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Dans l'antre du diable

Dans l'antre du diable


Après avoir fait son carnage au saloon en compagnie de ses deux acolytes, les trois furies s’étaient séparés pour faire les derniers préparatifs avant le grand départ. L’albinos avait même confié à la démone son harmonica qui lui était pourtant si chère. Elle le gardait précieusement dans sa poche et comptait bien le lui rendre indemne. C’était bientôt le grand départ de Hat Island et donc il valait mieux terminer tout ce qu’elles avaient à faire avant de prendre le large. Valkia quant à elle était déjà prête, n’ayant aucune attache ici.  

Cependant, la révélation du Doc avant de mourir avait titillé sa curiosité. Il avait pillé sans vergogne les trésors volés par le peuple de ceux qui viennent de l’eau. En soit est ce vraiment un crime de voler des voleurs ? Le fait est que cela n’a pas été fait pour être rendu à leur propriétaire.

La démone se demandait bien quel bibelot cet escroc de médecin avait bien pu dérober avant de partir. L’artisanat indigène, que ce soit dans l’élaboration des armes ou autres créations étaient des plus rudimentaires. Dans ses premières années, quand elle était dans la partie civilisée de l’île maléfique, elle avait pu visiter les musées dédiés aux indigènes et rien ne lui semblait avoir de quelconque valeur mercantile. Elle se demandait bien ce qu’il avait bien pu retirer de la vente de ses bibelots.

Quitte à devoir rester quelques jours de plus, autant aller voir ce qu’il reste de ses bibelots. Si jamais elle pouvait revenir sur l’île avec un trésor qui a été dérobé à son peuple, elle sera accueilli comme si elle était Katabolonga l'insaisissable ! Mais pour l’heure, elle devait se rendre sur le lieu où était planqué tout le matos. La carte indiquait peut être même rien du tout, le doc ayant voulu potentiellement sauver sa vie, mais elle devait en avoir le coeur net. Si jamais il y avait bel et bien quelque chose, il était de son devoir d’en apprendre plus.

C’est ainsi qu’elle partit à la recherche du trésor des indigènes, ou tout du moins, ce qu’il en restait. D’après le Doc, il ne lui restait plus grand-chose mais de toute façon, il était hors de question de laisser les objets ici.  Arrivée devant une grande plage de sable fin, la diablesse vit ce qui semblait être une grotte quasi sous-marine, un endroit parfait pour se planquer à l’abri des regards. En réalité, l’accès semblait laborieux et il était difficile d’y entrer sans devoir plonger les jambes dans l’eau.

Continuant son avancé dans cette petite caverne, elle remarqua des lumières se reflétait sur le plafond. Il y avait quelque chose derrière la grande pierre. Se hissant péniblement sur cette dernière, les pieds mouillés et donc avec une possibilité de s’accrocher très limitée, elle fini par se hisser complètement.

Passant de la noirceur de la grotte à la luminosité d’une pièce éclairée par des torches, la démone plissa les yeux, tout cela était bien agressif au prime abord. C’est seulement alors qu’elle portait ses mains devant ses yeux que plusieurs détonations vinrent résonner dans la caverne. Avant même qu’elle ne pu comprendre, la démoniaque fut projeté en arrière, sentant le fer des balles pénétrés sa chair. Elle avait manqué de vigilance sur le coup, et elle n’avait pas remarqué qu’il y avait plusieurs tireurs à l’entrée de leur repère. Pourquoi ne s’est elle pas doutée que des gardes ne surveilleraient pas les bibelots indigènes ?  Grossière erreur qui lui valut trois impact de balles, deux dans l’épaule et une dans le ventre.

Tombant dans l’eau de mer, la diablesse se débâtit pour ressortir la tête et l’eau et tenta de se hisser davantage vers la pierre. Elle tenta d’attraper son katana mais c’était impossible, sa douleur à l’épaule l’empêchait d’utiliser son sabre. Elle était dans une fâcheuse position et alors qu’elle allait pour forcer et sortir son katana de son fourreau, ce dernier lui échappa des doigts et tomba dans la mer opaque sous ses pieds. Elle se précipita pour l’attraper mais trois canons se mirent à la pointer.

Les fusiliers n’étaient pas de grosse menace, mais sans son katana, le combat était perdu d’avance. En plus la douleur lui faisait un mal de chien, et elle ne pouvait parier le fait qu’elle retrouve son katana dans cette mer agitée. Le premier fusilier lui ordonna de mettre ses mains sur la tête. La diablesse obtempéra, ne pouvant pas faire grand-chose de plus et pestant de s’être faite surprendre.

