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Les prémices de la vengeance

Les prémices de la vengeance

Le bateau en flamme de ton ancienne unité, à présent décimée de ta main, commençait à rétrécir devant toi, à l’inverse de l’île derrière toi qui grandissait à vue d’œil. Tu n’avais pas hésité un seul instant à mettre un canot de sauvetage à la mer et incendier le bâtiment qui t’avait accueilli pendant un an pour faire table rase de ta défunte vie.

Retourner à Koneashima était devenu impossible désormais. Tes ex-collègues poseraient bien trop de questions. Il te faudrait faire une croix sur tes affaires et tes souvenirs là-bas. Mais, en vérité, tu ne désirais rien garder. Une nouvelle existence. Un nouveau départ. De nouveaux vêtements. Du nouveau matériel.

Vous progressiez au large de Carcinomia quand ce drame survint. Ainsi, tu ramais dans cette direction. Une chance que l’île n’était pas affiliée au gouvernement mondial. Mais un problème de taille demeurait, tu n’étais pas à bord d’un submersible. Enfin, qu’importe, tu avais entendu parler d’un service régulier qui faisait l’aller-retour entre les ports intérieurs et celui à l'extérieur.

Tu accostas bien vite sur les planches du quai à flanc de rocher. Au premier abord, on pouvait se demander la raison de sa subsistance en ce lieu. Il se dressait là, fier, solitaire, esseulé, face aux intempéries. Comme si la nature avait détruit la terre à laquelle il était rattaché. Cependant, quand on en connaissait la fonction, cela frappait l’esprit d’évidence.

Tu patientas une bonne heure, assise contre un tonneau, ressassant tout ce qu’il venait de se passer. Tu revoyais les pirates blessés danser devant toi, leurs lames et leurs pistolets braqués vers les marines à tes côtés, tu sentais encore sur tes bras la froideur de ton meilleur ami, mort. Et surtout, tu revisionnais la violence et le carnage dont tu avais fait preuve.

Ainsi, tes larmes se mirent à couler et ne s’arrêtèrent pas. Des pleurs de tristesse et d’amertume, au début, qui se changèrent rapidement en un condensé de rage et de vengeance. Tu ahanais presque sous l’effet de ces sentiments irrépressibles.

D’ailleurs, tu ne te rendis même pas compte qu’un sous-marin amorçait son émersion.  Tu reniflais bruyamment, laissant un côté sordide et sale de toi prendre le contrôle. Tes mains vinrent enserrer ta tête, prêtes à déchiqueter ta peau et te tirer les cheveux. Tes pensées t’enfonçaient un peu plus dans les méandres des ténèbres à mesure qu’elles défilaient. Un vague murmure se faufila jusqu'à toi. Imperceptible, diffus, mais ô combien présent !

M..m...sel...

Des mots. Des mots essayaient de t'atteindre. Mais une barrière mentale t'empêchait de les interpréter. Tu ne voyais pas la lumière qui tentait de t'extirper de ta tourmente.

— Mad...oi...le

Les syllabes prenaient déjà une plus grande ampleur. On t'appelait ? Enfin c'est ce qu'il te semblait.

— Made...oise...

Tu aurais dit que cela devait finalement plus clair, plus distinct. L'origine de ses paroles se rapprochait-elle ? Peut-être. Cependant, tu t'enfonçais toujours de plus en plus dans ta propre noirceur pour vraiment saisir les faits. Puis soudain, quelque chose te toucha légèrement. Cette surprise seule te suffit pour t'extirper de ce maelstrom infini.

Tu retins ton souffle et dévisageas, incrédule, la personne qui te faisait face. Un examen de cet homme d'âge moyen, aux traits marqués, et aux yeux perçants, lui révélait une folie patente dans le fond de tes pupilles.

— Ca va, mademoiselle  ? s'enquit-il, d'un ton qui se voulait apaisant. Je n'ai pas pu m'empêcher d'agir en voyant votre détresse.

Il te tendit un mouchoir en tissu, brodé de ses initiales, T.J., dans une superbe calligraphie. Tu le pris instinctivement et commenças à te nettoyer, enlever cette crasse qui ne te rendait pas justice.

— Je... Oui... Je... vais bien... articulas-tu difficilement entre deux respirations saccadées.
—Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui vous a mis dans cet état-là ?

Tu sentais qu'à la simple évocation de cet évènement, remontant à seulement une heure, attisait à nouveau cette effroyable colère, cette haine vorace envers le genre humain. Tu seras la mâchoire et les poings.

— Mon... Mon unité a été détruite, complèt'ment anéantie par des pirates,mentis-tu à moitié, droit dans les yeux. J'sais pas par quel miracle, j'en suis r'ssortie vivante. J'ai... j'ai perdu mon meilleur ami dans c't'attaque.
— Je suis désolée pour vous. Carcinomia a en effet repéré des flammes immenses au loin. C'est pour ça que je suis venu voir. Je suis content de vous avoir trouvé.

Instinctivement, tes doigts se dirigèrent en tapinois vers un de tes holsters pour y saisir ton arme. Le descendre ici et maintenant, cela éliminerait ce gêneur. Tu volerais son sous-marin et irais jusqu'à une destination plus intéressante. Cependant, tu n'avais aucune maîtrise de ses engins, qu'importe tes connaissances élaborées en science.

En portant ton regard par-dessus sa silhouette, tu Me vis, moi la Faucheuse, une main sur son épaule. Je te dévisageai et secouai la tête.

— Non, mon enfant. Ce n'est pas encore le bon moment. Il nous sera utile.

Tu te ravisas donc, sans laisser rien paraître. L'homme, le capitaine selon ses galons sur sa veste, hésita un instant, puis il réouvrit la bouche d'une voix qui se voulait assurée.

— Venez avec moi. Je vous ramène sur l'île. Après ce que vous avez traversé, cela vous sera agréable.

Tu affectas un léger embarras avant d'accepter sa proposition. En vérité, tu souhaitais surtout être loin de tout le monde, mais pour aller où ? Ainsi, c'était un mal pour un bien. Il te tendit la main pour t’aider à te relever. Tu te laissas faire et il te porta jusqu’au sas de son bâtiment. Bien vite, tu arrivas dans la salle des opérations. Là, plusieurs matelots mettaient le submersible en branle.

Il te fit asseoir sur un fauteuil dans un coin de la pièce et on te distribua une couverture pour te rassurer et te réchauffer ici, dans les profondeurs maritimes. On te donna également une boisson chaude. Même si tu ne supportais pas ce traitement altruiste, tu te laissas faire, ne trouvant rien à opposer.

La traversée jusqu’au port interne de l’île ne prit qu'une grosse demi-heure. Un temps où seuls les bruissements des radars et des conversations feutrées des opérateurs. Tu n’y prêtas guère attention, ce n’était que de simples rumeurs dans les méandres de ton esprit en ce moment ravagé par la folie et la douleur.

