Robina se fit réveiller aux aurores. La vie au Temple commençait tôt le matin. Ouvrant un œil, la cuisinière fit sa toilette rapidement avant de sortir des appartements qu’on lui avait prêtés. Mal éveillée, elle se grattait encore l’arrière du crâne et s’étirait quand le vieil homme de la veille se présenta devant elle.
— Vous avez bien dormi, mademoiselle ? L’individu s’inclina pour lui souhaiter le bonjour.
Le mimant, la Sanderrienne lui rendit son salut.
— Très bien, merci Maître Min. Elle tourna la tête à droite et à gauche. Je pensais que Guro Bidu devait m’emmener jusqu’au village. Est-ce qu’il va bientôt arriver ?
— Je suis désolé de vous l’apprendre, mais il ne pourra pas vous servir de guide aujourd’hui. Il se trouve que j’ai des affaires dont il faut que je m’occupe en ville. Il fit un léger sourire à son interlocutrice. Je me propose donc en tant qu’accompagnateur à sa place. J’espère que ça ne vous dérange pas ?
— Absolument pas, je suis surprise, tout simplement. Elle passa une mèche de cheveux qui se déroulait devant le visage derrière son oreille. Vu que vous m’aviez dit que ça serait lui qui viendrait avec moi. C’est toutefois avec plaisir que je ferais le chemin avec vous.
— La joie est partagée. L’homme fit un pas de côté pour laisser marcher celle qu’il guidait. Je vous invite à me suivre. Nous allons prendre un déjeuner rapide avant de commencer notre voyage.
Dans le silence, la chasseresse de primes imita le mouvement. Comme un courant, tous les moines se dirigeaient au même endroit. La salle commune était constituée de seulement une table rectangulaire immense. Tous les habitants du Temple pouvaient se retrouver autour, manger et converser. Ici, on parlait à voix basse et on se nourrissait en tranquillité. Une bouillie froide, mélange de riz et d’avoine. Quelques fruits se trouvaient au milieu, à portée de tous.
L’effort semblait avoir été fait pour les étrangers. Les moines n’y touchaient que très peu, mais quelques regards se posaient sur les deux Glaciers. Même si ça n’était pas clair, la commandante de l’Iceberg l’avait compris. Chacun prenait sa part, et si même si ça n’était pas dit, ce petit luxe plaisait aux hommes du Temple de la Plénitude. Le repas se passa dans un silence presque complet, rompu seulement par le son des cuillères et des bols qui résonnaient quand ils se frappaient.
Maître Luo Min se leva, laissant son assiette sur la table. La jeune femme aux longs cheveux blancs commença à le suivre, prenant leur plat. Le vieil monsieur se retourna vers elle, tendant la main pour la stopper.
— Maître Sho Taï fait la vaisselle, ne vous inquiétez pas.
Ne cherchant pas plus d’explications, Robina reposa les gamelles et suivit le chef du Temple. En partant, elle vit un moine avec un masque sur le visage, débarrassant les assiettes et soucoupes. Elle accéléra le pas pour rattraper celui qui la guidait.
— Maître Sho Taï, celui qui s’occupe de la plonge. Elle fronça les sourcils. Je ne l’ai pas vu manger avec nous. Est-ce que c’est normal ?
— Oui. Le vieil homme tourna la tête pour répondre à la jeune femme un instant avant de regarder de nouveau devant lui. Le maître des moines-guerriers ne veut pas que l’on aperçoive son visage. Nous le laissons donc prendre ses repas à l’écart. Et en échange il nous remercie en faisant la vaisselle du déjeuner.
— Pourquoi ne souhaite-t-il pas que l’on voie sa tête ? Levant un sourcil vers le ciel, la néophyte se fit curieuse.
— Je ne le sais pas et je ne me permettrais pas de le demander. Le sabreur passa ses mains dans son dos. Chacun à son passé et ses secrets, il ne me revient pas de fouiller dans celui des autres.
Gardant le silence, la cuisinière continua de suivre les pas de Luo. Avançant lentement, ce dernier continua son chemin sur les marches en pierre sans s’arrêter. Il ne leur fallut pas plus de deux heures pour dépasser l’embranchement qu’il avait pris pour venir du galion la veille. Le moine répondait à toutes les questions de la Sanderrienne, toutefois il ne faisait rien pour nourrir la conversation. Celle-ci mourut rapidement après que la jeune femme ait soif et n’arrive plus à parler à cause de sa gorge sèche.
Au village, elle trouva une auberge pour boire. Ce dernier se trouvait à quelques minutes de là où les chasseurs de primes étaient sortis de la forêt. S’ils avaient pris à droite, ils n’auraient pas eu à grimper toutes ces marches. Enfin, elle n’allait pas se plaindre, elle avait tout de même trouvé de l’aide. La capitaine des Glaciers passa une commande, indiquant comment se rendre à son galion depuis le village. Ainsi l’équipage aurait de ses nouvelles et des vivres pour manger à leur faim.
