AdopteUnGouvernemental

Dans l'espace de travail ouvert du Cp5, l'agent Tarentule semble prise dans des pensées rêveuses, affalé sur son bureau. Elle joue avec une petite araignée entre ses doigts luttant pour faire sa toile pendant que cette main lui offre un logement idéal. La jeune femme a déjà trier ses rapports, composer ses notes de frais et pointer sa disponibilité pour une nouvelle mission. Cependant, celle-ci semble bien tardé et contre toutes attentes, elle ne s'en plaint pas. Capulina reste ainsi en réserve sans broncher. Ce qui ne manque pas d'interroger ses collègues à proximité, habitués à son agitation et ses farces pour chasser l'ennui. La blonde ignore leurs jacquassements en arrière-plan. Elle se ressasse une rencontre qu’elle n’aurait pu imaginer la troubler ainsi. Cela lui est tombé dessus si brutalement. Les émotions l’ont complètement submergés. Et même quelques jours après, elle y pense encore. Un si beau sourire et de si manières si joueuses, est ce que c’est ce qu’appelle celle dont elle se moque l'âme sœur? Une pensée si dangereuse pour sa carrière, l’agent Tarentule troublée fronce les sourcils. Tiraillé entre son cœur et sa raison, cette désagréable sensation lui est insupportable. Une chance qu’il y est bien peu de chance qu’elle en retrouve le responsable. Une chance ou une souffrance. Un appel sur son denden interrompt le manège de ses pensés.

“Purururu.
-Ici, Agent Tarentule.
-Oh bonjour, Coordinatrice quelconque à l'appareil.
-Comment cela quelconque?
-Eh bien… je suis la coordinatrice que l’on envoie sur des sujets sensibles. Je préfère garder le silence sur mon nom pour éviter… enfin, vous savez bien. La colère des agents surentraînés, etc.
-Vous m'inquiétez, ma chère.
-Fff. Bon, allons droit au but, Madame l’agent Tarentule. Suite à votre mission à Shimotsuki, quelques failles vous ont été reprochées.
-Que je cauchemarde ! Elle a été un franc succès. Qu’est ce que l’on veut me mettre sur le dos, encore?
-Euh… Comment dire? Il nous est parvenu certains témoignages de votre manque de tenue envers un suspect aujourd’hui fugitif.
-Je ne suis en rien responsable de son évasion !
-Oui, oui, évidemment. Je me suis mal exprimé. Disons que nous sentons que les missions en solo doivent vous stresser.
-Arff ! Où voulez-vous en venir?
-Hum. Il se trouve que l’un de nos administrateurs s’est penché sur ce cas. Pour votre bien, il aimerait vous rapprocher de l’agence matrimoniale de notre Gouvernement.
-Comment?! Vous me prenez pour une fille à marier ! Quelle inconvenance !”

Les exclamations de Capulina ne manquent pas d’attirer d'attirer l’attention des agents présents à proximité, tendant une oreille. Il est rare de voir l’agent Tarentule en colère, elle est plutôt du genre à mettre les autres en rogne. La voir en furie doit ravir certains de ces homologues.

“Hiii ! Je suis désolé, madame Tarentule. Cela ne vient pas de moi…
-Arrêtez de pleurnicher ! Ce n’est pas sur vous que l’on entre les bottes pleines de boue dans votre vie intime. Je refuse catégoriquement.
-Je.. je crains que cela ne soit possible…
-Et puis quoi encore !
-L’a… l'administrateur l’a soumis comme une obligation avant de vous livrer de nouvelles missions.
-Où est le bureau de cet administrateur? J’aimerais avoir une petite discussion.
-Je crains que… que ce soit impossible. Toutes mes excuses…vous savez tout. Je vous envoi le reste en denden fax. T…Terminé.
-Non, attendez deux minutes, ma chère. je crois que vous n’avez pas compris… Coordinatrice? Quelle salope !”

Le constat d’avoir été raccroché au nez ne lui a pas du tout plu. Les nerfs à vif, elle prend la fiche avec toutes les indications pour se rendre à cette fameuse agence. Elle fait sa valise par des gestes et des manières agacés et frénétiques. Balançant sa chaise par terre d’un dernier mouvement de colère, elle agrippe son parapluie pour marchant d’un pas sanguin hors des bureaux du CP5.



Agitant nerveusement sa jambe, l’agent Tarentule, la mine renfrognée, fait face à un bureau désordonné. Juché sur un tas de feuilles volantes, une simple étiquette renseigne le nom du propriétaire : Madame Rednit. La femme, au style aussi extravagant que clinquant, compile des dossiers et compose des notes avant de lever son stylo d’un air satisfait.

“Voili, Voilou ! Votre profil est enregistré, mademoiselle Dubal ! Vous ne serez pas déçu, nous avons de quoi satisfaire tous les goûts dans notre base de données aussi riche que le monde est vaste. Huhu. Bienvenue dans notre agence AdopteUnGouvernemental ! Un plaisir de voir une fille aussi charmante que vous faire appelle à nos services. Nous nous voulons que votre bonheur!”

La femme mure mais dynamique tend la main pour serrer celle de sa nouvelle cliente. Levant les yeux au ciel, la blonde reste les bras croisés. L’entremetteuse n'hésite pas à se pencher vers elle pour lui foncer la main toute sourire. De quoi ajouter de l’agacement à Capulina qui n’a aucune envie d'être là. La dame, qui lui fait face, se rassoit pour scruter du haut de ses lunettes ses piles de feuilles volantes.

“Voyons, voyons ! Quel profil d’homme vous conviendrait, demoiselle? D’abord, le physique pour aller vers le psychologique, si vous voulez bien.
-Petit. Très petit.
-Un tonttata?
-Non encore plus petit.
-Un petit tonttata?
-Encore plus petit.
-Un tonttata atteint de nanisme sévère?
-Bien plus minuscule.
-Je crains que nous n’ayons rien de tel...
-Exact ! Vous avez trouvé mon profil parfait ! Il n’y a pas à dire, vous êtes excellente dans votre métier. Hihi !
-Je vous en prie, mademoiselle Dubal.
-Je sais. On ne va pas lâcher si je n'adhère pas à cette mascarade.
-Bon essayons une autre méthode. D’après nos études statistiques et votre fiche, je peux sélectionner quelques profils compatibles à trier selon vos préférences.
-Pff. Si vous insistez.”

De son œil avisé, cette femme enthousiaste fait ses recherches en chantonnant. L’agent Tarentule, quant à elle, lui sourit à chaque regard qu’elles échangent.

“Elégant homme d'âge mûr. Toujours propre sur lui. Droit et expérimenté. Il est au sommet de sa carrière au sein de la Marine. Cependant, il y a beaucoup de concurrence et donc beaucoup d’exigences de sa part. Son passé compliqué, notamment son veuvage, rend cet homme prudent.
-Attendez une minute. N’est ce pas l’Amiral Shiro?
-Tout à fait.
-Finir comme la première? Très peu pour moi.
-Arum. C'est déplacé. Retenez vous, un peu. Très bien. Le suivant. Homme aux cheveux argentés longs. Poitrine saillante. Bien apprêté et toujours sérieux dans sa tâche. Honorable et valeureux. On dit que dans le privée, sa justesse se transforme en tendresse…
-Madame Rednit. Cette proposition est-elle sérieuse? Le Sous-Amiral Sanders me ressemble bien trop pour m'intéresser, si vous voyez ce que je veux dire. Hihi !
-Je vois, vous êtes plutôt terre à terre. Nous avons tout notre temps.”

Cette phrase donne des frissons à Capulina. Elle n’a aucune envie de continuer cette expérience des plus humiliantes. Il est temps d’abréger cette entrevue et de passer à autre chose rapidement. De toute manière, la jeune femme a bien constaté que les hommes ne restent pas longtemps à l’aise avec elle. Les prétendants ne vont clairement pas se bousculer pour la revoir. Et si ce n’est pas le cas, elle s’en assurera.