D’ailleurs, tu ne remarquas pas quand vous arrivâtes à destination. Si bien qu’on t'extirpa par surprise de tes songes chaotiques en te tapotant l’épaule et en t’invitant à sortir de la cabine de pilotage. Une fois dehors, l’épaisseur de l’air te sauta au visage. Il était plus que vicié par le renfermé et la pollution ambiante. Cette dernière, palpable qui plus est, trouvait son origine dans les diverses industries qu’on pouvait deviner dans la silhouette des différents secteurs environnants.

Alors, première objectif, te changer et savoir où loger dans ce microcosme de civilisation. Mais le capitaine qui t’avait recueilli n’avait clairement pas fini de jouer les bons samaritains.

— Première fois à Carcinomia ? Venez, je vais vous faire visiter. Et puis, il vous faut de nouveaux vêtements. Vous ne pouvez pas vraiment rester trempée.

Sans un mot, d’un simple hochement de tête, tu acceptas et le suivis dans les rues du quartier le plus proche.





Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:





Dernière édition par Jessica Hellhound le Ven 12 Avr 2024 - 16:38, édité 38 fois
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Les prémices de la vengeance

Alors que vous arpentiez tous deux les artères de la cité troglodyte, tu appris son nom. Le Roc. Une appellation aussi patente qu’adéquate. Il te menait vers le quartier marchand. Il t’assurait que là-bas, tu trouverais tout ce dont tu avais besoin. Oui, sans aucun doute. Pourtant, un problème demeurait.

— M’faut du blé. Où est l’comptoir d’change le plus proche ?
— Un pâté de maisons plus loin. Mais je ne peux vous laisser trempée jusqu’à l’os. Écoutez, je vais payer et vous me remboursez après.
— Faisons ça, merci, euh…
— Thompson, Jack Thompson. Et vous ?
— Jessica Hellhound.

Malgré sa gentillesse évidente, tu avais du mal à surfer sur la même longueur d’onde. Il avait l’air de le comprendre et ne t’en tenait pas rigueur. Tu rentras dans la première boutique de prêt-à-porter que tu voyais et il te suivit, presque comme un serviable petit toutou. La vendeuse, une femme guillerette, aux lunettes perchées sur un haut nez et une mise classique, s’approcha de vous en entonnant son éternel laïus de bienvenue avant d’afficher une tête dégoûtée par ton état.

Quand elle comprit que le capitaine t’accompagnait et qu’il lui fit un signe, elle affecta à nouveau un sourire faux à ton égard et laissa entendre qu’à la moindre hésitation elle viendrait aider. Tu soupiras légèrement. Ta condition ne faisait pas de toi une assistée. Tu parcourus les rayons, dégoulinant sur le sol et parfois sur les tenues sur les étals, mais tu n’en avais cure.

Vêtement après vêtement, tringle après tringle, tu regardas ce qui était proposé et rien ne te convenait. Trop de couleur, trop de tissu bigarré, trop de… trop de tout. Tu pestas, ce qui ne manqua pas d’intriguer Jack.

— Vous ne trouvez pas votre bonheur ? Rien n’est à votre goût ?
— Non, lâchas-tu, d’un ton fermé à toute opposition.

Tu n’aimais pas vraiment ce qu’insinuait cet étranger. Était-ce un effet de ta paranoïa naissante ? Ou bien ta psychose latente altérait ta perception à un tout autre niveau ? Tu faisais défiler les cintres, Thompson t’imitant, un regard concerné dans ta direction, mais que tu interprétais comme de la méfiance.

— Dites-moi ce que vous cherchez, et je pourrais vous aider.
— Du noir, bordel ! t’agaças-tu légèrement en cognant contre la tringle du poing, surprenant la caissière dans sa lecture d’un magazine, avant d’essayer de retrouver ton calme. Pardon… Du noir. J’aim'rai porter du noir pour mon deuil. S’il vous plaît.
— Ce n’est rien. Je comprends votre état, j’aurais les nerfs en pelote si c’était à moi que c’était arrivé. On va donc vous trouver des vêtements sombres ! Mais… on fait quoi de vos… Ce sont des ailes, c’est ça ?
— Oh, ça ? Oui. Prothèses militaires. J’les ai conçues moi-même pendant mes études. Elles permettent d’planer sur une court’ distance et d’dévier les balles. Mais là, elles sont fichues.

Au même moment, des étincelles, dues à un faux contact avec l’alimentation au Cola raffiné, surgirent des palettes qui les constituaient, confirmant tes dires.  

— Pour l’instant, j’les gliss'rai sous les fringues, j’f’rais des trous plus tard.

Il acquiesça, ne sachant pas trop quoi faire de cette information et poursuivit ses recherches dans le magasin de vêtements. Soudainement, après quelques instants, des cliquetis s’élevèrent et attirèrent ton attention. Je me matérialisai dans une rangée, ma capuche relevée sur mon crâne, et tapotai de mon instrument de mort la tringle supportant des t-shirts.

Tu t’approchas de Moi et Me regardas avec insistance, hochant la tête pour Me remercier, et puis Je disparais dans un sinistre effet de fumée. Tu inspectas un à un les différents articles devant toi avant de t’arrêter sur l’un d’entre eux.

C’était un haut à bras courte dans la partie couvrant les épaules étaient confectionnées en résille. Ce même matériel qui constituait le dos, laissant apparaître l’attache de ton soutien-gorge, ainsi que ta cybernétisation. Le reste du vêtement était d’une étoffe parfaitement noire, et dont une ouverte au niveau de la poitrine et à la moitié de chaque manche était visible. Pour finir, le col et les rebords étaient doublés et cloués de pointes.

Parfait, la trouvaille idéale. Il ne vous fallait donc plus qu’à te dénicher un nouveau bas. Un pantalon ? Une jupe ? Tu verrais sur quoi tu tomberais. Mais rien à proximité. Jack vint rapidement à ta rescousse.  Alors que tu poursuivais ta recherche, il apparut derrière toi et te demanda de le suivre. Il avait mis la main sur ce qui ferait ton bonheur.

Une ribambelle de jupes s’offrait à vous, mais parmi elles, une seule était noire. Toute simple, elle soulignait ta taille et un laçage esthétique ornait la partie couvrant le ventre et le tissu courait librement jusqu’à mi-cuisse. Là aussi c’était parfait. Tu remercias succinctement le capitaine de sous-marin et vous vous dirigeâtes vers le comptoir.

– Vous avez trouvé votre bonheur ?minauda la caissière en prenant tes articles.

En observant cette pimbêche faire son numéro, l’envie de lui foutre ton poing dans la figure grandissait de seconde en seconde. Ton compagnon du moment, lui, en comparaison, restait d’un naturel des plus écœurant.

– Oui, en effet, répondit-il à ta place, le plus diplomate possible. Ce ne fut pas une mince affaire, elle a été… difficile. Combien vous dois-je ?
– 43000฿, je vous prie.

Le toupet de ce type. Certes il te payait cette tenue, mais pourquoi t’affichait-il de la sorte ? Il contrastait complètement avec son personnage sur le ponton. Tu te retenais de le maudire tandis qu’il sortait les billets de son portefeuille et les tendit à la réceptionniste. Une fois régler, elle te proposa une serviette que tu saisis, tu récupéras les fringues et te dirigeas vers les cabines d’essayage. Tu te dévêtis et te séchas au mieux avant d’enfiler tes nouveaux habits.

