L’agent Tarentule est arrivé depuis quelques jours en renfort au personnel de Monsieur Edouard Helneschkov, gouverneur de l’île des sables de West blue, Hinu Town. L’homme qui lui a ouvert les portes pour devenir l’agent qu’elle est aujourd’hui. Elle est contente d’avoir l’occasion de monter ses compétences après une décennie. Sa tâche consiste à étendre l'enquête approfondie du gouverneur sur les actions révolutionnaires locales. Cette problématique est devenue une obsession et le Cipher Pol lui a enfin octroyé des effectifs supplémentaires après une longue attente. Le scandale récent autour de la princesse royale en est peut-être la cause. Cependant, Capulina n’a reçu aucune information à ce propos. Monsieur Helneschkov est un ancien agent du CP7 habile. Sa prudence et son sens de l’observation sont exemplaires mais ne lui suffit pas à avoir un œil partout. Ainsi, il a confié à la femme blonde la gestion des finances de la garnison. Sa couverture de secrétaire des finances militaires lui permet d'enquêter au plus près de la garnison locale pour y découvrir des secrets potentiels. Toujours sérieuse dans son travail, elle a minutieusement scruter les registres sur le dos du colonel en charge. Pour être acceptée par les locaux, elle a même adopté un costume adapté à ce climat chaud et imite au mieux les manières et les coutumes locales. Ainsi, cela facilite la prise d’informations. Il semble que ses efforts paient enfin. Avec son grand sourire, elle entre dans le bureau avec enthousiasme.

“Salutations, Monsieur le Gouverneur ! Que le soleil est chaud, aujourd’hui. Je dirais même brûlant. Hihi !
-Bonjour. Eh bien, Madame, je dirais que ses terres chaleureuses s’assortissent à ravir avec votre… vivacité.
-Oh oh ! Malgré votre âge, vous êtes toujours aussi charmeurs.
-Hum. Ne cédons pas à la nostalgie.
-Moi? Voyons, vous avez déjà oublié le comportement de votre pouliche. Hihi !
-Humpf. Pouliche n’est pas le terme que j’aurais choisi.
-Ah bon? Lequel, dans ce cas. Je suis curieuse !
-Venez-vous vraiment dans mon bureau pour ces futilités? Un Gouverneur n’a pas le temps de tergiverser avec une de ses secrétaires. Surtout le Gouverneur d’Hinu town.
-Ne dites pas les choses de cette façon. On pourrait se méprendre. Hihi !
-Tu as toujours manqué d'innocence. Cela frôle l’indécence.
-N’est ce pas ce qui fait de moi un agent remarquable ? Hihi. Mais restons sérieux, monsieur le Gouverneur. Les recherches dont vous m’avez octroyé la charge ont finalement abouti.
-La garnison est aussi touchée par la peste révolutionnaire, donc.
-Je n’ai rien de concret à ce sujet, mais la corruption semble avérer.
-Ma gestion a donc négligé cette gangrène…
-Ne vous en voulez pas. Les mouvements révolutionnaires, l'enlèvement de la princesse héritière par Glutonny, la contrebande d'artefacts, le fanatisme, la fuite de la princesse Kensa et, maintenant, la corruption dans vos rangs, cela n’a rien de la douce retraite que vous réviez. Hihi !
-Quelle malédiction ! Les cieux veulent causer ma perte. Un conseil, Capulina, n’acceptez comme retraite qu’une pension. Le gouvernorat est un cruel mirage.
-Je le conçois, mais ma retraite n’est pas encore une question pour le moment.
-Soit. Il ne sert à rien de m’apitoyer sur mon sort. Comment comptez-vous régler le soucis? Je peux vous laisser les mains libres en tant que secrétaire sur le sujet. N'est-ce pas votre spécialité?
-J’aurais besoin de preuve plus concrète pour acculer les concernés. Mais voulez-vous me laisser le soin de perturber votre garnison? Vous me faites à ce point confiance.
-Le personnel manque. Je n’ai pas le choix. Je dois me débarrasser de la révolution au plus vite. Vous avez été envoyé pour m’assister.
-J’en suis flatté, Monsieur !
-Néanmoins, vous aurez droit à un autre agent pour vous aider.
-Ne me sous-estimez pas. Je suis compétente pour y arriver seule.
-Ce n’est pas à vous de le décider.
-Je me suis fourvoyé. Le vieux renard montre le bout de son nez.
-Vous pouvez disposer. L’agent en renfort devrait venir dans votre appartement après mon appel.”

L’agent Tarentule n’est pas dupe. Le gouverneur est assez méfiant pour ne pas laisser l’initiative sans aucune contrepartie. Jumeler un autre autre, il lui impose le regard d’un autre collègue. Une sécurité de plus sans effort, Edouard Helneschkov connaît le CIpher Pol. Un agent du Cipher Pol surveille et surveillera toujours d’un œil son homologue. La nature de la profession l’oblige. La blonde cache sa déception en rejoignant son propre bureau. Il lui reste beaucoup à prouver pour que le gouverneur la reconnaisse à sa juste valeur.

Triant des documents, la secrétaire est installée dans un espace de travail assez petit et exiguë. Cette pièce a des allures de lieu abandonné avec des toiles d’araignée et des documents poussiéreux jonchés dans tous les coins. La raison de ce délabrement est que cet endroit a souvent servi de placard pour les bureaucrates jugés trop douteux pour le gouverneur avant de trouver les justifications pour les virer. Le secrétariat des finances de la garnison a toujours été considéré comme un poste fantôme, car le colonel réalise déjà la majorité des prérogatives.

L’arrivée d’une jeune femme sorti de nul part pour remplir ce poste disgracieux en questionne beaucoup. La rumeur d’un pistonnage s’est vite répandue. Que ce soit pour punir l’insistance d’un notable en mettant au placard sa fille ou placer une maîtresse potentielle à un poste peu exigeant, l’imagination des commères est en pleine effervescence. En réalité, l’agent Tarentule a fait venir toutes les archives pour les consulter et s’est même présenter à la garnison pour demander conseil. Ses actions ont résonnés comme l’enthousiasme naïf d’une nouvelle venue, mais personne a pris encore conscience de la menace qu’elle pouvait représenter. Ce jour risque d'être bouleversant pour la marine d’Hinu town. L’agent Tarentule en rit d’avance.

Costume:

En écoutant les présentations de cette inconnue, l’agent Tarentule fronce d’abord les sourcils. Comment connait-elle son vrai nom ? Le gouverneur est le seul que la jeune fille puisse tolérer l’interpeller ainsi. Non sans agacement, Capulina se lève pour rendre le sourire.

“Vous présumez mal, Agent Fawkes. On dirait bien que notre cher gouverneur s’est laissé aller à la familiarité après ma visite. Si vous voulez une collaboration fructueuse, essayez d’abord par mémoriser mon nom de code : Agent Ta-ren-tule !”

Marquant les termes sans aucune sympathie, la secrétaire s’appuie sur son bureau en croisant les bras. Elle jauge l’allure et les manières de celle qui sera sa partenaire… ou plutôt sa surveillante.

