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RP SONGclickHyru
Une aventure d'Hyru
"La génération Wok"

Quelques temps avant son enrôlement au sein de l’armée Révolutionnaire, Hyru menait une vie ordinaire et paisible avec sa sœur sur East Blue. Elle occupait un poste d’enseignante, tandis que lui avait découvert une véritable passion pour le service postal. Bien sûr, les Martins-Facteurs et leurs puissantes ailes faisaient le plus gros du travail, mais il y avait certains colis ou certaines choses qui ne pouvaient être rendues qu’en main propre par des experts. Hyru, le bien nommé, faisait partie de cette « Race » de postiers à part.

Hyru était tranquillement en train de faire sa sieste lorsque l’escargophone retentit bruyamment, le sortant de sa torpeur. La voix pâteuse et l’air hagard, il répond sans réelle conviction à l’appel.

« Livraison Express, Hyru, à qui ai-je l’honneur ? »

« J’ai un paquet. »

Hyru soupire longuement, attristé de voir que l’art de la conversation et des politesses se perd dans les méandres de la société.

« Oui, donnez-moi l’adresse et j’arrive immédiatement. »

« Je suis devant votre échoppe, près du lampadaire. »

Hyru raccroche et prend son sac de voyage avant de franchir le seuil de la porte. Il pose ses yeux droits sur le lampadaire et y voit un homme mystérieux qui cache tant bien que mal ses yeux avec un fedora. Hyru s’incline poliment et l’homme, sans mot dire, lui tend une importante somme d’argent.

« Pour la course. »

Hyru compte et le remercie chaleureusement. Il y a bien plus qu’il ne faut, mais l’homme insiste davantage pour que le Mink garde l’intégralité de la somme rondelette. Il lui tend finalement un pli avant d’ajouter.

« Il faut transmettre ce pli à un groupe particulier à la taverne du « Bain au levain » sur South Blue sur l’île de Saint-Uréa. Si vous déposez ce pli rapidement, vous recevrez une autre compensation une fois sur place. »

L’homme s’en va avant même que l’homme fourrure ne puisse dire quoi que ce soit. Il avait eu bon nombre de demandes saugrenues, mais celle-ci était en tête de liste. Ni une ni deux, il se dirige vers le port tout en laissant un mot sur la porte de sa sœur, et il prend le premier navire pour Saint-Uréa, parsemé de bonnes correspondances. Le voyage se déroule sans anicroches, et Hyru met pied à terre rapidement avant de s’élancer vers sa destination, la taverne portant le doux sobriquet de « Bain au Levain ». Il s’engouffre dans la ville avant de sortir sa carte et de suivre son itinéraire. Une fois devant l’établissement, il se faufile agilement avant d’entamer le sprint final vers le comptoir. Il y découvre le patron, un okama à l’allure extravagante et aux cils plus larges que les muffins sur le présentoir. Il se présente poliment avant d’annoncer devoir livrer un paquet.

« Cachhhhinnnnggggggg ! Je vais appeler les BoyZ en question, ils sont à l’étage. »

L’okama grimpe rapidement à l’étage avant de redescendre avec un air bien plus grave. Sa mine joviale s’est effacée, laissant place à un air plus grave et sérieux.

« Ils t’attendent. »


Ni une, ni deux, Hyru saute du tabouret et grimpe les escaliers. Il rejoint la porte déjà ouverte qui se referme subitement derrière.

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La porte se referme subitement derrière le nouvel arrivant. Un révolutionnaire levant un sac en toile vint envelopper la tête du jeune homme avant d'un second ne lui assène un violent coup dans la nuque pour le faire s'évanouir. Tombant de tout son poids vers le parquet, les révolutionnaires essayent de le rattraper avant que ce dernier ne produise en vacarme d'enfer. Malheureusement, ils n'étaient pas assez rapide et la musculature développée de l'homme mi homme mi bête pesait lourd sur le sol.

*BOUM*

- "Chuuuuuut !" Murmura un des révolutionnaires en mettant son doigt devant sa bouche.
- "C'est toi qui l'a pas rattrapé, idiot !"
- "Mais t'as pas fais le signal, je m'attendais pas à ce que tu l'assommes comme ça, directement."
- "Mais c'était le plan : il entre, sac sur la tête puis on l'assomme. T'as rien suivis du briefing !"