“Le suivant n’est qu’au balbutiement de sa carrière. Il est un peu spé…
-Je prends.
-Comment? Mais je n’ai rien dit.
-Peu importe. Quelle est la suite?
-Regardez sa photo au moins!
-Un clown, quelle ironie pour en finir avec cette gigantesque blague. Hihi ! Et bien je suis sous le charme.
-Vous ne devriez pas sous-estimer nos intuitions. Il suffit juste d'y mettre un peu du votre et vous seriez surpris. J’organise une rencontre de ce pas. Alors, nous avons un point de rencontre disponible à West Blue, les autres sont complets. Le voyage sera au frais de votre institution. Nous vous appellerons une fois tout régler.
-Bien, au revoir.
-Ne stressez pas trop, nous sommes toutes passées pas là, mademoiselle Dubal. Bonne chance.
-Merci… je suppose.”

Deux dans le passé, suite au chapitre 4 du clown...

Depuis l'obtention de son diplôme, le clown de jade attendait avec impatience que la paperasse soit faites pour rejoindre sa nouvelle habilitation. Seulement, ce genre de chose prenait du temps auprès des bureaucrates, car la moindre erreur sur un dossier pourrait compromettre la base de données. Toutefois, après deux semaines d'attente interminable pour le pitre, il aura enfin son poste en main. Accompagné de ses fidèles camarades jusqu'au port, tous se promirent amicalement de revenir ici, le même jour, un an plus tard histoire de découvrir le métier chacun de leur côté. Une année après avoir prononcé ces paroles, le quatuor se retrouvèrent avec une joie non dissimuler devant la caserne. Amusé et à la fois heureux de les revoir en bonne santé, le clown invita ses loyaux amis à faire une bonne balade en forêt de façon à trouver un truc loufoque à faire. Au milieu des bois, le quatuor s’adossèrent finalement contre un chêne massif et commencèrent à engager une conversation plutôt inattendu : comme parler de débat amoureux. Peu habitué à ce genre de conversation le pitre laissa Bradley raconter ses anecdotes de manière à mieux cerner la gent féminine, car il n'avait clairement aucune expérience dans la matière. Quant a Gary, il expliqua que son amour d'enfance attendait avec empressement son retour sur sa terre natale, Joey comprenait mieux pourquoi il voyait son ami écrire des lettres tard le soir selon le jour de la semaine. Une fois ce mystère résolu, le troisième de la bande, Chris, alias la binocle parla de l'amour qu'il éprouvait envers la tenancière de la taverne, il semblait être sur un doux nuage sucré rien qu'en parlant d'elle. Hébété par cette annonce inattendu, le groupe entier resta cloîtré durant un court moment sous l'effet du silence, sauf que, les deux autres camarades pointèrent leur regard en direction du clown, l’invitant clairement à ce confier sur le sujet. Un peu embarrassé au départ, Joey dira avec un simple rictus :

Joey : «Moi ? Je n'ai jamais connu l'amour. Fin de l'histoire.» Il haussera les épaules en souriant bêtement. «Je n'ai pas le temps pour ce genre de chose. Puis, quelle femme serait assez folle pour vouloir de moi comme époux ? HAHAHAHAHA!!!!!» Il éclata de rire qu'en y pensant. Cependant, son groupe ne l'entendra pas de la même manière. Le colosse furieux des paroles de son compère lui lança un défi au nom de l'amour.

Bradley : «Menteur ! Toi ! Tu n'as jamais connu l'amour ? Bah tu sais quoi !? Je te lance un défi, Joey Wilson !!! »

Égayé par la réaction démesurée de son pote, le joker croisa les bras et répondra d'un air provocateur :

Joey : «Je t'écoute, tu vas perdre de toute façon.» Affirma le clown en imitant une belle tête d'abrutie.

Gary et Chris regardaient la scène dépités par la bêtise de leurs collègues.

Bradley : «D'accord ! Toi et moi on va s’inscrire à une agence matrimoniale de la marine. Si jamais je suis sélectionné tu auras le droit de me donner un gage, celui que tu souhaites, mais si une femme te choisis, tu devras aider Chris à conquérir le cœur de la tavernière !»

Éclatant de rire face à ce dilemme palpitant, le farceur sera sans réfléchir la main de son ami pensant que la victoire était déjà sienne. Une fatale erreur de sa part.  Ainsi, quelques jours plus tard après leur inscription à l'agence, Joey et Bradley se défiaient du regard en buvant une délicieuse bière au cœur de la taverne habituelle. Le suspens était à son comble car l'un d'eux devra assumer sa bêtise auprès de la déesse de l'amour. Tandis que le farceur commanda deux autres pintes à la tavernière, Chris et Gary arrivèrent essoufflés à l'entrée de l'établissement armé d'une mystérieuse enveloppe de couleur rose. Préparés à entendre le verdict final de cette compétition foireuse, le clown et le colosse laissèrent leur compère se joindre à la table. Ils ouvrirent lentement la lettre et proclamèrent à unisson l’heureux vainqueur du jour :

Gary et Chris : Cher Monsieur Wilson, nous avons le plaisir de vous informer qu'une dame est fortement intéressé par votre profil. Vous êtes donc convier à la rejoindre sur le QG de la Marine à West Blue afin de pouvoir vous rencontrer autour d'une table en tête à tête. Les frais de voyage seront offerts pat notre service. Pour conclure cette rencontre nous vous invitons à venir rapidement à l'agence afin de valider la rencontre. Si jamais vous procéder à cette étape, un bateau vous attendra demain matin pour vous mener à bon port.» Ils posèrent la lettre devant Joey en dansant comme des idiots autour de lui.

Dépité par le résultat, Joey fera tomber violemment sa tête contre la surface de la table. Il ne comprenait littéralement rien à la situation, qui en ce bas monde voudrait le rencontrer sur le plan amoureux ? Cela cachait clairement quelque chose aux yeux du comique. Et de l'autre côté de la table le géant savourait sa victoire en hurlant comme un sauvage, il était heureux de voir que son plan avait fonctionné à merveille, car pour la première fois il voyait le clown subir une cuisante défaite. Hormis cela, le joker reviendra rapidement à lui, prendra des mains cette fichue lettre de malheur et contempla la photo de la mystérieuse demoiselle. Sur l'image on pouvait voir une ravissante demoiselle à la chevelure d'or avec en accompagnement un regard bleuté saisissant et un sourire à faire fondre la glace. Sa grande beauté ne laissa pas indifférent le cœur du clown. Discrètement, il dissimulera l’image dans sa manche, ni vue ni connu et se leva de la table en félicitant son ami pour sa victoire.

Joey : «Bravo champion ! J’admets ma défaite...» Il lâcha un grand soupire. «Bon ! Je vais à l'agence pour accepter la demande.» Avant de franchir la porte du bâtiment, le clown dira haut et fort. «Pour ce qui est du gage, Chris, sois rassuré je réussirais ma mission !» Passant les portes de la taverne d'un pas déterminé, Joey ira se rendre à l'agence pour signer les document et le lendemain matin, muni d'un bagage, il emprunta le navire indiqué par l'agence et ira se rendre sur le fort de la marine avec une certaine appréhension.  

Quelques jours plus tard...

