Le Deal du moment :
Code promo Nike : -25% dès 50€ ...
Voir le deal

Enquête et Justice...[Rik,Red and Ed' !]

    - Holà vagabond ! Que fais-tu là, en plein milieu de l’océan ?

    Une petite embarcation infortune naviguait alors assez difficilement sur les mers du sud. Elle ne possédait pas de voile, ni même de gouvernail. C’était juste un bout de bois, à la limite du radeau. A son bord se trouvait un homme vêtu d’un manteau blanc qui ramait comme un forcené vers une direction sûrement aléatoire. Ses cheveux, bruns et longs, cachaient quelques peu son visage, lui même fatigué et crasseux, aux hommes du bateau marchand. Oui, à sa grande chance, un navire de commerce avait fait halte auprès d’Edward Seavers afin de l’aider. Les hommes à son bord virent au loin le navigateur et trouvèrent vraiment étrange qu’une si petite embarcation navigue seul parmi la dangereuse étendu d’eau du sud. Alors, poussé par la pitié et la générosité, le gérant du marché ambulant décida de lui venir en aide, demandant à son équipe de dévier la direction du bateau vers la barque.

    - Je voyage en direction de la base marine de South Blue !
    – annonça Ed’ au capitaine qui était penché vers lui, du haut du pont de son grand navire.

    - Le QG ?! Sais tu seulement que tu vas dans la mauvaise direction ?

    - Vraiment ? Mince, je croyais mon instinct plus fiable que ça.

    - Laisse donc cette barque minable flottée et monte à bord ! Nous nous dirigeons vers l’est, là où se trouve le quartier général !

    Alors, deux hommes prirent place aux coté du gentilhomme et envoyèrent une corde à notre héros qui accepta leur aide sans même broncher. Il laissait sans regret cette minable barque qu’il avait achetée de toutes ses économies à un fourbe charpentier du Royaume de Bliss. Malheureusement pour lui, il s’était fait arnaquer sans s’en rendre compte. Mais maintenant, il rencontrait des gens plus honnêtes qui allaient le dirigé vers son objectif. Il posa pied sur le pont. Celui-ci était plutôt agité par les travailleurs qui manœuvraient les cordages avec technicité afin que le navire prenne la direction du QG. Ils semblaient tous fort dans leur domaine. Celui au gouvernail, par exemple, tenait la barre avec fierté et donnait quelques ordres ci et là. Chacune de ses exclamations étaient bien entendu par les marins. Ils obéissaient, sachant pertinemment que leurs actions allaient amener un salaire en fin de mois. Mais le chef à bord n’était pas ce navigateur à la grosse voix, mais bien ce brave gars qui aida le chasseur de prime à monter. Il expliqua à notre héros qu’il était, en quelques sortes, l’homme le plus riche en ce lieu et qu’il était le seul maître a bord. Tous ces individus tors nus, collé aux cordes, étaient ses ouvriers, ses aventuriers. Quand il parlait de son affaire, de son entreprise ambulante, il parlait avec fierté, au point même de se féliciter lui-même, sans vraiment s’en rendre compte. Tellement heureux qu’il en oublia de dire son nom avant d’énoncer ses différents exploits. Le marchand se vanta, puis s’excusa pour dire qu’il se nommait Holbrook. Il était agréable de l’entendre. On reconnaissait en lui l’expérience de la mer et du bizness. Seavers l’écouta longuement, le questionnant beaucoup avant d’être lui-même sujet à plusieurs interrogations.


    - Et vous monsieur le vagabond, qui êtes-vous ?

    - Edward Seavers. Je suis chasseur de prime.

    - Chasseur hein ? Ils n’ont pas bonne réputation ces temps ci.

    - Vraiment ?

    - Les habitants de South Blue ont tous eut vent de cette histoire dramatique, celle de Yume la succube.

    - Vous faites bien d’en discuter l’ami ! Je suis à sa recherche.

    - Vous êtes à sa recherche…vous la connaissez ou c’est la prime qui vous attire ? –dit-il, légèrement suspicieux.

    - Je veux des réponses avant tout ! Je ne la connais pas du tout, mais j’ai du mal à penser qu’une femme puisse faire tant de mal…je vais donc enquêter.

    - Je vois…je comprends maintenant pourquoi vous vous dirigez vers le quartier général. Là bas vous trouverez sûrement des renseignements, non ?

    - En effet.

    La discussion fut close. Holbrook monta les escaliers menant à la place du gouvernail et discuta avec le chef navigateur. Edward quand à lui resta une poignée de minute sur le pont, contemplant le travail autour de lui. Aux yeux de tous ces marins, il était un intrus qui ne travaillait pas. Il était inutile sur le bateau et ce manquement de tâche poussa le chasseur de pirate à vouloir proposer son aide ; il grimpa à son tour à la partie supérieur du pont où se trouvait la barre et s’incrusta dans la discussion des deux hommes. Le navigateur, de près, ressemblait à l’un de ces gaillards sur-expérimenté qui dégouline sans cesse de sueur. Il ne cessait jamais ses efforts et voguer presque machinalement depuis aller…au moins une vingtaine d’année. Se sont ses cicatrices qui furent les plus révélatrices. L’une d’elle serpentait le long de son avant bras, tandis qu’une griffure lui sciait la joue droite. Edward, involontairement, posa son regard sur cette dernière blessure.

