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Retrouvailles incertaines. Ft Capulina.

Année 1 619.
Village d’Oakenhill.

Éléonore éclate dans un grand rire avant de se mettre à pourchasser le petit garnement qui venait de lui voler son bout de pain. Le petit garçon à la chevelure brune court dans tous les sens, feignant de craindre sa mère qui lui court après. Elle finit par attraper le petit voleur, le soulevant de terre avant de lui donner tout pleins de baisés. Le gamin cri à l’éclat, se débattant un peu avant d’être redéposer au sol par sa maternelle. Elle ébouriffe sa chevelure, l’invitant à retourner à la table à manger.

‘’Termine ton déjeuner et va rejoindre grand-maman et grand-papa. Maman doit sortir pour aller chasser. Si on veut de la viande pour te rendre très fort et être comme papa.’’
‘’Tu reviendras quand ?’’
‘’Au courant de la journée, mes sorties sont toujours un peu incertaines.’’
‘’Hmm… Tu seras prudente.’’

L’expression d’Éléonore s’adoucit pendant qu’elle pose un genou au sol. Elle pose la main sur l’épaule de son fils, observant ses traits un moment. Le petit garçon la regarde avec une petite lueur d’inquiétude, ceci depuis qu’elle était revenue blesser d’une chasse ou elle avait fait la rencontre d’une créature à la force phénoménale…

‘’Benjamin, je suis toujours prudente. Autant plut que ta mère à un endroit ou revenir et quelqu’un pour prendre soin.’’
‘’Et papa ? Il revient quand ?’’

Elle baisse les yeux sur la bague qui orne maintenant son annulaire. L’anneau simple en soi, est gravé joliment et des inscriptions étaient cachées à l’intérieur. Elle fait tourner le métal tiède avec son pouce. Elle ramène les yeux sur son fils, offrant un sourire maternel.

‘’Tu connais ton père, il reviendra dès qu’il le pourra, mais il t’a tout de même expliqué que cette mission-ci était très longue et importante. Encore quelques semaines mon chéri.’’
‘’Mais j’ai hâte de le voir…’’
‘’Je sais…’’ Glisse-t-elle en venant le serrer contre elle. ‘’Maman aussi s’ennuie de lui. Aller, va terminer ton repas et va rejoindre mamie et papy.’’

Après un dernier baisé sur la tête de son fils, elle le laisse filer pour aller se changer et préparer son matériel de chasse. Elle va ensuite rejoindre la table à manger pour terminer son repas. Elle profite des quelques minutes restant avec son fils avant que celui-ci ne se sauve en ricanant avec la boite de muffins pour les partager avec ces grands-parents. La blonde pâle secoue doucement la tête face à l’énergie de l’enfant avant de se détourner et d'aller récupérer son arc, ses flèches et son couteau de chasse. Après un dernier ajustement vestimentaire, ou elle, jette par-dessus ses épaules le poncho de feuille pour offrir un camouflage certain. Elle traverse ensuite une partie du village pour finalement le quitter en direction de l’un des coins de la forêt qu’elle connaissait bien. Une fois à l’orée de la forêt, elle met sur sa tête le capuchon de la tenue de camouflage, attrape une flèche et la pose sur la corde.

‘’La chasse est ouverte.’’ Marmonne-t-elle avant de s’enfoncer dans la toile végétale.

★ ★ ★

Elle immerge de la forêt plusieurs heures plus tard, le soleil dépasser son zénith. Sur l’une de ses épaules son accrochée cinq lapins-zèbres et elle traîne une jeune femelle chevra avec l’aide du brancard de bois fabriquer. À peine arrivé en ville, quelqu’un vient la rejoindre, l’aidant à apporter la bête jusque chez elle. Ainsi était le village, tout le monde s’entraidait. Les Berry ? Il n’avait pas autant de valeur, ils utilisaient principalement le troc et l’entraide.

‘’Oh Éléonore, tu as de la visite chez toi. Une jeune fille, c’est présenté à ta résidence pendant ton absence. Elle s’est présentée comme étant un membre de ta famille éloignée. Je l’ai fait entrer chez toi, j’espère que ça ne te dérange pas ? Elle avait l’air très amical alors.’’
‘’C’est parfait, Jim, merci de l’avoir accueilli à ma place.’’

Quelques minutes, plus tard, ils passèrent devant la baie vitrée de la maison, traversant le jardin pour un coin plus reculé et mieux équipé pour la préparation des animaux. Elle se sépare de son matériel de chasse, et accroche la chevra avant de se diriger vers la maison pour aller rejoindre son invité du moment. Elle pousse la porte arrière qui donne sur la cuisine, annonçant son arrivée en scrutant l’intérieur de la maison à la recherche de ce fameux membre familial.

‘’Bonjour ? Je suis entrée.’’


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Pfiou !

Lassée d’une longue marche, une jeune adolescente de seize années s’assit sur un vieux tronc d’arbre à proximité d’un étang, au beau milieu de la flore sauvage de cette île encore inexploitée. Posant son sac de randonnée et sa boussole, la jeune exploratrice en herbe tente de se repérer dans l”espace. Elle est venue avec un objectif marqué d’un point sur sa carte. Le village de colons d’Oakenhill est un lieu assez loin de tout ce qui peut se rapprocher de son lieu de naissance. Isolé, entouré des dangers de la nature, la lourdeur et le mépris des urbains ne l’aura pas gangrené comme Saint-Uréa. Capulina a voulu voir ce village tel un projet fou comme elle y est si habituée, réalisé sur un coup de tête, néanmoins suffisamment préparé. Sa formation d’espionne la formaté à la prudence.

Comme le prévoit son estimation, elle n’est plus si loin. Il y a là bas une famille qu’elle voulait revoir. Suite à ses premières missions rondement menées, on a posé la question à l’adolescente si elle désirait prendre quelque temps pour retrouver ses proches. Une sensation de vide l’a soudainement prise sans que la jeune espionne ne puisse comprendre la raison. Elle a réussi à se défaire de l’emprise de sa génitrice. N'était-ce pas cela la promesse de sa fugue? Soulager de toutes les contraintes de sa famille moribonde, le bonheur devrait être abandonné. Sa précocité est sans doute sa malédiction. Personne ne trouve grâce à ses yeux et malgré sa réputation d’avoir réponse à tout, l'adolescente prodige du CP s’est vue démunie par cette question.

Capulina range la boussole et la carte dans le sac. Elle contemple un instant le paysage, les reflets de l’étang et les plantes ployées sous le doux vent de la région. Après une grande inspiration, elle se galvanise d’un air rafraîchissant à plein poumon, et commence ensuite par retirer ses bottes. Déposant ses pieds nus sur l’herbe humide, la jeune fille sent la terre et la terre reçoit son empreinte. Elle découvre une connexion avec cet esprit naturel dont beaucoup de voyageurs parlent. L’espionne veut voir ce que tous les urbains méprisent et, loin de tout, elle ne regrette pas son choix. Mais, pourquoi l’Archipel Vert en particulier? Car une connaissance a fait le choix d’abandonner sa famille comme elle. Cette femme, Magdeleine Neelseen a renié sa dynastie pour vivre dans cette colonie avec ses proches. Les Nelseen ont toujours été les alliés des Dubal. C’est lors d’un mariage arrangé qu’elle a pu rencontrer une seule fois cette famille lointaine. Aujourd’hui, elle voudrait apprendre à connaître un peu plus. Elle qui se disait se faire toute seule, ne s'avouera jamais qu’un soutien entre exclus lui ferait du bien.