Des gestes commençaient à fuser dans tous les sens alors que les deux révolutionnaires se débattaient, persuadé que chacun avait raison et que l'autre avait tort.

- "Arrêtez bande d'idiots !" Dit Cassandre avec un ton bas mais sévère.

Elle sortait de l'ombre prenant place au fond de la pièce, suivit par le chien. America trottina jusqu'au jeune homme assommé, face contre terre, et renifla sa fourrure. Il esquissa une grimace. Cette odeur, il ne la connaissait pas. Devant l'expression du chien, Cassandre le rassura :

- "C'est un Mink. Je pensais pas que la marine en engageait."

Elle s'accroupit au côté du jeune homme, usa de sa force pour le retourner et s'assurer qu'il ne s'était pas casser le nez en tombant. Après une rapide vérification, elle se redressa et recula d'un pas.

- "Bon, relevez-le et attachez-le." Ajouta la révolutionnaire en tournant une chaise en bois.

Les deux hommes cessèrent de se battre alors et soulevèrent le puissant mink avec difficulté. America se recula de quelques pas. Il ne comprenait pas bien où aller la situation mais il avait l'impression que le mink jouait à faire le mort. Alors le chien, le queue secouante, admirait les révolutionnaires attacher leur prisonnier en serrant bien fort les nœuds.

- "Bon, maintenant, Elliot, réveille-le." Ordonna Cassandre.
- "Attends mais si c'est pour le réveiller, pourquoi on l'a assommé ?"
- "Pour pas qu'il crie."
- "Et pourquoi on lui a mit un sac sur la tête du coup si on avait prévu de l'assommer."
- "Au cas où un de vous deux foirait ! Si vous êtes pas content, il faillait le dire au briefing."


Les révolutionnaires avaient prévu ce coup depuis quelques jours maintenant. Ils avaient su du service de renseignement que la marine préparait quelque chose. Mais quoi ? Ils voulaient le découvrir. Ils avaient donc capturés, le soldat chargé de récupérer le pli et s'étaient emparé de cette pièce pour y accueillir le livreur en bonne et due forme.

Le nouvellement nommé Elliot s'approcha du mink, retira le sac qui couvrait sa tête et lui colla une baffe avant de faire un bond en arrière. Les deux autres révolutionnaires roulaient des yeux devant le pleutre en action avant que Cassandre ne l'invite à recommencer jusqu'à que leur nouvel ami se réveille. Après une ou deux baffes de plus, le jeune homme attaché semblait sortir de sa torpeur. Le museau curieux d'America vint se poser sur sa cuisse alors que son regard ne le quittait pas. Cassandre se plaça devant le prisonnier avant de lui demander :

- "Alors le marine ! C'est quoi votre nouveau plan pour oppresser le peuple de Saint-Uréa ? Y'a quoi dans ton coli ?!"


Dernière édition par America le Sam 3 Fév 2024 - 20:48, édité 1 fois
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Pas de réponse ... Surement que l'individu était encore trop troublé pour parler. Il devait avoir mal partout suite à sa chute et les liens biens serrés suivis des baffes d'Elliot ne devaient pas l'avoir mis dans de meilleurs dispositions. Cependant, après un long silence, toujours rien. Alors Cassandre répétait :

- "C'est quoi le but de la marine ? Que contient votre coli et à qui devais-tu le livre ?"

Toujours pas de réponse. La peur, l'angoisse ou le dévouement. Quelque chose l'empêchait de s'exprimer. Mais il gesticulait un instant tirant sur ses liens pour essayer de fouiller dans ses poches. Mais les mouvements du mink surprirent Elliot qui mit un nouveau coup puissant dans le coup du prisonnier, l'envoyant à nouveau pour un sommeil forcé.

- "Mais Elliot ! T'es stupide ! Pourquoi t'as fais ça ?!"
- " Il a bougé de manière agressive !"
- "N'importe quoi ..."
- "Mais je vous jure, il m'a menacé !"
- "Comment il va nous dire où se trouve le colis si tu l'assomes dès qu'il bouge ?"
- "Bah suffit de le fouiller ?"
- "Parce que tu l'as pas fouillé ?"
- "C'était pas dans le briefing ..."


