La Génération Wok

Cela fait déjà plusieurs jours que le navire sur lequel Aydan se trouve baigne dans une baie voisine à l'île d'Endaur, surveillant avec soin les mouvements chirurgicaux de la Marine. Recruté depuis seulement un an au sein de l'armée révolutionnaire après un sauvetage de Niklas Aldo sur les archipels de Shabondy, l'ange noir s'est vu durant de nombreux mois rééduqué psychologiquement et physiquement par son mentor et désormais ami, depuis que les Dragons Célestes l'ont réduit à l'état de larve durant de longues années. N'ayant plus aucun goût pour la vie, le lunarian mit beaucoup de temps avant de s'en remettre et d'accepter une aide extérieure.

Naturellement, il accepta de rejoindre l'AR afin d'apporter au maximum son aide aux opprimés afin de les libérer du monstre souhaitant faire d'eux ses esclaves. Mais il ne se sentait pas réellement à sa place, lui qui venait de passer plus d'un an à réapprendre qui il est réellement. Est-il légitime de se trouver parmi toutes ces braves personnes dédiant leur vie à un combat plus qu'honorable ? Les questions ne cessent de venir le perturber. Et c'est normal pour une première mission officielle.

Comme à son habitude, lorsque Niklas le cherchait pour qu'ils s'entraînent ensemble, Aydan aimait prendre de la hauteur afin d'être seul. Pour respirer. Décharger ses émotions. Se rendre compte qu'il est bel et bien en vie. Percher alors sur le plus haut mat du navire sur lequel l'unité se trouve, l'ange guette l'horizon sans but réel ; profitant simplement de la brise marine comme de la vue lui offrant un panorama exceptionnel sur l'île forestière.

Il avait déjà eu vent de l'objectif de mission et c'est d'ailleurs pour ça que, bien avant que l'Amiral Kalbar ne vienne faire son grand discours, il s'était isolé là-haut. Afin de se concentrer sur sa première tâche en tant que révolutionnaire ; saboter le bourreau. Puis, lorsque ce dernier termina, l'ange descendit d'un battement d'aile afin de rejoindre les autres, troquant sa mine stressée par la jovialité habituelle qui l'habite désormais. C'est alors qu'un dénommé Hyru vint à lui, son futur compagnon de mission.

- Enchanté Hyru. Moi c'est Aydan ! Un nouveau ? Et bien bienvenue chez les libérateurs de ce monde ! Hahaha ! dit-il se grattant légèrement l'arrière de la tête par son bras droit, tout en rigolant gaillardement. Je dois t'avouer que c'est ma première mission en tant que membre de l'armée. Après avoir passé un an à m'entraîner avec mon mentor Niklas Aldo, me voilà prêt à voler de mes propres ailes hahaha !

Petite blague d'ange. Ça fait pas de mal pour détendre l'atmosphère. Il attacha alors son katana dans son dos avant de fixer son nouvel acolyte.

- T'es prêt à y aller ?

Aydan lâcha un rire charmé.

- Hahaha alors non je ne peux malheureusement pas voler. Mes ancêtres le pouvaient ... dit-il regardant fièrement le ciel durant quelques secondes. Grâce à Niklas Aldo, ayant accès à l'histoire du monde, il avait pu en savoir plus sur la race à laquelle il appartient. Les anges et les lunarians. Et en ce qui concerne la seconde, leur mythologie avait pu toucher au plus profond le jeune ailé ainsi que sa cause de la justice pure et dure. C'est sans doute ma plus grande honte je t'avoue haha Mais je peux planer quelques secondes du moins. C'est déjà ça ... Fini t-il par terminer légèrement déçu de lui-même.

Cependant, il n'était pas là pour se morfondre sur lui-même. Aydan n'avait peut-être pas la faculté de voler sur de longues distances pour se sentir véritablement libre, mais il avait hériter d'une faculté bien particulier de son clan paternel qu'il était fier de montrer.

