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La livraison du Jack ou le caprice de Saint Rodrik Albenas

* Suis-je enfin en enfer ? *

Le Jack ouvrait les yeux avec toutes les difficultés du monde. Il n’avait pas la moindre idée d’où il pouvait bien se trouver à l’heure actuelle. Certainement en enfer pour l’ensemble de son œuvre, mais pourtant une petite voix à l’intérieur de sa caboche lui soufflait l’hypothèse que son heure n’était peut-être pas encore arrivée.


Il scrutait en vain les alentours, l’endroit où il se trouvait était plongé dans l’obscurité, pas la moindre
Il remua de gauche à droite sa tête, sentant que quelque chose clochait, puis fit un checkup du reste de son corps. Il avait une migraine d’enfoiré, et il était bien incapable pour le moment de de comprendre ce qu’il foutait ici.
Il tenta naturellement de bouger, mais de solides liens le retenaient au niveau des poignets et des chevilles. Même son foutu cou était entravé, par une chaine en acier.
Il se sentait totalement dépourvu de son énergie vitale, comme si quelque chose lui avait aspiré cette dernière. Il pouvait ressentir le poids de son corps qui lui semblait si lourd, si encombrant, que lui était-il arrivé ?


Le pirate tenta tant bien que mal de recoller les morceaux, après tout ce n’était pas la première fois qu’il se réveillait dans pareille situation. Il avait d’ailleurs une solide expérience des réveils douloureux, mais pour le coup, celui-ci semblait dépasser tout ce qu’il avait connu jusqu’à présent…
Il se souvenait bien évidemment de son débarquement en fanfare sur l’île de la Marine pour tenter de délivrer ce trou de balle d’Olek et puis après… plus rien ! La logique voudrait donc qu’il soit actuellement aux mains de la Marine, avec sans doute, une exécution à clé. Il était bien incapable de comprendre pourquoi la Marine s’obstiner à capturer les criminels vivants, quitte à leur sauver la vie pour au final les zigouiller derrière ?


Cela dépassait totalement son schéma de compréhension…


Il se tourna vers ses poignets pour voir de quoi ses liens étaient faits, pas besoin d’être un forgeron pour comprendre qu’il s’agissait d’autre chose que d’un acier classique. Il avait déjà entendu parler à plusieurs reprises du Granit Marin, un métal capable d’absorber l’énergie des possesseurs de fruits du démon. Cela expliquait pourquoi il se sentait si faible, si fragile.
Il souffla de frustration avant de cracher devant lui. Il avait mal, froid, faim, soif, en somme, il n’était pas en forme. Son corps amoindri était recouvert de cicatrices, qu’est-ce qu’il avait pu bien lui arriver là-bas ? Et depuis combien de temps était-il captif ?


Il pensa brièvement à ce qu’avait pu bien advenir d’Olek, certainement en train de bouffer les pissenlits par la racine à cette heure. Il ne faisait guère d’illusion, personne ne viendrait lui sauver les miches.


« Y’a quelqu’un ??!! J’ai faim ! »


La Supernova brailla pendant un bon quart d’heure dans le vide, utilisant joyeusement son très riche lexique de jurons en tout genre à l’encontre de la Marine et de ses troufions.
Lorsque finalement un bruit de clé se fit entendre, après plusieurs secondes à trifouiller la serrure, la lourde porte qui lui faisait face s’ouvrit enfin. Pourtant il ne voyait rien, juste une ombre devant un halo de lumière face à lui. Il ne le savait pas, mais à cet instant, la pièce était totalement illuminée par la lumière en provenant de l’extérieur.


Le Jack n’avait pas souvenir, mais il avait pris en pleine poire l’attaque du Glaive des Rois, le rendant totalement aveugle pendant de longues semaines. Même si son métabolisme avait la faculté de récupérer à vitesse grand V et de pouvoir survivre à des attaques fatales pour le commun des mortels. Ses yeux avaient besoin de bien plus de temps avant de pouvoir retrouver leurs capacités.


