Traquer les traqueurs

1629, Quelques semaines après la chute de la mafia de Manshon

Essoufflé, un homme parcours la verdure d'une épaisse forêt aux abords d'une ville traditionnelle nordique au cœur d'une île perdue sur la mer du Nord. Le teint noir de crasse, le corps souillé par la transpiration des derniers jours, l'individu fuit la mort depuis maintenant trois lunes à la recherche d'une porte de sortie pouvant le mener loin d'ici. Les habits de soldat qu'il porte sont dans un état pitoyable et sa peur ne cesse de gagner un peu plus son esprit. Comme une brebis écartée de son troupeau puis chassée par le loup, l'homme a été distrait avant d'être écarté de son groupe. Parce que le loup sait. Il sait que cet homme appartenant à la force armée du gouvernement, s'il le tue alors qu'il n'est pas concerné par ce qu'il recherche, alors les emmerdes seront terribles. Car John, depuis de nombreux jours, chasse un groupe de marine présent sur Manshon ce fameux jour.

Sa vengeance ? Le gouvernement la lui a prise. En coupant la tête de l'hydre que représentait la mafia, les célestes ont empêchés John de connaître le véritable meurtrier de sa famille et ainsi, couper définitivement toute envie de rendre sa vendetta. Une erreur ayant transvaser sa haine de la mafia envers ce cher gouvernement mondial qui aujourd'hui, sera à jamais la cible du Wagner.

Perdu dans cette forêt, le soldat hurle de toutes ses forces dans l'espoir d'attirer la peine et le gentillesse de passants. Mais rien ne vient. Et rien ne viendra. Ses frères d'armes se délectent d'un alcool bien frais en centre ville tout en pensant que ce dernier doit être aussi éméché qu'eux dans les ruelles de la ville, ivre mort en pleine sieste de beuverie. Dans sa course à la vie, le soldat vient à arriver en bordure de bois, voyant de nouveau les lueurs de la ville de l'autre côté de la plaine. Il y est, il a réussi. Le regard inspectant ses arrières, il guette à nouveau si le loup le poursuit, sans rien voir dans l'obscurité de cette nuit froide et meurtrière. Il soupire de soulagement et prend l'initiative d'emboiter le pas. Désormais, ayant vu le visage du prédateur, il pourra la décrire à ses coéquipiers et ainsi, tous ensemble, arrêter ce mons- ... PAN !

Dans le silence de son soulagement, une balle jaillit de la forêt venant lui arracher la rotule gauche, le rendant unijambiste. Et dans le noir, éclairé par la lueur de la pleine lune, le loup apparaît de toute son intensité vengeresse.

- Tu pensais pouvoir courir encore longtemps petit agneau ... ?
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Le truc avec les brebis galeuses, c'est que comme c'est les moins apte physiquement, bah bien souvent mentalement ça suit pas. C'est bien là tout le problème. Maintenant que la bestiole voit l'une de ses pattes en miettes à ses côtés, alors qu'elle se traîne au sol, elle commence à gueuler des trucs improbables donnant un mal de crâne pas possible à John. Et ça John, avoir bobo à la tête, il aime pas trop.

- Wo wo wo ! Hey ! Boucle la un peu tu veux !
- Putain mais ma jambe ! Sale enfoiré de meeerde !
- Hey ! C'pas d'ma faute ok ? T'avais qu'à pas gambader pendant des jours comme un fou à travers la forêt.
- Vous me pourchassiez comme un taré, j'avais quoi comme option hein ??!
- C'est ce que je dis ... Fallait pas courir ...

Le pied se posant sur la moitié d'jambe du marine, John prend un malin plaisir à faire pression juste pour vérifier un p'tit truc.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHH !!!!!!!!

Du sang en jaillit comme pas possible, faisant devenir le marin d'eau douce un peu plus blanc de seconde en seconde, au bord d'un blanc écume.

- Tiens c'est marrant ... Plus je fais sortir du sang de ton corps plus tu deviens blanc. Mais comme t'as encore un peu de couleur, j'ai un peu de temps devant moi pour te faire parler. Impeccable.

Relâchant la pression sur le quadriceps du futur cadavre, Wagner prend place sur un tronc d'arbre couché au sol juste à côté avant de s'allumer un cigare en toute impunité. Inspirant plusieurs fois afin de faire prend le feu à son tabac, il en expire un épais nuage de fumée allant sur sa victime. Un long silence coupé par les gémissements de sa proie, John le fixe d'un regard tueur, presque mélangé à une pitié intemporelle.

