’être aussi malchanceux ma parole. Ferme-là, on s’approche et surtout tu la fermes et tu suis ce que je dis.

En bas, de ce ravin, une poignée d’individus avec leur troupeau de moutons. Je ne savais ni comment ni pourquoi ils étaient la mais je me devais d’improviser quelque chose à la hâte parce que sinon pas d’explosif, pas d’explosif pas d’or, pas d’or pas de redistribution et pas de redistributions deux mois de perdus car plus jamais la marine ne mettrait les pieds à un endroit ou ils auront vu a peu près une dizaine de personnes rassemblée. Je m’approchais de la première silhouette que je croisais, celle d’un jeune homme avec une paire de lunettes qui me paraissait assez chétif, et me lançais dans une tentative désespérée.

- Hé gamin ! Y’a pas assez de pâturages dans toute cette île pour tes bêtes ? Et déjà qu’est-ce que vous foutez dans un ravin asséché ? C’est bien la première fois que je croise des bergers entrain de guider un troupeau dans le seul but de leur faire des exercices physique ! Je vous conseille de bouger assez rapidement, j’ai chose importante à faire à cet endroit pendant un court instant. Je serais plus la dans une vingtaine de minutes, allez ouste, du balais !

J’osais espérer que ce civil ne me causerais pas plus de problème qu’il n’en faut. J’hésitais encore à ce moment à les molester, c’était pour une bonne cause et je leur aurais donné une somme comme dédommagement avec mes plus sincères excuses. Cet argent-là allait servir aux habitants de leur île, cela aurait été un petit mal pour un très gros bien.
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La seule chose positive dans cette rencontre, c'est qu'au moins nos déguisements de bergers semblaient assez crédible pour tromper les types qui viennent de nous tomber dessus. Je savais bien qu'avec nos peaux de moutons et les moutons, même le fait de garder mes lunettes ne nuirait pas à notre camouflage. Et ce qui n'est pas bon, c'est tout le reste. Que font ces types ici alors que le coin est censé être désert, comment faire pour s'en débarrasser avant que la marine n'arrive et sans alerter les soldats ?

- Ce qu'on fait dans ce ravin ? On suit le troupeau, voila ce qu'on fait. Et si le troupeau décide que c'est ici le meilleur coin pour paitre, alors c'est ici et pis c'est tout ! Et je vois vraiment pas ce que des types qui ne sont pas des bergers y connaissent, vous n'avez même pas de manteau de fourrure comme nous ! Alors je crois bien que c'est plutôt à vous de partir !

Une dose de mauvaise foi, une faute qu'on renvoie sur le dos des bestioles dont on est censés s'occuper, et une remarque xénophobe, normalement j'ai réuni tout ce que les bouquins que j'ai lu attribuent aux dialogues classique des conducteurs de bestiaux. Bon, je ne peux pas dire que je connaisse beaucoup de bergers, mais je trouve que niveau imitation je ne suis vraiment pas mauvais. Qu'est ce que je pourrais rajouter... Ah oui, cracher par terre !

- P'tou !

Cela étant, je ne vois vraiment pas ce que viennent faire ces types dans le coin. D’après les cartes qui nous ont menés ici, la seule chose qui différencie cette portion de route d'une autre, c'est qu'on peut y attaquer un convoi sans se faire remarquer de tous les gens du cru. Alors qu'est ce qu'on pourrait bien y faire d'important hein ?

- Il faut les faire partir avant que la marine arrive, on va manquer de temps...
- Même s'ils partent maintenant ça va être trop tard, vaut mieux qu'on les neutralise tout de suite !
- Dites, ils disent qu'ils ont un truc important a faire dans une vingtaine de minutes, ça vous fait penser à rien ?
- C'est plutôt nous qui avons un truc important à faire !
- C'est exactement la ou je voulais en venir... Et s'ils étaient la pour la même raison que nous ?!


Pulu Pulu Pulu !

