Il était un peu plus de 16h lorsque le Buster Call prit officiellement fin. La pluie avait également cessé de s’abattre sur Aeden, comme si le ciel avait fini de pleurer les pertes du côté révolutionnaire. Néanmoins, le temps restait grisonnant, bas et lourd, marquant un certain deuil de mère nature elle-même. A bien des égards, la marine passait pour la méchante faction de cette courte histoire sanglante, mais qu’importe. Pour ma part, j’étais prêt à endosser le mauvais rôle, tant que j’assurais le bien du plus grand nombre et la déchéance d’un groupe qui n’avait pas de raison d’être. Cette conviction était l’un des moteurs qui me faisaient inlassablement avancer et ma satisfaction était réelle ; bien que je fusse loin d’être gai comme un pinson. Du reste, au-delà de mes états d’âmes, c’était une bonne majorité de soldats satisfaits de cette opération qui resterait clairement dans les annales. J’avais aperçu quelques grises mines de notre côté, mais qu’importe. Les guerres étaient ce qu’elles étaient. Certains s’y accommodaient sans peine, tandis que d’autres avaient toujours du mal. Pas une mauvaise chose. Abhorrer la guerre était synonyme d’humanité ; même si ce sentiment noble s’accompagnait bien souvent de trahison au profit de la révolution sous prétexte d’idéaux insensés. Partant de ce postulat, on pouvait légitimement se questionner sur la vanité de nos efforts à essayer de détruire toutes les cellules révolutionnaires ; mais je préférai très rapidement chasser ces réflexions de mon esprit pour me concentrer sur l’instant présent.
- « Quatre navires et un submersible nous ont échappé. » Déclara Meilan après avoir raccroché son den-den-mushi.
- « Plein à craquer ? »
- « Il faut croire que oui. On lance des poursuites ? Kagari et Scar peuvent peut-être les ratt- »
- « Inutile. » Coupais-je immédiatement. « Laissons-les. L’essentiel a été fait. Donne l’ordre aux troupes de se concentrer sur les arrestations et de continuer de passer l’île au peigne fin. »
Meilan fut à moitié surprise par ma décision, mais se passa de commentaires pour le coup. Elle se retira de la salle du bâtiment que nous avions investi pour aller donner mes directives, tandis que je tirai sur ma cigarette, l’air pensif. On pouvait croire que je faisais preuve de mesure, mais le fait est que j’avais réellement peur de perdre un autre collègue face à Aldo qui devait se trouver dans l’une de ces embarcations qui avaient réussi à passer notre blocus maritime pour une destination inconnue. Y’avait pas à dire, ces révolutionnaires étaient de vrais rats ! Alors que tout avait été fait pour tous les avoir, une poignée de gens avaient réussi à s’enfuir. Presque louable. J’eus un petit rire sec, un peu hystérique sur les bords, tant et si bien que les soldats qui s’activaient autour de moi sursautèrent et paniquèrent légèrement -à l’exception de mes hommes de main qui savaient plus ou moins ce qui se tramait dans mon esprit tordu. Je me calmai au bout de quelques secondes pour continuer de fumer tranquillement en observant le plafond du coin. Où étions-nous exactement ? Dans une pièce du bâtiment le plus majestueux d’Elysée. Plutôt que d’installer des tentes de fortune pour en faire un QG, j’avais opté pour l’occupation de ce qui servait de capitale à Aeden : Élysée. L’endroit était plutôt chic, bien construit, ce qui me donnait déjà des idées pour la suite. Il va sans dire qu’abandonner une telle ile serait un véritable gâchis. L’île était non seulement abondante en ressources naturelles, mais aussi stratégique de par son absence sur les cartes…
- « Chef ! » La voix presque criarde de Mereleona, lieutenante-colonelle sous mes ordres, me tira de mes pensées. Cette dernière était rentrée dans la salle comme une furie et se posta juste devant moi, avant d’effectuer le salut militaire de rigueur. « Toutes les villes ont été ratissées et sont sous notre total contrôle. En tout et pour tout, nous avons à peu près 150.000 prisonniers. »
- « Aeden avait plus ou moins 500.000 habitants si l’on croit les informations récoltées par la Cipher Pol qui était infiltrée ici. Quid des 350.000 ? Morts ou enfuis ? »
- « On compte 300.000 morts à la suite de notre buster call. »
- « Ce qui signifie que 50.000 personnes nous ont échappé ou ont disparu. En supposant que les cinq bâtiments avec lesquelles il se sont enfuis aient pu transporter 10.000 à 20.000 personnes, il nous reste encore 30.000 rats à débusquer au bas mot. »