- Y'a deux jours, quand je t'ai demandé de quelle garnison tu étais et que je recherchais certains hommes ayant mis fin à la mafia de Manshon, t'es soudainement parti en courant comme un fou comme que tes potes repartaient à votre campement. Du moins votre hôtel. Parce que putain quelle chance vous avez d'avoir des lieux où dormir paisiblement et ce, tout frais payer. Le gouvernement et ces chiens de Dragons Célestes vous rincent à ce niveau là ... Enfin bref. Toi tu t'es mis à courir comme une satané bestiole mais bien heureusement, j'ai pu détourner ta trajectoire souhaitant rejoindre tes petits copains pour te perdre dans les rues de la ville avant de parcourir cette forêt qui, je dois bien l'avouer, est bien plus grande que ce que je pensais. Deux jours de traques ... Fioooouu, ça faisait bien longtemps. Mais tu vois ... Il s'arrête un instant, mimant une demande de nom à son invité.
- Bob ...
- Bien. Tu vois Bob, en te traquant, j'ai pris le temps de réfléchir un peu. Ouais ça m'arrive par moment. Et j'me suis dis ... Si Bob se met à courir pour sauver sa peau alors que je lui demande si c'est bien lui qui a participé au flingage de la mafia, c'est forcément qu'il sait un truc. Ou carrément, qu'il a effectivement participé à tout ce bordel. Tu as flingué du mafieux ces derniers temps Bob ?
- J-Je ...

Il hésite. Réfléchit à sa réponse. Et ça, John n'aime pas.

- Ok je vois ...

Dégainant son fusil, mettant en joue la deuxième jambe, il ne lui fallut pas une demie seconde pour réfléchir. John adore agir avant.
BANG !
Deuxième rotule en moins, le voilà cul-de-jatte. Pas d'bol.

- AAAAAAAH PUTAIIIIIIN HIN-HIN-HIIIIIN !!!!
- Et arrête de gueuler ... J'ai mal au crâne ... Et quand j'ai mal au crâne, j'ai encore plus de mal à réfléchir. Oh et puis merde. Il vise l'épaule droite pour lui en arracher le bras complet mais très vite, le désormais sans jambes devient une vraie pipelette sous la torture se dirigeant dorénavant vers une mort certaine.
- Attends attends attends ! C'est vrai ! C'est nous ! C'est ma garnison qui a aidé le gouvernement à abattre la mafia qui se trouvait à Manshon mais on a juste suivi les ordres ! Mais on a vu aucun membre du Cipher Pol ou autre. On savait juste qu'on devait aider une sorte d'oiseau bleu ayant infiltré la mafia pour les faire tomber de l'intérieur. Mais j'ai pas de nom je vous le jure ! S'il vous plait, j'ai une femme et des enfants ! Ne me tuez pas ! ...

Un oiseau bleu infiltré ? C'est quoi ces conneries encore. Mais au vue de l'état du gaillard, soit c'est un charabia lié aux hallucinations qu'il commence à avoir sous la douleur ou alors, c'est la stricte vérité. Dans tous les cas, il ne pourrait pas en dire plus au loup. C'est terminé.

- Hm ... Je te crois Bob. Pour la peine, je vais t'aider à revoir tes mômes. Mais avant ...

John se lève, ramasse un morceau de bois bien sec et l'embrasse en y enfournant son cul de cigare. Le bois brûlant, commençant à créer de jolies braises, le désormais pirate pour torture inhumaine sur un représentant de la loi se rapproche de son nouvel ami.

- On va cautériser tout ça.
- Qu-Quoi ? Non attends, je t'en supplie ! Att-AAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHH
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Quelques heures plus tard, durant la même nuit. Aux alentours de cinq heure du matin ...

Dans la fraicheur de la nuit, les rues d'un village isolé à l'arrière de l'île sont vides. Aucune âme n'est présente même à quelques minutes de l'aube, pouvant prétendre à une possible activité matinale. Non, personne ne fait le moindre bruit témoignant du peu d'individu vivant au sein de cette bourgade fantôme. Seul un lieu reste illuminé dans l'obscurité tout en laissant ses hôtes faire résonner leurs voies à travers les épais murs de pierre le constituant. L'hôtel de la ville. Et accueillant la garnison de marin ayant aidés précieusement le gouvernement durant la décapitation de l'hydre à Manshon, le bâtiment n'a cessé d'être animé par l'addiction débordante des soldats à l'alcool bon marché de l'archipel sur lequel ils se trouvent.