Arrivant sur la zone pile dans les temps, Joey s'empressa de se préparer pour la soirée à venir. Il posera ses affaires dans une chambre attitré à son nom pour cet événement et commença les préparatifs sans plus attendre. Il devait atteindre la perfection pour épater la charmante demoiselle et de se fait, il avait pris avec lui dans sa valise le plus beau vêtement en sa possession. Une sorte de costume une pièce, entièrement teinté d'un rouge flamboyant, munis par-ci par là de petites pétales de fleurs de toutes couleurs avec en prime, des chaussures de ville de la même teinte. Avec un tel accoutrement, il ne passera pas inaperçu, car il était aussi flamboyant que le soleil en portant cette ravissante tenue haute en couleur. Durant sa préparation à faire son maquillage de clown, Joey sera durant un court instant happé par un souvenir de sa tendre mère lui disant :

Rebecca : «Mon fils, si un jour tu sors avec une femme, tu dois absolument la mettre en confiance. Laisse la parler, dialogue avec elle sans trop parler non plus, car tu risques de l'ennuyer... Enfin, le plus important, c'est que tu dois être toi-même, donc mon chéri, je sais que tu trouveras un jour l'amour...» Finissant son maquillage et passant un dernier coup de peigne sur sa chevelure de jade, le Joker était fin prêt à rencontrer la mystérieuse dame autour d'une table.

Il se présentera à l'heure convenue devant la salle dédier à cet effet et prendra place où la serveuse le guidera. Désormais, assis à attendre la charmante créature, le clown touchait la gourmette métallique de sa sœur pour se donner du courage et de la force au sein de cette épreuve le menant vers l'inconnu.

Habillé comme si elle partait en mission, l’agent Tarentule, de son vrai nom Capulina Dubal, se pointe devant le point de rendez-vous. En robe noir victoirienne, la jeune femme porte même sa malette qu’elle emporte toujours avec elle en mission. Après avoir jouer la femme du magicien ridicule Alaaric dans le cadre de l’enquête de son dossier, là voilà forcer dans un rendez-vous avec un clown. Encore un qui n'a rien à faire au Cipher Pol. La blonde n’est absolument pas disposée à ce genre de rencontre. Dans sa mauvaise foi, elle compte bien se venger sur le malheureux collègue sélectionné.

Entrant dans le bâtiment, ayant tous les aspects d’une cafétéria, le lieu est empli de duo faisant connaissance, pour certains, déjà bien proches pour d’autres. Cette ambiance répugne déjà Capulina. L’air désinvolte, elle se laisse guider par la serveuse vers la table réservée. Silencieuse, elle s’affale sur sur son siège en croisant les bras et les jambes. Toisant du regard, ses yeux affichent tout son mépris devant autant d’extravagance. Des personnes ont-elles vraiment besoin de cela pour se faire remarquer? Derrière le maquillage de l’extransicité, on y trouve souvent du vide.

“Navré de briser, d’ores et déjà, vos espérances, mon cher. Je ne suis absolument pas ici de mon plein gré. Mes choix ont tendance à s’aligner aux circonstances. Et, j’ai le plaisir de vous annoncer que votre ridicule s’allie parfaitement avec ma situation.”

Se servant de l’eau, elle pose ses coudes sur la table. Portant son verre du bout de ses doigts, la blonde fixe ce clown avec un sourire hautain.

“Joey Wilson, n’est ce pas? Je comprends qu’avec un nom aussi oubliable, vous vous sentiez obligé de vous démarquer par tous les moyens. J’espère que vos blagues seront à la hauteur de l’honneur que je vous fait. Mon temps est précieux, mon attention vaut de l’or.”

D’un geste léger de son poignet, Capulina fait tournoyer le liquide.

“Et puis, vous connaissez certainement l’adage. Il n’y a rien de plus cruel que le public !”

D’un coup, la jeune femme jette l’eau au visage de son premier prétendant. Malgré son visage moqueur, une main cache sa bouche avec une voix faussement désolée.

“Oups ! Quel maladroite, je fais. Gnihihi !”

Tranquillement assis sur son siège à penser à de multiples scénarios pouvant se produire durant cette rencontre, le clown de jade apercevra enfin après quelques minutes d'attente la mystérieuse demoiselle rentrer à l'intérieur du bâtiment. Vêtue d'une robe noire somptueuse, la belle blonde sera guidée par la serveuse à la table du farceur. Une fois assise devant lui, Joey comprendra rapidement que cette dernière n'était pas vraiment heureuse d'être à cet événement, car son silence, sa gestuelle et le regard froid de la belle créature présager rien de bon. Joey pouvait facilement ressentir dans ces pupilles bleutés un mépris intense envers sa personne. Finalement, le clown n'aurait peut-être pas du accepter ce défi en fin de compte.

Voulant briser le mur du silence, le farceur se fera couper dans son élan par la belle boucle d'or qui expliquera son mécontentement d'être en ce lieu pour répondre très certainement à des obligations, n’omettant pas le fait que la tenu extravagante du clown n'arrangeait en rien son problème. Puis, elle se servira d'un verre d'eau en se moquant des origines du clown et que sans son accoutrement, il ne serait rien de plus qu'un brin de poussières parmi la foule, par ailleurs, elle attendait de lui une performance comique digne de sa personne. Malheureusement pour elle, Joey se fichait éperdument de ses paroles, son visage gardera son sourire jovial habituel malgré les piques à son encontre. Puis, soudainement, cette dame fera semblant de verser le contenant de son verre à la figure du clown, ruinant totalement toute la préparation effectuée sur le maquillage. En temps normal, un humain ordinaire aurait pu se fâcher ou s'indigner face à une telle « maladresse », mais le clown avait lui aussi une carte sous sa manche. Gardant un calme légendaire, il usera de sa serviette pour retirer le masque de peinture en rigolant un bon coup.

Joey : «Je comprends votre agacement, Mademoiselle Dubal vous savez ? Moi aussi je suis là contre mon grès, j'ai perdu un défi contre un ami et me voilà face à une dame au fort caractère.» Il offrira son plus beau sourire à cette dernière «Je tiens aussi à vous remercier, mon maquillage me tenait chaud, vous êtes vraiment une femme qui mérite toute mon attention finalement.» Il ne pourra s’empêcher de se retourner vers les autres invités de la pièce. «Ne vous inquiétez pas tout le monde ! La brave dame à ma table m'a sauvé du feu destructeur en me jetant de l'eau à la figure ! Désormais ! Je suis tout beau, tout propre, HAHAHAHAHAHA !!!! » Un rire explosif jaillira de sa gorge, déployant par le biais de son aura de jovialité des applaudissements de la part du public dû à cette animation soudaine, créant ainsi des rires communicatifs venant amplifier la bonne humeur de la salle. Une fois son petit show terminer, le joker reprendra son siège et dira avec une certaine fierté et un regard sérieux à son interlocutrice «Je ne suis peut être personne d'important en ce monde selon vos critères, mais sachez que je travaille pour le gouvernement dans un but bien précis.» Il remplira à son tour son verre d'eau et rendra l'appareil à la jeune femme, mais sans témoigner la moindre maladresse. «Veuillez m'excuser, Mademoiselle Dubal, je craignais que la chaleur vous fasse du mal à votre si joli minois.» Proclama le clown d'un air satisfait et joueur.

L’arroseur arrosé. Il semblerait que cet énergumène ait plus de répondant qu’il n’y paraît. S’asseyant à son tour le visage, l’expression marquée de surprise de la blonde est remplacée par un sourire hypocrite.

“Quelle charmante attention ! Laissez-moi vous rendre une telle galanterie.”

Elle se lève pour s’approcher du clown sans maquillage. Posant ses mains sur ses épaules, des yeux mesquins fixent son interlocuteur.

“Votre veston est trempé. Ce serait dommage que vous attrapiez froid en ma compagnie. Cela ne ferait qu'achever ma désastreuse réputation. Laissez-moi vous en débarrasser, j'insiste.”

Lorsque ses doigts accrochent la veste de cet homme. Manipulés par le rope action, des fils de pêche s'entremêlent insidieusement entre les tissus de ses vêtements. D'un geste brusque, elle ouvre la veste rouge du clown. Les fils de pêche sectionnent stratégiquement des filaments. Et d'un seul coup, toutes les coutures de ses habits s'envolent. Les manches de sa veste et de sa chemise chutent. Des boutons perlent comme des gouttes d’eau. Attiré par le sol, son pantalon tombe. Le voilà les bas découverts, et sa chemise sans manche en vrac. La blonde recule d’un pas en pouffant sans aucune retenue.