« Hum… Pourquoi je ne vois rien ?! C’est quoi cette merde, vous m’avez foutu un truc dans les yeux les débiles ?! Hôtesse, je peux au moins savoir où nous allons ?! »


Si le Jack détestait bien une chose, c’était de se sentir vulnérable..
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L'agent Clint Cunningman du Cipher Pol était réputé pour sa compétence et sa détermination inébranlable. Alors qu'il était en mission à bord d'un navire de la Marine, chargé de transférer divers pirates capturés lors de l'affrontement à Marine Ford, Clint et un autre agent du CP8 furent affectés à la surveillance des geôles. C'est là qu'il se retrouva face à une supernova particulièrement coriace et dangereux, détenu à bord du navire. Cependant, il ne comprenait pas pourquoi cet homme était considéré comme si "dangereux" d'après les rapports. Bien qu'il soit un utilisateur de Zoan préhistorique de type carnivore, un type de Fruit du Démon à ne pas sous-estimer, l'individu, nommé Jack R. Skellington, ne semblait guère menaçant pour le moment, se contentant de brailler de manière déplacée.

L'homme était emprisonné dans une cellule en granit marin épais, ses mains menottées avec des entraves en granit marin pour neutraliser ses pouvoirs démoniaques et l'affaiblir. Malgré la sévérité de la situation, il semblait plus pathétique que redoutable.

"Y'a quelqu'un ??!! J'ai faim !" criait-il sans arrêt.

L'acolyte de Clint, exaspéré par les hurlements du pirate et l'odeur nauséabonde, ouvrit la cellule pour lui donner un plateau-repas de mauvaise qualité, dans le quel il cracha un gros mollard en guise de sauce du chef.

"Tiens, tu veux manger ? Mange, sale clebs !" lança l'acolyte en jetant le plateau dans la cellule, propageant de la nourriture un peu partout.

"Hum... Pourquoi je ne vois rien ?! C'est quoi cette merde, vous m'avez foutu un truc dans les yeux, bande de débiles ?! Hôtesse, je peux au moins savoir où nous allons ?!"

Cunningman, en tant qu'agent de catégorie un du Cipher Pol, savait qu'il devait faire preuve de sang-froid et d'ingéniosité pour gérer la situation. Alors que Skellington s'avança un peu trop hors de la cellule, Clint ne perdit pas de temps. Utilisant la technique du Soru tout en étant sous Tekkai kempo, il se transforma en une arme vivante, son poing droit s'enfonçant violemment au milieu du visage du pirate, le propulsant en arrière et le laissant assis sur le sol de sa cellule.

"Ne bouge plus, reste assis par terre et mange cette merde de plateau-repas. Si j'étais en charge de cette mission, je te laisserais crever de faim !" déclara Clint en poussant le peu de nourriture restante sur le plateau du pied. "Je vais répondre à une seule de tes questions : tes yeux sont cramés parce que tu n'es qu'un pauvre débile, un pauvre débile qui sent la merde en plus !"

Tandis que l'agent Cunningman s'éloignait de la cellule, son acolyte Robert largua une pizza sur le sol de la cellule, contenant les restes du déjeuner de midi.

"Si le plateau-repas ne te suffit pas, tu n'auras qu'à lécher le sol par ici," ajouta Clint.

Clint referma la porte de la cellule à clé et alluma un cigare, émergeant de sa poche de trench-coat noir. Il fit passer sa haine profonde envers les pirates en maîtrise parfaite de la situation ce qui avait permis de contenir le pirate et d'affirmer l'autorité du gouvernement mondial à bord du navire.
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Jack reconnaissait bien là le manque de contrôle de la bleusaille, pour un oui ou pour un non toujours prêt à abuser de son autorité. Cela devait être un critère de recrutement chez eux, la frustration et le manque de sang-froid.  Pour sa décharge, le pirate avait déjà envoyé un paquet de ses petits copains dans l’au-delà et rarement de la façon la plus propre.
Le coup qu’il avait reçu n’était pas en mesure de le sécher, mais ce n’était jamais agréable de se faire frapper de cette manière. Il était bien incapable de pouvoir le reconnaitre, pourtant il avait parfaitement enregistré sa voix dans un coin de sa tête. Au cas où, les choses sont parfois bien faites, et comme on dit, seules les montagnes ne se rencontrent pas.