“Etant en pleine couverture, on me connait sous le nom de Sara, fille d’Azur, un marchand local, et secrétaire des finances de la garnison d’Hinu Town. Il serait bon d’adapter la vôtre aux circonstances que je vais communiquer. Néanmoins, vous semblez déjà dans votre élément, c’est déjà ça. Hihi !”

Un petit rire moqueur se libère une fois que l’agent Tarentule a fini de toiser la nouvelle venue de haut en bas. Cette attitude hautaine est laissée de côté lorsqu'elle s’empare des ses notes sur le bureau. D’un ton scolaire, elle commence à mettre au jus son homologue de sa progression.

“En analysant les registres des sous-officiers, j’ai pu remarquer des irrégularités bénignes sur celui de quelques-uns d’entre eux. Lorsque j’ai interrogé sur ses questions, le colonel m’a révélé qu'une lieutenant-colonelle avait du mal à se faire à la culture administrative du Gouvernement Mondiale étant originaire d’une tribu bédouine d’Alabasta. Cela expliquerait en effet les imprécisions.

Cependant, en me renseignant, j’ai émis quelques suspicions sur sa soudaine mutation en Hinu Town dont rien ne l'y attache à part le sable chaud du désert. Sans indice et n’étant aucunement attaché à ma terre natale, j’ai pensé à une décision arbitraire. Mais quelque chose à retenu mon attention pendant mes recherches sur son passé.Rares sont ceux connaissant la lieutenante-colonelle Aïssa Amon Het dans le peuple.

En abandonnant cette piste, j’ai commencé à danser dans les places, et il faut croire que les fêtards sont bien moins alertes avec les danseuses de soirées. J’ai pris connaissance du problème du trafic d’objets rares et d’artefacts par cette occasion. Certains sont très bavards et m’ont décrit une guerre secrète entre un cartel et des fanatiques. Il semble que la mort d’un leader important de cette organisation criminelle à bousculer l'échiquier rendant un certain Serpent de dentelle omnipotent sur le trafic. J’ai pu en avoir une description et elle correspond étrangement à notre chère lieutenante-colonnelle immigrée.

En approfondissant mes recherches, j’ai pu apprendre que des soldats de la marine cachaient des objets douteux lors de leur permission pour les livrer à des hommes du Serpent. Cela m’a suffit pour en avertir le gouverneur me laissant le plaisir d’investir cette affaire.”

Levant les yeux de ses fiches avec un grand sourire, la blonde du désert saisit l’occasion de tester le sérieux de son auditoire, non sans provacation.

“Parvenez-vous à suivre? Cela vous donne peut-être trop d’informations d’un coup. Hihi ! Je serais curieuse de savoir quelles seraient vos propositions pour planifier le démantèlement totale de ce réseau et de ses liens avec la Marine.”

Elle a déjà toute la suite en tête, mais ce genre de questionnements permet facilement de savoir à quel genre d’agent elle aura à réaliser cette mission.

Cet air suffisant lui rappelle étrangement la Petite fleur Alcéa. Quand l'agent Fawkes prend ses aises, l'agent Tarentule finit par lui faire face. Collant presque son visage, elle fixe son regard platonique avec défiance. Malgré sa première impression, cette femme a quelque chose de différent de sa rival. Le calme de l'eau qui dort et la placidité teinte différemment son visage que celui de la supériorité froide et l'obsession ridicule de cette pimbêche. Les deux ne sont pas animés par la même chose. Même si Capulina ne peut pas réellement saisir les contours de cette personnalité, Fawkes n'a pas ce qu'elle déteste viscéralement chez Alcéa. Dans ce duel de regard, la blonde finit par pouffer de rire.

"Hihihi ! Je vois. Vos manières me font penser à quelqu'un. J'aimerais beaucoup vous voir la rencontrer. Je suis certaine que cela donnerait un spectacle des plus… divertissants. Mais, revenons à nos moutons."

Elle remet une distance adéquate avec son homologue. Tournoyant une mèche de cheveux avec son index, la jeune fille analyse la proposition de son interlocutrice à voix haute.

"Capturer et la faire parler ? Cela implique que vous avez les moyens de libérer les langues. J'ai l'honneur d'avoir une agente expérimentée dans le domaine. Intéressant. Hihi!"

Son rire satisfait montre son contentement. Il semble que l'on lui est pas envoyé une nuisance inutile pour la ralentir. A tel point qu'elle prend réellement l'agent Fawkes pour un membre du Cipher Pol accompli. Ses provocations précédentes lui ont donné une bonne impression. Peu de gens maîtrisent ce jeu et le savourent. Capulina est du genre à reconnaître cette qualité… si on peut dire cela. Amusée, l'agent Tarentule partage enfin son expertise pour cette mission.

"Vous semblez être une femme d'action peu regardante, tant que la fin justifie les moyens. Et je l'apprécie. Votre proposition est assez directe, malheureusement, en traitant avec la Marine, il faut être prudent. Des potentiels officiers frustrés voulant préserver leur chasse gardée pourraient contrevenir à toutes accusations du Cipher Pol au moindre doute."

Soupirant, la blonde fait la moue se tenant la tête d'une main et levant les yeux au ciel.

"Oui, je sais. C'est si ennuyant !"

Son regard change subitement pour laisser transparaître une grande malice.

"Mais les voir se démener pour trouver des choses à redire sur mes plans en vain rentabilise largement tous mes efforts. Hihihi !"

L'agent Tarentule commence à se balader dans cette petite pièce désordonnée. Déplaçant des documents,  réunissant des dossiers, débarrassant son bureau et prenant soin de déloger délicatement quelques araignées sur le chemin, elle continue ses explications.

"Bien. Si vous êtes là pour m'assister, je suppose que vous connaissez votre place. Nous n'avons pas de preuve solide que la lieutenante-colonnelle Assia est bel et bien ce Serpent de dentelle. Et même un aveu ne suffira pas à debusquer tous les marines impliquer. Une véritable purge s'impose.

J'ai donc travaillé à l'élaboration d'un cheval de Troie. Si je suis une œuvre d'art de l'ere de Denderah, je pourrais de moi-même retracer la totalité du réseau et, ainsi savoir qui fait leur comptabilité, où peuvent être caché leurs documents, qui s'implique et comment détruire ce trafic jusqu'à la moelle ! Hihihi !"

Ses déplacements font enfin sens lorsqu'elle pose brusquement un carton rempli de tissus au style antiquisant. Sa tonalité enjouée prend le dessus sur le ton monotone et scolaire des premiers échanges.

"Comment devenir une œuvre d'art? Je suis certaine que le processus doit vous intriguer. Rien de plus simple. Je suis déjà confiante sur mes proportions. Il me suffit d'un bon déguisement de l'époque."

La secrétaire sort de son récipient les divers tissus semblant dater d'une toute autre époque. La passion dans le regard, elle tripote ses vêtements avec fierté.

"J'ai étudié quelques vieux bouquins de l'académie pour imiter le style de ses vieilleries. Hihi!"

Capulina repose énergiquement son œuvre pour soulever avec vivacité un pot de peinture qui était dissimulé sous le bureau.

"Ensuite, un peu de peinture couleur or. C'est tape à l'œil, mais je le vaut bien. Hihi ! Il faudrait, pour éviter que des malfrats trop vénales me fassent fondre, que vous me qualifiez de statue de bronze plaqué or."