L’agent Tarentule continue de se déshabiller en vitesse pour se libérer de tous les vêtements souillés pour le voyage. Dans un grand élan, elle saute comme une enfant dans l’étang, brisant par ses rires le calme contemplatif de ce lieu. Pataugeant dans l’eau, elle joue avec des plantes avant de se nettoyer. Une fois lassé de cette baignade en pleine air, elle sort trempée et frissonnante. Cherchant vite son costume pour l’occasion, Capulina a prévu de complètement se déconnecter de la vie bourgeoise à Marie-joie. Ébouriffant les cheveux avec une serviette, elle se sèche ensuite rapidement le corps. Elle enfile une simple guigne en cuir rapiécé fait par ses soins, d’un sac à bandoulière primitif, s’arme d’un lanche pierre et se peint quelques bandes sur la peau de rouges terreux. Capulina admire l’allure de petite sauvage qu’elle s’est créé.

Hihi ! Il ne manque plus qu’à devenir sauvage.”  

Elle tend son sac de randonnée d’une main. Transférant le nécessaire, Capulina le laisse tomber à terre. Se penchant à quatre pattes, elle grogne devenant ce gros sac. Comme s’il s’agissait d’un ennemi, elle se rue dessus et le déchiquète violemment.

Gnihihi ! Raaah ! Gni !

Même si ce jeu grossier d’une sauvageonne la pousse à délaisser le confort, elle trouve dans cette expérience un défoulement. Capulina jette le reste du sac détruit dans l’étang. Prenant ses marques, elle s'agrippe aux arbres et rampent entre les feuilles en direction du village.

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Dans cette forêt entourant le village, une homme rentre chez lui avec du bois de chauffe. Arrivant à proximité de la demeure Nelseen sur son trajet, il entend des sons étranges. Comme des bestioles se bagarrant farouchement. Il l’ignore d’abord pour continuer sa route après son dur labeur. Soudain, un raton laveur s’écrase juste devant ses pieds. Agonisante, la créature est mutilée de toute part. Surgissant des feuilles, la responsable tombe nez à nez avec le bûcheron. Celui-ci recule un instant. Inquiété par l’allure sauvageonne de cette blonde inconnue, il reste immobile pour ne pas l’effrayer.

Gni?

La sauvageonne se pose calmement sur ses genoux en souriant. Dérouté, l’homme s’approche à pas de velours en tendant la bête que Capulina a massacrée. Elle a d’ailleurs quelques égratignures de ce combat. Elle se redresse soudain, se rendant compte que son jeu a fait bien trop son effet.

Salutations, monsieur ! Je ne faisais que passer quand cet animal s’est mis en travers de ma route. Je n’ai pas eu le choix de lui montrer de quel bois je me chauffe. Hihi !
-Euh… très bien. Mais d’où viens-tu?
-De loin, j’aime explorer de manière innovante. Je suis venue rendre visite à une parente lointaine de ma famille. Excusez-moi de la surprise. Suis-je bien chez les Nelseen?
-Oui, oui, tout à fait.

Le bûcheron est d’abord dérouté du contraste entre l’apparence primitive et les bonnes manières de cette adolescente. Mais la solidarité inhérente chez les colons l’encourage à bien la traiter.

Tu dois avoir un peu froid. Va donc te réchauffer à l'intérieur. Elle devrait rentrer de la chasse.
-Oh ! Merci infiniment. Je patienterai.

L’homme l'accueille, puis la laisse avec un geste amical. La petite est surprise d’une telle confiance. Sûrement qu’être de la famille doit aider. En pénétrant dans cette demeure, la première pièce est un séjour avec une grande cheminée et un canapé. Capulina est un peu sale. Elle préfère s'asseoir en tailleur sur un tapis. En se balançant sur son fessier, elle attend cette rencontre avec Magdelaine, impatiemment. Plusieurs minutes dans ses pensées, cette attente lui a paru très longue. Toujours active, elle aurait voulu continuer à chasser des vermines un peu plus longtemps. Néanmoins, la chef de ces lieux, enfin ce qu’il semble l'être, rentre enfin. Sautant sur ses jambes, les mains derrière le dos, elle s’approche d’elle. Elle fait bien plus jeune que la sauvageonne n’imaginait. Elle prend conscience qu’il s’agit sûrement de la fille de Magdelaine Esquissant une révérence par habitude, elle se présente.

Salutations, madame Eléonore Nelseen ! Me reconnaissez-vous? Je suis Capulina Dubal, celle que tous les Dubal détestent. Hihi ! Pardonnez-moi cette visite inopinée, j’avais comme une envie… de renouveau. J’ai ramené un présent pour votre mère.

Plongeant ses mains dans son sac, elle sort des bijoux de Marie-Joie. Capulina tend ce cadeau vers cette connaissance en espérant que cela suffise à se faire accepter, car elle n’a pu voir personne d’autres pendant son attente.
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La blonde est accueillie par une vision de plus étrange. Une enfant, ou plutôt une jeune femme, habillée de… Disons partiellement nue, à moitié salle l’approche large sourire au visage. Malgré la candeur du moment, Élé est intriguée, mais surtout interrogative. Elle passe les mains sur son pantalon, repoussant un peu de saleté qui était encore accrochée aux tissus. Son esprit tourbillonnait sur l’identité de la jeune femme qui l’approche joyeusement et visiblement très joyeuse. Sous l’annonce de son nom, le visage de la jeune adulte s’illumine. Les termes utilisés par la gamine lui font plisser les yeux avant qu’elle ne les descende sur le présent offert. Elle observe les bijoux qui sont offerts pêle-mêle et elle laisse finalement un sourire s’afficher en les prenant doucement.

‘’Merci beaucoup Capulina, je suis sûre qu’elle appréciera.’’ Elle s’éloigne ensuite un peu, déposant les bijoux de belles qualités sur la table avant de revenir vers la jeune femme. Elle l’attrape doucement pour finalement la serrer contre elle dans une enveloppe maternelle. ‘’Je suis très heureuse de te revoir, tu as tellement grandi, petite Lina est devenue une magnifique femme. Comment c'est passer ton voyage ?’’ Annonce El en se reculant un peu pour observer la demoiselle au sourire contagieux. Les mains toujours sur les épaules frêles de la jeune femme, elle la tâte un peu, découvrant malgré tout un corps solide et qui semble agile. Elle l’observe ensuite de la tête aux pieds puis annonce.

‘’Et si nous allions faire un tour à la salle de bain ? Je pourrais te couler un bain pour te débarrasser de cette terre ? Tu as d’autres vêtements dans ton sac ? Si j’en ai qui devrait être à ta taille. Si tu veux, ensuite nous irons chez ma mère, ils nous attendent pour le souper, tu pourrais te joindre à nous. Je suis sûre qu’ils seront heureux de te voir aussi.’’ Souffle la blonde en l’entraînant doucement avec la salle d’eau qui accueille le nécessaire pour des soins personnels.

Le lieu est aussi simple, mais agréable que la maisonnée. Si le salon-cuisine semblait d’un seul large bloc, séparer par les meubles de fabrication artisanale, cette composition permettait le réchauffement plus facile, mais surtout pratique de la maison l’hiver par le large foyer rond en pierre qui trône au centre de la place, ouvert sur deux côtés pour permettre de rajouter du bois plus facilement côté salon et être utilisé comme four côté cuisine. La salle de bain possédait l’équivalence d’un large bain-sauna pour permettre de chauffer le lieu quand les températures devenaient plus froides et pour ce qui était de la chambre, la porte grande ouverte non loin de la salle d’eau révélait une chambre qui accueillait, pour le moment, le couple et l’enfant. Celle-ci pouvait être chauffée par un four à bois installé du côté adulte. La décoration en soit est simple, mais confortable. Principalement en bois, renforcé par les tapis, rideaux ou autres petites décorations de couleurs vives. Il n’y avait rien de chic comme pourrait le supposer le poste de vice-amiral de son mari. La demoiselle avait des goûts plutôt simples et qui était son mari pour rouspéter quand il passait plus de temps sur la mer qu’à la maison ? Toutefois, cette situation ne dérangeait aucunement la chasseuse, elle savait que Liam aimait son travail et c’était surtout pour une bonne cause.

