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QG de la marine, bureau des attributions et affectations

7h30, un lundi matin. Pour Tommy, obscur stagiaire du bureau des attributions, une longue et ennuyeuse journée commence.
Au programme, et comme tous les jours, rester seul attablé dans un bureau encombré de paperasse poussiéreuse, boire du café dégueulasse, classer des dossiers, ranger et tamponner des fiches… Bref, un travail passionnant et vital pour la survie de la marine. En habitué des longues journées à meubler, tommy commence doucement, préparation du poste de travail, vérification du matériel, tests des stylos et essais des tampons…
Quand soudain, l’improbable débarque brutalement dans le programme bien rangé de Tommy. Il vient de faire claquer la porte suffisamment fort pour la décrocher du mur, porte un chapeau rouge, très rouge, et un grand manteau de la même couleur. Entre les deux un large sourire irradie l’hypocrisie telle une boule à facette dans une boite disco.

-Salut brave marine, c’est l’heure de mériter ton salaire…

Pour Tommy la surprise est de taille, personne ne vient jamais ici, après tout, il n’est que stagiaire.

-Je suis bien au bureau des affectations et attributions ?
-Euh oui mais….
-Et si je ne m’abuse, c’est donc dans ce bureau qu’on s’occupe de la gestion des attributions de matériel et des affectations du personnel qui l’utilise ?
-Oui mais moi je…
-Alors c’est parfait, vraiment parfait puisque j’ai justement besoin de matos. Pour être plus précis il me faudrait, un bateau, un rapide, capable de passer calm belt, mais un petit, inutile de déplacer trop de monde. Il me faut aussi un équipage pour le manœuvrer et un éternal pose braqué sur l'ile de Citadelle, quatrième voie de Grand Line…

Replongé dans un univers familier Tommy retrouve enfin ses marques et les réflexes hérités de sa brève formation bureaucratique.

-Je suis désolé mais pour ce genre de demande vous devez d’abord passer au bureau des formulaires qui…
-...Me donnera un formulaire de réquisition, à remplir en trois exemplaires, à faire signer par l’amiral, le vice amiral et je ne sais qui d’autres encore. Ne vous fatiguez pas, j’ai déjà passé cette étape, et attention… TADAM

Et voila que le type sort de son blouson une liasse de feuillets qu’il jette à Tommy, et que, incroyable mais vrai, tout ses papiers sont remplis conformément aux procédures complexes de la Marine.

-Mais la signature ?
-La signature ? Regarde attentivement jeune marine, la dernière page de ce document. Un type observateur comme toi doit surement connaitre ces initiales hein ? CP ? Qu’est ce que ça peut bien vouloir dire ?
-Euh Cypher Pol ?
-Cypher Pol, exactement ! Voila un marine promis à une brillante carrière. Et que veut dire Cypher Pol hein ?
-…
-C’est une question rhétorique, inutile de chercher, Cypher Pol mon gars, ça veut dire service secrets du gouvernement, ça veut dire urgence, ça veut dire priorité absolue et surtout ça veut dire, TAMPONNE CE TRUC ET DONNE MOI UN BATEAU TOUT DE SUITE ….
-Oui M’sieur, d’accord, je m’en occupe tout de suite monsieur, désolé…

Et quinze minutes plus tard, Tommy vient de contresigner des papiers autorisant leur porteur à réquisitionner un navire courrier et son équipage pour qu’il le dépose sur une ile perdue de Grand Line.

-Et une dernière chose gamin… Cypher Pol, ça veut dire secret absolu, motus et bouche cousue.. Personne n’est venu dans ce bureau, et personne n’a récupéré un hypothétique navire pour un trajet tout ce qu’ll y a d’inexistant… Clair ? Alors retour boulot, ici il ne s’est rien passé…

L’improbable disparait aussi vite qu’il est arrivé, et la monotonie de son boulot retombe sur Tommy comme une chape de plomb dans son moule…
8h00, un lundi matin. Pour Tommy, obscur stagiaire du bureau des attributions, une longue et ennuyeuse journée commence.




Journal d’Alphonse, premier jour à bord de la mouette rieuse

Ça y est, j’ai enfin pris la mer et je commence mon premier journal de bord. Bientôt je serais un vrai marin. Il était temps. Ce n’était pas prévu évidemment, ce matin j’étais juste de corvée de nettoyage sur le pont de la mouette rieuse, un des bateaux courriers assignés à la base. J’en étais au gaillard arrière quand ce type en rouge a débarqué sur le navire…Un agent du Cypher Pol !! Je n’en avais jamais vu en vrai. Il avait l’air terrifiant. Et tellement sur de lui…En tout cas il a rassemblé l’équipage, à sorti un ordre de réquisition immédiate et a lancé le branle bas. Le temps que je réalise et on avait quitté le port. Et comme me l’a dit le second quand il s’est aperçu que je n’avais rien à faire la, hors de question de faire demi tour pour me ramener, dommage gamin qu’il a dit…
Qu’est ce que je vais me faire engueuler au retour…

Jour 4
La mouette rieuse est vraiment un sacré bateau, on longe déjà le Calm Belt. Tout parait calme, mais d’’après les marins il ne faut pas se fier à sa surface. En dessous c’est bourré de monstres. Mais grâce à notre coque spéciale, nous pouvons le traverser. Le voyage se passe bien, mais tout le monde se moque de moi parce que je me suis perdu, et j’ai encore plus de ménage à faire qu’a la base. L’agent du Cypher Pol a pris la cabine du capitaine, et il ne sort jamais. Je me demande ce qu’il fait… J’ai demandé au second, mais il a dit que s’il me répondait il serait obligé de me tuer. Alors je suis retourné nettoyer le pont.

Jour 6
Nous avons traversé Calm Belt sans encombre, et l’agent du Cypher Pol n’est toujours pas sorti de sa cabine. Je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire, trop de travail …Les marins m’ont dits qu’ils étaient contents que je sois la. Comme ça si on tombe à court de vivres ils auront quelque chose à manger. Je crois qu’ils plaisantaient mais je n’ai pas trouvé ça très drôle.

Jour 8
Aujourd’hui il s’est passé un truc incroyable. Ce matin l’agent du Cypher Pol est sorti sur le pont pendant la manœuvre. L’équipage était en train de transférer au palan les caisses de vivres entreposés à l’avant pour les ranger dans la soute.
J’étais tellement occupé à regarder l’agent que je me suis pris les pieds dans un cordage. En tombant j’ai lâché ma bassine d’eau chaude sur l’équipe qui tenait le palan, et eux ils ont lâché la corde. Du coup la caisse qu’ils tiraient est tombée droit sur l’agent. Et ben il n’a pas bougé. J’étais juste à coté et je crois même l’avoir entendu pousser un soupir en levant les yeux vers la caisse. Et il a dit un truc comme tekkai.Mais je n’ai pas compris. Et la caisse s’est brisée sur sa tête ! Il n’avait même pas une égratignure. Je comprends mieux pourquoi tout le monde à peur d’eux. Quand il s’est retourné et que tout les marins m’ont montré du doigt j’ai eu très peur. J’ai cru qu’il allait me tuer. Mais il s’est contenté de hocher la tête, et il est rentré se nettoyer. J’ai aussi appris son nom, il s’appelle Red.

Quand je serais grand je ne veux plus être un marine, je veux être agent du Cypher Pol .

Jour 10
Nous sommes arrivés sur une ile, il y fait plutôt froid. L’agent du Cypher Pol avait l’air assez content au début, mais apparemment ce n’est pas la bonne. Nous y restons une journée pour refaire de l’eau. Peut être que je vais pouvoir descendre à terre… Je serais le premier mousse de la base à avoir mis les pieds sur une ile de Grande Line. Au retour les autres vont être vert de jalousie.

Jour 11
Il y a une tempête de neige qui s’est déclaré d’un coup dans la nuit. Le climat est vraiment bizarre ici. Je crois que c’est aussi l’avis de l’agent Red. Ce matin il sortait toutes les quinze minutes pour demander au capitaine si la tempête était suffisamment calmée pour qu’on parte. Quand le capitaine lui a dit qu’il y en avait au moins pour au moins cinq jours il a fait une drôle de tête. Je crois que même le capitaine a eu peur. Puis l’agent Red est parti s’enfermer dans sa cabine.

Jour 12
Les marins ont eu droit à une permission à terre. Mais pas moi. Du coup je suis presque tout seul à bord avec l’agent Red. J’aimerais bien descendre à terre mais le capitaine me l’a interdit. Je crois qu’il a peur de m’oublier en partant.

Jour 13
Des hommes descendus à terre ne sont pas rentrés ce matin. Le capitaine n’a pas l’air inquiet. Il dit qu’ils doivent probablement cuver dans une taverne et qu’ils rentreront quand ils n’auront plus mal au crane. Si ils sont punis ça me fera moins de travail. Et peut être que je pourrais descendre.

Jour 14
Les hommes ne sont toujours pas rentrés. Le capitaine a envoyé le second les chercher. Il a l’air soucieux.

Jour 15
Le second n’est pas rentré non plus. Le capitaine à décidé de descendre à terre à son tour pour chercher les hommes. Je crois qu’il aimerait bien que l’agent Red vienne avec lui, mais il n’ose pas le déranger.

Jour 16
Le capitaine n’est pas revenu non plus. Je suis tout seul sur le bateau et je commence à avoir peur. J’ai l’impression que des gens bizarre rodent sur les quais et observent le bateau. Il faudrait vraiment que j’aille prévenir l’agent Red. La tempête à l’air de se calmer, demain je le ferais.




Jour 17 au matin, à bord de la mouette rieuse.

Voila quinze jours que l'agent Red a largué ses obligations de CP5. Ex CP5 c'est quand même quelque chose. Surtout Ex CP5 en vie, ce qui n'est pas si courant que ça. A plus forte raison quand on s'est servi de ses dernières brides d'autorité pour piquer des papiers à entête du service et réquisitionner un navire spécial et son équipage...Bah, aucune importance, qui le saura ?



Red risque un œil vers la fenêtre, avec comme tout les matins une pensée agréable en tête
**Putain de neige de merde…Et mais ? Je vois le soleil ! Pas de neige ? Enfin débarrassé de cette saloperie de tempête ! Youhou c’est la fête. **
Il est temps de se lever et de sortir de ce trou, au programme rassembler l’équipage, choper le capitaine, et dire à tout le monde de se bouger pour rattraper le retard spécial tempête. Mais d’abord, manger un coup.
**Tiens ? Bizarre, le mousse n’a pas apporté le plateau p’tit déj aujourd’hui, y’a du relâchement dans l’air, il est vraiment temps que je pointe le nez hors de ma cabine pour pousser une gueulante**

Red se lève mollement et part en quête de nourriture, première étape le pont, deuxième la cambuse, et ensuite un gros gueuleton pour fêter l’arrivée du beau temps. Un programme simple qui foire aussi vite qu’il est pensé. Red est à peine sur le pont que son sixième sens se met en mode alarme, aiguisé par des années d’infiltration son cerveau encore embrumé fournit immédiatement une analyse lucide de la situation

**Tiens c’est curieux, il n’y a personne sur le pont. Sont tous partis faire la fête à terre ou bien ? Moi qui croyais les marines sérieux et disciplinés…**

-OH LA MARINE ! DEBOUT C’EST LA GUERRE !
Réponse néant, silence de mort….