- Aller ma belle, ramène nous une caisse de ta gnôle ! Héhéhéhé

Une main aux fesses de la jeune serveuse et ce gros porc de sergent se pense intouchable depuis qu'il a tué lâchement des mafieux dans le dos. Mais sans même le savoir, lui et tous ses acolytes sont sur le point de connaître l'enfer. Car derrière ce brouhaha monstre, derrière la porte d'entrée dehors, se trouve Bob hurlant au ciel que quelqu'un lui vienne en aide. Traînant dans le boue aux pieds de l'hôtel, ce cul-de-jatte de Bob rampe jusqu'à la façade en bois avant de frapper de toutes ses forces priant pour qu'un de ses collègues complétement bourré l'entende et vienne lui ouvrir. Et le fracas de ses os gelés sur le bois sec de la porte rameuta deux curieux à ouvrir l'entre dans laquelle ils se terrent, laissant un troisième péquenot ne sachant même plus comment il s'appelle les rejoindre.

- AIDEEEEZZZ-MOIII !!!
- Putain mais c'est quoi ça !?
- Bob ?? C'est toi ?!

Alors que les deux premiers ont encore conscience de savoir ce qu'ils aperçoivent, le troisième dégueule un coup en sentant l'odeur de viande cramer émanant des deux moignons de Bob. Sacré spectacle c'est vrai.

- Les gars pitié ! Aidez-moi ! Il va pas tarder à arriver ! J'en suis sûr ! Il est là, il est pas loin !
- Mais de qui tu parles ?! Qui t'a fait ça putain !?

En lisière de forêt, buvant un vin de piètre qualité simplement pour étancher une soif éternellement insatiable, John observe le corps démembré de ce bon vieux Bob cafarder avec ses futurs amis les morts. Choppant son fusil de la main droite, tout en étant armée de sa bouteille de la main gauche et en la portant à sa bouche, il plisse grossièrement son œil gauche laissant le droit viser à peu près dans la direction de l'hôtel. Et au moment de faire feu, il lâche un rot couplé à un hoquet surprenant, le faisant tirer trop haut. Le bruit retentit dans la vallée et franchit les quelques cent mètres le séparant de l'auberge. Manque de bol, la balle, enduite de haki, vient trouver le front de vomito au lieu du trou de balle de Bob. Explosion de cervelle comme on les aime, voilà ses deux compères recouvert de matière grise et d'hémoglobine.

- Et merde ... Hic !

La langue entre les lèvres, John se concentre. Faut croire que ce vin, malgré un goût désastreux, est bien plus fort qu'il n'y paraît. Alors pour être sûr que c'est bien la faute du vin, il s'en ressert deux trois gorgée avant de se rendre compte qu'il vient de terminer sa dernière bouteille. Les yeux vides de vie, il regarde sa bouteille durant de très longues secondes comme si elle était sa meilleure amie, avant de la jetée au loin. Il reprend.

*BANG !*

Explosion d'anus faisant éclater complétement toute la chaine postérieure de Bob gisant déjà au sol. Voilà ses souffrances effacées à jamais.
Surpris de la puissance du tir, John regarde son canon fumant, qui ne le regarde pas à son tour; puisque c'est qu'un bout d'acier. Mais sait-on jamais, y'a bien des chiens qui parlent dans c'monde. Alors pourquoi pas donner une âme aux armes. Elles auraient de la discussion c'est certain.

- Attention j'arriiiiiive ! lance -t'il en se dirigeant vers l'hôtel, tout en titubant, alors que Tic et Tac referme la porte apeurés, laissant Bob mort à l'extérieur et Toc le crâne explosé derrière eux. La partie s'annonce intéressante.
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Enfermés dans leur bastion de fortune, la brigade de marines se retrouve coincée à l'intérieur sans pouvoir en sortir. Ne possédant pas de porte à l'arrière, le bâtiment se trouvant entre deux autres habitations se voit contraint de subir l'offensive du Wagner. Mais comment faire pour entrer à l'intérieur alors qu'une trentaine d'hommes se trouvent dans la salle de restauration, l'ensemble de leurs canons pointés sur le chêne de la porte ?S'il veut en attraper vivant, John va devoir la jouer fine et ne pas y aller comme un mort de faim. Malheureusement, John a bu. Et quand John boit, John n'écoute jamais cette petite voix pouvant avoir, parfois, de bonnes idées.