Fusilier 1 - « Qu’est ce que tu fou ici ? »

Valkia - « C’est le Doc qui m’envoie. »

Fusilier 2 - « Il nous a rien dit c’est bizarre, et son escargophone ne marche plus comme par hasard. »

Valkia - « C’est normal je l’ai tué. »

Fusilier 1 - « QUOI ? Tu te fous de nous ? »

Fusilier 3 - « C’est pas plus mal, ça fait une part en moins à redistribuer, il servait plus à rien maintenant qu’on a les contacts pour se débarrasser de tout ça. »

Fusilier 1 - « Pas con … Bon par contre on en fait quoi de la cornue là ? »

Fusilier 2 - « Suffit de la vendre, y a bien des esclavagistes qui doivent passer non ? »

Valkia - « Ne t’avises pas de toucher à une seule de mes cornes vermisseau ! »

Le troisième fusilier mit un coup de crosse à la démoniaque qui fût mise dans les vapes. Visiblement, ils avaient bien envie de suivre le plan de la vente d’esclave. Valkia fût traînée de force à l’intérieur du repère et se fit attachée les mains avec de la corde tandis qu’on pansa ses blessures. Une esclave en vie et sans blessure se vend toujours plus cher. Elle fut ensuite surveillé par l’un des fusiliers pendant qu’elle était entreposée comme un objet dans ce qui semblait être une réserve.


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Quand elle se réveilla, elle sentit l’humidité de la caverne s’infiltrait à travers ses vêtements et une vive douleur qui lui parcourait le corps. Elle avait bien dégusté et c’était la première fois depuis un long moment qu’elle ne s’était pas faites mettre au tapis de la sorte. Pire que tout, dans la bataille elle avait perdu son sabre, sa seule arme qui la rendait plus forte que les trois fusiliers. Blessée, désarmée et face à des adversaires qui refuserait le combat au corps à corps, elle n’a que peu de chance de l’emporter. Mais il était hors de question qu’elle reste là sans rien faire.  Le premier fusilier vit qu’elle venait de se réveiller et sourit.

Fusilier - « ça y est tu te réveilles ma jolie ? Faut pas t’endormir tout de suite comme ça tu sais. »

Ne souhaitant pas répondre à un homme qu’elle va bientôt assassiner, la demoiselle se redresse comme elle peut pour se retrouver en position assise. La pièce doit faire dix mètres carrés et de nombreuses caisses sont entreposés ici. C’était donc ici que la collection des outils et babioles indigènes était rangée ? Tentant d’apercevoir davantage dans la pénombre, elle remarqua que l’homme se tenait devant la porte d’entrée. Merde, pour ce qui est du plan de sortie ce n’est pas la meilleure des idées possibles.  De toute façon, tant que ses mains sont liées comme ça vers l’arrière, elle ne peut pas se battre suffisamment bien pour inquiéter le mercenaire probablement habitué à se battre. Tentant de gagner du temps, il lui fallait des informations. Elle se mit à faire parler son garde.

Valkia - « Vous bossez pour le Doc ? Il est mort, à quoi bon restez dans une planque aussi pourrie ? »

Fusilier - « Tu n’y es pas du tout ma grande, on bossait AVEC le doc, pas pour le doc.  Il nous fournissait des marchandises à écouler, et nous on trouve des gens pour acheter en gardant un œil sur l’approvisionnement. Si le Doc est mort, je suppose que Mac Tavish et le juge Lee sont morts également ? »

Valkia - « Oui, mais pas de ma main ceux là. »

Fusilier - « Fais chier, on va avoir des soucis d’approvisionnement par ta faute ! Le marchand d’esclave ne devrait plus tarder, tu vas finir ta vie en meuble pour dragon céleste ou ouvrière dans une usine, tu verras ça va te changer. »

Valkia - « Compte là dessus, je vais sortir d’ici et je vais te découper ! »

Fusilier - « Le problème avec les esclaves comme toi, c’est qu’il faut t’apprendre à fermer ta gueule, surtout quand t’as pas l’avantage de la situation ! »

D’un geste d’humeur, le fusilier vint mettre un coup de crosse dans la tête de Valkia qui s’écroula sur les caisses derrière elle, rompant au passage l’une d’entre elle. Il y avait dans ce coffre beaucoup de babiole brillantes, des colliers et des bracelets que la démone reconnaissait. Elle les avait déjà aperçu pendant les cérémonies rituelles indigènes, et désormais ces breloques étaient au main de ses contrebandiers. L’état d’impuissance de la diablesse commençait à lui peser au point qu’elle se sentit dans une colère immense. Elle s’était jurée de ne plus de retrouver dans ce genre de situation !