-Euh les gars ? Merde quoi ? Répondez, c’est quoi ce bordel ?
-Ils sont tous partis m’sieur... (Reniflement pleurnichard)

**Ah tiens, vla l’embarqué volontaire, comment il s’appelle déjà le mousse, Alfred, Albert ? Bof, aucune importance**

-Euh parti ? Comme dans parti sans me le dire ? Y’a plus de respect bordel … Bon, et ils sont parti ou ?... Et môme chiale pas, je suis la tout baigne, explique ce qui se passe…

Quinze minutes d’explications embrouillées plus tard, la situation commence enfin à se clarifier

-Donc je résume, des marins sont descendus faire la fête à terre et ne sont pas revenus, ensuite le second est allé les chercher avec des hommes et n’est pas revenu, et puis le capitaine a fait pareil…
J’ai bon ? Et toi t’es tout seul, t'es perdu, et tu ne sais pas du tout ce qui se passe…

-J’y suis pour rien m’sieur, j’savais pas quoi faire…
-Pas grave gamin, t’inquiète pas, maintenant je gère le problème, toi tu gardes le bateau, tu fais un truc à manger, et moi je vais chercher le petit personnel…



Premiers pas à terre depuis quinze jours, ça fait presque curieux de sentir un sol qui ne bouge pas sous ses pieds. Ça donne envie de rester un peu sur place le temps de habituer, ce qui tombe bien, il est temps de faire un point sur le décor.
L’ile est tout ce qu’il a de petite et d’ordinaire. Une unique montagne bêtement conique et recouverte de neige au sommet, une forêt d’arbres quelconques à mi pente. Et en bas, dans la seule crique vraiment abritée, un village tellement classique qu’on a l’impression de le connaitre. Des maisons miteuses serrées les unes contres les autres, des rues à peine pavées, un port abritant quelques bateaux de pèches mal radoubés… Et surplombant le tout une baraque plus grosse qui doit être la propriété de ce qui tient lieu de chef dans le coin… Quel trou pourri.
Pas franchement motivé, Red se met en marche vers les bâtiments les plus proches. Objectif, trouver des gens à questionner.
**Tiens, une auberge, la taverne du port, et original avec ça…**

L’intérieur est aussi classe que l’emballage, une salle basse, à l’atmosphère rendue irrespirable par des générations de fumeur, aux murs protégés par une couche de crasse dont les strates les plus profondes doivent remonter à la fabrication de l’ensemble. La faune attablé dans le coin est à l’avenant, des types patibulaires, puants, mal rasés, couverts de cicatrices et de pièces rapportés. Occupés pour la plupart à écluser sec et à jouer avec des armes tranchantes. Tous s’arrêtent de concert pour lancer des regards aussi noir que possible à l’intrus qui vient de débarquer. On sent que l’accueil a été bien répété.
Pas impressionné plus que ça, Red traverse la salle jusqu’au comptoir et commande un alcool suffisamment violent pour vaincre la flore bactérienne encore vivante dans les verres. Puis, n’ayant pas de temps à perdre il opte pour une recherche simple.

-Salut les chéris, moi c’est Red, je suis pressé et je cherche une bande de gars de la marine qu’ont du passer dans le coin. Ça dit quelque chose à quelqu’un ?

Dans une taverne un peu mieux tenue, on assisterait surement au passage d’un ange pour illustrer le malaise, ici il se ferait probablement tirer son auréole avant d’avoir traversé la salle. Du coup il n’y a qu’un silence à tailler au couteau… On grince des dents, on sort les armes, on se regarde en chien de faïence en se demandant qui va faire le premier pas pour donner le premier gnon.
La phase de brutalité qui suit est nécessaire pour établir le contact, et son issue tout à fait prévisible. Que peuvent une poignée de pilier de bar aussi méchant soient’ ils contre un agent du Cypher Pol maitrisant certaines facettes du Rokushiki…
Une fois les loubards dispersés dans le décor la violence cesse aussi vite qu’elle a commencé, laissant place à un début de dialogue.

-Bon alors les gars, une bande de marines ? Des ptits gars en uniformes tout beaux tout neufs et qui ce sont paumés en ville ça vous dit quelque chose ?
-…
-les gars, on va pas se refaire la phase de baston, on sait tous ce que ça va donner non ?
-Ouais on les a vu…
[color=darkred]-Et ben voila, je savais bien qu’on allait arriver à s’entendre… Vas-y garçon, développe un peu pour voir
-Ils sont allé jouer au Palace, une maison de jeux en haut de la ville. Et le gros Tony les a capturés…
-Ouais c’est vrai, il veut les revendre à la marine ou à des pirates …
-C’est un gros dur, un mafieux…C’est lui qui fait la loi sur cette ile. Sa tête est mise à prix au moins 800 000 berrys…
-Ah ouais quand même, 800 000 berry, ben dites donc ça fait peur…. Et du coup c’est chez lui que je peux trouver mes marines…. Bon et ben merci les gars merci. Sur ce je vous laisse, on se dit pas à la prochaine, mais le cœur y est hein…



Quinze minutes plus tard Red se retrouve dans le bureau du maire local, un pauvre type ressemblant à une fouine. Et qui pour l’heure contemple avec un certain malaise le type en rouge vautré sans aucune gêne dans le fauteuil en face de lui.

-Donc vous dites que vous êtes un agent du gouvernement, et que vous êtes prêt à me débarrasser du gros Tony en échange d’un tonneau de mon meilleur cognac ? C’est bien ça ?
- Dans l’idée on n’est pas loin. Mais en fait je disais plutôt que je vais me débarrasser du gros Tony et que pour ça, je réquisitionne votre meilleur cognac. Tout est dans le détail vous voyez la nuance ?…
-Et bien j’ai un vieux fut de …
-Ce sera parfait…



Un poil plus tard, et de nouveau sur la mouette qui finalement ne se marre pas tant que ça.
-Tu vois gamin, pour un type qui n’y connait rien, il est très facile de transformer une infâme piquette en bon vin tout à fait acceptable. On va prendre quelques futs de mauvais vin, changer les étiquettes, diluer un peu cet excellent cognac pour en faire un très bon vin vieilli en fut. Et on va multiplier la valeur de ces tonneaux par cinquante.
-Mais qu’est ce qu’on va faire de tout ce vin…
-Enfin môme, réfléchis, on va tout bonnement échanger nos barils contre l’équipage… Qui résisterait à dix futs de ce nectar tout droit sorti des meilleurs vergers de…Boah d’une mer quelconque…



Gros Tony. Un surnom facile quand on le colle sur un type dont la tête culmine à plus de deux mètres et dont le poids doit frôler les deux quintal… un beau bébé adepte du culturisme, des fringues de cuir et de la barbe sauvage façon haie mal taillée. Faut aimer le style…
-Alors voila ce que je vous propose, vous avez mes marins et vous voulez me les revendre. Bon très bien, chacun son bizness, je conteste pas. Manque de bol j’ai pas vraiment de liquidités sous la main. Mais ce que j’ai par contre c’est dix barils d’un excellent vin. Tellement bon que j’ai pour ordre de le mener droit à Marijoa pour qu’il servi à la table des plus grands, c’est dire…. Une valeur inestimable en tout cas…Alors je récupère mon équipage, et je vous donne le vin…
-Du vin de Marijoa hein ? Et on peut le gouter ?
-Bien sur, je vous ai amené un échantillon.

Stylé et bien éduqué, Tony arrache le robinet du tonnelet d’un coup de dent avant de le vider d’un trait en épongeant le trop plein avec sa barbe. Il lâche ensuite un rot retentissant et hoche la tête.
-Ouais, y’a pas à dire, c’est autre chose que la pisse locale. Mais qu’est ce qui m’empêche d’aller me servir sur ton bateau et de garder tes hommes hein ?
-Soyons sérieux deux minutes, je ne serais pas ici sans avoir pris d’élémentaires précautions. J’ai évidemment piégé le bateau et je le ferais évidemment sauter en cas de problèmes. Franchement c’est limite insultant de penser le contraire.
-On ne sait jamais… C’est ok pour le deal, tes marins contre les barriques…
-Parfait, prête moi quelques uns de tes hommes je vais superviser le déchargement pendant que tu commences à faire sortir mes marins…

Un fois l’affaire conclue le reste n’est qu’un banal problème logistique, l’atmosphère tendue en plus. Le transport des futs, l’échange entre les marins et la bande de mafieux. En une heure tout est terminé.
Les marins sont à nouveaux rangés sur la mouette rieuse, et les futs au fond de la cave du Palace. Ne reste qu’à se séparer en bons copains…

-Bon et bien Tony, je crois qu’on s’est tout dit. (Red balance sa clope dans un coin et tapote un des futs de la main) vous avez les futs, j’ai mes hommes. Et dans moins d’une heure on aura quitté l’ile. Ce fut un plaisir…
-Pareil ptit gars, pareil. Et la prochaine fois que tu as une cargaison à vider, n’hésite pas à repasser…

S’ensuit une poignée de main aussi peu fraternelle que possible et un vidage des lieux général…



Fin de l’histoire, sur la mouette…

-Euh agent Red ? Je suis passé à l’armurerie et il y a un problème…
-Oui ?
-Nous n’avons plus de poudre, plus du tout… et il nous manque aussi les mèches lentes …
-Oui, je suis au courant, ne vous faites pas de soucis, tout est normal, je vous ferais une décharge…
-Quand même, ça fait une sacré quantité de poudre…

Au loin l’ile s’éloigne, paysage tranquille, à peine dérangé par la terrible explosion qui disperse le Palace de Tony et ses occupants à travers les airs. Transformant l’unique casino de la ville et sa bande de truands en une pluie de débris divers… C'était pourtant marqué sur les futs, l'abus d'alcool nuit gravement à la santé.

-Au fait, quelqu’un a une clope ? J’ai laissé ma dernière à terre…




-Euh au fait capitaine? Vous auriez pas vu Alphonse? vous savez, le ptit mousse qu'on a embarqué par erreur. Parce qu'on le cherche partout mais personne l'a vu ...
-Oh non ? Me dites pas qu'on oublié sur l'ile ?
-Pas de bol chef....
    La suite du voyage se fait sans encombres supplémentaires. Pas de pirates, pas de tempêtes, et pas de monstres marins. Un vrai bonheur...
    La mouette rieuse est un bateau rapide et ne tarde guère à arriver en vue de la citadelle, avec d’après les calculs les moins optimistes de Red, au moins quatre jours d'avance sur le Fenrir du capitaine Toji. De quoi se reposer un peu avant de reprendre un vrai boulot.

    Manque de bol, L'ex agent Red déchante dés sa descente du bord. Parler d'un coin sinistre n'est pas assez fort pour le coin. Une ville unique, d'un gris uniforme. Un paysage barré par une large muraille qui fait le tour de la ville d'un bord de mer à l'autre. Avec des postes de garde régulièrement espacés, et disposés de façon à tirer aussi bien dedans que dehors. Un signe qui ne trompe pas souvent, ce n'est pas une ville,c'est une prison, une très grosse prison.
    L'impression se confirme dés qu'on voit les gens, enfin, les prisonniers. Tout le monde a l'air terne et pressé, pas de rires, pas d'éclats de voix, pas de regroupements, pas d'enfants dans les rues. juste des types en uniformes partout qui se baladent dix par dix au pas cadencé, armés jusqu'aux dents prêts à bondir. La joie de vivre que diffuse le coin est presque palpable...

    Quand les flics du port l'attrapent au bout de l’embarcadère pour lui expliquer dans les grandes largeurs tout les codicilles du règlement local, depuis les heures et les lieux de sorties autorisés jusqu'aux taxes en vigueur en passant par l'interdiction de ne pas saluer les statues de Franklin le sauveur et dictateur à vie, Red est à deux doigts de remonter à bord... histoire d'attendre au large le temps que le Fenrir arrive.

    Manque de bol la mouette est déjà loin, à tout les coup le capitaine est déja venu dans le coin, l’infâme salaud... Abandonner un marine en détresse dans ce genre de zone, ça devrait être interdit...