Tu te détaillas dans la glace, pris enfin contact avec cette nouvelle toi. Et elle te plaisait. Le noir te seyait à merveille. Tu te sentais puissante avec cette couleur, sexy. Mais aussi incroyablement triste. Ce n’était pas une blague ou des paroles en l’air quand tu prétextas de vouloir faire ton deuil. Le vide qu’avait laissé ton meilleur ami se creusait de plus en plus.

Tu ramassas tes fripes encore dégoulinantes, pris soin de récupérer tes pistolets ainsi que tes papiers importants dans ta poche, méticuleusement protégés dans un sac isolé, et revins vers la jeune femme. Tu les lâchas sur le meuble devant elle avec un bruit humide presque comique. Elle te regarda un peu interloqué.

– Faites-en c’que vous voulez. J’les utiliserai plus jamais. Brûlez-les, gardez-les. J’m’en cogne. Bonne fin d'après-midi.

Tu t’en fus sans demander ton reste, Thompson sur tes talons. Une fois dans la rue, il te rattrapa enfin, une certaine confusion se peignit sur son visage face à ton comportement erratique.

– Je vous r’mercie pour ce geste. Maintenant, amenez-moi au comptoir de change. J’aim'rai vous rembourser et m’prendre un hôtel avant la nuit. J’suis assez crevée par les évènements.

Sans mot dire, il agréa et ouvrit la marche jusqu’au bureau du quartier. L’édifice revêtait une aura impressionnante, le bâtiment s’élevait avec majesté. Des finitions à couper le souffle, un style cossu. Tout renvoyait l’image de la richesse. Tu pénétras dans l’immeuble et l’intérieur n’avait rien à envier à l’extérieur. L’opulence ne le disputait qu’au faste de l’endroit.

Tu soupiras, tu n’avais qu’un besoin : que ça se termine rapidement. Cependant, une foule de dingues avait décidé de gérer son argent en même temps et de se vautrer dans cet endroit. Et ta patience, déjà grandement diminuée, n’aurait su le supporter.

Tu avanças jusqu’aux offices, plusieurs lignes attendaient là face à chaque personne en charge de la réception et quand l’un des habitués a eu fini son tour, tu te glissas en amont de tout le monde. La guichetière parue gênée devant ton comportement et une main vint t’interpeller, porte-parole de la clameur des clients mécontents.

— Dites, ne vous privez pas surtout !

Un déclic retentit dans le fond de ton esprit. Tu te retournas l’entendement et J’apparus près de toi. Tu ne pouvais pas le voir, mais Je souriais autant qu’un crâne sans chair le pouvait, et Je m’approchai pour t’influencer de Mes mots mielleux susurrés aux creux de ton oreille.

— Laisse ta colère ne faire plus qu'un avec toi, mon enfant. Utilise-Moi, laisse Mon aura t’envahir. Ne te retiens plus. Prends possession de ce que tu désires. Ce ne sont que des morts en sursis après tout.

Et ta patience, déjà mise à mal pas les derniers évènements, rompit sans vraiment résister. La pièce perdit une bonne dizaine de degrés, tes yeux s’illuminèrent en les posant sur la personne qui t’interpellait. Soudainement, une projection de Ma silhouette se plaça derrière toi et te contourna pour menacer cette pauvre dame de Ma faux.

— Ecoute-moi bien, le vioc. Ferme un peu ton claque-merde et tu laisses couler. J’ai passé une journée d’merde et je n’en ai rien à carrer d'ta tronche. Ouvre là encore une fois et j’te jure que tu auras un sort pire que la mort.

Tu te retournas pour aviser la bureaucrate, tandis que la menacée recula d’effroi et s’en alla, ne voulant pas rester dans la même pièce que toi.

— Je… je vous demanderai de ne pas… commença-t-elle d’une voix tremblante, avant de lui couper la parole d'un ton impérieux
— Et toi, l’gratte-papier, tu fais ce pour quoi on t’paye, sinon ça va mal se mettre. Plus vite tu l’fais, plus vite j’décarre et moins tu vois ma gueule. Alors, magne-toi !

Elle écarquilla les yeux, aussi grands que des ronds de flan. Ton aura rayonnait de plus belle. Et Mon reflet se glissa silencieusement derrière elle, caressant sa joue de sa main squelettique. La terreur se dessinait sur ses traits. Tu le lisais telles les lignes d’un livre. Et cela t’affolait en retour de voir ce sentiment que tu instillais chez les gens. Pourtant, une autre sensation vint mâtiner cet effroi. De la jubilation. Tu exultais. Cela te remplissait d’une joie énorme de la regarder à la limite de souiller son pantalon.

— Oui… Euh… que… que puis-je pour vous, mademoiselle ?
— V’là ma reconnaissance de dette de la Marine. J’aim'rai tout retirer, illico.
— B-bien sûr… dit-lle en prenant ton bout de papier et en revenant à toi aussi tôt. Je suis désolée, mais pour un tel montant j’ai besoin d’en référer à ma hiérarchie.
— Rien à foutre. Tu vas m’chercher le fric et pour le reste, tu t’démerdes.

Elle ne savait plus vraiment où se mettre. Elle parut réfléchir quelques instants et puis, finalement, elle se leva pour aller dans la salle des coffres. Elle réapparut cinq minutes plus tard, une montagne de liasses dans les mains. Elle les empila une à une devant toi, les comptant au passage. Il y avait de quoi faire dans la cité pendant quelques mois. Nonobstant, tu ne resterais pas entre ses murs aussi longtemps. Lorsqu'elle fut assurée que la balance était juste, elle les fourra dans un sac en cuir et te le confia.

— Merci. Vous voyez, c’était pas la mort. Enfin, pas encore.

Tu rias face à son désarroi et t’éloignas d’un pas rapide tout en retirant la somme que tu devais au capitaine du sous-marin. Une fois à sa hauteur, tu lui tendis les billets. Il ne sut comment réagir. Il avait observé la scène d’un œil effaré. De la sueur perlait sur son front et il essayait de réprimer le tremblement de ses mains. D’instinct, il les attrapa et les empocha.

Vous sortîtes ensemble du bâtiment. Tu lui accordas un dernier regard. Il te le rendit, une kyrielle d’interrogations indicible se manifestait sous son visage raviné. Finalement, il ouvrit la bouche.

— Ça va aller pour vous ? Vous devriez peut-être voir quelqu’un. Cette situation vous a peut-être plus impacter que vous ne le croyez.
— Pas la peine d’vous en faire pour moi, Thompson. J’suis une grand’fille. J’sais prendre soin d’moi. Merci pour tout, mais c’est ici qu’nos chemins se séparent. Ne cherchez pas à m’contacter. C’est l’seul conseil qu’j’peux vous donner.

Toujours hésitant, il te fit un signe de tête que tu lui rendis et tu t’en fus. Sans te retourner, tu te perdis dans les artères de la ville en quête d'un hôtel avec une chambre de libre. Tu tombas sur l’un d’eux dans une ruelle un peu à l’écart. Il ne payait pas de mine, mais tu t’en fichais.