Sans ses fichus liens en Granit Marin, nul doute qu’il aurait enfilé comme un gant ce petit merdeux du Gouvernement Mondial.


Quoiqu’il en soit, il avait obtenu ce qu’il voulait, à manger ! Certes, ce n’était pas l’opulence ni de la grande cuisine, mais pour lui plus que pour n’importe qui, la nourriture est vitale. Inconvénient d’avoir un métabolisme hors norme comme le sien, lui permettant de pouvoir récupérer des blessures normalement fatales pour le commun des mortels. Mais nécessitant en retour une quantité astronomique d’aliments pour faire tourner la machine.


Le Jack ne laissa pas une seule miette pour les rats ou les cafards de passage, il était bien incapable de se souvenir avec précision de son dernier repas.


À présent, même si les évènements survenus à Marin Ford lui échappaient totalement, il avait la certitude qu’il était bien captif du Gouvernement Mondial. Son cerveau tournant à plein régiment pour essayer de résoudre cette équation à trois-cents inconnus, lui laissant plus de questions que de réponses.


Qu’est-ce qu’il était advenu d’Olek ? Etait-il mort ? Que faisait-il ici ? Pourquoi la Marine ne l’avait pas achevé ?


Ses seuls souvenirs c’était des yeux de reptiles l’observant dans l’obscurité avec la plus grande attention. Il gardait également une odeur de sang dans sa bouche, mais un sang qui n’était pas le sien. La seule chose dont il se souvenait c’était son arrivée sur l’île en fanfare, lorsqu’il fût projeté par le monstre Marin à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.


Ensuite des combats, encore des combats, puis un blackout total.


À présent il était mis aux fers sur un rafiot pour une destination inconnue.


« Bon la bleusaille, si jamais, vous avez encore une pizza en rab, je suis preneur ! Promis je vais être sage en retour ! »


Aucune réponse….


Même s’il n’y voyait que dal, le Jack pouvait compter sur un autre sens qui était à présent très développé grâce à son fruit, son flair.
Il arrivait à sentir la sueur, la bouffe, et bien d’autres choses. Du monde se trouvait derrière cette foutue porte et devait donc certainement l’entendre. La dernière fois, à force de brailler, il avait réussi à obtenir ce qu’il voulait.

« En fait le boxer, pas mal ton coup de poing tout à l’heure ! Ce n’est pas courant de posséder une telle force. Je crois bien que mon arrière-grand-mère avait sensiblement la même force après son cinquième AVC. Tu as pensé à quitter la Marine pour faire carrière dans les sports de combat ?
Par contre je sens d’ici l’odeur d’un cigare, tu devrais plutôt me le filer, ce n’est pas très bon pour le cardio !
»


« Et sinon vous avez une idée de notre destination ? J’espère que le comité d’accueil sera de meilleure qualité. Cela manque de phéromones par ici, bon à part toi le boxeur une véritable serpillère à phéromones. Cela ne doit pas être évident avec tous ces mâles pleins de testostérones dans la Marine ? Tu dois avoir le statut de friandise non ? »


À défaut de pouvoir se mouvoir librement, le Jack s’était donné comme objectif de pourrir littéralement la vie des autres passagers qui étaient embarqués avec lui.  Et tant mieux si l’autre fumeur de cigares venait une nouvelle fois le tabasser, au moins cela l’occupait et cela lui permettait également d’avoir un peu de compagnies.

« Ah au fait, je t’ai raconté la fois où j’ai croisé ta mère et ta sœur dans un bordel de South Blue ?! Sacrée histoire, nous n’étions pas trop d’un galion pour venir à bout de tout ça ! D'ailleurs ta sœur était tombée amoureuse de mon comparse, celui qui devait se fait zigouiller à Marin Ford ! Des nouvelles de  ton beau-frère ? »
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