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L'oiseau noir

Ce fut un voyage éprouvant.

Éprouvant, parce que je n'ai pas réussi a arriver à temps pour sauver un maximum de nos hommes... Au lieu de cela, ça a été un bain de sang pour un résultat plus que médiocre. Alors oui, la famille Royale de Goa est morte, oui, Rafaëlo Di Auditore a réussit à allumer les flammes de la révolution dans de nombreux cœurs mais... cela a fait tellement de victime qu'on ne compte même plus les corps.

Est ce que nous avons vraiment bien fait ? N'aurais-je pas pu empêcher cela en temps qu'Atout de la révolution ? Si, bien sûr que si. Mais j'étais occupée ailleurs, et je suis arrivée sur la fin de la bataille. J'ai juste eu le temps de secourir quelques uns de nos soldats, abimant ma prothèse de bras gauche au passage.

Et maintenant me voilà, arrivant sur Torino à bord d'un navire qui a bien voulu nous emmener moi et tous ces blessés de guerre. J'espère que leur médecin acceptera de nous aider, nous en avons plus que besoin. Et cette fois, c'est à moi qu'incombe la bonne marche de cette action.

- Tu viens avec moi América ? On va aller négocier avec les médecins.

America. Un fidèle berger allemand élever par un soldat révolutionnaire du nom de Tom. Cela a été difficile de le faire abandonné le cadavre de son maître, mais je ne pouvais décemment pas le laisser là. Alors je l'ai convaincu à force de caresse et de mot doux que c'était la chose à faire. Et puis, lui aussi à besoin de soin, sa prothèse lui permettant de parler étant légèrement abimer et lui faisant une voix étrange.

C'est donc tous les deux que nous débarquons dans le port de Torino en montrant patte blanche aux locaux qui restent toujours sur leurs gardes en voyant des touristes. Mais après leur avoir expliquer rapidement notre situation, il ne faut pas longtemps pour que nous soyons amené au chef du village qui est le seul à être en mesure de prendre la décision d'accepter notre demande de soin.

C'est donc dans une grande hutte à l'aspect sauvage que nous nous installons sur le sol, face au grand maître du coin.

- Que voulez vous de nous, étrangers.
- Bonjour grand Katabolonga. Je me nomme Raven et je suis la cheffe d'un groupe ayant subit une lourde attaque. Nous avons de nombreux blessés à bord de notre navire et nous désirons pouvoir profité du savoir faire de votre peuple pour les soigner.
- Hm... et combien sont-ils ?
- Une bonne cinquantaine. Étant moi même médecin j'ai pu leur administrer les premiers soins mais je n'ai pas pas les médicaments pour les aider... De plus mon ami ici présent et moi aurions besoin de l'aide d'un expert en technologie pour nous réparer... Auriez vous un tel expert dans votre village ?
- Cela va de soit. Mais qu'obtiendrons nous en échange de telles services ?
- Je n'ai malheureusement pas d'argent à vous proposer mais, demandez moi ce que vous désirez et je m'exécuterai. Bien entendu je peux participer aux soins médicaux à prodiguer à mes hommes, mais je suis aussi douée dans de nombreux domaines.
- Le capteur olfactif de ce chien est-il puissant ?
- Vous parlez de son flair ? Je suppose oui.
- Sauriez vous nous débarrassé du démon qui nous guette ?

Le chef se tourne alors et sort une plume noir d'un mètre de long qu'il nous pose sur la table.

- Ce démon noir menace les oiseaux de notre île. Et nous ne savons pas d'où il peut venir... Mais il n'est pas le bienvenu chez nous !
- Vous me demandez donc de chasser un oiseau ?
- Nous avons depuis longtemps fait le serment de ne plus en tuer, donc oui, cela doit être fait par un étranger.
- Très bien. Nous allons nous en occuper. Pas vrai América ? Pendant ce temps, vous voulez bien commencer à vous occuper de mes hommes ?
- Je vais envoyez des médecins sur votre navire.
- Merci beaucoup. Dans ce cas, allons y América.

Prenant la plume noire, nous sortons de la hutte, une nouvelle mission n'attendant que nous.


L'oiseau noir Nru3
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- "Ouuuuuuuuuurrrrriiiii"

La réponse d'America se faisait dans un grincement presque incompréhensible. Les affrontements de Goa avaient laissé des séquelles jusque dans les mécanismes de l'animal. Pourtant, s'il était toujours surpris par les sons émis par ses haut-parleurs, s'était loin d'être la chose qui le préoccupait le plus. Ils avaient laissé Tom sur place. L'humain était si fatigué, qu'il avait préféré se coucher par terre, quand de l'eau rouge et à l'odeur cuivré, plutôt que de suivre Raven. America, lui aussi il avait voulu rester dormir au près de son maitre, comme avant. Comme quand ils vivaient encore à Lunveel. Pourtant, on l'avait arraché à son humain et forcé à monter sur le bateau remplit de révolutionnaire triste et blessé. America avait aboyé jusqu'à s'ne rompre les poumons. Pourtant, personne ne l'avait laissé dormir avec Tom ...

Il reniflait la plume tendu avec attention. L'odeur de l'oiseau était encore présente malgré les nombreuses mains par laquelle elle était passé. Le chien faisait abstraction de tout cela pour se concentrer. Comme Tom lui avait appris. Après avoir prit une grande inspiration, il posa son museau au sol, puis le dressa dans les airs. Il cherchait la piste. Il se mit a faire plusieurs pas au travers du village. Alternant entre le renfilage de la terre et celui du vent frais. Puis sans réfléchir, il laissa ses haut-parleurs retranscrire ce qu'il sentait.