- En tout cas regarde ! Il pointe de son pouce sa nuque et là, entre ses deux ailes vient à apparaître une flamme brûlante comme le soleil. Jadis, les Lunarians possédaient cette flamme continuellement dans leur dos ce qui les rendaient invulnérables. Ils étaient un peu la race la plus proche des dieux il y a de ça plusieurs centaines d'années. Aujourd'hui je n'ai peut-être toutes les facultés qui faisaient d'eux ces êtres si particulier, mais je suis fier d'avoir ce sang qui coule dans mes veines. C'est en parti pour ça que je fais parti de cette armée. Parce qu'importe à quelle race nous appartenons, nous avons tous droit à une vie équitable et juste !

Et même si ses yeux ne s'embrasaient pas physiquement, Hyru pouvait alors voir la volonté de fer qui habitait le jeune Aydan. Il en a fait du chemin. Et en ce jour, il est heureux d'être le jeune homme qu'il est devenu. Après avoir traverser l'enfer, il veut faire de ce mon un paradis pour tous.

- Mais tu ne connais vraiment pas Niklas ? Hm ... Ca me surprend pour un révolutionnaire. Mais si tu dis que tu es vraiment nouveau, c'est que tu n'y es vraiment pas depuis longtemps. Et bien ... Comment te le décrire ... ? C'est un peu comme le numéro deux de notre armée ! Un télépathe de génie et un membre du conseil des Dragons, le haut conseil de notre organisation !

Et dans son élan d'excitation rien qu'au fait de citer son mentor, Aydan embarque aux côtés d'Hyru, d'Hiyan Saulo et des quelques autres soldats à bord d'un voilier afin de se mettre en route. Il était temps de se mettre en route.

A bord du navire, la tension était palpable. Si à l'approche de la côté, au moment de donner le mot de passe, les gardes de la marine démasquaient l'équipage d'infiltré, alors le retour en arrière allait se montrer compliqué. Un voilier face à des cuirassés pouvant les prendre en chasse aisément ? Ils seraient mort à coup sûr. Tous habillés par des uniformes de parfaits civils transportant des biens nécessaires à l'armée du gouvernement, le petit groupe, après un moment de stress commun réussit à passer le contrôle, donnant le bon code aux gardes. Le navire entra alors dans le port de l'île, à côté du quel, quelques centaines de mètres plus loin, "L'Etoile de la Mort" se dresse. Le navire est si grand que même par dessus les bâtiments habillant le port, Aydan pouvait apercevoir les hauts mats du navire de guerre. Une certaine inquiétude gagna son cœur mais très vite, cette dernière se transforma en un certain réconfort, lui faisant prendre conscience qu'il était dans le camp du bien. En détruisant cette atrocité, c'est une partie du monde qui ne sera plus inquiétée.

Hyru n'ayant jamais entendu parler de Niklas Aldo, se montrait alors intéressé pour un jour, pouvoir le rencontrer. Aydan lui sourit précieusement, car pour lui, cet homme était son sauveur et un modèle dans sa nouvelle éducation de vie. Si un jour, il peut le lui faire rencontrer, ce serait par le plus grand des plaisirs. Pour l'heure, leur discussion du se finir précocement lorsque Hiyan commença l'amarrage du navire sur la côte de l'île forestière. Désormais, il fallait être attentif au moindre geste qu'ils faisaient afin de ne pas se faire repérer. Par des pas légers et assurés, Hiyan, accompagné de ses hommes, prit les devants afin d'ouvrir la marche, de manière à ce qu'aucune faute de la part de personne moins expérimentée ne soit faite.

