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The Hangover [FB 1622]

...

Putain où jsuis ?

C'quoi c'monde de tarés ?!

Bordel où t'es mec ?

M'approche pas la licorne violette à pois bleus ! M'approche pas où jte bute avec ma grosse banane à sonnet-Wait, what ? Putain Narnak t'es où ?! C'quoi c'truc informe qu’j’ai à la hanche ? Et pourquoi j'ai qu'ma ceinture à la taille ? Où est mon froc ?! Mais bordel de chierie c'quoi ce... Je rêve. V'là c'est ça. Je rêve. La licorne à pois, c'est un rêve. De toute façon qui a d'jà entendu parler d'une licorne à pois qui s'balad'rait en ville en plein jour mh ? Rêve, tout le monde il est rêve. Hein madame, t'es un rêve. Oh bah t'offusques pas, mdis pas qu't'en as jamais vu des comme ça dans tes rêves à toi, hinhin. Pis t'es mon rêve alors jte l'montre si jveux. Et même que si jveux jte fais ça et puis ç-roh mais arrête de couiner putain ! Ah, salope, pas les yeux ! Non ! Putain mais depuis quand les greluches comme toi s'trimballent avec du poivre dans leur sac à... Merde. J'l'ai senti ton truc. Senti senti. Pas senti comme dans un r... Rah putain me dis pas que jsuis pas en train d'rêver. Rah putain mais non. Putain putain putain.

R'marque, ça a ça d'rassurant que j'rêve pas d'licornes à pois. J'les vois mais elles viennent pas m'faire chier en pleine nuit. C'est un déb... mais rah ça existe pas les licornes. Ah tiens bah en plus celle-là elle est plus violette, elle a des rayures vertes sur fond rose. Eurk. Jvais gerber si ça cont-

Oh, mec, réveille-toi !

Qui me parle ? Ah c'est toi l'nain cul d'jatte unijambiste chauve et louche. Scuze jtavais pas vu. Arrête de mater mon zgeg tu veux ? Et comment tu fais pour être à la fois unijambiste et cul d'jatte d'ailleurs ? T'es une hallu aussi c'est ça ? Vous êtes pas des rêves mais tous les gens bizarres sont des hallus c'bien ça ? Pourquoi j'ai des hallus ? Kessjai pris ? Qui m'a r'fourgué la salop'rie qu'j'ai prise ? Qui est l'enc- TOI ? C'est toi hein ? L'gars à lunettes là-bas ! Bouge pas mec, j'arrive et jte tranche ! Ahah ouais ris bien fort avec des dents... bleues ? Rah bordel mais comment jfais pour savoir qui jmords ou pas ? Bordeleuh. Tiens jsuis pas à poil en fait, quand jme r'garde en louchant. Bonne nouvelle. Mais alors avec quoi j'ai essayé d'la violer l'autre peau ? ... Ah merde, j'ai pas juste essayé en fait on dirait. Sauf qu'c'est pas avec l'bon dard que j'ai fait çaeuh... rahh, jvoulais pas m'sieur l'juge. Pardon à la famille tout ça.

Oh mec réveille-toi !

Toi encore ?! Mais pourquoi c'est un nain cul d'jatte unijambiste chauve et louche qui doit jouer l'rôle de mon subsconscient ? Jveux une bonasse bordel. Quitte à m'entendre dire par un truc qui m'mate le trois-pièces que j'ai des hallus sévères, j'préfèr'rais qu'ce soit par une bonasse. T'as pas ça dans ton crâne, une bonasse, Tahar ? T'as pas ça ?! Rah mais ç'va pas bien hein ?! Mais quelle est donc cette substance qui t'pollue l'cerveau au point qu'tu aies des visions si affreuses, entre l'poney multicolore à corne et l'autre gl-euh, personne de petite taille. Et d'puis quand t'es assez atteint du bulbe pour construire une question avec ce schéma grammatical à la con comme tu viens d’le faire ? Hein ?!

Jsuis où bordel, d'puis quand ? Réveille-toi mec, merde. Réveille-toi.

Réveille-touaaaaaahhhhhhputainçatombeeeeeeeeeeuhhhhhhwaaa

Woh putain.

Woh putain putain. Calme-toi Palpite-man. 330. Calme-toi. 290. 210. Souffle. 140. 80. 75. Là. Là.

Woh. Un lit.

D’la flotte, m’rincer la gueule. Où jsuis. Une chambre. Merde. Où ça. La f’nêtre. Rue. Nuit. Hôtel ? Du bruit en d’ssous, auberge. Où ça. Bordel. La vasque, le robinet. La flotte. Froid. Cool down. Cool. Down. Descendre voir. Ah, r’poile-toi mon con final’ment t’étais vraiment à poil. Narnak t’es là ! Oh mon salaud. J’ai cru t’avoir perdu à tout jamais. Viens-là. Oh oui je t’aime ma poulie aussi. Pas d’jalousie entre nous.

… Fhh. Voilà. Allez, allons.

… Faire quoi ?

La même chose que chaque soir après un bad, Narnak, trancher des cons qui rirent du monde.

Trancher les cons qui t’ont vendu c’truc. Et quand c’sra fait t’iras à confesse pour t’faire pardonner d’en avoir pris.

Pis tu but’ras l’prêtre. Et tout rent’ra dans l’ordre.


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    « Aaaaaaargh... »

    Tête entre les mains, chope de bière entre les coudes, coudes en équilibre précaire sur la table, le cuisinier des Gun&Gun's avait le teint verdâtre et une gueule de bois de tous les diables.

    « Bordeeeeel... »

    Vlà qu'après quelques semaines passées à naviguer avec le Capitaine Vail, il utilisait son vocabulaire de charretier. Enfin, comme dit le dicton : aux grands maux, les gros mots ! Et les grands remèdes. Décidé à combattre le mal par le mal, le pirate avala une grande gorgée de son alcool de houblon alors qu'une tempête se déchainait sous son cuir chevelu endolori.

    « Ta gueule Yaen... »

    Le lémurien avait émis un couinement un peu trop aigüe au goût du jeune homme qui essayait de remettre de l'ordre dans le bordel qui lui servait d'esprit.

    ***

    Le capitaine Vail avait été très clair avec Suiji : il devait embarquer pour South Blue, infiltrer le chantier naval de Bliss et repartir avec des plans détaillés du système de propulsion utilisé par la Marine pour traverser Calm Belt.

    Une mission réalisable par un enfant de cinq ans.

    Très sûr de lui, Suiji prit la mer en compagnie de brigands dont il avait monnayé les services et il quitta North Blue pour sa région natale. Il joua aux dés, aux cartes, perdit quelques paris, en gagna beaucoup d'autres, et se fit une belle bande de copains pendant ce voyage.
    Lorsque le navigateur annonça qu'ils étaient arrivés à destination, Suiji eut la surprise de sa vie : ils n'étaient pas arrivés au Royaume de Bliss, mais sur une île qui lui était totalement inconnue. Le navigateur, à l'instar de l'équipage, avait passé tout son temps à s'imbiber d'alcool et avait fait une stupide erreur de trajet.

    Dépité, Suiji avait planté tout le monde là, et s'était réfugié dans une taverne dans l'espoir de trouver quelqu'un qui pourrait l'aider à regagner la bonne direction.

    ***

    « Beuuh... pourraient pas faire moins d'bruit les gens... ? »

    Le regard vitreux de Suiji parcourut l'assemblée, et le pirate impuissant porta de nouveau sa chope à ses lèvres. La bouche pâteuse, il n'avait pas réussi à hausser le ton et ses paroles s'étaient perdues dans le brouhaha ambiant.

    Bande d'ivrognes dégénérés. Pouvaient pas arrêter de se bourrer la gueule, des fois ?

    Un grognement peu amène sortit d'entre ses lèvres, grognement que personne ne remarqua.

    ***

    Les gens du coin n'avaient pas l'air particulièrement aimables. Ni dans la rue, ni dans la taverne. Suiji s'était fait servir un verre de rhum, et avait patienté jusqu'à trouver un type un peu moins louche que les autres. Type qui lui avait gentiment offert un whisky lorsque Suiji l'avait abordé pour lui taper la discut'.

    Sauf que notre ami cuisinier ne tient pas l'alcool. Pas du tout. Alors quand il est en train de ripailler avec ses potes pirates à bord du navire, il s'en fout un peu de rouler sous le bureau. Quand il est en train d'essayer de retrouver son chemin, c'est déjà plus embêtant.

    L'autre lui raconta toutes sortes d'histoires en lui offrant des verres, avant de l'inviter à faire une partie de carte. Au bout de trois cul-secs, Suiji était rond comme un ballon.
    Le reste de la soirée est et sera perdu à tout jamais.

    ***

    Des bruits de pas dans l'escalier firent lever le nez à notre malade. Quelle idée de faire des escaliers en bois, hein ?! C'est que ça résonne ce truc. Et évidemment, il s'était assis juste en dessous, histoire de mieux entendre.

    Monde de merde.

    Suiji lança un regard morne au type qui fait tout ce boucan, termina sa chope, se leva, et s'approcha d'un pas lourd. Crétin irrespectueux. Y'a des gens qui cuvaient là !
    Ceci dit, p'tète qu'il pourrait l'aider à retrouver son chemin ? On y croit à mort hein ?

    « Bordel mec, fais moins d'bruit... Un peu d'respect... »

    Après un bref coup d’œil sur ce visage mangé par la barbe, le zoologue avait saisi le premier truc qui lui était passé sous la main et l'avait balancé sur celui qui venait agraver ses douleurs crâniennes : sa chope de bière pas encore terminée, finalement.

    Bien, bien, bien. Ce fut seulement là qu'il détailla l'inconnu.

    « Mh ? Tu sais qu'on dirait que tu sors d'un asile, vieux ? »

    Voilà. Au cas où l'autre n'ait pas assez de raison de lui en vouloir... il avait enfoncé le clou.