“Hihi ! Décidément, soit je suis touchée d’une étrange malédiction, soit votre véritable mission dans le Cipher Pol est de m'occire par le rire grâce à votre ridicule. Gnihihi !”

N’est ce pas la guerre qu’à désirer ce Joey, après tout? Capulina est plutôt mauvaise perdante.

Pensant avoir remis à sa place la vilaine garce, le clown verra dans le regard de son interlocutrice qu'une guerre venait clairement de voir le jour. Elle commença l'attaque en venant près du pitre tranquillement assis, lui disant qu'il serait dommage d'attraper froid avec les vêtements humides en posant délicatement ses mains sur ses épaules. Puis, sans voir l'action venir, l’ignoble peste usa d'une étrange technique pour mettre en morceau le magnifique costard du clown, sa belle veste et sa chemise seront déchirées au niveau des manches, détruisant par se fait la symbiose de son accoutrement et par cette action anodine, les boutons de sa chemise volèrent en éclats, tel un verre venant se briser contre le sol,  puis comme spectacle final son pantalon tomba par terre, mettant en avant son magnifique caleçon blanc parsemer d'une flopée de petits cœurs rouges.

Sur la case ridicule, Joey était bien en première place, mais ce genre de chose était pour lui une habitude, car un véritable clown ne craignait pas ce genre de mauvais coups, seulement, il voulait faire subir la même sentence à son interlocutrice, œil pour œil, dent pour dent comme on le disait si bien... Usant de son talent d'acteur à la perfection devant tout le monde, le joker fera semblant sous l'effet d'un étonnement bien exagérer de se lever précipitamment, tout en faisant genre de s'embourber les pieds contre le pantalon au sol afin de tomber devant la peste en empoignant avec force sa magnifique robe victorienne. Sous le poids du clown chutant maladroitement par terre, on pouvait entendre les coutures de la sombre robe faire un bruit étrange, et sans la moindre surprise, un grand morceau de tissu suivra la chute du joker, mettant en avant le buste de la vipère au grand jour. Immédiatement, Joey se releva et se mettra devant elle pour la protéger des regards curieux, feignant de s’excuser auprès d'elle pour l'énorme bourde la mettant potentiellement dans l'embarras :

Joey : «Je suis vraiment désolé ! J'ai perdu l'équilibre à cause de ce bazar, je suis vraiment confus !» Il en profita pour lui murmurer à l'oreille ces paroles sur un ton sérieux. «Au lieu de jouer à ce jeu stupide, je vous propose de partir d'ici et de me suivre sans discuter...» Il recommença à jouer la comédie. «Veuillez nous excuser, il semblerait que cela ne soit pas notre soirée ! J'invite ma partenaire à sortir de la salle afin que vous puissiez continuer votre rencontre en toute intimité !» Une fois son temps de parole terminé, le joker remettra correctement son pantalon et ramassa tout ce qui était au sol et réajusta au mieux sa tenue, avant de quitter la salle sans dire un mot de plus. Marchant dans la rue les mains dans les poches, il partait en direction de la chambre de son hôtel en témoignant une certaine colère, mais aussi une étrange émotion à l'encontre de la demoiselle. Elle aurait pu tout simplement partir sans créer un tel grabuge... Sa tenue était littéralement fichue à cause de cette satanée vipère, mais bizarrement, il avait beaucoup aimé ce moment.

Stupéfaite par l'audace de ce goujat, l'agent Tarentule camoufle la déchirure de son jupon avec sa mallette. Ses intentions sont claires. La blonde doit reconnaître un certain talent pour dissimuler ses mesquineries en maladresses grossières. Néanmoins, son attitude l’horripile. Toute l'attention du clown semble diriger vers les regards des autres. Cherche-t-il l'approbation d'autrui ? A-t-il besoin de cela pour se sentir exister ? Quand Capulina croise le regard de ce public, elle ne voit que des rires méprisants, de l'agacement et de l'indifférence. En un coup d'oeil, on peut imaginer ce qu'il pense. Qu'ils sont ridicules. Quel duo de comiques ratés. Je ne suis pas venu ici pour une animation aussi débile. Cela doit être le fond du panier des rencontres. Je n'aimerai pas subir une esclandre aussi humiliante. Après ça, je ne risque pas de paraître ennuyeux dans ce rendez-vous. Tous muent par un seul et même sentiment. Ils se sentent tous hors d'attente. Ils s'enivrent de cette sensation de supériorité. Capulina est révulsé par la situation, refusant de fuir comme l'autre.

“Le spectacle est à votre goût, n'est-ce pas? Êtes-vous assez divertis ? Vous sentez vous moins misérable ?”

Utilisant une de ses compétences, elle fait voligé sa robe abîmée. Lorsque le tissu retombe, l'agent Tarentule est déjà vêtu d'un costume plus intimidant. Imitant les combinaison des habitants de Myriapolis, elle se vêtit d'un prototype de déguisement qu'elle avait sous la main. Elle bondit ensuite sur une table au centre. Entendant les bras comme un orateur, un sourire malin esquisse son visage.

Myriadocombi:

“Comme je vous envie. Partagez moi donc ce qui vous fait tellement rire. Allons-y. Échangeons les rôles !”

Des fils de pêche s'étendent comme une toile et s'emmêlent dans les coutures de chaque couple et personnels présents. Tirant violemment sur ses fils, des habits s'arrachent pour finir par tomber au sol. En un instant, une vingtaine de personnes finissent en sous-vêtements. Marqué de stupeur et de honte, ils tentent de se camoufler comme ils peuvent.

“Gnihihihi ! Et dire qu'il n'y a que moi pour profiter de vos regards ébahis. Hihi ! Pfiou, vous avez été parfait, les minables.”

La blonde descend de son pied d'estale pour se diriger vers la sortie. Dans cette panique, elle parvient subtilisé un objet à l'un des employés hébété par l'escalade des événements. L'agent déguisé se retourne un instant avec un grand sourire.

“Combien de temps dure cette mascarade, déjà ? Quelques jours si je ne m'abuse. Je me demande si la prochaine fois sera aussi divertissante. Hihi !”

Alors que des yeux hostiles fixent Capulina quittant le bâtiment, celle-ci se dirige vers l'hôtel des participants de cet événement. Malgré que ce soit un QG de la Marine, l'agence semble avoir des rouages et de la ressource pour mobiliser les infrastructures nécessaires. Contre toute attente, elle ne demande pas sa chambre mais celle de Joey Wilson. On lui refuse de lui donner les clefs mais elle parvient à deviner l'étage et le numéro de chambre. Ressortant en extérieur, l'agent Tarentule commence à escalader le bâtiment comme en mission. Elle pousse la fenêtre entrouverte pour apparaître devant le clown en train de se rhabiller. Capulina s'assoie sur le rebord de cette fenêtre en détournant le regard.

“Rassure-toi, le clown. Je ne souhaite pas continuer ce cycle de vengeance inutile. Oh ! Et tu m'excusera, j'estime que nous avons passé la pudeur du vouvoiement.”

Pourquoi respecter un énergumène qui apprécie être la risée du monde. Cependant, il n'en est pas moins inoffensif. L'agent Tarentule pense pouvoir en tirer quelques choses. Elle entre finalement dans cette chambre pour s'asseoir en tailleur sur le lit. Posant sa malette noir, elle commence à trifouiller dedans.

“Je te propose un marché. Comme nous sommes tous deux astreints à participer à ces animations de rencontres totalement ridicules, je te propose de gâcher l'œuvre de Cupidon. Nous tuerons le désir et la passion. Aucun rendez-vous ici ne doit fonctionner, tant que nous sommes dans les parages.”

