[terminé] Souris, souris, souris pour rester en vie

Nashira est une jolie jeune femme, il faut l’avouer, c’est une jeune femme qui semble délicate avec de beaux cheveux blonds qu’elle porte longs, mais presque attachés avec un ruban rouge. Ils sont rassemblés en deux tresses sur les côtés de sa tête pour finir par un chignon. Parfois, elle les lâche entièrement et ils tombent au milieu de son dos et parfois juste rassemblés en une queue de cheval qu’elle tient avec un ruban noir. Elle a une frange ainsi que quelques mèches autour de son visage. Visage en ovale parfait avec une peau sans imperfection aucune, un petit nez droit, deux grands yeux bleu-verts scintillants qu’on remarque aussitôt, mais aussi des lèvres très fines qui sont presque toujours relevées en un grand sourire.

Ses bras sont remplacés au niveau du poignet par deux prothèses reprenant parfaitement ses mains et dont elle peut se servir parfaitement. Son corps possède plusieurs cicatrices un peu partout, mais il est en lui-même assez fin et semble peu musclé alors qu’en réalité, elle est toute en muscle et en finesse ! Bien qu’elle fasse partie du CP, elle a pour habitude de se fondre dans la masse et surtout de cacher qui elle est, surtout pour paraître plus fragile et moins impressionnante sa tenue n’est pas classique. Elle porte une robe avec une grande jupe blanche et quatre broderies brunes qui remonte sur son corsage qui forme une chemise avec un jabot. Il est recouvert d’une veste bleu marine avec des crevés ouvrant sur un tissu blanc soyeux avec un biais jaune, presque de la même teinte que ses cheveux. Sa veste à une capuche qu’il lui arrive de rabattre lorsqu’elle a froid. Au niveau de son col à jabot, elle à un médaillon avec un émeraude qu’elle a récupéré de son premier meurtre. Pour éviter qu’on ne lui pose des questions elle porte de longs gants de cuirs pour cacher ses mains de métal qu’elle note que lorsqu’elle est avec des personnes de confiance ou qu’elle n’a pas le choix. Sa tenue a été spécialement conçue pour avoir bien des poches secrètes où elle cache ses poignards, ses scalpels ainsi que ses carreaux d’arbalète. Elle porte également une montre à gousset qu’elle glisse dans une poche de poitrine et qu’elle consulte régulière, sa montre possède un couvercle gravé une constellation d’étoile dessus. Comme tic, elle rajuste régulièrement ses gants et consulte toujours sa montre lorsqu’elle souhaite abréger une conversation. Il lui arrive également de pianoter dans le vide comme pour s’assurer de la mobilité de ses doigts.

Nashira fait partie du CP, cela indique qu’il lui manque quelques traits de caractère… humain ? Si l’on peut dire ainsi. Nashira n’a plus aucune considération pour la vie elle tue sur la demande de ses supérieurs, il faut bien nettoyer pour les Dragons Célestes et protéger la justice après tout. La vie humaine, la sienne rentre également à l’intérieur, à autant de valeur que la poussière. Elle n’a non plus aucune compassion envers les gens… bien qu’elle sache parfaitement le mimer et faire semblant. C’est une comédienne de talent. Mais on pourrait en réalité parler de Nashira de deux manières. Grin, le visage qu’elle montre à tous, est une jeune femme joyeuse, souriante, qui rit de tout et de tout le monde. Souvent dans sa bulle, elle chante, raconte et invente des histoires pour ceux voulant l’écouter. Même si elle sait être parfaitement sérieuse lorsqu’elle doit accomplir ses missions, elle aime rire et est même assez attachante. Grin est la bonne amie, toujours de bonne humeur qui sait être sérieuse pour réaliser son travail. C’est ce contraste entre sa joie de vivre et son détachement dans le meurtre qui la rend si terrifiante. Qui, de sain d’esprit, ne trouverait pas effrayant une jeune femme égorger par-derrière quelqu’un avant de faire un grand

sourire et de se mettre à raconter une histoire qu’elle tire de son imagination. En dehors de ce petit problème, elle reste une membre fidèle du CP, elle ne dirait pas qu’elle aime tuer, mais cela ne la dérange absolument pas. Elle ne remet pas en cause ses méthodes ou ses supérieurs. Elle avance simplement, sans crainte pour sa vie, ah ça ! On peut le dire, Grin n’a peur de rien : il faudrait craindre pour quelque chose et elle ne craint même pas de perdre sa propre vie !

Et il arrive que ce sourire… craque, que même si elle se pince très fort les joues, qu’elle les tire vers le haut, le sourire disparaît et le masque de Grin disparaît pour laisser apparaître la véritable Nashira.
Nashira… Nashira a été à une époque une enfant joyeuse, heureuse qui aimait faire des blagues… Mais c’était avant, même si elle peut l’être encore, mais il faudrait passer au-delà du masque de Grin pour la voir, elle n’est pas aussi exubérante… C’est même tout l’inverse… Elle est beaucoup plus sombre, terrorisée par le monde extérieur et tout cela… Elle tremble, elle est traumatisée… Tout ce qu’elle est au fond, c’est une petite fille terrorisée qui ne sait plus quoi faire ou qui être. Elle a beaucoup souffert de son entraînement et du départ de son île. Nashira, si elle-même n’a plus de compassion ou aucun intérêt pour la vie, elle n’est pas toujours si éloignée de Grin après toute, essaie d’être toujours gentille avec tout le monde et de masquer ses pensées, mais elle est très émotive et se décourage très facilement.