Dernière édition par Saru O. Suiji le Mar 13 Sep 2011 - 10:44, édité 1 fois


    Woh, c’tait quoi c’truc ?! Une chope ? Putain. Et pleine en plus ? Okay, ça part mal. 'reus’ment qu’la bière tache pas. ‘reus’ment aussi qu’le lanceur était trop bourré pour bien viser. T’façon les buveurs de binouzes c’est tous des cons qui tiennent pas l’alcool. Jme souviens d’ce type au royaume de Belle-Jiquie… Mh, ’s’en fout d’lui, j’oublie comme un truc là. Un gros truc. Un truc vital. Voyons voir : Narnak, The Pulley, le manteau, les bottes, le fut’, la veste, la cravate, la ch’mise, le ceinturon… Nan, j’ai tout. Bah merde alors. Pourtant jsuis sûr… A part que jsais pas où jsuis et qu’le dernier souvenir que j’ai en tête c’est ma ptite virée c’est les Marine du Passeur et qu’jdois trouver un mec dont jconnais ap le visage et qu-Ah !

    Trouvé. Mdisais bien.

    Y a un con qui vient d’te balancer un truc à la gueule mon canard.

    Et ça… Et ça ! Et ça c’est imparrrdonnable.

    Et dire pourtant qu’t’allais passer outre. Bordel de bad, ça m’a attaqué l’cerveau c’te poudre. Ou alors c’est ma tendance à la gentillesse d’puis quelques temps ? Ptain. Ptet bien qu’faudra qu’j’aille l’voir c’doc de la tête un jour. Brah.

    Poudre ? Est-ce que c’était d’la poudre ? Comment jsais si c’était d’la poudre… Rah, c’mur blanc. Ca cogne c’te salop’rie. Et comment j’le r’trouve le glandu qu’jdois dépec-

    Oh putain j’allais encore oublier. Chier.

    Bon.

    T’as fait tomber ta bière.

    Jvais m’occuper d’toi mon salaud. Tout d’suite. Là, j’arrive r’garde. C’bien, t’as eu la patience des gens bourrés, t’es pas parti. Ou alors t’es poli mais est-ce qu’on peut encore être poli quand on s’tient avec les paupières lourdes comme t’as ? Ca va dis, au fait, t’m’as bien vu à m’bigler fistement comme ça ? Tu crois tu m’r’connaîtras dans la rue maint’nant ? Gaffe t’as un œil qui part par là et l’autre par là. Par là ouais. R’garde donc mon doigt gauche, y t’montre la direction que jcause. L’aut’ gauche. Hey, tu m’suis ? Bon. J’t’impressionne à m’tenir à deux centimètres d’ton pif, t’as la press’ hein ? T’inquiète c’bientôt fini. Juste : tu préfères les côtes ou la face ? La face hein. Ouais, ça t’apprendra à provoquer tes aînés quand tu t’balad’ras avec une joue plus grosse que l’autre pour aller courir la gueuse d’main soir. T’es prêt ? Nan jf’rai pas quatre paragraphes pour te provoc’. D’abord jcogne et après j’tease. Là jcogne.



    Ben r’lève-toi gamin, j’y ai été mollo pourtant.

    Hoy ! D’bout l’môme, on a pas fini. R’garde, les gars nous laissent même continuer.

    C’chelou d’ailleurs qu’ça pose aussi peu d’problème. T’viens quand même de bousiller la trentaine de bouteilles qu’y avait sur l’comptoir en skiant d’ssus comme t’as fait. T’plus léger qu’t’en as l’air faut dire, tu l’sais, ça ? Bref. R’lève-toi. Allez, là, appuie-toi sur mon épaule que jpuisse te cogner encore. Tiens aide-moi le nain. Appro…

    ch…

    Et merde, ça r’commence. Dégage le nain.

    Ohé, je suis le nain ! Oui je suis le nain ! Oui le nain, je suis le nain ! Le nain, le nain le nain ! Le nain c’est moi le nain ! Le nain ! Le nain ! Le nain le nain !

    Ah, ta gueule toi hein !

    Non pas toi, lui, l’nain là, tu l’vois pas ? Et vous, kesszavez tous à m’mirer comme ça ? Et pourquoi t’as la grosse tête toi ? Nan, littéral’ment jveux dire. T’as la tête qui gonfle. Et toi ça t’gêne pas ton géranium qui t’pousse dans l’dos ? Et pourquoi y a un lémurien qui m’fait la danse du ventre autour, là ? C’est à toi gamin ? Gamin ? T’es où gamin ? R’viens, on a pas fini ! Putain, le nain, tu vas m’payer ça. Et arrêtez d’sourire avec vos dents bleues et vos yeux jaunes bande de dégénérés. Oui maman je sais je suis paranoïaque, mais c’est pas packe je suis paranoïaque qu’ils sont pas tous après moi ! Putain mais arrêtez… Mais vous voulez qu’jvous bute tous en fait c’est ça ? Okay alors. Viens là ptit Ka-Nannn pas encoreuh ! Rah qu’est-ce que jsuis censé foutre avec une saucisse sèche ? M’la mettre sur l’oreille en attendant qu’ça passe et vous bouffer la gueule avec les dents ? Tiendra pas, sur l’oreille. Putain. Bon jsuis pas à oilpé cte fois c’déjà ça. Et, oh… Oh.

    Des sabots. Oh vision suprême. Encore cette putain d’chimère à corne. Ah non elles sont deux c’te fois. Les cornes.

    Ah t’es là gamin. Ca s’fait pas d’se tirer comme ça tu sais. Bon, dis-moi voir avant qu’on r’prenne tranquill’ment, tu la vois aussi cette salope d’équidée là ? La cornue.


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      *Oh... c'est qu'il a vraiment une tête à faire peur ce type...*

      Et en plus il était grand. Enfin, plus grand que Suiji. Bigre, pour un peu, il en serait impressionné le p'tit gars. Il oublia quelques instants son mal de crâne le temps d'essayer de suivre le doigt qui gigotait sous son nez. C'était encore pire qu'un moustique qui vous tourne autour des oreilles.

      Un moustique ? Tiens, c'est vrai qu'en y regardant de plus près, il avait de plus en plus l'impression que ce doigt ressemblait à un gros moustique. Diantre, pourtant il avait bu qu'une bière pour l'instant. La gueule de bois c'est après avoir dessaoulé non ? Il pouvait pas déjà être bourré...

      *Oh... je vole...*

      Eh ben. Il avait toujours été persuadé que voler ça avait un côté magique, grisant. Là, il avait surtout la sensation de s'être fait écraser le visage sous un rouleau compresseur. Et ce truc dur sous son dos... Le sol ? Ah ouais, c'était ça, le sol. Ou pas ?
      C'était quoi d'ailleurs, ces bruits de verre cassé ?

      Ah, on lui demanda gentiment de se lever et de regarder autour. Bon ben, il se lèva et il regarda autour. Bizarre, les lignes droites avaient plus l'air si droites.

      Avec juste une bière ?

      *Beuh, ça tourne...*

      Même s'il se sentait de plus en plus torché, une infime parcelle de sa conscience – si si, il en a encore une, même si c'est pas un nain cul-de-jatte unijambiste – qui se révoltait contre l'incohérence de la situation.

      « Quoi ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? »

      Hé ho, si l'autre cherchait la bagarre il allait la trouver ! Bon, il avait un sacré coup de poing, mais c'était pas une raison. Un type originaire de l'île du Karaté allait pas se laisser impressionner par une grosse brute aux doigts-moustiques et à la barbe hirsute.

      Oh en parlant de barbe, elle avait l'air de plus en plus touffue, et il ressemblait de plus en plus à un ours comme ça l'autre taré. Finalement, c'était p'tète pas une bonne idée de se bastonner contre cette brute. Manquerait plus qu'il ait des penchants cannibales et qu'il essaye de le bouffer.

      Hop, un pas en arrière, un second, Suiji prend prudemment ses distances en se frottant le visage.
      Pas assez puisque l'autre le retrouve tout de suite. Quel œil de lynx !

      « Ouais ouais j'la vois. Chouette, son piercing au nez, d'ailleurs. Elle est à toi ? »

      Tiens bizarre. C'est les vaches qui portent ces trucs normalement, pas les chevaux. Les deux cornes avaient dû prêter à confusion. Les mecs qui avaient fait ça à cette pauv' bête devaient être sacrément ravagés du cerveau.

      Un cheval cornu ? Le zoologue tiqua sans trouver ce qui le choquait dans cette image. Enfin, c'était jamais pire qu'un homme-ours au poil rose.

      … Rose ?

      « Hé, vieux, t'as fait quoi à tes poils ? »

      Les poils de la bestiole à cornes étaient pas mal dans le genre aussi. Une nouvelle espèce ? Tout excité, Suiji se rapprocha de l'animal pour l'étudier. Il avança la main pour vérifier qu'elle était bien réelle, et écarquilla les yeux en constatant qu'il ne passait pas au travers.

      « Oh, vieux ! T'as vu ? C'est pas une halu commune ! Tavernier, hé, tavernier ? C'quoi comme animal ? Vous en avez beaucoup des comme ça ? »



      Bzzzzh.

      Une mouche passe.
      Pas de réponse.

      « Vieux, hé, vieux ! Ils ont perdu leur langue tu crois ? Vieux, ho ! Vieux ! Oooh putain ça tourne. J'ai la gerbe. Vieux, fais gaffe, j'crois qu'y'a un troll qu'essaye de te prendre par derrière ! Haha »

      Un troll, ouais. Un petit troll, mais un troll quand même. Un groin en guise de nez, trois poils au dessus du crâne et la peau violacée. Vraiment moche comme bestiole.
      Le pirate se retenait désormais tant bien que mal aux cornes de la bicorne, plus ou moins incapable de tenir sur ses pieds. Le monde qui s'ouvrait devant lui était sublime. Les couleurs se mélangeaient bizarrement, les formes étaient complètement déformées, et les gens ressemblaient plus à des créatures magiques qu'autre chose.

      Et le vieil ours au poil rose se faisait un nouveau copain.