Une fois dans la salle d’eau, elle se tourne vers le bain, commençant à activer le mécanisme qui allait puiser l’eau à sa place et remplir la baignoire. Elle se tourne ensuite vers la jeune adolescente et lui demande curieusement :

‘’Mais dis-moi Lina, que fais-tu ici ? Tu t’es chicanée avec ta famille ? Tu sais, tu es toujours la bienvenue, alors sent toi à l’aise de me parler.’’ Elle lui pointe ensuite le panier en osé qui servirait à mettre ses vêtements, elle avait maintenant l’air d’une mère poule qui ne donnait plus le choix à son enfant. Elle attrape ensuite une barre de savon et un gant de bain, plongeant celui-ci dans l’eau tiède-chaud et commença à porter la barre de savon contre, laissant une agréable odeur d’amande et de lait s’échapper.


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Son premier contact semble être un succès. Cependant, Capulina n’a pas l’air d’être satisfaite par la suite des événements. Cette femme lui force la main pour la laver. Son challenge tombe à l’eau. Il faut croire que le village n’a pas été épargné par la civilisation. Elle espérait du dépaysement, on lui sert de la civilité. Étant plutôt docile dans les premiers instants, sa nature reprend naturellement le dessus lorsque sa pudeur s’en voit menacé.

On m’avait décrit des terres sauvages à peine domptées. Pourquoi je me retrouve dans une demeure aussi bien équipée? D’après mes recherches, ma propreté est au standard du côlon moyen. Gardez le pouponnage pour vos enfants. Je suis une adulte.

Cet état de fait vient briser son enthousiasme initial. Sa bonne humeur envolée, il est assez visible que la posture de l’adolescente change du tout au tout. De la petite sauvage aux gestes larges et au ton avenant, elle s’est redressée pour croiser les bras, le regard teinté de mépris.

Pff. Quelle déception. Tout cela pour rien. Il faut croire que la parfaite sauvageonne sera réservée pour un autre moment. Sans vouloir vous offenser, je me sentirai plus à l’aise seule dans ce bain. Je vois que pour vous je ne suis encore qu’une petite fille. Peut-être que vous n’assumez pas de vieillir? Hihi !

Cette piqûre est une petite vengeance pour avoir cassé sa lubie passagère. Avec une insolence exagérée, Capulina tend sa main avec nonchalance. Le regard désabusé, elle attend que son hôte lui passe le savon et le gant de toilette.

"Nous aurons tout le temps de discuter dans de meilleure condition, ma chère. Oh ! Et il me faudrait des vêtements de rechange. J'ai rien prévu d'autre que cette modeste guenille."

Elle prend une mine d'étourdie dès plus agaçantes.
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‘’Oh ? On est moins sauvage tout à coup ? Changement de cœur ?’’ Demande Éléonore qui sourit maintenant taquinant à la demoiselle.

Les instincts de maman de la demoiselle avaient rapidement tiqué face à l’agissement de la gamine, mais ceci n’avait pas empêché la blonde de vouloir en prendre soin. Elle se souvenait tout de même du comportement assez piquant de la gamine lors du mariage arrangé. Si au début l’articulation oratoire de la blonde avait été absente, la voilà qui sortait de belles phrases et démontrait son mécontentement. Tout chez elle change rapidement pour retrouver l’image de la petite demoiselle donc elle se souvenait parfaitement. Les mots volent au même rythme que les insultes, mais la blonde pâle ne se laisse pas affecter, laissant les insultes couler sur son dos comme l’eau sur le plumage d’un canard heureux.

Éléonore se soulève doucement, glissant le savon et le gant de toilette dans la main de la gamine avant de dire ;

‘’Qui agit comme une gamine sauvage, sera traitée ainsi. Et comment je pourrais te prendre au sérieux quand tu agis de la sorte ? Tu me donnes seulement envie de prendre soin de toi.’’ Dit-elle avec le plus grand des calmes, loin d’être affecté. En tant que maman, elle avait l’habitude des attitudes du genre.

Sans rien ajouté dans le moment, elle laisse seule la demoiselle pour qu’elle commence à faire sa toilette et qu’elle puisse ruminer seule dans un silence confortable. Quelques minutes, plus tard, elle revient dans la salle de bain, que la gamine soit dans le bain ou pas, Éléonore entre, sans même lui jeter un regard, elle dépose des vêtements propres sur le banc de toilette. Une robe en bon état, dans des tons de vert et des sous-vêtements neuf. Elle tourne le dos à la demoiselle, fouillant une armoire pour sortir un panier en osier avec quelques produits de beauté.

‘’Les terres à l’extérieur du village son sauvage et puis le village Oakenhill est installé depuis quelque temps, alors les gens ici son ‘civilisé’, plus que ton numéro de jeune sauvageonne à moitié à poil. Belle comédie cependant, tu devrais être plus observatrice, tu aurais dû ajuster ton manège en rencontrant le premier colon ici.’’

Sur ces paroles, elle sort de la pièce sans lui jeter un coup d’œil et commence à s’affairer un peu de l’autre côté dans la salle commune. Elle se trouve toujours à porte d’oreille.

‘’Alors, dis-moi, qu’est-ce qui apporte un Dubal dans mon coin perdu ? Je doute que ce soit une simple visite de courtoisie…’’ Demande-t-elle simplement tout de même curieuse de la présence de la petite blonde.


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La jeune Capulina grommèle lorsque son hôte sort de la salle de bain. Cette femme est très etrange pour la jeune adolescente. Mais le plus affligeant est tout ce travail préalable pour rien. Toujours se méfier des préjugés, surtout de la part de citadins. De quoi déjà gâcher ses vacances. Mais, elle se remet bien vite. Son conditionnement d'agent l'adapte à toutes nouvelles situations. Ici, elle comptait s'amuser en tant que sauvageonne, elle s'amusera en tant que colon. Cela reste des gens plus spontanés qu'en ville, après tout. Le dépaysement restera de mise. Commençant à retirer ce costume, elle se met dans un bain d'eau chaude. Clairement plus agréable que l'eau du lac, mais moins dépaysant. Avoir une imitation du style de vie en banlieue Marijoase n'était absolument pas le but de ses “ vacances en famille “. Jouant avec le savon pour pallier son ennuie, elle se divertit en agitant l'eau avec ses jambes.

Soudain, Eleonore revient sans aucune pudeur, brisant l'intimité de Capulina. Elle se dissimule dans l'eau avec un regard mauvais. Seulement ses yeux dépassent de la surface. Cette attitude est un reste de son éducation semi-noble à Saint-Uréa. Un aspect renforcé par la société de Marie-Joie qu'elle côtoie. Ainsi, pour cette grande amatrice de déguisements, la nudité est une véritable honte. L'adolescente jette un œil sur les vêtements déposés par cette femme. Une robe typique et des bas, ce n'est pas un raté de ce côté là. Cependant, les remarques qui l'accompagnent ne sont pas du tout du goût de l'agent juvénile. Son manège ? Plus observatrice ? Elle se prend pour qui. Éléonore croit peut-être que rejoindre sa colonie est une promenade de santé et qu'avoir des informations fiables sur son trou paumé est aussi simple que de trouver un pirate à Grandline. L'agent Tarentule a prouvé sa valeur au CP, ce n'est pas pour être jugé par la première venue.

Restant silencieuse, Capulina préfère attendre un moment plus propice pour prouver qu'elle a tort. Une fois Éléonore sortie, la jeune blonde saute hors du bain. Se séchant les cheveux et le corps, elle met rapidement ses vêtements. Un simple coup d'œil sur les produits de beauté, cela l'éloigne de l'expérience authentique qu'elle recherche. Et puis la qualité de ceux de Marie-Joie ne sera jamais égalée par ces vulgarités. Sortant rafraîchit de la salle de bain, elle n'emporte que son sac à bandoulière de son précédent costume. Il y a du matériel utile.