    - Un pirate désarmé m’a fait cette blessure –dit-il à l’intrus ; Elle me rappelle sans cesse de ne pas prendre à la légère un pirate…même sans arme. Ceux-ci sont près à vous enfoncez leurs ongles dans la chair juste dans l’espoir de vous faire saigner !

    - Des fripouilles, des brigands, des sanguinaires !–s’écria Holbrook ; mais passons, je te présente Edward Seavers.

    - Moi, c’est Hansen.

    Il tendit sa main et serra celle de notre héros qui fut presque surpris de voir l’individu décoller ses doigts du gouvernail.

    - J’aimerais proposer mon aide. Je ne veux passer pour un sale profiteur.

    - Inutile l’ami. La mer va être calme, les hommes que tu vois là suffisent.

    - Calme ? Vous en êtes sûr ?...je ressens une certaine turbulence dans l’air et les courants sont violent.

    - Tu es quoi pour dire ça ?

    - Un chasseur inutile…enfin, on verra bien.

    Et Edward eut raison. Ses inquiétudes se révélèrent exacte et le bâtiment marchand se retrouva prit dans une vilaine tempête. Les vagues fouettaient de leur écume les hommes sur le pont, qui se démenaient contre le vent et l’embrun. On n’y voyait pas à deux mètres. Hansen était en difficulté au gouvernail, devant lutter de ses seuls bras contre la force des flots. Il avait tenu cette foutue barre depuis le matin et ce typhon imprévisible lui donnait du fil à retordre. Il fut un moment où une vague eut failli le mettre à terre, mais il tint droit jusqu’à ce qu’Edward décide d’intervenir. Ce dernier était resté sur le pont avec les autres hommes, vêtu tout comme eux d’un simple pantalon, et aidait à la manœuvre. Sa force et sa volonté aidèrent bien des marins à tenir en défaite la mer. Puis, voyant que le déplacement du navire se faisait irrégulier, il alla rejoindre Hansen. A l’instant où il arriva, il vit l’homme se battre contre sa propre fatigue. Seule sa fierté l’empêchait d’abandonner. Il était complètement exténuer. Puis, vint une lame plus puissante que les autres. Elle brisa en deux la dernière énergie de l’homme et le bougre relâcha la barre et trébucha. Si le chasseur ne l’avait pas rattrapé à cet instant, le gaillard serait passé par-dessus bord. Le tueur de pirate le retint par la manche et le remit sur pied. Puis, sans un mot ni une demande, il prit le gouvernail en main et devint le navigateur le temps de cette nuit violente. Hansen et Seavers s’échangèrent tour par tour ce rôle difficile. Tandis qu’un maintenait le cap, l’autre allait dans les cabines pour se tenir informer de l’état des marchandises. C’est alors, après des heures interminables, que l’aube pointa le bout de son nez, accompagné par le calme. Le matin même, le chasseur fut remercié par l’équipage. Holbrook vint près de lui pour lui faire part de sa gratitude. Le riche marchand était resté enfermé dans sa cabine tout le temps du typhon, mais Hansen n’avait pas mit beaucoup de temps pour porter en triomphe le chevelu.

    - Il a tenu la barre d’une main ferme. On aurait dit moi dans ma jeunesse !

    - On a bien fait de vous prendre parmi nous ! –Holbrook se vantait là d’avoir eut l’idée génial de venir aider le chasseur lorsque lui-même dérivait…

    - C’est gentil, mais cette tempête nous à tous exténué…

    - Reposez vous l’ami. Nous arriverons au QG cette après-midi.

    -Déjà ? –s’étonna le riche marchand.

    - La tempête fut rude, mais elle était à notre avantage. On a prit de la vitesse et nous serons là bas en avance.

    Ed’ acquiesça et dormit la mâtiné dans un hamac dans les cales. A son réveil, le navire était amarré et Holbrook commandait déjà les opérations de commerce sur le pont. Le chasseur de prime bailla aux corneilles puis revêtu son manteau blanc avant de rejoindre la terre ferme ; Quelle tranquillité en ce lieu ! Il faisait bon vivre, la sécurité régnait et les villageois, en quête d’un outil ou d’un tissu, étaient bien aimable. Seavers passa a travers la petite foule de gens et se dirigea vers le grand bâtiment surplombant le village. Il ne fit que très peu attention aux divers détails des rues et passa complètement inaperçu aux yeux des habitants. Il arriva devant l’entré du quartier général, où il croisa se qui semblait être un officier. Sans attendre, il engagea la conversation. Depuis son réveil, ses pensés étaient tourné vers son enquête.