Tu te présentas au comptoir et on t’indiqua qu’il n’y en avait plus qu’une de disponible. La treize. Tu arquas les lèvres. Enfin, tu avais de la veine. Un détail certes, mais ce chiffre te plaisait. Seul une chose demeurait désormais. Le calme et la tranquillité pour pouvoir digérer la journée.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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Les prémices de la vengeance

— Vous êtes sur ? te questionna le perceur chez qui tu te trouvais.
— Est-c’qu’j’ai l’air d’hésiter ? Oui, par tous les morts ! J’suis prête.

Il te regarda une dernière fois avant que tu ne sortes ta langue de ta bouche. Ce n’était pas une procédure qu’il avait l’habitude de réaliser, mais il t’avait assuré en être capable.

Tu l’avais approché pour donner corps à ton envie, ce besoin lancinant de devoir t’affirmer, de devoir exprimer la nouvelle personne que tu incarnais désormais. Cela constituait également une forme d’émancipation vis-à-vis de la Marine et du gouvernement mondial, suppresseurs par excellence d’individualité.

Après un instant, il souffla derrière son masque et entreprit sa besogne. Avec un scalpel parfaitement aiguisé, il transperça ton organe buccal et le scinda en deux morceaux identiques. L’opération ne fut pas aussi douloureuse qu’on pouvait l’imaginer. Non, en vérité, ce fut au moment où il cousit les nouvelles extrémités pour la cicatrisation que cela te déchira. Surtout sentir le fil qui bougeait sous ton muscle.

Quand il termina, il te laissa respirer et t’informa du processus pour la semaine à venir. Tu devras d’ailleurs revenir d’ici cinq jours pour enlever les sutures. Il s’attaqua ensuite aux différents piercings. Un à l’arcade, les deux lobes, tout le contour de l’oreille droite et trois sur le cartilage de la gauche. Là encore, il y aura une période de flottement entre ces bijoux temporaires et les définitifs qui seront mis en place dans deux mois.

Chaque perforation s’avéra légèrement douloureuse, mais mâtinée d’un discret plaisir masochiste propre à la libération. Tu le payas à la hauteur de sa prestation et sortis pour revenir à ton hôtel. Ces cinq journées furent un véritable enfer. Tu bavais sans cesse, tu ne pouvais pas te sustenter. Pourtant ça en valait le coup.

Tu restas donc isolée, patientant jusqu’au moment fatidique. Et enfin, les fils furent ôtés. Une souffrance salutaire. La cicatrisation s’était bien faite. Tu arborais désormais une langue bifide, au bord propre.

Avoir deux extrémités indépendantes l’une de l’autre se révélait une expérience unique, mais des plus intéressante. La première action que tu fis, mangée ! Un repas copieux qui compensa ce long jeûne. Étonnamment, le nouvel état de ton muscle n’impacta pas vraiment cet instant.

Après ça, il ne te resta plus qu’à déterminer quoi faire. Quel but à atteindre ensuite ? Mais, cela se montra bien difficile. Tu marchas en ville pendant une heure, un interminable moment de solitude. Tu achetas du matériel pour réparer tes ailes. Elles en avaient bien de besoins. Pendant l’assaut de l’équipage de Rourke de surcroît pendant ta baignade forcée, elles avaient morflé.

Tu passas plusieurs heures au-dessus du bureau de ta chambre d’hôtel, le tournevis à la main, un chalumeau dans l'autre pour déformer et reformer le métal. Deux jours, c’est le temps qu’il t’a fallu pour enfin réussir à les réparer et à les remettre en état de marche. Cela te procura un plaisir indéniable de les sentir se déployer dans ton dos sans court-circuit intempestif.

Ainsi, pour leur faire justice, et refaire un baptême de l’air d'une certaine manière, tu t'installas sur le toit du bâtiment, perché à douze mètres de haut. Tu respiras profondément l'atmosphère de la ville et te jetas dans le vide. Tes appendices prothétiques te portèrent un moment.

Filer alors à travers les hauteurs de Carninomia était grisant. Une sensation que tu avais un peu oubliée avec ce qui s’était déroulé dernièrement. Tu te purgeas la tête de toute pensée parasites, contemplant la vie en contrebas, évitant les immeubles qui se présentaient devant toi, avant d’atterrir sur un comble.

Et avec l’exaltation ainsi ressentie vint rapidement la tristesse. Depuis des jours tu la contenais, ne nourrissant que cette rage sourde qui t’habitait, cette folie latente qui te consumait. Les larmes coulèrent sans retenue. Sur ton perchoir, sans vergogne, tu t’épanchas en sanglots incontrôlables.

Avoir perdu ton meilleur ami avait été la dernière chose que tu aurais pu supporter en ce monde. Et c’était arrivé. Ce cauchemar avait pris corps. Bientôt, tu ne pleuras plus, et une pensée pernicieuse s’insinua en toi. Bien que tu en fusses déjà relativement convaincue, elle s’imposa à toi comme l’évidence même, la prochaine et l’ultime marche à suivre pour ta vie.

La fidèle compagne que Je suis avait somme toute raison. Ils méritaient tous autant qu’ils soient de mourir. La vengeance, froide, lente, sera ton credo. La Mort sera ton faire, que Je dispense sans M'annoncer, quand ils ne s’y attendent pas, ou celle qu'ils encaissent frontalement, me réclamant à cor et à cri. La fin de vie dans toute sa splendeur. Rourke payera jusque dans la moindre parcelle de son âme et le monde suivra ses traces.

Cette planète finira en cendre par ta main ! Un ricanement au début discret supplanta les larmes qui se muèrent rapidement en un gloussement sardonique audible qui laissa lui-même sa place à un rire machiavélique tonitruant.

J’apparus devant tes yeux, dans cette fumée noire qui Me caractérisait tant. Je fus satisfait de te voir ainsi, fin prête à te livrer à ton destin. M’apporter sur un plateau d’argent les âmes de gens.

— Bien, mon enfant.  J’imagine que tu as trouvé enfin cette résolution nouvelle que Je désirais tant t’inoculer. Sers-t’en. Mais, pour l’heure, il te faudra une arme digne de Moi. Forge-toi une faux, la seule lame qui en vaille la peine, et ramène-moi leur essence.
— Très bonne idée. Ça s’ra la première étape d’ma renaissance. Rourke tomb’ra, mais avant ça, ils pay’ront tous pour ce qui a été fait à Oswald.

Tandis que tu t’approchas du bord pour franchir le précipice et retomber en douceur dans la rue grâce à tes ailes, Je M’évanouis pour retourner à Mon rôle de spectateur et chroniqueur de ton histoire. Le badaud qui passait par là se retrouva abasourdi par cette scène qui se jouait devant lui. Il te dévisagea quelques instants. Après tout, voir un ange sauté du ciel ne se révélait pas chose courante.