Très vite, proche du hangar principal se trouvant à quai sur les abords de la forêt peuplant la terre de l'île, le petit groupe tenta d'infiltrer ce dernier par l'entrée se situant à l'arrière. D'après les renseignements qu'ils avaient pu avoir, cette entrée était la moins utiliser par les soldats, préférant passer par l'immense entrée de devant, servant aussi d'amarrage aux cuirassés. Passant donc par l'arrière, le petit groupe de révolutionnaire se presse d'arriver dans les couloirs du hangar géant face à laquelle l'Etoile de la Mort trempe dans une mer calme et insouciante. Mais comment faire pour s'infiltrer à l'intérieur ? C'est alors qu'Aydan, aperçu quelque chose de très intéressant.

Cachés derrière d'immenses caisses afin d'observer ce qu'il se passe au sein du hangar et le jeune ailé se rend compte que de nombreuses caisses comme celles derrière lesquelles ils se trouvent se font remonter à bord du navire destructeur. Munitions, armes, ravitaillement pour les soldats et autres vivres se trouvent à l'intérieur de ces caissons. Une idée apparut alors dans l'esprit du jeune révolutionnaire.

- Et si on montait à l'intérieur de ces caisses ? Ils nous emmèneraient à l'intérieur sans s'en rendre compte et dès qu'on serait déposé à bon port, on pourra se mettre en action.

Hiyane Saulo ne dit pas un mot, réfléchissant à la possible efficacité de cette idée. Et après un court instant, il se convint que c'était la meilleure solution. Alors, se mettant deux par deux à l'intérieur de plusieurs caisses, Aydan faisait signe à Hyru de le rejoindre. Il faisait sombre et trop pressé pour regarder dans quel type de chargement ils étaient cachés, Aydan plia au maximum des ailes pour rentrer entièrement dans le caisson, avant d'entendre deux gardes les charger avec beaucoup de mal sur un chariot. Seule une odeur quelque peu dérangeante les gagnait.

Ne disant pas un mot, c'est au bout de nombreuses minutes que l'ange commence à se demander sur quoi il peut bien être assis. Sensé déjà être arrivé à bord de l'Etoile de la Mort, il aperçoit sous ses pieds des peaux de bananes et d'autres déchets alimentaires. C'était donc pour ça l'odeur ! Quand d'un seul coup, les soldats balancent la caisse à l'intérieur de laquelle les comparses se trouvent depuis une petite colline, descendant au fin fond de la forêt d'Endaur. Venant alors se briser en mille morceaux sur un rocher aussi grand qu'une maison, Aydan se voit projeter quelques mètres plus loin, roulant boulant dans les détritus.

Se relevant avec pénibilités, l'Ange Noir constate un désastre et une injustice totale.

- M-Mais ... On est ... Dans une décharge à ciel ouvert ?

Fautif. Aydan se sentait fautif. Un certain malaise gagnait son corps à l'issue du fiasco qu'était devenue son idée d'infiltration. Lui pensait bien faire, se voyait désormais lui et son unité jetés en pleine forêt au milieu d'un tas d'ordures servant de décharge naturelle à la marine. En plus de s'auto-saboter, les voilà alors dans un enfer écologique se prêtant pour le jeune ange, au même jeu que la traite raciale que le gouvernement impose au monde. Peu importe, ils devaient trouver une solution pour sortir de ce dépôt d'ordures; Aydan doit trouver une solution pour les sortir de là. Parce que se sentant responsable du quasi-échec de la mission, l'ascendant lunarian commence à observer tout autour de lui en constatant un stress grimpant dans son organisme. La boule au ventre commence à le ronger quand soudain, il se rend compte que Hyane et les autres ne semblent pas plus perturbés que ça ; effarés, parce qui les entoure.

Il fallait dire que cette image les répugnait tous. Non pas parce que l'odeur était quasi insoutenable, mêlant l'odeur de brûlé, de détritus, de déchets pourris, mais bel et bien parce qu'en tant que révolutionnaire, leur devoir est de libérer le monde de l'injustice. Et face à une menace naturelle pour les animaux de la région, ils se doivent de trouver un moyen de régler cela. C'est lorsque le capitaine Hyane d'approche d'une barbaque encore fumante, qu'il demande à tous de le rejoindre. Le feu semble avoir été éteint il y a peu de temps et l'odeur de la viande encore chaude pénètre les narines d'Aydan, commençant à lui faire ressentir la faim.