Qu’importe le masque ou non, Nashira fait très souvent des cauchemars et se réveille souvent en sueur, elle ne hurle jamais de terreur, mais ses rêves sont souvent agités. Non pas de ses meurtres, mais bien de cet entraînement qu’elle a subit durant des années.

An 1607 : Naissance

Elle est née sur l’île isolée de Carcinomia, au sein d’une secte. Née au milieu d’une grande famille relativement pauvre. Elle avait des grands frères et des grandes sœurs, des plus petits qu’elle aussi. Elle est née durant la nuit, et comme tous ses frères et sœur elle portera le nom d’une étoile. On disait que la famille Izar venait d’un descendant d’être des étoiles et qu’ils les avaient étudiés tant et si bien que c’était sans doute les seuls livres à la maison. Nashira a donc été nommé en l’honneur d’une étoile, son prénom signifie donc « l’étoile porteuse de la bonne nouvelle ». Ironique, n’est-ce pas ?

An 1613 : Les derniers jeux

« Tritriiii ! »

Elle attrapa les joues de son ami, pour lui tirer et faire naître une grimace sur son visage. Elle sait son statut, mais elle s’en moque totalement et le traite comme tous les autres enfants d’ailleurs. Elle s’amusait, lui faisant faire les plus belles grimaces avant de s’élancer entre les rochers de leur coin de l’île. Elle avait toujours grimpé partout, comme pour toucher le soleil, le ciel et la nuit. Elle se déplaçait vivement entre les rochers, lançant parfois quelques graviers à son ami pour l’encourager et le taquiner.

Elle percuta un homme au manteau brun qui posa son regard sur elle sans rien dire pendant quelques secondes, la sondant pendant quelques instants avant de prendre son bras.

« Vous me faites mal ! Lâchez-moi ! »

Elle lui donna un grand coup de pied dans le tibia pour lui faire lâcher prise. Mais elle avait six ans et c’était un adulte. Il ne la lâcha pas et l’entraîna entre les rochers, sa poigne se resserrant davantage sur le bras maigre. Elle n’apprendra plus tard que le maître de la secte l’avait vendu à cause de sa mauvaise influence sur son ami. L’homme au manteau brun l’avait jeté sans ménagement sur le bateau puis l’avait poussé dans la cale pour qu’elle ne tente pas de fuir en nageant.

An 1620 : De la sueur et du sang.

Elle jeta à terre son adversaire. Sept ans qu’elle avait rejoint les futurs rangs de Cipher Pol. Sept ans à travailler, devenir une arme, à subir des défaites et avoir des victoires. Les cicatrices de son corps lui prouvent qu’elle n’arrête pas de progresser malgré des échecs. C’était dur, entre les cours pour apprendre son rôle et savoir se fondre quel que soit le décor dans lequel elle devra évoluer. Chaque jour apporte son nouveau lot de douleur, de sang et d’apprentissage. Nashira a toujours… fait son possible pour garder son sourire. Elle a toujours gardé ce grand sourire et sa bonne humeur. C’est bien de là que lui est venu son nom de code Grin. Elle sourit, encore et toujours comme pour se protéger du mal autour d’elle et dispenser un peu de joie de vivre. Au milieu de ses camarades Nashira a grandi, vendue par ses parents au recruteur, très rapidement elle a bien compris qu’elle devait porter un masque pour survivre… Et pourtant, même dans les ténèbres, elle eut la possibilité de trouver un peu de réconfort au près de Maïko, comme elle, une jeune aspirante, si l’on peut dire, aux rangs du CP9. Les rêves d’enfants se construisent face à la réalité qu’ils connaissent… n’est-ce pas ?

An 1621 : Que coule le sang

Il y a des moments dans la vie d’une jeune femme qui marque. Cela peut-être l’apparition des premières règles, ou le jour où elle a versé son premier sang. Quatorze ans… et elle était sur sa première mission. Déjà, le masque de Grin était beaucoup plus présent que celui de Nashira, recroquevillée au fond d’elle-même. Elle devait paraître forte, souriante, ne pas laisser paraître la moindre faiblesse. On lui avait déjà arraché la moindre considération à la vie humaine, alors quand on lui demanda d’exécuter une famille entière, elle le fit sans aucune hésitation. Elle les tua tous, vite et bien. Pourquoi hésiter ? Il n’y avait aucune raison de le faire. Alors elle laissa derrière elle seize corps. Elle n’avait pas à tuer simplement la famille, mais aussi éradiquer le moindre témoin. Quelle importance ? Ce n’était que quelques serviteurs et personne ne saura jamais que c’était elle. À part ses supérieurs qui furent tout à fait satisfaits de sa performance. Meïko avait également fait des merveilles. Elles furent envoyées dans le CP4 au vu de leurs capacité

An 1623 : Perdre la… les ? Mains ?