Par des gestes amples, l'agent Tarentule commence à enchaîner des postures. La fluidité de ses mouvements donne l'allure d'une danse.

"Et enfin, la posture parfaitement copié des statuts de femme déjà retrouvé de l'époque que je couple avec la maîtrise simple mais efficace du Tekkai !"

En un instant, ses mouvements se figent et sa peau se durcit dans la posture magistrale et lyrique d'une œuvre antique. Cet instant de silence est rapidement brisé par le rire retentissant de la blonde du désert.

"Gnihihihi !"

Une fois son rire calmé, elle se penche en levant les yeux vers sa partenaire et frôlant son menton avec son index.

"Quel sera votre rôle dans tout cela? Vous me faciliterez la tâche en me vendant à ce cartel et un escargophone caché dans mes cheveux me permettra de vous communiquer les cibles clés, ma position, toutes les informations que je pourrais glaner et, bien-sur, le moment idéal pour passer à l'action."

Capulina se redresse, satisfaite de son exposé. Sa main droite tient son menton. Le regard scrutant la réaction de l'agent du CP5, l'enthousiasme et l'impatience se lit dans sa voix.

"Avez-vous des questions, Agent Fawkes?"

Les mots flatteurs de l’agent Fawkes ne la laissent pas de marbre. Même si elle est confiante et a une haute estime de sa valeur, l’agent Tarentule ne rechigne pas sur une avalanche de compliments. Cette partenaire est de plus en plus intéressante. L’énergie de Capulina n’en sera pas brimé pour une fois. Son interlocutrice reconnaît même une hiérarchie symbolique. Cachant son sourire des deux mains, elle se donne des allures de modestie en ne rebondissant pas sur ces éloges.

Replongeant ses mains dans le carton, elle fait glisser ce tissu une nouvelle fois entre ses doigts. Son ton laisse entendre une légère déception malgré son air réfléchi.

“Hum. Il est vrai que je me suis laissé déconcentrer dans l’élaboration de ce costume. Moi qui aime sa souplesse, je vais devoir mettre des carcans assurant sa structure. Cela ne devrait pas être complexe à réaliser.”

Son regard se pose dans les yeux de l’Agent Fawkes. De son petit sourire mesquin, Capulina lâche le costume antique. Elle commence doucement par tourner autour de sa collègue analysant tous ses contours avec un œil de styliste.

“Finalement, vous n’avez pas tort. Je me suis assez baladé pour qu’un œil aiguisé puisse reconnaître mes traits. Mais vous, votre visage harmonieux n’a sûrement pas eu le plaisir de se montrer à nos suspects. Pourquoi n'inversons-nous pas les rôles ? Votre physique ne jalouse aucunement le mien. Je suis sûr que l’or vous ira à ravir. Hihi !”

Le bout de ses doigts touchent les vêtements actuels de Fawkes. La blonde semble les analyser pendant qu’elle offre sa réponse. Il ne laisse pas son interlocutrice exprimer un quelconque refus. Après tout, ce sont les failles qu'elle a elle-même repéré. L'agent Tarentule ne peut s'empêcher d'exprimer un grand sourire d'appréhension. Son plan l'amuse, et on l'encourage à pleinement en profiter sans prendre les plus gros risques. Quelle aubaine !

“Commençons dès maintenant à ajuster le déguisement à votre taille. Ensuite, attendons la nuit pour vous mettre en caisse. J’ai déjà pris connaissance d’un contact potentiel pour vous faire circuler dans ce réseau. Ce n’est sûrement qu’un intermédiaire. Le lieu de rencontre sera une planque que le gouverneur m’a confiée. Je vous sublimerai là-bas avant la rencontre. Vous deviendrez une véritable statue des temps anciens capable d’attirer tous les regards par sa magnificence. Une œuvre que l'on dira façonner par les dieux antiques, eux-mêmes ! Hihi !”

Ayant satisfaite sa curiosité, la jeune femme cesse de jouer la couturière personnel de sa partenaire. Elle montre un sourire amical avant de finalement proposer un réconfort.

“Est-ce qu’un thé à la menthe vous tente? Quitte à patienter, autant le faire autour d’une boisson agréable typique, ma chère.”

L’agent Tarentule a rarement l’occasion d’avoir un modèle aussi complaisant. Dans la réjouissance et l’amusement, elle peaufine ce qu’elle considère comme son ouvrage.

“Laissez-moi terminer quelques finitions. Un peu de poussière par ci, un peu de saleté par là. Vous êtes magnifique, ma chérie ! La plus belle œuvre de tout Denderah, et sa créatrice n’est autre que moi. Hihihi !”

Elle commence à ranger tout son matériel dans les recoins de cet endroit poussiéreux. La plaque ressemble à un vieil entrepôt abandonné. La toiture esquintée par le temps laisse les rayons de la pleine lune se refléter sur le sol aride. Beaucoup de poteries brisées, de caisses abîmées et de draps souillés composent l’essentiel de la décoration. Dans un tel souk, il est facile pour Capulina de dissimuler ses outils. Elle indique ensuite à sa partenaire de la suivre. Présentant devenant l’une des uniques caisses en état potable, la blonde ouvre son couvercle.

“Entrez donc dans cette caisse. Le contact devrait arriver sous peu. Il n’y a plus qu’à vous souhaiter bonne fortune.”

Dès que l’agent Fawkes est positionné, l’espionne referme le caisson de bois tel un cercueil. Elle y étend ensuite un drap blanc grisé et jaunis par le temps. Il ne reste plus qu’à patienter son contact pour la vente. Pendant cette attente, la jeune chantonne l’air jovial s’occupant à guetter les environs.

Une groupe de trois hommes arrive enfin dans l'entrepôt. Reluquant d’abord les alentours avec méfiance, ces messieurs progressent d’un pas lent. Le plus en avant est habillé comme une professeur de seconde zone, contrastant avec ses deux compagnons à la dégaine plus propice au travail physique. L’agent Tarentule sort de la pénombre avec un sourire perçant l'obscurité.


“Vous en avez mis du temps, dites moi. Vous vous êtes perdu en chemin? Hihi !
-Sois déjà heureuse que l’on daigne venir, on y croit peu à ton affaire.
-Comment? Vous osez me traiter de menteuse.
-On trouve cela un peu gros qu’une fille de nul part puisse avoir une relique de taille humaine en sa possession. Alors il est où ton truc?
-Pour la voir, il me faut une somme en garantie. Si vous saviez le nombre de pots de vin qu’il m’a fallu débourser pour l’acheminer jusqu’ici, je tiens à une petite assurance en cas de problème. Disons un petit 10 millions.
-COMBIEN ?! Mais elle est folle. On ne va pas me faire enfler.
-Je vous en prie. Vous êtes bien assez nombreux pour me faire payer mon mensonge. Vous ne le regretterez pas. L’objet que vous vend n’a nul autre pareil. Un état de conservation remarquable et une qualité d’ouvrage divine ! Que l’on me brise les dents, si je me trompe.
”
Ce petit jeu n’est fait que pour construire la crédibilité de sa couverture de trafficante vénale. Son interlocuteur s’échange des regards avec ses acolytes. Visiblement, ils commencent à se concerter en chuchotant. Après quelques instants, ils balayent une dernière fois l’endroit pour vérifier qu’il n’y est aucune présence. Le professeur raté finit par ouvrir le sac qu’il transportait pour en sortir quelques billets.

