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Un chat n'est pas un pigeon !

Rappel du premier message :

Ça fait plus d'un an maintenant... Plus d'un an que je suis enfermée dans ce petit corps poilu et tout chétif sans savoir pourquoi. A cause de cela, j'ai du renoncer à ma tournée mondial, à mon agent, à mes beaux cheveux roses, mes mains munies de pouces opposables, mes longues jambes...
Tellement de sacrifice ! Et tout ça pourquoi ?!

Mais je sais pas, justement ! C'est quand même terrible ! Moi, la grande Rori qui était sur le point de devenir une véritable étoile montante, je suis maintenant un ridicule chaton perdu, abandonné à son sort, martyrisé même ! Si si, pour de vrai ! Rien que le mois dernier, j'ai du faire des ronds de jambes à une femme achetant du lait, elle m'a gentiment ramené chez elle, m'a nourrie et là, paf ! Le piège : je me suis retrouvée jetée dans les bras d'un bambin qui m'a tiré les poils et les moustaches ! Et quand je l'ai griffé parce qu'il voulait pas me lâché la queue, paf le chat ! Jetée dehors ! Non mais je vous jure, c'est pas une vie !

Et encore, je ne parle même pas des rares fois où je fais confiance un peu à quelques personnes et que je leur parle ! "Oh non, un chat qui parle !" "C'est un démon qui utilise un fruit du démon ! Noyons le !" Pfff. Enfin... Heureusement, y'a quand même pas que des personnes sans cœur dans ce monde.

- Tu es sûre que tu veux aller dans cette ville petite ?
- J'ai pas trop le choix je crois...
- Hm... J'ai promis de t'y emmener mais c'est un coin malfamé tu sais... Alors je suis désolé mais je ne resterai pas plus longtemps avec toi si tu y vas.
- Je... Je comprends... Je me débrouillerais, vous en faites pas pour moi.
- Tu as de l'argent ?

Question intéressante que celle ci... Rapport que oui, j'ai pleiiiiin d'argent. Ou du moins, j'avais. Rapport que j'ai essayé d'aller récupérer mes sous quand j'ai été transformée, sauf que la banque à rien voulu me donner. Donc je me suis infiltrée pour prendre des sous moi même... Et qu'est ce qu'il s'est passé ?

- J'ai pas de poche...

Donc non, j'ai pas d'argent...

- Hm... Attends.

Le vieil homme et capitaine de son petit navire de transport se retourne pour aller dans sa cabine et récupère un bout de toile et une ficelle, et rapidement, le voilà qui me bricole une petite bourse et y mets quelques berrys.

- Je suis désolé de pas pouvoir faire plus...
- Oh monsieur ! C'est déjà beaucoup ! Vraiment ! Merci de tout cœur !

Je le laisse alors m'accrocher la bourse au cou avant qu'il ne retourne à la barre pour débarquer dans le port. Là, après des adieux presque larmoyant, j'entre dans la fameuse ville de Zaun, celle dont on m'a dit qu'elle abritait un grand nombre de personne capable de soigner tout et n'importe quoi si tant est qu'on ait de quoi les payer. Bon, avant que le grand père me donne des sous, j'avoue que je comptais surtout sur ma petite bouille d'amour et potentiellement un paiement à crédit pour me faire soigner - après tout, une fois redevenue humaine, je n'aurai plus de soucis pour récupérer mes sous... Enfin normalement...
Mais maintenant que j'ai un peu d'argent, alors ça devrait forcément bien se passer.
Non ?

Je me demande combien il a mis dans cette mini bourse et ce que ça vaut quand même... Rapport que je ne me suis jamais occupé de la valeur des berrys, j'ai toujours eu des gens pour le faire pour moi...

Trottinant dans les ruelles qui quand même ne me rassurent pas tellement... Je me demande si je vais pouvoir trouver un médecin facilement... Est ce que je vais encore devoir parler à des inconnus.

- Hé regarde, un chat avec un truc autour du cou.
- Je me demande ce que c'est.
- Minou minou, vient par ici.

Hm... Ces trois enfants vont peut être pouvoir m'aider ?

- Ahah je te tiens !
- Heyyy !