Si l'agence AdopteUnGouvernemental se sent menacé, elle refusera certainement de l'impliquer dans de nouveaux stages de ce style. Son calvaire risque de continuer inlassablement si elle ne parvient à dégoûter les cadres de l'agence. Et comment repousser ce genre d'entreprise ? En bousillant les statistiques ! Il lui faut donc qu'aucun couple gouvernemental ne naisse sur East Blue.

“Comme dit le dicton, faites la guerre, pas l'amour. Hihi ! Si tu es partant, j'ai des informations qu'il ne demande qu'à être traité.”

La peste agite un dossier avec une expression taquine.

Le clown de jade ne sera pas du spectacle lors du pétage de plomb de la vipère. Il était revenu à son hôtel, le visage décomposait par le regret, déçu d'avoir vécu une expérience aussi étrange et déroutante. Décidément, Cupidon ne voulait guère lui offrir la douce flagrance de l'amour, à la place, il lui avait offert un immonde serpent en guise de repas. Tandis qu'il allait rejoindre sa chambre, la femme au guichet étonner de revoir le farceur revenir aussi rapidement, le bombarda de questions, elle était clairement sous l'emprise de la curiosité cette bonne dame. Ne voulant guère partir dans les détails, le joker donnera quelques fragments de sa soirée, demandant poliment à la dame de refuser une quelconque dame voulant le voir. Il préférait jouer la carte de la prudence. Montant donc les escaliers le menant droit vers sa chambre, le pitre sera soulagé de voir que la peste n'était plus dans la zone, par chance, il semblerait ne pas avoir était suivi par cette dernière. Fermant bien la porte à clé histoire d'avoir la paix, il en profita pour légèrement ouvrir la fenêtre, puis, il se déshabilla en prenant soin de remettre correctement sa tenue morcelée à l’intérieur de sa valide.

Quel gâchis, un si beau costume saccageait par la cruauté de cette renarde, cependant, il pouvait être fier de lui avoir rendu la monnaie de sa pièce, au moins, cela lui permettait de tourner la page sur cet événement des plus bancales. Toutefois et pour le plus grand malheur du joker, la vipère avait retrouvé sa trace, elle était assise tel un chat sur le rebord de la fenêtre en lui parlant calmement. Prétextant de ne plus vouloir continuer ce cinéma absurde et de partir sur le même pied d'égalité sans user du vouvoiement. Une bien étrange façon de se faire pardonner... Ne sachant pas comment réagir face aux changements d'attitude de la dame, le pitre laissa tout de même une chance à la blonde en la laissant pénétrer dans la chambre. Par galanterie, il la laissa s’asseoir sur son lit et déposer une étrange valise remplie de documents étranges. Légèrement intrigué par sa façon de faire, le pitre souriait en s'adossant contre le mur et écouta le plan mesquin de la jeune femme sur le fait de saboter l'événement, de mettre cupidon plus bas que terre, histoire de ruiner tout bonheur pouvant découler de ce genre de festivités. Ces paroles mirent le clown profondément en colère, lui aimant plus que tout voir les gens vibrer de bonheur, jamais de la vie il accepterait un tel pacte ! D'un geste vif et rapide, il attrapa la valise de son interlocutrice et la balança de l'autre côté de la pièce tout en toisant d'un regard sévère cette satané vipère. Sa voix pourtant si douce était animé par une sévérité peu commun au farceur, il avait clairement envie de la foutre à la porte :

Joey : «Jamais je n'accepterai ton offre ! Faire du mal gratuitement aux autres est pas dans ma nature.» Il tourna le dos à la dame et continua de parler dans sa lancée en rentrant dans la salle de bain «Je te donne une offre, c'est à prendre ou à laissé...» Clair et précis dans ses propos, il se déshabilla totalement sans prendre en compte la présence de la vipère. «Jouons plutôt la comédie, nous sortons ensemble sans vraiment le faire et l'histoire est réglée, tu en penses quoi la peste ?» Affirma le clown en prenant place tel un prince dans la baignoire. «Tout de même, ta vie doit être vraiment fade pour établir ce genre de plan horrible, tu ne trouves pas ?» Il enclencha la douchette en espérant que la jeune dame refuse son offre.

Premièrement offusqué que l’on maltraite ses effets personnelles ainsi, il faut croire que le clown est plus agressif qu’il ne le laisse entendre. Ce goujat fuit ensuite dans la salle de bain, l’agacement de l’agent Tarentule est difficilement gérable. Ramassant ses affaires et réorganisant rapidement sa mallette, elle conserve malgré sa combinaison qui n’a pas l’air de surprendre son homologue. La blonde sort un grand ciseau de ses effets personnels. Se dirigeant vers les autres vêtements de Joey, elle commence à découper joyeusement des trous tout en écoutant sa proposition ridicule.

“Je ne pensais pas avoir un collègue aussi naïf pour croire que son métier ne brisera pas ce crédo. Ta nature si vertueuse croquera sous la dent du Cipher Pol.”

Cisaillant continuellement tous habits à sa portée, Capulina continue de bousiller les costumes du clown. Transformant les pantalons en short, créant des trous à des endroits incongrus, ce divertissement réussit à, petit à petit, calmer sa rancune.

“Ce plan n’est qu’un sabotage des plus classiques. Ne monte pas sur tes grands chevaux pour si peu. Tu n’imagines pas ce que tu subiras dans nos rangs.”

La peste range ensuite ses œuvres comme si de rien était. Elle jette ensuite les résidus de tissus dans la poubelle de la chambre puis se dirige vers un petit évier de la chambre.

“Mais comme tu insistes pour jouer les faux couples, je pourrais te donner un avant-goût. Pourrais-tu survivre à mes envies meurtrières ? Chaque moment où tu baisseras ta garde sera un moyen pour moi de mettre fin à tes misérables jours. Résisteras-tu à la pression? Hihi !”

Appuyée sur le plan de travail, la jeune femme estime que le clown a assez profiter de sa salle de bain. Elle fait couler de l’eau chaude pour cruellement rafraîchir la douche. Sortant une lime à ongles, la blonde se fait une petite manucure en continuant les négociations sans se soucier du coup de froid de son interlocuteur.

“Soyons sérieux. Qui voudrait être en couple avec un clown? Il faut que tu saches que certains savent préserver leur dignité. Je te fais l’honneur de m’accompagner dans mon divertissement, mais tu préfères être railler, moquer et humilier par les foules. Crois-tu réellement que tu m’es nécessaire pour mes plans ? Tu n’es qu’un minable de plus dans mon existence. Cela dit, il n’est pas trop tard pour changer d’avis. Je suis plus tolérante avec les handicapés mentaux.”

Malgré le fait que le clown de jade prenait du bon temps dans la baignoire, ce dernier entendra des bruits métalliques en provenance de la chambre, son visage ne pourra retenir une certaine crainte quant à la survie de ses précieux vêtements, car connaissant désormais la diablesse, rien de bon ne pouvait provenir de cette femme. Aussitôt, le joker devait subir la cruauté de la vipère, l'attaquant sur ses nobles convictions, comme quoi, il sera tôt ou tard brisé par la dure réalité du métier, des paroles détestable trop entendues de la bouche de son salopard de mentor. Elle continua dans son élan sur l'idée du couple, comme si le clown allait tenir face aux délires malsains de la sorcière ? Tournant ses yeux couleur émeraude vers le plafond de la salle de bain, Joey n'avait décidément plus l'envie de perdre son temps avec une telle énergumène. Une femme de son statut qui préférait créer la destruction autour d'elle au lieu de promouvoir la paix.

