A force de border des écoutes toute la journée, tes doigts se sont explosés. Tes mains abimées par l'écume des jours te donnent quarante ans de plus. Des creusements apparaissent déjà, rougis de sang et noircis par le travail. Ton index se perd à essayer de rouler une feuille qu'il n'arrive qu'à froisser. Au bout de quelques secondes, il y a plus de tabac à tes pieds qu'à l'intérieur du papier. Tu n'peux t'empêcher de lancer un d'ces noms d'oiseaux que t'aimes tant hurler.
La scène se passe au Baratie, le meilleur restaurant de tout East Blue, enfin c'est c'qu'on dit. Un gars t'as ordonné de venir ici. Le gars, t'as pas vu son visage, ni connu son nom. C'pourrait être un piège que ça t'étonnerait pas, mais tu vas essayer d'faire de ton mieux. Les guss t'ont envoyé en espion, preuve qu'ils n'te connaissent pas encore bien. Peut être qu'leur substance grise fonctionne mal et qu'ils pensent vraiment qu'tu vas rester discret, au Baratie! Ou alors c'est le contraire, et ils savent bien qu'faut envoyer quelqu'un sachant s'battre là bas. L'information que tu dois confirmer est simple : un convoi d'marins serait censé passer dans ce restaurant dans deux semaines, avec à bord un demi milliard de berrys. C'est pas rien ça, et tu t'demandes si tu devrais pas essayer d'garder cette mission pour ta pomme. Pas qu'tu sois méchant, mais laisser toutes ces pintes de bières possiblement achetables pour des gars qu'tu connais pas, c'est dur. Assis à une table, tu t'évertues à essayer de rouler une clope. A tes côtés, un gars patiente, un balais planté dans l'cul. Z'avez passé deux semaines de bateau ensembles, et l'a pas desserré les lèvres pour donner autre chose que des ordres. Son trois pieces doit bien couter un ans d'ton salaire et malgré les vagues, la crasse, les intestins d'poisson, ce guss n'a pas voulu l'quitter à un seul moment. Sauf pour le laver, tous les jours.
Si tu veux garder l'or pour toi, faudra s'débarrasser de ce minable, et en toute discrétion. C'est ton supérieur quand même, tu lui dois l'respect d'une mort décente. Le problème est qu'avec sa gueule de croque-mort, t'as plus l'impression d'avoir un chien d'garde à tes côtés qu'autre chose. En attendant, ce gars là te permet d'manger à l'oeil, il a donc son utilité et mérite encore d'fouler le sol dans ce bas monde. Quoi que, tu sais pas s'il aura assez d'pièces pour te laisser te remplir la pense. A peine rendu à l'entrée, il commence déjà à tirer une sale tronche. Déjà que d'habitude, son visage tient plus du raton mal dégrossis que de l'homme, alors avec une grimace ... Il veut t'couper l'appétit ou bien?Ton Cabillaud Poêlé au Cumin et Risotto d'Epeautre arrive. Rien qu'à l'odeur, tu comprends qu'la cuisine de c'bateau mérite bien sa réputation. La clope attendra, ton ventre t'ordonne d'ingurgiter c'repas rapidement.
Vous vous êtes assis à côté d'une table de marins discutant à voix basses. Ils sont cinq, et à leur trogne, z'ont l'air de n'pas s'être tapé une tranche de rigolade depuis longtemps. Entre deux trois bouffées, t'essayes de comprendre de quoi retourne leur discussion. L'raton laveur te lorgne d'un regard mauvais, ta façon d'mâcher bruyamment n'a pas l'air de lui plaire. Vous formez un drôle de duo quand même. Entre ce gars là et ton allure de chien sauvage, tout l'monde doit se demander c'que vous foutez ensemble. L'entrée finit, tu peux mieux te concentrer sur c'que disent les bons chienchiens du gouvernement.
_Faudra rester qu'une heure maxi. Le sel s'te plait.
_La moitié des hommes restera sur le bateau, faut bien surveiller l'tré... la mission quand même.
_Eh, mais laissez au moins les gars poser l'pied et se détendre un peu.
_C'est pas une promenade qu'on leur demande de faire!
Ah, ça se confirme, il s'trame quelque chose. Le gars à lunette, ça doit être c'lui qui s'appelle Luizio. C'est avec lui qu'tu dois parler discrètement. Le pauvre, l'a pas d'chance. La vingtaine, l'inssouciance d'un gosse de quatorze printemps. Ses vêtement bien d'trop grands pour lui donnent à croire qu'il n'doit pas être bien musclé. Pour cloturer l'tout, il doit pas être beaucoup plus grand que toi. Avec ses joues toujours rosies et son air juvénile, on imagine facilement qu'il s'est engagé pour de preux idéaux. Et pourtant, c'est lui qu'la revolution a décidé de faire marcher.
