En mer
Kage Berg
Je suis heureux de voyager, bien que je sois un peu jaloux des trois mouettes que j'observe qui le font gratuitement et qui sont tranquillement assises sur la proue du navire, une place de choix pour observer ce qu'il se passe. Voyager c'est une chose nouvelle pour moi qui n'avait jamais quitté l'île d'Amerzone et sincèrement j'ai plutôt tendance à regarder devant moi, mon avenir, plutôt qu'à regarder ce que j'ai laissé derrière, mon passé. Ça fait deux semaines que je suis sur ce bateau de pêcheurs car, grâce au pouvoir de l'argent, je l'ai privatisé pour aller sur une île qui m'intéresse : La Nouvelle Ohara. Il paraît que sur cette île il y a la plus grande bibliothèque des Blues et j'espère y trouver des cartes et des conseils de navigation car l'île que je souhaite atteindre se situe sur Grand Line. Pourquoi ? Je ne peux pas le révéler, on m'a apprit que dévoiler ses rêves c'est risquer de les perdre, alors je reste silencieux à ce sujet. Pour l'instant notre voyage se passe sans encombres, on a réussi à quitter South Blue pour arriver sur West Blue et sur ce petit bateau il n'y a pas grand chose à faire. Grâce à Lionel, le capitaine, j'ai appris plusieurs choses à ce sujet. Par exemple, ce bateau a une coque en bois d'une trentaine de mètres de long, avec un grand mât où est attachée une grande voile car le vent est notre carburant. Au milieu, sur le pont, il y a la grande cabine du capitaine dont une petite porte mène derrière dans une petite cuisine. Le confort est sommaire et nous dormons dans la cale du bateau, ce lieu, comme un sous-sol, où sont entreposées les réserves de nourriture, d'eau et tout les outils d'un pêcheur : filets, cordes... Le plus dur a assimiler furent les termes bâbord et tribord, ce sont la gauche et la droite, et pour éviter de les confondre j'ai remarqué que dans le mot tribord il y a quasiment les lettres du mot droite. Depuis ce jour je ne me suis plus trompé.
Lionel et moi sommes seuls sur ce petit bateau, il a laissé ses deux employés prendre des vacances pour je ne sais quelle raison. Peut-être qu'il ne veux pas partager la somme que nous avons convenue pour faire ce détour, bien que j'ai du payer la moitié au départ, elle s'élève tout de même à un demi million de berrys. Je l'ai beaucoup observé en deux semaines, mais je n'ai quasiment rien mis en pratique, c'est tout juste s'il m'a laissé hisser la voile ou tenir le gouvernail, il se démène pour tout faire. C'est pour cette raison, voyant sa fatigue s'accumuler de jour en jour, que j'ai décidé de lui concocter une petite surprise, ce soir je vais cuisiner pour lui faire plaisir.
De mémoire je suis plutôt une catastrophe ambulante en ce qui concerne la cuisine, avec une seule bouchée je réussissait à rendre malade mon père, alors je vais me limiter à seulement cinq ingrédients. En ouvrant le frigo je me sens très inspiré de ce que je vois, je pars donc sur une valeur sûre, des pâtes fraiches. J'y ajoute des anchois, du chocolat, de la moutarde et... Y'a un truc au fond du frigo qui a une odeur forte, une odeur qui m'appelle dans mon imagination en me disant : "Moi j'existe ! Je suis là ! Caché derrière les autres ! Ne me laissez pas dans l'oubli !". Alors, tel un serpent, mon bras évite les autres aliments et je réussis à attraper... Ce roquefort entamé, oublié, qui appelait au secours. Je me dis alors, autant préparer une grande quantité comme ça, demain, Lionel aura un peu moins de travail à faire. Je met tout à cuire dans une casserole et un quart d'heure plus tard ça m'a l'air prêt. Serein, je me permet de rajouter du sel, du poivre et du piment, histoire d'assaisonner. Assaisonner c'est important, je crois.