Le chef, Luo Min, repartit avec plusieurs sacs à remonter jusqu’au Temple. Ne voulant pas paraître ingrate, la jeune femme aux longs cheveux blancs se proposa de lui en porter une partie.
— Vous savez, je ne voudrais pas abuser de vous. Il lui fit non de la main. Vous êtes des invités.
— Je sais bien. Elle lui attrapa plusieurs lanières de cuir qui pendaient de ses épaules. Mais on m’a toujours appris qu’il fallait aider les personnes âgées. Et je ne vais pas vous laisser tout prendre.
Elle laissa un sac à Luo Min, portant le reste.
— Vous êtes certaine ? L’homme se retourna, circonspect. Je ne voudrais pas…
Elle l’interrompit d’un geste.
— Si je le fais, c’est que je le veux bien. Elle lui sourit. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vous suis.
Ce fut à cet instant que Robina comprit qu’elle aurait peut-être dû s’abstenir. Les sacs n’étaient pas particulièrement lourds, pris séparément. Mais plusieurs ensembles, ils devenaient de véritable poids. Et elle savait ce qui l’attendait, la montée des marches. Le groupe était tout juste arrivé aux pieds des marches que la jeune femme transpirait à grosses gouttes. Elle ne s’était pas attendue à ça. Le vieil homme n’accélérait pas, il marchait au rythme de la cuisinière.
L’ascension commença alors. Sans se presser, le maître avançait lentement, la Sanderrienne avait du mal à suivre son rythme même, malgré la lenteur à laquelle ils allaient. Chaque pas était difficile, elle glissa plusieurs fois, mais ne tomba pas. Si son arrivée avec Fang avait été plus rapide avec des pauses, ici cette dernière était plus lente. Mais aucune pause avec l’homme à la robe violette qui menait la marche. L’effort coupait l’envie de parler à la chasseresse de primes, elle n’avait jamais connu cela. Il lui fallut ce qui lui parut un temps infini avant d’arriver au temple.
Pour faire bonne figure, elle ne s’écroula pas alors qu’elle voyait le monument. Elle attendit d’arriver à bon port. Quelques pas de plus ne lui feraient pas de mal, elle avait déjà fait le plus dur.
— Vous pouvez les déposer là. Le vieux maître pointa une table sur le côté. Merci de votre aide. Vous m’avez beaucoup aidé.
Heureuse de se débarrasser de son fardeau, la commandante des Glaciers fit toujours bonne figure en les posant délicatement. Le maître du temple se tourna sur le côté, pointant un petit groupe de moines.
— Comme vous pouvez le voir, votre ami est là. Il sourit. Il s’entraîne sous la direction de Guro Bidu.
— Vous avez bien dormi, mademoiselle ? L’individu s’inclina pour lui souhaiter le bonjour.
Le mimant, la Sanderrienne lui rendit son salut.
— Très bien, merci Maître Min. Elle tourna la tête à droite et à gauche. Je pensais que Guro Bidu devait m’emmener jusqu’au village. Est-ce qu’il va bientôt arriver ?
— Je suis désolé de vous l’apprendre, mais il ne pourra pas vous servir de guide aujourd’hui. Il se trouve que j’ai des affaires dont il faut que je m’occupe en ville. Il fit un léger sourire à son interlocutrice. Je me propose donc en tant qu’accompagnateur à sa place. J’espère que ça ne vous dérange pas ?
— Absolument pas, je suis surprise, tout simplement. Elle passa une mèche de cheveux qui se déroulait devant le visage derrière son oreille. Vu que vous m’aviez dit que ça serait lui qui viendrait avec moi. C’est toutefois avec plaisir que je ferais le chemin avec vous.
— La joie est partagée. L’homme fit un pas de côté pour laisser marcher celle qu’il guidait. Je vous invite à me suivre. Nous allons prendre un déjeuner rapide avant de commencer notre voyage.
Dans le silence, la chasseresse de primes imita le mouvement. Comme un courant, tous les moines se dirigeaient au même endroit. La salle commune était constituée de seulement une table rectangulaire immense. Tous les habitants du Temple pouvaient se retrouver autour, manger et converser. Ici, on parlait à voix basse et on se nourrissait en tranquillité. Une bouillie froide, mélange de riz et d’avoine. Quelques fruits se trouvaient au milieu, à portée de tous.
L’effort semblait avoir été fait pour les étrangers. Les moines n’y touchaient que très peu, mais quelques regards se posaient sur les deux Glaciers. Même si ça n’était pas clair, la commandante de l’Iceberg l’avait compris. Chacun prenait sa part, et si même si ça n’était pas dit, ce petit luxe plaisait aux hommes du Temple de la Plénitude. Le repas se passa dans un silence presque complet, rompu seulement par le son des cuillères et des bols qui résonnaient quand ils se frappaient.
Maître Luo Min se leva, laissant son assiette sur la table. La jeune femme aux longs cheveux blancs commença à le suivre, prenant leur plat. Le vieil monsieur se retourna vers elle, tendant la main pour la stopper.