    Dernière édition par Red le Lun 31 Oct 2011 - 11:23, édité 3 fois
      Ile de la citadelle, quartier du port, autour de 2h du matin

      Une rue pavée, humide, casse gueule. A peine éclairé par endroits par de pauvres lampadaires. Bien incapables de percer efficacement l’épaisse brume qui remonte du port dés la nuit tombé. On n’y voit guère plus loin que l’autre coté de la rue, et la nappe de brume qui s’accroche à la ville donne au moindre décor des allures étrangères, fantomatiques..
      Descendant la rue, un des chariots automoteur de la milice locale patrouille à la recherche des fous qui pourraient ignorer le couvre feu. Un engin massif, lent et bruyant. Une tortue caparaçonnée de fer contenant quelques hommes et une tourelle équipé d’un projecteur et d’un canon de petit calibre.

      -Hé, la, il y a quelqu’un!

      Le projecteur s’oriente vers un porche jusqu’ici plongé dans les ténèbres, désert..

      -Il se planquait juste la !
      -Bah, encore un fantôme, la brume t’a joué un mauvais tour
      -Pourtant je suis sur d’avoir vu quelque chose…

      Derrière le chariot deux silhouettes jusqu’ici soigneusement dissimulés se détachent du mur. Dans leurs mains la grenade du pauvre, une bouteille remplie de liquide inflammable, au goulot bourré d’un chiffon à allumer pour assurer la combustion après le choc.
      Les deux cocktails s’écrasent sur la machine, recouvrant la tourelle d’une nappe de flammes, puis d’une masse de fumée noire et sale. Le hurlement du tireur brulé vif est brusquement couvert par les détonations des bandes de munitions qui explosent, et par les cris des hommes à l’intérieur.
      Une porte s’ouvre à l’arrière du véhicule, laissant surgir deux soldats toussant et fumants, pistolets à la main. Une balle cueille le premier qui s’effondre en crachant du sang, main crispée sur la poitrine.
      L’autre parvient à quitter la fumée, braquant son arme sur le tireur et son fusil maintenant déchargé.
      Échange de regards haineux entre l’homme armé et sa victime. Le soldat arme le chien de son arme mais n’a pas le temps de tirer. Surgie comme une mauvaise idée, trente centimètres de pointe en métal viennent de lui traverser le crane d’une oreille à l’autre. Le soldat n’a même pas le temps de réaliser qu’il est mort…
      Un poil trop tard le deuxième incendiaire surgi à son tour de la fumée, juste à temps pour saisir la fin du tableau, les deux soldats au sol, son compagnon encore figé par la surprise, et Red qui sort à son tour de la brume pour récupérer son arme et qui s’arrête face au fusil du nouveau venu qui l'interpelle,

      -Et toi, de quel coté tu es ?
      -Du coté du plus fort
      -C’est pas une réponse
      -Laisse le, il m’a sauvé la vie, c’est lui qui a tué le garde...

      Plus haut dans la rue, un bruit de mécanique maltraitée ne laisse pas de temps pour des présentations plus longues, les renforts des forces de sécurité locales ne sont pas loin. Le premier rebelle s’éloigne, puis s’arrête pour rappeler son compagnon.

      -Un autre charriot arrive il faut qu’on file
      -Je te suis…Juste un instant…
      Le deuxième incendiaire se retourne vers Red, juste le temps d’une derniére phrase avant de mettre les bouts.
      -Je n’ai pas le temps de vous remercier mais… vous devriez passer à la corne de brume, c’est une très bonne auberge…

      Et sur un dernier signe de tête les deux hommes disparaissent, comme avalés par le brouillard. Laissant Red avec les cadavres et la machine qui continue à se consumer. Une minute plus tard un autre charriot apparait, roulant lentement jusqu'à la carcasse du premier. Les portes s’ouvrent, deux soldats et un officier en sortent prudemment, se déployant armes braqué autour de red toujours immobile.

      -Chef c’est un de ces salopards de rebelle, c’est lui qui a tué nos hommes
      -Réfléchis soldat, si c’était l’un d’eux il ne serait pas la..
      D’un geste l’officier fait signe aux soldats de s’occuper des corps de leurs compagnons, puis s’approche de Red,
      -Vous n’êtes pas d’ici non ? Vous avez votre autorisation de débarquer ?
      -Bien sur, je suis un homme respectueux de la loi…
      -Rossignol Désiré… Un officier de la marine… Vous ne devriez pas quitter vos quartiers Lieutenant… Pour les oiseaux dans votre genre, les rues ne sont pas sure la nuit. Vous pourriez vous faire tuer…
      -Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas encore décidé de la date de ma mort…
      -Vous avez vu quelque chose ? Ceux qui ont fait ça ?
      -Non je viens d’arriver, je n’ai vu personne...
      -Hum dommage… vraiment dommage… Alors nous allons vous laissez. Rentrez à votre auberge lieutenant. Et si vous croisez des rebelles, n’hésitez pas à venir m’en parler…

      (...)

      Le lendemain, Red se pointe à la corne de brume. Un des rares bars de la ville basse ou se côtoient étrangers et locaux. Une salle sombre et fraiche, des murs revêtus de bois imitant les parois d’un navire, des filets décoratifs et de faux hublots encadrant des tableaux représentants des fonds marins. Une ambiance agréable, mais pas suffisamment au vu de l’absence totale de clientèle.
      Red est du genre patient, ce qui tombe plutôt bien puisqu’il stagne deux heures avant de recevoir de la visite. Probablement le temps qu’il faut aux rebelles pour s’assurer qu’aucun soldat ne rode autour de la taverne et que cette visite n’est pas un piège grossier. Des gens consciencieux, c’est toujours ça.
      L’adolescent qui vient le rejoindre est celui qu’il a sauvé hier soir, un gamin beaucoup trop jeune pour jeter des grenades sur des soldats. Sauf ici peut être…

      -Je sais que vous êtes un officier de la marine, alors pourquoi avez-vous tué le garde hier soir ?
      -Je n’aimais pas son attitude…
      -Vous êtes bizarre. Je pense que vous l’avez fait pour pouvoir nous approcher. Pour nous tuer ?
      -Non, pas aujourd’hui…
      -Alors vous voulez quelque chose en échange. Quoi ?
      -La seule qui ait de la valeur… Des informations. Des informations sur un homme important. Drake…
      -Le pirate… Nous ne savons rien sur lui, il est loin.
      -Le savoir, c’est connaitre l’information… Ou savoir ou la trouver. Vous ne savez peut être rien sur Drake, mais votre gouverneur le connait. Des canons pour ses bateaux sortent de vos forges, et des armes pour ses hommes. Je veux savoir lesquelles et combien. Et vous pouvez me dire ou trouver ce que je cherche.
      -Ma vie ne vaut pas aussi cher. Qu’est ce que je gagne d’autre ?
      -Facile, vous cherchez aussi quelque chose. Dans cinq jours un de vos amis rebelles sera transporté de la tour centrale jusqu'à l’échafaud ou il sera pendu. Je peux vous dire ou il passera et combien d’hommes seront avec lui.
      -Nous ne pourrons rien faire de cet info, les transports de troupes sont munis de filets, on ne pourra pas lancer de grenade dedans…
      Tendant la main vers un des filets suspendus au mur Red ramène un hameçon muni de plusieurs crochets métalliques…
      -Accrochez ça sur vos grenades, et elles ne glisseront plus sur leurs protections…
      L’ado ne réfléchit pas longtemps, et prenant une décision il hoche la tête, acceptant l’échange…
      -La Brigade de Protection du Peuple tient un compte très précis de tout ce qui rentre et qui sort de l’ile. Ils adorent accumuler des infos sur tout et tout le monde. Tout les mois les registres sont transférés à la citadelle. Mais en attendant ils sont stockés dans la caserne de la brigade sur le port. Vous avez du le remarquer, il fait encore plus bunker que les autres bâtiments. Les registres sont entreposés au sous sol.
      -Parfait… Red sort un papier griffonné de sa poche et le tend à son vis-à-vis.
      -Voila tout ce que vous avez besoin de savoir, bonne chance.
      -Vous en aurez besoin aussi, arriver aux registres devrait être facile, mais vous ne pourrez pas les sortir de la discrètement…
      -Je pense que si…


      (...)

      Une heure plus tard, dans les bureaux de la BPP, un bâtiment architecturalement plus proche du pavé que de la maison de vacance. Le genre de bâtisse avec une seule entrée des murs de plus d’un mètre d’épaisseur et ou les meurtrières remplacent les fenêtres. Un coin ou la seule déco est une composition d’affiches bicolores avec les slogans les plus classiques, « Franklin un ami qui vous veut du bien » « Votez malin, votez Franklin »…

      -Tout est en place capitaine, les rebelles ont le faux itinéraire, vous n’avez plus qu’a mettre l’embuscade en place. Après ça votre promotion ne devrait guère attendre.
      -Merci Lieutenant Red, merci beaucoup… Je suppose que maintenant vous tenez à passer à la phase suivante de notre transaction
      -Effectivement oui
      -J’ai fait prévenir mes hommes, la salle des registres est déserte pour une heure, et personne ne vous fouillera en sortant. Néanmoins j’insiste, ne vous faites pas attraper avec ce que vous prendrez, je risquerai ma place. Il est tout à fait illégal de laisser des étrangers consulter nos dossiers.
      -Hum, ne vous inquiétez pas, personne ne remarquera rien…
      -Et évidemment nous ne sommes jamais vus... Au plaisir de ne jamais vous revoir lieutenant.

      Red quitte le bureau et descend aux archives. Comme prévu personne ne lui bloque la route, le bureau des gardiens est désert, tout comme les sous sols. Ce que les BPP appellent salle des archives s’avère être un lieu de stockage plutôt hétérogène, matos mis au rencart, dossiers divers, et derrière une lourde grille une armurerie suffisamment fournie pour soutenir un siège en règle.
      Red ne met pas longtemps à piger le système de classement local et se met à éplucher les livres de compte, arrachant systématiquement les feuillets qui parlent d’armes sortantes ou de matos construit sur place et destiné à l’exportation. Une fois compris ce qu’il cherche, l’épluchage des dossiers du mois ne prend même pas une heure.

      **Voila qui devrait plaire au capitaine Toji… Ou plutôt qui ne devrait pas lui plaire du tout. Mais au moins nous éviterons une mauvaise surprise…**

      Red finit de ranger soigneusement ses feuillets, prend le temps de mélanger quelques feuilles, et d'en marquer et déchirer d'autres pour donner au tout l'allure d'un registre nettement plus mal tenu que l'original. Et ainsi de camoufler la disparition des feuilles qui l’intéressent.
      Profitant de la marge il fait aussi un tour rapide du propriétaire...

      **Tiens, des log pose confisqués... Et déjà rechargés, toujours utile...**

      La sortie du blockhaus se passe aussi bien que l'entrée. Les gardes se désintéressent ostensiblement de l'inconnu, et Red franchit sans encombre les contrôles aux divers postes de garde jusqu’à la sortie.
      Ne s’arrêtant qu'un fois à l'extérieur, le temps d'allumer une clope pour fêter ça et d'accorder une pensée de quinze secondes à la bande de rebelles qui va se faire liquider dans la semaine.

      **Sans rancune les gars, vraiment rien de personnel...**

      -Hé monsieur, vous ne pouvez pas fumer ici ...
      -Mais si, regardez, j'y arrive...

      Puis laissant le fonctionnaire à sa garde vigilante, Red reprend le chemin de son hôtel.