Cassandre soupirait longuement alors que America laissait son museau s'enfoncer dans les poches du mink assommé. Il reniflait le tissu imprégné de l'odeur de l'anthropomorphe. Puis il sentit un morceau de papier dû bout des babines, le saisissant alors entre les crocs pour l'extirper doucement.

- "Papier !" Annonça les haut-parleurs de l'animal.

Cassandre redressa la tête, elle qui l'avait prise dans les mains en se demandant pourquoi son équipe était aussi stupide. Malheureusement, la révolution composait bien souvent avec des volontaires. Et ces volontaires n'étaient pas toujours les plus ingénieux. Mais ils étaient généralement obéissants.

- "Heureusement que tu es là America." Dit-elle en soupirant.

Elle saisit le bout de papier, avant de la lire une première fois dans sa tête avant de reformuler sa découverte :

- "Ils vont tester un nouveau dispositif d'escargophone haut-parleur. Ils espèrent retranscrire un message sur la place de l'obélisque."
- "Et du coup, on fait quoi ? On le détruit ?"
- "Non, on va profiter de l'occasion. Il faut rappeler à nos frères des 1622 que l'armée est toujours là. Qu'on les soutient. Il faut montrer au peuple oppressé de Saint-Uréa que la révolution ne les oublie pas et que l'heure sonnera un jour de leur libération. C'est aussi un bon moyen de recruter à grande échelle."
- "Bien, mais comment on fait ?"
- "On trouve celui a qui été réellement destiné ce mot dans cette taverne."


Les révolutionnaires se regardaient dubitatif. L'expression de Cassandre était devenu bien sérieuse tout à coup. Elle n'hésitait plus du tout sur la route à suivre. Elle était décidé et dans ce genre de moment, elle était prête à tout pour aller jusqu'au bout. Et cela, probablement sans eux deux.

- "Restez là tous les deux, je vous préviendrais si j'ai besoin d'aide. America avec moi."

Puis saisissant sa veste posé sur une chaise plus loin, elle quitta la chambre, le chien sur les talons, laissant l'inconnu assommé sous la garde deux révolutionnaires.
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Descendant les marche avec attention, Cassandre rejoignait le comptoir de la taverne. L'heure avait tourné, le soleil s'était couché et le brouhaha ambiant avait couvert toutes les discussions des révolutionnaires ou même leur magouilles peu discrète. Heureusement pour la soldate de l'AR. S'assaillant au sur un tabouret au côté, à une place d'écart d'un vieil ivrogne comateux, Cassandre attendait patiemment que le tavernier se tourne vers elle en tapotant des doigts sur le bois foncé. America se dressa alors sur ses deux pattes arrières pour venir voir lui aussi se qui se trimait là, derrière cette muraille de bois. L'okama fit la moue alors de voir les pattes de l'animal salir son comptoir avant que le chien posa sa tête doucement et lui adresse un regard de tendresse et de pitié. Détournant les yeux, laissant passer le comportement salissant du canidé, le chef de l'établissement s'adressa à Cassandre :

- "Qu'est-ce que je vous sers jeune fille ?"
- "Des informations."


D'un regard curieux, le tavernier se pencha vers la révolutionnaire pour lui répondre :

- "De quels genre ?"
- "Du genre : un homme étrange ayant demandé une chambre seule et dans laquelle vous deviez envoyer le jeune mink et qui se serait pointé après qu'on vous paye pour mener à nous le coursier?"


Car la révolution avait déjà fait son œuvre une première fois. Elle était arrivé plutôt, payant grassement pour que le tavernier leur envoie le jeune coursier qui passerait peu de temps après eux, et en induisant en erreur les autres personnes qui viendraient lui demander cela. Alors dans un rire gras, l'homme répondit :

- "Ca dépend, vous payez combien cette fois-ci ?"
- "Le double."


C'était la section affaire qui ne serait pas contente, Cassandre venait d'offrir les berries pour leur retour à Aeden en échange d'une simple information. Mais les Saint-Uréens sont pauvres et désœuvrés. Ils donneraient tout pour quelques pièces de plus. Et donc sans attendre de réponse positive, Cassandre soutenait le regard dubitatif de l'okama en posant les berries sur le comptoir. D'un geste vif, le tavernier s'en saisit, comme un chien affamé se jetant sur un repas. Si cette misère visible ne pouvait que rendre Cassandre triste, lui rappelant Citadelle, elle était avant tout concentré sur son objectif. America redressa la tête, hésitant à rajouter quelques paroles avant de se raviser. Il lui était bien rare de se stopper mais là, il sentait bien qu'il ne devait pas faire de vagues.