La jeune lieutenante-colonelle déglutit devant mes calculs sombres. Elle ne s’attendait pas du tout à autant de minutie et de supputations de ma part. Ne sachant que dire, elle resta sur place en étant moins enjouée qu’à son arrivée. Ma gueule lui faisait presque peur. Je lui fis signe de rompre sa posture, pendant que je fermai les yeux en frottant l’une de mes tempes. Mon haki de l’observation se déploya alors sur toute l’étendue de l’île… Avant que je ne sente des individualités qui m’étaient inconnues. Quelques civils avaient fui les villes pour se cacher dans la nature : forêts, montagnes… Il restait encore quelques endroits à dératiser proprement. Mais, plutôt que de trop penser à ces quelques nuisibles qui n’étaient plus spécialement un problème, je posai la question suivante : « Et de notre côté ? Les pertes s’élèvent à combien de personnes ? » Mon ton, ma posture, mon regard… Tout transpirait le sérieux, si bien que Mereleona fut à la fois émoustillée et intimidée pendant quelques secondes, avant de reprendre contenance et de m’apporter réponses : « Nous avons perdu 2500 soldats sur 13000 marines mobilisés pour l’opération. » Pratiquement 1/5 de nos forces, dont le vice-amiral Jurgen. Il fallait s’y attendre. Je sortis un cendrier de poche et j’écrasai mon mégot dessus, l’air un peu plus détendu. Le job avait été fait. Et dire que tout ceci avait débuté sur un simple malentendu. Le destin était incroyablement et définitivement farceur. Ces partisans de la révolution avait tout perdu sur un rien…
- « Bien. Qu’on m’apporte un denden à longue portée. Je dois faire mon rapport à Marijoa et demander qu’on nous envoie une cinquantaine de navires. On a 150.000 prisonniers à déporter. Essayez aussi de m’avoir le conseil des cinq. Mountbatten a rempli sa part du marché. A nous de remplir la notre. Quid des jeunes Raines et Pandore ? Les autres vice-amiraux convergent sur Elysée comme convenu ? »
La soirée allait être longue, pour sur…
Clap de fin ; Buster Call - Acte III
Clap de Fin
Feat
Les Héros de la Marine
Non non non non...
Tu n'étais pas morte, pas encore du moins. A force de vivre une vie comme celle-ci, ta fin ne pouvait pas être si loin que ça. Pourtant, tu te tenais là la tête haute alors que tu avais prit quelques minutes pour toi une fois revenue sur ton navire. Grâce à la troupe qui avait été envoyée sur vos pas, tu avais pu être récupérée sans encombre, la résistance révolutionnaire étant bien trop meurtrie pour s'en prendre activement à vous sur le chemin du retour.
Maintenant, il allait falloir affronter le Vice-Amiral Fenyang dans ton état... L'uniforme entièrement tachée de ton sang mais aussi celui de tes adversaires, c'était presque comme si tu sortais d'un film d'horreur. Quant à savoir si tu avais été la victime ou la tueuse... Difficile de vraiment en conclure quoi que ce soit. Déchirée par endroit, tes vêtements faisaient vraiment tout autant pâle figure que la personne qui les portait.
Tu soupirais lourdement... Il t'avait pourtant bien dit de te reposer et de ne pas trop forcer. A ce rythme là, tu aurais des cheveux blancs avant même d'atteindre ta trentième année.
Finalement, tu t'étais étirée, n'aidant certainement pas au rétablissement de tes plaies, pour te donner un peu de courage et ce fut l'air mi triomphant mi inquiet que tu étais partie vers la position Vice-Amiral Fenyang d'un pas rapide. La douleur était toujours présente mais telle une vieille amie, tu avais fini par t'y faire. D'autant que l'infirmière de son équipage était déjà bien occupée à traiter les blessés les plus graves. Tu irais l'embêter plus tard pour panser les dégâts sur ton corps.
- Vice-Amiral Fenyang...
Tu le saluais respectueusement. Cela ne faisait que quelques heures que l'opération avait débuté, mais vu le champ de bataille, cela avait prit une tournure d'éternité. Dans tout les cas, il semblait bien mieux se porter que toi.
- J'ai bien pris connaissance du retour de l'agent Fawkes et de l'agent Reese à bord de leur navire. Nous avons réussi à exfiltrer leur agent sur place malgré les... confrontations.
- Ouais on leur a éclaté leurs gueules !
Il était encore là lui ? Décidément... Il s'était fait silencieux pendant tout le trajet du retour mais maintenant que tu avais retrouvé un semblant d'énergie, il pouvait aisément s'en servir pour se manifester de la sorte. Pour autant, tu semblais déjà avoir bien plus de contrôle sur lui ou du moins... Il ne te paraissait plus aussi étranger que tantôt. Après tout, il restait une partie de toi. Une partie particulièrement bruyante mais t'appartenant quand même.
- Nous nous sommes séparés une fois sur place afin de leur laisser l'opportunité de rentrer sans encombre avec l'objectif... Je me suis retrouvée seule dans les rangs ennemis, et j'ai fais ce que j'avais à faire pour m'en sortir.
Il fallait comprendre par cela que tu t'étais assurée d'éliminer un maximum de bactéries sur ton chemin. De toute façon, ce n'était pas comme si tu avais eu fondamentalement le choix. Ils t'avaient tous fait comprendre que c'était soit eux, soit toi. Sans ce tournoi à Helliday et tout ces affrontements qui marquaient ta reprise à ton poste, tu n'aurais jamais suffisamment progressé pour survivre à cette épreuve.
- Si vous avez besoin de moi pour repartir sur sur le front, j'irais. Mais je crains que votre infirmière ne vous en fasse payer l'addition.