      « Vieux, toi aussi tu trouves c't'endroit bizarre ? Si t'arrêtes de m'cogner, j'veux bien t'aider à trouver l'con qui a foutu l'bordel ici. »

      C'était obligé, un p'tit malin était passé par là et avait foutu le boxon dans la taverne pour que tout le monde voit des éléphants roses. A tous les coups c'était la fée là-bas ! Ou bien le schtroumpf, là, qui ricanait bêtement ? Arf, y'avait aussi le bonhomme de neige au bar qui ferait l'affaire...
      Ah il la voit, suis pas tout seul dans c’merdier c’cool. Nan c’pas la mienne sinon jt’aurais pas d’mandé si tu la voy-D’quoi c’que j’ai fait à mes poils ? Nan mais ça c’packe jsuis garé en double-fil, du coup ça m’gratte. Putain y fait chaud d’ailleurs ici. Ca t’dérange si jtombe la ch’mise petit ? Tu m’diras t’as bien des fringues turquoise alors hein bon. Allez, jtom-hein, tu peux la toucher ? Ben merde alors, d’puis quand c’possible ça ? Ouais, réponds-y donc tavergiste, réponds-y donc où j’égorge la gamine qui t’fait d’l’œil d’puis tout à l’heure à ta gauche. Et, oh, ah, tiens, c’t’original ça. Une sirène en train d’siroter un mojito en plein air. C’pas courant. Bonjour ma’m’zelle poiscaille, enchanté, t’as pas un zéro-s-Non mais t’vas m’lâcher toi, dude ? Oh, un troll qui sourit. Ca va j’t’ai entendu d’puis tout à l’heure qu’tu m’tires l’épaule. On t’a jamais dit qu’on dérangeait pas les gens quand y draguaient ? Un troll ?! Meuh. Tu sais qu’t’as les crocs qui dépassent d’tes lèvres, gars. Comment t’espère pêcher, a fortiori pécher, avec ça ? Ouais t’as vu jsuis un ouf, j’utilise des langages d’l’ancien temps alors qu’jsuis embarqué dans un putain d’voyage pour le putain d’pays d’cette putain d’alice et d’ses putains d’merveilles. C’est ça la classe petit. Petit ? Vous avez dit petit ? Désolé la ptite sirène, j’ai une affaire à régler.

      Gamin, t’es où ?

      Ici. S’il te plaît monsieur, dessine-moi un mouton.

      Non mais c’pas à toi qu’je causais, dégage le mioche. Et pourquoi tu voudrais que jte dessine un mouton ? J’ai une tête à savoir dessiner les moutons ? Mais lâche-moi la jambe merde ! Mais tu vas arrêter d’te branler sur m-Gaminnn !

      Ah, t’es là. De quoi ? Bijarre c’t’endroit ? T’as dit bijarre ? J’commence à m’y faire en fait. R’garde, y sont pas mignons tous ces gamins qu’arrivent avec leur écharpe jaune et rouge et leur lion sur la poitrine et leurs lunettes cassées et leur cicatrice sur le front et leur baguette dans la main ? Y sont pas mignons ? Huhu, viendez les enfants, jvous offre tournée d’panach’ ! Sers-leur donc ça tavernier, et presto ! C’est fête today, l’monde tout gris est d’venu tout plein d’couleurs et j’me sens joyeux, joyeux, joye-woh. Woh. Wohçatourne. Oh putain ça tourne encowaah-

      Haha, j’bien cru qu’j’allais m’rétamer par terre dis donc. ’reus’ment en fait j’ai juste changé d’plan gravitationnel. Mais c’qu’est chelou c’est que, attends… Ouais, les autres sont toujours verticaux sur l’ancien sol. Mais alors pourquoi jsuis vertical contre l’ancien mur, moi… Gamin, t’es là ?

      Beuah. T’as raison, s’passe des trucs pas orthodoxes ici. Tiens, aide-moi à m’rel’ver.

      Bon, alors, vu qu’t’es volontaire, jte propose de décapiter les mômes un par un jusqu’à c’qu’y parlent.

      Moi pendant c’temps-là j’ai un… j’ai un… Ah non pas encore. Gamin jvais tomber. Jvais tomber jte dis. Retiens-moi jvais-jtombeeee. Braah salop’rieee.

      Mh. Mhf. Mfff.

      Raaaah

      Pas d’nain à l’horizon ? Okay. Ca veut dire qu’jvais mieux. Ca veut dire qu’ça va chier.

      BASTOOON



      …Et l’bras du schtroumpf, y va… dans la gueule d’la fée Vivianne, TAH !

      … Alors tavergiste. Tu vas bien ? Tu vois mieux la pièce quand jte soulève d’un mètre ? Tu vois mieux ma gueule d’là-haut ? Tu la vois mieux ?! Bon, alors tu vois qu’jsuis conscient là. Certes, t’as encore un museau d’requin et des yeux d’merlan mais ça jvais considérer qu’c’est tes attributs normaux et que jsuis lucide. Donc tu m’vois bien. Alors t’vas nous dire à moi et au jeunot qu’a l’air aussi paumé qu’moi c’qu’ont fout là, où c’est, "là", par la même occasion, et surtout c’que vous nous avez r’filé pour qu’on ait un trip pareil et comment on r’descend définitiv’ment. Et arrête de rigoler. Arrête de rigoler putain où jte… Putain mais tu m’crois pas en plus ? De quoi jte fais rire avec ma banane sur l’oreille ? Mais t’veux qu’jte montre où tu peux t’la mettre ma banane ? Ouais ? Me tente pas hein.

      Nan mais me tente pas. Vraiment. Mais arrête de ricaner sérieux… t’es sous acide aussi ou quoi, bordel ?

      Brah. T’l’auras voulu. Alors la banane, jte la fous. Dans l’bide. Shplouf.

      Hein, shplouf ? De quoi ? C’était vraiment une banane qu’j’avais sur l’oreille ? Mais, mais… qu’est-ce que jfoutais avec… et où t’es alors, Kan ? Brah, ça colle en plus c'te saloperie d'fruit pressé maint'nant. Brah !

      Bon, jte laisse tavergiste. Mais avant t’vas t’prendre une grosse patate pour t’calmer… Paf. Pif. La deuxième c’est l’bonus maison. Merde quoi à la fin. Y en a marre.

      Ka-an, youhouuu ! Ah, salut encore, gamin. Dis, t’as pas vu mon sabre par hasard ? Il est beau et c’est l’meilleur et il est classe et c’est mon copain alors jpeux pas l’avoir perdu et, et, et t’as eu du succès avec tes décapités alors ?


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        Décapiter les mômes ? L'idée plut tout de suite à Suiji. Faut dire qu'ils étaient casse-pieds à réciter des formules incompréhensibles en agitant leurs bouts de bois. Oh ben, voilà l'autre qui essayait de faire connaissance avec le sol.

        *Ben reste là vieux...*

        Le jeune homme tendit la main dans l'espoir de rattraper le bras du vieil ours, rata sa cible et ses doigts se refermèrent sur quelque chose de plus dur qu'un bras. Sans se poser de question, il tira. Et constata que l'autre était quand même tombé par terre.

        Par contre, il avait désormais dans la main gauche un sabre. Pas très droit d'ailleurs le sabre. Depuis quand ça se faisait, les lames en zigzag ? Il devait venir d'une drôle de région ce type là pour se trimbaler une arme comme ça.

        Non, c'est pas la drogue qui faisait voir ce genre de choses à Suiji ! Si le sol était tout ondulé, les poutres incurvées de manière irréelle et le bar en forme de montagnes russes, c'était juste que les gens ici avait un drôle de sens de l'esthétique.
        Ou qu'un tremblement de terre avait tout modifié, ce qui expliquerait que le barbu ce soit cassé la figure deux fois.

        Enfin, l'important maintenant c'était surtout de trouver comment sortir de ce monde de fous, et trouver l'enfoiré qui s'était amusé à tout mettre sans dessus-dessous.

        « Ho, les mecs. Z'avez entendu c'que le vieux a dit ? Alors j'pose la question une fois. Pas d'réponse, plus d'tête, compris ? »

        Pas sûr que ce machin tout tordu coupe bien, mais qui ne tente rien n'a rien. Hop, le cuistot attrapa un des marmots par l'écharpe – c'est pratique ces trucs là – et lui plaça la lame sur le cou.

        « Toi l'gosse, t'arrête d'onduler, ça commence à faire chier. Et les autres : A cause de qui on voit tout de traviole dans ce bled ? »

        Ah, le bonhomme de neige fit un sourire bizarre pendant que les sept nains s'esclaffaient et tapaient du pied par terre.

        Manifestement, ils voulaient pas coopérer.

        Tant pis.

        La première tête fut tranchée et mit fin au tapage.

        « Au suivant. »
        « Non attends. C'est le tavernier qui vous a drogués, sur ordre du chef de village. »

        Drogué ? Ah, tiens. C'est vrai que l'hypothèse de la drogue était carrément plausible. Le pauvre Saru n'avait même pas envisagé cette possibilité, mais maintenant qu'Albator lui disait – j'ai oublié de préciser que c'est Albator qui lui avait causé ? - ça lui semblait même évident. Il avait pas assez bu pour se mettre dans cet état aussi vite, il le savait !

        « Cool. Viens là, le lunetteux n°2. Tends ton cou. Ouais, comme ça c'est bien. Brave petit. Alors deuxième question... Pourquoi ? »
        « Pourquoi quoi ? Hahahaha »

        Mauvaise réponse. La seconde tête tomba.

        On lui avait dit de couper des têtes alors il coupait des têtes. Pas un instant Suiji n'avait conscience de la terreur grandissante des petits Harry Potter, ni de l'horreur de la situation. Faut dire que le sang avait une drôle de couleur dorée ce qui aidait pas à la prise de conscience. Il rattrapa de justesse un autre gamin à l'écharpe rouge et or avant qu'ils ne s'enfuient tous par la porte.

        « Mec le prends pas comme ça. C'est juste une p'tite blague de bienvenue ! Enfin, on espérait p'tète vous garder sur l'île pour faire deux trois travaux aussi... Ou vous revendre, j'sais pô trop. Alors pose ta canne à pêche t'es dangereux avec ça ! »

        Sa canne à pêche ?