    - Bonjour ! Vous êtes officié non ? J’aurais besoin de votre aide. Mon nom est Edward Seavers, je suis chasseur de prime…
    Un QG de la Marine, c'est sympa. Quand on l'observe avec attention tel une petite fourmilière, on se rend compte qu'il y'a de l'activité de partout et que la mécanique est bien huilée. D'abord, y'a les fourmis zailés qui surveillent le secteur : nos marines d'expérience les plus dévoués. À l'intérieur du complexe, les ouvrières qui s'affairent : nos braves mousses, nouvellement promus. Et puis, y'a celles qui se chargent de les faire encore plus s'affairer : les divers officiers. Et pour finir, au dessus, y'a la reine qui glande rien mais que personne vient lui dire que c'est pas bien : ici, le big boss.

    Mais y'a un truc mieux que chez les fourmis ici. Pour peu que tu saches y faire, l'endroit peut s'avérer être le paradis du marine qui veut pas en coller une. Vrai, à la base, j'suis dans la région pour embaucher de nouvelles employées pour le casino du Passeur. J'attends juste qu'un des gars m'amène la bouteille de liqueur venu des îles que je lui ai extorqué hier soir aux cartes pour quitter la base et me rendre dans la ville la plus proche. Ça en dit long sur mon intention d'honorer l'uniforme.

    Alors, y'a un coup de main à prendre, c'est tout. Seul truc, ne pas être pris à ne délibérément rien faire. Le reste passe comme une lettre à la poste. Quand des gens passent dans le coin que t'as investi – plutôt pas fréquenté le coin, de préférence – deux solutions : tu marches l'air soucieux en les ignorant sciemment s'ils sont moins gradés que toi, tu marches l'air pressé en saluant gentiment si au contraire, ils sont plus haut gradés. Et puis tu reviens sur tes pas et tu répètes le processus aussi souvent que nécessaire. Le panard. Sauf quand ça en devient trop facile et que tu oublies d'en écraser ta clope au passage des huiles. Là, oui, ça pique. Et tu te fais réprimander par le Segent-Chef Taylor, par exemple. Un vil roquet connu de toute la base. Une misérable punaise affublée d'une moustache démesurément trop large pour son visage émacié. Le démon incarné qui traque les tires-au-flanc, armé d'une voix nasillarde qui monte dans les aiguës, saccadée sous le coup de l'exaspération ou de l'indignation. Et le problème pour le Sergent Taylor, c'est que tout est bon pour le plonger dans cet état.


    Caporal ! Qu'est ... kes'se ... 'k 'k ... que... que que tout ceci signifiiiie !!

    Le manège commence. Le bon Sergent veut que je décline nom, matricule, date de vaccin, prénom des animaux de compagnie et tout le tsouin tsouin. Et que je jette cette satanée clope qui infeste trop le tabac, nom d'un chien. Ça, c'est lui qui le dit, les bégaiements en plus. Mais pas de panique. Je lâche ma réponse, sans hausser le ton, ni marquer un quelconque signe d'obédience.

    Caporal Achilia. Ghost Dogs.

    Gogo ... Ghost...Ghost Dooogs ?

    Ghost Dogs. Yeah, reprends ton souffle. Tu peux cligner des oreilles ça changera rien, t'as bien entendu, Sergent. De là, je pourrais pousser le vice jusqu'à inverser les rôles, mais j'opte pour une sortie sobre mais classe. Le devoir m'appelle. Tchao. Plutôt pas mal.

    Je fais le tour du baraquement et revient à la case départ. Sergent Taylor, plus là. Seconde classe Baxton, là. La picole aussi. Un salut militaire, le jeunôt m'envoie du Caporal et me regarde respectueusement.


    Pas de ça entre nous, mon gars. Quand tu me balances mon grade à la figure, ça me rappelle que je m'en fous complètement.

    Ça brise un peu l'image de Marine of the Month qu'il s'est faite de moi. On zappe la minute émotion où le bleu me raconte qu'il rêvait déjà de devenir marine pour arrêter les méchants quand il était petit garçon, pour en arriver à celle déjà plus intéressante où il me tend ce qui me revient de droit.

    Je trempe juste les lèvres manière de vérifier la marchandise et jte rend à tes obligations.

    Glouc. Hmm, c'est bon. Glouc glouc. Sacrément bon même. Ça sert d'avoir papa qui bosse dans une distillerie. Un dernier Glouc et j'arrête de biberonner la bonbonne.

    Parfait. Ça couvre largement tes frais du Poker d'hier soir. File.

    Baxton file. Et moi aussi, je vais en faire autant. Avec ça, j'ai de quoi éviter la panne sèche pour un moment. Je fourre la bouteille à l'intérieur de ma veste et traverse la base sans rencontrer le moindre problème. J'suis même parti pour avoir la paix intégrale, mais on m'interpelle au moment fatidique. Il me manquait un pas pour être enfin sorti du nid de Mouettes. Un certain Edward Seavers. Enchanté, moi c'est Jefill Alanglez. Premier réflexe, feindre de n'avoir rien entendu et poursuivre son chemin. Tchao Bambi...

    Ca..Caca....Caporaaal !

    Deuxième réflexe, penser à maudire le Sergent Taylor qui me rappelle d'une voix stridente et m'empêche de m'esquiver. Je pivote, rejoins mon supérieur et l'étranger, contraint de suivre la conversation sans échappatoire possible, sous le regard malveillant de mon Grinch personnel.