Tout d'un coup, alors qu'ils se retrouvent tous autour du morceau encore fumant, le capitaine a la bonne idée de toucher ce dernier, déplaçant alors un large filet sous leurs pieds afin de les emprisonner à l'intérieur. La toile se refermant sur eux, les emporte dans les airs, suspendus à un arbre centenaire, impossible à faire céder. D'un seul coup, de petits êtres velus commencèrent à sortir des buissons environnants avant de menacer les nouveaux prisonniers de leurs armes de fortunes. Si tous se montraient sur la défensive vis-à-vis des assaillants, Aydan ne pouvait s'empêcher de penser que cette situation allait aggraver encore plus son cas. De son idée d'infiltration, les voilà jetés en pleine forêt avant d'être la cible des habitants de cette dernière. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout.

Et à dos à lui, situé entre ses deux ailes, Hyru tente tant bien que mal de se défaire des liens que les unis. Sans résultat, énervant même encore plus leurs hôtes. Alors menacé par les lances, Hyru se met à rire et soudainement, les assaillants se mirent tous à chanter.

- Qu'est-ce que .. ? se questionna subitement Aydan. Le rire du mink les a fait réagir. Est-ce parce qu'ils sont de la même race ? Ou ont-ils pris ça pour un moyen de communication ? L'ange, collé au filet, s'adresse directement à son nouveau frère d'arme. Vas-y Hyru, recommence ! Ils doivent prendre ça comme un moyen de communiquer. Essaye d'y aller plus chaleureusement, qu'ils comprennent qu'on est avec eux. Ils nous libérerons peut-être.

Son acolyte s'exécuta alors et après de longues secondes à faire semblant de rire, la magie opéra. L'un des poilus présent au sol, semblant être le chef de ce petit groupe fit signe à l'un des siens de couper la corde, laissant le groupe de révolutionnaire s'abattre sur le col jonché de détritus.

Étant le dernier à se relever, Aydan vient alors d'étendre ses ailes pour s'étirer. Rester coincer autant de temps dans un espace si restreint lui rappelait de mauvais souvenir de son passé d'esclave céleste et n'aimait pas la sensation à savoir ses ailes recroquevillées sur elles-mêmes. Mais lorsque les deux bras plumés de l'ange se déployèrent, les mini-poilus reprirent subitement leurs armes mettant en garde l'ange, apeurés de l'être qu'il incarnait. C'est alors que deux gardes de la marine, en reconnaissance dans les environs apparurent sur le sommet de la colline.

- Regarde ! C'est encore cette tribu à la noix ! Ils fouillent nos poubelles ! Hahaha !
- Tiens ... C'est qui avec eux ?

Voyant alors l'un des soldats se questionnant sur l'origine d'Aydan et de son groupe, tout en constatant qu'ils étaient bien les responsables de cet enfer industriel, l'Ange vit son sang ne faire qu'un tour. Les pieds encrés au sol, il se jeta en direction du premier garde lui envoyant plusieurs de ses plumes d'un battement d'ailes, venant se planter dans ses membres sans le blesser mortellement. D'une pirouette agile exécutée en prenant appui sur le crâne du premier, mit hors d'état de nuire, Aydan empoigna son katana et de son fourreau frappe le crâne du second avant de faire tomber les deux en bas de la colline.

- Vite ! Attachons-les et cachons-les à l'abri des regards ! Ou nous serons découverts !

Les créatures, spectateurs de l'intervention d'Aydan, prirent les choses en main constatant que l'ailé et ses compatriotes n'étaient point des ennemis. Mais vers où se dirigent-ils ?