Elle était tout simplement le style d'agent que le joker détestait le plus, une égoïste arrogante, une femme immonde mettant tout en œuvre pour ridiculiser son prochain afin d'assouvir le peu de pouvoir entre ses mains. Elle devenait à force ridicule, surtout quand elle commença à couper l'eau chaude du clown. Fatigué de subir la bêtise et la méchanceté constante de cette vipère, le clown quitta rapidement la baignoire, sécha sa peau à l'aide d'une serviette à sa portée et ira sans le moindre vêtement se faufiler sous le plumard. Puis, d'un air satisfait et sans montrer un signe d’intérêt à la riposte mesquine de la vipère, il croisa ses mains derrière sa tête en regardant la sorcière avec un sourire mesquin :

Joey : «Je n'accepte nullement d'être un faux couple avec ce genre d'attitude. Et toutes tes provocations ou menaces ne servent à rien contre moi.» Il lâcha un grand soupire. «Puis, si je suis si inutile, minable, voir un abruti complet, pourquoi tu continues à me parler ? Tu parles de dignité, mais tu perds ton temps à essayer de convaincre un clown, tu arrives à te contredire toi-même, c'est une sacrée blague, hahaha !» Il éclata de rire en voyant la bêtise de la vipère. «En tout cas, tu peux oublier ton plan foireux, cela sera sans moi, bonne chance la peste !» Il décida de tout simplement l’ignorer et de fermer les yeux, espérant que cette dingue s'en aille pour de bon.

Cet homme n'a donc aucune pudeur. L'agent Tarentule doit se cacher le visage pour éviter de voir la nudité de ce monsieur sans vertu. Il y a une femme dans la pièce, mais il ne respecte aucune règle de bienséance. Comment la société ne peut pas l'envoyer dans ses poubelles les plus hideuses ? Joey serait sûrement dans son élément.

Rougissante, la blonde se voit dans l'obligation d'abdiquer. Cet énergumène ne lâchera rien. Elle ne peut ni le manipuler par la peur, ni par l'ego. Sa personnalité est plus forte qu'il n'y paraît. Sur cette affaire, la jeune femme est toute seule contre cette institution.

“Je folâtre dans mes pastels, mais, je préfère un clown du Cipher Pol, qu’un saltimbanque quelconque. Si mon institution vous a laissé une chance, je me suis convaincu de faire de même. Il faut croire que j'ai eu tort. Tant pis. Passez donc une bonne nuit. Demain, risque d'être une journée épuisante.”

L'agent Tarentule quitte ainsi la pièce d'un pas précipité. Fermant la porte derrière elle, la blonde croise malencontreusement une des organisatrices du stage. Les deux femmes se toisent du regard.

“Oh, Madame Dubal, je vous cherchais. Mais… ce n'est pas votre chambre. Ne me dites pas…
-Ne vous faites pas d'idées, ma chère. Vous risquez de regretter vos mots.
-Hé hé. On va dire que je n'ai absolument rien vu. Soyez plus discrète la prochaine fois. Je ne pensais pas que votre partenaire était porté sur le latex.
-Pff. Passons avant que je commette l'irréparable. Pour quelle raison me cherchiez vous ?
-Oh. C'était des remontrances pour vous rappeler de jouer le jeu de notre structure, car voir esclandre a fait du grabuge. Mais… je vois que vous faites les choses à votre manière. Héhé.”

L'animatrice effectue un clin d'œil complice qui agace Capulina. Être aussi à côté de la plaque fait soupirer celle-ci de dépit.

“Arrêtez vos insinuations abjectes.
-N'hésitez pas à me demander conseil, madame Dubal. Dans le domaine des relations, je peux vous décrypter quelques signaux.
-Allez donc détecter des signaux ailleurs. Ici, il n'y a rien à voir, madame. Au revoir.”

Tournant les talons, l'agent Tarentule tourne le dos à cette femme joviale. Néanmoins, elle parvient à entendre la suite qui l'affaire tout autant.

“Moh… l'amour vache. Cela doit être la première fois que son cœur frétille. C'est si animant, tout cet amour dans l'air.”

Ouvrant la porte de sa chambre, la blonde s'affale sur son lit. L'air dépité d'assister à autant de niaiserie et de naïveté d'un seul coup. Elle a l'impression d'être au milieu d'un spectacle pour les enfants.

“Quelle torture. Dois-je m'y habituer?”

Se déshabillant pour mettre rapidement une nuisette, Capulina sort le dossier qu'elle a chipé et l'étale sur son lit. Sur le ventre, les jambes se balancent l'une après l'autre pendant sa lecture. Épluchant les fiches sur chacun des candidats, l'agent Tarentule prend connaissance de la sienne avec stupeur.

“Jeune femme en proie à la solitude, mauvaise communication, gestion des émotions désastreuses, comportement excessif, tendance sadique. N'ai je donc aucune qualité ?”

Il faut croire que leur profilage ne semble pas du tout au goût de l'agent Tarentule. On ne parle pas de son dévouement pour son travail, son humour rafraîchissant et sa douceur avec les jeunes.

“Profil adéquat. Une personnalité forte et rayonnante dans l'idéal. Sachant résister au caractère capricieux sans se détourner de l'intérêt que peut porter cette femme d'action. Les mauvais garçons peuvent être une alternative à explorer?! Ils me prennent pour une adolescente niaise.”

Cette information l'offusque. Ce n'est pas parce qu'elle a trouvé cet informateur intéressant, que, tout de suite, elle apprécie les délinquants qui n'ont jamais grandi. Elle est donc condamnée à rencontrer des personnages aussi fatigants. Curieuse, Capiluna s'intéresse donc à la fiche de son partenaire.

“Joey Wilson. Profil adéquat. Ne demande qu'à trouver une moitié avec qui partager ses folies. Hihihi ! Cette naïveté en est presque pitoyable. Comme cette femme…”

Une brillante idée de jouer les entremetteuses à la place de l'entremetteuse lui vient soudainement.

“Tiens donc. En voilà une idée. Hihi ! Le petit scandale parfait qu'il me faut. Il faudra tester la chose. Voyons voir les autres à présent.”

En effet, il lui faut plusieurs stratégies car ce Joey n'est pas facile. S'il se rend compte que l'agent Tarentule veut le reprocher d'une des animatrices, tout tombera à l'eau. Quel est son prénom déjà à cette fille? Juliette. Ainsi, l'opération double J s'est ancrée dans la tête de la blonde. D'un grand sourire, elle scrute les activités du lendemain. Une simple promenade le matin et des jeux de société l'après-midi. Parfait pour s'immiscer dans les autres couples.

“Que le Chaos remplace l'Amour. Gnihihihi !”

Le clown de jade avait réussi à faire abdiquer la vipère. Elle était sortie de la chambre en disant quelque chose qui intrigua fortement le pitre. Il avait certes remporté la bataille, mais certainement pas la guerre. Question ténacité, Capulina était très forte dans ce domaine, et Joey avait bien cerné la femme dans ces tentatives de manipulations. Très certainement, la sorcière n'avait pas lâché l'affaire, elle voulait détruire cet événement amoureux par tous les moyens, une chose que le clown voulait éviter à tout prix ! Quitte à ce mettre à dos une terrible femme de pouvoir. Il devait agir maintenant, avant que cette dernière mette son plan à exécution. Le joker attendra donc quelques heures dans l'espoir que cette immonde créature trouve le repos. Il sortira de sa chambre en caleçon, croisant la femme du guichet sans la moindre gêne visible sur son joli minois. D'une voix calme et sérieuse, il informa la demoiselle du plan machiavélique de la vipère :

Joey : «Désolé de venir sous cet accoutrement, mais ma partenaire à réussi à passer par la fenêtre en détruisant tous mes précieux vêtements, j'ai plus que ça à porter... Mais là n'est pas le problème ! l'agent Capulina veut détruire l’événement en cours, vous devez informer vos supérieurs immédiatement.» Une fois la femme avisée de l'urgence, elle ira de ce pas voir sa supérieure qui rappliqua immédiatement devant le pitre.

Ulrika : «Monsieur Wilson, on m'a prévenu du problème, mais que devons nous faire ? Tout à était préparé à l'avance depuis des mois.» Le Joker suggéra une idée alléchante à la patronne.