La sonnerie de l'escargophone rompt le conciliabule pas vraiment discret que nous tenons à voix basse. L'alerte de nos guetteurs est lancé, le chariot de la marine a quitté le port et se dirige vers nous !

- On a plus le temps, a trois on les braque ! Un, deux...
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La tension était anormalement pesante, du moins elle l'était plus que ce qu'elle devait être. Après tout, il s'agissait la seulement de quelques pauvres bergers qui étaient à un endroit ou on ne les attendait pas. Que pouvait-il arriver de mal si ce n'est de pauvre bergers qui pourraient se sentir contraint à quitter les lieux plus tôt qu'il ne le fallait ? Mais la, non. Seulement une petite réponse pour justifier leurs présence et c'est tout. De plus, une petit conspiration entre bergers avait lieu à quelques mètres de nous lorsque ces derniers avaient décidés de discuter de quelque chose entre eux. Le Kid à mes côtés profitait de cette messe basses pour me tirer le bras.

- Je le sens pas, Monté.

- Ouais, quelque chose cloche. Il y'a beaucoup de coïncidences pour que ce soit de vrais bergers. Et puis ca gamin me semble étrange, pas dans assiette, pas dans son élément. Qu'est-ce que t'en dis ?

- Je suis d'accord. Mais on ne peut pas avoir de certitudes, qu'est-ce qu'on fait ? On annule ?

- Non, nous n'avons pas traqué pendant deux mois pour laisser passer le trésors sous notre nez. D'ailleurs, je me demande pas si ces loustics ne sont pas de la Marine. Et si nous nous étions fait repérés par les différents marins qui ont empruntés cette voie ? Ils n'ont pas fait de vagues pour pouvoir nous attraper au bon moment ?

- C'est une théorie plausible, Monté. Mais ca reste une théorie. On ne peut rien faire tant que l'on est pas sur.

Nous étions dans une impasse. Attraper et ligoter de pauvres civils ou agresser et tuer des membres de la marine ? Cette incertitude nous empêchait de faire quoi que ce soit. Je m'étais fait le serment après avoir recueillis le kid et l'avoir mit dans l'état dans lequel il était aujourd'hui de ne faire aucune victime collatérale. Ainsi, pour le moment ces bergers ne risquaient rien. L'horloge tournait, la marine n'était pas réglée chirurgicalement, elle était censée arrivé maintenant dans une dizaine de minutes, mais cette dizaine de minutes n'était qu'une estimation. Ils pouvaient très bien être la dans une trentaine de secondes, tout comme ils pouvaient l'être dans un quart d'heure.

- L'heure approche, Kid. Je pense qu'on pas le choix. On va devoir les attraper et les ligot...

D'un coup un escargophone s'était mit à sonner dans ce petit conclave qui se tenait en face de nous. Le Sundance Kid faisait les gros yeux et me regardait, comme ci une réponse évidente venait d'apparaître devant nos yeux.

- Un escargophone, ici maintenant ?

- Alors que le butin ne vas pas tarder à passer ? Mon cher Kid, les coïncidences ne le sont plus. Dégaine !

Je venais tout juste de terminer ma phrase que, miracle, nos bergers se retournent contre nous en dégainant leurs armes à leurs tours contre nous. De mon côté, mon sabre à la main gauche et mon arme sur celle de droite et le Kid, lui, ses deux armes dans ses deux mains. Personne ne semblait surpris par ce dénouement. Dix secondes s'étaient écoulée et j'en profitais pour reprendre la parole.