Tu essayais un peu de relativiser. La situation était tendue pour tout le monde et tu n'avais pas besoin de posséder le Haki de l'Observation pour comprendre le cocktail d'émotion qui se passait dans la tête de Salem. Cette opération était sans doute bien plus dur pour lui que pour n'importe lequel d'entre vous. Pour autant, il ne craquait pas et gardait la tête haute, tenant la barre tel un meneur implacable. Et pour lui, tu continuerais toi aussi à garder la tête haute, même après tout ce que tu venais de faire.
- « En dépit du timing serré, tu sembles te l’avoir mis dans la poche, ce fruit… »
Force était de constater que la gamine apprivoisait bien son fruit du démon et tout ce qui allait avec. Ceci dit, j’étais quand même étonné que la chose qui prenait parfois parole soit apparemment dotée d’une volonté propre. Cela était plutôt intriguant. S’informer un peu plus sur le fruit qu’elle avait ingurgité ne serait pas refus. Mais plus tard… Il y avait plus important. D’ailleurs, deux Cipher Pol s’approchèrent silencieusement de nous, dont l’un des confrères de la fameuse Fawkes. Il était suivi par une jeune femme brune, aux yeux de biches et aux cornes de… Bref. Sans qu’on me le dise, je devinai aisément qu’il s’agissait de l’exfiltrée qui avait passé Dieu sait combien de temps ici… J’avais envie de la cuisiner et de lui demander pourquoi elle n’avait pas tenté de contacter ses supérieurs pour dénoncer cette ile, mais il valait mieux que je me taise. D’ailleurs, lorsque celui qui l’accompagnait prit la parole pour remercier Pandore pour son apport avant de se tourner vers moi pour me tresser des lauriers, je levai une main pour l’interrompre (n’étant point friand de salamalecs), avant d’adresser la parole à la fameuse rescapée :
- « Agent Almond, je présume ? Tu connais bien l'île, j’imagine ? » Lui demandais-je en la tutoyant d’emblée.
- « Oui, vice-amiral. Tous les rec- »
- « Parfait ! » L’interrompis-je immédiatement. « Plusieurs rats nous échappent encore. Tu nous décriras en détails toute l’île. D’ailleurs, j’ai pour ambition d’en faire une base de la marine, donc avoir une cartographie exacte de l’endroit nous sera fort utile. »
- « Mais vice-amiral ! » intervint l’accompagnateur. « Almond a besoin de re- »
- « Rien à foutre. Le chef du CP6, Marcus est une bonne connaissance. Il me donnera son ok. Maintenant barre-toi, j’ai d’autres chats à fouetter. »
Outré par mes propos, le CP6 voulut l’ouvrir, mais mon regard menaçant l’en dissuada. Almond qui comprit très rapidement qu’il valait mieux ne pas discuter vint sagement se ranger à ma gauche comme une gentille petite fille qui s’assurait de ne pas contrarier son ainé. C’est donc penaud que son accompagnant préféra se retirer en silence, tandis que je me tournai vers Pandore. Je pouvais clairement me servir d’elle pour l’opération à venir, mais… « Nan, c’est bon. Je doute même pas que tu as du faire un bon boulot vu qu’ils ont réussi à sauver leur sainte-nitouche là… » Je fis un bref signe de tête pour désigner la jeune Cipher Pol à mes côtés qui s’était violemment mise à rougir, sans doute scandalisée par le qualificatif que j’avais employé. Et dire que l’ancien moi aurait surement profité pour la foutre dans mon lit. Faut croire que j’avais vraiment changé avec le temps. J’eus une brève pensée pour Eléonore, puis je fermai les yeux pour la chasser de mon esprit, avant de les rouvrir sur Pandore. En l’espace de quelques mois, la gamine s’était refaite la main à travers moult péripéties qui l’avaient encore plus endurci.
A travers mon haki de l’observation et de ma capacité d’évaluation, je pouvais percevoir la différence. Du chemin avait été parcouru et pas qu’un peu…
- « Je crois qu’il est temps que tu voles de tes propres ailes, gamine. Je t’ai assez chapeauté et tu es assez aguerrie pour tracer ton chemin. Tu es arrivée à un niveau où je n’ai pratiquement plus rien à t’apprendre… Et ça me fait bien mal de l’admettre, quelque part… »
Comme un grand-frère ou père nostalgique, j’eus un soupir mi-dépité, mi-amusé. Clairement, la gamine n’avait plus sa place à mes côtés. A ce rythme, elle risquait de douiller si elle continuait de me suivre, raison pour laquelle je devais la libérer. Et puis, niveau fruit du démon, je ne pouvais rien faire pour elle. Elle seule saurait apprivoiser ses nouveaux pouvoirs. Néanmoins, bien avant que je puisse rajouter autre chose, deux soldats de mon équipage vinrent armés d’un lourd escargophone qu’il posèrent sur la table basse devant moi. Et, tandis qu’ils composèrent les numéros de Marijoa, je m’exprimai une énième fois : « Va voir Ania, elle te refilera un flacon de larmes pour te requinquer. Ensuite, tu es libre de prendre un croiseur ou une embarcation pour t’en aller où bon te semble. J’informerai les hautes instances pour qu’on te refile le rang de commodore à minima. T’as largement le niveau pour. » J’eus un sourire en pensant à ce qu’elle pourrait éventuellement devenir, puis je pris le combiné de mon escargophone pour faire un bref rapport aux officiels de Marijoa, les amiraux étant injoignables.