S'approchant de son hôte, Capulina se penche vers elle, dans sa robe verte, en observant ce qu'elle fait. Des informations utiles pour connaître la vie quotidienne d'un colon. L'usage est le tutoiement facile, elle devrait commencer par ça. Avec cette mine curieuse, elle se décide à répondre à ses questions.

Je ne fais que passer de bonnes vacances, ici. Cela fait bien longtemps après tout. Hihi ! Mais, Éléonore. Parles moi de vot… ta mère. Qu'est ce qui l'a attiré ici ? Ce n'est pas commun comme exil. Comment s'est-elle sentie en reniant sa famille et son statut ? Tu ne lui en veux pas? Saint-Uréa ne vous manque-t-elle pas ?

Ce flot de questions n'est évidemment pas anodin. Elle vient ici pour chercher des réponses au vide qu'elle a ressenti.
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Éléonore ne se sent pas offusquée par le silence imposé de la jeune demoiselle. Pour avoir croisé la famille Dubal et Nelseen, elle avait bien vu que l’éducation de la noblesse laissait grandement à désirer. En même temps, avec ce que sa mère lui avait raconté, les familles étroitement liées étaient très vicieuses en soit et ils se maltraitaient les uns entre les autres. Elle avait trouvé ceci dommage, ne comprenant pas pourquoi des membres familiaux se traitaient de la sorte ? En même temps, elle avait été élevée dans une famille aimante et très proche l’un des autres.

Le nez penché dans la préparation du dessert du soir, elle mélange la farine, le sucre, le lait, les œufs et la vanille pour en faire une pâte. Elle s’active silencieuse, attendant patiemment que son nouvel invité trouve le courage de sortir du confort de sa salle de bain. L’atmosphère dans la maison est chaleureuse malgré toutes les interrogations de la maman. Après la pâte faire, elle l’enveloppe dans un tissu, le laissant reposer. Elle se lave les mains, attrapant ensuite des pommes et des fraises sauvages qu’elle vient commencer à laver et à ensuite découper en morceaux. La gamine vient finalement lui daine sa présence en venant la rejoindre de l’autre côté du comptoir. Une pomme en main, la maman s’active à retirer la pelure avant de retirer le cœur du fruit et le découper en plusieurs morceaux et le déposer dans un bol. Devant les questions de la jeune demoiselle, Éléonore sourit tendrement, elle s’exprime à son tour, n’arrêtant pas ses gestes.

‘’Hmm, je pourrais facilement dire que c’est l’atmosphère toxique de sa famille qui la fait quitter le nid familial. Elle m’a déjà expliqué que son frère avait fait une combine plutôt malsaine pour la discréditer pour une simple question d’argent. Alors elle en a eu marre des sentiments de trahison et elle a quitté en abandonnant tout à son frère. De toute façon, c’était ce qu’il voulait alors elle lui a tout donner en ne prenant que ce dont elle avait besoin.’’

Elle prend une seconde, réfléchissant aux paroles de Capulina. Il y a quelques années, elle avait elle-même été curieuse à propos de cette famille lointaine qui envoyait parfois des lettres à sa mère. Depuis la dernière visite, au mariage des deux familles, elle ne prenait plus la peine de lire les papiers parfumés, se contentant de les jeter au feu dès qu’ils arrivaient. Éléonore en avait conclu que son frère avait offert des paroles ou fait une demande qui l’avait blessée… Encore. Elle reprend tout de même, attrapant une autre pomme.

‘’De ce qu’elle m'a partagé et de ce que j’ai compris, il y avait tout de même de la tristesse face à la trahison et à l’abandon, mais elle a également ressenti du soulagement d’être enfin libéré. Elle m’a dit que son statut n’avait pas d’importance si elle ne pouvait pas le partager avec ces proches… Pour elle, sa famille n’avait pas lieu d’être, aucune attache même s’ils partageaient le même sang, le sentiment n’était pas la… Elle les a comparées à un nid de vipères qui s’entretuent.’’ Dit-elle avec un petit sourire désolé.

En voulait-elle à sa mère ? Hmm, elle s'était posé la même question, mais au final la réponse avait été très facile pour elle.

‘’Comment je pourrais regretter quelque chose que je n’ai jamais connu ?’’ Dit-elle simplement. ‘’Pour moi, la famille n’est pas un lieu, ou encore le lien du sang, mais plutôt les gens que tu choisis d’être ta famille. Ainsi le village ici, pour moi, c’est aussi ma famille. Tout le monde se connaît, s’entraide les uns et les autres. On n’est pas riche, mais on ne manque de rien et a sinon on peut toujours compter sur les autres pour aider. C’est ainsi que mes parents m’ont élevée.’’ Termine-t-elle avec un petit sourire.

Après sa troisième pomme, elle s’attaque ensuite au panier de fraises. Elle commence à retirer les feuilles en les pinçant entre son pouce et ses doigts. Ses pupilles observent la gamine qui se trouve devant elle, son air presque songeur lui fait se poser des questions sur ce qui semble troubler le cœur de la demoiselle. Elle pourrait toujours lui demander directement, mais elle savait que la petite blonde allait de cambrer, insultée.

‘’Tu veux m’aider ?’’ Lui demande-t-elle doucement. ‘’Il faudrait que je commence à cuire les pommes pour la croustade de ce soir…’’ Explique-t-elle en lui tendant le couteau.

Elle lui laisse la possibilité de s’occuper les mains et en même temps de continuer à faire la discussion si la demoiselle avait d’autres questions.
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Pensive, Capulina prend le couteau que l'on lui tend. Elle n'a aucune idée de ce qu'est une croustade mais, la jeune fille sait que l'on lui demande simplement d'éplucher des pommes. Alors, elle s'y attèle tout en méditant sur les réponses de cette fille de colons.

Depuis sa fugue, sa figure tutélaire n'est que le Cipher Pol. Dans cette institution, elle y voit une libération malgré toutes ses contraintes. Même à son jeune âge, elle peut comprendre ce désir de liberté. Cependant, l'adolescente n'a absolument rien compris du reste. Quand tu es une puce, ce nid de vipères n'est absolument pas la source de souffrance que l'on pourrait imaginer. Elle aurait bien voulu être une vipère parmi les autres, mais elle est trop différente. Le regard méprisant de sa mère lui donne encore des frissons.

Et puis toute cette tirade sur la famille. Choisir sa famille ? Qu'est ce qu'elle raconte ? Capulina est la fille de sa mère, peu importe qui elle côtoie. Elle a ses yeux, sa couleur de cheveux et, même, son air suffisant sur le visage. La seule raison pour laquelle l'adolescente se coupe les cheveux courts. Pour ne pas voir sa génitrice dans le reflet de son miroir. Cependant, le véritable souci se situe dans la définition du mot famille. Eléonore ne semble pas parler avec la même compréhension du terme. Peut-être qu'il serait utile de s'en intéresser. La source de son manque en est sûrement liée.

Avez-vous fondé une famille, ici?

Alors qu'elle épluche des pommes, une idée mesquine la traverse subitement. Avec son petit sourire narquois, Capulina découpe des quartiers de manière innovante. Elle y sculpte des lettres toujours dans le même ordre. Le P pour pomme, le E pour Éléonore, le R pour Retrouvaille, le V pour Vert comme l'archipel, le E pour encore Éléonore, le R pour les retrouvailles au pluriel, le S pour Surprise et le E pour… Éléonore toujours. Réunies, toutes ses jolies lettres forment le mot perverse. Parfait pour décrire ses agissements déplacés dans la salle de bain.