- Messieurs, je savais que quelque chose ne tournait pas rond. Je ne voulais pas prendre les devants sans savoir si j'avais a faire à de pauvres civils ou bien des membres de la marine. Je vous remercie de me faciliter la tâche désormais. Je pourrais tirer sans aucun scrupule mais je vous laisse le choix, chers marins. Vous êtes jeunes, avez sans doute d'autres ambitions dans la vie. Alors : Soit vous nous laisser cette solde appartenant à vos collègues qui ne va pas tarder à passer en passant par cette pente la haut et passer dans ce ravin ici-même, soit nous nous entretuons tous entre nous et votre commandement vous replace par d'autres misérables pions pour d'autres missions aussi insignifiante que celle-ci. Paroles du Baron Crimson, je n'hésiterais pas a essayer de vous sacrifier tous pour permettre aux habitants de Kage Berg de manger sur le dos de leur oppresseur. Messieurs ... Que choisissez-vous ?



Je ne pouvais m'empêcher de sourire, et je sentais le Kid à ma droite être traversé par une excitation qui le caractérisait si bien. A présent, nous ne pouvions qu'attendre.
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Heureusement que j'ai le nez fin ! Avec ses faux touristes on est passés a deux doigts de se faire avoir ! Mais le marine qui réussira me duper n'est pas né, c'est moi le plus malin. Et même si on retrouve coincé en pleine impasse Amerzonienne, c'est toujours mieux que de se retrouver braqués les mains vides.

Au moins maintenant, on peut essayer de négocier avant de se tirer dessus.

- Une minute ! Dans cette affaire vous n’êtes que les seconds ! C'est nous qui avons dégainés les premiers donc c'est nous qui posons des questions !
- Et puis c'est vous aussi les salopards de la marine !
- Bien sur que non, s'ils pensent que c'est nous, alors ce ne sont que de vulgaires bandits !
- Ou alors ce sont des marines qui essayent de nous faire croire qu'ils sont des bandits !
- Aucune importance ! Posez vos armes ou on vous fume !
- Attend attend ! Il a dit "Crimson Baron" !?
- C'est ce qu'il a dit oui. Un salopard de noble ! Voila ce que c'est !
- "Crimson Baron" c'est le type qui a fait sauter la bombe de Las Camp ! C'est un ennemi du gouvernement !
- Hein ?

Les flingues des deux cotés hésitent, on se menace toujours par défaut, mais y'a un moment de flou et la tension descend un peu, c'est toujours plus difficile de tirer sur quelqu'un qu'on connait. Enfin, qu'on connait un peu. Mais pour un membre de l'Armée révolutionnaire, un anarchiste qui fait sauter des pourris et des militaires ne peut pas être vraiment un ennemi.

- On n'est pas de la marine imbéciles ! On est des hommes de l'armée Révolutionnaire ! Et c'est nous qui allons attaquer ce convoi pour permettre aux habitants de West Blue de manger à leur faim aux frais du gouvernement mondial ! Alors, qu'est ce que t'as à dire de ça Crimson Baron ? On s'entretue ou on fais affaire ?

En tout cas dis le vite, parce que le coup de den den c'était pour nous dire que le convoi se mettait en route, alors ils vont nous tomber dessus très vite !

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Cet impasse était comme arrêtée dans le temps. Il fallait que ce soi-disant berger qui paraissait tous frêle aux premiers abords vienne couper ce silence, surement le leader de la bande ? Je ne le savais pas. Mais ses réponses n'étaient pas claires, ils nous accusaient à leur tour du mal qu'on leur reprochait : Être membres de la marine. Je comprenais que l'évocation du nom du Baron Crimson avait fait son effet et permettais, peut-être de désamorcer un tout petit peu cette situation qui durait déjà pendant quelques minutes, alors que, pour rappel, la Marine pouvait débarquer à tout moment. Le jeune homme entreprenant m'annonçais qu'ils étaient en fait de l'Armée Révolutionnaire et que ce pécule allait servir à nourrir des habitants de West Blue. Pour résumé : Nous étions sur la même affaire, contre le même adversaire et pour couronner le tout, pour la même raison, à savoir faire bénéficier de cette grande somme qui nous attendais pour le peuple dans le besoin.