      **Vivement que Toji et le Fenrir arrive, cet endroit c'est vraiment la zone…**


      Dernière édition par Red le Lun 31 Oct 2011 - 11:26, édité 2 fois


        A demi-trempé par le crachin qui ne cessait de tomber depuis le début de la matinée, le lieutenant Pariak réajusta le col de son uniforme tout en y enfonçant son cou, tachant au mieux de s'abriter avec. Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'il attendait ainsi avec son peloton, contraint à récolter les mauvaises grâces de la météo sur les quais de la citadelle. Bien que frigorifiés et trempés comme des soupes, ni lui ni même aucun de ses hommes n'auraient songé à se plaindre. Les ordres du bienveillant Franklin étaient clairs : « Emmenez un peloton accueillir l'équipage des Sea Wolfs à leur arrivée, puis veillez à ce qu'ils ne fassent rien qui pourrait nuire à mon pouvoir. ». Du coup, lui et ses vingts gardes de la BPP n'avaient d'autre devoir que d'attendre les marines et leur terrible réputation. A ce qu'il en avait compris, le gouverneur de Innocent Island n'avait pas survécu à leur passage... Bien que la révolution y était là aussi largement impliquée, il était hors de question de laisser de tels dangers publiques perturber l'ordre établi ici. Les BPP avaient déjà largement à faire avec les rebelles présents... Un fourgon avait d'ailleurs été brûlé il y a quelques jours... rien de tel pour mettre l'ensemble de la garnison à cran.

        « Ils arrivent mon lieutenant. » lui annonça-t-on finalement.

        Effectivement, il put alors voir sous la visière de son képi le profil fin d'une corvette de chasse se détacher de la brume, avant de glisser en silence en direction des pontons. Se mouvant tels des ombres spectrales, ses occupants s'affairèrent en silence pour amarrer le Fenrir, sombres silhouettes encore à moitiés couvertes par le brouillard. Rendu nerveux par l'apparition, ses propres hommes se massèrent dans un brouillon d'ordre derrière leur officier, lui non plus pas tout à fait serein. A peine l'esquif était-il en train de s'immobiliser que la lourde passerelle d'embarcation frappait le bois du quai dans un cliquetis de chaines ! Une forme massive emprunta aussitôt le chemin des docks, se mouvant à grands pas vers les miliciens. De plus en plus grande, elle et les hommes qui la suivaient étaient enveloppés d'une sorte d'aura funeste. Un air d'autorité et d'inéluctabilité semblait avancer avec eux.
        Finalement, tandis que les marines n'étaient plus qu'à une dizaine de mètres, le sergent des BPP se ragaillardit, porté par ses responsabilités envers son maître. Il s'élança donc à leur rencontre, tout en sortant un formulaire de sa gabardine grise. Mais tandis qu'il s'attendait à ce que l'officier de la marine se stoppe à son niveau, l'homme se rendit rapidement compte que la massive créature au regard patibulaire qui déboulait sur lui ne comptait pas se laisser le moins du monde freiner. S'arrêtant précipitamment, le sergent dû aussitôt se mettre à battre rapidement en retraite, afin de ne pas se faire dégager du chemin devant l'avancée des Sea Wolfs qui n'avaient même pas pris la peine de ralentir ou même de le regarder.


        « Ca.ca.capitaine Arashibourei ?... J'ai là des formulaires administ*... »

        « Vois ça avec la mouflette et dégage de mon chemin gamin. » le coupa l'homme-poisson d'une voix qui ne souffrait d'aucune réplique.

        Dépité, l'homme fut finalement bousculé d'un coup d'épaule, puis à moitié piétiné par la vingtaine de vieux marines qui avaient débarqué. Les rares qui l'avaient regardé ne lui avait adressé que mépris. Finalement, le pauvre sergent réussi à relever la tête, juste à temps pour se retrouver nez à pieds avec une rouquine à l'air farouche. Glups...




        Par toutes les pustules de Davy Jones ! Après pas moins de quatre jours de tempêtes de bonbons, deux raz de marées et l'attaque d'un serpent géant, voilà que j'me retrouve dans une espèce d'île lugubre à souhait , puant le désinfectant militaire ! Peu de chance qu'on passe une joyeuse semaine en attendant que notre log pose se recharge... Putain, afin de noircir un peu plus le tableau, voilà qu'on nous offre comme accueil qu'une poignée de troufions même pas en bon ordre ! Nan mais ils nous prennent pour qui là ?! Ils cherchent à me vexer c'est ça ?! Attendez un peu que j'entre dans l'amirauté bande de nazes, j'vous apprendrez à me respecter comme il le faut. En attendant, j'vous préviens qu'il va pas en falloir beaucoup pour m'irriter, c'est moi qui vous le dis ! Mais c'était qui au fait ce branlo ? Il m'voulait quoi au juste ?... Enfin bref, rien à foutre de toute façon.

        Suivit de la majeur partie de mon équipage, je file directement rejoindre les quartiers qui nous ont été par avance attribués, comme par hasard le plus à l'écart possible du reste de la caserne. Ça sent les longues soirées funky, c'est moi qui vous le dis... Surtout vu l'ambiance que nous offrent nos hôtes... C'est tout juste si les sentinelles ne braquent pas leurs armes sur nous. Sans compter les soldats de la marine qui nous espionnent de loin. Bandes de minables, on pourrait vous voir les yeux fermés, tssss... Bon du coup j'ai tout de même laissé à bord du Fenrir une poignée de mes meilleurs éléments, sous la responsabilité de Ryuuku. Personne ne sera dupe, cela à tout l'air d'un punition pour celui qui a osé me faire des cachoteries avec son fruit du démon. Quoique je trouve m'être montré plus que sympa, il fut un temps ou je l'aurais plumé pour le principe, et pas au sens figuré.


        De toute façon j'ai rendez-vous avec deux nouveaux officiers, sans compter un trio de recrues que le haut commandement voudrait me mettre dans les pattes. *Soupire...* Allez, tant que j'suis d'bon poil j'vais directement me farcir leur intégration, ainsi qu'un bon défouloir s'ils ne se montrent pas à la hauteur de nos exigences. C'est donc d'un pas décidé que je vais directement au point de rendez-vous, qui n'est autre que la cour de la caserne où nous logerons. Quelques minutes plus tard nous y arriverons donc sous bonne garde, les yeux de al moitié des BPP braqués sur nous. Huhuhu Ça en serait presque flatteur... Tandis qu'une partie de mes hommes installent mes quartiers, je vais à la rencontre des cinq marines qui m'attendaient déjà dans une coin de la cour. Rien qu'à les lorgner sans gène je peux déjà dire qu'une partie d'entre eux risque fort de prendre la mesure de mon insatisfaction. Après de longues secondes d'une observation tentée de scepticisme, je m'adresse à eux avec toute l'autorité dont je suis capable.

        « Je suis le capitaine Arashibourei, Toji Arashibourei.
        Ceux d'entre-vous qui s'en montreront dignes pourront m'appeler « Patron ». Pour les autres... »
        La canine que je cure méticuleusement du bout d'une griffe luit horriblement sous le soleil blafard de la Citadelle. Mon regard ne laisse alors aucun doute sur la signification de mon silence. L'ensemble de mes Sea Wolfs présents laissera alors les nouveaux venus se présenter dans le mutisme le plus complet, sans leur offrir le moindre signe de sympathie. Ils gardent ça exclusivement pour leurs frères d'armes avérés.



        Dernière édition par Toji Arashibourei le Mar 20 Sep 2011 - 12:12, édité 1 fois
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        Red avait lu le CV de l’homme poisson. Enfin une partie. Vu que le dossier rassemblé par le Cypher Pol sur le seul homme poisson ayant atteint le grade de colonel dans la marine était suffisamment volumineux pour commencer à déborder allégrement de la vaste armoire portant son nom. Il connaissait néanmoins l’essentiel et avait même tenu en main quelques portraits de la bête. Mais ils ne lui rendaient décidément pas justice, aucune toile ne pouvait rendre l’impression de menace difficilement contenue qui suintait littéralement du capitaine. Et à la place des trois types à qui était manifestement destiné le discours, il aurait eu un moment de doute, une pensée du genre, Mon dieu mais qu’est ce que je fous dans cette galère…. La fille qui les accompagnait, avait l’air de son coté nettement moins impressionnable, et plus… non abimée n’était pas le bon terme, endurcie c’était mieux, ça allait bien avec la faux…

        Red laisse suffisamment de temps aux autres pour se présenter. Et devant l’absence de succès de sa manœuvre il se décide à faire le premier pas sous la pluie, histoire de se mettre à égalité niveau humidité avec ses nouveaux amis.

        -Capitaine Toji, je suis le lieutenant Red… hum… A vos ordres ?


          Une fois mon court préambule fini, je laisse planer un silence pesant dans la cœur, tout juste comblé par les légers clapotis de la pluie sur les pavés. Visiblement personne n'est très motivé pour répondre le premier... Mais dans un sens jm'en fout. Pas un brin pressé et avec une furieuse envie de voir ce que ces gars ont dans le ventre, je m'attelle à mes petits tests psychologiques préférés : « qui c'est-y qui-est assez burné pour se lancer le premier », mais aussi « Attention à tes premiers mots ça pourrait être ton épitaphe ». Visiblement aucun des trois troufions n'a l'air de vouloir se décider, c'est donc le grand type en costume rouge qui aura le cran de faire le premier pas, dans tous les sens du terme.

          « Capitaine Toji, je suis le lieutenant Red… hum… A vos ordres ? »

          Red... Red ? Bizarre, ce nom ne correspond pas avec la liste que l'on m'a envoyé un poil plus tôt avant mon arrivée... Le plus perturbant c'est que ce « Red » titille étrangement mon acoustique... Attends deux s'condes. Plongeant une main dans mon épais manteau d'officier, j'en tire une fine liasse de documents pliés, que je consulte en diagonale pour ranimer ma mémoire. Voyons voir... Red... Red... Ah mais oui ! Tout à coup tout me revient, non seulement qui il est, mais aussi pourquoi il est là huhuhu. Bonne idée de se faire appeler Red... J'voudrais pas que les pirates ricanent à l'approche des Sea Wolfs et du terrible « Rossignol Edouard Désiré ». Nan mais j'vous jure... y a vraiment des parents qui n'ont aucune pitié. Mériteraient la corde si vous voulez mon avis. Enfin bref, avec Red il s'en tire pas trop mal, ça fait son qui tâche quoi.

          « Repos Lieutenant Red. Le QG m'a tant est si bien vanté votre profil que je n'ai pas hésité une seule seconde à vous vouloir bien à mes côtés. Une fois les quelques formalités d'incorporations effectuées, je suis sûr que vous vous plairez parmi nous, ex-agent R. Edouard Désiré. »




          Héhéhé, pas de doute, notre homme a parfaitement compris la portée exacte de mes propos. J'aime ça : des officiers rusés et qui savent où sont leurs intérêts. Et à ce que j'peux en voir à son attitude et à la l'intelligence qui se cache derrière son regard, mon bonhomme doit être un pro du survivalisme et de la roublardise. Pour peu qu'il se montre loyal envers l'équipage il en fera un bon officier. C'est pourquoi je*...

          « Attendez ! C'est ça le Capitaine Arashibourei ?! Une saloperie d'homme-poisson ?! »
          L'homme qui vient d'interrompre avec si peu de tact le fil de mes pensées semble être ce petit rat écumant de haine et de bêtise. Le gars à la face fendue du grand sourire de l’imbécile qui commet l'erreur de se prendre pour une lumière alors qu'il n'est qu'une veilleuse. Un rapide coup d'œil sur mes fiches me rappelle qu'il se nomme Shoky stuck... Par sa verve il vient de m'aider sans le savoir, en offrant à tous l'exemple à ne pas suivre... Manquerait plus qu'il insiste un peu pour*...