- "Arbre, Sable, Merrrrrrrrrrrrrrrrr ..."

Les haut-parleurs étaient mis à rude épreuve et certains mots étaient tirés en longueur. Pourtant, le chien continuait de renifler, précisant les odeurs.

- "Humain, Viande, Chèvrrrrrrrrrreeeeeee, Oiseauuuuuuuuuuuu ..."

Les oreilles d'America se dressaient sur sa tête et il se mit a aboyer. Il avait trouvé la piste.

- "Oiseau !" Répéta-t'il avant de se mettre à courir.

Il zigzaguait entre les arbres, sortant rapidement du village des Torinos pour s'enfoncer dans la forêt sauvage de l'île. En dressant la tête, on pouvait voir qu'il se dirigeait droit sur l'arbre géant. Il n'attendait pas Raven, loin de là. Mais il prenait le temps de rappeler sa position entre les arbres par des aboiements puissants et expressifs. Sa joie de jouer à "cherche" le galvanisé plus que tout. Suivre des ordres, pour America, était le moyen le plus rapide de lui vider l'esprit. Au bouts de quinzaines de minutes, l'animal ralentissait. L'odeur se faisait plus forte et le doute s'insinuait en America. Il ne voulait pas y aller seul. Ses pas se faisaient plus hésitants, pourtant il continuait de progresser lorsque son regard en arrière lui avait assuré que la révolutionnaire l'accompagnant n'était plus bien loin. Ses pas s'arrêtèrent au pied de l'arbre géant dressait au sein de Torino. D'un patte, il gratta le tronc de l'arbre avant de clamer :

- "Oiseaaaaauuuuu."

Ses haut-parleurs défaillants avaient toujours du mal avec certains sons.
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L'avantage de la forêt, c'est qu'il est pour moi facile de suivre un animal comme America grâce aux filins dans mes jambes qui me permettent de me tirer d'arbre en arbre. Et alors que America gratte finalement le tronc de l'arbre central de l'île, j'atterri à ses côtés en lui caressant la tête.

- Bon chien.

Et tandis que ma main organique continue de grattouiller la fourrure du berger allemand, je dévisage l'arbre de bas en haut. Il fallait forcément qu'il soit là haut... Sans aucun autre indice que le flair de mon ami à quatre pattes, je commence à étudier la structure de l'arbre, jugeant la rudesse de l'écorce de ma main avant d'y planter mes filins. Ceux ci réussissent à y pénétrer non sans mal... Puis je me tourne alors vers America qui remu joyeusement la queue en attendant la suite.

- Ça risque d'être compliqué de grimper là haut tous les deux...

Évidemment je pourrais le porter mais déjà que l'ascension me semble compliquée pour moi seul, si je dois en plus me rajouter un poids à transporté, cela risque d'être impossible.

- Bon, ce que je te propose c'est qu'on essaye de l'attirer vers nous. Pendant que tu reniflais le village, j'ai un peu parlé au chef et il m'a dit que le démons avaient attaquer leur réserve de poisson. Du coup, maintenant qu'on sait qu'il se cache là haut, je te propose qu'on trouve une rivière ou un lac dans le coin où on pourra pécher. Et puis, toi aussi tu dois avoir faim non ? Ça te dirai un bon poisson ?

Si j'avais su étant jeune que je finirai par vendre mes congénères aquatiques en pâtures à un chien et un oiseau, je me serais révoltée contre moi même... Comme quoi, il est loin, très loin le temps où la sirène que j'étais s'offusquais sur le régime alimentaires de ces hommes poissons mangeant du poissons...

Dans tous les cas, nous voilà finalement reparti en direction d'une source d'eau où, je l'espère, la pêche sera bonne et attirera le soit disant démon.


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Trop de mots. Beaucoup trop de mots pour que America comprenne le discours de l'atout. Il se contentait de la fixer avec son air enjoué naturel, la queue battante et les yeux brillants. Car après tout, elle avait dit qu'il était un bon chien. Et ces mots valaient toutes les récompenses du monde. Pourtant, il avait réussi à isoler quelques termes, comme rivière ou poisson. Et manger, celui là, il le connaissait bien et son ventre gargouillant témoignait de son envie de l'écouter. Alors le museau dans l'air puis au sol, il reprenait sa recherche d'une étendu d'eau. L'île de Torino était grande mais la végétation envahissante était forcément alimenté par une source cristalline. Et c'était la qu'il trouverait de quoi appâter leur cible.

D'un pas plus lent, le chien prenait le temps de de chercher avec attention. Si la première fois, il avait pu renifler la plume pour l'aider à trouver la piste à suivre, ici il ne pouvait s'aider que de ses souvenirs limités. Mais il avait un autre atout de taille. Si la faim le tiraillait, la soif montait également. Et il n'y avait pas meilleurs alliés que l'instinct de préservation pour l'aider à trouver des ressources élémentaires comme l'eau.