Ton objectif du moment était de rallier le quartier des artisans de cette partie de la cité lacustre et d’y dénicher un maître-forgeron. Tu cogitas en route sur un design qui te siérait, sur ce que tu allais faire de tes armes à feu.

Dans les premières échoppes d’une rue commerçante de Virus, un homme à l'aspect bourru martelait violemment un morceau de métal. Son enseigne affichait une enclume sous une épée droite. Tu y pénétras sans t’annoncer et il remarqua ta présence sans mal.

La pièce, chauffée malgré tout par un âtre imposant, venait de perdre une dizaine de degrés. Il frissonna et releva les yeux pour juger ce qui avait amené ce froid. En apercevant ton accoutrement et surtout tes prothèses dorsales, il s’esclaffa un peu.

— Regardez ce que le vent porte jusque ma boutique. Ça vous prend souvent de jouer les anges ?
— Si c’est comm’ça qu’vous saluez vos clients, j’vais voir ailleurs.
— Pardon, pardon, dit-il en levant les mains en signe de reddition sans pour autant laisser présager de sa sincérité. Qu’est-ce qui vous amène chez moi dans ce cas ?
— J’ai un projet qu’j’aimerai mener à bien. J’voudrai m’forger moi-même une arme, la lame d’une faux, enchâssée dans un crâne et agrémentée d’aile décorative.

Tu t'emparas d'un bout de papier qui traînait sur son comptoir et un crayon et dessinas un plan grossier de ce que tu avais en tête. Il le regarda avec attention et te dévisagea de nouveau bien rapidement, l’air un peu agacé.

— C’est une blague ? T’as vu l'allure de ce machin ?
— J’plaisante, vous croyez ? lui répondis-tu du tac au tac, ne souffrant pas du tout son ton.
—Non. Et tu sais  manier un marteau au moins ? T’as du matos ? Tu m’as l’air trop gringalette pour ça.

Il se heurta ton silence et à tes yeux aussi froid et bleu qu’une banquise polaire. Il comprennait enfin qu’il ne fallait pas jouer avec tes nerfs et se redressa pour attendre que tu continues.

— J’ai appris seule la médecine et j’ai des bases solides en ingénierie. J’pense qu’j’peux retenir les fondamentaux sans peine en un minimum de temps. Et j’ai d’quoi payer.

L’homme souffla de ses imposants nasaux. Il poussa l'observation de ton dessin un moment avant de revenir à toi, l’air de considérer ce que tu voulais. Il se saisit des billets que tu lui avais montrés et se retourna à sa forge.

— Vous vous foutez dans un coin et vous étudiez en silence. Je ne vous expliquerai rien. Si vous souhaitez le faire, je ne vous empêcherais pas. Mais ne comptez pas sur moi. Vous payerez la location des outils et la marchandise. En dehors de ça, fait comme bon vous semble.

Tu le remercias d’un hochement de tête et te tins devant lui, à une distance respectable pour comprendre les rouages de son art, regardant avec attention ses martèlements régulier et précis sur cette chute de métal.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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Les prémices de la vengeance

Deux mois s’étaient écoulés depuis ta venue sur l’île. Tu avais depuis longtemps changé tes piercings pour les définitifs. Et tous les jours c’était la même routine, la journée tu observais le forgeron grognon qui te servait d’enseignant et tu œuvrais sur ta propre lame. Et la soirée tu t’échinais à modifier tes armes à feu pour les transformer en engin mué en un bâton.

Ce défi se révélait coriace, mais il te tint alerte, loin du travail mental qui t’aurait permis de surpasser tes douleurs. Avec ta décision de prendre le monde en otage et de le réduire en cendre, aller de l’avait représentait le cadet de tes soucis.

Tu avais également finalisé la réparation de ton Aérospray, ce nébuliseur biotechnologique à plasma de ton invention, qui se trouvait à la base de ton dos. Avec les moyens du bord, tu as réussi à partager l’alimentation entre tes ailes et celui-ci. Cependant avoir un engin externe n’était pas du tout pratique.

Tu avais donc réfléchi à une façon pour l’implémenter directement dans ton corps, que des tuyaux sous-dermiques puissent acheminer les divers composants que tu voudrais volatiliser vers tes ennemis, ou vers toi-même. Pendant des jours et des jours, tu avais dessiné des plans, réétudié attentivement l’anatomie de la base de la colonne vertébrale.

Et enfin, après des semaines d’acharnement, tu y étais parvenu. Tu avais sorti un prototype viable. Des plaques protectrices, assez souples pour suivre tes mouvements, entoureraient tes os, les muscles seraient substitués par une reproduction synthétique et puis viendrait s’intégrer autour l’Aérospray Mk II.

Tu avais pris contact avec un chirurgien de la ville qui possédait des connaissances dans la cybernétique et contre une rétribution conséquente, il avait accepté de le faire. Cela t’avait demandé un bon mois de convalescence. Ce qui expliquait que ton arme n’était toujours pas finalisée.

C’était d’ailleurs là que tu te trouvais en ce moment, devant ton enclume, dans une tenue légère pour ne pas mourir de chaud derrière ton tablier. Tu martelais encore ce morceau de métal pour lui donner la forme voulue. La courbure que tu lui avais imprimée se montrait idéale, le crâne où elle viendrait se glisser et l’aile qui l’ornerait, tous deux en époxy, attendaient avec impatience de pouvoir remplir leur office.

La langue tirée par la concentration, les deux parties qui la constituaient désormais l’une sur l’autre, tu forgeais avec attention la pointe récalcitrante de ton arme. Après une dernière salve, tu la trempas dans de l’eau froide. Guethenoc, ainsi s’appelait le métallurgiste, s’empara de ton œuvre et la regarda avec intérêt. Elle n’était clairement pas parfaite, surtout pour une première expérience. Mais il arborait un air satisfait de ton travail.

— Bien joué gamine, ça devrait suffire comme ça. Procède à la revenue, va l’aiguiser et tu en auras fini.

Tu hochas la tête en remerciement, repris ton bien et la plaças dans le four pour le revenu contrôlé pendant quatre heures. Quatre heures de chauffe que tu mis à profit. Tu retournas à ton hôtel pour rassembler les affaires que tu avais accumulé ici, quelques vêtements surtout, des objets d’entretien pour tes implants cybernétiques et surtout tes revolvers.

Tu empaquetas ton barda dans un gros havresac et allas récupérer ta maigre caution au comptoir. Tes ailes repliées, tu calas tes biens fermement dans ton dos et te rendis de nouveau chez le forgeron bougon une fois ces quatre heures passées. Une certaine forme de fierté se lut sur son visage quand il t’aperçut dans l’encadrement de son échoppe.

— Sincèrement, il y a deux mois, on m’aurait dit que je serais content d’avoir aidé une inconnue à fabriquer elle-même son arme, je l’aurai fusiller sur place.

Il était jovial, plus qu’à l’accoutumée. Et il prit le plus de lui-même affûté la lame et de la traiter contre la rouille. Il te la ramena, reluisant, fini et monté avec ses décorations. Il te la tendit avec émotion, et la laissa tomber entre tes mains presque à contrecœur.