    L'homme est chasseur de prime. Et recherche activement une certaine Yume, ancienne collègue désormais hors-la-loi, dont la capture vaudra à l'heureux élu la rondelette somme de Huit Millions Berrys. Forcément, ça met en appétit. Et notre chasseur souhaite acquérir quelques informations. Que Taylor, rat de secrétariat qui me rappellerait presque mon brave Commandant Trovahechnik par certains aspects, s'empresse de lui fournir.

    -Cette individu a été primée pour avoir participé à un ... un ... un Massaaaacre sur Rainbow Island. Une hont' ! Un ... un scandal' ! Une ...hum... Une Île située sur notre Blue même. Si nos sources sont exactes, elle est membre d'une guilde de pillards emmenée par un certain Imori. La prime de .. de ce rebus... de cet abject... de...aaah ! ... s'élève à 10 Millions Berrys. On évalue à une viiingtaiiine, le nombre de crim'nels, formant cette bande.

    Il m'en ferait presque de la peine si c'était pas si drôle. Mais mon sourire n'échappe pas à son regard acéré.

    Il va sans dire que cette affaire requiert la plus grande attention. Si vous comptez vous lancer dans cette entreprise, le Caporal Achilia se fera une joie de vous épauler. Pourriez vous rêver meilleur allié qu'un officier de l'équipage si réputé des Ghost Dogs pour voir cette tentative couronnée de réussite ? Qu'en dites vous, Caporal ?

    Sale petit cafard, c'est un coup bas ça. Mais c'est pas comme si j'avais le choix, maintenant.

    J'en dit que cela va sans dire, Sergent.

    Le cœur y est pas mais faut me comprendre. Taylor s'en va, fier de son office, en rigolant haut et clair. Haha...hah...ahaha...ha., que ça fait. Ne reste donc plus que l'étranger et moi, qui évalue sommairement la situation en profitant du court silence que propose la sortie ratée de mon supérieur.

    Bah, après tout. Huit Millions de Berrys pour la belle, plus Dix pour son compère. De quoi lever mes réticences je crois bien. Si je change d'avis en cours de route, nos chemins se sépareront, ni plus ni moins. En attendant, autant jouer le jeu.

    Pour le nom, c'est Achilia, mais Vous pouvez m'appeler Rik. Si vous aussi, vous trouvez le Sergent Taylor antipathique au plus au point, sa cadence d'élocution sismographique infernale et sa moustache ridicule comme pas deux, nous sommes faits pour nous entendre.
      L’agent Red n’était pas content, et ça commençait à devenir une habitude. Depuis quelques temps rien ne se passait comme prévu. Ses évaluations étaient de moins en bonnes, sa cote de popularité auprès de ses supérieurs et de ses collègues était en chute libre, comme d’ailleurs l’indice de classification que le Cypher Pol attribuait aux agents pour définir l’importance des missions à leur confier.
      Et conséquence directe de cette mauvaise note, l’agent Red se retrouvait balancé sur des missions de surveillance toutes aussi bancales les unes que les autres, sans aucun moyen de se distinguer pour remonter le niveau… Des missions soit particulièrement faciles, soit tellement inintéressantes qu’on se les passait de mains en mains jusqu'à ce qu’elles aboutissent aux éléments les moins gradés ou les plus mauvais du service.
      Et la dernière en date ne dérogeait pas à la règle.

      Un groupe de chasseur de primes venait de se lâcher la tête et de franchir définitivement la frontière les séparant de l’illégalité. Partant complètement en vrille, ces tarés avaient méthodiquement liquidé l’intégralité de la population d’un village côtier local. Et, signe encore plus parlant en faveur de leur manque d’instinct de survie, ces abrutis avaient signés leurs actes et laissé un survivant… En temps normal le boulot de traquer ce genre de type était du ressort de la marine. Et en période de creux le Cypher Pol pouvait éventuellement envoyer une poigné d’agents adeptes de la liquidation et du nettoyage. Mais le fait d’avoir affaire à un groupe d’ancien chasseur de primes rendait la situation un poil plus complexe. Avant d’éliminer il convenait de savoir s’ils avaient agis de leur propre chef, ou s’ils avaient partie lié au reste de la corporation de la prime. Ce qui aurait pour conséquence de décupler notablement l’importance du problème.
      Pour le savoir il suffisait de valider un test simple, mettre leurs têtes à prix et voir si les autres chasseurs les considéraient effectivement comme de simples bandits et proies potentielles, ou si ils les ignoraient plus ou moins ostensiblement.

      L’agent Red étant tout simplement chargé de vérifier que le premier chasseur de prime sur les lieux, un nommé Edward Seavers, nouveau sur le marché, accomplisse effectivement son boulot et ne copine pas avec l’ennemi. Repérage, observation, et éventuellement aide, sanctions et plus si affinités.
      Soucieux de faciliter au maximum le travail du chasseur, après tout, plus vite celui-ci trouverait sa proie, plus vite la mission serait terminé, Red réquisitionne rapidement un navire, les infos du CP sur l’affaire, et profite de son influence pour faire adjoindre un allié à Edward. Le caporal Rik Achilia, un marines atypique mais aux excellents états de service, et dont le tempérament devrait assez bien s’accorder à celui du chasseur. A eux deux, ils devraient pouvoir liquider sans trop de difficultés tout les obstacles se trouvant sur leur route…

      Le plus gros de la préparation en route, ne reste qu’a attendre que le reste du jeu se mette en place. Pour l’heure confortablement installé sur un banc à portée d’oreilles de Rik et Edward, Red écoute discrètement les deux hommes faire connaissance, et attends le bon moment pour intervenir.





