[terminé] Yuma "aux crocs d'argents"

Dans un cours passage d'un échange épistolaire, Edmond Fitzgéral Jr. , raconte à son père, membre de la noblesse éclairée de Poiscaille, une ville basée sur West Blue,  sa première expérience dans les rangs de la marine notamment celle de la rencontre avec un autre jeune homme originaire de la même ville.

Sur la proue du navire, dépassant à peine le mètre quatre-vingt-dix, un tout jeune promu de la Marine,  à la peau claire avait pris l'habitude de s'y installer pour jouer de la flûte au rythme des flots. On le disait originaire de Poiscaille lui aussi. Reconnaissable grâce à une chevelure d'une blancheur immaculée, Ce fameux Yuma arborait toutefois celle-ci de manière très désordonnée témoignant, pour le coup, d’un intérêt superficiel  pour l'être et le paraître. De ce fait, il était très rare pour lui de prendre en considération un quelconque jugement ou tout simplement d'écouter. Sa préférence étant donnée essentiellement à une solitude exacerbée, il préférait rêvasser la plupart du temps d'un regard ahuri pour contempler « ces paysages naturels qui s'offrent à lui » disait-il.

Quand il daignait passer du temps avec quelqu'un et, par la même occasion, poser son regard sur "cet élu miraculeux", ses pupilles verdâtres trahissait une certaine neutralité  comme si on faisait face aux yeux d'un poisson mort. D'autant plus, pour s'adresser à son interlocuteur, il prenait toujours ce timbre de voix nonchalant et sarcastique signifiant l'ennui de la situation. Comme-si cela ne suffisait pas, il avait cette manie très héritant de soupirer quand ce moment se transformait en supplice pour le jeune ermite.

Pour autant, il n'était pas de ces hommes que l'on pouvait facilement s'indifférer à sa présence.  De nature effacée, le retentissement de ses longues bottes de cuir pouvait faire froid dans le dos.  Chaque pas sur le sol était millimètrement  posé pour être succédé à égale distance du précédent permettant à l'illustre de se mouvoir dans un calme glacial.  Son vêtement, semblable à une couche de neige, ondulait tandis qu'il s'animait, laissant tanguer quelques motifs de vagues. Celui-ci, recouvrant un corps svelte et robuste donnait l'impression qu'il était plus imposant qu'en  réalité. Une main posée sur un pommeau tressé de soie d'un bleu pur, l'homme paraissait toujours à l'affût... de quoi exactement ? Était-il en chasse à la recherche d'une proie ?... il n'avait vraiment pas volé son surnom de « crocs d'argents »... du moins, l'instant d'après, j'étais plus pris par essayer de comprendre pourquoi il sirotait une brique de lait si fort à en devenir rouge écarlate comme un enfant.

… Pff... il m'a enfin lâché la grappe avec ses histoires de couple celui-là. Sérieux ! Comme-si j'en avais quelque chose à faire. En plus, il m'a parlé pendant une heure de sa nouvelle maison ! « J'ai   acheté une nouvelle maison »... six mots, deux secondes, qu'est-ce qui est difficile dans ça ?!

Pour couronner le tout, voici que je me rends dans le bureau du vieux pour ma convocation matinale... Je ne sais pas pourquoi, il fait toujours ça. Qu'est-ce qu'il l'empêche de venir lui pour une fois ?!

Fais chier ! ma brique de lait est presque vide...Tiens ? Il est nouveau lui ?et il vient du même patelin que moi ? Sûrement pas ! C'est encore un noble, fils à papa, qui a l'impression de faire une bonne action dans une bonté altruiste. Tel un héros clairvoyant, je parie qu'il s'est engagé pour aider ses prochains beaucoup moins lotis que lui. Comme-si, il était capable de les comprendre alors qu'on l'a toujours engraissé comme une oie à coups de besaces remplies de Berry. De plus, il a l'audace de me prendre de haut … il veut quoi ? Il veut se battre ? Je vais te froisser bâtard, sache-le ! …  Bref encore un qui part la queue entre les jambes.

«  Lieutenant Yuma, vous avez fait vite ! Ne vous fâchez pas ... mais le vice-amiral va avoir un léger retard.

- Oh ? C'est noté, je vais attendre sur le banc, merci à vous. »

Pff... sérieusement... Il abuse, c'est toujours la même histoire avec lui... mais bon, il doit avoir des choses à faire. Ce n'est pas l'un de ces tire-au-flanc, qui préfère parader avec un grade plutôt que de se rendre utile... enfin parfois ... m'enfin, il y a pire. Il y en a qui ont complètement perdu le sens des responsabilités... Il  se passe  tellement de choses  sur les mers... des pirates qui se contentent de piller le moindre argent… des illuminés de révolutionnaires qui veulent naïvement changer les dés du monde alors qu'ils ne font pas mieux que les pirates... et ces fameux dieux comparés à des dragons ayant tous les droits... tu parles, ils sont plutôt proches d'un vulgaire lézard…

Hum...Quand j'y pense, nous avons fait escale dans le port de Nagaya depuis bientôt une semaine. La plupart des soldats en permission préfèrent profiter pour boire un coup et passer quelques instants avec des femmes dans les ruelles de Honnoji. Cette ville me dégoûte ! En tout cas, je préfère m'éclipser pour voir des choses plus intéressantes.  De nos jours, nombre de personnes passent à côté de beaucoup de paysages ou d'histoires qui attendent seulement d'être ressuscités par notre curiosité. On y perdrait très facilement que nous sommes quand même dans un endroit qui renferme une telle histoire, ne serait-ce dans le maniement du sabre.
D'ailleurs, quand j'aurai un moment de libre, je me rendrai au temple Toyirama.C'est tout de même chouette qu'un tel endroit ait pu trouver preneur. En me renseignant un peu plus, il m'a été dit que je peux aussi trouver  l'école du sabre de bois de Hadoc. J'ai hâte d'y aller !