Le temps était compté, il fallait faire vite. S'exécutant à une allure pressée, les dénommés woks y mettent les formes afin d'attacher solidement les deux soldats au préalable rapidement assommés des mains d'Aydan. Les regards des hommes croisèrent celui de poilus, tous étonnés des facultés de l'ange mais la situation faisait déjà bien assez rougir le jeune ailé. Il n'aimait pas être le centre de l'attention, déjà que son apparence physique était difficile à cacher, alors lorsqu'on le regardait avec insistance, il n'appréciait guère cela. Malheureusement, c'est ainsi qu'il était composé. Prêt à rendre service pour son prochain à n'importe laquelle des situations, tant que cela apporte de la bonté dans le cœur de ces derniers.

Pénétrant l'épaisse forêt aux abords du port, l'équipe de révolutionnaire se retrouve alors en compagnie de leurs nouveaux amis à poils et commence malgré la situation à établir un plan d'action. Hyane le commandant d'opération et chef d'équipe commence à imager l'affaire lorsque tous ensemble, ils arrivent proche d'une tour de contrôle semblant être une tour ravitaillant par ponton le chantier naval. L'idée était donc de s'y rendre pour détruire le système de ravitaillement. Le groupe se scinda alors en deux équipes bien distinctes. La première aura pour but de créer une diversion pendant que la seconde sera chargée du détachement des pontons donnant accès à l'Etoile de la Mort. S'ils coupent le seul moyen de maintenir le vaisseau-amiral, alors cela marquera déjà un très bon début dans leur opération de sabotage.

Acquiesçant à son supérieur, Aydan comprit l'utilité, mais surtout l'importance de la réussite de la mission lui étant confiée. Il souhaita alors bonne chance à tout le monde avant de se tourner vers son nouvel ami.

- Et bien bon courage Hyru, que la force soit avec toi mon ami.

Lui souriant chaleureusement, le garçon aux ailes noires bondit dans les airs avant de retomber plus loin sur la terre ferme, suivit des quelques hommes l'accompagnant. Se rendant jusqu'au commencement des pontons, l'ange se tenait désormais prêt à faire ce pour quoi il était devenu révolutionnaire ; rendre la véritable justice.

Quelques longues minutes suivant le début de leur course, le petit groupe de libérateur arrive face aux pontons gardés par des soldats de la marine. Une évidence à laquelle Aydan s'était préparée en chemin. Et afin de résoudre ce problème, l'ange avait établi un plan en chemin. Accompagné d'un woks, il avait tenté d'établir la conversation. Voyant qu'en compagnie d'Hyru ou de Hyane ils étaient réceptifs, il se dit que tenter de parlementer avec eux devrait ne pas être si compliqué. Toutefois, c'est en voyant le woks partir à l'opposé de l'attachement du ponton qu'Aydan comprit que le plan qu'ils avaient mis en place ensemble n'avait pas été comprit. De base, le wok devait distraire les gardes pour que le sabreur et ses hommes puissent poser les explosifs fabriqués pour l'occasion, sur les maillons en acier rattachant le vaisseau au port.

D'un air dépité, le lunarian souffla de désespoir dans un premier temps. Quand soudain, il se reconcentra avant de lui faire de grands gestes cachés derrière son buisson, lui désignant les gardes se trouvant plus loin à sa droite. Mais à ce moment-là, un garde remarqua le poilu avant de se diriger vers lui.

- Et alors mon petit, qu'est-ce que tu fais ici ? Hey Sandi vient voir ! C'est un de ces wok qu'on a chassé dans la forêt l'autre jour héhé. Cette saleté nous caillassait pendant qu'on était en patrouille ...

Prit d'un vent de panique, Aydan fonda dans sa broussaille pour se dissimuler le mieux qu'il le pouvait. S'il se faisait prendre, alors la mission serait un échec instantanément.

Note: changement de couleur de dialogue pour Aydan, passant en noir.