— Un fer comme celui-là, il lui faut un nom. Un qui claque, dont les gens se souviendront. Tu as déjà une idée ?

Tu la regardas à ton tour avec morgue. J’apparus près de toi, contemplant ton œuvre.

— Elle est magnifique, tu n’aurais pas su plus M’honorer Ma protéger.
— Merci…dis-tu dans un souffle, plus pour Moi, que pour l’homme présent ici. Moissonneuse, voilà comme elle s’appelle.

Tu avais repris plus fermement, un peu glacial même. Alors que l’incompréhension de ton ton transpira dans les yeux de Guethenoc, ses traits se tintèrent de surprise mâtinée par la douleur. En baissant le regard et en portant les mains à son abdomen, il remarqua enfin le le liquide écarlate qui commençait à maculer ses vêtements. Tu avais utilisé son arme sans hésiter sur lui, lui qui t’avait enseigné son art.

— Que… pour…quoi ? balbutia-t-il entre deux gargouillis de sang qui lui obstruait la gorge.
— Fallait bien qu’j’la teste. Rien d’personnel là-d’dans, le vioc. C’est l’monde qui s’écroul’ra d'vant moi. L’ange médecin n’est plus. Place à l’Ange de la Mort.

Tu continuas à pénétrer son ventre centimètre après centimètre de sang-froid. Et une fois jusqu’au crâne, tu remontas violemment pour le séparer en deux. Satisfaite de son tranchant, tu essuyas le sang dessus avant de le glisser dans ton dos, dans l’encoche que tu avais prévue entre tes ailes. Tu te dirigeas alors vers sa caisse et son coffre.

L’argent que tu avais déboursé ici, plus ses recettes sur deux mois filèrent dans ton sac, ce qui faisait un paquet de pognon il fallait le reconnaître, et là où il était désormais il n’en aurait plus besoin.

À ce moment-là, un client potentiel survint à l’entrée et tomba avec effroi sur le spectacle que tu avais laissé dans la pièce. Tu dégainas rapidement ton arme à feu de son holster pour tuer à son tour l’intrus. Cependant il s’était déjà sauvé. Tu l’entendis hurler dans la rue après la milice et au meurtre.

Tu pestas au début. Puis, après réflexion, cela ne pouvait marquer que le début de ta carrière de récolteuse d’âme. Ainsi, tu déployas le bâton que contenaient tes revolvers et y accrochas un peu maladroitement ce dernier dans l’encoche prévue à cet effet. Moissonneuse était enfin complète dans ta main pour la première fois. Alors que tu aurais dû t’inquiéter, tu pris le temps de te familiariser avec son poids, son allonge, son élégance.

Finalement, tu remis ton sac sur ton dos et sorti rapidement de là. Alors, tu aperçus que les gens autour de l’endroit s’étaient arrêtés, un brin intrigués par les vociférations de l’individu. Les soldats de la ville qui avait répondu à son appel s’approchaient de ta position, guidée par ce dernier.

— C’est elle, la voilà. C’est elle qui a…

Tu ne lui laissas pas le temps de finir sa phrase. Tu décrochas une de tes armes à feu et lui rendis sa forme originelle pour tirer dans la tête du malheureux. Il s’écroula, raide, devant la troupe. Celle-ci, un peu hagard au début, ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait. Toi, de ton côté, tu jubilais. Tu pensais que tuer allait te remplir de sentiment contraire, de peur, d’anxiété. Mais il n’en était rien. Cela te faisait un bien fou, pouvoir laisser s’échapper toute la noirceur qui t’habitait, cela t’exaltait.

Enfin, la milice réagit, reprenant ses esprits, elle sortit ses armes. Certains avaient des épées, d’autres des pétoires, tu n’en avais cure. Tu leur permis de t’entourer sans protester. Étonnement, tu avais foi en tes capacités à les mettre hors d’état de te nuire, alors que tu n’avais jamais manié une faux de ta vie.

— Mademoiselle, vous allez venir avec nous. Ça vaut mieux pour vous. Je vous demanderai de n’opposer aucune résistance.

L’homme qui avait parlé rangea avec hésitation son fer, et sortit une paire de menottes, prêt à les utiliser sur toi. Quand il fit un pas dans ta direction, tu le taillas net. Il se sépara en deux au niveau des hanches et un geyser sanglant jaillit de la partie inférieure du soldat, maculant ses collègues et tes vêtements au passage.

Encore une fois, abasourdi, cette fois-ci tu en profitas pour fendre l’air de ton tranchant, tu ratas cependant ta cible, lui sectionnant le bras au niveau de l’épaule au lieu du cou. Effectivement, il faudrait un long temps d’adaptation.

Il cria à en perdre haleine. Dans la foulée, tu le démembras encore un peu plus, ses deux jambes, son dernier bras et enfin la tête. Ce ne fut pas chose aisée, mais tu y parvins. Le meurtre, aussi violent, gratuit, inutile, pourrait-on dire, mais au combien impressionnant et jouissif finit par réveiller tes adversaires. Des coups de feu partirent dans ta direction. En exécutant un rapide tour sur toi-même, tu dévias les balles une à une grâce aux volants de tes ailes et en profitas pour en pourfendre un deuxième.

Le fil des épées vint lécher ta peau plus d’une fois, ce qui te marqua, mais jamais elles ne parvinrent à te mettre à mal. Tu paras du manche de ta faux certains, en détournas d’autres. Finalement, ces hommes, bien qu’entraînés, ne représentèrent pas une menace pour toi. Assez rapidement, ils passèrent de vie à trépas sous une myriade d’assauts de ta part.

Tu enjambas le corps le plus proche de toi sans aucune forme de respect afin de sortir de ce cercle macabre. Les badauds, d’abord curieux, s’étaient vite enfuis en criant face au massacre perpétré devant eux.

Virus te mangeait dans la main en ce moment. Rien ne pourrait se mettre en travers de ta route. En tout cas, tant qu’aucun adversaire valeureux ne se montrait.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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Les prémices de la vengeance

Tu marchais sans peine à travers les rues de Virus. Le peu de miliciens qui s’opposait à toi tombait comme des mouches. Tu pris même le parti de détruire quelques bâtiments d’apparence fragile en t’attaquant à leur structure de soutien en bois, bien plus abordable que leur mur en acier.

Ton objectif du moment, le Roc et, surtout, trouvé un moyen de sortir de cette île enclavée par la pierre. Traversé Favela n’avait pas été un problème, la loi du plus fort qui y régnait te donner presque un statut dans cette partie de la ville tant tu dominais tes adversaires, des bandits de seconde zone, des malfrats et autre personne malintentionnée. Ainsi, tu massacras des innocents et diverses brutes à tour de bras.

Non, le défi se corsa quand tu arrivas devant la porte de la cité qui séparait ce quartier au suivant. Les soldats du clan Darkness étaient dépeints comme plus redoutable que le reste. Tu n’affrontais pas les énigmatiques, ta survie aurait sûrement été compromise, mais les gardiens de la paix qui parcourait normalement les rues de ce district se montraient dangereux pour autant.