Le fusil dans le dos, il dégaine ses pétards avant de bombarder de plombs hakifiés la façade de l'auberge venant à exploser planche par planche le mur principal. Passant au travers du verre et du bois, les missiles qu'envoi le sniper viennent à pénétrer la chair de plusieurs soldats. Et après de premières longues secondes de détonation, vient un silence de mort s'installant peu de temps avant les cris de douleur des victimes.

- Putain d'enfoiré ! Il m'a explosé les couilles !

Peut-il alors entendre au loin, à travers les impacts de balles encore fumant sur la devanture.

- On dirait qu'j'ai fais mouche.

Le pas lourd, prédicateur, John s'avance dans la nuit pénétrant dans la ruelle ayant déjà gelé le corps de ce bon vieux Bob. Faut croire que la nature est impitoyable. Arrivant à son niveau, il lui jette un regard désolé. Regrette-t-il ? Aucunement. Il trouve simplement triste que ses amis l'ai laissé comme un sac à foutre en dehors dans le froid alors qu'il devait sûrement les soûlés avec ses histoires de "j'ai une femme et des gosses". Ça va Bob ... On en a rien à foutre.

Arrivant donc le palier de l'entrée, les bottes claquant le bois humide du porche, l'ombre du bourreau pénètre les orifices fumant de la porte, annonçant son entrée imminente dans la bâtisse. Et derrière cette porte, les marines cachés derrière des tables renversées se tiennent prêt à en découdre.

- N'entre pas enfoiré ! On est tous armé et on tient la prote en joug ! Si t'entre, t'es mort !
- Aaaaaaaaah mes couiiiiiilles !
- Ca va aller Bernard, c'est rien ... C'est juste .. Beurk !

Ne disant pas le moindre mot, voyant à travers la porte l'homme au service trois pièces explosé à terre dans les bras de son collègue, John tire une nouvelle fois pour atteindre sa tête. Mais qui sème la mort récolte la tempête. Ou un truc dans l'genre. Pour une balle, John en reçoit soudainement une centaine tirée depuis l'intérieur. Même si ces gros malins n'ont pas compris qu'avec la lueur de la lune, l'ombre de Johnny le positionne sur le côté de l'entrée? Autant dire qu'aucune balle ne vient, ne serait-ce l'effleurer.

- Bon ... Maintenant que la brailleuse a enfin fermé ce qui lui servait de bouche, peut-on enfin parler entre personne civilisé ? Je ne veux de mal à personne ... Je le jure. C'est qu'un ... Comment on dit déjà ... heureux hasard ? Non c'est pas ça. ... ... ... Malentendu ! Oui c'est ça, c'est qu'un malentendu ! Alors on fait la paix les mecs ?
- Tu peux toujours crever ! T'as tué Bob ! Et puis Bernard ! Et Titouan aussi !
- Ok je suis désolé ! Mais faut dire qu'ils avaient vraiment des prénoms à chier. Alors est-ce une si mauvaise chose au final ?
- Qu'est-ce que tu nous veux ?!
- Je m'appelle John S. Wagner, ancien membre de la Mafia de Manshon. Vous devez connaître non ? Je vous ai suivi depuis l'île jusqu'ici alors que vous venez de foutre le feu aux familles mafieuses de tout l'archipel.
- Et alors ?! On était en mission !
- C'est bien ça qui m'emmerde ... Je devais être moi aussi en mission pour tuer quelques mafieux qu'ont fait un sale coup à ma famille mais à ma grande surprise, alors que j'arrivais sur place, le gouvernement et la marine avait déjà fait le boulot. Et donc les informations que je voulais tirer des cibles que j'avais en tête et bah ... on peut dire que c'est mort. Et bien mort. Du coup j'avais une question à vous poser à vous autres. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour me dédommager ?
- Tu peux toujours crever !
- On sait juste qu'un des indics est parti sur la troisième voie de Grand Line ! On l'appelle l'oiseau bleu, mais c'est tout ce qu'on sait !
- Steve bordel !
- Hum ... Je vois. Merci Steve.

Les indices que John vient de récolter jusqu'à présent se recroise et en viennent au même point, l'indic reste la même personne; ce satané piaf bleu. En prenant connaissance de sa destination, le Wagner sait donc désormais vers où se diriger. Il n'a donc plus besoin de torturer ces pauvres hommes.

- Et bien je vous remercie pour votre temps messieurs. En espérant ne jamais vous recroiser. Et s'il vous plaît, ramassez-moi ce bon vieux Bob. Il commence à sentir.
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