Joey : «Écoutez... Capulina n'aime pas vraiment être ridiculisée devant les autres, alors je vais user de cette faille pour la faire capituler pour de bon.» Il pointa du doigt le piano au fond de la pièce. «Laissez moi jouer demain matin de cet instrument, je vais chanter et amuser la galerie en attendant la venue de ma partenaire. Une fois sur les lieux, je ferais une fausse déclaration de mariage en chantant une magnifique chanson d'amour à son sujet, vous en pensez quoi ?» Déclara le clown avec un sourire mesquin, avant de finir sur ses paroles. «Par contre, si cela ne vous dérange pas, vous n'aurez pas en supplément une tenue correcte ? Car je n'ai plus rien à mettre de mon côté.»

Ulrika «Très bien... Je n'ai pas le choix de toute façon... Je vous laisse carte blanche en espérant que votre plan fonctionne.» Elle ordonna immédiatement à tout le personnel de changer le planning du matin et de laisser une lettre sur le pas de la porte de chaque invité avec marqué à l'intérieur : Une déclaration d'amour pour ma belle Capulina ! Venez tous assister ce matin à notre amour éternel, ma belle sucre d’orge, je t'aime de tout mon cœur ! Entends mon amour depuis les cieux ! Tels furent les mots inscrits à l'intérieur du courrier. Préparant sa chanson avec un sourire en coin, le clown avait passé toute la nuit à la manière dont il devait procéder à sa déclaration. Le joker devra jouer la comédie de l'homme complètement fou amoureux, de manière à faire croire à tous les spectateurs que ses sentiments étaient aussi purs que la lumière.

Une fois le soleil montrant le bout de son nez en ce matin glorieux, le clown commença les festivités en faisant rugir le magnifique instrument musical, usant de sa voix mélodieuse pour réveiller les couples encore endormis par l'étreinte charnel de la déesse du sommeil. Il commença le début de sa sérénade passionnelle par ces douces paroles  :

Joey : «Oooooh Capulina ! Quand je t'ai vue pour la première fois ! Mon cœur n'a jamais cesser de penser à toi !!! Vient à moi, ma beauté des étoiles ! Je veux à nouveau entendre ta magnifique voix !!!!» Le plan ambitieux du clown venait de débuter.

Alors que Capulina venait de sortir de sa salle de bain, elle entend quelqu’un brailler son nom. Sur un fond de piano, la jeune femme regarde à nouveau le programme pour s’assurer qu’elle n’est commis aucune erreur. Tripotant une mèche de cheveux, son intuition d’agent se met en alerte.

“Qu’est ce que cette mascarade? Pourrissent-ils leurs propres animations?”

Prenant sa mallette, habillé d’une robe sombre classique ainsi qu’un blazer, la blonde quitte ainsi sa chambre avec appréhension car cette voix, elle finit par la reconnaître. Les sourcils froncés, l’agent Tarentule comprend à présent que ce Joey est devenu son ennemi. Alors qu’elle ne désire que la tranquillité, pourquoi le monde s’organise contre elle? Soupirante, elle se pointe dans le hall d'accueil avec un visage inexpressif.

Certains invités sont déjà présents, d’autres affluent, mais tous semblent fixer les réactions de la peste. Leurs regards sont mitigés entre l’inquiétude ou l’attendrissement. Après tout, certains n’ont pas oublié de quoi est capable l’agent Tarentule. Malgré cette réputation, l’organisatrice qu’elle avait croisé la vieille applaudit déjà la scène. Son nom est, de ce que se souvent la blonde, Maria et, elle semble cautionner tout ce qui appelle le sentiment amoureux. Un vrai perverse aux yeux de l’agent Tarentule. Mais elle n’est pas seule à encadrer les événements, quelqu’un d’autre a dû donner le las.

Mais Capulina n’a pas le loisir de pousser sa réflexion quand son partenaire lui offre un spectacle des plus ridicules. Malgré sa retenue, elle ne peut retenir un petit sourire sur ses lèvres devant autant d’entrain à faire le pitre. Il le fait si bien, difficile de résister à la moquerie, cependant la blonde reprend un visage passif. Son esprit cogite, car l'experte des pièges n'a plus la maîtrise de la situation. Finalement, peut-être qu’à en faire qu’à sa tête, il ne laissera aucun espace pour les autres couples de se rapprocher. Une main au menton, l’agent Tarentule est curieuse de savoir à quoi joue ce clown pour paralyser toute l’organisation des rencontres.

Guidé par le symbole implacable de l'amour, le clown de jade était comme possédé, voire envoûté par une passion presque inépuisable. Ces doigts virevoltaient et gambadaient dans tous les sens, créant ainsi une mélodie au goût sucré de la passion. Grâce à l'aura de jovialité du pitre, certains spectateurs commençaient à inviter leur partenaire à suivre le rythme de la douce sérénade. Amusé et ravi de voir les autres rentrer dans ce thème festif, le joker abandonna son fidèle instrument, fixant la vipère avec un regard animé par une flamme incandescente. Il passa à la phase numéro deux. Une fois debout, une serveuse apporta immédiatement au diablotin une rose écarlate. Le symbole de l’amour par excellence. Mettant au bec la rose destinée à la vipère, le clown plongea au milieu de la foule. Il dansait tel un pan fougueux en direction de sa future promise, offrant par la même occasion un sourire à faire fondre la glace. Et une fois à sa portée, il tournoya autour d'elle sous la carte d'une grâce et d'une élégance hors du commun. Il termina sa danse nuptiale par un sublime salto arrière, quand il sera au dos de la vipère. Le genou à terre et la rose pointée vers sa douce bien-aimée, le clown déclara avec un amour immense ses émotions brûlantes à la dame, ses yeux émeraude brillaient de mille feux en croissant ceux de sa partenaire. Tous les couples restèrent silencieux lorsque le joker annonça de vive voix ces paroles :

Joey : «Capulina... La première fois que je t'ai vu, mon cœur s'est mis à battre à la chamade et depuis cette nuit, je n’arrête pas de penser à toi... Je tenais donc à te dire que... Je t'aime de tout mon cœur...» Une femme dans la foule ne pourra s’empêcher d'être émue face à une telle preuve d'amour. «Ma belle étoile du soir, je te veux à mes côtés pour toujours... Accepteras tu de me prendre pour époux ?» Déclara solennellement l'homme en arborant un sourire des plus sincères. «Je te rendrais heureuse, je te gâterais comme jamais, je ferais de toi la femme la plus heureuse du monde.» Achevant ainsi sa déclaration, tout le public attendait le retour de la vipère.

L’agent Tarentule souffle du nez un instant. Joey semble vouloir jouer à ce jeu, elle lui renverra ceci à la face. Elle accepte d’abord la fleur écarlate avec une mine triste, faisant monter artificiellement les larmes.

“Pourquoi… pourquoi jouer avec mon cœur ainsi, Joey? Après m’avoir humilié et insulté la veille, te voilà à genou pour me replonger dans les chaînes de l’espoir. Cela t’amuse tellement d’arracher les pétales des fleurs qui s’ouvrent à toi !”

D’un geste vif, elle jette la rose au sol. Puis la blonde se tourne vers les témoins, le regard coulant de larmes. Faire pitié a été une tactique de survie dans les rues de Saint-Uréa pendant sa fugue. On ne devient pas agent du Cipher Pol sans s'adapter à toutes les stratégies pour atteindre son but.

“Savez-vous que les meilleurs comédiens sont les plus mesquins ? Tout est formidable, extraordinaire et magique avec eux, tout va si vite, trop vite pour les petits cœurs en quête d'enivrante passion... mais ce n’est qu’une douce illusion cachant leurs bottes cruelles piétinant vos sentiments. Regardez-moi. Il m’a transformé en sa bête de foire pour que vous tous vous me voyez m’écrouler. Je ne suis que le résultat qu’une énième femme brisé par un homme dont elle a cru trop tôt être le bon...”