La conversation fut finalement très courte, mais on me promit des centaines de navires pour récupérer tous les prisonniers que nous avions fait.
Quant au fait d’occuper nous-même l’île, ça attendrait qu’on finisse la dératisation en bonne et due forme.
Clap de Fin
Feat
Les Héros de la Marine
Perplexe...
Tu avais écouté l'échange entre Almond et Salem silencieusement. Au moins, cette partie de la mission s'était plus bien déroulée. Quant au reste, cela ne te regardait plus. Tu n'étais pas dans les petits papiers du Cipher Pol et même si tu partageais un lien étrange avec l'agent Fawkes, tu préférais que cela en reste ainsi. Tu étais une femme que l'on envoyait sur le champ de bataille pour guider ses troupes ou servir de chair à canon. Tes compétences s'arrêtaient là et pour le moment, tu saurais t'en contenter.
- Vous voulez déjà vous débarrasser de moi ? Vous en avez marre de vous inquiéter pour moi à chaque fois que je rentre de l'une de vos missions ?
Tu faisais un brin d'humour, venant à toussoter alors que tu retenais un petit rire taquin. L'ambiance n'était pas à la rigolade et tu le savais, mais détendre l'atmosphère était aussi très bon pour le moral. D'autant que tu savais plus ou moins ce qu'il se cachait derrière ses paroles. Désormais, il allait devenir Amiral, cela n'en faisait aucun doute et ce n'était qu'une question de temps.
Pour cela, il allait devoir faire de ce coup d'éclat une victoire totale, et il allait s'assurer que Aeden devienne une représentation de sa réussite. Quitte à exterminer la vermine jusqu'à la dernière. De ce fait, cela lui prendrait du temps et il ne voulait sans doute pas te freiner dans ton ascension. Pour autant, il était celui qui t'avait tendu la main alors que tu te refusais à toute aide... Il ne t'avait pas abandonné et tu éprouvais un certains remord à le laisser là, à l'aube du pinacle de sa carrière.
Pour autant, tu n'étais pas suffisamment orgueilleuse pour penser que ta présence était indispensable. Il avait beaucoup de monde derrière lui et un équipage qui le suivait depuis bien plus longtemps que toi. Il saurait s'appuyer sur eux. Et si tu pouvais faire en sorte qu'il n'ai plus à craindre pour toi alors cela était sûrement une bonne solution que de t'éloigner pendant un temps. Devenir plus forte, plus importante, plus douée... C'était un objectif assez noble.
- Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je vous promet que lorsqu'on se reverra, j'aurais encore bien changé. Je ne ferais pas défaut à l'héritage que vous m'avez transmit.
Néanmoins, tu t'en éloignais aussi naturellement. Après tout tu n'étais pas Salem, tu n'avais pas son vécu ni sa mentalité. Tu étais Pandore et tu avais tes travers et tes qualités qui faisaient de toi une personne aux ambitions très différentes. Tu ne serais peut-être pas l'idéal qu'il espérait de toi, mais tu continuerais à progresser quitte à cracher encore plusieurs litres de sang. C'était d'ailleurs à peine si tu arrivais à camoufler ton sourire alors qu'il te parlait de ta promotion. Tout cela allait trop vite. Ou pas vraiment... Après six ans de pause, il fallait bien rattraper tout ce retard que tu t'étais infligée.
Le saluant alors à nouveau avec tout les respects dû au rang, tu lui tournais le dos avant de t'étirer une dernière fois. Un léger soupir à peine perceptible et tu t'adressais au Vice-Amiral une dernière fois. Tu le reverrais certainement bien assez tôt, sans doute pour le voir se faire officialiser Amiral, mais vous n'aurez plus d'échange comme cela avant un bon moment.
- Salem, prend soin de toi.
Tu ne t'adressais plus au Vice-Amiral mais à l'homme que tu avais appris à apprécier en plus de l'admirer. Puis, tu vins à reprendre ta route. Pour toi l'avenir était très clair : panser tes blessures et tracer ton propre chemin sur ces mers. Il y avait bien assez de vilain à arrêter pour tout une vie.
Conclusion : Dernier rp pour moi au BC.
« - Le QG du vice-amiral Fenyang ? Par là-bas… » Indiquait fébrilement un officier subalterne au Fantôme.
L’ancien commandant d’élite déambulait dans le dédale de couloirs et de pièces du bâtiment. Probablement un ancien ministère, ou une mairie. Quelque chose d’officiel, qui était censé servir le peuple. Certainement lié au Vox Populi, dont il avait abattu une bonne partie des têtes pensantes avant le Buster Call. Les marines accouraient dans tous les sens, principalement des gratte-papier travaillant en état-major. Des gars qui n’avaient rien vu du Buster Call, planqués sur un cuirassé au large pendant une bonne partie de l’opération, et qui découvraient petit à petit les conséquences.