“Hum. Très bien. On te donne ce que tu demandes, je suis curieux.
-Je sens que l’on va bien s’entendre.
-Alors?
-Suivez-moi.”

Trottinant en comptant l’argent, elle les guide jusqu’à la fameuse caisse où l’agent Fawkes est devenu son œuvre. Capulina range l’argent sous son haut avant de porter à nouveau son attention vers ses invités. Ses mains se posent sur le drap pour le retirer doucement. Elle les fait languir à dessein. Lire leur impatience sur leur visage a quelques choses de réjouissant pour la femme au sourire.  

“Je l’ai camouflé ici un temps dans cette caisse. Préparez vos yeux à l'éblouissement !”

L’agent Tarentule ouvre enfin le caisson. Éclairée par un simple faisceau de lumière provenant de la grande lune, la peau dorée de la statue scintille malgré la poussière. La révélation de cet ouvrage traverse le professeur de frissons. La stupéfaction et l’emervermellement prennent tout le groupe sans exception. L’allure magistrale de Fawkes a fait mouche. Le sourire satisfait de la blonde ne quitte plus son visage.

“Mais… mais c’est de toute beauté !
-Qu’est ce que je vous disiez.
-C’est impossible. Co… comment avez vous fait pour vous procurez un tel vestige du passé?
-Je préfère garder le secret. Je peux vous présenter cette statue, si vous voulez quelques précisions.
-Je sais exactement de quoi il s’agit. Une statue votive de l’age d’or de Denderah. Il y a d’autres modèles similaires retrouvés en morceaux. Elles servaient d’offres aux anciens dieux parsemant temples et palais.  Mais je n’en ai jamais vu avec des traits aussi bien réalisés. On croirait la voir prendre vie.
-Hihi ! Vous êtes un fin connaisseur. En effet, elle semble avoir été réalisée avec une grande minutie. Ma théorie personnelle est qu’elle aurait été commandée par le Grand Sha lui-même, mais je n’ai pas retrouvé son socle ou quelconque inscription. Cela reste du bronze plaqué or, après analyse, mais aucune autre information.
-Pour les 10 millions que je t’ai donné en gage, j’ai au moins le droit de toucher.
-Bien sur, mais ne l'abîmez pas.”

L’homme ne peut s’empêcher de caresser le visage de la femme représente. Il semble apprécier ces contours avec un désir qu’il ne parvient pas à expliquer. Sentant le regard moqueur de la trafiquante, il se reprend rapidement.

“Je suis impressionné… les anciens avaient un savoir-faire inégalable. Combien vous en proposez?
-100 millions.
-Certes, cela est une œuvre de grande qualité mais ce n’est pas du chryséléphantine. Pour du bronze plaqué or, je préfère tabler sur 40 millions.
-Hum. 80.
-C'est beaucoup trop. Vous ne connaissez pas le marché. 50, c'est ma dernière offre.
-Pff. Vous n'avez donc aucune pitié pour une jeune fille éperdue tel que moi. J'accepte, mais le cœur lourd.
-Allons bon, vendu. Sortez l’argent les gars et on embarque ce trésor en vitesse.”

L’attitude de l’acheteur est devenue subitement très énergique. Fermant la caisse de lui-même, un grand sourire marque son visage quand ses compagnons se mettent à porter son acquisition. Il donne le reste à payer avec une main bien trop légère. L’agent Tarentule fait la naïve. Elle sait très bien qu’un tel chef-d'œuvre du passé vaut dix fois le prix quel en a tiré. Se laisser arnaquer par le bas de l’échelle facilite la porosité du réseau. Sans cela, l’espionne aurait dû s'embêter à prendre un deuxième rendez pour qu’ils puissent réunir l’argent ou en discutant avec des plus gros poissons. Après un échange de révérence cordiale, les petits trafiquants quittent l'entrepôt, visualisant déjà la marge énorme qu'ils vont faire auprès d'un véritable cartel. Le vers est dans le fruit.

“Gnihihihi !”

L'agent Tarentule compose tranquillement une lettre en chantonnant, lorsque les premières informations de l'agent Fawkes l'interrompt. Posant son stylo sur sa lèvre inférieure, elle prévoit la suite des événements.

“La mansarde? Si cela correspond à leur véritable planque, il va falloir un peu plus de précisions. Cela peut être aussi un des nombreux lieux de rencontre. Le Serpent en Dentelle doit avoir plus d’un tour dans son sac pour rester aussi longtemps dans le secret.”

L'espionne finit ses lignes avec de glisser le massage dans une enveloppe rouge avec le sceau du Gouverneur. L'ayant laisser les mains libres, elle s'est autorisée cette emprunt.

“Il va falloir que vous fassiez confiance à votre costume encore un peu de temps. Je suis en train de préparer le terrain pour déjouer la confiance que cette lieutenante à travailler tout au long de sa carrière. Collectez le plus d’informations nécessaires. Au moindre problème urgent… hum… imitez le bourdonnement d’un insecte agaçant. Je devrai rapidement changer mes priorités. Hihi!”

L'air satisfaite, Capulina trottine dans la pénombre en direction des baraquements de la garnison. Elle y parvient assez vite et y interpelle l'un des marines en patrouille. Cet homme lui est connu à travers des rapports, mais elle n'a pas encore l'occasion de lui parler. Le Commandant Hikari Hurano est un officier dévoué, passionné et surtout un soldat qui rêve d'action. La blonde sait que son profil est parfait pour qu'il tombe dans ses filets facilement.

“Bonsoir, mon cher monsieur. Je suis la secrétaire Sara. J’ai un message du Gouverneur à transmettre à l’un de vos officiers.
-Hum? Aussi tard. Est-ce une urgence?
-Aucune idée. Il m’a sommé de ne l’ouvrir en aucun cas. Hihi !”

Voyant le sceau du Gouverneur, Hikari se précipite pour l'ouvrir. Il y lit qu'une information du Cipher Pol a détecté des activités dangereuses de la révolution dans les bas-quartiers. Pour éviter toute fuite, il est inscrit qu'un messager le moins suspect et le moins impliqué portera l'ordre. Le cœur du message demande des renforts nécessaires pour soutenir la lieutenante-colonelle Aïssa Amon en cas d'attaque. En effet, l'agent Tarentule sait où cette officière patrouille habituellement en ce jour. Elle est d'ailleurs appréciée par ces collègues car elle fait toutes les heures que personne ne veut, comme les nuits et les jours de pause. L'agent Tarentule utilise ce qu'elle a pu apprendre depuis le début de son séjour en tant que secrétaire. Malgré tout, la méfiance d'un officier ne s'apaise pas avec qu'une simple enveloppe.

“Pourquoi est-il passé par vous?
-Heu… cela est un peu embarrassant de l’expliciter. Il m’arrive de faire des heures supplémentaires, voyez vous?"

Capulina fait les yeux doux. Utilisant les rumeurs à son sujet, elle sait que Hikari comprendra bien vite cette allusion. Le pauvre Gouverneur va devoir subir cette rumeur comme une esquinte sur sa réputation jusque-là irréprochable. Le marine soupire de dépit, puis il met le message dans une poche.