- "Chambre 6. Au fond à gauche."
- "Merci."

Et sans plus de paroles, America descendit du comptoir pour remonter les marches, suivit de Cassandre. Avançant tout droit, America attendait de voir où Cassandre s'arrêtait. Mais elle continua jusqu'au bout du couloir. Il ne comprenait pas bien pourquoi elle avait voulu qu'il le suive, mais sa queue battante trahissait son enthousiasme. Posant une main sur la clenche, Cassandre regarda le chien. L'animal pencha la tête sur le côté. Il était attentif à ce qu'elle pourrait dire.

- "America, immobilise !" Clama-t'elle en ouvrant la porte d'un coup.

Le chien s'engouffra alors dans la pièce sans se poser de questions et sauta sur le premier humain qu'il trouva. Un homme, assis à une table de bois et lisant un livre en sifflotant, se retrouva bien rapidement tiré au sol par la puissance du canidé. Il n'avait saisis que ses vêtements, et une fois couché par terre, America menaçait de ses crocs en appuyant avec ses pattes avant sur le torse de l'humain. Aucun des deux ne bougeait. L'inconnu terrifié s'apprêtait à hurler avant que Cassandre ne vint poser sa main sur sa bouche.

- "Chuuuuut. Le chien déteste les cries geignards des membres du gouvernement."

America grogna de plus belle, dévoilant sa dentition pointue. Si America n'était pas de nature agressif, on lui avait appris à montrer les crocs. La révolutionnaire recula d'un pas, détaillant l'homme à terre. Il n'avait rien de bien reconnaissable, rien qui pouvait l'associer à la marine ou au gouvernement mondiale. Mais Cassandre n'était pas dupe, le Cipher Pol se baladait rarement vêtue des couleurs du gouvernement. Quoi que pour certains ...

- "Comment savez-vous ..."
- "Vous venez de me le confirmer."
- "Qui êtes vous et que voulez vous ?"
- "Nous sommes des amis du peuple et nous avons besoin d'informations."
- "Quels informations ?"


Cassandre ne répondait pas et se contentait de s'accroupir pour fouiller l'homme. Elle avait fini par comprendre que cette mission ne mènerait nulle part si elle devait attendre des autres de la bonne volonté. Et le gouvernement ne s'achetait pas.

- "Tiens, c'était ça que je cherchais."

Elle sortie de la poche de la veste noir de l'homme un bout de papier. En réfléchissant, elle s'était dis que si les informateurs et ceux transmettant les pli étaient habillé en civil, s'était bien qu'il devait avoir sur eux autres choses pour les identifier. Le chien maintenait fermement l'homme au sol, tétanisé par la peur. S'il s'agissait bien d'un agent du CP, cela devait surement être sa première mission. En même temps, pour balader des bouts de papiers pour une projet aussi peu impactant, le gouvernement ne devait pas trouver nécessaire d'envoyer les amiraux et les directeurs. Logique et particulièrement pratique pour la révolution. Car la voix des libérateurs a toujours besoin d'être entendu.

- "Vous ne pouvez pas..."
- "Oh si je peux. America, menace."


Sous ce nouvel ordre, America relâcha la pression et laissa l'homme se relever. Pourtant, il gardait les crocs sortis et suivait de prêt les déplacements de l'homme.

- "Maintenant, tout nu."