— Maître Sho Taï fait la vaisselle, ne vous inquiétez pas.
Ne cherchant pas plus d’explications, Robina reposa les gamelles et suivit le chef du Temple. En partant, elle vit un moine avec un masque sur le visage, débarrassant les assiettes et soucoupes. Elle accéléra le pas pour rattraper celui qui la guidait.
— Maître Sho Taï, celui qui s’occupe de la plonge. Elle fronça les sourcils. Je ne l’ai pas vu manger avec nous. Est-ce que c’est normal ?
— Oui. Le vieil homme tourna la tête pour répondre à la jeune femme un instant avant de regarder de nouveau devant lui. Le maître des moines-guerriers ne veut pas que l’on aperçoive son visage. Nous le laissons donc prendre ses repas à l’écart. Et en échange il nous remercie en faisant la vaisselle du déjeuner.
— Pourquoi ne souhaite-t-il pas que l’on voie sa tête ? Levant un sourcil vers le ciel, la néophyte se fit curieuse.
— Je ne le sais pas et je ne me permettrais pas de le demander. Le sabreur passa ses mains dans son dos. Chacun à son passé et ses secrets, il ne me revient pas de fouiller dans celui des autres.
Gardant le silence, la cuisinière continua de suivre les pas de Luo. Avançant lentement, ce dernier continua son chemin sur les marches en pierre sans s’arrêter. Il ne leur fallut pas plus de deux heures pour dépasser l’embranchement qu’il avait pris pour venir du galion la veille. Le moine répondait à toutes les questions de la Sanderrienne, toutefois il ne faisait rien pour nourrir la conversation. Celle-ci mourut rapidement après que la jeune femme ait soif et n’arrive plus à parler à cause de sa gorge sèche.
Au village, elle trouva une auberge pour boire. Ce dernier se trouvait à quelques minutes de là où les chasseurs de primes étaient sortis de la forêt. S’ils avaient pris à droite, ils n’auraient pas eu à grimper toutes ces marches. Enfin, elle n’allait pas se plaindre, elle avait tout de même trouvé de l’aide. La capitaine des Glaciers passa une commande, indiquant comment se rendre à son galion depuis le village. Ainsi l’équipage aurait de ses nouvelles et des vivres pour manger à leur faim.
Le chef, Luo Min, repartit avec plusieurs sacs à remonter jusqu’au Temple. Ne voulant pas paraître ingrate, la jeune femme aux longs cheveux blancs se proposa de lui en porter une partie.
— Vous savez, je ne voudrais pas abuser de vous. Il lui fit non de la main. Vous êtes des invités.
— Je sais bien. Elle lui attrapa plusieurs lanières de cuir qui pendaient de ses épaules. Mais on m’a toujours appris qu’il fallait aider les personnes âgées. Et je ne vais pas vous laisser tout prendre.
Elle laissa un sac à Luo Min, portant le reste.
— Vous êtes certaine ? L’homme se retourna, circonspect. Je ne voudrais pas…
Elle l’interrompit d’un geste.
— Si je le fais, c’est que je le veux bien. Elle lui sourit. Ne vous inquiétez pas pour moi. Je vous suis.
Ce fut à cet instant que Robina comprit qu’elle aurait peut-être dû s’abstenir. Les sacs n’étaient pas particulièrement lourds, pris séparément. Mais plusieurs ensembles, ils devenaient de véritable poids. Et elle savait ce qui l’attendait, la montée des marches. Le groupe était tout juste arrivé aux pieds des marches que la jeune femme transpirait à grosses gouttes. Elle ne s’était pas attendue à ça. Le vieil homme n’accélérait pas, il marchait au rythme de la cuisinière.
L’ascension commença alors. Sans se presser, le maître avançait lentement, la Sanderrienne avait du mal à suivre son rythme même, malgré la lenteur à laquelle ils allaient. Chaque pas était difficile, elle glissa plusieurs fois, mais ne tomba pas. Si son arrivée avec Fang avait été plus rapide avec des pauses, ici cette dernière était plus lente. Mais aucune pause avec l’homme à la robe violette qui menait la marche. L’effort coupait l’envie de parler à la chasseresse de primes, elle n’avait jamais connu cela. Il lui fallut ce qui lui parut un temps infini avant d’arriver au temple.
Pour faire bonne figure, elle ne s’écroula pas alors qu’elle voyait le monument. Elle attendit d’arriver à bon port. Quelques pas de plus ne lui feraient pas de mal, elle avait déjà fait le plus dur.
— Vous pouvez les déposer là. Le vieux maître pointa une table sur le côté. Merci de votre aide. Vous m’avez beaucoup aidé.
Heureuse de se débarrasser de son fardeau, la commandante des Glaciers fit toujours bonne figure en les posant délicatement. Le maître du temple se tourna sur le côté, pointant un petit groupe de moines.
— Comme vous pouvez le voir, votre ami est là. Il sourit. Il s’entraîne sous la direction de Guro Bidu.