Mountbatten marchait droit, fier. Ses habits étaient parsemés de taches rouge bordeaux. Du sang qui s’était solidifié. Le sien principalement, mais aussi celui d’ennemis, notamment de cet enfoiré d’Aldo qui avait pris la fuite. Il pesta. Il se promit de remettre la main sur le Télépathe. Avant d’entrer dans la salle du vice-amiral, il croisa rapidement une jeune femme aux cheveux noirs, dont l’aspect dénotait sa participation aux farouches combats. Elle était suivie de loin par un homme habillé en civil. Le Fantôme serra les poings. Probablement un enculé de Cipher Pol. Il ne pouvait que les haïr, eux aussi.
Enfin, il franchit la porte.
« - Alors c’est fini. » Lança Mount, à l’intention du pourfendeur de démons.
L’officier avait fait un beau travail. L’ancien soldat ne pouvait que le reconnaître : la bataille avait été menée proprement. Si la mort de Jurgen était un revers pour la Marine, le reste des événements ne démontrait qu’une réussite flamboyante pour les forces de Marijoa. D’après ce qu’il avait entendu, un membre du DRAGON était tombé. L’Armée Révolutionnaire n’allait pas se relever de sitôt, et c’était pour le mieux. La vermine ne méritait que ça.
« - T’as eu les Etoiles ? Ils ont dû te féliciter en bonne et due forme. Amiral Fenyang, ça sonne bien, non ? Puis contrairement à ton rang actuel, ça ne fait pas doublon… »
En parlant du loup, c’était le père qui débarquait désormais dans la pièce, suivi des autres vice-amiraux présents lors du Buster Call. Tous avaient la mine fatiguée par les combats. L’inlassable ballet de chaussures dans le quartier-général laissait des traces de boue à chaque recoin, salissant un endroit d’habitude si intact. Les militaires investissaient ces lieux, et comptaient y rester pour un moment. Et puis de toute façon, plus personne ne pourrait y dire quoi que ce soit.
« - J’aurais bien aimé les avoir, tiens… Mais bon, c’est pas grave. Alors, quoi maintenant ? Y’a un papier à signer, un contrat de travail ? » Dit-il, le ton moqueur.
Derrière un léger ricanement, se cachait un réel soulagement. Mount pouvait enfin se détendre. L’objectif avait été rempli, et avec brio. La mise au défi des Vénérables avait été un succès personnel. Et au-delà de ça, tout ceci avait permis de frapper de pleine force les révolutionnaires. C’était une sorte de plaisir gourmand, pas forcément nécessaire, mais toujours bien apprécié.
Il regardait déjà vers l’avenir. Le titre de corsaire l’attendait. Évidemment, les Cinq pouvaient toujours lui mettre à l’envers, auquel cas il se trouvait à la merci de plusieurs vice-amiraux. Mais quelque part, il avait confiance. Pas envers le Gorosei en lui-même, mais plutôt en l’homme qui se trouvait face à lui. Salem n’était pas un escroc. À l’inverse, même. Le Fantôme percevait en lui des valeurs qui leur étaient communes. Quelques différences, aussi, mais rien d’insurmontable, ni d’important dans le contexte actuel. Plus signifiant encore, était que le vice-amiral comprenait et empathisait avec sa situation. Ce n’était pas donné à tout le monde, et encore moins aux gradés de la Marine partisans de la Justice absolue…
Mountbatten observait les vice-amiraux, silencieux. Il en avait entendu beaucoup parler, quand il était encore dans la Marine d’élite. Déjà, au BAN, il avait dû apprendre leurs noms, aux côtés des colonels d’élite, des amiraux, de l’amiral en chef et du major. Une corvée pour les jeunes recrues, mais si essentielle pour la suite. Ils étaient des idéaux pour les nombreux sous-fifres de ces organisations. Des modèles, des vecteurs d’inspiration, ainsi que des puissances colossales qui protégeaient la population des îles du Gouvernement Mondial. Des champions qui se posaient face aux menaces multiples et variées. Il avait espéré devenir comme eux, un jour. L’Histoire en avait décidé autrement. Son destin l’emmenait vers la route des Corsaires, celle des Sept vices du monde. Nécessaires pour garder l’équilibre du monde, mais jamais vraiment voulus. Des plaies béantes dans la jambe du colosse. Une sorte de pacte avec le diable.
L’ancien commandant d’élite déambulait dans le dédale de couloirs et de pièces du bâtiment. Probablement un ancien ministère, ou une mairie. Quelque chose d’officiel, qui était censé servir le peuple. Certainement lié au Vox Populi, dont il avait abattu une bonne partie des têtes pensantes avant le Buster Call. Les marines accouraient dans tous les sens, principalement des gratte-papier travaillant en état-major. Des gars qui n’avaient rien vu du Buster Call, planqués sur un cuirassé au large pendant une bonne partie de l’opération, et qui découvraient petit à petit les conséquences.