Cinq minutes se sont passées. L'serveur revient avec ta deuxieme assiette. C'est pas un rigolo celui là, comme tous les employés de ce restaurant. Un flingue pend à sa ceinture et des cicatrices parcellent son visage. Tu l'as vu tabasser un mec à mort tout à l'heure. Si t'as bien compris, manquait dix berrys à l'addition du client. Ahahah. 10 berrys... Mais avec toi, l'est plus gentil, s'il pouvait, il sourirait t'en est certain. Forcément, le gars avec qui t'es assis se donne l'allure d'un nobliau pourri. Toute personne voulant s'faire de la maille serait sympa avec un gars comme ça. Tu sors de tes pensées : Luizio s'est levé pour partir pisser. L'aurait pas pu attendre la fin d'ton repas? L'raton laveur te refait son regard de tueur méprisant.
-Pfff... ça va j'ai compris ...
Tu t'lèves trente secondes après que l'marin soit parti. En allumant ta clope à l'aide d'allumettes, tu pars vers la porte où un homme est dessiné dessus. Tu donnes un coup de pieds dedans, histoire de montrer à tous ta grande délicatesse. A peine le premier pas posé à l'interieur de la pièce que tu sens quelque chose. Un flingue s'est posé sur ta tempe dès qu'la porte s'est fermée. Dans ces cas là, tu sais déjà qu'essayer d'montrer tes muscles ne sert à rien. Le gars s'était planqué derrière la porte et semblait t'attendre, il te reste plus qu'à lever tes bras.
_Niveau discrétion, j'ai vu mieux, pourquoi toi et l'gars en costard nous écoutiez?
_Eh tête de noeud, tu crois qu'j'vais supporter c'flingue longtemps? C'est à moi d'poser les questions, alors tu vas baisser ton joujou si tu veux pas finir au fond d'la mer avant ce soir.
Le ton était calme, posé même. T'as même pas été trop injurieux. Tu gardes les mains levées et ne bouges pas d'un pouce. Par pure gentillesse dira-t-on.
_Te fous pas d'moi, t'es pas en position! T'es qui? Tu bosses pour qui?
_Ah ouai j'ai zapé les présentation. Moi c'est Sergueï s'tu veux tout savoir. Et j'bosse pour des gars qu'aiment bien ta soeur. Ils l'aiment tellement qu'ils veulent pas lui faire de mal. Alors tu vas baisser ton arme. C'est la dernière fois que j'te le demande. Si dans 2 minutes t'es pas sortit, tes potes vont s'poser des questions. Si ils se posent des questions, j'pourrais pas quitter le Barratie discrètement. Si j'peux pas quitter c'restau, ta soeur finira au fond d'un trou après s'être fait percée de partout. Catelinga, c'est comme ça qu'elle s'appelle non?
T'as bien appris ton cours. Là, tu sens que les mains du gars tremblent, qu'il n'est plus trop sûr de son coup. C'est le moment que tu choisis pour te retourner. Ses joues sont encore plus rouges que tout à l'heure et des gouttes de sueur coulent le long de son visage.
_Fais pas cette tronche garçon, si tu reponds bien à mes questions, tout se passera pour le mieux.
_Qui m'dit que tout ton bobard, c'est du vrai?
_Ahah, mais rien du tout mon gars. Seul'ment t'auras remarqué que j'connais l'nom de ta soeur et que j'ai pas l'air d'être un drôle. Main'nant à toi de voir, tire moi une balle dans la cervelle ou laisse moi commencer mon interrogatoire.
Mais fais vite, j'ai pas d'temps à perdre.
Ta determination a eu l'dessus sur ses convictions. Tu l'sens pret à répondre à tes petites questions. Il a toujours son flingue pointé sur toi mais n'a pas l'air de vouloir s'en servir.
_Alors, j'veux qu'tu m'dises tout sur le projet dont tu parlais avec tes collegues.
_De ... de quoi tu parles?
Là, c'est à toi d'sortir ton flingue et de le pointer sur ses beaux yeux.
_Joue pas au con l'ami. J't'ai déjà dit que j'aimais pas perdre mon temps. Combien de marines seront présent? Dis moi la somme et l'heure de débarquement exacte.
S'en suit un silence et des begayements qui te parraissent durer toute une vie.
_Euh ... trente ... trente marines seront presents. Y'aura un un lieutenant pour commander. Et euh ... on débarquera à 15h30 ... Pour une heure... On accostera juste une heure afin de refaire des provisions.
Y'aura 475 millions de berrys.
_Ah bah tu vois quand tu veux! Bon, maintenant dégage et retourne avec tes potes. On n's'est jamais vu, bien entendu.