      Dernière édition par Red le Dim 30 Oct 2011 - 17:11, édité 3 fois
          Tandis que Edward parlait légèrement dans le vide afin d’expliquer sa venu, un homme bien étrange fit son apparition. Il courait comme un demeuré et vociférait des mots qui n’avaient de sens que pour lui. Non pas qu’il était totalement incompréhensible, loin de là. C’était juste sa voix sans envergure, plein de turbulence, qui donnait à ses explications cette forme si désagréable. Et en plus de s’exprimer par la voie du nez, ses intonations étaient parfois muté par cette vilaine moustache noire. Par respect pour l’officier supérieur, le chasseur de prime ne dit rien et cacha son rictus. L’homme était parfois moqueur oui, surtout pour ce genre d’individu qui, secrétaire et fier de l’être, n’avait que très peu connu la vie, la vrai. Alors notre héros laissa la discussion filer. Il ne pouvait pas faire autrement. En effet, les deux marines en face de sa personne n’étaient pas de vulgaire voyageur comme lui et portait de beaux habits. Tout deux bien portants, aucun manquement d’hygiène ou de dîner ne se révélait sur eux. A contrario de ça, il y avait Monsieur Seavers, largement trahi par la transpiration dégoulinante de son cou. Sa condition de pauvre aventurier ne faisait que s’exprimer encore plus quand on voyait ci et là sur son torse quelques marques de sel. La tempête de la nuit dernière l’avait complètement noyé sous le minéral. Ses vêtements, un pantalon simple surplombé par un manteau, ne furent laver qu’il y a bien longtemps. Pire encore, ses cheveux gras et esclave de la saleté. De tous ces détails cités, le plus horrible était sûrement cette odeur maritime que se dégageait de lui. Il sentait la mer : les cales du navire, le sel, la transpiration…Il puait oui !

          Alors, dans cette misérable apparence, il se taisait face au marine moustachu qui commençait à se faire comprendre. Déjà, il apprit à notre tueur de pirate qu’il avait abordé un caporal. Puis, en à peine quelques secondes, il offrit un paquet de renseignement à Ed’. Il mentionna Imori, le chasseur rebut dont la prime s’élevait à 10.000.000 de berry, tout ajoutant le fait que le même brigand commandait une bande de vingt hommes, dont Yume …mieux encore, le bougre donna le nom de l’île où s’était déroulé le massacre. Et, comme si ce n’était pas assez, il avoua l’existence d’un survivant. Puis, soudainement, d’un ton plein de sarcasme, il dirigea sa bouche vers le chevelu pour lui dire très simplement que le caporal Achilia serait tout à fait en joie de l’’aider dans sa quête. Soit, tout cela l’arrangeait bien, notre chasseur de prime. Malgré sa satisfaction, il resta de marbre et regarda la réaction de Rik qui semblait maudire son supérieur.

          Un silence s’installa. Quelques secondes pour juger le locuteur. Un membre des Ghost Dog…détail insignifiant, vu que notre homme ne les connaissaient pas. Bien habillé, brun, lunette noir. Alcoolique et fumeur. Comment le savait-il ? Edward le supposait, en sentant sans trop de soucis l’haleine du marine empli de tabac plus que d’alcool.


          - Pour le nom, c'est Achilia, mais Vous pouvez m'appeler Rik. Si vous aussi, vous trouvez le Sergent Taylor antipathique au plus au point, sa cadence d'élocution sismographique infernale et sa moustache ridicule comme pas deux, nous sommes faits pour nous entendre.


          - Ouais, votre sergent est un phénomène ! J’ai bien cru que j’allais éclater de rire haha !


          Le rire dont il parlait éclata donc, puis, poliment, il cessa de satisfaire sa moquerie.

          - Bref, appelez-moi Ed’. Bon, si j’ai bien compris, vous allez m’aider à débusquer la chasseuse Yume ?

          Il n’insista pas plus sur ce point. En effet, il sentait le fait que cela n’enchantait pas vraiment son interlocuteur.


          - Ho et...je ne connais pas du tout les "Ghost Dog". Je devrais peut être ?


          - Bref...venons en au fait ! je recherche activement Yume, je veux qu'elle réponde à mes interrogations, et donc comprendre son geste...ce n'était pas son genre, d'après ce que l'on m'a apprit sur elle.

          Edward n’abordait pas la question de la prime. Il était comme un enquêteur, encore plus marine que le marine. Comme si la justice lui importait plus que la monnaie. Ou oubliait-il simplement ce coté là ? Si il pourchassait Yume, c’est parce que Shogun l’en avait conseillé. On repensant à cela, il comprit pourquoi son ami lui avait fait cette demande étrange.