Lionel est un piètre menteur. Je ne prétend pas connaître toutes les expressions faciales des gens et leur significations, mais quand on me dit que mon plat est bon avec un sourire crispé et les yeux criant de désespoir, même s'il s'est resservi et a fini son assiette, il m'a menti, il n'a pas aimé mon plat. Tant pis, je mangerai les restes seul. Je croyais aussi que le but d'un garde corps d'un navire, c'était justement d'éviter de tomber à l'eau, mais le pêcheur m'a encore menti. Soi-disant qu'il voulait se baigner, mais il voulait plutôt gerber ses entrailles dans la mer incognito pour éviter de faire du ménage ou de me dire sincèrement que mon plat est dégueulasse. Après tout je suis son client et avec ce voyage il aura un bon petit pactole, alors peut-être qu'il veut éviter de rompre notre relation de confiance. Du coup par sécurité je lui ai jeté une bouée attachée à une corde, qu'il se baigne s'il veut, pendant ce temps ce sera moi le capitaine.
Ça doit bien faire trois bonnes heures que je tiens le gouvernail, il fait nuit noire en plus d'y avoir du brouillard et je me demande si l'autre est encore vivant dans sa bouée où s'il s'est endormi. Moi aussi je commence à fatiguer et dès que ma tête commence à tomber, je la relève par réflexe mais je sens que je vais céder. Je finis donc par m'affaler sur le gouvernail et sans m'en rendre compte je quitte la bonne direction que m'indiquait la boussole. Soudain j'entends un cri d'homme qui me réveille instantanément, un cri signifiant le danger imminent. Le temps que mon cerveau se demande combien de temps ça fait que je me suis endormi, d'où vient le cri et pourquoi... C'est l'accident ! Notre bateau en a percuté un autre, qui lui, s'est fait percuter par celui qui le suivait. Je sors de la cabine et effectivement, moi qui me pensait seul à naviguer dans cette nuit opaque, j'ai croisé la route de deux grands navires. Je vois que Lionel est en train de tirer sur sa corde pour se rapprocher et remonter sur son bateau, mais je vois surtout des torches qui s'allument sur le pont du navire percuté. Une puissante voix crie alors :
- Eh vous ! Vous allez pas vous en tirer comme ça ! On va faire un constat sur l'île de Kage Berg ! Suivez nous !
Heureusement, ça n'a pas l'air de pirates mais ce contretemps a l'air de bien les énerver. De plus, on a perdu deux bonnes heures à trouver plusieurs cordes, qui étaient éparpillées sur les trois bateaux, qu'il a fallu nouer ensemble pour avoir suffisamment de longueur afin de nous attacher à eux pour nous obliger à les suivre. Je voyais bien que ça embêtait Lionel de devoir faire une escale sur une île qui n'était pas prévue mais je l'ai rassuré sur le fait que je paierais sans problème ce léger contretemps ainsi que les potentiels dégâts. Il m'a dit aussi que ce serait une bonne idée pour faire le plein de vivres ainsi que le tri dans le frigo, car étant intolérant au lactose, il ne pensait pas qu'il restait du fromage que ses employés consomment.
Lionel et moi sommes seuls sur ce petit bateau, il a laissé ses deux employés prendre des vacances pour je ne sais quelle raison. Peut-être qu'il ne veux pas partager la somme que nous avons convenue pour faire ce détour, bien que j'ai du payer la moitié au départ, elle s'élève tout de même à un demi million de berrys. Je l'ai beaucoup observé en deux semaines, mais je n'ai quasiment rien mis en pratique, c'est tout juste s'il m'a laissé hisser la voile ou tenir le gouvernail, il se démène pour tout faire. C'est pour cette raison, voyant sa fatigue s'accumuler de jour en jour, que j'ai décidé de lui concocter une petite surprise, ce soir je vais cuisiner pour lui faire plaisir.
De mémoire je suis plutôt une catastrophe ambulante en ce qui concerne la cuisine, avec une seule bouchée je réussissait à rendre malade mon père, alors je vais me limiter à seulement cinq ingrédients. En ouvrant le frigo je me sens très inspiré de ce que je vois, je pars donc sur une valeur sûre, des pâtes fraiches. J'y ajoute des anchois, du chocolat, de la moutarde et... Y'a un truc au fond du frigo qui a une odeur forte, une odeur qui m'appelle dans mon imagination en me disant : "Moi j'existe ! Je suis là ! Caché derrière les autres ! Ne me laissez pas dans l'oubli !". Alors, tel un serpent, mon bras évite les autres aliments et je réussis à attraper... Ce roquefort entamé, oublié, qui appelait au secours. Je me dis alors, autant préparer une grande quantité comme ça, demain, Lionel aura un peu moins de travail à faire. Je met tout à cuire dans une casserole et un quart d'heure plus tard ça m'a l'air prêt. Serein, je me permet de rajouter du sel, du poivre et du piment, histoire d'assaisonner. Assaisonner c'est important, je crois.