        Le jeune homme regarda le sabre zigzag avec des yeux écarquillés. Ohla mais il était pas net non plus ce type là. Il avait fumé quoi avant de venir ? Franchement, confondre une épée toute tordue avec une canne à pêche, il était pas clair.

        Enfin bon, il avait déjà deux trois infos à donner à l'énergumène qui l'interpelait pour lui demander où était son sabre.

        « Oh, désolé, je te l'ai accidentellement pris. Tiens. C'est vrai qu'il est beau. J'avais jamais vu une arme avec une lame pareille, ben c'est super classe. »

        Il lui tendit docilement l'arme, lame vers l'avant bien entendu.

        « Bon ben on est drogués parce que le tavernier écoute les ordres du maire, et on doit servir d'ouvriers. Vu ton gabarit, j'comprends qu'ils aient cru qu'on ferait de bons maçons. »

        Les ours, ça devait être utile pour porter les pierres, non ? En y regardant de plus près, Suiji se rendit compte que les poils du m'sieur avaient repris leur couleur brune. C'était déjà moins ridicule que le rose. Il paraissait plus petit, aussi... mais toujours aussi vieux. Le sol était toujours pas stable mais c'était un début.

        « On patauge un peu là, on devrait aller visiter les alentours et trouver le brave homme qui voulait nous garder ici, non ? Y'aura bien des gens dans la rue pour nous renseigner... »

        Ah, le mal de crâne revenait aussi. Et le sol prenait une vilaine teinte rouge sang. Il était largement temps pour les deux compères de se trouver un nouveau terrain de jeu.
        Grahh, ça colle ce truc. Tiens, file-moi l’écharpe du ptit qui traîne là, gamin, tu s’ras gentil. Que j’m’essuie ouais. Le sucre c’pas cool, les fruits c’est mal. Frouchngeuu. Bon, c’déjà mieux. Et merci pour le Kan. Ouais il a la classe hein. Tention, bouge pas trop, jpas envie d’me r’trouver les veines tranchées, suicidé par ma propre lame. Ca f’rait tache. Enfin tache… vu c’que t’as fait d’l’endroit en guillotinant l’premier môme, là, c’pas comme si ça s’verrait des masses… Mais bref c’dans l’contrat avec l’auteur, jpeux pas crever aujourd’hui. Pis jveux pas, maint’nant, alors que jpige pas encore tout bien à c’qui s’passe autour d’moi. Ca la foutrait mal aussi d’claboter en ayant l’impression d’être à Wonderland. Allez, donne. Donne à papa. Merci fiston. Tiens, d’ailleurs les couleurs normales reviennent, c’cool. R’garde, la sirène elle a des jambes maint’nant. Et l’papa nowel aussi. Et l-ah non, l’tavergiste j’ai dit qu’c’tait normal s’il avait à moitié ’ne gueule d’poiscaille. Aïe, par contre ça cogne là-haut. De quoi ? D’la came tu m’dis, nous ont camés ces fumiers ? Pour ? Qu’on bosse pour eux ? Brah, si seul’ment jme souv’nais d’comment jme suis fait niquer… Ah ! A y est, ça m’revient. J’ai plongé d’chez les Ghost quand jme suis taillé, j’ai dû dériver comme un salaud, m’naufrager sur les plages de c’bled paumé qu’jsais pas où c’est, et en fait j’ai même pas dû avoir l’temps d’penser qu’y m’ont cuisiné avec leur dope pour m’requinquer. Ca explique que j’aie aucun souv’nir. Mh, qu’est-ce tu dis ? Ptain t’es bavard mine de rien, l’jeunot. Qu’on aille voir l’responsable ? Mh. Ouais, allez. Vie sauve les gens. C’ma tournée. Mais c’que pour cette fois hein. La prochaine, z’y passez tous.

        Floch, floch, floch. T’as raison ça pègue un peu, l’sangre par terre, là. L’en avait dans l’aorte le ptit.

        Bon, gamin, tu bouges pas, jvais nous tirer d’là.



        Hola, Femme ! Oui, toi avec les douze j-ah non, c’est un reste d’hallu. Mais oui toi quand même.

        Zyva, c’est où la mairie ? Ptain, d’où jparle comme aç moi ?

        Ahscuzèchmoichepaparrolfrranchèshtrébyenchéyéchuichanrtaar Gneuhu c’tait quoi ça ?



        Hola, Femme !

        Oui, toi avec la barbe. Oh pardon m’sieur.

        C’est où la mairie ?

        Alors tu prends la première à droite, ensuite la s’conde à gauche, la première à droite et puis après tu verras un truc avec un machin et là faudras qu’tu cliques à droi-nan mais ça c’trop long en fait. L’plus simple, tu vois, c’est qu’tu prends la rue là-bas à gauche, et après tu-ou alors nan. Encore mieux, tu passes par là-bas et tu fais ça et puis t-



        Hola, Truc ! Machin, stu veux. Au pied. La mairie ? Et t’avises pas d’me couillonner. D’ailleurs en fait on va faire un truc simple, tu vas v’nir avec nous. Et si tu mouftes j’te bute. Rien à foutre que t’es pas jouasse. Allez, viens gamin. J’t’avois dit qu’j’nous f’rais avancer. On suit l’monsieur.

        … Mais quel bled de merde. Impressionnant. T’m’étonnes qu’z’ont b’soin d’main d’œuvre. Fait nuit mais pas dur d’voir qu’tout s’casse la gueule partout. ‘fin s’y r’crutent à l’opium aussi c’pas étonnant. Jme souviens d’cte fois où j’avais essayé d’réparer mon rafiot après avoir smoké un truc pas net à, euh… où c’tait tiens ? Ah ouais : Logue. Ben l’résultat ‘tait original. ‘fin j’avais bien tiré deux cents plaques d’mon œuvre d’art quand même, avec c’te mec chelou. R’présentant en art contemporain qu’y disait. « L’malaise des jeunes, la génération perdue, la misère mentale, tout exprimés par vos gestes. C’est magnifique. » Ha ce con ! Jme souviens encore d’son baratin, dis. Ptain, c’te vocation d’artiste que j’me suis foirée si ça s’trouve… Ah, nous y v’là. C’est ça Truc, t’peux y aller. Hop hop, attends voir en fait. On va sonner ensemble, et si tu nous as possédés comme les autres t’crach’ras les intérêts. Comme les autres.

        Ding dong. Ding Dong. Joli bruit pour une baraque si moche. Nan mais franch’ment, qui aurait l’idée d’crécher dans un manoir en forme de poire ? Ou alors c’toujour ma durite qui va pas bien ? Eh, le nain, t’es là ?

        Oui je suis le nain c’est moi le n-Ta gueule. Dis, c’bien une poire, là, la maison ? Ouaip. Merci, casse-toi maint’nant. C-Non ! Stop. Pas un mot. Jveux plus t’voir allez, allez ! Ouste. Et la prochaine fois on s’arrang’ra pour qu’tu t’sois fait chirurgier l’apparence. Un peu plus de chair là, d’jambes plus longues, des rondeurs par-ci, d’autres par-hm la clenche descend, la lourde s’entr’ouvre, de la lumière passe, un peu plus, un peu plus, oui, oui, le suspense est à son comble, oui, mais qu’est-ce qui va apparaître, qu’est-ce qui va apparaître ?! Ouh, c’est insout’nable, les gonds tournent encore un peu, encore un peu, gnihhhhhhh

        … Oh, con ! C’toi l’maire ? Oh. Dis gamin, tu l’vois comme moi ? Avec ses. Et son. Enfin. Euh.


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        Dernière édition par Tahar Tahgel le Mer 5 Oct 2011 - 21:52, édité 1 fois
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          « Putain vieux, tu crois qu'il est naturellement né comme ça ? »

          Naturellement né, oui. Il avait encore le cerveau embrumé. Il faut dire que la vision avait de quoi en perturber plus d'un.

          « Ses oreilles d'âne et son nez de clown ont l'air vachement vrais quand même... »

          Et pour cause, ils l'étaient ! Yaen, tout aussi surpris que nos deux protagonistes, fut sur la tête du drôle de maire en un bond, et tira frénétiquement sur le nez et les oreilles du pauvre homme qui se débattit en hurlant toutes sortes d'insultes jusqu'à ce que le lémurien prenne peur et grimpe le long de la maison-poire qu'il commença à grignoter pour se calmer.

          « Oooooooooh ! Ho ho ho ! On fait pas peur à Yaen comme ça, mec ! »

          Dans un geste de colère incontrôlée, Suiji saisit le maire par le col, lui écrasa le poing sur le nez, l'envoya rouler dans l'entrée. Hors de lui, le cuisinier pénétra dans la demeure, renversant sur son passage un pot de fleur posé sur la table d'entrée.

          Merde, les fleurs ! Le botaniste eut un sursaut de raison, stoppa brusquement et sentit son compagnon le percuter. Pourrait faire attention çui-là ! Il n'en fallait pas plus pour relancer la contrariété du jeune homme qui reprit sa charge vers le responsable de leur mésaventure.

          Monsieur oreilles d'âne n'avait pas bougé du sol, trop occupé à se tenir le nez. Déjà rouge, il saignait désormais abondamment.
          Il ne vit pas le pied qui fusa vers son estomac, lui coupant le souffle

          « Alors comme ça, on s'amuse à droguer les touristes, hein ? »

          Un coup de pied fila vers les côtes de l'homme recroquevillé à terre.

          « On est où là ? »

          Un couinement retentit.
          Second coup de pied au même endroit.

          « Réponds clairement m'sieur. L'vieux il a un sabre bien aiguisé, et il a envie de l'utiliser. Hein, vieux ? »

          Ces quelques coups avaient suffit à évacuer toute la frustration de Suiji pour les vingt années à venir, et en interpelant celui qui avait partagé son malheur de manière tout à fait hasardeuse, il avait repris son calme légendaire.

          Les oreilles d'ânes tremblaient et s'agitaient de part et d'autre de la petite tête ronde du maire. Il était tout bonnement terrorisé. Comme quoi, il devait pas avoir la conscience tranquille ! Quelques coups de pieds et une menace ne suffisaient pas à mettre un homme dans cet état, pas un chef de village en tout cas.