          - Enfin, pour que ce soit plus clair, je veux laver l’honneur des chasseurs de prime. Quoi de pire pour le métier qu’un gouvernement qui vous a à l’œil ? Oui, notre réputation est tombé bien bas depuis cet incident...
          Si m'être fait imposer une mission à la dernière minute de la sorte ne m'enchante pas le moins du monde, il y a au moins un aspect positif à ma future collaboration contrainte avec l'étranger. Et pas des moindres. L'étranger en lui-même. Plutôt sociable, doté d'un certain sens de l'humour; Ed' est un brave mec. Ça se lit sur sa trombine, quand bien même il arbore une tenue de vagabond. C'est un moindre mal. Ou un coup de pouce du Hasard pour m'inciter à m'investir dans l'affaire. Pour ça, on verra ce qu'il en retournait vraiment au moment du décompte final. Chaque chose en son temps. Pour le moment, répondre.

          Vos intentions vous honorent, Ed. Je peux pas dire que je me sente tout à fait aussi concerné par l'image que renvoie notre cher ordre de la Marine à nos concitoyens, m'enfin. Faut de tout pour faire un monde n'est ce pas ? Ceci dit, vous pouvez compter sur mon soutien, je vous le confirme.

          Tout en parlant, je sors machinalement une main de ma poche et commence à rouler une feuille de tabac. L'affaire commence à s'attirer mon intérêt, et à réveiller par la même en moi certaines prédispositions. Ou dépendances, diraient les mauvaises langues.

          Les Ghost Dogs ? On a un ou deux coups d'éclats à notre tableau de chasse. Mais vous nous connaitriez déjà si notre notoriété nous précédait aux quatre coins des Blues pas vrai ?

          Un autre détail, non abordé par mon partenaire jusqu'ici, me vient à l'esprit. Ou il n'y a pas pensé, mais rares sont les purs altruistes dans la profession qu'exerce Ed, ou plus probablement souhaite t-il repousser l'examen de cette question à plus tard. Mais puisqu'on en est à discuter des formalités.

          Concernant la prime, il y a assez d'oseille à se faire pour qu'on puisse partager équitablement ça en grands garçons que nous sommes. Et comme je cours pas après la gloire, je consens même à vous laisser recueillir seul les lauriers de la victoire. Du moment que je touche mon bénef.

          À tout prendre, autant éviter de remettre soi-même les primés à la marine, sachant que les gains proposés sont copieusement allégés pour ceux servant l'armée. La satisfaction du devoir accompli doit compenser, faut croire. Mais pas chez moi. Je préfère largement du cash à de chaleureuses félicitations, une poignée de main franche et de nouveaux galons aux épaulettes. Jamais été trop enthousiaste à l'idée qu'on ponde un roman sur mes prouesses.

          Quoi qu'il en soit, nous pouvons régler ces modalités en avançant, il me semble. Alors autant nous mettre en route. J'ai ce doux breuvage que voici pour étancher la soif et un tabac séché de tout premier ordre pour faire passer le tout.

          Je montre discrètement à Ed la bouteille qui repose dans la poche intérieure de ma veste, tout en allumant ma roulée.

          Que demander de plus ?

          Un bateau, sans doute. Mais quand on est en veine, les bonnes nouvelles viennent toujours de pair, et nul doute que que c'est ce qui va se produire ici.
            Bon, il est temps de s’incruster dans l’affaire, il ne faudrait pas que ces deux la se trouvent un autre bateau que celui prévu..

            - Pardon messieurs …

            Le chasseur et l’officier tournent la tête vers le type qui vient de s’inviter dans leur conversation. Il semble presque aussi vieux que les deux hommes réunis, un visage buriné et marqué par une vie plutôt rude, une barbe noire taillée à la serpe ou commencent à s’inviter des poils gris, un calot de marin qui semble vissé plutôt que posé sur le crane. Ses vêtements ne sont pas de premières jeunesses mais sont propres et soigneusement rapiécés. Il porte à la ceinture une bourse qui semble convenablement remplie et un couteau large tout ce qu’il y a d’utilitaire...
            Le type qui vient de les interrompre est sans aucun doute un marin, et depuis longtemps, ainsi que le crient certains détails, cette manie de continuer à se balader pieds nus une fois à terre, cette façon un peu gauche et voutée de se tenir debout, caractéristique de ceux qui n’ont plus l’habitude d’avoir un sol stable sous les pieds. Il a les mains en forme de serres de ceux qui ont tiré des cordages toute leur vie, et les dents jaunis des consommateurs réguliers de tabac à chiquer. (Tiens, toutes ces dents, plutôt rare pour un vieux marin)
            Visiblement gêné par la brusque convergence de regards, ou intimidé par l’officier, le marin se souvient de certaines convenances en vigueur chez les terriens, et d’un geste fait glisser son bonnet de son crane chauve. Puis ne sachant pas trop ou le mettre il le garde à la main et se met à le tripoter nerveusement, il à le regard anxieux du type qui craint d’apprendre une mauvaise nouvelle…

            -Excusez moi mais… J’ai entendu par hasard une partie de votre conversation et … C’est vrai c’que vous dites ? J’veux dire sur Rainbow island ? Tout le monde est mort ?