La dernière fois c’était lorsqu’elle a perdu son duel contre les pirates venus sur son île pour la dépouiller. Une situation qu’elle se refusait de subir à nouveau. Il devait bien y avoir une solution pour elle, quelque chose qui la ferait sortir d’ici. La démone croyait dure comme fer à son destin crée de toute part par les forces obscures que sont les divinités indigènes. Elle avait été une apôtre formidable, elle refusait de croire que son chemin s’arrêtait là. Une dernière prière fût adressée aux dieux démoniaques et le miracle se produisit.

Agitant ses mains, elle sentit dans son dos une forme rigide et froide et longue. Serait ce une épée ? Profitant du manque de visibilité de l’homme pour voir exactement ce qu’elle faisait, elle passa ses mains sur le fil de la lame qui coupa les liens comme du beurre. Étonnée par tant de tranchant de la part d’une épée, la cornue demeura interdite. Se redressant légèrement comme pour se rasseoir et ne pas éveiller la curiosité de son geôlier, la démoniaque se rendit compte de la taille de cette épée. Elle tenait davantage de la claymore que de l’épée, et ses caractéristiques la rendait vraiment curieuse.

Pourtant, allez savoir si c’est le fait que ce soit sa seule option pour se sortir vivante de ce mauvais pas, ou si c’est juste un énorme coup de coeur, mais la démone eut littéralement des coeurs à la place des yeux en posant son regard sur cette dernière. Elle était des plus étranges, mais elle avait un pouvoir hypnotisant pour la bretteuse, comme si elle demandait à être maniée. Valkia fût tirée de sa rêverie par du bruit à l’extérieur, comme un navire qui amarrait. Le fusilier tourna la tête comme pour tendre l’oreille, c’était le moment où jamais. Saisissant le long manche de l’épée, la bretteuse profita de l’allonge de cette dernière pour décapiter le fusilier.

La cornue avait mis énormément de force dans sa frappe pour compenser le poids supposer de la lame, mais en réalité, elle était beaucoup plus légère qu’il n’y paraît. La lame trancha la tête du fusilier sans la moindre résistance, comme s’il avait été constitué que de beurre.  Cette lame n’avait rien d’anodine et elle semblait être parfait dans le maniement. Faisant quelques moulinets avec, Valkia fût surprise de l’équilibre, la légèreté et la puissance de son arme. Pour ainsi dire, l’épée était presque aussi légère que son katana de base, mais bien plus équilibré et plus tranchant. Ce n’était pas un fil sur la lame mais bien de la lame de rasoir d’une exquise précision.

Mais pas le temps de rester contemplative face à sa nouvelle alliée, ses ennemis n’étaient pas loin et il était temps de faire un baptême du feu pour cette nouvelle lame.


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Inutile de faire davantage durer l’attente, la démoniaque n’était pas d’humeur à se cacher dans une des caisses et à attendre sagement que l’on vienne la sortir de sa cachette. Elle n’était pas d’humeur à jouer la proie aujourd’hui, elle espérait juste que son corps n’allait pas lui faire des misères. Sortant en boitillant de la réserve, les deux fusiliers tournèrent leurs armes en direction de la demoiselle qui se prépara. Les deux balles fusèrent dans sa direction, et tout en agitant sa nouvelle épée, la cornue vociféra

Valkia - « Trajectoire démoniaque ! »

Les deux balles entrèrent en contact avec la lame de la démone et repartirent se loger dans le corps des deux fusiliers qui tombèrent morts. A côté d’eux, il y avait une demi-douzaine d'hommes de main et un homme plus élégant qui dénotait parmi ces gens. Trois bretteurs, trois pistoleros et un qui ne semblait pas avoir besoin d’arme. S’apprêtant à repartir dans un bain de sang, la tension était palpable, mais l’homme bien habillé fit signe à ses hommes de baisser leurs armes. Pas courante cette situation, mais il en fallait un peu plus pour que la démoniaque baisse sa garde. L’homme élégant s’approcha et s’inclina.