Les yeux rivés sur son acolyte à poil, le garçon ailé observait attentivement la scène se déroulant face à lui sans avoir la moindre idée de comment intervenir. Sur le point de se faire repérer par les soldats de la Marine présents sur les abords du ponton, Aydan s'était retranché en lisière de forêt afin de dissimulé sa présence aux yeux des autorités en place. Mais s'il comptait sur l'obéissance et le bonne conscience du wok l'accompagnant, il ne se doutait pas une seule seconde que ce dernier aimait particulièrement agir selon ses propres envies. Une décision dans l'ordre d'exécution qui a pour effet de faire pousser des crises de démangeaisons sur l'entièreté du corps de l'Ange. Lui qui ne se pensait déjà pas à la hauteur de prendre en charge une telle mission, le voilà confronté à la pire des responsabilités, celle d'un chef de groupe devant assumer ses ordres et directives.

Mais que faire face à un allié qu'il vient tout juste de rencontrer ? Que faire alors que durant les trois quart de sa vie, les ordres et pas les plus plaisants, lui ont été donnés sous peine de mourir sous les coups de fouets des célestes ? Que faire ... pour lui éviter la mort à son tour !

Voyant l'un des soldats dégainer sa lame, Aydan n'eut pas à réfléchir bien longtemps avant d'agir. D'un appui certain, l'Ange Noir s'éjecte de sa cachette avant d'allumée dans son dos, d'une haine certaine pour l'injustice envers les plus faibles, la flamme héréditaire de ses ancêtres.

- Lâchez-le ! Misérable !

Empoignant son katana, il embrase le fourreau de ce dernier avant de bloquer le fer de l'ennemi souhait trancher son nouvel ami. Les ailes déployées, laissant tomber sur le sol froid de la dictature quelques plumes, l'ailé bat des membres une seule et unique fois provoquant un vent puissant repoussant le second souhaitant apporté son aide à son collègue. D'un coup de pied assuré, le garçon vient alors à propulser le premier assaillant au bord du ponton, le faisant tomber de tout son poids au fon de l'océan venant frapper contre la pierre faisant le port. Quant au second, souhaitant s'échapper pour en avertir ses supérieurs, Aydan vient à battre une nouvelle fois des ailes tout en enflammant ces dernières, éjectant dans le dos du fuyard quelques plumes brûlantes pour le neutraliser.

- Tu n'as rien ?! s'inquiète alors Aydan, posant un genoux à terre pour se mettre au niveau de son ami. à poil. Désolé, je ne suis pas très doué pour prendre les devants dans ce genre de situation. J-J'hésites encore un peu ...

La menace maitrisée, il était temps pour le duo de faire exploser les liens qui unissaient l'étoile de la mort à la terre ferme, lui procurant un approvisionnement sans fin.

- Tu les as ?
- Gilik Gilik Gi.

Regardant son acolyte, Aydan souhaitait s'assurer que ce dernier possédait bien les bâtons de dynamite qu'Hyane leur avait donner. Sans faire monter le suspens, le petit wok sorti de sa besace les rouleaux d'explosifs, avant de les donner à l'ange; l'accompagnant jusqu'au point d'encrage pour les y attacher. Une fois en place, ils tendirent le câble relié au détonateur jusqu'à un rondin de bois derrière lequel se mettre à l'abri avant de se regarder une dernière fois dans les yeux, précédent la mise en feu.

CLIC.
- Tiens, c'est bizarre ...
- Gilik ! Gilik !
- Hein ?!

De ses petites pattes, le wok lui fait remarquer qu'au fond, en pleine mer, un navire semble charger l'étoile de la mort avec une volonté encore jamais vu. Jetant un coup d'œil, Aydan distingue très clairement le navire de la révolution avec à son bord, l'Amiral Kalbar.

- Eeeeeeeeeeeettt meeerde ! dit-il paniqué commençant à appuyer sans vergogne sur le détonateur. Allez je t'en suppliiie ! Explos- !!!

CLIC.CLIC.CLIC.CLIC.CLIC.CLIC.CLIC.