Une dizaine d’hommes et de femmes te barrèrent la route, rentrer dans le Roc ne sera pas chose aisée.

— Arrêtez-vous là et rendez-vous sans faire histoire, madame ! Par ordre des Darkness !

Le plus gradé d’entre eux s’avança vers toi avec autorité et tu te moquas de lui avec un rire de démence à peine voilée. J’apparus à tes côtés dans un nuage vaporeux de noirceur et de Mon immense doigt, Je les désignai tous un à un.

— Hors d’mon chemin. Ou vous passerez sous l’fil d’ma faux.
— Comme si la garde avait peur de toi, minab…

Tu ne lui laissas même pas le temps de finir sa phrase, sa gorge s’ouvrit sous la rapidité de ton assaut et son sang éclaboussa le sol et le visage de ses alliés. Il s’étouffa en un instant et tomba la tête la première. Sans coup de semonce supplémentaire, les neuf autres soldats foncèrent sur toi.  

En fauchant le premier à niveau de ses hanches, tu pivotas sur toi-même en le dépassant pour sortir de ce cercle restrictif et tu rangeas la lame de ton arme entre tes omoplates, derrière de ton sac. D’un geste précis, tu en fusillas deux entre les yeux.

Ensuite, tu permis à l'un d'eux, une armoire à glace mesurant une fois et demie ta taille, de t'approcher. Pourtant, tu ne te laissas pas débinée et lorsqu’il fut prêt à te déborder, tu le contournas d’habillement pour venir grimper dans son dos et te maintenir à la hauteur de sa tête. Le regard froid et intense porté sur ses acolytes, la main sous le nez de ce mastodonte, une vapeur violacée se dégagea de ton poignet et tu lui inoculas enfin Pestilence avec une morgue non dissimulée.

Bien vite, il frissonna et trembla fortement. Des bubons en nombre conséquent apparurent sur son derme, il suffoqua sous la virulence de la maladie. Les autres observèrent le spectacle, médusé.

— Elle lui a filé la peste noire ! cria l’un d’entre eux, reconnaissant les symptômes devant lui.

Avec un sourire carnassier, tu les toisas, voyant la peur dans leur yeux. Tu jubilais, cette situation de puissance, de pouvoir, était galvanisant, voire grisante.

— Pas que… Une version améliorée et dopée d’mon cru. Il a souffert bien plus qu’s’il avait attrapé la souche classique.
— Monstre !
— Fuyez, fuyez ou aucun n’en ressortira vivant,articulas-tu les menaçant d’une voix presque trop joviale, par trop aiguë, impactée par la psychose qui te rongeait.

Les plus pusillanimes du groupe encore vivant prirent leurs jambes à leur cou sous les invectives des quatre derniers soldats présents.

— Des audacieux, bien. J’imagine qu’vous faites honneur à vot’e fonction, mais tant pis pour vous. Vous auriez du suivre l’exemple d’vos potes.

Tu explosas dans un rire défiant la raison et te rapprochas rapidement des hommes dans une position évoquant le prédateur fondant sur sa proie. Et malgré ton aplomb, il se montra bien plus tenace que ce que tu pensais. Il anticipa ton attaque et la para de justesse, redonnant par la même un brin de foi chez ses compagnons. Eux-mêmes te chargèrent, la rage au ventre.  

Tandis que tu étais toujours aux prises avec le récalcitrant, échangeant passe d’arme un peu plus maladroite pour toi et plus assurée pour lui, le plus près parvint à te faire une estafilade sur le flanc, t’arrachant un cri de douleur au passage.  Les derniers voulurent refermer le cercle pour t’oppresser, ce qui te força à adopter ta stratégie.

Tu levas les yeux vers l’immense porte de la cité, le double huis bâillant laissait entrevoir les pavés du Roc. Sur le linteau de la structure, tu remarquas des porte-drapeaux dont pendaient les étendards aux couleurs du quartier.

Ta décision fut prise en un éclair, sous le visage étonné de ton opposant, tu pris appui sur son torse et te propulsas dans les airs, déployant tes ailes pour gagner davantage d’hauteur. Tu dégainas également tes armes à feu et les canardas pendant ton ascension. Une fois à portée, tu t’accrochas au mât et te juchas dessus. De cette position privilégiée, tu en profitas pour les viser avec minutie et les abattre comme des chiens.

Tu ricanas de la vanité de leur courage et redescendis de ton perchoir. Après une dernière contemplation de ton œuvre macabre, tu pénétras le Roc. Le paysage se révélait bien différent. Des maisons de pierres, comme l’hôtel qui t’avait logé, s’étendaient à perte de vue.

Bien que tu eusses laissé partir deux pleutres et que la rumeur de ton massacre à travers les quartiers grondait depuis une heure, la population de cette partie de la cité marchait encore comme si de rien n’était, défiant sans vergogne ta pulsion vorace de mort. Il devait se croire à l’abri entre ses murs et sous la protection de sa milice. Les premiers badauds que tu rencontras ne prirent pas vraiment conscience de ce qui leur arrivait quand ils tombèrent sous la morsure de Moissonneuse.

Tu les exterminas petit à petit, certains eurent la chance de s’enfuir, d’autres non. L’odeur du sang se répandit comme le doux parfum d’un croissant de bon matin. Tu ne comptais plus vraiment le nombre de tes victimes. Les cris s’accumulaient, les suppliques aussi. Une poignée avait tenté de se défendre, d’implorer ta pitié, de t’acheter, d’offrir ce qu’il n’avait pas en échange de leur vie. Futile, inutile, ils moururent quand même de ta main.

Alors que tu pensais que ton charnier ne connaîtrait aucune limite, un bruit métallique résonna dans l’air bien plus fort que le brouhaha ambiant. Il évoquait deux bâtons qu’on percutait l’un contre l’autre à intervalle régulier.

Sans trop savoir pourquoi, tu t’arrêtas dans l’artère que tu remontais. L’origine du martèlement se rapprochait de toi, indéniablement. Plus fort, plus entêtant, cela t’irritait au plus haut point. Soudain, une voix se rajouta.

— Jessica… Jessica…  Pourquoi ?

Ce timbre ne t’était pas inconnu. Tu l’avais côtoyé quelques heures il y a deux mois. Tu te retournas pour lui faire face.

— Thompson

Il continuait de cogner ses deux tonfas, comme une litanie incessante, un avertissement pour ceux qui connaîtront sa colère.

—  Que vous ont fait tous ses pauvres gens ? Aucun d’entre eux ne méritaient ce sort.
— L’monde doit payer pour l’mal qu’il m’a fait ! vociféras-tu, ta faux dépliée dans tes mains, en plantant fermement tes pieds sans le sol.
— Il y avait pourtant d’autres moyens pour faire votre deuil que d’en venir à ça.
— Vous n’comprendriez pas Thompson, vous êtes personne pour vous placer entre moi et mon dessein. Alors, foutez-moi l’camp avant d’le regretter.
— Je suis désolé, mais non. J’ai un devoir envers la ville et ses habitants.

