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La glace, ça glisse

Je sais ! Il fait beau, il fait chaud, et tout le monde s'est habillé comme il se doit, pour l'occasion : avec une tenue d'été, quoi. Et moi ? J'ai encore préféré garder la capuche sur ma tête de poiscaille. Lot de consolation peut-être, le soleil ne me chauffe pas le visage, au moins.
Par contre, j'ai pensé à me retrousser les manches, tout de même. Mes petits bras ont besoin de prendre des couleurs, on n'aura qu'à dire.

Je me balade tranquillement le long d'une plage assez bien peuplée, sur la digue. Je guette un coup à gauche, un coup à droite. Il n'y a pas grand chose à signaler, le paysage est tout ce qu'il y a de plus charmant. Bref, on a juste envie de perdre son temps, sous une forte chaleur, tout en s'amusant à sa manière.
Il y a les gens qui préfèrent rester allongés, ceux qui partent se baigner, ceux qui se promènent, ou ceux qui s'amusent avec un cerf-volant... et il y a ceux qui se dirigent vers des marchands de glaces.

Et moi, j'en fais partie ! Alors quand la place est libre, c'est le moment de passer commande au vendeur qui m'accueille joyeusement. Ce dernier est cloîtré dans une sorte de grosse cabine téléphonique, où il peut tout juste se mouvoir, respirer et tournoyer dedans. Mais comme il doit seulement tout choper à portée de bras, le reste importe peu, en quelque sorte.

_ Bonjour ! Qu'est-ce que je vous sers ? Quels parfums pour votre cornet à deux boules ?

Côté super accueil chaleureux, c'est réussi. Mais quand il m'annonce le choix restreint, je suis un peu hésitant, sur le coup.
Et puis, je ne te cache pas que l'anecdote des deux boules, en ce qui me concerne, a de quoi me rappeler des mauvais souvenirs d'enfance. Donc je sers les dents pour résister.

_ Euh...

Il se rattrape alors en m'expliquant que c'est la spécialité du jour, grossomodo. Et dans la foulée, le prix ne s'emballe pas non plus, pour la peine.

_ D'accord. Va pour de la fraise, et du citron !

_ Parfait, mademoiselle ! fait-il, toujours bien souriant.

Mouais bof... Je vais me forcer à ne pas avoir entendu la blague. C'est juste ma voix de gamine qui l'a sans doute trompé.

Sur ce, je le regarde me préparer tout ça avec amour, et je paye quand il me tend la bouffe prête. Et hop ! Un petit bye-bye plus tard, me voilà de retour sur la digue, en train de commencer à léchouiller ma glace bien dodue.
Cependant, au fil des mètres parcourus, on dirait bien que quelque chose me dérange déjà. Je veux bien comprendre qu'un soleil qui chauffe, ça peut ensuite aider à la fonte de certains trucs... Mais au sujet de ma glace, je n'avais encore jamais connu un tel effet secondaire aussi fulgurant.

Je m'empresse alors d'avaler tout ce que je peux, autant que possible, avant que ça ne dégouline partout. Mais malheureusement, pour savourer ladite spécialité du jour, c'est foutu !
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_ Et merde ! je murmure.

Au final, j'ai peut-être pu manger les trois quarts de ma pause goûter, ce n'est pas si mal. Quant au dernier quart, il a repeint le sol, lui, par contre.

Tout en scannant discrètement les alentours, ma langue finit de me nettoyer les doigts. Comme personne ne semble m'avoir vu faire le dégueulasse, j'en profite pour ne pas mettre longtemps à m'éloigner de la scène. De toute façon, je n'ai rien pour éponger tout ça. Je me dis au pire que ce qui traîne encore à terre pourra toujours servir d'amuse-bouche pour tel animal de compagnie, ou même des oiseaux qui trouveraient le champ libre un de ces quatre.

Dans tous les cas, j'ai envie de me poser une question, au sujet de cette glace. Est-ce que c'est vraiment arrivé par hasard ? Ou bien...?
Mais je n'ai pas le temps de faire tourner mes méninges davantage. Devant moi, à quelques mètres de là, j'assiste à du bel accident soudain. Une jeune maman, accompagnée de son petit gosse, se vautre méchamment, dos sur la digue. Paf ! Elle crie de douleur dans la seconde, ce qui fait chialer son enfant, dans la foulée.

_ Ouch ! je ne peux m'empêcher de laisser filer.

Je tire aussi la grimace, ayant un peu mal pour elle, en quelque sorte. Figurez-vous qu'elle a trouvé le moyen de glisser sur une autre glace fondue par terre, dernièrement.
Yes, pas la mienne ! Ca m'arrange de ne pas être le seul sagouin dans la zone, d'une certaine manière.