L'homme adressa un regard surpris à Cassandre qui, d'un geste de tête l'invita à s'exécuter. Elle était loin de rigoler et America continuait de menacer l'homme, tous les crocs apparents, prêt à mordre les bijoux de famille de l'agent s'il venait à ne pas accomplir les ordres de Cassandre. Alors avec gène, l'homme s'exécuta.
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Cassandre était soucieuse. America à ses côtés, ils attendaient tous les deux à l'angle d'un mur. La grande place se dévoilait derrière eux mais elle était loin de les intéresser. Les deux révolutionnaires avaient les yeux rivés sur autre chose. Deux marines postés au garde à vous, attendant quelqu'un au vu de leur regard détaillant les lieux et de leur doigts serrés autour du manche de leur arme. Ils étaient impatients, ou mal à l'aise. Le homme du gouvernement que la femme et le chien avait intercepté plutôt leur avait assuré que les marines ne connaissaient pas son visage. Une chance pour eux. Cependant, Cassandre ne pouvait s'empêcher de douter. Peut-être qu'il leur avait menti. Après tout, leur seul garantie était que quand un homme voyait ses bijoux de famille menacés par les crocs d'un America agressif, il avait rarement tendance à mentir. Mais cela n'était pas véritablement un gage de sureté. Alors les deux révolutionnaires observaient en attendant. La nervosité de Cassandre, America la ressentait fortement. Il était nerveux lui aussi, trépignant sur les pavés du chemin. Puis il finit par se tourner vers sa maitresse de mission, lui adressant un regard interrogateur. Lui, il ne comprenait pas véritablement pourquoi la jeune femme attendait autant, ni même hésitait. Il finit par venir coller son museau contre la cuisse de la femme, cachant un côté de son visage près d'elle.

- "Tu as raison America. Quand faut y aller ..."

Après une rapide caresse pour se donner du courage, la femme s'approcha des marines suivit du chien. Elle voulait éviter de se faire dévoiler rapidement et préféra jouer la carte du silence. Agent du Cipher Pol était bien mystérieux, surement même pour les marines. Seulement, cette carte fut très vite retiré du jeu.

- "Que voulez-vous ?"

Ada avait revêtit les vêtements de l'agent du gouvernement, ne sachant pas véritablement à quoi s'attendre, elle avait voulu mettre toutes les chances de son côté. Et si les marines la dévisageaient de haut en bas, ils attendaient tout de même une réponse :

- "Je viens pour le prototype."

Un regard méfiant en réponse, Cassandre espérait tout de même en avoir dit assez pour éviter de devoir plus détailler. Car même elle ne savait pas véritablement à quoi s'attendre. Une main d'un des marines se leva pour se diriger vers la poignet et lui ouvrir la porte. Laissant alors la révolutionnaire entrer. America avançait de quelques pas, suivant Cassandre avant de se faire arrêter par les marines.

- "Il est avec moi ! Il ... m'aide ... pour mes angoisses ... c'est un chien de thérapie !"

À nouveau ce regard méfiant qui fit douter de la révolutionnaire. Elle se voyait déjà les fers au poigné enfermé dans une des nombreuses prisons du gouvernement. Et jamais elle n'aurait su pourquoi !

- "Ah oui ma cousine aussi avait des angoisses. C'est les endroits confinés c'est ça ?"
- "Euh oui, oui tout à fait ! Je panique un peu de rester dans une pièce close."
- "Vous pouvez laisser la porte ouverte si vous voulez."
- "Euh non ! Parce que j'angoisse aussi que des gens me regarde travailler !"


Alors que les marines avaient enfin laissé le chien passer et qu'America avait rejoins Cassandre à l'intérieur de la petite pièce, cette dernière referma la porte avec empressement. Il ne fallait pas trop parler. Jamais. Car trop parler créait des incohérences et les incohérences rendaient méfiants même le plus stupide des marines.

- " Ca doit pas être facile tous les jours."
- " N'importe quoi tsss."
- " Un peu d'empathie ne te tuera pas Francis !"


La discussion des marines continuaient sans que les révolutionnaires n'y porte plus d'attention. Se tournant alors vers l'intérieur des lieux, Cassandre et America découvrirent alors une pièce étriquée. De la pierre sur les murs et le plafond, du bois au sol, en face une fenêtre donnant sur une ruelle et à leur gauche une table, une chaise et une espèce d'escargophone. C'était donc d'ici que le gouvernement devait déblatérer son discours pour tester son prototype. Prototype qui n'était ni plus ni moins que des haut-parleurs diffusants dans l'ensemble de la place.  Peut-être que pour la marine de Saint-Uréa, cela valait le coup de d'être nommé "technologie" mais pour Cassandre venant de Citadelle, cela ressemblait surtout à une banalité affligeante. Presque déçu, la révolutionnaire soupira.

- "Bon, pas de bruit America. Je vais tacher de faire vite."