De son pied, elle écrase les fleurs en se dirigeant vers le piano. Ses notions de cet instrument sont limitées mais elle a suffisamment fait de solfège dans son enfance pour les quelques notes dont elle a besoin. Posant sa mallette, elle se tourne le visage larmoyant mais la tête droite.

“Je refuse de ployer, à nouveau, devant ces menteurs, ces tortionnaires et ces pervers. C’est à mon tour de chanter ce que j’ai sur le cœur.”

Prenant place, l’agent Tarentule fait jouer ses talents d’enfant de choral pour interpréter une chanson qui n’a rien de romantique. Sa carte maîtresse dans cette situation.


Un silence plat marque à présent la salle. La méfiance installée dans les cœurs, le développement de l’amour en sera ralenti. Car, elle n’a pas chanté pour ceux qui la détestent déjà mais pour celles dont les blessures et le doute font écho rapidement dans leur cœur. Que faire quand la confiance peine à être accordée ? Le travail de Cupidon n’en est que plus difficile.

Décidément, le plan du clown tomba à l'eau, car la vipère avait aussi un tour dans son sac. Elle fera mine d'accepter la rose au départ et armée de larmes de crocodiles, ça sera à son tour de jouer une sombre comédie de façon à retourner la foule contre le joker. La directrice des lieux craignait le pire, cette femme était vraiment l'incarnation d'un mal et malgré la tentative raté du clown, elle pensait naïvement que cet événement si spécial serait un franc succès, que l'amour pourrait flotter juste le temps d'un instant afin d'apaiser les cœurs de tous. Toutefois, usant de sa dernière carte en main, Joey allait tout simplement ouvrir sa mallette sous le regard désormais méfiant du public à son égard. Ouvrant le contenant sous les yeux des invités, il fera tomber ses affaires en lambeaux contre le sol. Tous furent choqués en voyant les tenues du clown en piteux états, cela avait comme effet de revoir cette vipère comme étant la véritable manipulatrice de cette histoire, car tous n'avaient certainement pas oubliés le coup vicieux de cette garce à leur encontre lors de la soirée précédente. Voulant en finir avec cette histoire de mauvaise augure, le clown joua carte sur table, armé de sa valise, il proclama solennellement et avec la plus grande sincérité :

Joey : «En effet, j'ai voulu jouer cette comédie pour faire capituler cette femme de son plan.» Il tourna son regard verdoyant vers la vipère. «Cette femme comptait saboter vos rencontres, car son orgueil et sa cruauté démesurée ne pouvaient tolérer l’humiliation d'hier, elle a voulu me faire flancher de honte devant vous, alors j'ai tenté à ma manière de lui rendre l’ascenseur ce matin.» Il haussa les épaules en soupirant. «Directrice, je suis navré de vous le dire, mais je préfère partir que de rester en ce lieu avec une femme aussi immonde. Veuillez tous m’excuser, mon plan de la faire partir n'a pas marché, soyez vigilant si jamais elle rode dans les parages, car elle cherchera tout simplement à vous nuire.» Maintenant débarrassé de ce poids sur le cœur, le farceur tourna les talons et passa la porte de l’hôtel avec un certain soulagement, même si au fond de lui, il craignait le pire pour les autres invités. Cependant, après cinq bonnes minutes de marche en direction du port, le joker sera aussitôt alpagué par une des employées de l’établissement. Essoufflée par cette course effrénée, elle demanda au clown de la rejoindre chez elle, histoire de remettre de l'ordre au niveau des ses vêtements morcelés. Haussant un sourcil et intrigué par une telle invitation, le joker accepta l'aide d'un sourire chaleureux. Il venait de gagner par chance une nouvelle amie du nom d'Alicia, une très belle femme qui passa le reste des deux jours en compagnie du clown. Tristement, cette guerre se solda sur un match nul. Mais qui sait, peut-être que la vipère aura une punition adéquate à son retour pour sa tentative de nuire à un tel événement, et cela sonnera le glas définitif de cette rencontre entre le farceur et la vipère.

L’agent Tarentule a finalement réussi à faire fuir ce clown. Une capitulation écartant ainsi le plus grand danger de ses opérations. Malheureusement, il a renforcé sa légende noire en partant. L’objectif est tout de même atteint. Sa présence provoque un certain malaise et les organisatrices prennent tellement peur qu’elle préfère la mettre à l’écart jusqu’à la fin de ces rencontres organisées. La candidate la plus détestée, certes, mais l’aveu d’échec le plus flagrant de cette instance gouvernementale. Alors la blonde prend son temps à observer et enquêter de long pour obtenir assez d'élément de pression contre AdopteUnGouvernemental et la pêche a été bonne. Elle devrait probablement remercier Joey pour cela. Le stage se termine avec une ambiance maussade pour certains, neutre pour d’autres, mais la peste, quant à elle, pense avoir collecté tous les pions nécessaires pour se débarrasser de cette situation.

De retour à Marie-joie, l’agent Tarentule arrive au bureau de Madame Rednit. Le contraste est flagrant comparé à leur première rencontre. La femme d’age mur semble fatigué tandis que Capulina est tout sourrir.

“Salutations ! Je suis si heureuse de revoir votre visage. Hihi !
-Madame Dubal…
-Oh, vous semblez bien fatigué, ma chère. Il faut prendre un peu plus soin de vous.
-Savez-vous combien de plainte ai-je dû gérer à cause de vous? Vous n’avez absolument pas agi en adulte. Je ne vous pensais pas capable d’autant de mesquineries…
-Pas besoin de continuer les éloges. On me dit cela bien trop souvent.
-Je ne voulais pas en arriver là, mais je vais devoir demander un blâme à votre Institution. Ce n’est absolument pas correct.
-Quel dommage ! Nos points de vue divergent sur la situation. Je suppose que vous n’avez pas tous les éléments.”

La blonde étale des photos sur le bureau de la femme d’age mur. Ces images mettent en évidence le bon temps que Joey, son partenaire, à passer avec l’une des organisatrices. Même si ce n’est rien d'obscène, leur amusement témoigne bien d’une rupture dans la déontologie de l’agence matrimoniale.

“Alors qui reste le plus à votre avis? Moi qui n’est fait que me venger des moqueries des autres une fois, ou cette jolie Alicia qui drague les candidats des autres? Quelle image désastreuse cela ferait de votre agence si florissante.
-A quoi vous jouez?
-Voyons, vous êtes bien longue à la détente. Nous savons toutes les deux que continuer avec moi ne vous apportera que malheur et scandale. Sans compter que mon institution m’obligera à faire à nouveau appel à vos services sachant pertinemment que je ne le supporte pas. Etes-vous sûr de vouloir continuer sur cette voie?
-Qu’est ce que vous voulez?
-Je savais que l’on pouvait s’entendre. Hihi ! Dîtes à mes administrateurs que vos compétences ne peuvent gérer mon dossier jusqu’à nouvel ordre sans me discréditer de quelconque manière. Ils ne pourront pas vous forcer, même s’ils vous supplient de continuer. “

Madame Rednit soupire en baissant la tête. Les épaules tombantes, elle semble à son plus grand désarroi être forcée d’abdiquer. Son personnel est menacé autant que son agence qu’elle chérie plus que tout. La directrice ne comprend pas comment quelqu’un peut en vouloir autant à son entreprise.

“Pourquoi faîtes-vous cela, Madame Dubal? Il fallait simplement vous ouvrir et l’amour nous aurions pu vous aider à le trouver.
-Qui vous a dit que je cherche l’amour? Quand bien même, je suis l’agent Tarentule, si je désire poursuivre un but. Rien, ni personne ne peut l’accomplir d’une meilleure manière que celle qui m’est propre.”

L’agent Tarentule fait une simple révérence avant de partir. Un sourire satisfait sur le visage, elle prononce une phrase dont son interlocutrice peut sentir l’ironie grasse.

“Ce fut un plaisir, ma chère.”