Après plusieurs dizaine de minute, l'air se faisait plus humide. America l'avait sentit à la dernière inspiration. Puis il l'avait entendu, les clapotis d'une eau tourmenté par le courant. Il ne lui restait plus qu'à suivre les sons et le voilà les pattes dans une rivière cristalline. Elle s'étendait sur une bonne dizaine de mètre de large et son lit était remplis de rocher et de pierre de toutes tailles. Dans des aboiements victorieux, America clamait sa joie d'une fois de plus, avoir trouvé l'objet de convoitise de l'atout. Là c'était sûr, il aurait le droite à une friandise une fois Tom de retour. Car les pensées de l'animal restait, malgré tout, tourné vers l'homme qui l'avait élevé.

- "Poissrrrrons !" Exprima les haut-parleurs crispant du chien alors qu'il voyait le téléostéen glisser dans l'eau avec grâce.

Maintenant, il ne tenait qu'à lui d'en attraper. Il sautait sur les pauvres animaux passant avec une adresse et une agilité absente. Restant dans une zone où il avait pied, il se refusait à avancer plus profondément. Savait-il nager ? Il n'en avait aucune idée et ne souhaitait pas le découvrir.
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Décidément, j'ai bien fait de prendre America avec moi dans cette mission. Je ne connaissais pas personnellement son maître, mais il est sur qu'il l'a très bien éduqué. Doué d'une grande intelligence pour un chien, je suis presque rassurée de le voir se jeter à l'eau comme l'animal qu'il est censé être. Après tout, les animaux sont souvent comparables aux enfants, et j'avais peur que le traumatisme qu'il a vécu à Goa ne l'ait privé de sa joie de vivre.

Mais je suppose que c'est parce qu'il ne se rend pas totalement compte que son maître ne reviendra pas.

Jetant un regard autour de moi en étendant au maximum ma perception, je me décide finalement à enlever ma chemise et mon pantalon pour laisser nues mes prothèses avant de rejoindre le chien dans l'eau qui se révèle bien fraiche. Mais ce n'est franchement rien comparé aux températures des profondeurs des mers. Même si j'avoue avoir toujours eu un faible pour l'eau tiède. Pour autant, cela ne m'empêche pas de m'éloigner du bord pour chercher la profondeur. Une profondeur qui finalement ne va pas au delà d'un mètre dix, juste assez pour me permettre de transformer mes jambes en une longue nageoire et profiter un peu du plaisir de ce retour aux sources.

Et bien que ce moment soit des plus plaisant : moi profitant de l'apesanteur de l'eau et America cherchant désespérément à attraper un poisson, je n'en oublie pas notre principale mission. Alors, redonnant leur forme à mes jambes mécaniques, je me penche sur l'eau et me concentre sur mon haki, trouvant assez facilement les proies qui seront bientôt cueillies. D'un mouvement de la main qui peut sembler très simple mais cache son lot de secret, je crée alors un courant dans la rivière qui attire quelques poissons à moi et l'instant d'après, je propulse ce courant hors de la rivière, créant alors un jet d'eau d'une trentaine de centimètres de diamètre qui conduit directement les animaux aquatiques sur la terre ferme, à bonne distance de la rivière pour qu'il ne puisse pas retourner dedans.

- A table ! Mange en autant que tu veux.

Là, non loin de mes vêtements sec, une bonne dizaine de proies frétillent dans tous les sens, essayant de rejoindre leur milieu naturel. Hésitant un instant, je décide finalement de réitérer ma pêche pour être certaine d'avoir assez d'appât pour tenter le fameux démon...


L'oiseau noir Nru3
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Si America adorait sauter dans l’eau et éclabousser Raven, rapidement, il fut rappelé à leur mission première: attraper le gros oiseau ! Mais avant ça, Raven avait dit qu’il fallait manger. Et America obéissait toujours aux ordres. Alors dans des petits sautillements de joie, le chien sortait de l’eau pour se diriger vers le poisson que venait de “pêcher” la révolutionnaire. Il commença à manger des poissons entiers, la tête et les os, avant d’être rejoint par Raven. Pendant plusieurs minutes, chacun mangeait des poissons, America de manière un peu brusque et sauvage alors que Raven prenait le temps de retirer les arrêtes et de déguster la nourriture une fois plus cuite. Puis lorsque les deux révolutionnaires furent repus, leur mission s’imposait à eux.

Ayant laissé plusieurs poissons de côté pour la suite, il leur fallait maintenant mettre au point un piège pour attraper cet oiseau. Heureusement, la forêt de Torino était riche en végétation et en lianes qu’ils pourraient utiliser pour mettre leur piège en place. Alors à l’aide d’une épaisse liane servant de corde, ils firent un nœud coulant avant de le faire passer au-dessus d’une grosse branche. Puis America vint déposer quelques gros poissons en son centre, laissant Raven se cacher dans des buissons non loin, la liane en main et prête à tirer dessus lorsque l’oiseau poserait la patte dans le cercle du piège.