Même lorsqu’on est un parfait assassin, il arrive des accidents, des pièges qu’on a pas prévus ou des accidents. Et parfois des adversaires un peu trop fort pour soi… C’est ce qu’il est arrivé à Grin, elle a dû traquer un ancien agent du CP et elle l’a tué, mais au prix de ses deux mains. Pas qu’il lui eut coupé, non, mais disons qu’il lui a tellement abîmé qu’elle ne pouvait plus s’en servir. Alors le CP 4 ne voulant pas perdre une aussi bonne agente, lui a remplacé ses mains de chaires par deux mains en métal aussi efficace et délicates que ses véritables mains. Ce fut Meïko qui lui offrit ses premiers gants, ne supportant plus les regards sur les mains de son amie. Cela attrista réellement Grin qui fit la tête pendant quelques jours, puis elle finit par s’y habituer et ne plus remarquer les regards et ignorer les remarques.

An 1624 : Le masque se fissure

Pourquoi elle n’arrivait pas à sourire ? Pourquoi ses joues ne voulaient pas suivre ses volontés ?! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Elle se regardait dans la glace et elle leva ses mains pour se pincer les joues, essayer de former un sourire habituel sur son visage. Pourquoi ses joues ne voulaient plus fonctionner ? Elle se regardait dans le miroir en tirant sur sa peau, ses doigts de métal meurtrissant sa chaire.

« Souris ! Souris ! Souris Nashira ! Souris ! »

Elle se le chuchotait, mais c’était bien des larmes qui se mirent à rouler sur son visage. Ses jambes se dérobèrent sous elle et elle se mordit les lèvres pour étouffer les sanglots qui jaillissaient de son cœur. Ne pas se faire entendre… ne pas se faire entendre. Son masque s’effriter entre ses doigts alors que les larmes roulaient de plus en plus vite sur sa peau et qu’elle étouffait ses sanglots. Elle aurait aimé que le masque de Grinn reste plaquée sur son visage, mais il n’était que poudre aux yeux maintenant.

« Reviens… reviens s’il te plaît… »

Dans sa tête, les images de ses entraînements vinrent la hanter alors qu’elle se mit à se balancer d’avant en arrière. On frappa à sa porte.

« Grin ? Grin ? Est-ce que tu es là ? On t’attend pour l’entraînement ! »

Nashira ne répondit rien, recroquevillée sur elle-même. Meïko frappa plus fort à la porte.

« Grin ! Réponds qu’est-ce qu’il se passe ! »

Nashira inspira profondément et lorsqu’elle parla sa voix ne trembla pas du tout :

« Rien, j’ai juste mes règles ! Laisse-moi quelques instants je serais prête. »

Nashira plongea ses mains dans l’eau fraîche pour s’éclabousser le visage. Son regard se posa à nouveau sur son miroir et posa ses index sur ses joues pour tirer son sourire, elle remit son masque de Grin, carra ses épaules, brossa son uniforme et sortit de sa chambre.

An 1626 : L’éternel silence de la mer

Meïko avait trahi, elle ne savait pas réellement pourquoi, les révolutionnaires lui avaient retourné le cerveau pendant une infiltration. Elle en avait parlé sous le sceau du secret à Nashira, mais celle-ci en avait averti ses supérieurs qui avaient donné un ordre très simple : aucun élément ne doit trahir. Alors Nashira avait dit qu’elle s’en occuperait… Elle lui avait donné rendez-vous sur la falaise avant de maîtriser pour la noyer dans la mer. Elle avait attendu une vingtaine de minutes en la maintenant sous l’eau, pour être sûre qu’elle soit bien morte. Elle lui offrit malgré tout une caresse sur les cheveux. Elles avaient été amies après tout. L’affaire sera classée sans suite : elle n’avait pas eu le temps de fuir. Elle n’avait fait qu’évoquer que la justice de la Marine n’était sans doute pas ce qu’il y avait de mieux.

An 1627 : Auprès des Dragons Célestes

Puisque que Nashira, ou l’Agent Grinn, avait aucun scrupule, tuait sur demande sans faire de chichi et nettoyait derrière elle… elle obtient une promotion. De la quatrième cellule du CP, elle passa à la Septième. Pour cela, elle subit à nouveau plusieurs entraînements violents et également de longs entraînements théoriques pour maîtriser les lignées et toute l’étiquette des dragons. Tout. Elle devait tout maîtriser. Alors, à nouveau, elle fit ce qu’on lui demandait, jusqu’à paraître une jeune fille tout à fait classique de très bonne famille. Elle espérait juste qu’un Dragon Céleste ne vienne pas à la réclamer elle.

An 1628 : Regardons l’avenir

Elle avait déjà effectué plusieurs missions pour les Dragons sans aucun problème. Maintenant, elle avait juste à faire de son mieux pour réussir à faire partie du CP9. Il ne lui restait plus qu’à prouver sa valeur après tout.