Alors que je regardais les trois mômes, une paire de main m'a attrapée sauvagement ! Non mais ça se fait pas ce genre de chose !

- Vas-y arrache lui sa bourse !
- Non ! Mon argent !
- Qui parle ?
- Merde, c'est le chat !
- Vite on se tire de là !
- Non ! Mes sous ! Rendez les moi !

Usant de mes techniques de super ninja, j'arrive sans mal à rattraper les sales gosses et une fois fait, je saute sur la cheville de celui qui m'a dépouillée qui hurle de douleur sous ma morsure ! Mes crocs et griffes planter dans sa jambe, je tente vainement d'articuler "rends moi ma bourse" mais le résultat est incompréhensible.
Et finalement, c'est un coup de pied d'un de ses potes qui sonne la fin de se combat alors que je m'envole le souffle coupée par la violence du choc et atterri dans un mur avant de tomber au sol, incapable de bouger tant la douleur est grande.

Les mômes peuvent alors s'enfuir sans soucis, me laissant seule sous une pluie battante et incapable de me relever... Le vieux avait raison, j'aurai peut être pas du venir ici...
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La mine basse, les oreilles tournées vers le sol, je n'ose même plus les regarder. Une nouvelle fois, c'est un échec complet. Et quand les deux humains de formes me disent qu'ils vont continuer de chercher pour moi, cela ne réussit qu'à me faire relever la tête dans un faible sourire...

- Merci à vous mais... Vous avez surement mieux à faire que d'aider une chose comme moi...

Une chose. Voilà tout ce que j'ai réussi à comprendre du discord de la docteur. Je suis une curieuse chose, humaine sans l'être vraiment. Mais déjà, avec ce qu'elle m'a dit, je peux éliminer la piste du vol de mon corps. Non, ce corps de chat est bien le miens puisque l'ADN est humain. Simplement... Il a maintenant l'apparence d'un chat.

- Je vois que la confiance règne ici.
- En même temps, vous n'avez rien trouvé... disé-je en détournant la tête, vexée de cette remarque. Et la réaction ne se fait pas attendre : voilà qu'un tas de papier où sont notés mes résultats d'examen vient me taper la tête sous l'impulsion de Kuroja ! Aïe !
- Tu t'attendais à quoi en venant sur une île des blues ! Certes nous sommes spécialisés dans les prothèses cyborg ! Et si tu veux on peut surement te faire un corps artificiel dans lequel on branchera ton corps de chat pour le contrôler ! Mais ce n'est pas ce que tu veux, si ?
- N...Non..?
- Alors, la solution est ailleurs ! Elle pourrait être chez les sauvages de Torino, chez un médecin de génie qui aurait disparu de la circulation ou simplement chez les Toubib 20 de Drum.
- Si elle existe...

Nouveau coup de feuille sur ma tête.

- Elle existe ! Aucune maladie n'est incurable ! Suffit simplement de trouver le bon remède.
- Je vais quand même pas aller sur Grand Line dans cet état ! Vous avez déjà navigué sur Grand Line, vous ? Parce que moi oui ! Et je serai beaucoup trop à la merci de cette mer dans ce petit corps ! Et puis c'est pas sur Grand Line que j'ai été transformée, c'est au Sultanat des Pétales !
- Alors c'est par là qu'il faut commencer les recherches.
- Et c'est par là que j'ai commencé. Mais ça n'a... rien donné.

Non, là bas, la seule chose que j'ai pu trouvé c'est des gens voulant m'enfermer en cage pour me vendre à bon prix, des gens voulant m'adopter et me faire manger des croquettes dégoutantes et d'autres partant en panique devant un chat qui parle. Sans compter ceux voulant me tuer, persuadé que j'étais un démon ou une utilisatrice de fruit du démon du chat qu'il voulait pour eux... Vraiment, il n'y avait rien de pertinent là bas !

Mais tandis que je dévisage la doctoresse qui ne veut pas m'écouter et qui ne pense plus qu'à satisfaire sa curiosité scientifique, c'est Hayato qui se penche vers moi, plus compatissant. Mais malgré le réconfort qu'il essaye de m'apporter, je reste encore bien trop affectée par cet échec.