Mountbatten marchait droit, fier. Ses habits étaient parsemés de taches rouge bordeaux. Du sang qui s’était solidifié. Le sien principalement, mais aussi celui d’ennemis, notamment de cet enfoiré d’Aldo qui avait pris la fuite. Il pesta. Il se promit de remettre la main sur le Télépathe. Avant d’entrer dans la salle du vice-amiral, il croisa rapidement une jeune femme aux cheveux noirs, dont l’aspect dénotait sa participation aux farouches combats. Elle était suivie de loin par un homme habillé en civil. Le Fantôme serra les poings. Probablement un enculé de Cipher Pol. Il ne pouvait que les haïr, eux aussi.
Enfin, il franchit la porte.
« - Alors c’est fini. » Lança Mount, à l’intention du pourfendeur de démons.
L’officier avait fait un beau travail. L’ancien soldat ne pouvait que le reconnaître : la bataille avait été menée proprement. Si la mort de Jurgen était un revers pour la Marine, le reste des événements ne démontrait qu’une réussite flamboyante pour les forces de Marijoa. D’après ce qu’il avait entendu, un membre du DRAGON était tombé. L’Armée Révolutionnaire n’allait pas se relever de sitôt, et c’était pour le mieux. La vermine ne méritait que ça.
« - T’as eu les Etoiles ? Ils ont dû te féliciter en bonne et due forme. Amiral Fenyang, ça sonne bien, non ? Puis contrairement à ton rang actuel, ça ne fait pas doublon… »
En parlant du loup, c’était le père qui débarquait désormais dans la pièce, suivi des autres vice-amiraux présents lors du Buster Call. Tous avaient la mine fatiguée par les combats. L’inlassable ballet de chaussures dans le quartier-général laissait des traces de boue à chaque recoin, salissant un endroit d’habitude si intact. Les militaires investissaient ces lieux, et comptaient y rester pour un moment. Et puis de toute façon, plus personne ne pourrait y dire quoi que ce soit.
« - J’aurais bien aimé les avoir, tiens… Mais bon, c’est pas grave. Alors, quoi maintenant ? Y’a un papier à signer, un contrat de travail ? » Dit-il, le ton moqueur.
Derrière un léger ricanement, se cachait un réel soulagement. Mount pouvait enfin se détendre. L’objectif avait été rempli, et avec brio. La mise au défi des Vénérables avait été un succès personnel. Et au-delà de ça, tout ceci avait permis de frapper de pleine force les révolutionnaires. C’était une sorte de plaisir gourmand, pas forcément nécessaire, mais toujours bien apprécié.
Il regardait déjà vers l’avenir. Le titre de corsaire l’attendait. Évidemment, les Cinq pouvaient toujours lui mettre à l’envers, auquel cas il se trouvait à la merci de plusieurs vice-amiraux. Mais quelque part, il avait confiance. Pas envers le Gorosei en lui-même, mais plutôt en l’homme qui se trouvait face à lui. Salem n’était pas un escroc. À l’inverse, même. Le Fantôme percevait en lui des valeurs qui leur étaient communes. Quelques différences, aussi, mais rien d’insurmontable, ni d’important dans le contexte actuel. Plus signifiant encore, était que le vice-amiral comprenait et empathisait avec sa situation. Ce n’était pas donné à tout le monde, et encore moins aux gradés de la Marine partisans de la Justice absolue…
Mountbatten observait les vice-amiraux, silencieux. Il en avait entendu beaucoup parler, quand il était encore dans la Marine d’élite. Déjà, au BAN, il avait dû apprendre leurs noms, aux côtés des colonels d’élite, des amiraux, de l’amiral en chef et du major. Une corvée pour les jeunes recrues, mais si essentielle pour la suite. Ils étaient des idéaux pour les nombreux sous-fifres de ces organisations. Des modèles, des vecteurs d’inspiration, ainsi que des puissances colossales qui protégeaient la population des îles du Gouvernement Mondial. Des champions qui se posaient face aux menaces multiples et variées. Il avait espéré devenir comme eux, un jour. L’Histoire en avait décidé autrement. Son destin l’emmenait vers la route des Corsaires, celle des Sept vices du monde. Nécessaires pour garder l’équilibre du monde, mais jamais vraiment voulus. Des plaies béantes dans la jambe du colosse. Une sorte de pacte avec le diable.
Je m’étais muré dans un certain mutisme alors que Mountbatten se révelait être plus prolixe que d’habitude. Je sentais bien un certain soulagement de son côté, ainsi qu’un sentiment du devoir accompli, mais je n’étais pas aussi confiant que lui sur mon grade. Après tout, je n’étais pas seul dans la course, même s’il était inutile de faire le faux modeste en déclarant que je n’étais pas en pôle position. Sans mettre le doigt dessus, j’étais toujours un peu à cran. Peut-être était-ce parce que le travail n’était pas encore fini et qu’il me fallait encore chasser quelques rats restants sur l’île. Ile que j’allais coloniser moi-même.
Avec le recul, ce serait un très bel accomplissement. Dans quelques jours, l’affaire serait sans doute pliée… Plus qu’une question de patience et je pourrais moi-même souffler comme il se doit et surtout aspirer à un petit congé bien mérité. Il fallait avouer que je charbonnais depuis mon retour définitif dans les rangs ; même si ce fait m’avait permis d’accomplir de grandes choses entre remettre une Pandore prometteuse sur les rails et effectuer ce Buster Call, entre autres. Quelque part, je n’étais pas peu fier de moi-même. Les seules ombres au tableau étaient la fuite d’Aldo et la mort de Jurgen, mais bon… On pouvait pas tout avoir.