Gri’m - « Salutations belle cornue, je me nomme Gri’m, esclavagiste à mes heures perdues mais avant tout amateur de berries et de produits … exotiques. »

Valkia - « Si c’est moi que tu traites d’exotique, tu vas repartir avec mon épée carrée dans un endroit qui ne voit jamais le soleil. »

Gri’m - « Mille excuse, ce n’est pas ce que je voulais dire Madame … »

Valkia - « Valkia, Valkia Bloodfallen. »

Gri’m - « Madame Bloodfallen, il doit y avoir méprise sur mes intentions, non, en réalité je me demandais si vous seriez prête à me vendre votre épée. Un meitou de second rang, je ne peux pas passer à côté de ça ! Je n’imaginais pas croiser Asmodée la maudite ici bas ! Donc ce que je vous propose, ce n’est ni plus ni moins qu’un échange de bon procédé. Je récupère l’épée, vous restez en vie.»

Il y eut un grand moment de blanc, la prenait elle pour une démone tombée de la dernière pluie ? A quel moment s’était il dit que la démoniaque allait gentiment donner sa seule arme de défense et se trouver à la merci de l’esclavagiste ? Elle se sentit insultée au plus profond d'elle-même face à cette proposition. Ou alors était ce juste une manière de provoquer de sorte à ce que la démoniaque fasse une erreur et s’expose ? Peut être bien, il n’inspirait pas du tout la confiance avec son regard sournois et son sourire colgate trop petit pour être honnête. Et ces manières de dandy, encore un criminel qui croit qu’il peut s’afficher des airs de gentleman et que l’on verra autre chose en lui.

Et puis, il y a eu ce nom, Gri’m. Ce nom, elle le connaissait bien. Silms avait évoqué un indigène sans foi ni lui qui avait essayé de s’accaparer le titre de chef de tribu. Le problème c’est que le patriarche l’avait battu à plat de couture et l’avait forcé à l’exil. Suite à cela, il avait entamé une vie peu honorable sur la mer. Pour qu’une personne soit à ce point là ostraciser, c’est qu’elle avait dû faire quelque chose d’horrible aux yeux du clan. Et on parle là d’indigènes qui n’hésitent pas à faire des sacrifices humains pour le plaisir de célébrer leurs dieux. Cet homme devait être une sacrée ordure. Valkia n’allait pas se priver pour lui faire payer pour l’ensemble de son oeuvre.

S’approchant de l’acquéreur en tenant son épée dans la main comme pour la lui tendre, elle attendit le dernier moment pour décapiter deux pistoleros et pour projeter le dernier d’un coup d’épaule dans l’eau afin de rendre sa poudre inutilisable. Profitant de l’occasion, elle croisa le fer avec les derniers bretteurs. Sa lame était si tranchante qu’elle arrivait même à briser les lames de ses derniers. Après avoir mis à mort les deux premiers, elle croisa le fer avec le dernier qui était bien plus expérimenté que les précédents. S’apprêtant à attaquer, elle vit derrière son adversaire Gri’m qui portait sa sarbacane à sa bouche pour lancer trois fléchettes empoisonnés vers elle.

Déséquilibrant son adversaire, ce dernier servit de bouclier humain à la jeune démone qui découvrit avec horreur que ses fléchettes ne s’étaient pas planté mais avait explosé au contact de la peau de l’homme de main. C’était une fléchette corrosive et très vite, le spadassin vint à avoir trois trous dans le ventre et décéda sur le coup. Cela s’annonçait compliqué, il serait difficile de dévier les fléchettes sans risquer de perdre la lame dans l’opération. Il lui fallait une solution et vite. Gri’m se mit à ricaner.

Gri’m - “Allons Valkia, sois une gentille fille et donne moi l’épée, je te promet que je te laisserais partir …”

Valkia - “Va chier ! Tu veux mon arme ? Viens la prendre si tu l'oses ! ”

Gri’m - “ Comme c’est facheux … tant pis … je suppose que je viendrais la prendre sur ton cadavre.”


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La tension était palpable, l’esclavagiste avait bien l’intention de récupérer l’épée de Valkia et peut être même cette dernière par la même occasion. Quant à la démoniaque, elle avait déjà promis sa loyauté à quelqu’un d’autre et ne serait certainement pas l’esclave d’un paria indigène. Et plus ça allait, plus elle appréciait cette épée qui était d’une précision exemplaire malgré sa taille démesurée.