Rejoignant en vitesse la révolutionnaire dans les buissons, America attendait sagement la suite des événements. La végétation était secouée par le se levant, guidant les odeurs vers la cime des plus hauts arbres de l’île. Si oiseau il y avait, il avait déjà dû sentir les embruns de la cuisine de Raven ou les tristes poissons posés dans le piège. Puis dans un bruit sourd et planant au-dessus d’eux, une ombre imposante filait dans les airs, décrivant des cercles dans le ciel. Il était là, l’oiseau noir. Il ne restait plus qu’à espérer que le piège, aussi primaire soit-il, fonctionne.
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L'oiseau noir Gn9u

Il est là, le fameux démon qui terrorise le village. Il vole en cercle au dessus de ce tas de poisson, guettant de son œil d'ébène avec suspicion l'alléchante nourriture. Est-il assez intelligent pour comprendre que c'est un piège ? Il semblerait vu sa méfiance. Mais la faim justifie les moyens et étant l'un des animaux les plus gros du coin, le monstre décide de prendre le risque et de descendre prudemment vers l'appât. Il pose ses longues et fines pattes au sol dans une bourrasque de vent qui souffle entre les arbres et les buissons où nous sommes cachés avec America. D'ailleurs, afin que le chien ne cède pas à ses pulsions, je pose ma main droite sur son cou, prête à l'agripper si d'aventure il lui prenait l'envie de foncer sur la cible. Tout en murmurant un "chhuuut" entre mes dents pour l'astreindre au silence.

Sous mon souffle, l'animal sauvage relève brusquement sa tête et cherche dans toutes les directions en faisant claquer son bec d'un manière menaçante.

*Clap* *Clap*

Il fait un pas de plus vers le butin, son cou se tordant pour observer l'entièreté de son environnement.

*Clap*

Encore un pas.

*Clap*

Cette fois son bec se rapproche des poissons, mais il est contraint de faire un pas de plus pour en attraper un et...

Maintenant !
Je tire sur la liane dont le bout vient immédiatement se refermer autour de la patte du volatile qui se retrouve soudainement tiré par le piège assez violemment pour lui sortir sa nourriture de sa bouche ! Dans l'action, je lâche America qui fonce immédiatement sur l'oiseau et lui aboie dessus tout en parlant dans son micro sous l'excitation de la réussite. Cela a pour effet d'effrayer encore plus le démon noir qui décide de lutter férocement pour sa vie, tentant de pincer violemment le chien de son puissant bec qui claque encore plus fort qu'à l'instant.

- America ! Attention !

Voyant le futur, je vois l'oiseau réussir son œuvre et envoyer valser le chien contre un arbre. Un acte qui pourrait couter la vie à la recrue canine de la révolution. Mais heureusement je l'ai vu et si je n'arrive pas à empêcher l'oiseau de l'attraper, j'arrive tout de même à intercepter son vol plané pour qu'il puisse s'en sortir en me balançant au bout de mes filins d'aciers. Le berger dans mes bras, je le dépose près de la rivière en prenant le temps de vérifier qu'il n'a rien de casser. Un temps qui malheureusement permet à l'oiseau de briser la branche qui soutenait son poids pour lui permettre de gagner en amplitude de mouvement.

Mais loin de vouloir s'enfuir, l'animal se place entre nous et le tas de nourriture, tout en déployant ses ailes gigantesques pour prendre un air des plus menaçant, son œil brillant de défi.
Serrant les dents, je pointe alors mon bras mécanique en direction de l'animal et le transforme pour qu'il laisse apparaitre le canon laser qui est intégré dedans. Tuer ce monstre est un jeu d'enfant dans cette position. Et pourtant, au moment de charger mon rayon, mon regard croise celui de l'oiseau et mon empathie s'enfonce dans son esprit.

Il a peur, est affamé, et ne désire qu'une chose : être en paix.

Dois-je vraiment tuer cette pauvre créature rejetée des siens ?


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S’il y avait une chose qu’America connaissait bien, c’était les animaux. Surement parce que lui-même en était un, mais il avait toujours eu beaucoup plus de facilité à se faire comprendre d’eux et à les comprendre, eux. Parce que les bipèdes étaient si remplis de complexité qu’il était parfois frustrant de ne pas réussir à savoir ce qu’ils attendaient de lui. Et heureusement que Tom était là pour faire la transition. Oh Tom, le chien espérait qu’il le rejoindrait bientôt.

Et le bec claquant de l’oiseau, le tira de ses pensées. Raven s’était mise devant pour le protéger mais le chien n’était pas prêt à rester sagement en arrière. Les mots ne lui étaient pas clair mais les intentions et le langages avaient toujours pris plus de forme que parlé. Alors devant les ailes dressées de l’animal pour se faire plus imposant, plus menaçant, le chien revenait se placer devant la sirène pour prendre la première place dans ce dialogue gestuel.

- “Il a peur.”

Et très naturellement, les haut-parleurs d’America retranscrivaient pensées et interprétations des mouvements de son interlocuteur dans cet échange tendu. Et si cela ne sert à rien puisque Raven peut comprendre tout cela bien plus facilement avec l’Empathie, cela restait indépendant de la volonté du canidé et participé surtout à soulager son esprit.

Et s’il était facile pour le duo de comprendre le malaise de l’oiseau, il était beaucoup plus compliqué pour la révolutionnaire de détendre la situation. En revanche, pour le chien, quoi faire était très clair dans son esprit. Avançant de deux pas devant le bec claquant du volatile, America abaissait l’avant de son corps, tendant ses pattes arrières le plus loin possible tout en gardant le postérieur fièrement dressé et de secouer la queue avec vivacité. Et alors que l’oiseau laissait ses ailes s’abaisser de quelque centimètre devant l’attitude du chien, ce dernier se redressa avec hâte avant de donner un coup de patte dans le vide devant lui et de partir en courant entre les arbres.