- « Beau boulot, Mountbatten. Je serai mal avisé pour m’excuser des crasses qu’on a pu te faire, mais tu mérites amplement ta place de corsaire. A l’avenir, j’aurai surement à compter sur toi ! Quelqu’un ici présent s’oppose à ce que je lui offre une lettre de recommandation ? »
Les autres vice-amiraux ne pipèrent mot. J’avais l’impression que Kagari s’en fichait complètement. Scar haussa les épaules avec un sourire aux lèvres comme pour donner son accord, tandis que mon géant de père vint s’asseoir sur un siège à mes côtés en hochant la tête. Tous avaient l’air effectivement épuisé et il y avait de quoi. Pas tous les jours qu’on faisait la guerre… « Tu l’as mérité, ta lettre. Tu as l’appui de quatre vice-amiraux et je reste persuadé que les étoiles sauront approuver ta candidature. » Il ne restait plus qu’à convaincre l’amirale en cheffe, mais aurait-elle de toute façon le choix ? Le fantôme avait tout fait comme il le fallait.
- « Un rapport sera fait à Marijoa avant que tu y arrives pour ton titre. D’ailleurs, quelqu’un pourrait-il le raccompagner jusqu’à bon port ? »
- « Ça va. J’vais le faire. » Déclara Scar. « Maintenant que j’ai fini ici, plus qu’à rentrer, je pense. Et toi ? Kagari ? »
- « J’imagine que les Fenyang n’auront plus besoin de nous ? » Demanda Kagari, toujours avec son fameux sourire au coin des lèvres.
- « Ouais, c’est bon, vous pouvez y aller. Une autre division s'occupera de la dépouille de nos morts, dont Jurgen. Je m’occupe du reste, d’autant plus que des renforts sont en chemin. On fera une réunion à Marijoa, lorsque je reviendrais. »
Mon père était resté silencieux tout le long, sans doute réellement épuisé tant physiquement que mentalement. Je sentais qu’il était dépassé par tout ça et qu’il devait aspirer à une retraite bien mérité comme son ami Kenpachi… Quoiqu’aux dernières nouvelles, l’ex-amiral en chef avait été réquisitionné pour un caprice de dragon céleste auxquels il pouvait difficilement se soustraire. Quelle vie quand même… Sur cette pensée, Meilan refit son apparition vers nous et tendit une lettre scellée à Mountbatten. C’était son pass pour devenir corsaire en bonne et due forme. Je ne savais pas pour quel titre parmi les sept péchés capitaux il opterait, tiens…
Mais qu’importe… J’aurai surement la surprise dans les semaines, voire les jours à venir.
- « Merci pour tout, Mount. Je garde ton contact comme convenu au cas où. »
C’est sur ma phrase que les vice-amiraux Scar et Kagari prirent la sortie, le premier faisant signe au borgne de le suivre.
Il était clairement entre de bonnes mains… Et enfin sur le chemin d’un titre qui le mettrait plus que jamais sur le devant de la scène…
Mountbatten et les autres vice-amiraux étaient partis. Il ne restait plus que mon père et moi, dans un silence presque éloquent. Sans aucune gêne alors, je sortis un paquet de clopes de ma poche et allumai une cigarette. Mon père, lui, lisait déjà les quelques documents que nos gratte-papiers s’étaient évertués à produire rapide pour les faxer à Marijoa. Il y avait tout ce que j’avais déjà mentionné dans un premier rapport : la mort du vice-amiral Jurgen de nos côtés ainsi que de quelques soldats de la marine, mais aussi et surtout notre victoire plus ou moins éclatante sur la révolution. Plusieurs milliers de morts, de nombreux prisonniers, ainsi que la tête d’éminents révolutionnaires comme le seigneur Ombre. Bref, une journée rondement bien menée de notre côté. Je m’attendais à des remontrances de mon paternel, mais il n’en fut rien. Ce dernier continua tranquillement sa lecture pendant que je cramais ma clope tranquillement. Devant nous, il y avait une multitude de va-et-vient de plusieurs soldats. C’était encore l’effervescence, d’autant plus que nous n’étions pas assez nombreux pour gérer le nombre impressionnant de captifs de guerre. Ceci dit, ces derniers étaient surement conscients qu’une révolte ne les mènerait qu’à la mort. Ils n’avaient pas l’étoffe de leurs protecteurs qui étaient tombés au combat ou qui avaient pris la poudre d’escampette. Aeden appartenait au passé.
- « Tu es venu pour me dissuader de tester le jeune Raines ? » Fis-je finalement, brisant entre nous le silence.
