Bonjour à tous ! Vous remarquerez que cette présentation n'est pas exactement disposée selon le modèle donné, et ce afin de préserver le suspense de la biographie. Il est donc conseillé de lire celle-ci AVANT toute chose. De même, pour ne pas dévoiler certains éléments, il vaut mieux n'ouvrir les bannières "spoiler" des informations générales qu'après n'avoir tout lu.
>> Danifae Senna
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>> Biographie Cette biographie a été écrite il y a plus d'un an... La qualité n'est peut-être pas représentative de mon niveau actuel, mais je compte me rattraper sur le test RP. ~~Chapitre 1~~ La mer que l'on nomme South Blue contient de nombreuses îles exotiques. Des îles où la végétation est souvent dense et menaçante. Des îles où peu de gens prudents s'aventurent. Notre histoire commence sur une de ces îles, sur laquelle la forêt contenait bien des mystères. Il nous faut parler un peu de cet endroit que certains désignent comme maléfique. Couverte de végétation épaisse, cette portion de terre émergeant de l'eau n'est ni plus ni moins qu'une vaste jungle. Il est assez rare d'observer un endroit où la lumière du jour arrive à se frayer un chemin jusqu'aux brindilles éparpillées sur le sol. Ces arbres immenses se dressent fiers et menaçants, comme une menace à qui voudrait s'emparer de cette terre. Au centre exact de l'île, cependant, une magnifique et large clairière abrite le plus majestueux des chênes. Celui-ci, malgré sa taille réduite en comparaison des autres arbres aux alentours, impose à quiconque le voit une majesté et une prestance hors du commun. Maintenant parlons de ce qui fait que cette île est considérée comme hantée. En effet, un esprit habite ces lieux. Un esprit qui se promène d'arbre en arbre et qui fait des farces aux téméraires âmes qui osent s'aventurer dans cette forêt. Cette dryade garderait cet endroit depuis des centaines d'années, le rendant imperméable au monde extérieur. Elle n'aime pas recevoir de la visite et ne la tolère jamais... Ou presque. Elle règne sur l'île et est en fait l'esprit du chêne de la clairière, « l'arbre-roi ». Les nombreuses fois au cours des ages où elle a terrorisé les bandits venant chercher un trésor en ces lieux ont mis en place une réputation décourageante. Maintenant, tout marin superstitieux et craignant pour sa vie ne pose pas le pied ici. Mais Danifae n'était pas superstitieuse. En fait, cette jeune fille n'était même pas spécialement courageuse, mais seulement ignorante. Elle avait surtout la volonté d'accomplir le but qu'elle s'était fixé par tous les moyens. Le jour où elle accosta avec son petit bateau monoplace, où elle souleva un gros sac dont le contenu s'entrechoquait en cliquetant, et où elle mis pied à terre, ce jour décida de son destin. Elle n'avait jamais entendu parlé des rumeurs courants à propos de cet endroit, mais une chose était probable : si elle en avait attrapé le moindre écho, elle se serait précipitée ici encore plus vite. Il lui fallait une planque, et une bonne ! Le trésor qu'elle portait sur elle pouvait attiser toutes les convoitises, mais elle ne pouvait pas se permettre de le laisser à quelqu'un d'autre. Elle s'enfonça donc dans les ténèbres provoquées pas l'immense végétation la surplombant. Après quelques pas seulement, elle sentait quelque chose d'étrange autour d'elle. Elle avait l'impression d'être épiée par quelqu'un... Ou quelque chose. En effet la reine de ces lieux avait été immédiatement au courant de l'intrusion de cette jeune fille depuis qu'elle avait posé le pied sur son domaine. Cela faisait très longtemps que personne n'avait osé venir, elle avait envie de s'amuser un peu. Alors que Danifae marchait, dans une pénombre telle qu'elle pouvait croire qu'elle se déplaçait par une nuit sans lune, elle ne vit pas la racine se soulever légèrement du sol pour lui faucher le pied. Elle s'écroula et poussa un juron retentissant faisant fuir les volatiles alentours, qui poussèrent des caquètements moqueurs, probablement à son attention. Après avoir repris ses esprits et s'être relevée, Danifae se baissa pour ramasser son sac. Alors qu'elle était penchée en avant une liane pendue à un arbre vint fouetter sans ménagement son postérieur, lui arrachant un cri de surprise plutôt que de douleur. Elle se retourna en tout sens, alors que l'inquiétude commençait vraiment à la gagner. « Il y a quelqu'un? » Après quelques secondes sans réponse, Danifae entreprit de continuer sa route. Malgré elle, cependant, elle avait envie de prendre ses jambes à son cou. Mais elle ne devait pas le faire, elle le savait. Son trésor ne serait pas en sécurité si elle l'emmenait avec elle. S'enfonçant toujours dans le centre de la forêt, elle interdit à son cœur d'avoir peur. La dryade, elle, commençait à s'impatienter. Une personne normale aurait déjà hurlé de terreur, aurait scandé le nom de sa mère pour qu'elle vienne la chercher et aurait couru en tout sens. C'était les comportements qu'elle avait l'habitude d'observer. Avec cette fille, cela semblait plus difficile. Elle allait donc passer aux choses sérieuses. Elle entreprit de faire se jeter sur elle une multitude de lianes poisseuses qui vinrent se coller à sa peau, ses vêtements et ses cheveux roux. Danifae, elle, n'en pouvait plus. Comment ses lianes étaient-elles apparues? Elle était sûre que rien n'était sur