- Je... Je crois que j'ai besoin d'être un peu seule, pour réfléchir... Je vais aller prendre un peu l'air dehors...

Et sans plus attendre, sous le regard des deux autres, je descends du bureau où j'étais assise pour faire face au médecin et me dirige vers la sortie de l'hôpital en esquivant les infirmières robotiques.

Enfin seule, je saute sur un muret de l'entrée, regardant simplement la pluie qui tombe tout en étant protéger par le porche de l'entrée, réfléchissant à ce que je dois faire maintenant. Continuer les recherches ? Oui mais combien de temps cela va-t-il encore duré ? Et si j'entraine des gens dans cette entreprise ? Ça sera forcément plus simple mais...

A peine ai-je le temps de réfléchir qu'à nouveau quelque chose me frappe la tête. Mais cette fois, le coup est si fort que je n'ai pas le temps de dire "aïe" avant que ma conscience s'effondre...

Et dans ma chute, je ne perçois que les bords de cuir d'un grand sac qui se referme sur moi...
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Un chat n'est pas un pigeon !



Comme il s'y attendait, Rori s'effondra face à la nouvelle. Incapable de soutenir leurs regards, elle semblait se recroqueviller sur elle-même, sous le poids des révélations du médecin. Dans un réflexe compréhensif, elle balaya leurs propositions d'aide d'une mine penaude. Après quelques échanges plus musclés avec le Dr. Kuroja, qui tenta de lui offrir plusieurs portes de sorties vers des spécialistes avancés de Grand Line, Hayato tenta de la réconforter. Malgré tout, le chaton s'excusa avant de prendre congé des deux humains. Elle descendit du bureau et disparut vers la sortie de l'hopital. Alors que l'épéiste se levait, la docteur le rattrapa au vol :


- Hop hop hop hop ! Où tu crois aller, l'asperge ? Je te rappelle que t'as un paiement à effectuer !
- Malgré tout le respect que je vous dois, après tous vos efforts, est ce que cela ne pourrait pas attendre que je réconforte Rori ?
- Hmm hmm...
- Docteur...
- Hum. Oui, bon. De ce que j'ai vu, tu es un homme de parole... alors soit. Mais si tu tente de filer, je peux te garantir que je te retrouverai ! Bon, en fait, j'ai terminé ma journée, alors... j'vais venir avec toi. Ne serait-ce que pour vérifier que tu restes... s'pèce d'asperge.
- Merci, docteur, répondit Hayato sans avoir entendu la fin de sa phrase.


Trop heureux de s'en tirer à si bon compte, Hayato se leva et, accompagné de la femme au caractère bien trempé, partit à la recherche de son amie. Il eut beau chercher dans tout le hall d'entrée, il ne la retrouva pas. Malgré ses multiples questions aux patients ou au personnel de l'hopital, personne ne semblait l'avoir vu partir. Un mauvais présentiment monta peu à peu, dans les entrailles de l'épéiste. Il l'avait laissée seule un tout petit moment... Ils n'auraient pas osé ? Pas après s'être séparés ainsi ? Malgré tout, il se paya le culot de jeter un coup d'oeil dans le box où était soigné le garnement nommé Jean. Les anciens ravisseurs de Rori étaient toujours en plein soins, et clairement pas en état de tenter un nouveau méfait. Ce ne fut que lorsque le Dr. Kuroja interrogea l'IAO qu'ils obtinrent leur réponse :


- Le chat qui vous accompagnait – notez qu'il s'agit d'une entorse au réglement, docteur – est sorti par l'entrée principale avant de sauter sur le muret que vous voyez, juste ici.


Les deux compères suivirent du regard le doigt robotique tendu, mais aucun chat ne trônait sur le dit muret. Pour autant, ils n'étaient pas au bout de leurs surprises.


- La dernière image du chat en question – notez qu'il s'agit d'une entorse au règlement, docteur – comporte un sac en cuir se refermant sur elle.


Un silence de mort s'abattit dans le hall d'entrée, tandis que l'automate semblait attendre une nouvelle consigne, totalement insensible à l'énorme pavé qu'elle venait de jeter dans la mare. Ce fut la soignante qui réagit la première :


- MAIS T'AURAIS PAS PU ME LE DIRE PLUS TÔT, PATATE VIEILLE DE TROIS MOIS ?!