          Calmement, Suiji attrapa le pauvre homme par les aisselles, le remit debout, puis le traîna jusqu'à un banc qui occupait l'entrée pour l'y déposer.

          « Allez, arrête un peu de chialer comme un gosse, on te demande pas grand chose. Moi j'aimerais bien retrouver mon équipage, et vieux aussi j'pense. Alors on est où ? Tu nous prêtes des bateaux gentiment ou on doit t'en voler ? Tu mets du sel ou du poivre dans ta salade ? »

          Une réponse incompréhensible lui fut servie, dans laquelle les mots butaient les uns sur les autres, se confondaient, s'entre-mêlaient. Parle plus vite bonhomme, on te comprendra encore mieux !

          Et en moins vite ça donne quoi ?

          « Mefaitespasdmalmefaitespasdmalmefaitespasdmalmefai... »
          « Oh mais ta gueule ! Vieux, tu veux pas t'en occuper ? Je vais chercher du café dans cette poire. J'te ramène du vin, de la bière, du café, du rhum ? »

          Suiji trouva tout de suite la cuisine, suivant son instinct de cuisinier, prépara rapidement un café et la seconde boisson demandée par Tahar – ou aucune s'il l'a snobé ! - puis retourna auprès de son camarade de mauvaise fortune.

          « Alors ? »

        [Juste avant 21h Cool]
          Salut les gens, jsuis la naine. Jreprends la main sur la narration parce qu’aujourd'hui Tahar a piscine alors y peut pas vous la faire. LA naine, oui. Paraît qu’y préfère les gens qu’on définit par leur tour de poitrine et qu’ont rien entre les jambes. Me d’mandez pas l’pourquoi d’cette obsession qu’il a sur les nains. Un truc r’foulé ptêtre. Enfin bon, me voilà. J’me décris pas, on s’en fout d’moi. Jsuis juste une partie d’l’inconscient du Tahgel. C’d’ailleurs pour ça qu’vous pourrez r’marquer qu’je cause un peu comme lui. Pas très féminin hein comme style ? Alors, premièrement, jsuis une naine : la subtilité c’est pas dans mes gènes. Deuxièmement, donc, j’existe pas vraiment : c’est l’même auteur derrière.

          Bref, revenons à nos moutons. A nos drogués. Tahar a freezé, il absorbe pas l’info. Pas qu’il ait peur des clowns, pas qu’il ait peur des ânes, mais les deux concentrés en même temps chez un mec qu’habite dans une poire, une vraie qui s’mange comme en témoigne l’espèce de singe qui la bouffe en c’moment-même, ça interpelle. ‘reus’ement le gamin qui nous accompagne a la fougue de la jeunesse pour lui et il fait les présentations comme y faut, à coup d’burins dans la gueule et d’lattes dans les côtes. Encore cinq minutes de pas grand-chose et on r’file la tâche de faire causer l’muet à c’ui qu’à l’expérience. C’est moi. Enfin lui. Enfin nous.

          Du poivre !

          Là vous vous d’mandez qui vient d’dire ça. Ben c’est l’maire. Fin l’chef de village. Fin l’gars avec le nez rouge. Jdis pas ça pack’on est liés lui et moi, mais Tahar est un mec impressionnant. Il a une capacité à délier les langues par sa simple présence, vous m’en diriez des nouvelles. Bon, le poivre, c’est une réponse dont tout l’monde se fout mais c’est un début. Pas b’soin d’parler pour mon extrémité consciente, la suite arrive quand il r’garde la victime avec un air de "dude, what da fuck !?"…

          (En même temps, il a pas tort. Jveux dire… What the fuck ? Seriously. Qui met, ou du poivre, ou du sel, dans sa salade ? C’est les deux ou rien. Et puis allons même plus loin : qui bouffe de la salade ? C’est un truc d’elfe, ça. Arf, l’auteur m’fait signe que j’déborde de mes fonctions, j’m’arrête.)

          Vous êtes… sur les Landes… du Seigneur… Debbylseaunofeubitch.

          Euh… LSD ? Y s’fout d’nous ? Ah non attends, ça m’dit un truc. Pas sûr qu’Tahar s’en rappelle vu l’point auquel il était torché cette nuit-là mais… Ouais, ça y est l’image me r’vient clairement. C’tait sur une de ces cartes qu’on s’montre entre poivrots. Ouais, ouais. Merde, en coin paumé tu fais pas mieux. Et qu’est-ce qu’il nous veut l’Seigneur Debbyl ? Qu’demande mon alter ego pendant qu’le jeune gars r’vient avec deux tasses. Un truc rude, imprécis, qui t’fait gicler les neurones hors d’la caboche si t’es pas entraîné. L’clown a les yeux fuyants en r’voyant son maltraiteur, mais d’vant ceux au contraire pas du tout fuyants d’Tahar y comprend qu’s’y veut conserver deux rotules il a pas l’choix.

          Metuezpas ! C’est pour lui qu’on travaille ! Et c’est pour lui que… vous auriez travaillé si vous aviez pas résisté à la drogue ! Il a un ranch par là-bas et une armée d’hamsters-garous qu’y nous envoie tous les deux mois. Y détruisent tous les bâtiments et après y nous ordonne de r’construire tout jusqu’à la prochaine fois, et du coup on a besoin d’bras en permanence !

          Hein ?! Mais c’est complètement con ton truc, bonhomme. Et d’puis combien d’temps ça dure ?

          Metuezpasmetuezpasmetuezpas ! Ca fait trente ans que moi et mon équipage on s’est échoués ici.

          Non mais je rêve ? Ces cons sont là d’puis trente ans et trouvent rien d’mieux que s’laisser faire ? Taloche ! Fous-lui une taloche Tahar, il la mérite ! Bim !

          Maieuh ! …ben, à la dernière émeute y a vingt-cinq ans il nous a transformés en… en ça.

          L’gars montre sa gueule. Okay, un transformeur, ça va être marrant. Tu sens l’appel du challenge improbable, gamin ? Ca t’tente ? Les mêmes questions sortent d’ma bouche. D’la sienne.

          Vous allez nous aider ? qu’demande Nez Cassé avec espoir. Mauvaise porte, gros, mauvaise porte…

          Vous aider ? Hinhin, crève. J’vais juste casser la gueule à c’connard pour ma satisfaction personnelle. C’sra ma manière de m’défouler parce que là j’en ai besoin. Et raser l’île en r’présailles aussi. Méthodiquement. Complètement. Pour vous apprendre le courage. Ca rentre dans la définition d’aide humanitaire ça, tu crois ? Ha ! Gamin, t’en es ?

          Urf, jcroyais Tahar endormi mais ça d’vait juste être les suites d’la poudre pas nette. Mais c’bon, l’a r’trouvé ses pulsions premières. Après la foirure de Goa, l’est temps d’reprendre du poil de la bête et d’aller d’l’avant. Dans la violence.


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          Dernière édition par Tahar Tahgel le Sam 5 Nov 2011 - 14:31, édité 1 fois
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            Une quête héroïque ? Des monstres fantastiques ? Peu de chance de survie ? Sans doute les restes de la drogue dans le sang de Suiji le poussèrent à se montrer un peu plus enthousiaste qu'il n'aurait dû.

            « Oh, ouais vieux ! Un peu que j'en suis ! On va lui faire sa fête à ce Seigneur Idiotamèrelapu**... euh... Seigneur truc-chose quoi. »

            Histoire de pas y aller en touriste non plus, Suiji fila à la cuisine, abandonna sa tasse et récupéra deux longs couteaux, un hachoir et un fusil à aiguiser. Il hésita quelques secondes avant de s'emparer également d'une large poêle et sortit de la pièce.

            « Suis prêt, on peut y aller. »

            Abandonnant notre clown-âne, les deux pirates quittèrent la maison poire dont le toit avait été sérieusement entamé par Yaen, prêts à affronter l'adversité et l'adversaire vaillamment.

            Au bout de quelques mètres, Suiji s'immobilisa.

            Fit demi-tour.

            Retrouva le maire prostré sur son siège.

            « Et il est où ce Seigneur au juste ? … »

            ***

            Suiji avait un peu de mal à se dire qu'il n'était plus sous l'emprise de la drogue. Après un périple aussi long que pénible, il était désormais face à ce qui ressemblerait à une foire aux animaux. Sauf que les animaux avaient tous une forme plus ou moins humanoïde.

            Et le poil ou les plumes roses et bleus.

            Terrorisé, leur guide s'était tout simplement évanoui à quelques mètres de là. Pas une grosse perte, ils auraient la paix pour quelques minutes au moins. Ce serait pas de trop pour évaluer la situation. Perplexe, Suiji contempla le paysage qui s'offrait à lui.

            Les « garous » étaient réunis par races dans des enclos concentrés autour d'une tente particulièrement imposante évoquant étrangement une feuille de cannabis géante. Non Yaen, ça, mieux vaut pas que tu l'manges. Tu serais très malade. Brave lémurien.

            « Bon ben vieux, j'propose que tu prennes les roses et moi les bleus, ok ? Ça fera bien sortir l'affreux de sa planque. »

            Poêle dans la main gauche, couteaux à la ceinture, le cuisinier fonça tête baisser sans attendre confirmation de son camarade. Un peu de violence dans ce monde de bisounours, ça ne peut que faire du bien.

            Prenant son élan, il sauta au milieu d'un enclos plein de lièvres-garous – des hommes miniatures à têtes de lièvre. L'un d'entre eux réagi plus vite que les autres, bondit sur Suiji.

            « Home Run ! »

            Et hop, un rongeur en orbite ! Tention à ta tête Tahar, il est passé pas loin celui-là !

            Les bestioles n'étaient pas très résistantes, et autant dire que le jeune homme n'eut aucun mal à faire voler dans tous les sens les assaillants.

            Zbaff ! Un nez cassé !

            Zbim ! Une mâchoire décrochée.

            Zboing ! Un crâne défoncé.

            Crack ! Un mollet mordu.
            Ouais, ça craque un mollet, et pis même si c'est pas le cas, j'm'en fous. On va dire que les dents ont touché l'os. Ça mort fort un lièvre-garou !