Les deux adversaires se tournaient autour comme des tigres en cage prêt à se jeter l’un sur l’autre. La démone faisant en sorte de ne pas offrir une possibilité de tir aux tireurs, et ce dernier attendant un déséquilibre pour placer la fléchette qui allait neutraliser son adversaire. A trop attendre, le combat allait virer en sa défaveur. Par contre, elle avait une idée de comment atteindre son adversaire plus rapidement.

Frappant au sol avec son épée, elle souleva un nuage de poussière pour aveugler temporairement le tireur. Ce dernier recula tout en tirant à plusieurs reprises dans la pénombre. C’était prévisible qu’il ne se laisse pas approcher aussi facilement mais cela faisait partie du plan. Elle n’avait volontairement pas attaqué et s’était mise en retrait, simulant à plusieurs reprises des attaques pour forcer l’homme à se concentrer sur elle.

Il était hors de question de s’approcher trop près et lui laisser un coup à bout portant. Mais il était hors de question de le laisser prendre l’avantage avec une de ses fléchettes corrosives. Voyant qu’il perdait son temps en attaquant dans le vide, l’esclavagiste changea de stratégie et tira une salve sur le haut de la grotte. Plusieurs stalactites tombèrent en direction de la démone qui en esquiva deux et trancha les trois restants comme du beurre.

Quelques instants après, l’esclavagiste était déjà au corps à corps avec elle. Tentant un tir à bout portant, il se rendit compte qu’il n’avait plus de munitions dans sa sarbacane. Tentant de le pourfendre, Valkia trancha horizontalement et vit ce dernier sautait pour passer in extremis, évitant ainsi d’être trancher en deux. Utilisant sa sarbacane comme d’une massue, il percuta violemment la tête de Valkia.

Elle fut projeté sur la paroie de la caverne, se freinant légèrement avec sa lame à même le sol. Ce dernier était plein de ressources mais avait visiblement eut un problème d’approvisionnement en terme de munitions pour sa sarbacane. Tant mieux, c’était le moment d’en finir avec lui.

Valkia - “Alors tu ne tires plus ? Un petit problème de munition ?”

Gri’m - “Ferme là ! J’ai encore une dernière munition sur moi. Et crois moi ça suffira à te tuer …”

Plus du tout gentleman, se sentant complètement acculé, il sorti de derrière son dos sa dernière munition. Il ne s’agissait cependant pas d’une fléchette, c’était une forme qui n’était pas étrangère à la démone : de la dynamite. Merde ça, cela ne présageait rien de bon. L’homme alluma l’explosif et le lança vers la démoniaque qui eut à peine le temps de réagir.

Valkia - “Trajectoire démoniaque !”

L’épée percuta la dynamite et la renvoya aussitôt vers l’indigène médusé. L’explosif fit son office à proximité de l’indigène qui fut projeté loin. Tout comme Valkia qui s’était protégée derrière son épée. Le choc fut beaucoup trop violent pour la grotte qui trembla et très vite, des morceaux du plafond vinrent se décrocher. Emportant avec eux toute la grotte. La roche s’écrasa sur le bateau du contrebandier et le détruisit avant que soudainement, les deux protagonistes se retrouvèrent ensevelis sous les rochers.




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Est elle morte ? Non, bien sûr que non. Le fait d’entendre sa respiration et de sentir le contact de sa main sur la poignée de l’épée lui confirmait sa sensation. C’était à la fois rassurant et terriblement complexe comme sensation. Elle ne se sentait pas mal dans cette position, elle était juste au calme, dans les ténèbres les plus totales. Il n’y avait pas grand chose qu’elle puisse faire, seuls ses bras pouvaient encore bouger. Ses jambes étaient bloquées par la pierre et son dos supportait beaucoup de débris sans que cela n’écrase pour autant la démoniaque. Etait-ce la fin ? Était- elle condamnée à demeurer sous terre ? Elle refusait d’y croire.

Au moins l’épée appartenant à son peuple d’adoption demeurait intacte et hors de portée de l’esclavagiste qui par sa seule présence souillait cette noble lame. Peu de chance qu’il arrive à retrouver facilement le lieu de la dépouille de la cornue. Cela lui était égal de mourir maintenant. Elle avait tué le Doc, et sa légende demeurera. La femme démoniaque élue qui aiderait son peuple à se libérer de ses chaines. Quelle ambition ! Elle n’avait pas encore libéré qui que ce soit et cet amas de terre serait sans doute un endroit bien cosy pour disparaître. 