Puis, des gens repoussant leur bronzage à plus tard, ne tardent pas à venir l'encercler et proposer leur aide. La victime souffre et a du mal à se relever, à vrai dire. Alors pour tenter de la bouger comme il se doit, ce n'est pas une mince affaire.
Mais de toute façon, ce qui me surprend le plus, l'instant d'après, c'est que pas mal de mains des secouristes insolites, un peu trop libres et perdues, ne se privent pas de palper ici et là, le corps de la mère blessée.
Comment dire ? Les différentes poches et le sac à main, plus précisément !

_ Qu'est-ce que c'est que ce délire ? je m'interroge en silence.

Ni une, ni deux, je m'apprête à aller voir la scène d'un peu plus près... Mais quelle n'est pas ma surprise lorsque je reçois une drôle de fessée, là où vous savez !

Je décolle presque, accompagné d'un bref hoquet de peur, avant de me retourner rapidement vers mon agresseur... Car oui, c'est bien un mâle, musclé et en slip de bain, qui tient tout bonnement une cravache entre ses mains. A ses côtés, deux mecs dans le même genre lui apportent un peu plus de force et de confiance.

_ Ca va, je vous dérange pas trop, les gars ? je râle illico.

Les trois immenses cloportes deviennent totalement stupéfaits, avant de se mettre en garde, prêts à prolonger les hostilités.

Je découvre alors que ma capuche s'est encore barrée, en voulant faire demi-tour trop vite, juste un peu plus tôt. Résultat, tomber nez à nez sur une face d'homme-poisson (au lieu d'une poulette), c'est gâcher leurs plans, j'imagine ? Voilà ce qui arrive quand on se fie seulement à une simple voix féminine, et à une petite taille, haha !

Pendant ce temps, derrière moi, j'entends que la meuf et son gamin élèvent un peu plus la voix. Manque de bol, pour baragouiner dans l'incompréhensible. Moi, comme je ne veux pas détourner le regard des gars qui me dévisagent, je ne sais pas ce qu'on lui fait subir de plus belle.
Sans doute que les enfoirés qui l'entourent, ont réussi à lui dérober tout ce qu'il y avait de valeur.
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Décidément, ça ne tourne vraiment pas net ici, il faut bien l'admettre. D'ailleurs, maintenant que j'y pense... ça commence à faire pas mal de clowns habillés juste du strict minimum. Le gang des maîtres-nageurs, allez savoir ! En gros, tous ceux qui n'exhibent pas plus de peau, c'est parce qu'ils n'envisagent pas d'aller se mouiller... alors manque de peau pour eux, ils méritent d'être fouillés, pfff.

_ Tu savais que c'est interdit de jouer au crade, sur la plage de la ville ? me demande Mister Cravache, ton et regard menaçants.

_ Désolé, je réponds, faussement triste. Je ne savais pas, non.

_ Alors maintenant, tu dois payer la taxe ! Sinon, moi et mes potes, on te montre ce qu'il se passe quand quelqu'un refuse.

_ Rho allez... Je suis juste un touriste. Vous allez pas en faire tout un foin, rien que pour une foutue glace ? Je connais pas les moeurs du coin, voilà tout.

Bof, mes petites simagrées n'ont pas l'air de les convaincre, en fait. J'en déduis alors que si je ne sors pas les sous, j'en prends plein mon grade.

Sauf que je ne les ai pas, les sous, moi ! Ou en tout cas, certainement pas la somme qu'ils demandent, je parie. J'en profite pour leur demander quand même, sait-on jamais... Et c'est bien ce qui me semblait. Lorsqu'on m'annonce le chiffre avec tous ces zéros derrière, ça me fait marrer.

_ Euh... mec, t'as cru que j'avais gagné au loto ou quoi ? je finis par sortir entre deux ricanements moqueurs.

Là, la bande des quasi-dénudés se concertent brièvement, avant de se décider à passer à l'attaque. Tous les trois lèvent leurs bras, et balancent la purée. Enfin, ils cherchent à me mitrailler à coups de cravache, quoi.

Moi, j'ai déjà fait un grand pas en arrière, puis deux, puis trois... Bref, je me déplace plus vite qu'eux, et j'esquive facilement leurs bâtons de punition fouettant dans le vide.
Je ne sais pas s'ils finiront bientôt essoufflés, mais si la chaleur du soleil peut tout de même les aider à ralentir leurs enchainements foireux, je ne refuse pas.

En ce qui me concerne, j'ai réussi à reculer jusqu'aux autres casse-bonbons et la nana, donc je me sers vite de cette occasion pour riposter. Je pique le premier truc venu dans les mains d'un des voleurs : le sac de la bonne femme.
Et à mon tour, je m'en sers pour fouetter quelques tronches de vilains. Certes, ce n'est pas la solution la plus radicale, mais la violence est largement suffisante pour démolir des pifs.