Sans attendre, Hayato se précipita dehors. Son plâtre engonçait toujours sa main mais, malgré tout, il refusait de laisser Rori à son triste sort.  Il jeta de multiples regards éperdus, mais il ne vit nul signe des ravisseurs. Alors que son cerveau s'activait à plein régime, il entendait le Dr. Kuroja questionner l'IAO pour lui demander dans quelle direction les ravisseurs étaient partis et à quoi ils ressemblaient. Malheureusement, l'intéressée ne put leur en apprendre d'avantage. L'épéiste serra les dents et hurla à pleins poumons :


- RORI ! OU ES-TU ?!


Seule la pluie battante lui répondit. Hayato et le médecin tentèrent frénétiquement de chercher des empreintes mais, devant un hall d'urgence et par ce temps, c'était comme chercher une aiguille dans une meule de foin. Aucun témoin, aucun indice, une IAO inutile et qui ne se sentait absolument pas concernée... Le bretteur se calma et tenta de réfléchir au plus vite. Dans ce genre de situation, inverser le problème était souvent une bonne solution. L'esprit rationnel du vagabond mit quelques temps à assembler les pièces du puzzle, mais finit poussivement par créer une piste. Il était impossible de savoir où ils l'avaient emmenée, mais il était simple de comprendre pourquoi : ses ravisseurs voulaient très probablement la vendre. Rester sur Zaun attirerait sans doute l'attention, car les rumeurs d'un chat qui parle iraient bon train et, jusqu'à preuve du contraire, il n'en existait pas cent sur ce monde ! Aussi, ils allaient sans doute vouloir s'enfuir et la vendre ailleurs. Dans ces conditions, il n'y avait plus qu'une seule façon de procéder.

Sans un mot, Hayato fonça en direction du port.

En un temps record, il déboula sur la jetée, le cœur battant. Mais son espoir mourut dans l'oeuf. Par ce temps, seuls les marins déchargeaient des caisses depuis des navires marchands. Aucun équipage ne semblait au départ. Aucun groupe suspect n'arpentait le ponton. Pas un miaulement ne s'élevait, au travers du vacarme ambiant. Lentement, ses entrailles se glacèrent lorsqu'il comprit qu'il arrivait à court d'options. Il resta néanmoins sur le ponton, à chercher vaille que vaille un indice. Quelques instants plus tard, le Dr. Kuroja arriva à son niveau. Elle fulminait à son arrivée mais, devant le regard atterré de l'épéiste, se calma instantanément. Elle se racla la gorge, avant de sortir un parapluie et de le déplier pour tous les deux, sans un mot. Le faciès fermé, Hayato la remercia d'un hochement de tête.

Ils l'avaient perdue.

Le vagabond serra les dents, frustré au possible. La médecin ne tenta pas de le rassurer, le laissant ruminer en silence. De longues minutes, ils restèrent sur la jetée, sous une pluie torrentielle et un vent qui se levait de plus en plus. Ils cherchèrent, dans cette visibilité atroce, un indice quelconque. En vain. Enfin, les épaules de l'épéiste s'affaissèrent, lorsqu'il admit sa défaite. Alors seulement, le Dr. Kuroka reprit la parole :


- Je te laisse pas dormir dehors par ce temps là, l'asperge. Après une bonne douche, tu peux dormir sur le canapé. Je passerai le message à tous mes contacts qu'on la cherche, mais je te ferai pas l'insulte de tenter de remonter le moral.


L'intéressé hocha la tête, dépité. Sans un mot, il emboita le pas de la soignante, qui l'amena chez elle. Ses pensées allaient au chaton. Il espérait sincèrement qu'elle ne s'était pas mise dans une situation encore plus précaire. Malgré tout, son pragmatisme savait bien à quoi s'en tenir. Il serra les poings de nouveau. Par ce temps ci, peut être qu'ils ne pourraient pas appareiller. Tout n'était peut être pas perdu. Demain, il repartirait à sa recherche. Et, d'instinct, il se doutait qu'il ne serait pas le seul.


KoalaVolant


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