Pourtant, elle avait ce sentiment d’inachevé, comme si son existence ne pouvait pas se terminer là. Ultime baroud d’honneur ou conviction qu’il lui faut encore avancer ? Pour quoi ? Pour qui ? Pour son peuple ? C’était difficile à deviner. Pourtant une fois sous terre, la seule image qui revient c’était celle du démon qu’elle avait vu durant son voyage astral lors de la cérémonie. Il avait ricaner d’elle, avait douté de sa légitimité à faire la tâche qui lui a été confiée. C’était donc peut-être pour prouver à cette entité qui était sans doute dans sa tête uniquement, qu’elle voulait se battre ? Peut être bien, et puis … elle n’avait toujours pas rencontré Kiyori. La déesse intemporelle la trouverait bien minable dans cette position.

Bon sang mais quelle idée d’abandonner maintenant ? Qu’est ce qui ne tourne pas rond chez elle ? Enervée par son propre lâché prise sur la situation, elle agrippa fermement la lame et se mit à découper tout ce qui passait devant son regard. La première entaille libéra le reste de terre qui se déversa petit à petit jusqu’à ensevelir totalement la tête de la demoiselle. Continuant de s’agiter, elle se libérait petit à petit jusqu’à obtenir un endroit où s’agripper et pousser le monticule de terre sur son dos. A force de se débattre, elle sentit un courant d’air frais sur son visage. Elle avait atteint la surface en creusant dans la bonne direction. C’était comme une renaissance. Se sentant comme un zombie libérée, elle prit de grande respiration et se sentit de nouveau libre.

Rampant hors du trou et s’allongeant à même le sol pour récupérer, elle regardait le ciel bleu qui semblait la féliciter de s’être sorti de tout cela. Pas le temps de rester exposée et vulnérable comme ça. Se relevant tant bien que mal, ayant probablement des côtes fêlées et le genou gauche en vrac, elle réussit tant bien que mal à finir debout. C’était douloureux, mais au moins son ennemi était mort. Tout du moins c’est ce qu’elle pensait. Entendant des bruits de nage à côté d’elle, la demoiselle vit le dénommé Gmir’k en train de nager avec son bras valide, l’autre étant accroché à une planche de son navire. Essayait-il de fuir ? 

La contemplant de son perchoir rocheux à plus de vingt mètres de ce dernier, la démoniaque ne pouvait se résoudre à laisser son ennemi s’enfuir. Tant pis, peu importe la douleur, il convenait de porter le coup final. Prenant deux mètres d’élan, la démone se jeta dans le vide en direction de son adversaire. Il pensait sans échapper ? Cruelle désillusion ! Approchant de sa cible, l’épée prête à s’abattre sur sa cible, le fugitif eut tout juste le temps de voir une ombre au-dessus de lui et d'entendre la phrase.

Valkia - “INTENSITE DEMONIAQUE !”

La lame s’abattit sur le dos du malheureux et l'électricité, touchant la surface de l’eau, le grilla instantanément. Tombant ensuite dans l’eau, la jeune femme remarqua le cadavre de son ennemi, pourfendu en deux et brûlé de partout tomber dans les profondeurs de l’océan. Gmir’k n’était plus. Nageant peniblement jusqu’à la côte, la jeune femme se laissa de nouveau tomber à même le sol. Cette fois, hors de question de se relever. Elle n’en était pas capable. La cornue s’endormit sur le sable non loin de la grotte. 

Le lendemain matin, la jeune femme se réveilla en sursaut, son épée était toujours à côté d’elle et la douleur à sa jambe vint lui rappeler que tout cela n’était pas que dans son imagination. Regardant sa nouvelle acquisition avec un regard fier, la démoniaque se prit à s’émerveiller. Elle était fantastique, son tranchant était extraordinaire et sa légèreté sans pareille. Comment peut-on être aussi précise avec une lame aussi grande ? Elle avait soif de sang en plus de cela. La bretteuse en était persuadée, cette lame n’était pas ordinaire. Parfait ! Il lui faudrait au moins cela pour atteindre ses objectifs.

Pour l’instant, il convient de se lever et d’aller retrouver ses acolytes du moment à l’endroit indiqué par sa nouvelle capitaine. Valkia, aux ordres de quelqu’un, c’était assez cocasse. Qui aurait pu penser que cela serait possible un jour et pourtant elle avait juré d’être aux ordres de la pistolera. Une nouvelle ère s’annonce, et il est temps d’aller honorer sa parole. Titubant, elle se rendit au lieu de rendez- vous.



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