"Heureusement que vous avez été fiables, je suppose.
-Que dit le message? Ce n’est pas trop grave?
-Rien d’important, rentrez tranquillement. Que quelqu'un prévienne les autres. Les gars, on bouge. On me suit en vitesse !“

Sans plus attendre, un groupe de Marine suit l'officier en marche. La jeune femme les regarde prendre de la distance avec un grand sourire.

“Il n’y a plus qu’à suivre les chiens de chasse. Hihi !”

Suivant discrètement ce groupe dans l'obscurité des allées, l'agent Tarentule trépigne d'impatience de voir comment réagira le commandant lorsqu'il constatera que la lieutenante-colonelle n'est pas à son poste. Il y a tout à penser que le lieu de rencontre où se trouve l'agent Fawkes n'est pas bien loin de la zone de patrouille d'Aïssa Amon.

Il faut croire que sa partenaire n’aime pas trop patienter. L’agent Tarentule n’est pas surprise que cet agent du CP5 ne se cantonne pas strictement à ses ordres. Elle a pu déceler son profil bien avant, et, à prévu, un plan pour s’y adapter au mieux.

“Oh, oh. Soit, sécurisez tout le bâtiment et réunissez le plus de preuves possibles. Faite le vite, et éviter de mourir. Hihi !”

L’agent Fawkes se sent compétente pour bouger, autant qu’elle ne le fasse pas qu’à moitié. Après tout, cette femme a voulu du risque et de la difficulté, alors Capulina pourvoit. D’une voix bien plus formelle et atone, la blonde renseigne sa part du boulot.

“Je m’occupe de vous faire gagner du temps. Prévenez-moi une fois votre tâche accomplie. Terminé.”

Au détour d’une rue, elle cesse de suivre les marines et se cache dans les ombres d’une impasse. De son sac à main, elle y sort un grand voile pour camoufler son visage, ses épaules finissant en cape noir. Retirant son drapé de danseuse, elle arbore un pantalon sarouel bleu foncé. Une modification suffisante pour que le commandant ne puisse pas la reconnaître. Montant sur un toit, la jeune femme comtemple de haut le quartier du Croisant. Balayant du regard la plus grande place de ce quartier, elle effectue des mouvements d'étirement pour se préparer. Cette place est assez populaire avec toutes sortes d'habitants y traînant ou y déjeunant. Au centre de celle-ci, un étang d’eau clair et translucide est éliminé.  Comme pour préparer sa voix à une tonalité plus grave, Capulina parle toute seule.

“Voyons, voyons, voyons. Il est temps de se donner en spectacle. C’est parti !”


Sautant du toit, elle plonge au cœur de la place. Atterrissant violemment sur l'étang, elle crée un grand débordement sur tous les bords. Éclaboussant la plupart de la population présente, la vague s'affaisse pour relever l’individu responsable d’une telle démonstration de force. Les gouttelettes illuminent un instant les alentours de Capulina comme une aura scintillante. Toute l’assemblée est stupéfait de voir cette femme mystèrieuse tenir sur l’eau. En à peine une seconde, une multitude de fils surgissent de son corps. Ses liens s'étendent sur l'enterrement de la place ne laissant aucun membre libre de ses mouvements. Des cris de panique commencent à retentir quand les fils serrent les membres de tout ce monde.

“Gnihihihi ! Messieurs, Mesdames. Aujourd’hui, vous avez le plaisir de devenir la manne financière du Serpent à Dentelle ! Une formidable vie de servitude n’attend que vous !”

Les regards terrorisés, impuissants et confus se mêlent au grand bruit de leur désarroi. La fausse criminelle sort de l'étang avec une démarche triomphante. Tirant l’un de ses fils, une petite fille est traînée à ses pieds. Empoignant ses cheveux, Capulina la soulève à bout de bras malgré ses pleurs et ceux de sa mère.

“Pourquoi vous ? Parce que vous le valez bien ! Hihihihi !”

Une lame de vent traverse soudain l'entièreté du lieu. Elle lâche l’enfant pour éviter que son bras ne soit sectionné. D’autres lames d’air coupent la totalité de ses fils pourtant très solides. Libérés de leur entrave, la population commence à fuir. Le Commandant débarque tel le héros du peuple, le visage dur face à son ennemi.

“Cessez vos agissements. Vous êtes en état d’arrestation ! Déclinez votre identité !
-Tiens donc. On dirait bien que l’information à fuiter. Quelle chance de pouvoir massacrer un commandant de la Marine ! Hihihi !”

Se ruant vers lui, l’agent Tarentule esquive sa première estoc. D’une vitesse et d’une fluidité impressionnante, elle tourne sur elle-même assène un coup de pied sur le torse le faisant reculer de quelques mètres. La puissance de cette attaque s’est ressentie dans l’air environnant. Le regard du Commandant se teinte d'excitation. Il prend conscience que ce combat sera rude et il aime ça. Néanmoins, c’est à ce moment que Assia se décide à montrer le bout de son nez.

“Lieutenante-Colonelle, qu’est ce que vous foutiez bordel ! Le Serpent à Dentelle est en train de semer la terreur sur la place !
-Qu...? Excusez-moi, Comman…
-Garde tes excuses, on en parlera plus tard. Écrasons cette vermine au plus vite ! Les autres, évacuez le périmètre !”

L’agent Tarentule se délecte du visage perturbé de la lieutenante-colonelle. Le véritable Serpent en dentelle ne doit pas comprendre ce qui lui arrive. Les concordances commencent à se vérifier. Personne ne peut voir son grand sourire camoufler par son voile. Les marines s’occupent d’aider les personnes à évacuer la place. Le Commandant ne choisi qu’Assia pour l’assister. Voilà qui rendra la lutte plus tenue. Étrangement, les adversaires mettent plusieurs secondes à se fixer en se tournant autour. L’agent Tarentule attend bien que les alentours soient vidés. Son haki sent les derniers civils hors de danger. Sans attendre, la voilée lève magistralement les bras.



De nouveaux filaments accompagnent le mouvement. Puis, le tout est envoyé fouetter brutalement le sol. Brisant le pavage d’un coup, l’étang fuit par toutes les fissures créées et certaines fondations des bâtiments alentour tremblent sans que les deux officiers ne puissent intervenir. L’Agent Tarentule vient de détruire toute cette jolie place.

“Eh bien, Monsieur le Commandant? La marine ne fait que regarder de nos jours ? Cela ne paie pas de mine.
-Héhé. Tu es venu te tester, c’est ça? Tu crois que tu vas réussir à nous vaincre. Sur mon honneur, je te terrasserai et tu ramperas comme tous les autres ! Raaah !”

Le commandant galvanisé par cette adversaire puissant ébranle encore plus le sol sous ses bonds. Son épée fend l’air avec énergie. Sous ces attaques des lames d’air provoquent toutes sortes de dégâts collatéraux. Grâce au Kami-E, la blonde voilée parvient à esquiver ses lames par des enchaînements d’acrobaties innovantes. Malgré sa concentration, un coup en traître lui percute le ventre pendant son duel. Assia l’envoie rouler à travers la place. Traîné dans la poussière, l'agent Tarentule se redresse rapidement en riant.