_ Mon sac, espèce de voleur ! crie la meuf, terrorisée par la scène de baston. Rends-le moi, s'il te plait !

Arf, voilà comment je suis remercié. Je sauve de la pauvre innocente, et ça me retombe encore dessus.

De toute façon, j'ai bientôt fini avec son jouet. A présent, tandis que mes adversaires paraissent tous sonnés. Il ne me reste plus qu'à récupérer leurs propres armes, afin de mettre un terme à tout ce cinéma créé.
Donc, dès que je me suis fait ma collection de cravaches, je distribue des coups un peu partout sur les corps des mâles, jusqu'à ce qu'ils terminent à genoux. Ils sont complètement exténués à la fin, en train de compter leurs plaies et leurs bleus.
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Heureusement, ma vitesse aidant, je n'ai plus eu qu'à me faufiler avec aisance, et ainsi régler la question en une seule bouchée !
En effet, tout s'est passé pratiquement en un temps record. Je ne me souviens même plus si les autres curieux environnants ont pris la peine de paniquer encore plus, crier à l'aide ou s'enfuir, et tout le toutim...

_ Merci, me sort la maman, contente de pouvoir serrer son sac, fort contre son coeur.

Elle va presque chialer, mouarf ! Au lieu de ça, c'est son enfant qui la rejoint, sourire aux lèvres, cette fois-ci.

_ Pas de problème. dis-je, le pouce levé. Du menu fretin pour un chasseur de primes, héhé !

Allez hop ! De la petite vantardise gratuite... ça, c'est fait.

Après quoi, j'ordonne comme je peux à la population de réagir, afin de se bouger la rondelle. Sans déconner, il y a toujours une victime bloquée au sol ! Qui plus est, ce serait également sympa qu'on pense à enfermer tous ces clampins, avant qu'ils ne retrouvent un peu trop de vitalité.

Plusieurs dizaines de minutes plus tard, une heure s'est pratiquement écoulée. Le nécessaire a été fait sur le bout de digue où je me trouvais, et j'ai pu quitter enfin les lieux. Maintenant, il ne me reste plus qu'à me rendre de nouveau chez le marchand de glaces.
En plus, j'ai appris grâce aux conversations des proches témoins, qui ont pu assister à la précédente sérénade du club des Slibard Men, que ce n'était pas la première fois. Mais toujours pareil ! Moins on s'en mêle, moins on s'en prend une.

Sur le chemin du retour, je trouve pourtant moi-même le moyen de finir au tapis une ou deux fois, en glissant sur de la glace fondue encore récente. Heureusement, chaque fois que ça arrive, j'ai le réflexe de me rattraper au tout dernier moment. Par contre, je croise des personnes qui se sont apparemment tapés l'accident, et jonchent toujours le pavé. Soit, elles espèrent du secours. Soit, elles se disent qu'on ne peut pas tomber plus bas qu'à terre.

Enfin, une fois arrivé à destination, j'agite mes mains grandement, comme pour exprimer une bonne nouvelle.

_ Salut l'ami ! je fais style d'annoncer, joyeusement.

Le marchand fronce les sourcils, parce que je tiens encore un cornet à deux boules, dans une main. J'ai pu le récupérer quelques secondes avant, après avoir croisé un client en train de se plaindre que ça coulait bien trop vite. Ce dernier n'a pas insisté.

Sans plus attendre, je balance la sauce à la face du vendeur.

_ Oh mince ! je plaisante. C'était en train de fondre, je sais pas ce qui m'a pris.

Le type râle évidemment, mais je m'en cogne... Cela va de soi. A la place, je profite de la confusion créée pour lui raconter tout ce que je sais. La glace mauvaise qualité, les boules glissantes qui salissent et provoquent l'accident, les pseudos agents qui te font la leçon pour mieux s'enrichir, etc...

_ Quelque chose à rajouter, l'arnaqueur ? je conclus à la fin de mon récit. Quelqu'un d'autre à dénoncer, avant de partir en cellule ?

Bien sûr, je n'y crois pas trop, même si je devine que le trafic de ces mécréants s'éparpille sur toute la plage... voire même, sur toutes les plages de l'île entière ! En somme, une fois les autorités alertées, elles vont devoir enquêter en profondeur.

Lorsque le type va pour abdiquer et sort de sa cabine par l'arrière, il prend directement la fuite. Je me voyais alors déjà devoir lui filer le train, mais ce con glisse au bout de quelques pas seulement. Pris à son propre piège, quoi. Paf ! Sa tête tamponne le sol d'un coup sec, il plonge dans le coma.

J'apprendrai les suites de l'affaire dans les journaux, une fois reparti en mer. Ce n'était simplement que du petit gang de pacotille, donc pas de magouille plus grosse se cachant dans l'ombre à récolter.
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