            Quand Ed et Rik confirment, une vive douleur se peint un instant sur le visage du marin, aussi vite réprimée qu’elle est apparue…

            -Et vous savez qui l’a fait hein ? Et vous partez le chercher …

            Questions n’attendant manifestement pas de réponses, le marin ayant plus l’air de réfléchir à haute voix que chercher vraiment à vérifier ce qu’il a surement entendu…
            Il reste silencieux quelques secondes, fixant ses pieds et malaxant son bonnet. Et quand il relève la tête mâchoires serrées et regard dur, il est manifeste qu’il a pris une décision…

            -Je suis capitaine indépendant, j’ai un bon bateau amarré juste à coté, et un équipage de vrais marins pour le manœuvrer. Si vous me laissez vous accompagnez jusqu'à ce vous coinciez ces salopards, je vous transporterais ou vous voudrez…

            Il carre les épaules, avale sa salive…

            -Comprenez, je … J’avais… Je connaissais des gens sur cette ile. S’ils sont morts… Morts de cette façon… Alors quelqu’un doit payer pour ça…
                Les deux protagonistes quittèrent l’entrée de la base où tout deux s’étaient rencontraient pour parler de leur prochaine aventure et aussi, pour faire connaissance. Rik semblait plutôt simple comme type. Pas de grande politesse, pas de timidité ni d’excentricité. Juste quelqu’un de calme et de reposer qui ne disait pas non, apparemment, à quelques gorgées d’alcool pendant le travail. En d’autre terme, cela voulait dire qu’il était le genre d’officier à transgresser les règles. Edward trouvait ça convenable. Au fond de lui, il avait espéré que son compagnon de route ne serait pas un de ces gaillards trop à cheval sur les règles de l’organisme gouvernemental. Si ça avait été le cas, notre chasseur de prime aurait préféré continuer seul, afin que la mission se déroule comme il l’entendait. Ce n’était pas comme s’il effleurait l’idée de laisser libre le succube…non, il voulait qu’elle paye. Payer comme lui il l’entendait. Seavers ne voulait pas suivre le protocole d’emprisonnement et comptait bien faire sa propre justice.

                - C'est vrai ! –répondit Edward sur le sujet des Ghost Dog- ; mais cet officier moustachu semble bien fier de vous, je suppose que vous devez être « efficace ».

                Il sourit légèrement. Cette allusion à la force du caporal retint sûrement l’intention du marine. Il effleurait peut être son égo’. C’était son but. Voir comment l’homme envisageait les futurs combat –car sûrement il y en aura – et comment il jugeait sa propre force permettrait au chasseur de se faire une petite idée sur les capacités du membre gouvernemental. On avait appris à Ed’ à jauger ses adversaires…mais aussi ses alliés.

                La question de la prime fut abordée. Edward ne chercha même pas à négocier, oubliant au passage que son passe de chasseur de prime lui octroyait le droit de toucher l’intégralité de la récompense. En effet, normalement, le pistolero était prioritaire par rapport à l’officier, qui lui avait un salaire. Mais, quelques peu aveugler par la fougue aventure, il resta naïf et acquiesça la parole de fumeur de tabac.

                - Que demander de plus ?
                dit l’individu en montrant fièrement sa belle bouteille

                - Rien, si ce n’est un navire l’ami ! Vous l’avez peut être remarqué, mais je suis un aventurier miséreux, un vagabond des mers. Je suis arrivé ici par le biais du navire du marchand de Mr.Holbrook, qui a amarrer son navire au port il y a à peine un quart d’heure. Je n’ai donc pas de moyen de navigation, et vous ?


                Sa question posé que déjà un individu s’invitait à l’aventure. En effet, un troisième homme fit son apparition, avec une certaine retenu, en avouant avoir écouté la conversation entre le chasseur et la marine. Il semblait bien perturbé par le fait que des gens aient été assassinés sur Rainbow Island. Le gaillard tombait à point nommé. Il avait cette allure singulière que possède tout homme des mers : cette maladresse dans le geste, cette liberté innée dans chacun de ses mouvements et surtout, ces avants bras durs et saillants. Puis, cette barbe irrégulière et ces vêtements qui criaient aux deux hommes sa condition de brave marin. Avant même qu’il le dise, Edward sût ce qu’il était. Un capitaine indépendant, à la tête d’un équipage de solide travailleur…bon dieu il tombait vraiment à pic ce gars là !

                - Et bien, personnellement, je ne peux pas refuser une si belle aide de votre part. J’accepte monsieur…


                Il arrêta sa phrase, qui lui demandait indirectement son nom…


                -Loiseau, capitaine Eddy Loiseau. A vo’t service messieurs…

                Le marin commence un début de salut militaire, probable que la présence d’un officier lui rappelle des souvenirs, il s’arrête à mi course, embarrassé par le bonnet qu’il a toujours en pogne. Le remet sur sa tête et après une hésitation vous serre vigoureusement les mains à tout les deux. Une poigne énergique, à la paume calleuse et aussi dure qu’un vieux cuir.