“Hihi ! Je vois que vous avez compris que seul, vous ne pourrez jamais me toucher. Ce n’est qu’un contre temps. Savez-vous comment un scorpion chasse ?”

Se penchant vers l’avant, le faux serpent en dentelle semble adopter une posture de prédation.

Se déplaçant par des accourt de vitesse fulgurant, la voilée disparaît sous leurs yeux. Elle se rue vers Aissa un coup bien placé sur son flanc, l'envoie dans les airs. L'agent Tarentule utilise ses fils pour l'agripper et la fracasser violemment au sol.

Le Commandant fonce et donne un coup de lame. Filant au vent, la jeune femme s'est plié en deux pour l'éviter. Seul un bout de son voile est touché. De nouvelles estocades sont enchaînées, pendant que le faux serpent en Dentelle les esquive un à un, en rythme. Sa souplesse agacé son adversaire qui ne fatigue pas. Soudain, un couteau de lancé surgit des ombres pour transpercé l'épaule de la jeune femme pendant sa chorégraphie. Une blessure qui l'oblige à se distancer rapidement de son opposant à coup de geppou répété. Aissa, bien amoché, rejoint la gauche du Commandant. Celui-ci a un sourire en coin.

"Beau lancé. Je te pensais déjà K.O.
-Ne me sous-estimez pas, commandant.
-On va l'avoir. Hé ! Rends-toi tant que tes genoux sont en place."

La lame enfoncée sur son épaule. L'agent Tarentule souffre mais se retient de crier en retirant le couteau de sa chair. Elle se mordille la lèvre supérieure, le regard empli de haine vers Aissa. Cette marine pourri à oser la blesser. Les mots de Fawkes interrompent ses émotions vengeresses, la rappelant au cœur de sa mission. Elle incline la tête vers son mini escargophone en oreillette pour répondre à voix basse.

"Parfait. Remettez vous en position. Je me mets en chemin. Restez une statue, jusqu'à mon signal. Terminé. "

Le Commandant remarque que son adversaire marmonne des phrases qu'il ne perçoit.

"Si tu prépares encore un mauvais coup, nous n'hésiterons pas à te tuer.
-Oh, et bien monsieur le Commandant, il faudra d'abord m'attraper."

L'agent Tarentule tourne ainsi les talons pour entamer sa fuite. Elle s'assure bien entendu que les deux marines la course. Escaladant les toitures, progressant dans les ruelles sombres, Capulina utilise sa souplesse et son agilité malgré sa blessure. Les marines ont du mal à l'approcher ne parvenant pas à deviner où cette criminelle compte aller. Ses déplacements peuvent paraître aléatoires car elle recherche en même temps la mansarde.

Après avoir fait le tour du quartier de la Lune, la blonde a enfin la taverne en visuel. Elle surgit devant l'entrée, surprenant quelques buveurs venus prendre l'air. Les officiers ne tardent pas à se pointer avec leurs hommes qu'ils ont croisés sur le chemin. Encerclant le périmètre, la Commandant alerte les alentours en criant.

"Derrière avertissement. Rends-toi, tu es faite comme un rat.
-Hors de question que je me soumette à des insectes. Hihi !"

L'officier paraît satisfait de cette réponse. Il aime tant les combats qu'il se rue vers elle à peine sa phrase terminée. L'épée perçant le vent vise le cou de la jeune femme. Durcissant sa peau grâce aux Tekkai, l'agent Tarentule décide d'encaisser ce coup. Le fracas rompt la lame sans égratigner sa gorge. Totalement pris au dépourvu, le marine tente un coup de pied pour la déstabiliser. À dessein, l'espionne n'émet aucune résistance et finit propulsé à l'intérieur détruisant une table. Tous les marines entrent en trombe dans la taverne animée.

"Évacuez le périmètre. Ceci est une intervention de la Marine. Cet individu dangereux est en train d'être appréhendé."

Pendant que Capulina se redresse, les clients et les serveurs sortent du bâtiment. Aissa semble mal à l'aise et inquiète que la Marine ait fichu les pieds dans cet endroit. Elle prend donc les devant pour mettre rapidement hors d'état de nuire cette trouble fête. Malheureusement, la voilée disparaît sous ses yeux. Elle réapparaît devant les escaliers. Capulina abaisse subrepticement son voile pour tirer la langue en riant.

"Je ne suis pas une proie facile, messieurs. Il va falloir y mettre un peu plus du vôtre. Hihi!"

À la grande inquiétude de la lieutenante-colonnelle, l'agent Tarentule monte à l'étage poursuivi par le commandant. La femme aux couteaux décide de prendre aussi les devants en courant de toute son énergie cette blonde insupportable. À sa grande surprise, au détour des couloirs, elle ne rencontre aucun de ses hommes en vie. La voilée semble les tuer à une vitesse remarquable dans sa fuite. Le Commandant prend un air grave.

"Elle ose tuer des civils maintenant. Cette racaille mérite la mort."

Capulina ouvre toutes les portes dans sa course et trouve enfin la bonne. Cessant de courir, elle prend le temps de rentrer dans la pièce sous les yeux des marines. Une pièce qu'Aïssa connaît bien, dont la panique commence à sérieusement s'amplifier. Une montrant une facette qu'elle montre rarement avec les marines, on l'entend crier des ordres avec une grande véhémence dans la voix.

"Attrapons là et massacrez là !"

Les soldats entrent dans cette pièce. Devant eux, une œuvre magnifique les subjugue. Éclairé par un faible halo de lumière, une statue antique d'une grande beauté les laisse sans voix un instant. Comment un tel trésor peut-il se retrouver dans une taverne de bas-quartier? Le Commandant sent le trafic à plein nez. Dans la pénombre, la criminelle costumée apparaît enfin. Les mains en l'air, elle commence à retirer son voile.

"Gnihihihi ! Vous avez été tenaces, je vous félicite.
-Tu es donc la secrétaire du Gouverneur. Comment as-tu osé plonger dans le crime? Quel est ton but?!
-Détrompez-vous, mon cher. Agent Tarentule du Cp4, pour vous servir."

La blonde effectue une révérence en montrant d'une main son insigne. Le choc des marines est grand. Le commandant sait quelles sont les prérogatives de ce pole du CP et cela n'augure rien de bon. Pour la première fois, il en est confronté et il comprend absolument rien à ses agissements. Son esprit l'a désigné en ennemi, il a du mal en s'en défaire. Ne baissant pas sa garde, il attend de solides arguments.

"Savez-vous où nous sommes? Vous l'avez probablement deviné, n'est pas? Nous sommes dans une planque de trafiquant d'artefacts et d'antiquités. A qui appartient-elle ? Au Serpent en dentelle !
-Vous êtes le Serpent en Dentelle. Vous l'avez dit vous même ! Pourquoi avoir détruit une place et tuer ces gens ?!
-Oh oh ! Que vous êtes naïf. ces gens ne sont pas ce que vous croyez. Tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant sert à coincer le véritable patron du cartel. Oui, certains commencent à comprendre. Il est parmi vous !"