- Vous pensez réellement nous avoir avec un tour de magie aussi simple que celui-là ? Crimson, ne te fa...

- Baisse ton arme, Sundance. S'ils étaient de la marine, ils n'auraient pas hésité à nous tirer dessus dés qu'ils auraient entendu que j'étais le Baron Crimson. C'est une extrême coïncidence, certes. Mais c'est des choses qui peuvent arriver aussi surprenant que cela puisse paraître.

Nous avions baissé nos armes, comprenant qu'un bain de sang serait inutile.

- Bien. Maintenant que nous avons établi que personne n'est de la marine, je pense que l'on peut tous se détendre. Comme je l'ai dit plus tôt, je suis le Baron Crimson et lui, c'est le Sundance Kid. Je ne vais même pas vous demander vos noms, ou plutôt le numéro de matricule attribué par vos maîtres. Armée Révolutionnaire, hein ? Je suppose que nous devrons nous en contenter. Entre la peste et les maux de gorge, mon choix est vite fait. Vous avez les mêmes intentions que nous, c'est fort louable. Seulement, voilà il y'a une chose qui nous emmerde le Kid et moi, et, d'ailleurs, Kid tu m'arrêtes si je me trompe ?

- Je ne t'arrête pas.

- *claquement de la langue sur les dents*Voilà, donc il y'a une chose qui nous emmerde dans cette histoire c'est que ce petit butin que vous allez amassé, vous allez certes le rendre au peuple de West Blue mais une partie va fatalement aller dans les poches de votre commandant ou je ne sais quelle autre type de nom de rang que vous avez dans votre système pour designer ceux qui sont au dessus de vous. Et ca je veux l'éviter. Mais j'essaye d'être juste : Puisque nous allons attaquer ensemble ce convoi, nous demandons la moitié, que nous dépenserons comme bon il nous semblera et vous, vous aurez votre moitié que vous dépenserez comme vous le voudrez sans que nous demandions notre reste. Qu'en pensez-vous ?

- Attention !


Je n'ai pas le temps de réagir que le Kid me plaquait directement au sol, derrière une rocher suffisant pour nous mettre à l'abri du convois qui apparaissant en haut de la pente. Enfin, il ne s'agissait la pas d'un convoi mais plutôt d'un éclaireur envoyé comme d'habitude 200 mètres avant le peloton qui lui s'amenait avec le butin. Je regardais mon interlocuteur principal, arme une nouvelle fois à la main prêt à neutraliser l'éclaireur et lui formulais avec les lèvres : " Alors, qu'est-ce qu'on fait ? "
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Rah, partager ?! Alors ok c'est une valeur révolutionnaire, mais normalement on choisit avec qui on partage, et la, pas du tout ! Et puis de toute façon qu'est ce que c'est que ces révolutionnaires qui ne sont pas dans l'AR hein ? ça sert à quoi un révolutionnaire tout seul a part à se faire prendre ?

Mais bon, évidemment, sur une échelle ennemi alliée, le révolutionnaire dissident, ou disons plutôt, indépendant, est quand même plus proche de l'AR que du soldat du gouvernement mondial, alors quand il s'agit de définir sur qui on tire et avec qui on partage le butin volé au GM, il n'y a pas à réfléchir longtemps..

Comme je dirige une équipe qui a préféré le camouflage et la ruse au simple banditisme, je reste au milieu de la route avec les gars et les moutons. tentant moi aussi de communiquer par geste avec notre bandit de grand chemin, histoire de ne pas le faire repérer. Pouce levé pour ok. index et pouces qui se frottent pour les berrys, désignation de nos deux groupes pour le partage. Et comme le cavalier qu'on a repéré arrive à notre hauteur, mains croisés pour lui dire de surtout ne pas intervenir et le laisser passer. Si on tire un coup de feu maintenant on est grillé et le convoi fera demi tour aussi sec...