Sur cette belle discussion, tu ranges ton arme et pars faire ce qu'on fait dans cette piece tandis que le marin sort rejoindre ses collegues. T'es plutôt fier de toi, aucun grabuge à signaler.
La scène se passe au Baratie, le meilleur restaurant de tout East Blue, enfin c'est c'qu'on dit. Un gars t'as ordonné de venir ici. Le gars, t'as pas vu son visage, ni connu son nom. C'pourrait être un piège que ça t'étonnerait pas, mais tu vas essayer d'faire de ton mieux. Les guss t'ont envoyé en espion, preuve qu'ils n'te connaissent pas encore bien. Peut être qu'leur substance grise fonctionne mal et qu'ils pensent vraiment qu'tu vas rester discret, au Baratie! Ou alors c'est le contraire, et ils savent bien qu'faut envoyer quelqu'un sachant s'battre là bas. L'information que tu dois confirmer est simple : un convoi d'marins serait censé passer dans ce restaurant dans deux semaines, avec à bord un demi milliard de berrys. C'est pas rien ça, et tu t'demandes si tu devrais pas essayer d'garder cette mission pour ta pomme. Pas qu'tu sois méchant, mais laisser toutes ces pintes de bières possiblement achetables pour des gars qu'tu connais pas, c'est dur. Assis à une table, tu t'évertues à essayer de rouler une clope. A tes côtés, un gars patiente, un balais planté dans l'cul. Z'avez passé deux semaines de bateau ensembles, et l'a pas desserré les lèvres pour donner autre chose que des ordres. Son trois pieces doit bien couter un ans d'ton salaire et malgré les vagues, la crasse, les intestins d'poisson, ce guss n'a pas voulu l'quitter à un seul moment. Sauf pour le laver, tous les jours.
Si tu veux garder l'or pour toi, faudra s'débarrasser de ce minable, et en toute discrétion. C'est ton supérieur quand même, tu lui dois l'respect d'une mort décente. Le problème est qu'avec sa gueule de croque-mort, t'as plus l'impression d'avoir un chien d'garde à tes côtés qu'autre chose. En attendant, ce gars là te permet d'manger à l'oeil, il a donc son utilité et mérite encore d'fouler le sol dans ce bas monde. Quoi que, tu sais pas s'il aura assez d'pièces pour te laisser te remplir la pense. A peine rendu à l'entrée, il commence déjà à tirer une sale tronche. Déjà que d'habitude, son visage tient plus du raton mal dégrossis que de l'homme, alors avec une grimace ... Il veut t'couper l'appétit ou bien?Ton Cabillaud Poêlé au Cumin et Risotto d'Epeautre arrive. Rien qu'à l'odeur, tu comprends qu'la cuisine de c'bateau mérite bien sa réputation. La clope attendra, ton ventre t'ordonne d'ingurgiter c'repas rapidement.
Vous vous êtes assis à côté d'une table de marins discutant à voix basses. Ils sont cinq, et à leur trogne, z'ont l'air de n'pas s'être tapé une tranche de rigolade depuis longtemps. Entre deux trois bouffées, t'essayes de comprendre de quoi retourne leur discussion. L'raton laveur te lorgne d'un regard mauvais, ta façon d'mâcher bruyamment n'a pas l'air de lui plaire. Vous formez un drôle de duo quand même. Entre ce gars là et ton allure de chien sauvage, tout l'monde doit se demander c'que vous foutez ensemble. L'entrée finit, tu peux mieux te concentrer sur c'que disent les bons chienchiens du gouvernement.
_Faudra rester qu'une heure maxi. Le sel s'te plait.
_La moitié des hommes restera sur le bateau, faut bien surveiller l'tré... la mission quand même.
_Eh, mais laissez au moins les gars poser l'pied et se détendre un peu.
_C'est pas une promenade qu'on leur demande de faire!
Ah, ça se confirme, il s'trame quelque chose. Le gars à lunette, ça doit être c'lui qui s'appelle Luizio. C'est avec lui qu'tu dois parler discrètement. Le pauvre, l'a pas d'chance. La vingtaine, l'inssouciance d'un gosse de quatorze printemps. Ses vêtement bien d'trop grands pour lui donnent à croire qu'il n'doit pas être bien musclé. Pour cloturer l'tout, il doit pas être beaucoup plus grand que toi. Avec ses joues toujours rosies et son air juvénile, on imagine facilement qu'il s'est engagé pour de preux idéaux. Et pourtant, c'est lui qu'la revolution a décidé de faire marcher.