          « Nan mais déjà qu'il a fallu que j'me coltine une greluche pendant tout le trajet ! Une femme officier de marine, vous y croyez vous ?! Tin' si tous les Sea Wolfs sont si ridic*... »

          Cette fois-ci c'est à moi de l'couper ! Le temps que sa rétine s'imprègne de mon Soru, je me trouve à moins d'un mètre de lui, apparaissant comme un diable au milieux des trois soldats. Cet abruti n'en est pas à la troisième syllabe que je profite d'avoir son gouffre à connerie ouvert pour y fourrer de force sa feuille d'incorporation. Un mec avec un tel manque d'instinct de survie c'est une insulte à l'évolution, alors en hommage à cette force qui m'a fait tel que je suis, j'vais corriger son erreur version formatage accéléré. La quatrième syllabe finie juste d'être étouffée par le papier qu'un virulent revers de poing cueille l'angle de la mâchoire de feu-Shoky, envoyant sa tête loin en arrière, vite suivie par l'ensemble de son corps qui décolle en virevoltant dans les airs. Après un violent ricochet sur les derniers étages de la tour de Franklin, l'homme s'écrasera en pleine mer, à plus de trois milles nautiques.

          « Recalé.» Annonce-je alors comme seule explication.




          Par mes trois couille ça fait du bien ! Rien de tel pour les nerfs que de cogner un con, c'est bien connu. Alors quand le destin vous tend une fleur comme celle-là, j'peux vous dire que j'me fait pas prier pour la faucher. Enfin la cueillir j'voulais dire... Bon du coup, me voilà tout ôté d'un sacré poids, quoiqu'il en faudrait peu pour que l'avis de tempête ne revienne au devant d'la scène. C'est donc l'esprit un poil plus léger mais le visage toujours aussi inamical que je me tourne vers le deuxième candidat, un dénommé Samual si mes souvenirs sont bons. Pour le coup celui-là me donne une meilleur impression... Il transpire la peur comme jamais, mais malgré cela le voilà qui me retourne mon regard sans broncher. Pas mal pour un humain... Je n'y vois heureusement aucune trace de défi, juste un homme qui sait qu'il ne fait pas le poids, mais qui ne s'abaissera pas pour autant à chouiner ou même à baisser les yeux. Un dur, un vrai, du genre qu'il nous faut. Un grognement entendu et un léger sourire en coin confirmeront à mes hommes que celui-là est pris.

          Quand au troisième... A peine je me tourne vers lui que ce Tanaka tombe en larme à genoux ! Nan mais c'te honte j'vous jure, j'sais presque plus ou me foutre tellement c'est dégradant ! Qu'un type en uniforme se mette à geindre de la sorte sans même que j'ai émis l'ombre d'une vraie menace m'emplit de dégout ! Ce type salit jusqu'au nom de la Marine ! Dire que ces crétins de l'amirauté ont cru bon de me l'envoyer... autant balancer un agneau dans la fosse au crocodiles ! Tssss Bande de vieux crétins de bureaucrates... Un suicidaire, un dur et un lâche... Un sur trois c'est déjà pas si mal à bien y repenser. Aller j'suis bon prince, j'te laisse dix secondes pour arrêter de m'salir la vue. Dégage ! File ! Voilà c'est bien... va chialer sur ta misère dans ton coin... Bon sang ce crétin a bien failli me remettre de mauvais poil ! Heureusement que j'ai un caractère facile et que je sais me contenir...

          « Lieutenant Red ! Débarrasser moi de ça. » ordonne-je alors simplement, tandis que je me dirigeais vers celle qui allait en toute logique être amenée à devenir ma future bosco.



          Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 22 Oct 2011 - 14:33, édité 1 fois
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            Je vous passe les détails d'une mauvaise journée de plus au calendrier de Rachel. Samuel et Shoky Stuck avaient trouvé le moyen de se foutre sur la gueule à peine à quelques lieues de leur destination finale. Trois des marins ayant à charge la manœuvre du navire avaient tentés de les arrêter et deux avaient fini à l'eau dont un s'était noyé, passant sous la coque du Ketch du Lieutenant Blacrow. Cette fois, ils s'étaient bien amochés les deux pauvres gus. Pour peu, Rachel les aurait bien jetés à la flotte, juste pour leur apprendre à envoyer par le fond un de leurs collègues. D'ailleurs, une fois qu'elle eut repêché le plongeur malgré lui, elle les attacha aux mâts de Misaine et d'Artimon. Tanaka, lui, regardait la scène depuis la vigie dont il n'avait pas décollé depuis le dernier repas et riait de ne pas subir le même sort. Sans crier gare, il se retrouva assommé par une poêle savamment envoyée pour lui donner la migraine. Le Lieutenant à la faux souffla un bon coup à en faire gonfler les voiles et tourna les talons, sans une excuse pour le cuisinier, se lamentant d'avoir perdu sa meilleure casserole -il faudrait à ce sujet qu'ils accordent leurs violons- ni un regard pour Samuel qui se lamentait d'avoir tué, même involontairement, un membre de la grande famille des marins. Heureusement que d'ici quelques jours, le temps que les Sea Wolf arrivent tout du moins, elle en serait débarrassée. Plus de trois semaines avec ces mecs, ça en devenait épuisant. Il fallait au moins voir le bon côté des choses. Ils lui faisaient oublier la douleur de son genou. Et après un mois, elle pouvait maintenant poser le pied à terre. Enfin.

            Le navigateur prit les commandes et ils accostèrent sous les ordres de Rachel, le précédent Bosco ayant été emporté par une flèche qui visait la faucheuse lors de l'attaque des pirates bourrés. Une mésaventure comme on ne les aimait pas. Elle se demandait encore comment ils allaient faire pour repartir avec seulement 6 hommes pour manœuvrer le Ketch. Le port les reçut presque en seigneurs, aux petits soins, mais avec pourtant, une ombre au tableau. D'une la pluie assez désagréable qui, disait-on, pouvait durer près d'une semaine. De deux, le formulaire à en faire frémir Lou de bonheur qu'ils durent remplir pour accoster. Il ne fit pourtant pas rire Rachel déjà crispée du voyage. Elle demanda gentiment au navigateur de bien vouloir se donner la peine de le faire à sa place. A mal entendeur... Bon, voici une demi-heure supplémentaire de perdue. Mais sinon, les voilà sur Citadel ! La première île de Grand Line sur laquelle ils mettaient les pieds. Si on éludait le passage où le navigateur les avait fait débarquer sur une plage minuscule, maintenant dur comme fer que c'était l'île qu'indiquait l'éternal. Manque de pot, au vu de leur itinéraire, y'avait un îlot en plein milieu. Rachel respira un grand coup et souffla toute l'accumulation de ces mauvais jours passés en mer. Jamais plus !

          -Non mais t'as vu la gueule de prison de cette île ? Pourquoi elle nous emmène là ? Elle doit être fan de bondage, la garce aux bouclettes. Ça va de pair avec s...

            Il termina sa phrase la tête dans la baie dans son dos. Le Lieutenant "aux bouclettes" n'avait même pas pris la peine de se salir les mains. Sa faux, quant à elle, devait avoir une tâche de sang supplémentaire sur le manche qui venait de heurter le crâne de Shoky. Ahhh. Si seulement elle avait pu le lui fracasser. Elle s'abstint de commentaire mais, avant de se remettre en route, intima l'ordre à Samuel d'aller repêcher son "camarade". Il en râlerait presque. Pas étonnant qu'il considère cette espèce de misogyne comme tout, sauf comme son camarade. Même Tanaka avait droit à plus d'égards de sa part. Heureusement que Samuel était là pour sauver les meubles que les deux autres jetaient allègrement par dessus bord...

            Les quatre jours suivant se passèrent sans encombres majeurs. Et heureusement. Vous pensiez vraiment que Rachel était maudite au point de ne pas avoir de jour de repos ? Il en fallait bien quelques uns, surtout si elle devait faire face à Toji Arashibourei. Alors elle posait ses propres congés. Elle avait ainsi passé presque toute la semaine à se reposer, à soigner sa jambe et à jeter des boulettes de papier sur les cibles dans ses quartiers. Les cibles ? Les trois recrues, attachées au mur par des cordes, des pieux et des clous, également bâillonnés avec du papier et les draps du lit. Y'a pas de petit plaisirs.

            Finalement, ce fut sous un crachin aussi revigorant que persistant que Rachel mena les trois recrues dans la cour de la caserne. Il ne faut pas plus de trois minutes pour s'y rendre et moins de deux cent pas, mais ça suffit pour tremper jusqu'aux os les quatre protagonistes. C'était traître comme pluie. Elle allait boucler... ah, zut, c'est vrai. Elle était déjà bouclée... C'est donc avec un air un peu plus léger qu'elle les fit mettre en rang, aux côtés d'un autre homme aux chapeau rouge. Le Lieutenant en porcelaine ne lui porta qu'une brève attention et donna une tape assez violente à Shuky avant que celui-ci n'ouvre la bouche. En prévision quoi. Et il eut presque le bon sens de se la fermer. Presque, hein, parce que Shuky Stuck, la bouche fermée, c'était comme Yuji sur un bateau. Ça tient pas longtemps et ça finit par devenir Beyrouth lorsque la pression devient trop forte.

            En très peu de temps, l'équipage du Capitaine Toji Arashibourei débarqua dans la caserne carrée aux constructions communistes comme en territoire conquis. Ce qui, avec les connaissances nécessaires de l'île, était un peu le cas. Rachel se désola même un instant de voir que la Citadelle ne faisait aucune distinctions entre les marins qu'elle accueillait. Certains en valaient peut-être moins la peine que d'autres... Mais qu'importe, si elle avait été là pour juger, ça se serait su. Le Capitaine se posta, droit et fier avant de parler/cracher (rayez la mention inutile) sur les soldats qu'on lui envoyait. Autoritaire, presque cruelle, sa voix tonna dans la cour trempée comme une violente menace. Ce fut d'ailleurs le cas. La pluie même sembla sous le choc et laissa passer un fin rayon de soleil d'entre les nuages uniformément gris. Le rai tomba pile sur l'une des canines de l'homme poisson qui étincela du sadisme dont suintait ce silence nouveau. On a l'art de la mise en scène ou on l'a pas. La pluie ne sembla pas reprendre après cette intervention...

            Rachel était subjuguée. Oui, elle était toujours là, et même si elle n'était présente qu'en qualité d'accompagnatrice, elle admira la prestance sauvage du Capitaine. Son charisme digne des plus grand jeta un froid dans la cour. Par une simple phrase. Une phrase qui avait aussi bien pétrifié les invités autour d'eux qu'effrayé les trois recrues qu'elle avait emmené, presque de force, jusqu'à cette île de Grand Line. Le premier à répondre fut le type au haut de forme rouge... Red. En accord avec son chapeau... pourquoi pas. Il y eut un bref échange entre lui et Toji, un échange qui n'avait visiblement de sens véritable que pour eux deux. Mais cela ne concernait pas Rachel. Elle restait de marbre, sa faux abaissée en signe de soumission. Malgré tout, elle lui devait obéissance et respect... ce que visiblement Shuky n'avait pas compris... Qu'est-ce que je disais. Quand ça garde la bouche fermée trop longtemps, ça sort des montagnes de bêtises à la seconde.

            Aussi peu aimable que si elle s'était toujours trouvé à bord avec lui, elle leva sa faux pour lui envoyer un bon coup entre les deux omoplates -encore, mais elle faillit frapper le Capitaine. Il était arrivé là comment ? Et... Et le con ? Il avait disparu où ?