Les marines échangent des regards stupéfaits. Un membre du Cipher Pol a réalisé toute cette mascarade pour arrêter l'un des leurs. Seule Aissa ne regarde pas ses camarades. Elle reste de marbre, reculant d'un pas. La lieutenante-colonnelle tente de se faire oublier, préparant possiblement sa fuite. L'agent Tarentule, un grand sourire au visage, continue sa tirade en tournant autour de la statue, ses mouvements camouflent en réalité son Rope Action qui placent ses fils aux divers issus.

"Il patrouille étrangement dans ce quartier. Il a quelques manquements dans les rapports qu'il envoie au Colonel. Il s'absente quelques fois pour vérifier les marchandises.
-Arrêtez de tourner autour du pot. Va droit au but.
-Je vais laisser le soin de cette tâche à ma grande alliée dans cette opération."

L'agent Tarentule s'agenouille de manière théâtrale devant la statue. Comme un jeu, elle s'amuse à imiter le fanatisme religieux. Elle permet enfin à l'agent Fawkes de sortir de sa pétrification.

"Ô sublime idole ! Révélez nous ce que les yeux ne peuvent apercevoir à travers l'épaisse brume du mystère. Mettez à nue le crime caché derrière l'uniforme. Illuminez les mortels du feu purificateur de la vérité !"

Il est temps d'acculer Aïssa Amon Het, alias le serpent en dentelle. Juste après sa mise en scène, l'agent Tarentule est prise d'étrange bouffée de chaleur qu'elle tente d'ignorer pour le bien de cette formidable révélation.

Spoiler:

Les marins menottent le véritable Serpent en dentelle. Prise dans la nasse, la satisfaction d’un piège se refermant sur sa cible n’a rien de meilleur aux yeux de la secrétaire du Gouverneur. Reprenant du poil de la bête après les soins de l’agent Fawkes, l’agent Tarentule se relève avec un sourire teinté d’une grande fierté.

“Gnihihi ! Je ne serais pas aussi catégorique, ma chère. On peut toujours espérer toucher la perfection, mais le plaisir pallie toujours aux erreurs minimes. D’ailleurs, on n’ordonne pas un marine, ma chère. On quémande.”

Elle s’approche de l’oreille de l’alabastienne pour chuchoter.

“Généralement, ils savent à quoi s’en tenir.”

Vérifiant ses sensations en s'étirant, Capulina jauge la gravité de ses blessures ainsi que la qualité des soins. Cela ne semble que superficiel. Pour un résultat aussi bon, on ne remettra jamais en doute son efficacité. Le ton jovial, elle s'adresse au commandant encore dans le désarroi de cette révélation. Brandissant son badge d’agent de troisième catégorie, la-dite Sara s’adresse à l’officier.

“Commandant Hikari Haruno. Nous vous confions le soin d’interpeller tous les marins ayant des liens actuels ou passés avec la lieutenante-colonelle Aïssa Amon Het. Votre collaboration nous a été précieuse. En tant qu’agent du Cipher Pol numéro 4, je vous remercie.
-Me remercier? J’ai rien vu venir !
-Justement ! Hihi ! Oh, une dernière chose. A présent, vous êtes, tous, dans la confidence. Pour le bien de votre carrière, il serait bon que ma couverture reste intacte.
-Tss… c’est donc ça le Cipher Pol.”

Une gifle symbolique pour le bon commandant dévoué qu’il est. Sa première interaction réelle avec le Cipher Pol est pire que ce qu’il avait pu imaginer. N’être réduit qu’à un pion, être pris de cours par des révélations qu’il n’aurait jamais soupçonné, subir les regards autant des agents, Hikari sert les poings retenant une frustration passagère.

“Sur ce, mon cher Commandant, nous allons composer notre rapport pour nos services et le Gouverneur. Je vous laisse faire de même pour votre Colonel. Bon courage pour ce grand nettoyage. L’ensemble des preuves supplémentaires vous seront communiqués.”

Hochant la tête, l’officier hoche la tête sans un mot, embarquant Aissa laissant ses hommes quadrillés la zone. Les yeux pétillants, l’agent Tarentule se tourne vers sa partenaire exemplaire. Dépoussiérant un peu la tête de l’idôle antique vivante, sur la pointe des pieds, son timbre de voix enjouée témoigne de son excellente humeur.

“Agent Fawkes, allons donc faire un détour pour vous offrir cette tenue sans la grossière armature comme promis. Vous en ferez un très bon souvenir, je n’en doute pas !”

Un dernier rire résonne dans le bâtiment alors que la blonde du Cipher Pol attrape sa collègue par le bras.


Le lendemain, l’agent Tarentule monte déjà des nouveaux plans dans son bureau délabré de secrétaire planqué. Une carte du désert d’Hinu Town quadrillé, elle recoupe des informations avec des rapports de patrouille. Le Gouverneur l’a mise sur le dossier urticant des révolutionnaires. Méticuleuse, elle recoupe les missions préalables faites par des agents avant elle. La piste de la Marine étant en partie écartée, il faut bien admettre que la révolution n’a du que profité de la corruption ambiante mais n’a aucun partisan infiltré. La blonde pense ainsi qu’il faut se tourner vers le désert, néanmoins, c’est l’équivalent de chercher une aiguille dans une botte de foin. Entre tous les bédouins, les fanatiques et les pilleurs de tombes, il est difficile de déceler le véritable révolutionnaire du marginal. Pendant sa tâche fastidieuse, quelqu’un toque à la porte. Soupirante, elle lève les yeux pour voir entrer l’officier de la veille.

“Bien le bonjour, Commandant Hikari. Que me vaut l’honneur de votre visite? Je vous manque déjà? Hihi !”

La blonde en profite pour se lever et se préparer un thé à la menthe tout en discutant.

“Agent Tarentule. Tous les biens du Cartel ont été saisis. Nous avons suivi vos pistes sur les noms inscrits dans certains documents.
-Qu’en est-il ressorti, mon cher?
-Un autre groupuscule était associé à la malversation de l’ex-lieutenante. Le Cartel de Ramil, un membre puissant de leur organisation qu’ils nomment Cartel Capital. Grâce à vos preuves, nous avons fait le lien entre celui-ci et un riche antiquaire du nom Ahmed Ibn Saïd. Malheureusement…
-Ne me dites pas que vous l’avez laissé filer?!
-Il n’en est rien. Il a été retrouvé assassiné dans sa boutique. D’après l’interrogatoire d’Aissa, il avait le bras bien trop long pour son bien.
-Est ce que cela signifie que ce pauvre homme était en lien avec une organisation plus puissante?
-Je n’irais pas à des conclusions aussi hâtives, néanmoins, sa boutique a été saccagée. Le Colonel pense que l’on a tenté de feinté un cambriolage. Rien n'a été trouvé autour de ses activités illégales et tous les antiquités ont été subtilisés.
-Hum, et son entourage?
-Ai-je dit qu’il n’y avait qu’un seul cadavre?
-Sa famille est donc…
-Principalement, ses employés ont été retrouvés morts. Ses enfants ont disparu, il y a de très grandes chances qu’ils soient complices des actions de leur père, je les suspecte fortement. Mais le seul témoignage de leur fuite vient d’un vieux marin alcoolique, et, encore, les descriptions sont floues.
-Quel sombre histoire. Vous m’infligez un profond sentiment d'inachèvement.
-Un Cartel entier vient d’être démantelé et les œuvres retrouvées ont été saisies par le Gouverneur. Ce n’est plus votre mission. La Marine recherche activement les fils d’Ahmed Ibn Saïd. Le Gouverneur nous a ordonné de vous faire un rapport. C’est fait. Je vous laisse.
-Quelle rudesse. Pouvez-vous au moins camoufler votre déplaisir?
-Je n’ai simplement rien à rajouter. Contrairement au Cipher pol, je ne fais pas dans la dentelle.
-Hihihi ! Je ne vous pensez pas capable d'un tel trait d’humour.”