Rapidement, Cassandre s'assit à la table avec l'escargophone. America resta devant l'entrée, fixant la porte puis la révolutionnaire. Il se demandait ce qui allait se passer ensuite, mais quoi qu'il arriverait, il était heureux d'être avec Cassandre. Sa queue était toujours battante, comme depuis le début de leur route pour venir jusqu'ici. Elle aussi ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui se passerait lorsqu'elle aura commencé à diffuser son message. En entendant des parole anti-gouvernemental, en influant espoir dans les détracteurs du GM, en appelant les gens à l'opposition, les marines gardant la porte ne resteraient pas à attendre sagement. Et America serait incapable de maintenir en place la porte le temps de finir le discours. Alors elle eut une idée qui illumina son visage et fit pencher la tête interrogative du chien.

- "Tu vas t'assoir ici et répéter tout ce que je dis !" Clama-t'elle un peu fort avant de se reprendre. "Tout mot à mot."

Le chien en était-il capable. Il entendait les sons, son système cybernétique était capable de les entendre et de les retranscrire, mais il était bien loin d'en comprendre le sens profond.

- "Allez America !"

Le chien prit donc place sur la chaise alors que Cassandre plaçait son dos contre la porte, prête à empêcher d'entrer au premier cherchant à le faire. Puis elle se mit lui à dicter, et lui à répéter :

- "Peuple de Saint-Uréa, vous qui crevez de faim, de soif, de froid . Qui chaque jour subissez les injustices de cette cité sans rien dire. Sachez qu'un jour, tout cela sera finit ! La révolution est là, toujours présente. Elle est discrète mais pas disparu. Chaque jour, elle gratte un peu plus de terrain pour libérer cette terre de l'oppression des grands nobles et rétablit un peu plus la justice que la marine ne peut pas et ne veut pas vous prodiguer !"

Une patte sur le bouton d'activation, les haut-parleurs d'America retranscrivent sans discontinuer les paroles de la révolutionnaires. Si elle parle avec force et conviction, le cyborg est bien incapable de retranscrire les émotions. Cependant, son ton semble conserver, mimant tout de même un discours passionné.

Les marines commençaient à tambouriner à la porte.

- "Putain mais c'est quoi ce bordel ?!"
- "Francis, on avait dit plus d'insulte ! Demande lui poliment ..."
- "Qu'est-ce que tu branles ?! S'il te plait."


Cassandre retient la porte de toutes ses forces mais elle semblait avoir surestimer sa capacité à retenir deux marines armés et costauds. Le bois craquelait alors qu'elle continuait son discours :

- "Saint-Uréa sera sauvé ! Vous serez sauvé de cette existence de misère qui vous attends, vous et vos enfants. Gardez espoir, soyez patient ! L'Armée Révolutionnaire vous soutiens ! Et si vous vous sentez vous aussi de participer à la destruction des castes vous enfonçant chaque jour un peu plus dans la pauvreté, alors trouvez les agents de la révolution. Ils sont toujours ici, ils se battent pour vous ! Et un jour, tous ensemble, nous rendrons au peuple sa cité ! Vive la liberté ! Vive la révolution !"

Et sur ces derniers mots, Cassandre ne put retenir d'avantage les marines tambourinant avec force en lui hurlant d'arrêter. La porte se brisait et elle était emportée vers l'avant. America sauta de la chaise pour se retrouver au fond de la pièce, en dessous de la fenêtre. La révolutionnaire, d'instinct, saisit la chaise avant de l'écraser dans la vitre et de la briser dans un éclat bruyant. Elle sauta alors à travers l'encadrure, se griffant l'intérieur des main avant d'appeler le chien. America prit un pas d'élan avant de sauter à son tour et de partir en courant, suivant Cassandre au travers de la place. Rapidement, le jeune femme mit sa capuche et détalla comme si sa vie en dépendait. Les deux marines hurlaient alors de les poursuivre, mais nombreux étaient les passants juste subjugués par le message qui venait de leur être dicté. Beaucoup s'interrogeaient, puis quelqu'un applaudit. Et un autre, Une petite vague de validation s'éleva de la foule. Ce mouvement solidaire n'était pas une assurance de nouveaux partisans, mais au moins, elle était la preuve que le message avait été entendu. Une larme de joie coula sur la joue de la révolutionnaire, alors qu'America aboyait face à l'excitation ambiante, continuant leur course pour fuir la marine et rejoindre les hommes à la taverne. Ils avaient accomplis leur mission, et bien plus encore, ils avaient insuffler un peu plus d'espoir dans les cœurs des pauvres de saint-Uréa.
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