            « Putain ça fait mal ! »

            Coup d'pied dans la tête du lièvre qui perd ses deux dents de devant. En voilà un qui viendra plus attaquer les mollets des autres. L'enclos se vida plus vite que Suiji ne l'aurait cru, et il se sentit rapidement désœuvré. Les créatures enfermées dans les autres enclos ne semblaient pas décidées à franchir leurs barrières pour venir à la rescousse de leurs camarades. Sans doute une règle imposée par leur maître, allez savoir.

            Avant que le cuistot n'ait pu retrouver du regard son compagnon de massacre, un hurlement terrifiant retentit, et la feuille de cannabis se releva pour laisser passer un homme plutôt gigantesque tenant entre ses énormes paluches une cage pleine d'oiseaux bleus et roses.

            Des oiseaux normaux, bizarrement. Comme s'ils n'attendaient plus qu'à être fusionnés avec un homme pour devenir garou...
            Casse-toi la naine, jreprends l’contrôle. Moi l’unique, moi le vrai, moi Tahar.

            Et pour fêter mon r’tour jvais t’dire un truc, à toi qui m’lis en c’moment. Un truc qu’on dit pas souvent mais qu’est pourtant une des plus vraies d’toutes les vérités vraies qui régissent les douze univers. Ce truc, c’est qu’y a tellement d’choses mièvres et émouvantes dans la vie qu’faut bien compenser par des summums de violence pure, gratuite et indécente. Sinon elles s’raient plus aussi mièvres et émouvantes, les belles choses de l’existence. Et pour ça, ben d’braves âmes doivent se dévouer.

            D’braves gars comme moi. Eux, nous. C’ça qu’on appelle "les méchants". Et c’est une tâche putain d’ingrate, méchant. Crois-moi. En plus d’une certaine absence d’talent pour la diplomatie, la compassion et l’reste des trucs qu’les gens normaux doivent avoir pour qu’la communauté fonctionne un minimum, faut avoir des prédispositions à l’égocentrisme et à l’amour d’soi. C’est dur hein, vraiment c’pas évident tous les jours. Comme quand t’es un champion d’charisme. Des fois t’as envie d’être discret un peu, d’pas déchaîner les foules chaque fois qu’tu sors boire un verre, tout ça. Quand t’es méchant c’est la même. La grosse flemme, l’manque d’inspi pour faire un truc original… les motifs manquent pas : parfois t’as pas envie d’buter l’obstacle qui s’dresse d’vant toi.

            Dans ces cas-là c’est dur. Packe bon. T’as pris un engagement tu vois. T’les as signées les tables de la non-loi. Tu es ton seigneur ton dieu qui t’a fait sortir du pays des normaux. Tu n’auras d’autre maître que toi. Tu prononceras ton nom aussi souvent que voudras. Souviens-toi du jour du shabbat, les lieux d’culte sont pleins d’oies grasses. Déshonore la mère et la fille également. Tu tueras. Tu commettras l’adultère. Tu voleras. Tu feras des faux témoignages à chaque instant. Tu convoiteras tout ce que verras. Et après faut la t’nir c’te liste. Et parfois, donc, c’est dur. Parfois.

            Là, fort heureus’ment, c’est pas l’cas. Là j’y vais la joie au cœur que j’ai pas. Ouais, tout c’qu’y précède c’est du flan. Haha, t’es pas jouasse, hein ? T’es contrarié, hein ? ContrariéE ? Comme tu veux. Jsuis un méchant, oublie pas. Les méchants ça fait des trucs qui contrarient. Bref. L’môme galope avec son hachoir dans la palme mais j’le tiens facile. C’est l’clown-guide qu’a du mal derrière. D’ailleurs y nous lâche au dernier croisement, l’bougre. Paf, red mort. Euh. Raide. Déformation professionnelle.

            …On est plus qu’tous les deux. Lui et moi. Moi et lui. Face au zoo du seigneur fils de pute.

            J’ai dit zoo. Disons ménagerie. Jsais pas bien quelle est la nuance ent’ les deux mais ménagerie ça m’sonne plus bordélique, cris qui viennent d’partout, enclos dégueulasses. Tvois l’genre. Pas l’temps d’bien faire le tour, l’jeunot s’barre de son côté dans un enclos avec des trucs qui font des machins et du couinage qui m’rappelle les fois où on tuait l’porc dans mon îlot d’péquenots quand j’étais marmot.

            Qu’est-ce tu veux que jfasse moi ? Jfais la même bien entendu. L’enclos l’plus proche, j’y saute. J’atterris façon r’nard dans un nid d’poules. Lourd’ment. Ca caquète bizarre. Forc’ment, vu qu’c’est des taupes que j’me trouve. Des saloperies d’taupes géantes roses. La première qu’j’avise, c’celle sur l’quelle je marche. L’a mal pris mes talons faut croire, elle bouge plus. La deuxième, son frère sûr’ment –c’toujours un blème les frangins– m’fonce dessus comme un dératé. Avec d’ces ratiches. Putain jdois rêver. Mais non, à côté tout est normal donc c’pas un retour d’la came. Y m’bondit d’ssus, comme si j’étais une roue à faire tourner t’sais. L’problème pour lui, c’est qu’j’ai des mauvais réflexes quand on m’saute dessus alors qu’on a pas les bons attributs. La garde du Narnak lui fend la broyeuse par d’ssous. Ca fait crac et y tombe. Moche. L’prob c’est qu’y m’tombe dessus. L'a bien fait tu m'diras : pile à c'moment j'ai un lièvre-garou qui m'passe à deux tifs du caisson après un cri du môme.

            ’pèse son poids l’bougre. Le taupe, pas le môme. Bain d’boue pour ma pomme et mini-assommage quand même sur une putain d’bitte en bois qu’avait rien à foutre là. A peine j’cligne des yeux, j’ai une bosse qui m’a poussée sur le crâne, plop, et y a cinq des monstros sur ma gueule. J’fais l’coup classique qu’on fait toujours aux gens fans de son corps. Jdégaine mon gros braquemart. C’ui qui tranche. Trois morts et deux amputés. L’poids des maux, l’choc des fausses taupes. Les autres s’calment. Z’ont peur ? ’cune idée. Jsors en défonçant la barrière. Ca beugle. Assez fort pour qu’j’sente les poils d’ma nuque qui font bravo. Ou alors c’est l’singe du ptit jeune qui m’grimpe dessus. Pas impossible. Bref. Vers l’tipi chelou en forme d’feuille, y a un zigue qui sort. Un big zigue. Pas un géant mais un bon gros gars deux fois haut comme moi. D’ssous son imper d’pervers, y sort une cage pleine d’piafs encore bien colorés.

            Des piafs qui font des trucs normaux d’piafs. Qu’chantent, qu’chient, qu’agitent les ailes. On s’croirait dans une jungle normale. Ca tombe bien : à part les enclos plein d’bêtes zarbis, on y est. Jfonce. Vais pas m’laisser emmerder par un fils de chienne mal dégrossi quand même. Pis dans les histoires ceux qui s’font avoir c’toujours ceux qui laissent causer les autres. Les taupes m’ont trop chauffé, jsuis à fond à fond à fond. Plus vite qu’Jhan Alayzee l’coureur d’autruches pro.

            Bon, par contre jfinis comme lui. Graviers ouais. Jcrie pas, c’pas la peine et c’pas classe et c’trop tard. Dès qu’l’rayon a surgi j’ai su qu’c’tait pas bon. Jregarde la cage. Y en a quatre en moins. J’le sens mal. J’me sens mal. Bruit d’métal. Narnak s’est cassé la gueule. C’pas normal : je l’tenais, l’Narnak. J’zyeute ma paluche.

            PUTAIN !

            Qu’jcrois dire. En vrai c’est un bruit chelou qui sort. Un putain d’pépiement. Bordel de salope. Ca et les ailes qu’j’ai à la place des palmes… Raaaah. Encore, j’me casse la gueule. Dans une gerbe de plumes. J’essaie d’beugler encore mais ça sert à rien et j’réfléchis pas trois fois. C’qu’a fait l’fils de pute, la mort du fils de pute déf’ra. J’refonce. En volant ouais. C’plus facile qu’on pourrait croire. Jvais l’pourrir putain, jvais l’pourrir cet empaffé.

            Si son truc c’les hybrides, ’peut pas faire pire après tout, hein ?


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            Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 11 Nov 2011 - 0:08, édité 1 fois
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              L'arrivée du Seigneur fit beaucoup d'effet aux garous. Particulièrement sensible aux émotions animales, Suiji fut envahi par une vague de terreur irrationnelle. Piaffements, piaillements et pépiements explosèrent en une terrifiante cacophonie et les créatures commencèrent à paniquer dans leurs enclos.

              Distrait par ce vacarme, Suiji ne vit pas la transformation de son compagnon. Un chat-garou essayait de dévorer un lièvre expédié vers lui quelques secondes plus tôt, et ce spectacle valait bien plus qu'une bande d'oiseaux en cage. Lorsqu'il entendit un bruissement d'aile et un cri d'oiseau près de lui, le pirate fut enfin ramené au duel – ou plutôt au truel – principal.

              Le Seigneur Debbylsaunofabitch vs Saru O. Suiji et....



              Suiji cille.



              Un homme-oiseau ?

              Le peu de raison qui était revenu dans son regard vacilla.

              Un homme-oiseau.

              La poigne du cuisinier se fit plus ferme sur le manche de la poêle. Il s'élança, le coup prêt à partir. De toute sa force, il frappa en direction du piaf-garou. Rata sa cible. Se planta tête la première dans la poussière.

              Un oiseau fusa au dessus de sa tête. Dans sa maladresse, il venait d'échapper de peu au même sort que son compagnon. Il toussa, cracha quelques gerbes de sable – ouais y'a du sable par terre, me demandez pas pourquoi – et suivi la direction du piaf-homme qu'il avait raté quelques secondes plus tôt. Rien à faire du Seigneur Debbyl, s'il pouvait se cuisiner un homme-oiseau, il n'aurait pas perdu sa journée.