- Hey ! Qu'est ce que c'est que ce bordel !?
- Des moutons m'sieur l'officier ! Juste des moutons !
- Je le vois bien que c'est des moutons, mais il faut me les faire dégager tout de suite ! Ou alors le charriot qui me suit passera dessus !
- Faites pas ça m'sieur ! s'il leur arrive un truc c'est sur mon père me tue !
- Et ben dégage la route !
- J'essaye j'essaye !

Et pendant que je fais semblant de disperser des moutons qui sont en fait attachés entre eux par des cordes, que chacun de mes cris et de mes hurlements ne font qu'encombrer un peu plus la route, et que le soldat s'énerve sur son canasson, derrière lui sur la route, le convoi de berrys surgit à son tour dans le canyon, et entreprend de ralentir en constatant le bordel qui traine en travers de la route.

Jusqu'ici tout va bien, le plan se déroule parfaitement.

Ou presque, car c'est à ce moment que le marin file un coup de pompe a un de mes faux bergers, et qu'en tombant par terre celui ci laisse échapper son flingue, provoquant un sursaut de compréhension soudaine chez le soldat.

- Action !

Et pendant que le soldat porte la main à son sabre en se préparant à lancer un cri d'alarme, je me colle contre son cheval, et lui attrape le pied pour le faire basculer de sa selle !
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Le cri d'alarme du soldat se transforme en un glapissement de douleur quand il s'étale de tout son long sur le sol. Rien qu'au bruit je diagnostique au moins une fracture de la clavicule... Mais l'heure n'est pas aux apitoiements sur les ennemis du peuple, mais à l'assaut ! De sous les habits de berger et des buissons environnants jaillissent des flingues qui se braquent sur le fourgon et les cavaliers qui l'entourent.

- La révolution vous cerne ! Jetez vos armes et rendez vous !
- Chargez !
- Non mais comment ça chargez ?

Alors qu'il me semble évident que le rapport de force totalement disproportionné provoqué par l'embuscade ne peut conduire qu'a une reddition immédiate, les soldats de la marine ne partagent pas du tout mon analyse, et ouvrent le feu au lieu de se rendre !  En une seconde la situation parfaitement contrôlée vire au chaos, on se flingue de partout, les moutons décampent en bêlant de terreur, et pendant que les cavaliers d'escorte sont évidemment les premiers à se faire descendre, le fouet du cocher relance le chariot au galop et me fonce droit dessus !

Bousculé par les chevaux je n'ai pas le temps de me jeter de coté et me retrouve jeté au sol au milieu du chemin, les bras plaqués le long du corps pour éviter les sabots qui s'abattent autour de moi, je manque de passer sous une des roues avant de voir défiler au dessus de moi la masse sombre du fond du chariot. Avec tout le monde qui se jette à couvert pour ne pas se faire truffer de plombs, ils vont réussir à s'échapper !

L'arrière du chariot me survole et je m'y agrippe, plantant mes doigts métalliques dans le marchepied dépliable, et me retrouvant immédiatement trainé dans la boue à la suite de l'engin. C'est comme se faire passer a tabac par une bande de types armés de gourdins, le temps que j'arrive à me tirer vers le haut et j'ai l'impression qu'on m'a gravé sur le dos toutes les aspérités de la route. Mais j'ai réussi. Me voila agrippé comme je le peux a l'arrière du charriot qui continue a accélérer pour quitter les lieux de l'embuscade.

- Un passager clandestin !

Alors que le chariot est maintenant escorté par une demi douzaine de chevaux démontés, un des rares cavaliers survivants de l'échauffourée m'a repéré, attrapant un pistolet d'arçon il tente de me viser malgré les cahots, tirant une balle dans le bois juste a coté de ma tempe. Tendant la main vers lui j'active la plus rapide de mes armes, lâchant un flash surpuissant qui aveugle tout ceux qui regardent dans ma direction, sous le choc, le cavalier bascule de sa selle, pendant que de mon coté, maintenant à moitié aveugle, j'entreprends de me hisser à tâtons sur le toit du charriot.