Puis il revint, avec excitation, il aboyait pour inviter l’oiseau toujours sur ses gardes à jouer. Et devant les réponses négatives et toujours agressives du volatile, America changea de stratégie. Et si pour les humains, le spectacle était bien étrange, dans l’esprit d’America, tout était clair.

Il fit le tour des arbres aussi vite que possible avant de se rapprocher du tas de poissons. Mais l’oeil vif de l’oiseau noir le remarqua et rapidement, ce dernier sauta au dessus de la nourriture pour s’interposer entre le canidé et le garde mangé. America fit alors demi tour en évitant de justesse un coup de bec pour tourner derrière d’autres arbres et essayer à nouveau de venir voler un poisson qu’il avait durement péché.

La scène se répéta plusieurs fois jusqu’à que l’oiseau reprit entre la nourriture et Raven, toujours un danger réel pour lui. Mais cette fois, il était bien trop fatigué pour repousser le chien qui attrapa un poisson du bout des crocs avant de repartir dans l’autre sens et de rejoindre Raven. Puis, il vint déposer sa prise aux pieds de la révolutionnaire.

- “ Donne lui.”

Des mots simples, presque sonnant comme des ordres mais cela venait plus de l’incapacité du chien à imposer un ton et une véritable formation à ses phrases qu’une véritable volonté de s’imposer.


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Le manège du chien jouant avec les nerfs de l'oiseau est des plus intéressant à observer. Et même si cela ne calme nullement le volatile, ça a tout de même le mérite de le fatiguer assez pour qu'America réussisse son entreprise et me ramène le poisson pour que je l'offre au géant de plumes.

- Bonne idée oui.

Me baissant lentement, j'attrape le cadavre écailleux tout en me concentrant drastiquement sur mon mantra. L'idée est simple : tester toutes les possibilités de futur en changeant d'intention de départ de manière à savoir exactement quelle approche avoir avec l'oiseau. Vaut-il mieux lui donner le poisson avec mes câbles ? Non, je le vois déjà les avaler en même temps que l'animal. Alors si je lui jette ? Non, il sera toujours méfiant. Si je lui tends depuis un arbre pour être à sa hauteur ? Il tente de me transpercer moi.
Et ainsi s'enchainent les différents scénarii dans ma tête, jusqu'à ce que le plus sûr apparaisse enfin.

- America, au pied, couché. C'est bien, bon chien.

Le berger allemand étant en position, je fixe un instant les yeux noirs du géant avant de moi même me mettre à genou devant lui. Puis, je ferme les yeux et baisse la tête en direction du sol pour finalement tendre mes mains au dessus de moi afin de clairement présenter le poisson en offrande à la créature d'obsidienne. Il ne reste plus qu'à attendre.

- Pas bougé America.

Mon ton est doux tandis que tout mon être est serein. En même temps, comment ne pas l'être quand on peut voir à l'avance ce qui va se produire ? Comme dans ma vision, l'oiseau prend quelques longues secondes avant de finalement s'approcher. Je ne le vois pas faire ma je sais qu'il m'observe intensivement, cherchant à s'assurer qu'il ne craint rien.

Et, finalement, le poids du poisson tenu dans mes mains disparait en une fraction de seconde tandis que de nouveau claquement de bec se font entendre, mais cette fois ils sont simplement mécanique, et non menaçant.

Je relève alors la tête doucement afin d'observer l'oiseau qui s'est détourné de nous pour s'attaquer au tas de poissons. Je me relève lentement tout en faisant signe à mon partenaire canin de me suivre, et ensemble nous retournons dans la rivière en laissant toute la latitude à l'oiseau pour qu'il ne se sente pas en danger.

- Pêchons lui encore du poisson, qu'en dis-tu ?


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Et à l’appel de Raven, le chien s’était redressé rapidement. L’oiseau le regardait méfiant s’éloigner, intrigué par le manège des étrangers. Pourtant, il semblait bien plus détendu maintenant que Raven lui avait montré qu’elle pouvait offrir de la nourriture. Et America savait bien qu’on ne mordait jamais la main qui nourrit. Une des premières choses que Tom lui avait apprises.

Sautant dans l’eau, éclaboussant les environs, il essayait une fois de plus d’attraper des poissons avec ses crocs. Et s’il était loin d’avoir peur de l’eau, il n’était tout de même pas totalement à l’aise d’enfoncer sa tête trop profondément dans l’eau. Alors, lorsqu’une proie passait non loin et qu’il bondissait pour essayer de l’attraper, il arrivait bien souvent qu’il se stoppe lorsque ses yeux commençaient aussi à entrer dans l’eau. Dans un mouvement de recul, il venait s’ébrouer, ne rendant pas son corps moins mouillé mais ayant au moins l’avantage de dégager les plus grosses gouttes qui lui obstruaient la vue tout en lui piquant les yeux à chaque ouverture.

Raven avait bien plus de réussite. Elle avait réitéré sa technique avec sérieux et usait de ses filins d’acier pour pêcher les pauvres poissons sans leur laisser la moindre petite chance. Rapidement, la berge finissait par accueillir un nouveau tas de corps écailleux attirant l’attention du volatile.

Le regard de l’oiseau croisa celui d’America, ce qui fit battre la queue du chien avec une plus forte intensité. La gueule entrouverte, le canidé lâchait plusieurs aboiements pour inviter l’autre animal à s’approcher. Et d’un pas peu assuré et méfiant, l’oiseau avançait doucement vers le nouveau tas naissant de nourriture.