Vengeant l'absence de pudeur de son hôte, elle mélange bien entendu le tout pour ne pas que la principale intéressée ne le découvre, tout de suite. Son petit rire s'entend pendant le processus, même si elle écoute la réponse de cette femme à la croustade. Capulina est multitâche mais souvent pour des mauvais schémas.
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Oh que ce petit rire ne lui soufflait rien de bon, mais le sourire sur le visage de la petite blonde valait tout l’or du monde. Il était visible que malgré la taquinerie elle éprouvait du plaisir et c’était tout ce qui était intéressant aux yeux de l’autre blonde. Toutefois, elle remarquait que la plus jeune n’a pas compris qu’elle lui demandait de couper les fraises et non les pommes. Dans tous les cas, Éléonore ne la reprend pas et tout en récupérant les pommes déjà faites, elle les mets dans le chaudron sur le four. Elle y sjoute du beurre et du miel sauvage puis laisse le tout mijoter lentement. Elle pourrait toujours utiliser le surplus de pomme pour faire de la compote, alors rien ne sera perdu. Elle revient vers Capulina, attrapant un autre petit couteau pour venir continuer le travail des fraises en répondant à cette dernière.

‘’Oui, comme beaucoup d’autres ici. Je suis mariée depuis 1613 à Liam, et nous avons un premier enfant ensemble, Benjamin. Il a maintenant cinq ans cette année. Dans quelques mois à peine, si tu es intéressé, tu peux revenir passer quelques jours. Nous aimerions en avoir un autre, mais ce n’est pas décidé sur le quand.’’

Une fois l’œuvre d’art terminé de Capulina, elle échange les pommes avec les fraises, retirant le panier pour le déposer plus loin sur le comptoir en apportant les pommes de surplus pour les rajouter au chaudron. Après avoir fouillé les pommes pour découvrir l’œuvre de la gamine, elle récupère les lettres avec un sourie moqueur, profitant qu’elle soit dos à la demoiselle pour les mettre de côté, elle allait les mettre directement sur l’une des tartes comme décoration. Plus elle passait du temps avec la petite, plus elle se disait qu’elle avait encore le comportement puéril d’une enfant, mais en même temps, elle ne pouvait pas lui en vouloir, au contraire, tout ceci ne faisait que crier qu’elle avait fortement manquée d’attention dans sa jeunesse.

‘’Et toi ? Que fais-tu comme métier ? Ou activité dans la vie ?’’

Tout en écoutant la gamine, elle bouge dans la cuisine, attrapant plusieurs bols à tarte. Elle vient mettre dans un bol à mélanger de la cassonade, du beurre fondu, de la farine et des flocons d’avoine et un peu de sel. Avec ses mains propres, elle mélange la préparation jusqu’à ce que le tout soit tout juste humectée et colle ensemble sous la pression de ses doigts. Elle en met un peu dans le fond des bols au four et les place de côté. Elle retourne au chaudron, brassant doucement les pommes qui avaient ramolli et juteuse. Une délicate odeur se dégageait du plat chaud, commençant à remplir la cuisine. Quand elle trouve que les pommes ont une belle texture, elle vient chercher le pot de fraise et les rajoute aux pommes. Le fruit rouge aurait besoin moins de temps à cuir que les pommes. Tout en surveillant la nourriture, elle écoutait avec un petit air maternel la demoiselle s’exprimer.


Dernière édition par Éléonore Grey le Jeu 1 Fév - 16:13, édité 1 fois
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N’ayant plus rien à faire que d'attendre, la jeune Capulina s’installe sur un tabouret dans la cuisine. Son bras gauche portant sa tête, son coude est posé sur la table avec nonchalance. Sa main traduit son manque d’activité en tapotant et tournoyant son index sur la surface du bois. L’adolescente se redresse légèrement lorsqu’elle entend la question qui fâche. Elle a beau n'être pas en mission de couverture, son identité d’agent du Cipher Pol doit rester secrète surtout dans le pôle numéro 5.

Ce que je fais? Je voyage et je couds, principalement. Oh, il m’arrive de faire des acrobaties pour impressionner la galerie. Je vivote, en fin de compte. Hihi !

Cela l’amuse de décrire une partie de ses activités dans son métier d’agent. En effet, elle voyage beaucoup car en début de carrière, on est souvent utilisé suivant le besoin en tant que réserve capable d’être déployé n’importe où. De même pour la couture, elle se fait plein de costumes par ses propres financements. Si bien, que son appartement miteux de Marie-Joie est bien plus une garde-robe qu’un lieu de vie. De toute façon, elle y reste bien peu de tant dans cet appartement. Et les acrobaties bien-sûr, elle fait référence au Rokushiki qu’elle utilise pour piéger ou immobiliser ses cibles ! Après son petit rire caractéristique, elle change vite de sujet. La question du mariage en voilà un truc dont sa mère l’a dégouté. Et puis, malgré quelques tentatives de la gente masculine, aucun n’a trouvé grâce à ses yeux.

Donc tu t’es offerte à cet homme. Ce Liam a quelque chose d'intéressant?

Capulina s’affale sur cette table. Sa tête utilisant son bras gauche comme un oreiller, toutes les marques de l’ennuie commencent à rapidement se montrer. Son esprit cherche à ce moment à s’en évader, et il n’y a jamais rien de bon qui ne sorte de la tête de la fille Dubal lorsqu’elle s’ennuie.

Qu’est ce que tu prévois pour l’avenir de ta progéniture? Où est elle, d’ailleurs?

Ses question témoigne d'une vision de la famille particulière. Celle que sa mère lui a inculqué et dont elle n'a pas su s'y conformé. Il lui faut de quoi s’occuper les mains, elle observe une petite boîte d’allumettes non loin. Sa main libre commence à jouer dangereusement avec.
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Tout en s’activant, dans la cuisine, elle continue d’écouter Capulina s’exprimer. Elle observe silencieusement le corps de la gamine lui dévoiler les signes de l’ennui, lui rappelant son propre fils hyperactif qui ne peut pas rester une seule seconde sans rien faire. Ceci devait couler dans les veines de la famille. Elle sourit devant l’enthousiasme de Capulina, forcé ou non, elle est un poil rassurer de voir que la gamine semble allée bien et qu’elle semble faire ce qu’elle désirait le plus, voyager et découvrir le monde. Elle reste tout de même surprise que cette demoiselle, venant de la noblesse semble apprécier le chemin des vagabonds, elle semble presque décrire un itinéraire agité.

‘’Je vois, tu sembles bien occupée. Découvrir le monde doit être une activité bien palpitante qui doit te tenir occupée ! Tu couds ? Est-ce que tu fais des vêtements ? Des costumes ? Si tu as envie de rester quelques jours, je suis sûre qu’on peut te trouver des gens qui seraient bien intéresser à faire-faire des vêtements ou des réparations.’’ Ajoute la blonde enthousiasme à aider sa cousine.

Tout en terminant de brasser les pommes et les fraises, elle ajoute le sucre, laissant le tout ramollir un peu. Elle baisse l’intensité du feu, avant d’attraper une serviette à main et d'essuyer ses mains pour se rapprocher de la position de Capulina. Elle réfléchit un petit instant à la question de cette dernière.

‘’Honnêtement, ça a été l’amour au premier coup d’œil. Il faisait battre mon palpitant avant même que je connaisse son nom… Je sais que c’est cheesy dit ainsi, mais c’est la pure vérité. Puis plus j’apprenais à le connaître entre les missions de la marine, plus je découvrais sa personnalité humoristique et son grand cœur protecteur, plus je tombais amoureuse. Encore aujourd’hui quand il revient de mission, il réussit toujours à me faire fondre d’amour. J’espère que tu auras cette chance de trouver quelqu’un qui sera un amant, mari et un confident. Tout le monde devrait en avoir un ou une.’’