            Bouche bée, elle se remit droite, comme hypnotisée. Elle n'avait rien vu. Et elle n'arrivait pas à se concentrer sur ce qui se passait devant ses yeux. L'image tournait. Il était là et Pouf ! C'était le Capitaine qui y était. Elle reprit ses esprits d'officier alors que le troisième type était emmené de force par le Lieutenant Red. Hein ? Mais mais mais!Il était où le problème ?

          -Holà ! Tout doux... Vous... vous les acceptez pas ? Vous voulez dire qu'on m'a envoyé ici, qu'on m'a fait faire un mois de voyage, que j'ai dû me les coltiner... Et tout ça pour rien ? C'est une farce ?

            Capitaine ou pas, même pas peur. Non, peur, Rachel, jamais. Elle aimait tout ce qui donnait des frissons. Alors un homme poisson à l'odeur du monstre marin décongelé trop tôt, avec une tête de sadique de plus qu'elle, des canines acérées et des muscles d'acier, ça la mettrait presque en joie. Enfin, dans d'autres circonstances... Heureusement qu'elle s'était détendue les trois derniers jours, malgré les attentats à répétition dans la ville menés par les rebelles. Sa faux passait de droite à gauche comme elle parlait, imitant sans le vouloir vraiment le balancier du pendule. Quelle blague.
          • https://www.onepiece-requiem.net/t889-fiche-de-rachel-100
          • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
          **Héhé, ça commence bien sur le thème « Je sais que tu sais ce que je sais » Au moins il ne m’a pas oublié, ça devrait quand même me valoir un bon à priori. Et puis un supérieur intelligent ça va me changer… Ne pas oublier le détail qui tue quand même, un supérieur mortellement intelligent. Bah, je lui ai déjà prouvé que je savais ou étaient mes intérêts… **

          [Disparition du capitaine/Réapparition/Baffe/Disparition du type]

          **Le Soru ! En plus il connait le Soru ! M’étonne plus que tout le monde flippe au QG en pensant à lui. Vache de monstre, et avec le Rokushiki en plus… En même temps je vois pas trop pourquoi ça m’étonne, vu la dégaine d’El Monstro, c’était sur que le patron était pas un rigolo… **

          -Lieutenant Red, débarrassez moi de ça…

          Inutile de tergiverser ou de demander des détails, il s’agit de faire bonne impression, et tout de suite. Red hoche la tête balance un « Oui Captain » on ne peut plus réglementaire et attrapant le tiers perdant par le coude il le propulse dans le bâtiment, tout en se demandant intérieurement ce qu’il va bien pouvoir en faire…
          ** S’en débarrasser ? Je suis censé le descendre ? Non peu probable, vu la démonstration ça m’étonnerait qu’il délègue ce genre de boulot. Donc, je m’en débarrasse, bon, on va trouver…**
          Il rentre dans la pension au moment ou Rachel lâche ses nerfs, et ne s’attarde pas pour voir le match retour, mieux vaut n’être pas en position de jouer les témoins si Toji éclate la tête de sa nouvelle bosco..
          **Finalement endurcie c’était pas le bon terme, trop endurcie ? Complètement frappée ? Après l’intro du capitaine à mon avis c’est cinquante cinquante, soit c’est partie pour une longue amitié soit pour un ravalement de façade façon steak tartare... Non parce que le coup de la farce, fallait oser quand même**

          -Bon garçon, je t’explique le programme et toi tu la fermes…
          -J’vous en supplie m’tuez pas… j’veux pas mouriiirr, pitié… (Bam, taloche)
          -Je t’ai dit de la fermer. Ecoute moi bien, tu vas rentrer dans ce placard juste la, et moi je vais le fermer à clef, et si tu arrives à rester aussi discret que ton nouveau copain le kit de nettoyage ici présent jusqu'à ce que je revienne, peut étre bien que tu auras un avenir. Je me suis fait comprendre ?
          -Vous … vous n’allez pas me tuer ?
          -C’est ça t’as compris, allez au débarras !

          Et ce problème réglé, Red retourne voir ce qui se passe dehors…


            "Holà ! Tout doux... Vous... vous les acceptez pas ? Vous voulez dire qu'on m'a envoyé ici, qu'on m'a fait faire un mois de voyage, que j'ai dû me les coltiner... Et tout ça pour rien ? C'est une farce ?"


            Aaaaaah... je vois que le lieutenant Rachel daigne enfin s'intégrer à notre petite conversation. Pour tout dire, voir sa petite frimousse s'exciter peu à peu sous l'effet de l'incompréhension m'amuse passablement. Ce qui est le plus fendard, c'est que comme la "mouflette", il semblerait que sa réaction instinctive envers la surprise soit la colère et l'oublie du danger. J'ai claqué des beignes pour moins que ça huhuhu, mais bizarrement j'peux pas m'empêcher de pouffer quand j'la vois prendre son air si sérieux, du genre « nan mais faut pas m'prendre pour n'importe qui »... J'ai connu des musaraignes qui mf'saient plus peur, Bwahahahah ! Nan aller Toji, respire un grand coup... va pas lui foutre la honte devant tous le monde... Oh putain pffffffrrr... impossible d'arrêter les soubresauts d'mon diaphragme... merde j'en ai une larme à l'œil tellement... tellement...

            « Mwouahahahahaha ! »


            Et merde j'ai craqué. Tête en arrière et mains sur les hanches, j'explose d'un rire franc et pour une fois sympathique, offrant ainsi la vision de ma glotte à qui veut bien la voir ! Mwouahahahh c'est trop... Rien qu'à la voir balancer son arme dans ces vas-et-viens ça me re-déclenche des vagues d'hilarité qui finissent de chasser toutes les mauvaises impressions de la matinée. Vu la gueule qu'elle tire, c'est pas forcement la réaction qu'elle attendait, mais jm'en tape le coquillage, j'ai arrêté de faire ce que les gens attendaient de moi depuis.... pfiouuu au moins ! Bon heureusement pour eux, les autres Sea Wolfs gardent de leur côté un sérieux très réglementaire, parfaitement conscient que sous ses airs de bonbon la petite doit avoir le sang chaud et la faux affutée. C'est bien ça... elle a tout de même réussi à s'imposer parmi la troupe avec un naturel désarmant. Un bon point pour la bosco un ! Aller jte donne le point bonus offensif en prime pour ta peine ! Huhuhu qu'elle poilade. Bon, comme je vois qu'elle partage pas forcement la même vision de l'humour que moi, j'vais pas la taquiner plus longtemps. Trêve de connerie.


            « Mais t'inquiète Candy-girl, tu s'ras pas v'nu pour rien ! Le première classe Samual est pris, sans compter que j'ai là le fichu papelard qui te met aussi sous mon commandement. Va pas monter sur tes grands ch'vaux, j'ai pas encore signé ! Rien que pour ça cela en valait la peine non, trois Sea Wolfs de plus dans le même mois c'est plutôt du genre rarissime pitchoune. »
            Un petit clin d'œil taquin parfairera l'intonation du pitchoune juste comme il faut.

            « Les deux autres étaient trop faibles et trop stupides pour ne pas mettre en danger l'équipage. Chez les Sea Wolfs, c'est la meute qui prime, rien qu'un maillon faible et nos ennemis plus nombreux nous déchiquetteront sans la moindre pitié.

            Souviens-toi-en Candy : Sea Wolfs, seuls contre le reste du monde... »

            Spoiler:

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              Si on avait pris une photo de Rachel à ce moment précis de l'histoire, on aurait eu droit à une tête de six pieds de long, un regard ahuri et une mine déconfite. Elle ne savait pas sur quel pied danser ni quoi penser. Mettez-vous à sa place. On l'avait envoyée sur Grand Line pour remettre en main propre trois types aussi irrécupérable que les tâches de sang sur les vêtements de Yukiji Alucard, trois mec insupportables qu'elle avait dû se coltiner pendant près d'un mois sur un minuscule navire. Tout ça pour s'entendre dire qu'ils n'avaient pas le profil? Mais Colonel, Capitaine ou je ne sais quoi, faut pas pousser non plus! Rachel était certaine que lui ne les aurait pas supporté plus d'une journée... d'ailleurs, feu Shuky n'avait pas tenu deux minutes. Mais bon, les écarts de comportement des hauts officiers de la marine, ça ne l'étonnait plus. Elle en avait vu des vertes et des pas mures. Mais celui-ci se payait carrément sa tronche. Et sa gorge aussi de ce qu'elle pouvait en voir. Et elle pouvait tout voir. Jusqu'à la couleur de baleine échouée de sa glotte qui vibrait dans le fond...

              Bon. Voilà qu'il s'en payait une bonne tranche. Rachel souffla un bon coup alors qu'il avait la tête rejetée en arrière. Une gorge offerte. Damien, l'infiltré, la lui aurait déjà tranchée. Heureusement qu'elle n'était pas en mission pour le gouvernement... Elle posa sa faux à côté d'elle et se dressa droite. Elle grimaça en repensant à son genou endommagé mais son visage reprit rapidement ses couleurs habituelles, le blanc. Il fallut un instant pour que le Capitaine Toji Arashibourei veuille bien darder à nouveau son regard de merlan frit sur notre faucheuse. Et il l'aborde à coup de Candy-girl. Ok, je veux bien admettre qu'à côté de lui, elle fait office de joli poupon pour gamins, avec ses cheveux en frisotis noirs détrempés, sa peau de porcelaine blanche et ses yeux verts brillants de produits chimiques. Mais fallait pas pousser non plus. Rachel garde pourtant son calme et son visage dur. Elle avait à faire à un supérieur. Il fallait que ça rentre dans le crâne du Lieutenant. Mais putain que sa jambe la faisait souffrir!

              Mais v'la aut'chose. Elle rentrait sous le commandement du Capitaine Toji Arachibourei...Cette fois,elle resta vraiment immobile, et sans forcer. Bouche bée, mais fermée. L'information était montée au cerveau, mais à la manière de l'excavateur Livingstone, le cortex avait bloquée le message aux frontières. Le Lieutenant resta donc inerte le temps du speech de l'homme poisson jusqu'à ce qu'il se mette à scander une sorte de cri de guerre repris en chœur par ses hommes derrière lui. Un cri qui effraya tant le cerveau de Rachel qu'il laissa filtrer l'info comme quoi elle était intégrée aux Sea Wolf...
              °Bruit d'un moteur qui souffle et d'une machinerie qui se remet en marche°

              Un papier qui disait qu'elle était officiellement la bosco des Sea Wolf... première réaction. Ça fait plaisir ou ça fait pas plaisir? La question en elle-même était piège. Dans le sens où elle allait voguer sur Grand Line, se frotter à des pirates de la pire engeance, côtoyer des pointures de la marine, se rapprocher de son but ultime qui était Impel Down... c'était un bonheur que Rachel à la peau de porcelaine n'arrivait pas encore à réaliser. Mais d'un autre côté, Elle avait été mutée sans qu'elle ne soit au courant. Pire, on le lui avait caché, car le Sous-Lieutenant, au QG, lui avait précisement dit que sa mission consistait à emmener les trois recrues au Capitaine, pas de s'y présenter elle-même en qualité de Bosco. Mais, en y réfléchissant, une fois passé cette atteinte à son intégrité morale et une fois essuyée cette crasse qu'on venait de lui faire, elle réalisa qu'elle allait être mutée sur un navire, secouée par la houle imprévisible de la Route de Tous les Périls, occupée à faire ce qu'elle aimait particulièrement, c'est à dire gérer un équipage, certes de têtes brûlées, mais un équipage tout de même. Avec les Loups de Mer... !A ne pas oublier! Elle allait voguer an qualité de Bosco sous les ordres du grand Toji Arashibourei. Qui pouvait en dire autant? Trente personnes de par le monde? Quel meilleur navire pour se faire connaître et gravir les échelons qui la mèneront vers le plus haut bureau de la prison gouvernementale que celui-ci? Son nom ferait aussi peur que celui de Toji et elle verrait le commun des mortels s'incliner devant elle et son regard de braise...