- « Mmmmh. Pas vraiment non. De plus, il a dû s’en aller avec Scar, certainement secoué par ce qui s’est passé. Par contre, je suis venu m’assurer que tu vas bien. »
- « C’est pas dans tes habitudes ça ! T’as bu quoi ? »
- « Je reste malgré tout ton père, abruti ! Mais si tu as la langue bien pendue, je présume que tout va pour le mieux. »
- « Si l’on excepte la mort de Jurgen, la fuite d’Aldo et le fait que je vais surement avoir une image négative après ce que j’ai fait, tout va bien… » Répondis-je finalement en tirant sur ma clope, les yeux dans le vague.
- « Eh bien, j’aurai peut-être l’insigne honneur d’avoir formé deux amiraux dans ma vie, héhéhéhé ! »
- « Tu vas pas t’y mettre auss- »
- « Je suis fier de toi, gamin ! Tu n’as pas versé dans la boucherie gratuite, c’est bien ! »
Keegan posa l’une de ses larges mains sur ma tête et m’ébouriffa, tandis que le rouge me monta au visage, comme un gamin aussi gêné que fier de se faire féliciter de la sorte. Avoir quarante balais ne changeait rien à la donne : je restais son fils et réagissait comme tel ; même si j’avais une gueule de boudeur qui aurait surement étonné Pandore ou qui aurait fait rire Meilan bien trop occupée à coordonner les troupes. Mon paternel se moqua alors de moi pendant un long moment et nous échangeâmes longuement pour faire retomber la pression d’après-guerre. Nous étions conscients que nous avions fauché d’innombrables vies, mais qu’importe : c’était pour l’équilibre de ce monde et le bien du plus grand nombre. Le message était passé ! En dépit de la mort de quelques vice-amiraux dernièrement ainsi que d’un amiral, le Gouvernent Mondial et la Marine ne se laisseraient pas faire. Ceci étant dit, taper sur des révolutionnaires acculés n’était pas suffisant. Il nous fallait aussi fracasser du pirate. En ligne de mire, j’avais plusieurs noms comme Red, Izya et même Reyson, mais pas seulement. Yamato Rinshi devait payer pour avoir buté le vice-amiral Mont-Victoire. Un véritable monument de la marine au même titre que mon père. Pas besoin d’avoir le titre d’amiral pour traquer toutes ces enflures ; même si un tel rang prouverait à quel point j’étais devenu une menace pour toutes ces personnes…
- « Tu comptes rentrer maintenant ? » Demandais-je au bout d’une à deux heures de conversation.
- « Trop fatigué pour un voyage. Je vais me reposer un peu. Et puis, il vaut mieux deux vice-amiraux sur le terrain en attendant les renforts. »
C’est donc ainsi que nous passâmes la soirée. A parler un peu de tout et de rien, avant de sortir de temps en temps de la bâtisse pour s’assurer que tout allait bien. Si mon père resta bien évidemment sur Elysée, il m’arriva à moi et à Meilan de quitter la ville pour s’assurer que tout allait bien ailleurs. Rivia, la cité blanche détruite et même le camp du destrier étaient tenus par mes propres hommes et ceux de mon père qui s’épaulaient. Quant aux prisonniers, la majorité avaient été parqués sur les côtés pour faciliter leur déportation. Il eut quelques émeutes çà et là, mais très vite étouffées par nos forces qui n’hésitèrent pas à faire feu bien faire comprendre que la marine ne blaguait pas et qu’il n’y avait qu’une seule option face à la sédition : la mort. Devant cette détermination, les civils d’Aeden n'eurent d’autres choix que de se résigner. Ce n’est d’ailleurs qu’à l’aube, au lendemain du Buster Call, qu’une multitude de navires de la marine débarquèrent sur Aeden pour récupérer lesdits prisonniers, mais aussi les corps des défunts marines, dont celui de Jurgen. L’opération prit une bonne demi-journée et c’est à la fin de celle-ci que je me rendis compte que je n’avais presque pas dormi depuis deux ou trois jours. Maintenant que le stress avait été évacué avec la présence des renforts, la fatigue se faisait ressentir. Un état qui fit marrer mon père bien avant mon départ, qui se permit encore même une énième boutade en me claquant le dos !
- « Je viendrai peut-être à la cérémonie de ta future promotion ! »
- « Pappaaaaaaaaaaaaa !!!! » Grommelais-je dans ma barbe, le visage à la fois rageur et tout rouge, pendant que ce dernier embarquait sur son navire, non sans éclater de rire !
- « Heeeeh ? C’est qu’il t’as donné sa bénédiction en plus ! » Marmonna Meilan derrière moi, tout aussi moqueuse que son oncle.
- « Toi ta gueule !!! » Qu’avais-je répliqué comme une furie, le tout sous le sourire d’une bonne partie de mon équipage qui avait tout vu de la scène…
Puis, lorsque le bateau de mon père s’éloigna en direction de Goa, j’eus un soupir en passant une main dans ma chevelure…
Le Buster Call était officiellement terminé. La victoire de la marine était incontestable…
Mais s’arrêter en bon chemin reviendrait à bâcler le travail ! Après tout, Aeden pouvait être une place forte de notre faction…
- « Allez… Il reste encore quelques fuyards à débusquer ici… Contactez Marijoa et dites-leur que nous feront d’Aeden une base de la marine ! »
Voir et faire les choses en grand, c'est l’apanage des amiraux, non ?