Elle se retient de rire devant l’affablement de la gamine sur son comptoir. Il est visible qu’elle s’ennui, que son cerveau cherche à s’occuper, mais n’y arrive pas. Elle quitte un instant, trouvant une boite en bois rempli de tissu et un petit boîtier en métal. Elle dépose sur le comptoir, entre elles et elle étale les serviettes ou débarbouillettes un peu usées et trouver, mais encore très bonne d’utilisation. Du boîtier, elle sort fils colorés et aiguilles. Elle attrape elle-même un carré de bain sombre, enfile un fil noir sur son aiguille puis se met à coudre sommairement la proue en commençant la forme d’une étoile.

‘’Tu parles de Benjamin ? Il se trouve chez ma mère, il est trop jeune pour rester seul quand je sors de longues heures chasser. D’ailleurs, tu comptes rester avec nous quelques jours ? J’ai attrapé un gros gibier, nous pourrions en profiter et fêté ta venue ? Tu en penses quoi ?’’ Demande la blonde qui l’observe toujours, attend sagement qu’elle occupe ses mains avec autre chose que les allumettes.


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L'adolescente redresse la tête lorsqu'elle entend la proposition de cette femme. D'habitude, elle ne fait ses déguisements que pour elle-même. Capulina ne tient pas à ce que l'on lui donne des impératifs pendant ces vacances. Déjà qu'elle a de plus en plus de mal à conserver un faux sourire devant les remarques des coordinateurs du Cipher Pol. Alors des colons dans une île sauvage, elle n'hésitera pas à les envoyer boulet avec beaucoup de mesquinerie.

Cela dépend des commandes. Je ne tiens pas à devenir la couturière d'un village perdu. Hihi !

Laissant échapper une grimace, la jeune ne supporte pas l'eau de rose dans le discours d'Eléonore. Qu'est ce veut dire cheesy, d'ailleurs? Bref, cela doit aller avec le rustique de s'abandonner à l'amour, aussi faux ou dégoulinant de niaiserie soit-il. Capulina n'y a jamais cru. Pour la simple et bonne raison, qu'elle n'a jamais trouvé quelqu'un digne de son intérêt dans la gente masculine. Que des ratés, des rabat-joies ou des grands gamins lubriques. L'enfant prodige qu'elle est ne supporte pas la médiocrité.

Beurk. Pourquoi je m'emprisonnerais dans un mariage ? Je me suffis à moi-même. Aucun homme n'arrivera à ma cheville.

Sortant un kit de couture, l'hôte semble orienter habilement l'intérêt de Capulina vers une activité plus calme. Néanmoins, la blonde n'est pas d'humeur à coudre. Elle veut bouger. Si bien que la mention d'une fête la fait bondir sur place. N'est ce pas dans les événements comme ceci que les ragots et les scandales vont de bon train? A moins que la fête suffise à elle-même, ce que l'adolescente émet de fort doute. Jamais une fête sur l'Archipel Vert égalera une soirée mondaine de Marie-Joie.

Une fête ? Pourquoi pas ! Mais avant cela, j'aimerais que tu me fasse visiter cette colonie. Mes informations sont erronées à ce qu'il paraît. Une remise à niveau ne ferait pas de mal. Je suis venue pour me dépayser, après tout.

Il lui faut quelques repères sur ce lieu. Ensuite, elle pourra l'exploiter au mieux pour ses divertissements.
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Éléonore observe Capulina avec un mélange d'amusement et d'admiration devant son assurance. La jeune fille dégage une aura de confiance en soi et d'indépendance qui ne peut que susciter le respect et des questions sur son enfance. Les paroles tranchantes de Capulina résonnent dans la cuisine, reflétant sa détermination à suivre son propre chemin, sans se laisser dicter sa conduite par les autres. Un sourire malicieux étire les lèvres d'Éléonore alors qu'elle admire l'esprit vif et la répartit de sa jeune cousine. Elle comprend parfaitement son besoin de liberté et d'autonomie, car elle-même avait toujours été une âme indomptable. Elle sait qu'il était inutile d'essayer de convaincre Capulina de changer d'avis ; elle était trop déterminée à suivre sa propre voie. Pourtant, derrière son sourire, Éléonore ressent une pointe de tristesse. Elle espérait toujours que chaque personne de son entourage trouve quelqu'un qui comprendrait et apprécierait sa force de leur personne unique, quelqu'un qui saurait être un égal et non pas un poids mort à traîner. Mais elle comprend également que chacun avait ses propres chemins à parcourir, et que celui de Capulina est sûrement aussi brillant et audacieux qu'elle l'était elle-même.

"Je comprends, ma chère Capulina," dit-elle avec un léger soupir. "Tu es une force de la nature, et personne ne peut te retenir si tu ne le veux pas. Je te respecte profondément pour cela. Si tu veux explorer la colonie, alors explorons-la. Nous avons encore du temps. Peut-être trouverons-nous quelque chose qui attisera ton intérêt plus que la couture ou les festivités. Ne te fais pas trop d’idée pour la fête, ce n’est rien de phénoménale comme le mariage de la dernière fois, ce sera plutôt intime et familial.’’

Sur ses dernières paroles, elle serre finalement son activité du moment, et s’assure une dernière fois que tout placer dans le four. Si tout allait bien, d’ici une heure, les deux tartes devraient être cuites, et ceci leur accordait assez de temps pour visiter. Éléonore se débarrasse de son tablier et saute dans ses bottes de cuir, avant d’inviter la petite blonde à la suivre. Étant un petit lot de maisons éloignées de la place ventrale, elles empreintes la route pour descendre et Éléonore lui fait en même temps un résumé verbal de l’endroit.

Le Village d'Oakenhill se dressait fièrement sur l'Archipel Vert, un joyau niché au creux de l'océan, séparé en deux par une majestueuse chaîne de montagnes. Les sommets élevés, semblent toucher le ciel d'un bleu profond, tandis que les vallées verdoyantes s'étendent en dessous, baignées par la lumière chaleureuse du soleil tropical. Malgré la beauté enchanteresse de l’île paradisiaque, la vie à Oakenhill n'est pas sans ses défis. Les précipitations fréquentes nourrissent une végétation luxuriante et dense, mais elles ajoutent également une dose d'humidité persistante à l'air ambiant. La chaleur reste constamment autour haute, enveloppant le village d'une aura de torpeur tropicale. La faune et la flore de l'île sont tout aussi exubérantes que redoutables. Des plantes aux feuillages éclatants cachent des épines venimeuses, et des fleurs aux couleurs vives abritent des insectes aux piqûres douloureuses. Les cris des oiseaux exotiques se mêlent au bourdonnement incessant des insectes, créant une symphonie naturelle aussi envoûtante que menaçante. Malgré ces défis, le peuple d'Oakenhill persiste, tirant sa subsistance d'une seule ressource : l'or. Une mine d'or, creusée dans le flanc de la montagne la plus proche de la mer, constitue la principale source de revenu pour les habitants du village. Les mineurs bravent les profondeurs sombres et étouffantes pour extraire le précieux métal, qui est ensuite travaillé et vendu sur le marché.

‘’Alors nous avons plusieurs boutiques spécialisées, que ce soit pour la construction pure et dure ou encore pour des œuvres plus délicates qui requièrent de l’or. De plus, nous sommes forts sur l’import et l’export de matériaux, échangeant de l’or sous différentes apparences contre des choses que nous manquons ici.’’ Explique la blonde le long de la descente vers la rue principale.