Il étendit son cou pour attraper discrètement la queue d’un poisson avant de la tirer à lui en faisant chuter ce qui se tenait au-dessus. Une fois déposé à ses pieds, il saisit sa proie avec plus de prise, la lança en l’air avant de la laisser retomber dans sa gorge. Faisant claquer son bec au fur et à mesure qu’il avalait, il avait englouti en entier le poisson sous le regard des deux révolutionnaires. La crainte semblait l’avoir quitté peu à peu, ou son envie de manger outre passait ce fort sentiment.

- “Plus calme.”

America le sentait. Ses haut-parleurs avaient retranscris l’interprétation des odeurs naturellement pour tenir informé la révolutionnaire de l’avancée de la situation.
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Il est plus calme oui, comme le dit America. Plus calme et plus serein surtout. Pour autant, nous ne sommes pas là pour nous assurer qu'il mange bien... Non, notre mission ici est de nous assurer que cet oiseau aux plumes noires n'effraie plus les habitants de Torino. Le plus simple évidemment étant de le tuer mais... Je n'aime pas cette option, elle ne représente pas du tous les idéaux que j'ai choisi de défendre en créant la cause avec Adam.

M'asseyant sur le bord de l'eau, laissant mes prothèses mécaniques tremper dans la rivière, je réfléchis longuement en fixant l'animal tandis qu'America continue sa chasse des poissons. Que vais-je bien pouvoir faire de cet oiseau..? Un moment je me mets à fixer mon bras cyborg qui peut s'armer d'une lame... Non, ma tête se secoue de droite à gauche un instant tandis que je rejette définitivement cette solution. Pour autant, j'ai promis au chef du village de l'aider à se débarrasser de ce "gêneur".
Il ne me reste donc qu'une solution : le capturer pour l'emmener loin d'ici. Assez loin pour qu'il ne puisse pas revenir de lui même...
Ou qu'il ne le veuille pas ?

- Dis moi America...
- Moi ! Moi !
- Hein ?
- Moi ?

L'air interrogateur du chien qui me regarde la tête penchée sur le côté me fait enfin comprendre la simplicité de ce que son esprit canin a compris...  Ahlala, je souris, légèrement dépitée en regardant une nouvelle fois mon reflet dans l'eau. Cela dit, son esprit est surement aussi innocent que celui de notre oiseau...

- America : On doit devenir ami avec l'oiseau aux plumes noires. Tu sais comment on peut faire ?


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Si la demande de Raven avait fait planter les yeux du canidé dans les seins, ce dernier ne semblait plus bouger d’un pouce depuis. La gueule entrouverte, les pattes dans l’eau, et la langue pendante au rythme de sa respiration, il réfléchissait. Son cerveau avait naturellement essayé de faire des liens entre le son “ami” et sa vie auprès de Tom. Finalement, comment son maître avait gagné son amour ? Tout à fait naturellement. En s’occupant de lui. La chaleur, la sécurité, la nourriture. Répondre aux nombreux besoins primaires de l’animal avait été la première étape de leur relation, mais loin d’avoir jamais hais Tom, America en avait eu peur avant de lui faire confiance.

- “Confiance !” Clamait les haut-parleurs du chien.

C’était par là que commençaient toutes les relations non ? Cet oiseau avait besoin d’établir un lien de confiance avec Raven si cette dernière espérait un jour devenir son ami. Il fallait qu’elle lui montre qu’elle n’était pas un danger, qu’elle pouvait le nourrir mais aussi le protéger. La confiance venait avec le temps et le contact répété. Il était bien complexe de promettre maintenant à la femme que l’animal ne sera pas rebuté à l’idée de quitter son ilot mais si cela devait se faire pour le bien des habitants endémiques de Torino, ne vallait-il pas mieux bousculer les habitudes du volatile un certain temps ?

- “Il faut être gentil.”

Et comment on était gentil avec un oiseau de plusieurs mètres de haut ? Sûrement en lui donnant à manger. Tout simplement. Les animaux étaient bien plus faciles à cerner que les hommes. Ils répondaient à des schémas évidents et répétitifs, demandant bien peu pour être heureux. De la sécurité, de l’eau, de la nourriture, un peu de chaleur et surtout beaucoup d’amour. Avec cette simple recette, il était bien complexe de se faire haïr d’une bête, peu importe son espèce.

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La confiance hein. Oui, c'est comme pour n'importe quelle relation finalement : cela passe toujours par une confiance en l'autre, plus ou moins forte bien entendue, mais quand même bien là. Et dans le cas de cette oiseau, si je veux pouvoir l'emmener en mer avec moi, j'ai peur que cela me demande plus de temps que nous ne pouvons nous permettre de rester sur cette île... Alors comment faire ?

- Nous allons dormir ici cette nuit.

Je n'ai jamais eu besoin d'un grand confort pour m'installer quelque part, et dormir à la belle étoile ne m'a jamais effrayé. Aussi, je me décide à simplement de m'allonger la tête sur mon paquetage, en me tenant à une distance raisonnable de l'oiseau dont le regard jongle entre America et moi. Même si sa méfiance envers nous a diminué, il n'est clairement pas encore prêt à nous faire confiance. De toute façon, seul le temps peut faire le reste...

[...]

- Raven ! Raven ! Oiseau ! Parti ! Raven !
- Hm ? C'est bon America, je suis réveillée, arrête d'aboyer.