              Presque aussi cool qu'un zoan, à ceci près qu'il était presque sûr que la mort ne séparerait pas les deux corps ; c'est l'heure de la tambouille !

              Hop, hop, hop. En trois bonds, le cuistot rejoignit les deux autres protagonistes et essaya encore d'écraser sa poêle sur l'emplumé. Une fois de plus, il manqua son coup et c'est sur le crâne du Seigneur que l'ustensile cogna. Ignorant les vibrations désagréables qui lui traversèrent le bras, Suiji fut pris d'une rage incontrôlée à l'encontre de ce type qui l'empêchait de chasser l'homme-oiseau, et se mit à le cribler de coups.

              Voulut le cribler de coups.

              Parce qu'un pied ou une patte, il ne savait pas trop, l'atteignit en plein dans le sternum et le fit voltiger quelques mètres plus loin, le désarmant par la même occasion.

              Plus que les couteaux et le hachoir pour faire le reste. M'ouais. Tant que les bestioles restaient dans leurs cages, ils risquaient rien.

              Mh ? Et pourquoi le Debbyl-chose il court vers l'enclos aux loups ?

              Piaf ou pas piaf, Suiji ne pouvait pas laisser faire ce qui serait un inacceptable coup-bas.
              Une lame siffla.
              Se planta dans l'épaule du Seigneur qui n'avait pas surveillé ses arrières.

              Voilà, mieux. Allez, l'piaf. T'es où que j'te plume ?

            Spoiler:
              C’est l’bordel. J’voudrais bien dire autre chose mais y a pas d’meilleur mot.

              Pendant qu’jfonce vers le magos et sa cage à poules, l’jeunot fonce sur moi. Monde à l’envers et coup d’baltringue. Putain. Une fois j’l’évite, deux fois j’l’évite. A la deuxième j’le calme avec la serre qui m’sert de guibole dans ma botte. Droit dans l’bide, ça lui coupe l’appétit deux s’condes. L’temps qu’y m’faut pour me retourner vers le transformateur. Qui s’est fait la malle. L’fumier. Attends, qu’est-ce qu’il fout, là ? Des loups ? J’le sens moyen. Ah, bon réflexe du ptit gars qui l’plante à distance. Beau tir, gros. J’t’applaudirais bien mais j’pas spécial’ment envie d’ressembler à une otarie en extase devant un paquet d’poiscaille. Limitons les dégâts tu veux.

              Et toujours ces cons d’cris d’piaf quand j’essaie d’baver. Connerie d’bec, comment on fait pour respirer avec ça en plus ? Brah, j’crois j’aimerais pas m’voir dans une glace. Ca tombe bien, y en a pas. Bref. Jsuis coléreux, alors jrefonce. C’te fois c’est plus facile, le Debbyl a laissé tomber sa cage et j’ai plus rien à craindre. Que jcrois. Y gémit et continue à ramper vers l’enclos des mangeurs d’viande fraîche. J’galère à l’choper par le col. J’galère j’galère, mais j’y arrive. Impossible de décoller avec lui par contre. Semblerait qu’j’aie les ailes juste assez grandes pour faire du rase-mottes en solo.

              Tahar mode connard. Euh, canard. Quoique, la première va bien aussi.

              Arf. L’colosse vient d’récup’ sa cage. L’a la main d’ssus. S’est r’tourné. L’aligne le môme. Merde, pas bon ça. En plus d’mes tripes, c’mon cerveau qui m’met en garde. A deux oisals, on pourra plus rien cont’ lui. Pas envie d’finir comme l’maire calanché là-bas. Mi-homme, mi-un autre truc, pour trente ans. A gerber, alors j’me concentre. Et c’te fois j’les vois. Les doigts qui vibrent. Les pervenches qui s’taisent derrière leurs barreaux. L’méchant arme. L’rayon va partir. Jfonce encore. Vitesse de pointe et tout. Ouf, j’l’ai eu. M’suis pris l’rai, ouais. A la place du gamin. M’devra ça.

              J’me sens pas bien. Plus ptit. Plus léger. Jsuis enfermé dans un sac d’tissu. Du cuir. Mon manteau ? Merde, y aurait plusieurs niveaux dans l’hybridage ? J’srais passé d’moitié-moitié à un quart d’humain pour trois quarts d’rossignol ? J’m’extirpe d’mes frusques en boitant. En face l’gars m’tire la tronche, s’est rel’vé, a plus d’plumés pour nous transformer encore. L’est pas joyeux. J’réalise qu’jdois faire dans les trois pieds de haut vu la hauteur d’puis laquelle j’le mate. A peine sa ceinture ouais. Pis jsuis à oilpé, on s’rait pas en combat c’en s’rait gênant. Une grosse putain d’pervenche que jdois être.

              Mais j’me sens léger. Jbats des ailes et ça décolle. Ca décolle haut. Bien deux cents pieds. Bordel, c’est haut. J’aurais un estomac normal, j’rendrais mes entrailles. Mais ça tient l’coup, ça doit être étudié pour. Jfais deux tours façon vautour, puis jme souviens qu’l’autre zouave est en train d’libérer des loupiots et qu’j’ai décidé d’le pourrir. D’le pourrir lui et d’raser c’t’île de dégénérés. Fait sombre, jvois pas bien l’cuistot et ses outils. Sais pas où y s’planque. Tant pis, on f’ra sans lui. J’ai l’instinct du gars qui vole, encore un tour et j’descends en piqué. Droit sur la cible, bec en avant.

              Deux cents pieds, gars, tu t’souviens ? Ca en fait d’l’énergie. J’crois j’l’assomme direct le pervers. Ptet même jlui fends l’crâne. C’qu’est sûr, c’est qu’moi j’me l’fends, l’cabochon. Jtombe dans les vapes. Recta. J’ai l’œil qui s’ferme. L’autre aussi. Jcrois ça saigne. Goût d’métal un peu partout. Breuh.


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                Suiji leva le nez pour suivre l'oiseau du regard. Un vol maladroit, mais on aurait pu attendre bien pire de la part d'un débutant. La transformation semblait avoir insufflé dans l'homme l'instinct animal. Sous le regard attentif du zoologue (ou zoologiste, tout dépend des préférences Very Happy), l'homme-oiseau fit plusieurs cercles, avant de piquer brusquement vers leur ennemi commun.

                Un instant, le pirate oublia tout. Il n'y avait que l'animal qui chutait d'une hauteur vertigineuse, à une vitesse vertigineuse. L'air glissait sur les plumes de l'oiseau sans parvenir à lutter contre la gravité. Le choc contre le Seigneur Debbyl fut terrible. Ce-dernier n'avait pas vu venir le coup et n'avait pas évité l'attaque. Le bruit des deux corps se percutant réveilla Suiji qui se jeta vers eux. Une machoire claqua juste à côté de son bras. Il avait réagi juste à temps.

                Un fouillis de plumes empêchait Suiji de distinguer correctement son ennemi, mais il bondit tout de même tête la première, hachoir brandi, et abattit sa lame au hasard. Un coup de poing répliqua presque aussitôt et il fit deux pas en arrière.

                « Hé le piaf, aveugle le correctement au moins ! »

                Sans vérifier que le reproche était pris en compte, le cuisinier sortit un couteau à lame longue et se lança dans une série de coups contre l'ennemi. Une entaille par-ci, une coupure par-là. Plusieurs fois, il essaya de trancher la jugulaire dans l'espoir d'en faire jaillir une fractale de sang. Le tout sans toucher à l'oiseau qu'il n'avait absolument plus envie de tuer. Après un tel piqué, il avait emporté toute l'estime de son jeune compagnon.

                Vaincre le Seigneur des animaux aurait été un jeu d'enfant si toutes ses abominations n'avaient pas réalisé que leur maître était en danger. D'abord amorphes, elles se précipitaient désormais sur le pirate qui dû laisser son œuvre d'art sanguine pour distribuer des coups à droite et à gauche. Venus d'on ne savait trop où, des hamsters-garous avaient rejoints les lapins et les chats. Ces énormes boules de poils semblaient décidées à ronger les chaussures de Suiji jusqu'aux orteils, et celui-ci dû planter ses lames dans un nombre impressionnant de fourrures, laissant son compoiseau seul face au chef de la ménagerie.

                Aucun doute, cet affrontement était d'un ennui mortel. Le combattant n'avait plus la moindre montée d'adrénaline. Tout ce qui comptait pour lui était d'en finir pour récupérer quelques cadavres et tester quelques arrangements culinaires. Mêmes nombreuses, ces bestioles n'était pas une menace.

                « Ça suffit maintenant. »

                Un agacement fugace fit vibrer la voix de Suiji ; agacement qui se traduisit par un brusque arc de cercle de son bras gauche. Son hachoir vint saigner les trois garous qui l'attaquaient à ce moment. Indifférent, Suiji enjamba les cadavres et se précipita de nouveau vers le leader de cette troupe. Il lui tournait le dos à ce moment là, c'est donc sans mal que le Gun's enfonça ses deux armes à peu près au milieu de la colonne vertébrale de sa cible.

                Un craquement sonore retentit ; Suiji élargit la blessure. Le gargouillement de douleur qu'émit Debbyl-chose lui garantit qu'il n'avait plus rien à craindre. D'un geste sec, il retira ses lames et laissa le futur cadavre tomber au sol, agité de mouvements convulsifs.

                Aucune émotion ne vint troubler le visage du cuisinier. Il attendit que le corps soit totalement inanimé, et releva enfin le regard pour constater que tous les garous avaient enfin retrouvé leur forme antérieure, y compris son compagnon de mauvaise fortune.

                « Je suppose que c'était inévitable... De toute façon, les habitants de cette île ne sont que des déchets, ils n'auraient pas été bons à cuisiner. »

                Il se permit quelques secondes de silence, faisant le deuil silencieux de son expérience culinaire avortée, puis reprit comme si de rien n'était.

                « On rase cet endroit une bonne fois pour toute ? Ça tuera le temps d'ici à ce qu'on vienne me chercher. »
                Raser la place ?