Cinq minutes se sont passées. L'serveur revient avec ta deuxieme assiette. C'est pas un rigolo celui là, comme tous les employés de ce restaurant. Un flingue pend à sa ceinture et des cicatrices parcellent son visage. Tu l'as vu tabasser un mec à mort tout à l'heure. Si t'as bien compris, manquait dix berrys à l'addition du client. Ahahah. 10 berrys... Mais avec toi, l'est plus gentil, s'il pouvait, il sourirait t'en est certain. Forcément, le gars avec qui t'es assis se donne l'allure d'un nobliau pourri. Toute personne voulant s'faire de la maille serait sympa avec un gars comme ça. Tu sors de tes pensées : Luizio s'est levé pour partir pisser. L'aurait pas pu attendre la fin d'ton repas? L'raton laveur te refait son regard de tueur méprisant.
-Pfff... ça va j'ai compris ...
Tu t'lèves trente secondes après que l'marin soit parti. En allumant ta clope à l'aide d'allumettes, tu pars vers la porte où un homme est dessiné dessus. Tu donnes un coup de pieds dedans, histoire de montrer à tous ta grande délicatesse. A peine le premier pas posé à l'interieur de la pièce que tu sens quelque chose. Un flingue s'est posé sur ta tempe dès qu'la porte s'est fermée. Dans ces cas là, tu sais déjà qu'essayer d'montrer tes muscles ne sert à rien. Le gars s'était planqué derrière la porte et semblait t'attendre, il te reste plus qu'à lever tes bras.
_Niveau discrétion, j'ai vu mieux, pourquoi toi et l'gars en costard nous écoutiez?
_Eh tête de noeud, tu crois qu'j'vais supporter c'flingue longtemps? C'est à moi d'poser les questions, alors tu vas baisser ton joujou si tu veux pas finir au fond d'la mer avant ce soir.
Le ton était calme, posé même. T'as même pas été trop injurieux. Tu gardes les mains levées et ne bouges pas d'un pouce. Par pure gentillesse dira-t-on.
_Te fous pas d'moi, t'es pas en position! T'es qui? Tu bosses pour qui?
_Ah ouai j'ai zapé les présentation. Moi c'est Sergueï s'tu veux tout savoir. Et j'bosse pour des gars qu'aiment bien ta soeur. Ils l'aiment tellement qu'ils veulent pas lui faire de mal. Alors tu vas baisser ton arme. C'est la dernière fois que j'te le demande. Si dans 2 minutes t'es pas sortit, tes potes vont s'poser des questions. Si ils se posent des questions, j'pourrais pas quitter le Barratie discrètement. Si j'peux pas quitter c'restau, ta soeur finira au fond d'un trou après s'être fait percée de partout. Catelinga, c'est comme ça qu'elle s'appelle non?
T'as bien appris ton cours. Là, tu sens que les mains du gars tremblent, qu'il n'est plus trop sûr de son coup. C'est le moment que tu choisis pour te retourner. Ses joues sont encore plus rouges que tout à l'heure et des gouttes de sueur coulent le long de son visage.
_Fais pas cette tronche garçon, si tu reponds bien à mes questions, tout se passera pour le mieux.
_Qui m'dit que tout ton bobard, c'est du vrai?
_Ahah, mais rien du tout mon gars. Seul'ment t'auras remarqué que j'connais l'nom de ta soeur et que j'ai pas l'air d'être un drôle. Main'nant à toi de voir, tire moi une balle dans la cervelle ou laisse moi commencer mon interrogatoire.
Mais fais vite, j'ai pas d'temps à perdre.
Ta determination a eu l'dessus sur ses convictions. Tu l'sens pret à répondre à tes petites questions. Il a toujours son flingue pointé sur toi mais n'a pas l'air de vouloir s'en servir.
_Alors, j'veux qu'tu m'dises tout sur le projet dont tu parlais avec tes collegues.
_De ... de quoi tu parles?
Là, c'est à toi d'sortir ton flingue et de le pointer sur ses beaux yeux.
_Joue pas au con l'ami. J't'ai déjà dit que j'aimais pas perdre mon temps. Combien de marines seront présent? Dis moi la somme et l'heure de débarquement exacte.
S'en suit un silence et des begayements qui te parraissent durer toute une vie.
_Euh ... trente ... trente marines seront presents. Y'aura un un lieutenant pour commander. Et euh ... on débarquera à 15h30 ... Pour une heure... On accostera juste une heure afin de refaire des provisions.
Y'aura 475 millions de berrys.
_Ah bah tu vois quand tu veux! Bon, maintenant dégage et retourne avec tes potes. On n's'est jamais vu, bien entendu.
Sur cette belle discussion, tu ranges ton arme et pars faire ce qu'on fait dans cette piece tandis que le marin sort rejoindre ses collegues. T'es plutôt fier de toi, aucun grabuge à signaler.