Le village lui-même se compose de modestes maisons aux toits de chaume, blotties les unes contre les autres le long des ruelles étroites et sinueuses. Le port est animé, avec des bateaux de pêcheurs revenant de leurs sorties en mer et des marchands déchargeant leurs marchandises fraîches et exotiques. Malgré les difficultés et les dangers qui accompagnent la vie à Oakenhill, il émane de ce village une énergie vibrante et résiliente. Les habitants, solidaires et déterminés, font face aux défis de leur environnement avec courage et détermination, trouvant dans leur communauté un soutien et un réconfort inestimables. Et au milieu de cette lutte quotidienne pour la survie, ils découvrent également la beauté et la magie qui résident au cœur de leur île paradisiaque.
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Dispersée pendant cette visite guidée, le regard agité de l’adolescente scrute toutes les nouveautés. Curieuse et observatrice, elle finit par se ruer sur une des boutiques spécialisées sans prévenir. Disparaissent des radars un instant, la jeune fille laisse en plan son hôte. Jouant de ses petits talents en discrétion, elle s’empare d’un rouleau de feuille d’or. Cet outil peut lui être utile pour se déguiser en statue ou pourquoi pas décorer un fruit. Tout est bon à prendre pour son ingéniosité en mission. Continuant de chiner, ses petits yeux remarquent un diadème ainsi que de grosses chaînes en or. Tout sourire, elle subtilise les objets de valeur et les cache sous sa robe. Camouflée derrière d’autres clients, la blonde réussit à tromper le tenancier et quitte la boutique.

Le rouleau sur l’épaule, le diadème doré sur la tête et les lourdes chaînes pesant sur son cou, Capulina marche fièrement grimé en princesse Bling Bling. Elle interpelle sa cousine certainement en train de la chercher.

Ma chère cousine ! Comment me trouves-tu ? Hihi !

Tournant joyeusement sur elle-même en prenant la pose, la jeune fille met en valeur sa parure avec autant d’exagération qu’une mannequin de Marie-Joie. Elle ne dit pas non à quelques compliments, même si l’adolescente se sent déjà magnifique. Si tout déguisement est une œuvre, Capulina se voit comme la toile d’exception et de sublime bonne facture. Dans cette petite robe du pays qu’elle fait virevolter, elle s’arrête net. Un sourire mesquin allié à un jeu d’acteur grotesque prend ensuite place.

Oups ! Quelle étourdie je fais ! J’ai oublié de payer. Hihihi !

Il ne lui a pas fallu longtemps pour que la peste teste les limites de son hôte. Tout ce qu'elle risque ce sont des réprimandes, après tout. Si la marine intervient, il lui suffit de pleurer et de feindre l'innocence. Ce n'est pas son premier vol dans sa vie.
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Elle est prise d'une agitation joyeuse pendant la visite guidée, son regard étincelant et agité par tous les points d'intérêt qu'elle observe et qu'elle montre du doigt avec enthousiasme. Son esprit bouillonne d'excitation à l'idée de partager des informations sur les différentes attractions avec les autres membres du groupe. Alors qu'elle remplit son rôle de guide, Éléonore parle ouvertement des bienfaits de la colonie et des progrès réalisés grâce à l'effort commun, avec une conviction palpable dans sa voix. Elle ne se contente pas de simplement énumérer des faits, mais s'efforce également d'égayer la visite en offrant parfois des anecdotes amusantes sur les propriétaires des boutiques ou sur des événements passés liés aux attractions. Son enthousiasme est contagieux, et elle est véritablement investie dans sa mission de faire découvrir les charmes de la colonie à sa compagne inattendue. Malgré sa distraction occasionnelle causée par son désir de partager toutes les informations pertinentes, Éléonore demeure engagée et passionnée dans son rôle de guide. Connaissant un peu mieux sa cousine, elle essaye de nourrir son esprit et de la tenir occupée, offrant même un petit détour dans un coin qu’elle sait que la demoiselle appréciera : le coin "artistique".

Lorsque Capuline se précipite soudainement vers une boutique sans prévenir, Éléonore est d'abord surprise par son geste impétueux, mais elle choisit de la laisser faire sans la suivre immédiatement. Elle reste en arrière, observant avec curiosité l'endroit où sa petite cousine a disparu. Son visage affiche un mélange d'étonnement et d'amusement devant l'audace de Capuline, mais elle semble aussi intriguée par ce qui pourrait la pousser à agir de la sorte. Quand celle-ci réapparaît fièrement après avoir volé des objets dans la boutique, Éléonore est quelque peu surprise par son accoutrement extravagant, mais elle ne laisse rien transparaître d'une réaction négative. Elle rit plutôt, impressionnée par le résultat de la visite de sa cousine. Son expression reflète un mélange d'étonnement et d'admiration tandis qu'elle prend note des objets que Capuline exhibe avec fierté. Lorsque Capuline sollicite l'avis d'Éléonore sur son déguisement de "princesse Bling Bling", cette dernière semble entrer dans le jeu avec un sourire complice.

"Hmm, je crois que dans cette tenue des plus extravagantes, tu viens de dépasser la mode de Marie-joie ! Si les femmes de la cour te voyaient, je suis sûre qu’elles seraient vertes de jalousie devant tant d’audace !" annonce Éléonore avec une attitude teintée d'une légère ironie bienveillante, reconnaissant l'audace et la créativité de Capuline.

Lorsque Capuline avoue son vol avec un sourire mesquin, Éléonore reste initialement silencieuse, laissant transparaître une légère surprise dans son regard. Elle observe sa cousine avec un mélange d'étonnement et de compréhension, réalisant peu à peu que le comportement de Capuline est une manifestation de son désir de choquer les autres. Éléonore, bien que déconcertée par cette révélation, garde son calme et son sang-froid. Elle prend un moment pour réfléchir à la situation, scrutant le visage malicieux de Capuline avec une curiosité mêlée de réserve. Ses pensées semblent naviguer entre la désapprobation et une forme de compassion pour sa jeune cousine, essayant de comprendre les motivations derrière ses actions. Finalement, Éléonore soupire légèrement, comme si elle avait accepté le comportement de Capuline comme une caractéristique intrinsèque de sa personnalité. Un faible sourire se dessine au coin de ses lèvres, mais il est teinté d'une certaine tristesse et d'une pointe d'amusement. Elle secoue doucement la tête, comme pour exprimer son incrédulité devant le comportement de sa cousine, mais aussi une forme de résignation face à sa nature rebelle.

"Tu sais, choquer les gens n'est pas une nécessité dans la vie. Tout comme voler. Si tu veux quelque chose, tu demandes et tu fais des arrangements. Surtout que je doute que ce soit un manque d’argent, avec tous les voyages que tu fais, tu dois être une gamine débrouillarde et pleine de ressources. Tu devrais te montrer meilleure que ces pitoyables voleurs de pacotille," annonce la blonde avant de pénétrer à son tour dans la boutique.

Quelques minutes plus tard, après un arrangement avec la propriétaire de la boutique, elle en ressort en fourrant un bout de papier dans ses poches.

"Tu veux continuer ou je te ramène à la maison ? Si on continue, tu promets de ne plus voler ?"
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C’est donc ainsi que sa cousine la réprimande. Son formateur du Cipher Pol était bien plus dur et violent, et sa génitrice bien plus cruelle et vicieuse. Devant cette faible réprimande, la jeune Capulina croise les bras en arquant un sourcil.

As-tu déjà vécu le manque? Quand je regarde autour de moi, je vois l'opulence. L'or coule à flot. La solidarité protège les orphelins. Quand est-il du reste du monde?

L'adolescente écarte soudainement les bras pour montrer l’étendu des activités et de la prospérité d’une colonie dont tout sourit. Un véritable petit paradis communiant l’or et la verdure à la perfection, le tout cimenté par une solidarité et un esprit “famille” fort. Toute cette niaiserie commence à agacer la blonde. Elle ne peut s'empêcher de gâcher ce moment.

Les bas quartiers de Saint-Urea t’apprennent beaucoup de choses. Une fille seule quittant son foyer luxueux sans nom pour la protéger, sans héritage à préserver, crois-tu réellement que son avenir sera radieux ?

Relevant fierement la tête, ces insinuations sur son passé ne sont pas faites pour instingué une quelconque pitié mais, pour mettre cette femme toute joyeuse et agréable mal à l’aise. Elle joue des deux mains avec son collier tout en riant.