Lionel est un piètre menteur. Je ne prétend pas connaître toutes les expressions faciales des gens et leur significations, mais quand on me dit que mon plat est bon avec un sourire crispé et les yeux criant de désespoir, même s'il s'est resservi et a fini son assiette, il m'a menti, il n'a pas aimé mon plat. Tant pis, je mangerai les restes seul. Je croyais aussi que le but d'un garde corps d'un navire, c'était justement d'éviter de tomber à l'eau, mais le pêcheur m'a encore menti. Soi-disant qu'il voulait se baigner, mais il voulait plutôt gerber ses entrailles dans la mer incognito pour éviter de faire du ménage ou de me dire sincèrement que mon plat est dégueulasse. Après tout je suis son client et avec ce voyage il aura un bon petit pactole, alors peut-être qu'il veut éviter de rompre notre relation de confiance. Du coup par sécurité je lui ai jeté une bouée attachée à une corde, qu'il se baigne s'il veut, pendant ce temps ce sera moi le capitaine.
Ça doit bien faire trois bonnes heures que je tiens le gouvernail, il fait nuit noire en plus d'y avoir du brouillard et je me demande si l'autre est encore vivant dans sa bouée où s'il s'est endormi. Moi aussi je commence à fatiguer et dès que ma tête commence à tomber, je la relève par réflexe mais je sens que je vais céder. Je finis donc par m'affaler sur le gouvernail et sans m'en rendre compte je quitte la bonne direction que m'indiquait la boussole. Soudain j'entends un cri d'homme qui me réveille instantanément, un cri signifiant le danger imminent. Le temps que mon cerveau se demande combien de temps ça fait que je me suis endormi, d'où vient le cri et pourquoi... C'est l'accident ! Notre bateau en a percuté un autre, qui lui, s'est fait percuter par celui qui le suivait. Je sors de la cabine et effectivement, moi qui me pensait seul à naviguer dans cette nuit opaque, j'ai croisé la route de deux grands navires. Je vois que Lionel est en train de tirer sur sa corde pour se rapprocher et remonter sur son bateau, mais je vois surtout des torches qui s'allument sur le pont du navire percuté. Une puissante voix crie alors :
- Eh vous ! Vous allez pas vous en tirer comme ça ! On va faire un constat sur l'île de Kage Berg ! Suivez nous !
Heureusement, ça n'a pas l'air de pirates mais ce contretemps a l'air de bien les énerver. De plus, on a perdu deux bonnes heures à trouver plusieurs cordes, qui étaient éparpillées sur les trois bateaux, qu'il a fallu nouer ensemble pour avoir suffisamment de longueur afin de nous attacher à eux pour nous obliger à les suivre. Je voyais bien que ça embêtait Lionel de devoir faire une escale sur une île qui n'était pas prévue mais je l'ai rassuré sur le fait que je paierais sans problème ce léger contretemps ainsi que les potentiels dégâts. Il m'a dit aussi que ce serait une bonne idée pour faire le plein de vivres ainsi que le tri dans le frigo, car étant intolérant au lactose, il ne pensait pas qu'il restait du fromage que ses employés consomment.
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Kage Berg
L'île de Kage Berg n'était qu'à deux jours de navigation, et une fois sur la terre ferme, quand j'ai voulu aller voir un responsable du navire pour constater les dégâts, on m'a confondu avec un de leurs matelots en me mettant une lourde caisse dans les bras. Ils avaient l'air pressés d'acheminer cela et je n'ai pas pu les informer à l'écrit que je n'étais pas des leurs car j'ai laissé mon sac, dont mes carnets et stylos, et ma mallette remplie de fric sur le bateau de Lionel. Pour ne pas les contrarier j'ai donc suivi les autres et on a marché jusqu'au point de rendez-vous avant de faire demi-tour et répéter cela jusqu'à ce que la cargaison soit entièrement livrée. J'ignorais ce qui se préparait sur cette île, ça avait l'air d'être un gros évènement mais j'ignorais surtout, à ce moment-là, que j'allais être entraîné par l'ambiance ainsi que ma curiosité et que j'allais rester ici plusieurs jours.