              Toji aurait pu remarquer à cet instant que le regard de Rachel brilla d'une fougue inattendue, surtout après sa première réaction. Elle se plaça au garde à vous sans même une grimace pour sa jambe, le regard portant loin au dessus des murs de la caserne. Et c'est d'une voix forte qu'elle lui répondit.

            -Capitaine! Oui mon Capitaine!
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            • https://www.onepiece-requiem.net/t816-rachel-la-grande-faucheuse#8700
            Son premier devoir accompli, Red se repointe dehors, juste à temps pour entendre beugler le credo de son nouvel équipage, seuls contre le reste du monde, et que le monde prenne garde… y’a pas à dire, ça avait de la gueule, du mordant. Ça faisait meute et teigneux, plutôt bien pour des loups.
            Et visiblement miss la faux avait trouvé sa place et s’en trouvait bien. Bosco… à elle la charge du relationnel officier matelots, un choix assez bizarre vu le look vierge de fer…

            Red repasse sous la pluie et reprend sa place, lui aussi veux savoir ce que dit le bout de papier à son sujet. Bout de papier maintenant suffisamment trempé pour que Toji puisse lui fasse dire n’importe quoi. Le suspens est à son comble…

            -Lieutenant Red vous êtes notre nouveau médecin…

            Médecin ? Oui, médecin c’est pas mal, pas de responsabilités marinières, peu de boulot hors des périodes de tension… Une cabine individuelle peut être ? En tout cas ça ressemble vachement à une bonne planque… C’est tout à fait parfait. Même si… Regard en coin au bosco… Oui pas de doute, y’a déjà du travail sur celle la. Pour l’instant elle se tient bien droite en serrant les dents, mais l’agent Red à toujours eu un don pour repérer les faiblesses, et celle la à du prendre des coups sur la jambe dans un passé pas si lointain…
            Ayant déjà reçu son premier ordre, Red ne juge pas utile d’en remettre une couche façon garde à vous impeccable, balai dans le cul et regard fixé sur l’horizon. De toute façon il n’a jamais su trouver la couture du pantalon du premier coup.
            Alors il se contente du minimum, Oui mon capitaine, à vos ordres mon capitaine. A ce jour, se la jouer service service ne l’a jamais mis dans l’embarras, on verra ce que ça donne ici …
            Il hésite un court instant à proposer de rentrer, après tout il pourrait axer la demande du point de vue médicale, les hommes sous la pluie… attraper froid… grippe, médicaments… Puis décide de garder ce genre de suggestion pour lui en attendant d’avoir un peu mieux jaugé le capitaine. Faudrait pas qu’il prenne ça pour une déclaration de faiblesse et lui demande de patienter dehors pour tester son étanchéité.
            Alors Red reste zen et joue les bons ptit soldats, en nettement moins rigide que l’officier de métier à coté de lui quand même, mais bon, il reste sous la pluie en attendant les ordres, et c’est déjà pas mal.


              Bon, maintenant que les présentations sont faites, on va pouvoir passer aux choses sérieuses... le test d'incorporation. Hors de question de passer outre, quiconque est amené à postuler -même de force- parmi les Sea Wolfs se doit d'y passer. Du coup, me voilà en train de réfléchir dans un p'tit coin de ma vilaine cervelle de salopard à ce que j'vais bien pouvoir leur trouver à faire pour évaluer leurs force et leurs volonté... Car il faut bien dire que le « test » n'a jamais été officialisé, se faisant à chaque fois selon mes envies. Ryuuku et Hiro ont eu droit à leurs lot de vacheries, Lin aussi huhuhu. Du coup, me voilà faisant lentement les cents pas, les deux mains dans le dos et un sourire mauvais aux lèvres. J'pourrais leur faire le coup d'« la passe de cinq »... mouais pas mal... Ou alors la « framboise amère »... pas mal aussi, bien que je suis pas sûr que Candy-girl s'y ose. Quoiqu'elle pourrait bien me surprendre la p'tiote, p'tet bien ouais... J'ai eu la très net sensation pendant que j'me poilais, que le fil d'une lame glissait sur ma gorge. J'ai du faire bien des efforts pour pas me passer la main sur le cou par réflexe. J'parierais une de mes trois couilles que cette aura meurtrière venait d'elle, comme un p'tit arrière goût bien caché, seulement décelable par les gourmets dans mon genre. Si elle taquine aussi bien le saki que la faux, ça promet huhuhu.


              En attendant de trouver, je remarque que la pluie a rapidement commencé à gagner en volume et en puissance, passant directement du stade « crachin humide qui sape le moral », à celui de « gouttes grosses comme des météores ». Du coup faudrait rapidement se trouver un abri si l'on n'veut pas s'retrouver complètement trempés. Je vois dans les trois regards que j'ai en face de moi tout autant d'envie de se mettre au sec. Huhuhu... Pas d'veine les gars, moi jl'aime bien cette flotte. C'est vrai quoi ! Être trempé par une pluie torrentielle c'est un peu comme se retrouver sous l 'eau, ce qui pour un homme-poisson reste l'idéal du grand luxe. Tin', pour un peu j'commencerais presque à oublier la sensation de la mer autour de soi, tant mes foutues fonctions dans la marine m'obligent à rester au sec avec les humains. Tsssss.... Bande de dégénérés inaptes. Bon ok, y a encore trop d'espace entre chaque goutte pour me sentir comme à la maison, mais c'est déjà un début. Me voilà donc tout radieux, laissant comprendre par mon immobilisme que nous resterons sous l'eau, quitte à en crever d'une pneumonie. Héhéhé, ch'uis vraiment un enfant d'salaud, mais y a pas d'raison que j'sois sympa avec eux, ce ne sont pas encore des Sea Wolfs à part entière. Rien que des couilles de loutres de marines de mes deux qui ne valent même pas encore le poids de mon mépris. On verra après s'ils réussissent le test.

              « Lieutenant Red. J'ai lu dans votre rapport que vous aviez été blessé à la tête. Je 'srais curieux de voir votre cicatrice.
              Enlever votre chapeau que j'puisse mater ça. C'est un ordre. »


              Aller hop ! Pas d'raison que mister Rossignol se prenne pas la saucée comme tout le monde. Dire qu'il a failli s'croire à l'abri non mais j'vous jure.



              « Bon mes loulouttes ! On a une foutue semaine à poireauté ici en attendant que le log pose se charge. Ça nous laisse sept journées longues à en crever... « A en crever »... c'est exactement ce que j'vous réserve à tous les trois mes mignons. Tant qu'on est sur cette île vous êtes à l'essai, et j'vous promets que vous aller chier du sang tant que j'aurais l'humeur aussi pourri que le climat de c'pays et du temps pour vous en faire profiter ! Des questions ?! »


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              Garder la tête au sec n’étant pas si important que ça par rapport au risque de mécontenter le Toji, Red ôte son chapeau de bonne grâce Se contentant de le tenir à la main pour éviter de le transformer en seau. Cela fait il se tourne brièvement pour permettre au capitaine de constater qu'on lui a effectivement collé une balle sur l’arrière du crane. Et surtout qu'il s'en est sorti...

              -Bon mes loulouttes ! ... ! Des questions ?!

              Red savoure la derniére tirade de l'homme poisson. Il a limite du mal à se retenir de sourire à la pensée de la semaine que le capitaine leur prépare. Et il se félicite encore une fois d'avoir fait main basse sur l'un des log stockés par la police locale...
              Il laisse passer quelques secondes, histoire que Toji puisse profiter un peu de l'expression qui doit se peindre sur les visages des deux autres candidats à l'idée de morfler pendant une semaine devant tout l'équipage sur cette ile de merde... Espérons que la perspective de repartir rapidement lui plaise plus que l'envie de s'amuser avec eux dans ce petit coin de paradis.

              -Euh patron ?

              Red fait passer son chapeau devant lui et y plonge la main. Comme tout bon magicien il farfouille une seconde dedans avant d'en sortir un log pose classique qu'il tend au patron...

              -J'ai mis la main sur un log pose qui trainait dans le coin. Il fait le trajet classique de cette voie. Mais il est déjà rechargé et prêt à nous emmener ailleurs... (Red laisse Toji récupérer l'outil mais reste à coté de lui, préférant continuer à parler de façon à n’être entendu que par les plus proches ) Pendant mon séjour ici j'ai aussi fait des recherches sur le capitaine Drake. J'ai notamment découvert qu'il achète d’importants stocks d'armes et de munitions au gouverneur Franklin. La derniére cargaison est parti sur un navire appelé l'Intolérant. Et il n'a que deux jours d'avance sur nous...

              Red s'interrompt une seconde, guettant l'intérét dans le regard de Toji qui, parfaitement impassible, lui fait signe de la main de continuer...

              -Vu son chargement nous pouvons le rattraper avant la prochaine ile mais... (Red baisse la voix de manière à n’être cette fois entendu que par Toji) Il y a un détail que nous devons considérer... L'intolérant est un bateau de la marine, et son pavillon était bien en place lors de l'escale, je m'en suis assuré...

              Ouvrant son manteau, Red sort un porte document soigneusement emballé dans de la toile goudronné. Il fait le geste de le tendre au capitaine, s’arrête. Attendant que Toji décide d'aller lire ça à l'intérieur...Mais celui ci ne semble absolument pas décidé à bouger de sa place. Se contentant d'un claquement de doigt en direction des mains de Red..

              -Passe le chapeau ...

              **Je suppose que c'est la touche de l'homme poisson. Ne pas se laisser influencer par les intempéries... Ou le contraire...**
              Un peu à contrecœur quand même, Red file son chapeau à Toji. Et comme celui ci peut maintenant jeter un œil au dossier sans bousiller les feuilles, il développe le contenu,

              -Tout est la dedans patron, la liste des armes chargées à bord, les différents bateaux que Drake utilise pour se faire livrer et leurs dates de passage ici. Y'a aussi les consignes expresses de Franklin pour limiter au maximum le nombre de types au courant de ces envois. C'est le plus édifiant, destinations des armes Tortuga, destinataire D.Perce cœur....

              A Toji de déduire les complications que peut entrainer le fait de savoir qu'un navire de la marine sert de transport d'arme à destination d'un pirate connu. Et à lui de décider de la marche à suivre maintenant qu'il est au courant du nouveau sac de nœud qui vient entraver la marche du meilleur équipage de la marine...
                  Le temps empirait. Ouais, faire un démarrage sur le temps qu'il fait est aussi classe que de parler météo avec une possible conquête. Mais la pluie ne semblait pas ennuyer tout le monde Ah! Vous l'avez pas vu venir cette transition, hein? Parce que l'homme poisson, là, ses écailles elles en frémiraient presque de ces trombes qui trempait ses hommes jusqu'aux os et le laissaient indifférent. Deux explications aux yeux de Rachel, pas particulièrement contradictoires. Soir il aimait autant la pluie qu'il devait adorer nager, soit il était bien plus sadique qu'on le disait et qu'il aimait voir ses hommes -et en l'occurrence ses recrues- grelotter sous les perles d'eaux qui s'écrasaient sur leurs têtes et chapeaux. Ah, non, finalement, Red en prenait à son tour plein la figure. Y'avait pas de raisons. En d'autres circonstances, elle l'aurait surement gratifié d'un sourire aussi incisif qu'amical. Ils étaient logés à la même enseigne après tout. Et puis il avait le regard de celui qui s'y connaissait. On voyait dans ses yeux qu'il avait repéré sa blessure au genou. Bon, c'était pas comme si elle était parfaitement dissimulée, mais, immobile, raide même, comme elle était, il aurait fallu un regard au rayon X pour le remarquer. Un bon point pour le médecin. Finalement, elle ne put retenir un sourire en coin. Chacun jaugeait les autres par des regards alternés. Ça aurait été comique s'ils n'avaient pas un fleuve sur la tête. Les cheveux de Rachel paraissaient deux fois plus longs, ainsi lissés par la pluie.