Alors qu’il mettait un terme à votre dialogue, il fonça droit sur toi avec assurance. Là, ou tu pensais le cueillir dans son élan, il te contourna au dernier moment et te frappa de toutes ses forces dans le dos avec ses armes. Malgré la couche de pseudo-protection que représentait ton havresac, tu le sentis passé. Le choc fut si violent qu’il se répercuta dans tout ton squelette et te propulsa sur quinze mètres.

Ta course ne fut stoppée qu’à cause du mur que tu percutas. Tu l’avais pénétré face en avant de vingt bons centimètres. Un cratère s’était même formé autour de toi. De frustration, tu t’extrayais de la brèche et cognas du poing la façade.

— Vous ne m’aurez pas si facilement, Jessica. La protection de Carcinomia est tout ce qui compte pour moi.
—  La ferme, Thompson. À la fin, vous croupirez dans la Cité en la mer comme tous les autres, alors, fermez-la et venez mourir !

Tu pris appui sur la paroi et te jetas derrière toi à toute vitesse, comblant la distance qui vous séparait en un clin d’œil. Tu armas ta lame et l’abattis sur lui. Pourtant, il la para avec une aisance particulière. Il lisait en toi comme dans un livre ouvert. Il était clair que l’affinité qu’il te manquait avec ton engin de mort, comparée à la sienne avec ses deux tonfas, jouait en ta défaveur.

Alors qu’il te tenait en respect de ses deux bâtons, il en dégagea un pour tenter de te cogner dans les côtes. Ce fut à ton tour de venir le surprendre un bref instant. Toujours au coude à coude, tu lui décochas un coup de pied magistral dans son service trois-pièces avant qu’il ne pût exécuter son mouvement. Il s’écroula de douleur, se couvrant l’entrejambe.

— C’est…petit… ça…
— Rien à foutre.

Du bout du manche de ta faux, de tes deux pistolets fusionnés en somme, tu lui frappas le menton et il voltigea sur une courte distance. Prendre du champ pour analyser la situation ne mangeait pas de pain.

C’était un homme fort, expert dans le combat rapproché au vu de son outillage. Le tenir à distance serait plus efficace que de persévérer dans ce simulacre d’affrontement. Aussi assurée de tes compétences que tu l’étais dans la médecine et le tir, tu péchais dans ce genre de duel. Quand bien même, tu compris qu'il fallait que tu combles cette lacune rapidement.

Pour l’heure, tu rangeas la lame de Moissonneuse dans ton dos et rendis leur forme d’origine à Poussière et Désespoir tandis que ton adversaire se relevait enfin. Tu bondis sur le mur derrière toi et y pris appui pour atteindre d’un geste gracile le toit en surplomb.  

—On a peur petite souris ? te provoca-t-il, mais stoïque, tu n’y apportas aucune réponse.

Tu amorças la grêle de balles que tu lui destinais et sans sourcilier il alla se réfugier à couvert. Une fois à court de munitions, tu te mis toi-même à l’abri pour recharger. Quand tu extirpas discrètement la tête pour découvrir ce qu’il trafiquait, une dénotation résonna et un plomb vint se loger dans les briques qui te protégeaient.

— Vous ne pensiez quand même pas être la seule à savoir manier la poudre ? Quelle arrogance.

Sans piper mot, tu ressortis de ta cachette, et pris une balle dans l’épaule en retour, mais tu soutins la douleur en silence et répliquas à nouveau d’un déluge de projectile. Vous vous échangeâtes de la sorte plusieurs salves, allant d’une position à une autre, parcourant plusieurs dizaines de mètres avant de recharger et décharger vos barillets respectifs.

Lui comme toi aviez accusé des blessures plus ou moins graves.  Abritée derrière une cheminée, tu respiras une bouffée de résilience, qui, après un court instant, te fit coaguler bien plus vite et inhibait les souffrances engendrées par les perforations. Il faudrait d’ailleurs que tu penses à virer les balles logées dans tes muscles une fois ce combat achevé.

Avec cette routine bien établie, vous aviez fini par atteindre le port de la ville, où le sous-marin de Thompson attendait gentiment le retour de son capitaine dans la baie. Tu n’en pouvais plus, cela devait cesser. Tu devinais qu’il en était de même pour lui. Vous aviez prouvé que votre habilité s’équivalait, mais seul l’un d’entre vous parviendrait à en réchapper.

Tu avais trouvé refuge dans un entrepôt de matériel parmi la kyrielle qui jonchait l’endroit. Certains servaient à stocker des marchandises tandis que d’autres contenaient de l’équipement militaire. Te vint alors une idée. Telle une ombre se faufilant un peu partout, tu glissas de hangar en hangar à la recherche du dépôt de poudre. Tu te tenais au plus loin de ton poursuivant tout en parcourant le port. Et une fois trouvé, tu lui tendis un piège.  Tu l’attiras à l’endroit le plus propice à ça mort en faisant le plus de bruit possible.

— Allons, Jessica, arrêtez ce jeu du chat et de la souris, rendez-vous, j’ai l’avantage.
— Jamais, Thompson ! À la fin, personne ne s’tiendra debout d’vant la Faucheuse, même pas moi.

Tu sortis de ta cachette, derrière un étale offrant un point de vue immanquable sur les tonneaux et tiras deux balles dans leur direction. Sans attendre, une détonation des plus impressionnante retentit. Elle emporta le bâtiment et certaines autres structures qui l’entouraient. Quant à toi, tu observais en silence le spectacle. Et contre toute attente, le capitaine de la marine de l’île s'extirpa des flammes.

Son corps était à moitié calciné, il se traînait plus qu’il ne marchait et tenait péniblement un tonfa dans son dernier bras valide. Tu comblas la distance et il s’effondra à genoux devant toi. La rage de vaincre l’habitait toujours, mais tu l’avais dominé. Tu sortis la lame de Moissonneuse de ton dos et l’enfonça dans son torse jusqu’au crâne qui l’ornait.

Il écarquilla les yeux et saisit ton poignet et contempla tes traits avec difficulté. Son regard était voilé, la vie commençait déjà à le quitter. Il combattit pour la moindre bouffée d’air et s’humecta les lèvres avant de lâcher sa dernière parole.

— Je…ssica… La voie que… vous avez…choisie… ne vous apportera rien… de bon,s’époumona-t-il a articuler, la voix brisée. À part de… la peine et de la…souffrance.
— J’sais et j’compte bien emporter l’plus d’monde possible dans ma chute. Au revoir Thompson.

Alors qu’il rendit son ultime souffle, tu lui baissas les paupières et te relevas, t’éloignant du feu en rangeant ton arme à sa juste place. Tu pris ensuite la direction du submersible et y entras sans ménagement. Tu refermas le sas et les hommes stationnés là t’accueillirent en pensant retrouver leur capitaine victorieux.

Tu les menaças un à un de les tuer à leur tour s’ils ne t’obéissaient pas d’un sort pire que celui que tu avais apporté à leur chef. Apeurés en observant les dégâts que tu avais causés, ils s’exécutèrent et te firent quitter la ville.

Ce n’était que le début, les prémices de ta vengeance, mais le monde n’avait qu’à bien se tenir pour la suite.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

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