Son air amusé se transforme rapidement en une expression sérieuse. Sara sirote sa boisson, avant d’interpeller l’officier qui se dirige vers la sortie.

“Attendez une minute. Quelque chose m’échappe. Je hais cette sensation. Laissez-moi jeter un œil à la scène de crime.
-L’enquête est encore en cours. Seul le Colonel, moi et les hommes sur place avons effectué les recherches dans la matinée.
-Juste un petit coup d'œil. Voyons, après tout ce que j’ai fait pour vous.
-Tss. Dépêchez vous.
-Je savais que vous étiez une âme charitable ! Hihi !”

Laissant en plan ses affaires, l’agent Tarentule prend seulement le soin de fermer à clé la porte de son bureau. Avec toutes les données sensibles qu’elle traite, la prudence est essentielle. A trop rester dans son bureau, elle a peur de devenir comme les coordinateurs qu'elle déteste. Cette petite promenade ne lui ferra aucun mal. Suivant de près le marin, la secrétaire se dirige ainsi vers l’établissement de l’antiquaire.

Non loin de la place de la Lune, le duo pénètre dans le bâtiment avec une architecture riche, imitant les musées. Des marins, postés aux entrées, saluent respectueusement leur commandant. Ils laissent passer, sans poser de questions, après un rapide échange. A peine le temps de sentir la fraîcheur du marbre blanc, l ’agent Tarentule remaque des corps gisants et des tapisseries abimés. Même la pierre est marquée de fissures et lacérés. Se pinçant le nez, elle enjambe les cadavres prenant le soin de ne pas souiller ses souliers de sang.

“Quelle hideux bazar  !
-Venant d’un ag…
-Arum !
-Bref, vous savez mener une enquête? Faites donc.”

Ses yeux scrutent les environs au fur à mesure de leur progression chez cet antiquaire. Sara s'intéresse d’abord à l’accoutrement de ses hommes. La majorité ont sur eux des objets utiles pour le voyage en mer. D’autres ressemblent à des explorateurs plus terrestres, probablement des excavateurs, archéologues ou collectionneurs. Ils sont bien armés pour de simples civils sans histoire. En s’accroupissant, d'autres détails près des corps attirent l’attention de l’agent du Cipher Pol.

“Il semble que ces hommes voyagent beaucoup.
-En effet, plusieurs de ses hommes sont des marins aguerris, d’après les témoignages.
-Pourquoi ce masque en or n’a pas été volé? Il n’a pas l’air originaire de ces terres, mais n'en reste pas moins inestimable, malgré son état.
-En effet, je pense qu’ils ont dû le laisser car ils l’ont abîmé dans leur casse.  
-Aucun voisin n’a entendu les luttes?
-Nous les interrogeons en ce moment même, mais les agitations de la place de la Lune semble avoir fait une bonne diversion.
-Est-ce un reproche? Excusez-moi de jouer l’efficacité plus que de douceur.”

D’un soufflement du nez hautain, la jeune femme se redresse pour observer l’ensemble de la scène de crime dans le couloir d’entrèe.

“N’est-ce pas trop sauvage pour un simple assassinat?
-Le Colonel a la même intuition.”

Les deux enquêteurs entrent finalement dans la plus grande pièce de la boutique. En effet, de nombreuses antiquités ont disparu, des vitrines brisées et le corps des employés éparpillé. Le sol est teinté de sang. Au fond de cette pièce, le cadavre d’un vieillard semble plus à l’écart des autres. L’agent Tarentule le pointe du doigt.

“Il y a bien trop de sang à cet endroit, ne trouvez-vous pas?
-Certes. C’est le corps de l’antiquaire. Il est mort d'hémorragie.
-Aucun points vitaux tranchés, uniquement sur ce corps.”

La blonde du désert s’approche du propriétaire décédé, l’air intrigué. Sa curiosité l’incite à ignorer la souillure. Elle se baisse pour observer tous les détails possibles. Quelques choses ne collent pas entre la nature de ses blessures et l’abondance d’hémoglobine autour. La main de Sara touche l’épaule du macchabée.

“Aucun corps ne semble avoir été déplacé. Des traces de luttes dans tous les recoins…
-Ne touchez pas le c… !”

Sans prévenir, l’agent Tarentule retourne l’antiquaire sur son ventre. Elle révèle à l’air libre le dos meurtris brutalement à travers ses vêtements déchiquetés. Une lame a gravé profondément dans la chaire une sorte de symbole. Un cruel spectacle qui ferait tourner de l'œil n'importe quel individu ayant préservé son innocence. Ce qui n’est pas le cas, d’un agent du Cipher Pol et d’un Commandant de la Marine.

“Répugnant.
-Il faut aller prévenir le Colonel !
-Qu’y a-t-il? Reconnaissez-vous ce symbole?
-La marque de l’Ordre du temple des Sables. Il est rare de le voir sur un corps. Cette nouveauté dans leur mode opératoire est très inquiétante.
-Des fanatiques, donc. Ceux qui sacralisent les artefacts de l’ancienne civilisation?
-Exact.”

Sortant un mouchoir humide de son sac, Sara s’essuie les mains tout en fixant quelques secondes l’indice majeur qu’elle vient de trouver. Elle partage ensuite son analyse à Hikari.

“Je crois avoir ma théorie sur les événements. Les fanatiques avaient préparé leur coup bien à l’avance. Ils voulaient massacrer un grand trafiquant d'antiquités. Certainement camouflés dans les rues, ils ont attendu une transaction pour acculer le Cartel dans sa propre plaque. Si aucun document n’a été retrouvé ici, c’est simplement car ce vieux crouton est prudent. J’ai l’intime conviction que toutes les comptabilités sont sur un de ses navires. Mais cette attaque a mis en panique ses fils qui ont fui d’une manière ou d’une autre avec le bateau de leur père. Tout ceci ne serait qu’un fâcheux concours de circonstance.
-Il semblerait.
-Cela en est presque décevant.
-L’Ordre du temple des Sables est devenu bien plus virulent…
-Mon affaire est donc classée, mais, ouvre sur une autre. Hinu Town est rempli de surprises.”

D’une tonalité amusée, l’agent Tarentule range son mouchoir humide. Il n’est pas étonnant que le Gouverneur soit débordé si autant d’organisations se crêpent le chignon. En mettre une hors d’état de nuire, en renforce une autre tout aussi pénible. Maintenant que la secrétaire a obtenu le fin mot de cette histoire, elle semble plus soulagée. La blonde commence à rebrousser chemin.

“Où allez-vous?
-Je vais vaquer à mes occupations. Ce dossier n’est plus le mien, Commandant Hikari. Si d’autres éléments remettent en cause cette piste, faîtes le moi savoir. Je vous souhaite bien du courage. Hihi !”