Ce berger a beau être mignon comme tout, je dois avouer que me faire sortir de la somnolence en me faisant aboyer dessus mélanger à sa voix chaotique, ça ne fait pas bon ménage. Pour autant, je me redresse tout de même en chassant les dernières miettes de sommeil de mes yeux encore assoupis.
L'espace d'un instant, je fixe le chien en face de moi pour capter son attention et m'assurer qu'il se calme. Puis je me relève totalement et ferme les yeux pour me concentrer sur mon haki de l'observation. C'est alors que le monde nocturne de la forêt s'offre à moi, ressentant toutes la multitude de vies qui grouillent autour de nous. Heureusement ma cible est du genre énorme, ce qui me permet de balayer le périmètre rapidement jusqu'à trouver les premiers spécimens d'oiseaux géants, puis reconnaitre plus spécifiquement celui qui m'intéresse.

Tous ses sens en éveil, le volatile noir semble voir tenter de s'approcher discrètement d'un endroit où dort un autre oiseau géant endormi. Claquant doucement du bec, le noir tente de réveiller doucement son vis à vis, posant près de lui une offrande que je suppose être du poisson qu'on a pêché dans l'après midi. Mais malgré toute sa bonne volonté, son offrande n'est accueilli que par des cris stridents qui parviennent même jusqu'à nos oreilles, me faisant alors sortir de ma transe observatrice. Ramassant mon sac que je jette sur mon dos, je pars immédiatement dans la direction de l'oiseau en usant de mes propulseurs mécaniques et de mes filins d'acier pour avancer au plus vite au travers cette jungle luxuriante.

- America suit moi !

Dans un coin de ma tête, je garde un "œil" sur le rejeté, veillant à toujours savoir sa position mais aussi me préparant à l'intercepter si il devenait dangereux pour les habitants du village en contrebas de l'arbre géant dans lequel il est allé confronté les "siens".

- Merde !

Les cris se sont amplifiés en même temps que notre course, mon pauvre oiseau semble pris en chasse par une dizaine d'autres volatiles ayant fermement l'intention de le chasser le plus loin possible de l'arbre géant. Mais avant qu'il n'ai pu fuir, l'un d'eux lui assène un coup de bec frappant son aile droite si fort que l'os craque et que l'oiseau chute dans un piaillement de douleur et de peur.
Alors qu'on se rapproche de son point de chute, je sens alors toute la colère de la bête remonter à la surface, comme si un véritable démon de souffrance et de haine était tapis depuis tout ce temps dans son cœur. Et tout ça alors même qu'il est à deux pas du village où nos hommes se font soigner !

- America, va chercher Martin et Luc ! Dis leur de tirer seulement pour sauver des vies !

Ce sont deux des révolutionnaires qui m'accompagnaient quand j'ai été secourir nos hommes sur Goa, et je préfère qu'ils se tiennent prêt à abattre l'oiseau au cas où celui ci deviendrait un danger pour les habitants...

Au cas où je n'arriverais pas à le contenir.

J'espère qu'America saura transmettre mon message... Pour ma part, je fonce immédiatement dans la direction de l'oiseau fou de rage, déterminée à tout faire pour le calmer.


L'oiseau noir Nru3
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Laissant alors Raven dans sa course folle, America tournait les talons pour rejoindre le village. Dressant le museau vers le ciel, il cherchait les embruns de ses camarades révolutionnaires et l'odeur du feu de camp humain. Rapidement, il retrouvait la bonne piste, se dépêchant devant l'ordre de Raven et surtout, sous l'ambiance pesante et urgente qu'elle lui avait dégagé. De ses petites pattes, il remontait la forêt pour déboucher d'un bout du camp en aboyant, ses haut-parleurs retranscrivant en suivant ses volontés.

- "Luc, Martin ! Luc, Martin !"

Il tournait la tête dans tous les sens, espérant reconnaitre un visage famillier ou quelqu'un qui réagirait au nom qu'il criait.

- "Luc, Martin ! Luc, Martin !"

Au détour d'une hutte, il était arrêté par un homme portant l'odeur de l'Armée Révolutionnaire. Son regard était inquiet, ses gestes aussi hâtifs qu'incertain. Il venait s'accroupir devant le chien pour plaquer ses mains dans le pelage de l'animal, immobilisant sur place.

- "Que t'arrive-t'il la chien ?"

Etait-ce Luc ? Ou Martin ?
Pas le temps de réfléchir d'avantage, voilà qu'un hurlement de jeune enfant résonnait de l'autre côté du camps. L'attention du chien avait été capté, avant qu'il ne revienne sur le révolutionnaire l'interrogeant.

- "Luc ! Martin ! Oiseau, danger !"

Un discours saccadé par des pensées irrégulières. L'animal n'arrivait pas à concentrer son attention et n'aidait pas son système cybernétique de retranscription à prendre le temps de détailler ses intentions. Se secouant, America se dégageait de la prise du révolutionnaire en entendant un second cri provenir du même endroit. Lui aussi il devait protéger les humains, protéger le peuple. Sans réfléchir, il courut dans la direction des appelles à l'aide alors que le soldat finissait par appeler son collègue dans la hutte :

- "Martin bouge ! Y'a le chien de Raven qui est revenu !"