                Jsuis red’bout d’puis un paquet d’temps déjà, mais v’là les mots qu’j’attendais pour reprendre pied dans la réalité. Un vrai pied. Attends, jchecke viteuf : ouais, c’est good, j’ai des vrais pieds. Un bon point. Bon, ptit batt’ment d’ailes. D’paupières. Et un check plus loin. Tiens, un macchab en soutane. Dans ta gueule le magos Debbyl. C’toi qui l’as fini, gamin ? Bien ouéj, jte dois mon apparence, j’l’oublierai pas. Faudra qu’tu m’laisses ton blaze à un moment mais j’l’oublierai pas. Et les autres mochetés éviscérées, là, c’est d’toi aussi ou j’ai participé ? J’ai participé ? Héhé, les serres d’la pervenche ont laissé des traces on dirait, ouais. Sale. A propos d’pervenche, tu trouves pas qu’y fait frisquet un peu, là ? Comme si mes plumes m’servaient plus à keuda-Merde.

                J’en ai plus en fait. D’ces putains d’plumes. Et pourquoi qu’vous vous matez tous comme ça, les libérés ? L’plaisir d’revoir vos gueules de déterrés humains ? T’parles d’un spectacle, vous m’donnez envie d’vous réenterrer aussi sec. M’tentez pas, hei-Ah putain. Ah putain mais jsuis à poil, moi ! Et tu pouvais pas m’le dire plus tôt, toi, aussi, nan !?

                T’as d’la chance que j’viens d’dire que j’oublierai pas un truc à ton sujet. Sinon jte péterais les dents, ouais. Bref.

                Le ptit moment d’solitude du héros classe, jsuppose… Mais bon. Donc. Le môme, t’fais comme si tu voyais rien et tu bouges pas, okay ? Ouais, laisse-moi l’temps d’renfiler l’falzard tu veux ? Et arrête de m’mater l’entr’jambe, jte dis. Les mâles qu’j’ai laissés m’reluquer l’service et qu’sont encore vivants pour en parler s’comptent sur les doigts d’un ch’val. Là, l’bas d’abord. Pis le haut ensuite pack’ mine de rien ça caille sévère en c’te nuit froide et glaçante. Pis les bottes.

                Nuit froide et glaçante, hein ? Tsais quoi bonhomme ? Eclairée par les torches comme ça la clairière m’donne des envies d’marche au flambeau. D’marche au flambeau genre agitée, sanglante et criarde. C’est d’ça qu’tu causais ? Alors on va s’entendre. Et entendre aut’chose, hinhinhin… L’manteau pour finir. Et l’vital pour ornementer tout ça. R’viens là mon Kanounet, r’viens là ma tite Pully. V’nez voir Papa les enfants, j’ai plein d’idées d’cadeaux pour vous.

                A moi l’ouest. A toi l’est. On s’retrouve à l’auberge où tout a commencé. Manière d’fêter ça en attendant tes potes.

                On verra c’qu’y valent. Ou on verra pas. Mais on boiv’ra au sang versé. Et c’sra top de la vie. Boiv’ra, ouais.



                Salut mon ptit gars. Tes parents sont là ?

                Pas d’chance, hah-Ah, salut madame. Comment tu t’appelles ? Ingrid ? C’est un joli nom ça. Dis-moi, tiens, Ingrid. Est-ce que tu baises ? Non mais te sauve pas ma caille, si tu t’sauves ça faire mal plus longtemps. T’sauve pas jte dis ! Tsauve p-… Okay, putain, tu l’auras cherché. Tu l’vois ton chiard, là ? Eh ben tu l’vois plus ! Magie. Ouais, c’est ça, écroule-toi à terre de chagrin et laisse-moi te…

                Gnah. Après la maison isolée et la famille d’ermites dégénérés, l’village. Moitié ouest, on a dit ? C’srait bien par là, tiens.



                Hola, manant ! Pourquoi cette liesse en cette heure tardive ?
                C’est les gens monsieur ! Ils ont retrouvé leur apparence normale ! C’est magnifique !
                Ouais, bon, jsais, c’moi que j’l’ai fait. Enfin moi et l’gamin. Pas d’quoi en chier une pendule à trois plombes du mat non plus… Comment jfais pour incendier l’village dans la nuit si vous avez tous sauté du lit, bordel ?!
                Euh…
                Ouais. Ta mère t’a jamais dit qu’quand on restait la bouche grande ouverte comme un con on risquait d’gober une mouche ? Si ? Elle mentait. C’est pas des mouches qu’on risque de bouffer dans ces cas-là. C’est des poulies.

                Oh ça va, sois pas jaloux Narnak. T’as eu ta part t’tàl. Hein qu’il était tendre le père ?



                Salut salut. M’dame la maire jsuppose ? Ton r’gard d’ânesse qui t’a trahie, chérie. Ouais, non, ton mari rentr’ra pas c’soir, l’attends plus. Crise cardiaque sur l’chemin du d’voir, paix à son âme. Mais tu pleur’ras plus tard, pour l’instant faut qu’tu m’rameutes un max de populace dans un lieu public. Clos de préférence et sans trop d’portes ou f’nêtre. Manière que l’son porte bien, ouais, s’y t’faut un prétexte. J’ai une tripotée d’trucs à leur dire en cette heure d’fête. Non ça peut pas attendre, non. T’as pas lu l’scénar ? Non ? Hinhin, la surprise en s’ra que meilleure, c’est ça qu’est cool avec les naïfs. Allez, magne. Sinon l’gamin aura déjà lancé la panique de son côté et ce s’ra encore moi l’baisé.



                Elesdessiennes, Elesdessiens, mes chers compatriotes !

                Si je vous ai tous réunis en cette heure tardive, c’est pour vous annoncer la terrible nouvelle. Oui, le terrible Seigneur Seaunofeubitch est mort et gloire doit être rendue aux dieux –moi– pour avoir rappelé à eux ce monstre qui vous pourrissait la vie. Oui. Mais le calvaire n’est pas fini pour autant. Oh ça non, il est pas fini…

                Il n’est pas fini car dans sa mort Debbyl le vil n’aura su entraîner avec lui ce grand nom venu tout droit des provinces de Barbary qui l’accompagnait en ses derniers instants, j’ai nommé le sanguinaire, le redoutable, le terrifiant Tahar Tahgel –moi.

                Et comme il n’a pas entraîné avec lui ce Tahgel –moi–, il est à craindre que celui-ci –moi– ne vienne jusqu’ici pour assouvir sa soif de sang parmi vous, faible peuple de pleutres, égorger vos enfants devant vos femmes qu’il –moi– violera devant vous… Dites, vous m’écoutez quand j’vous cause ou bien ?


                Mais moi, bordel, moi ! Je suis Tahar Tahgel, et je vais m’abattre sur vous tel le fléau des douze enfers !

                Okay, bougez pas, jvais vous la mimer, z’allez ptet entraver un poil mieux.



                Hep, hep, hep, te sauve pas toi !
                … Horf, si, t’es trop moche, casse-toi, allez. Et répands mes louanges.



                Yaha, t’as vu ça gamin ? Ca brûle bien la construction d’merde, hein ? Et sinon ça roule pour toi, la vie, tout ça ?

                T’as faim, dis ? Y reste du porc grillé, là. Non, non, du porc, du vrai. T’inquiète, jsuis pas comme ça, moi. Non.

                Et d’la binouze, t’en veux ? Faut qu’tu m’en dises plus sur tes potes qui viennent t’chercher, hein. Tes potes qu’auront pas d’mal à trouver l’île, haha, vu l’phare qu’on en a fait. Y sont comment ? C’est des gars cool ? Et…


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                Froidement, Suiji acquieça au programme de son compagnon. Raser cette île serait un jeu d'enfant de ce qu'il avait vu. Dans son dos, les animaux et les hommes défusionnés commençaient à s'agiter. Un bruit pénible qui empêchait le cuisinier de se concentrer. Il se retourna et un ordre claqua, clair, net et implacable.
                Les bêtes se jetèrent sur les hommes.

                Quelques minutes plus tard, Suiji prenait la direction de l'Est de l'île suivi par la meute du Seigneur, laissant derrière lui les cadavres sanglants des misérables qui l'avait dérangé plus tôt. Désormais au calme, il pouvait accomplir pleinement sa part du marché.

                ***

                Hurlements humains et grognement animaux se répondaient en un somptueux concert de rage et de terreur. Hachoir en main, Suiji suivait les bêtes et ajoutait des finissions à son œuvre de destruction, s'assurant qu'aucun fuyard ne lui échappait.
                Les plus stupides couraient dans la rue avec l'espoir d'échapper aux fauves qui les rattrapaient en deux bonds ; les autres se barricadaient dans leur demeure : Suiji n'avait qu'à y mettre le feu ou défoncer la porte d'entrée pour y faire entrer un animal sauvage.

                Hommes, femmes, enfants, aucun ne fut épargné. La punition vengeresse contre ces misérables ne procurait à Suiji aucune satisfaction, aucun plaisir. Il l'accomplissait pourtant scrupuleusement, par devoir. Dans son enfance, on lui avait appris que nulle faute ne devait rester impunie. Il était donc inconcevable que cette bande de lâches et de soumis mérite de rester en vie.

                Les supplications et les pleurs n'atteignirent pas son cœur de pierre, et sa main n'hésita jamais avant de s'abattre. Le sang coulait à flot dans les rues. Cette quasi rivière artificielle émut d'ailleurs le pirate, qui se perdit un instant à la contempler, avant de trancher nonchalamment la gorge d'un garnement qui essayait de fuir un lapin particulièrement hargneux.

                ***

                Les vêtements maculés de sang, entouré d'animaux épuisés, Suiji observait les flammes qui dévoraient les bâtisses et les cadavres. Il attendit que le feu ait nettoyé des restes du carnage et purifié les pêchers, puis il se détourna et alla retrouver le dernier survivant de cette île. Il ordonna aux animaux de se disperser, et raconta à son camarade de mauvaise fortune comment lui-même en était arrivé là, évoquant rapidement son équipage.

                Au bout de quelques heures, Timuthé N. Tempiesta débarqua sur la côte et trouva les deux hommes, qui quittèrent enfin cette île maudite, laissant derrière eux des ruines de cadavre et de sang.



                ~ RP clos ~