Je suis l'exception qui confirme la règle. Gnihihi ! Pour s'amuser dans un jeu, il faut connaître les règles et les contourner si besoin. L'exception n'est pas un miracle. J'ai vu des choses qu'une fille de mon âge n'aurait sûrement jamais dû être témoin…

D’un soupire, elle balaye ce qu’elle vient d’évoquer d’un geste symbolique de la main. Capulina reprend une pose orgueilleuse avec un sourire de peste.

Enfin, je suis Princesse Bling Bling aujourd'hui, pour une raison. J'aurais pu être Catin de luxe. Après tout, si je n'ai pas d'argent, mon corps est tout ce qu'il me reste. N'est-ce pas ce que tu sous-entend par tes “arrangements”?

La blonde passe devant sa cousine, montrant bien qu’elle en fait qu’à sa tête. Se pavanant avec une démarche imitant les modèles les plus hautaines de la haute couture, elle lance quelques mots par dessus son épaule.

Bref. Rentrons, car je ne peux rien te promettre. Il y a une petite soirée qui nous attend, n’est-ce pas?
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Éléonore observe attentivement les réactions provocantes de Capulina, son visage impassible dissimulant toute émotion visible. Alors que sa cousine exprime son mécontentement en croisant les bras et en arquant un sourcil, Éléonore reste calme, sa posture droite et son regard scrutateur.

"Le manque ? Tu parles de la pauvreté ? Savoir si au lendemain on va avoir eu la chance d’avoir chassé quelque chose à se mettre sous la dent ? Nous entamons notre troisième année sur ce village. Malgré la chance florissante que nous avons eue, beaucoup de nobles ont investi dans le village pour l’aider dans sa construction, mais ensuite nous avons été laissés à nous-mêmes. Nous avons travaillé dur pour la communauté, optant pour une ambiance d’entraide, de troc et de familiarité."

Lorsque Capulina évoque le passé de sa mère et ses expériences peu communes, Éléonore laisse échapper un léger soupir, signe de lassitude face aux provocations de sa cousine. Elle ne réagit pas directement aux insinuations de Capulina, préférant garder le silence plutôt que d'entrer dans son jeu. En vrai, elle ressentait de la tristesse pour la demoiselle. Qu’est-ce qui était arrivé à la petite demoiselle qu’elle avait rencontrée au mariage ?

"Et même si c’est le cas ? Ma mère n’a pas honte de ses choix de vie et moi non plus, Capulina. Tes agissements n’ont aucun effet sur moi, et tes paroles ne m’affectent pas comme tu le désires. Il faudra bien plus pour me blesser. Mais je dois avouer que tout ceci ne me montre qu’une gamine blessée qui agit de sorte à blesser les autres pour se remonter le moral. Ton jeu ne marchera pas ici, pas avec moi ou avec ma mère. Si tu cherches une vie paisible, nous pouvons t’aider. Si tu recherches le chaos, tu ne le trouveras pas ici."

Éléonore rejoint Capulina d'un pas assuré et léger, passant un bras autour de ses épaules frêles avec un sourire complice. Son rire s'échappe naturellement alors qu'elle écoute les propos de sa cousine avec amusement. Elle la serre un peu contre elle dans une pression réconfortante.

"Tu sais, Capu, les arrangements dont je parlais sont plutôt du genre heures d’aide au travail et un gibier entier en échange de ces quelques objets de luxe. Rien de bien scandaleux," explique-t-elle avec un clin d'œil.

Éléonore taquine gentiment sa cousine sur ses goûts de luxe, sachant pertinemment que c'est une moquerie amicale. Elle pointe du doigt les éléments de l'accoutrement de Capulina avec un sourire détendu. Lorsqu’elle évoque l'idée d'être une "Catin de luxe", Éléonore retient un rire étouffé, sachant que sa cousine cherche simplement à la provoquer encore.

"Ah, Princesse Bling Bling ou Catin de luxe, qu'elle soit ton rôle du jour, tu seras toujours la plus surprenante de la famille," répond-elle avec un sourire taquin. "Oui, rentrons. Qui sait ce qui nous attend à la soirée ? Je suis sûre que Magdeleine sera heureuse de te revoir, surprise mais heureuse, et si tu joues bien ton jeu, tu pourras peut-être échanger des rumeurs sur la famille avec elle."

Sur ce dernier échange, elle la reconduit à la maison, où le reste de sa famille l’attend pour le repas du soir, mais surtout pour fêter l’occasion de revoir la petite Capulina.
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Croissant les bras devant les réponses, l’adolescent s’arrête les bras croisés. Laissant sa cousine la doubler, son regard mauvais suit sa démarche. Soupirant en roulant les yeux, la blonde lui emboîte le pas vers la demeure en marmonnant.

Blablabla. Les gens deviennent si ennuyeux après leur mariage.

Arborant son sourire malicieux, elle témoigne quelques signaux de défiance à l’autorité. Si Eléonore pense qu’elles en resteront là, elle se met le doigt dans l'œil. Elle vient de faire rentrer l’araignée venimeuse dans son cocon.

Nous verrons bien assez comme la soirée évoluera, ma chère cousine. Hihi ! D'ailleurs, cesse de m'appeler par ce nom ridicule. Je-...

Le mini-escargophone à son poignet se met soudain à sonner. Son air provocateur laisse place à une expression bien plus sérieuse.

Une minute.

S’accroupissant subitement au bord du chemin, elle camoufle le song avec ses mains tout en chuchotant.

Ici, Agent Tarentule. Y a-t-il une urgence?
-Coordinateur Buchenwald. Êtes-vous bien en permission à l'Archipel Vert en ce moment même ?
-Exact. On m'a incité à prendre quelques jours…
-Oui, et bien ce sera pour une autre fois. L’Empereur de Kanokuni vient de mourir au profit de son fils incapable. La gronde monte déjà. Le déclin des Quang devient de plus en plus prégnant. D'après nos rapports, on ne donne pas plus de 2 ans avant qu'une crise éclate, mais le Cipher Pol se doit d'obtenir bien plus d'informations sur les implications réelles, et ainsi se protéger des potentiels dégats collatéraux qu'une situation de crise peut provoquer. Les chefs d'équipe sur place demandent des renforts pour transiter du matériel de communications et des armes. Vous devez donc vous rendre à la base de la Marine de cette mer pour assister à cette logistique au plus vite.
-Entendu, Monsieur le Coordinateur.

Malgré sa frustration de devoir partir à peine arrivée, l’Agent Tarentule ne rechigne pas à reprendre du service. Elle doit tout au Gouvernement mondial et il lui offrira la puissance que sa génératrice dévergondée ne pourrait même pas espérer toucher du doigt. La jeune fille se redresse avec un sourire poli et elle effectue une simple révérence devant son hôte.

Finalement, ce sera sans moi. J'ai une affaire urgente à régler. Cela était un plaisir de visiter ce trou paumé aux allures d'une cité d'or. Hihi ! Passez le bonjour à votre mère. Dites-lui que la petite fille qui a fugué des Dubal trouvera un bien meilleur avenir que de se cacher dans une colonie. Mon destin écrasera tous les rêves de ma famille. Ils ramperont tous. Ce visage d’ange leur donnera ce qu’ils méritent. Gnihihihi !

C’est ainsi que la petite peste du Cipher Pol quitte cette ancienne connaissance sans lui laisser le temps de lui dire au revoir. Quelque peu déçu de son évolution, tout n’est pas à jeter sur cette rencontre. Elle a obtenu un nouveau costume de colon de l’Archipel Vert. Courant au travers de la forêt pour chercher son sac de randonnée, Capulina rebrousse chemin. Son nouvel objectif est de rejoindre la base Marine G-3 au plus vite.
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