                -Vous l’regretterez pas je vous assure, ma Marie belle est pas le plus mignon ni le plus neuf des rafiots du coin, mais l’est vive comme le vent et dure à la tache. Y’a pas un grain sur c’te mer qui puisse la mater…

                Et quelques minutes plus tard, de retour sur le front de mer et les jetées réservés aux civils, vous pouvez constater qu’il n’a pas menti.
                La Marie Belle est un cotre d’une quinzaine de mètres, visiblement équipé pour la course au vu du tapecul* rajouté à l’arrière. Il semble avoir pas mal vécu, mais son équipage s’en occupe visiblement avec grand soin. Pour l’heure, suspendus au pont, plusieurs marins sont d’ailleurs en train d’en repeindre les lettres d’étrave et la figure de proue, une superbe naïade aux bras tendus vers le large.
                Hormis deux canons de poursuite de petit calibre, actuellement rangés sous des bâches, il semble tout à fait désarmé.


                *tapecul, mat supplémentaire placé à l’arrière de la voilure principal et supportant une voile de petite taille améliorant la manœuvrabilité du bateau
                  Voilà, on a un bateau. Presque trop facile. Et le presque est limite superflu, tant le brave Loiseau est arrivé fort à propos pour nous offrir ses services. Seavers n'a pas eu l'air d'hésiter bien longtemps devant l'aubaine et a saisi la balle au bond. De mon côté, je suis le mouvement; j'ai pas mon mot à dire dans l'affaire, je fais qu'épauler Ed dans sa tâche, et c'est à lui qu'il incombe de prendre les décisions de cet ordre. De toute façon, c'est pas vraiment non plus comme si je tenais à faire partager mon point de vue à tout prix, surtout que j'en ai pas encore un arrêté sur la question. L'aventure prend forme, on est fin prêt à se lancer, c'est tout ce qui compte.

                  Arrivé sur la zone portuaire, je reste silencieux encore un moment. Le temps de détailler derrière mes verres fumés le bâtiment à bord duquel nous allons lancer notre chasse et, dans une moindre mesure, son capitaine qui a somme toute l'air d'un honnête marin. La Marie Belle, comme il l'appelle, si elle n'est certes pas la plus jeune et fraîche des demoiselles des flots, a tout ce qui faut pour satisfaire le client. Elle est traitée avec le plus grand soin et même une certaine coquetterie; on peut observer ses matelots lui refaire une beauté, pour sa prochaine parade. Mais la fin de ce traitement particulier va être reporté à plus tard. Pinceaux et pots de peinture vont regagner l'établi pour un temps, affaire oblige.

                  Ça m'a l'air parfait capitaine; et si nous appareillions pour voir ce que cette beauté cache sous ses voiles ?

                  C'est bien beau de faire des projets mais encore faut-il passer à l'acte derrière. Tout est fin prêt, nul besoin de disperser en perte de temps superflue désormais. Au plus vite on sera sur place, au mieux ce sera. Et les deux Ed' semblent bien l'entendre ainsi également. Embarquer, puis lever l'ancre et hisser les voiles sous les commandes de Loiseau à son équipage, et la Marie Belle s'éloigne déjà du littoral. Cap sur Rainbow Island.


                  Spoiler:
                    **Bon, pour l’instant, tout se déroule comme prévu. Une pensée certes satisfaisante, mais pour un agent de métier comme Red, ces mots sonnent surtout comme un avertissement. C’est quand tout se déroule comme prévu que les pires merdes arrivent, parce que c’est à ce moment la qu’on relâche sa vigilance. Et même si neuf fois sur dix ça n’a aucune conséquence, la dixième fois est souvent fatale**

                    Alors Red continue à parfaire sa couverture et son image de marin vétéran. Il fait stopper le chargement, explique aux hommes que le programme a changé et que le bateau repart à vide, et tout de suite. Evidemment les hommes ronchonnent, parlent de leur participation aux bénéfices, de l’argent qu’ils comptaient dépenser à terre… Bref, ils jouent leur rôle…
                    Alors pour les calmer Red met la main à la poche et sort le pognon, il explique qu’ils sont en mission, que c’est une affaire personnelle… Et quand il leur dit ce qu’il s’est passé sur Rainbow island les hommes se taisent. Tous savent qu’il avait des proches la bas… Et quand il rajoute que l’expédition sera à ses frais, et que chaque marin sera payé comme si elle était un succès commercial, tout le monde se retrouve prêt à naviguer jusqu’au bout du monde…
                    Profitant d’une cale quasiment vide, les marins laissent leurs couchettes aux deux invités pour partir s’installer dans l’entrepont. La présence d’un officier de la marine aidant, on leur prête même une paire de hamacs à installer dans la cabine avant.

                    Et en moins d’une heure tout le matos nécessaire à l’expédition est chargé. Et la Marie belle quitte le port à vive allure. Entre le vent favorable et un chargement réduit au minimum, le cotre fend les flots à une allure tout à fait satisfaisante.

                    -Messieurs, si le vent se maintien on s’ra sur Rainbow dans moins de trois jours…