KABOOM !!!!
Dans une explosion des plus puissantes, dont le souffle vient à plier les sabres en bordure de berge, les liens de l'étoile de la mort se brise en mille morceaux avant de sombrer dans l'eau. Désormais, l'Amiral et ses hommes étaient les seuls à pouvoir agir.

Se retournant vers son allié au tempérament explosif, Aydan garde une pensée pour le groupe d'Hyru, espérant qu'eux aussi ont réussi à temps à exécuter leurs tâches.

Désarçonné par l'armure constructive qui l'entourait, le géant des mers gouvernemental se détâche du port, prenant le large minute après minute sans manière de pouvoir revenir en arrière. Ils l'avaient, Aydan avait réussi à faire exploser les arçons. Glorifié par les Woks le rejoignant en lisière de la forêt, le groupe nouvellement formé observe le navire suicidaire de l'Amiral Kalbar se diriger les armes en mains, frontalement au super-navire. Mais était-ce vraiment le plan ? Non. N'ayant aucune connaissance de ce genre de tentative, l'Ange Noir comprit rapidement que l'approche de l'Amiral sur l'Etoile de la Mort était tout sauf anodine. Très vite, le soldat de la révolution comprit le sacrifice à venir.

La garde de son sabre encore en main, Aydan la serra de toutes ses forces, commençant à en trembler de peur. Sans pouvoir agir car il était le responsable de la destruction de la seule structure le reliant au navire impériale, le lunarian se résout à la perte d'alliés, d'amis. Et au moment où le navire chargé de poudre, de l'Amiral Kalbar, l'explosion contre le super-navire vient en éclater en mille morceaux une partie importante à la base de la coque, le faisant propre l'eau immédiatement. Submergé par les émotions, le jeune soldat ne put s'empêcher de lâcher un cri de peine.

- AMIRAAAAAAAAAAAAL ! NOOOOOOON !!!

Coulant sur ses joues, les larmes de la peine viennent à s'échanger contre une haine indescriptible. Combien de vies innocentes devront être perdues face à la tyrannie du gouvernement, combien devront être sacrifiées ? Pour le sabreur, aujourd'hui, s'en est trop. Et cela doit cesser. Essuyant les perles sentimentales le long de ses joues, reniflant une dernière fois son chagrin, le plumé vient à saisir son katana tout en fixant le wok l'ayant accompagné jusqu'ici au péril de sa vie.

- Allons-y. Allons sauver nos amis.

Car de l'autre côté de la plage, Hyru et les autres tentent de retenir les marines souhaitant porter secours à l'Etoile Noire désormais perdu, sombrant au fond de la mer. Le pas lourd, emplie de revanche, l'ancien esclave jailli d'une dune par dessus ses amis en proie à la justice corrompue pour mettre un terme à leur attaque. Accompagné par l'armée des wok toute entière, le révolutionnaire empoigne son acier encore fourré dans son étui pour frapper un premier ennemi avant d'atterrir au milieu d'un groupe de cinq marine.

- 烈火 Rekka ! Poussant légèrement la garde de sa lame pour en sortir quelques centimètres d'acier, le feu vient à en jaillir pour repousser et neutraliser les nuisibles l'entourant. Les soldats en feu, allant se jeter à la mer pour ne pas finir brûler vif, viennent à disparaître de son champ de vision confortant le garçon de l'efficacité de sa technique. Quant aux wok, nombreux d'entre eux, armés de bâtons muni de pierres taillés et de caillasses en tout genre viennent à faire couler soudainement le sang. D'une violence inouïe, les bestioles ne se laissent pas faire. Du moins, elles ne se laissent désormais plus faire. Les silex taillés en forme de pointe et leurs servant de lance viennent grossièrement transpercés les gilets des soldats, jonchant le sable blanc d'un rouge vif. Cris de douleur, les membres arrachés, face à tout cela, Aydan subit un nouveau choque face à la violence des actes se faisant devant lui.

Est-ce donc cela que l'on appelle le karma ?