                -Une seule, répondit-elle alors que Toji demandait s'il y avait des questions, même si je suppose qu'on aura pas de réponse. Qu'est-ce qui nous attend cette semaine?

                  Rachel ne s'attendait pas vraiment à une réponse, elle avait juste voulu montrer qu'elle ne manquait pas d'audace. Ouais, sur le coup c'était peut-être un peu stupide, mais il s'était bien marré lorsqu'elle avait scandé son incompréhension. Alors il fallait savoir tirer avantage de la situation. Hum? Mais attendez... Rachel essaye de se faire bien voir? Holà, tout doux. C'est quoi cette mentalité de merdeuse? Ah si, elle doit devenir Directrice d'Impel Down et le Capitaine Arashibourei est pour l'instant sa meilleure chance d'y accéder. Pourtant, note à soi-même: ne pas en faire trop, surtout pas en présence de l'homme poisson.

                  Rachel et Samuel furent rapidement ignorés par le Capitaine et son nouveau Médecin. Dîtes tout de suite que les deux autres ne vous intéressent pas. C'était quoi ce favoritisme là? Déjà qu'ils devaient TOUS passer le test. Tsss. Ce n'était pas comme ça qu'elle y accèderait aux bureaux de la prison. Si son Colonel avait été là... en fait non rien du tout. Rachel, la jambe à nouveau douloureuse, se décontracta et reprit appui sur le manche de sa faux. Elle se massa aussi le ventre par réflexe. Même en voie de guérison, ses blessures restaient assez inquiétantes, du moins aux yeux du docteur du QG qui avait regardé ses blessures. Mais rien de grave. Comme ni le mec au haut de forme ni le capitaine ne lui jetaient un regard, elle laissa son menton rebondir sur sa poitrine et essora ses cheveux trempés, faux au creux du coude. Ne jamais s'en éloigner était son leitmotiv. Tout comme Red semblait rechigner à s'éloigner de son chapeau. Même si c'était pour abriter des documents aux allures officielles que ni elle ni Samuel n'étaient autorisés à ne serait-ce qu'entrapercevoir. Elle jeta enfin un regard à la ronde, sur les murs gris aux allures solides de la caserne. Et ils allaient rester là toute la sainte journée? Quoique vu ce qu'il risquait de les attendre cette semaine, il valait peut-être mieux... Non, c't'une blague bien sur. Rien ne serait mieux que d'être mise à l'épreuve et de prouver ce qu'on a dans le ventre, même boiteuse!
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                Protégé par le chapeau du lieutenant Red, je parcours rapidement les papiers qu'il vient de me tendre, confirmant ses accusations précédentes. Huhuhu, ce fichu Drake a bel et bien réussi à se mettre dans la poche une bonne partie des officiels de la voie, Marines compris. Bon j'imagine qu'il doit bien rester quelques gars de la Mouette honorables, mais visiblement le manque d'inquiétude du QG au sujet de la situation ici nous prouverais qu'au moins la majorité des gradés sont de la fête et qu'il couvrent ainsi la montée en puissance de cet salopiaud de Drake. C'est génial... mieux, c'est parfait ! Si on fait les comptes, on va devoir se farcir non seulement les pirates et leurs alliés révolutionnaires, mais en plus de cela on peut rajouter des marines renégats, des gouvernements corrompus, sans compter le Corsaire que Drake s'est mis dans la poche et toutes les saloperies dont est capable Grand Line ! Mwouahahaha, j'en frémis d'excitation ! Bon sang jvous dis pas la trogne que j'me paye huhuhu... mes hommes savent y reconnaître mon plaisir et mon impatience d'en découdre, quand aux autres spectateurs... j'penses pas qu'ils dormiront bien ce soir.


                Du coup, nous voilà avec un navire de renégats à prendre en chasse et un Log pose pour se tailler vite fait de c'coin pourri. Tin' y a des jours comme ça où j'pourrais embrasser ce monde qui m'offre de si beaux cadeaux ! Dire qu'il y a pas une heure je pestais à tord et à travers huhuhu. Bon, c'est décidé, j'laisse tomber Franklin et ses magouilles, aucune chance qu'on s'y attaque sans y laisser des plumes à moins de prendre le temps de faire la paperasserie nécessaire et de faire valider nos preuves. Préfère vous prévenir qu'il n'y a aucune chance que j'perde mon temps à ces conneries. Laissons de côté ce dictateur et ses petites magouilles pour aller à la source du problème : Drake.

                « Mwouahahhaha ! Vous avez une veines de tous les diables mes Loups !
                On part en chasse sans plus attendre ! »

                Hurle-je avec une joie non dissimulée.
                Comme une meute en soif de sang, mes hommes se redressent instantanément, l'esprit combattif à vif et des flammes dans les yeux. Vous sentez ça ? Vous sentez cette ambiance électrique ?! C'est l'excitation de la traque, le plaisir de la mise à mort qui approche. Déjà les nouveaux sont pris dans le mouvement, échappant ainsi à une semaine de misère et de supplice. Leur test d'entrée se fera en mer, dans le sang et les tripes chaudes !

                "Par mes trois couilles tous au bateau !"


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                Red est plutôt satisfait de sa prestation. Il a montré qu'il était efficace et compétent, nul doute que ça jouera en sa faveur. Et pendant que le patron fait le tour des preuves il reprend sagement sa place, si ça continue retourner dans le rang va devenir une spécialité... Cinq minutes plus tard Toji a l'air carrément joyeux ce qui est plutôt bon. Tellement content qu'il a presque l'air prêt à le serrer dans ses bras, ce qui est moins bon...

                **Je me demande quand même si c'est le fait de quitter ce trou qui le rend si jouasse. Ou si c'est le fait de savoir qu'il y a encore plus de mecs que prévu en travers de sa route... merde.. en travers de NOTRE route... Remarque, vu le cri de guerre c'est probablement la seconde solution la bonne... **

                -Mwouahahhaha ! Vous avez une veines de tous les diables mes Loups !
                On part en chasse sans plus attendre !


                Prenant ça comme une façon détournée de dire "rompez les rangs" Red hoche la tète et fait demi tour pour partir chercher ses affaires. Prévoyant un départ rapide depuis qu'il a le log pose en main il a déjà préparé son sac et se retrouve prêt à partir en un minimum de temps. En fait le plus long reste de repasser par le placard pour libérer le môme recalé à l'examen...

                -Gamin, le Fenrir fout le camp, je suppose que tu ne montes pas à bord ?
                La pauvre enseigne toujours terrorisé ne peut que reculer au fond du placard en secouant frénétiquement la tête.
                -Bon, l'avenir nous dira si t'as fait le bon choix. Je serais toi j'essayerai de trouver un bateau pour rentrer sur les Blues... Et ensuite j'essayerais autre chose que la marine... T'as pas l'étoffe... Bonne chance quand même..

                Par mes trois couilles tous au bateau !

                **Trois couilles ! Non impossible... Que les hommes poissons soient différents d'accord, mais trois couilles, d'un point de vue symétrie ça ne colle pas... A moins... A moins qu'il en ait perdu une...Je n'ai rien vu la dessus dans son dossier, mais si le cas ça doit faire une histoire intéressante. Faudra que je me renseigne... Très très discrètement et avec moult précautions mais faudra vraiment que je me renseigne... **

                Et c'est plongé dans ses pensées que Red, sac au dos, part embarquer sur le Fenrir...

                -Euh Patron? un dernier truc... Je peux récupérer mon chapeau ?
                    Le regard de la faucheuse se fit assez las. Elle regardait le Capitaine Toji hurler qu'ils avaient de la chance et qu'ils partaient en chasse. Encore un changement de programme, c'est ça ? Même si elle ne posa pas de question, elle se demandait vraiment ce qui avait été dit dans l'intimité du chapeau rouge. Un beau chapeau d'ailleurs, comme elle n'en avait vu que très rarement. Mais détourne ton regard de ce chapeau, en lui même, il n'a aucun intérêt. Le problème premier est de savoir ce que le Capitaine entend par partir en chasse. Mais vu la réaction des autres membres derrière lui, c'était sûrement une bonne chose. Des pirates au large ? Un monstre marin qui fait des ravages un peu plus loin ? Une sirène à harponner ? Qu'est-ce qu'elle en savait. Il fallait juste qu'ils aillent au bateau... et elle comprise. Oh zut. Elle comprise. Il fallait qu'elle dirige cet équipage de fous furieux... Et si c'était ça la semaine de folie promise, celle de mise à l'épreuve ? Si il fallait qu'elle démontre ses capacités à diriger son équipage de « Loups » comme il disait lui-même. Seule perdue au milieux d'eux... Elle pria presque pour qu'une louve se trouve dans la meute de l'homme poisson alors qu'elle emboîtait le pas -et boitait également- à Red devant elle, également suivie de Samuel Rakstein, pas plus rassurée qu'elle.

                    C'est en remarquant le sac sur le dos de Red qu'elle se rendit compte qu'avec leurs conneries, elle n'avait pas préparé d'affaires et que les siennes étaient restées dans la chambre qu'elle avait occupée pendant la semaine. Elle soupira et fit demi-tour. Elle se précipita dans la quartier où elle avait malmené les trois recrues, feu pour les deux tiers, et attrapa son sac déjà prêt. C'est qu'elle aurait du repartir sur North Blue dans la foulée.

                    Elle rattrapa le groupe qu'elle repéra grâce au chapeau rouge et à la carcasse imposante du Capitaine alors qu'ils gravissaient la passerelle d'embarquement. Un petit navire taillé pour la vitesse. Plus encore que le ketch avec lequel elle était venue jusqu'à cette île grise et carré. Elle avait flashé particulièrement sur l'éperon à l'avant. Quelle violent figure de proue pensa le Lieutenant Blacrow dans un sourire et posant le premier pied sur le pont du Fenrir. Et ce premier pas la fit frissonner. L'aura du navire et de ceux qui l'habitaient, ce qui l'attendait à bord de ce bâtiment, l'appréhension certaine qu'elle éprouvait à devoir diriger cet équipage, la pression d'échouer au test... la faucheuse fit face au gréement de ce qui ressemblait vaguement à un Chebec. Un sourire se dessina sur son visage blanc et son regard vert s'illumina. Quelle magnifique défi qui s'offrait à elle. Elle laissa cinq minutes aux membres de l'équipage pour reprendre leurs aises puis les ordres hurlés fusèrent.

                  -Le Capitaine a dit qu'on partait en chasse sans attendre ! Alors on appareille ! Et le premier qui conteste mes directives pour quelques raisons que ce soit, il fera la connaissance de Black Crow qui sera heureuse de vous botter l'arrière train ! Alors amenez les voiles et larguez les amarres ! Il paraît qu'on part en chasse !

                    La faucheuse au teint de porcelaine s'accordait bien aux couleurs locales au final. Elle avait un sourire aux lèvres, assez joyeux au final. Même avec une jambe en moins, ça ne l'empêcherait pas de crier les manœuvres aux loups de mer. En quelques heures cet équipage se serai fait à sa présence. Voire moins qui sait... Comment ça son sourire virait au sadique ?


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