Il faut que j'arrête cet engin avant qu'il soit trop éloigné du reste du groupe !

- Il est sur le toit !

Coup de bol, les meurtrières prévues pour défendre le chariot n'ont pas été installés sur le toit, ce qui fait que les soldats enfermés à l'intérieur ne peuvent que prévenir les deux cochers au lieu de me tirer dessus. Quand aux deux cochers, j'en découvre un obligeamment occupé à éviter de se vider de son sang d'une main tout en tenant les rennes, ne me laissant qu'un homme décidé a me faire la peau. On me braque, j'active l'élétroaimant de ma blouse, et j'ai la satisfaction de voir les balles dont om crible dévier avant de m'atteindre. Je me redresse pour attaquer, en face de moi le cocher dégaine son sabre et se jette sur moi.

Je savais que j'aurais du travailler mon adresse à l'épée...

Se battre debout sur le toit d'un charriot branlant car lancé a pleine vitesse sur un sentier caillouteux n'est pas une mince affaire, et on y passe plus de temps à essayer de ne pas tomber qu'a se décocher de savantes bottes de bretteur. J'évite de justesse un coup de sabre destiné à me décoller la tête, puis un autre, espérant contre toute attente que mon adversaire va finir par se vautrer tout seul, mais ça n'arrive pas. Changeant de tactique, le cocher abandonne les grands coups de tailles déséquilibrant pour un peu plus de prudence, tentant de me larder de la pointe de sa lame, ou a défaut de me faire reculer assez pour que je passe par dessus bord. Mon pied recule et trouve le bord du chariot, il faut agir, je charge !
La lame du marine ripe sur mon bras tendu, me laissant une longue balafre sur le bras pendant que je lui rentre dedans pour lui donner un coup de boule maladroit. Sous le choc il tombe en arrière et m'entraine, et nous basculons tout les deux sur le conducteur.

La mêlée devient une lutte confuse, je prends des coups, tente de les rendre, une paire de mains se serre autour de mon coup pendant que nous roulons jusqu'au départ de l'attelage et que je me retrouve avec un soldat a genou sur la poitrine en train d'essayer de m'étouffer. Mon bras vire au rouge, ma main bascule dans son logement et crache sur mon agresseur une grosse bouffée de flammes qui lui embrase les cheveux, paniqué il me lâche le temps de s'éteindre, et pendant que je reprend mon souffle, je vise les cordages de l'attelage, et y fout le feu tout en tentant de me dégager.

Un cahot plus brutal que les autres parachève les dégâts causés par mon lance flamme. Les cordes de l'attelage lâchent, les six chevaux s'arrachent de leurs harnais pour continuer à courir en abandonnant le chariot, et je suis propulsé dans le décor ou je vais m'écraser comme un sac de patates jetés d'un navire...

[...]



Quand je me reprends douloureusement conscience quelques minutes plus tard, la scène touche à sa fin. Encerclés et enfumés dans leur chariot les soldats se sont rendus et sont maintenant attachés tous ensemble pendant que les révolutionnaires transfèrent l'or du chariot vers les sacs sanglés sur nos moutons.

- Bien joué Paul ! Belle cascade.
- Ouais, sans toi ils auraient peut être filés.
- On a décidé de partager avec le Baron. On divise l'or et on file jusqu'au bateau avant que la garnison se pointe en renfort. Tu vas pouvoir marche ?
- Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour la cause hein ?!  Du moment qu'on ne me demande pas de guider les moutons, ça ira...


Et moins de dix minutes plus tard, après une poignée de mains solennelles et des promesses de réfléchir à rallier l'armée révolutionnaire de la part du Crimson Baron, nous filons droit vers le cote avec le butin. Il y a encore un risque de se faire coincer au large par un navire de la marine, alors pas le temps de trainer !
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