S'armant d'un fusil attrapé en vitesse, Luc suivait America jusqu'à la source du problème. L'oiseau noir, blessé et rageur chargeait les habitants. Dans la panique, les bipèdes courraient se mettre à l'abris dans leur maison, fermant les portes et s'accroupissant au fond de leur habitations pour éviter le bec puissant de clapotant du volatile. America se tenait à plusieurs mètres, les pattes solidement ancré dans le sol et les babines retroussés devant les sifflements de prévention de son adversaire. Luc le rejoignait, suivit de Martin. Le premier dressa son arme, l'armant de deux balles avant de mettre l'oiseau en joue. Sous le bruit du chargement, America tournait la tête, attrapant la lanière du fusil pour tirer dessus vers le sol. Il ne faisait que grogner mais ses haut-parleurs retranscrivaient tout de même ses intentions.

- "Tirer que si Danger Civil !"
- "T'es sûr America ?"
- "Non mais écoute pas un chien ! Cet animal est dangereux. Tire !"
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Arrivant juste à temps, j’atterris entre l’oiseau et le fusil et me recouvre de mon haki offensif pour encaisser la balle dans mon dos sans broncher. Malgré mon armure noire, il me semble évident que le coup va me laisser un hématome pendant plusieurs semaines… mais ce n’est clairement pas cher payé comparé au prix d’une vie.

Dans mon dos, je sens le révolutionnaire responsable du tir se morfondre en excuse mais l’oiseau me faisant face ne me laisse pas le temps de plus m’en préoccuper : le coup de feu n’a fait qu’attiser un peu plus sa colère sourde et immédiatement il me fonce dessus pour atteindre la cible au fusil. Mais il est hors de question que je le laisse passer. Déployant mes filins, je vise ses pattes et réussi à le faire tomber à terre quand celui ci s’emmêle dans mes filins d’aciers. Les rappelant, je les renvois immédiatement en direction du bec de l’animal furieux dans le bout de le lui fermer fermement, lui autant son arme la plus mortelle. Un geste qui, loin de le calmer, commence à le faire paniquer, l’obligeant à déployer ses ailes pour se débattre férocement avant de réussir à décoller du sol, m’emportant avec lui dans cette lutte volante.

Un filin bloqué sur le bec, il ne m’en reste qu’un pour tenter de me hisser sur l’animal si je ne veux pas rester suspendue dans le vide ! Je l’envoie alors autour du cou de la bête noire et tente de me hisser sur son dos, Le battement puissant de ses ailes me fait vaciller plusieurs fois, me propulsant à trois reprises de nouveau dans le vide avant que finalement je n’arrive à escalader l’animal, non sans lui arracher quelques plumes au passage .

- Calme toi !

J’ai beau m’accrocher de toutes mes forces à son cou, l’oiseau est plus que mécontent de ma présence, tentant pas toutes les figures aériennes qu’il connaît de me faire lâcher prise. Mais je tiens bon, m’accrochant solidement grâce à mon filin au cou de l’oiseau. Est ce qu’il m’entend simplement ? Je n’en sais rien. Alors je ferme les yeux et me concentre sur mon fluide de l’observation, cherchant dans l’avenir une solution.

-Si te plaît… je ne veux pas te tuer.

Une supplique m’échappe tant ôter une vie me dégoûte. Ce n’est pas ce que je veux. Ce n’est pas ce qu’il faut.

L’oiseau lui, s’épuise rapidement. Chaque mouvement d’ailes lui rappelle sa blessure qu’il s’efforce d’ignorer tant sa rage est grande. Mais la, dans le ciel, il faiblit et lentement perd de l’altitude.
C’est alors qu’enfin je la vois, la solution !

Desserrant mon attache pour me hisser le long du cou de l’animal, je tends ma main vers sa tête et commence à le caresser.

- Là, là… tout va bien se passer.

Immédiatement, la rage de l’animal s’apaise sous mes caresses et mon ton bienveillant. Il se laisse alors tomber vers le sol, se réceptionnant assez mal à cause de sa blessure à l’aile mais nous voilà finalement vivant et sauf sur la terre ferme.
Lentement, je me laisse glisser à terre tout en continuant mon travail réconfortant auprès du soit disant démons.

Et bien vite, nous sommes rejoins par America escorter de quelques révolutionnaires ainsi que le chef du village.

- Écartez vous ! Nous allons achever cette bête !
- Tirer que si danger civil !
- Justement il y a danger ! Poussez vous !
- Non. Cette créature ne vous fera plus de tort.
- Bien sûr, puisqu’elle va mourir !
- Elle va vivre, mais elle vivra avec moi loin de votre île, soyez sans crainte. Je me porte garante de sa conduite.

Et dans le même temps, je détache le bec de l’animal qui le fait rapidement claquer pour détendre ses muscles engourdis tandis que je me rapproche de son aile blessée.

- Vous êtes sûre de vous ?
- Tout à fait.
- Mais pourquoi ?

Je réfléchie quelques secondes à la question du révolutionnaire… pourquoi hein ?

- Parce qu’il est persécuté à cause de sa différence. Il mérite de trouver un endroit qui voudra de lui pour ce qu’il est et qui reconnaisse ses qualités. Et puis… Je suis sous le charme de ses plumes noires.

L’oiseau relève la tête sous ces derniers mots, me fixant avec attention.

- Plume Noire ?
- Kwak

Va pour Plume Noire alors…


L'oiseau noir Nru3
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