son chemin à cet instant. Elles étaient tout bonnement tombées des arbres, et cela révélait forcément l'intervention d'un quelconque garnement qui essayait de l'effrayer. Dans un geste ample, elle s'arracha donc à l'emprise collante des végétaux, ce qui arracha quelques cheveux, déchira ses vêtements et égratigna sa peau. Essoufflée, elle rugit alors: « Qui que vous soyez, montrez vous! Seuls les lâches se cachent. Que me voulez-vous! » Toujours pas de réponse. Danifae ravala sa colère et continua sa route, plus que jamais décidée à se rendre au centre de cette île. Après tout, après cet acharnement dont elle était la cible, celui qui lui jouait ces tours devait probablement cacher quelque chose de très précieux. C'est du moins ce qu'elle se disait et sa volonté n'en fut que plus forte. La dryade, quand à elle, était choquée du comportement de la jeune fille. Plusieurs sentiments la traversait, dont certains qu'elle éprouvait pour la première fois. Elle était en colère, frustrée, abattue, mais aussi incroyablement admirative. C'était la première fois de toute sa longue vie qu'elle rencontrait quelqu'un s'acharnant à ce point malgré ses intimidations. Elle se décida donc à laisser cette aventurière tranquille et rejoint son corps, l'arbre-roi de la clairière. Après le départ de la dryade, la forêt sembla tout à coup plus accueillante. C'est ce que remarqua immédiatement Danifae. Très étrange phénomène, mais les arbres semblaient maintenant moins menaçants. Tant mieux ! Elle poursuivit donc son chemin en paix, pendant de nombreuses minutes. Comme prévu, elle arriva à la grande clairière, et lâcha son sac de surprise. La magnificence de l'endroit était telle que son souffle fut complétement coupé. Le soleil éclatant se reflétait sur les hautes herbes jaunes. Les arbres formant la lisière avaient quelque chose d'étrange qui faisait penser qu'ils étaient vivants. On aurait dit qu'ils se tournaient tous vers le centre de la clairière. En ce point, justement, s'élevait l'arbre-roi. Danifae ne pensait pas que tant de majesté incarné dans quelque chose d'immobile comme cet arbre était possible. Il semblait capter tous les rayons du soleil environnant, tellement les couleurs de ses feuilles, de ses fruits, de son écorce étaient splendides. Ramassant son sac, Danifae s'approcha avec révérence de cet arbre. Une fois arrivée à son pied, elle ressentit à nouveau quelque chose d'étrange. Elle eut encore une fois la sensation d'être observée. Cependant ce coup-ci elle n'éprouva aucune pression. Ce chêne l'intriguait vraiment, elle avait l'impression qu'il était doué de raison. La dryade aussi était intriguée par Danifae. Jamais elle n'avait ressenti quelque chose pour un humain, mais c'était peut-être l'occasion de les connaître un peu mieux. Dans un bruit sourd, une énorme racine se suréleva au niveau du sol, un creux se forma dans celle-ci et de nombreuses feuilles et lianes vinrent en colmater le fond. Elle s'approcha de Danifae et s'arrêta juste derrière elle. Deux lianes jaillirent alors et attrapèrent la jeune fille par les bras et la tirèrent en arrière. La scène avait duré moins d'une seconde et Danifae n'eut pas le temps de réagir. Elle se trouva alors dans le creux de la racine, une gerbe de feuille s'envolant autour d'elle alors qu'elle poussait un petit cri strident. Surprise cependant, celle-ci formait un véritable fauteuil, et incroyablement confortable en plus de ça. Après quelques secondes pour recouvrer ses esprits, elle s'installa plus à son aise dans ce siège douillet, et fit face au tronc de l'arbre qui, elle en était sûre désormais, était bien vivant. Elle attendit quelques instants, s'attendant à entendre une voix caverneuse s'élevant du végétal à tout instant, mais rien ne vint. Peut-être était-ce à elle de faire le premier pas. Après une inspiration, elle s'élança donc: « Je m'appelle Danifae Senna. » L'arbre frémit, preuve pour La jeune fille qu'il l'écoutait bel et bien. Elle décida donc de lui parler, peut-être qu'il se révélerait bavard au bout d'un certain temps. « Je suis en train d'amasser un trésor pour sauver mon papa qui est en prison. C'est pour ça que je suis venue ici, pour cacher mon magot. J'en ai besoin pour payer sa caution. » Toujours pas de réaction notable mis à part ce léger frémissement. Danifae commençait malgré tout à se demander si elle n'était pas en train de parler dans le vide... « Dis, ça ne te dérange pas que je raconte mon histoire ? Tu me comprends au moins ? » A peine eût-elle dit cela qu'une énorme pêche tomba de l'arbre et se posa en douceur sur ses genoux. Le fruit semblait juteux et parfaitement saint, et Danifae en eut instantanément l'eau à la bouche. Immédiatement elle l'attrapa et le croqua à pleine dent. Le goût était tellement intense que Danifae était sûre de ne jamais rien avoir mangé de pareil, et elle savait qu'elle ne retrouverait pas pareil saveur. « Hum... je prends ça pour un oui ! T'es vraiment un arbre sympa ! » Après un petit instant de réflexion, elle regarda le fruit à moitié dévoré qu'elle tenait dans les mains, puis posa son regard sur l'arbre, puis encore une fois sur son fruit, en plein questionnement. « Hé ! Mais attend, t'es un chêne non ? Comment ça se fait que tu fasses pousser des pêches ? » Dans la seconde, comme précédemment, quelques glands s'échouèrent sur les genoux de la jeune fille. « Ouah ! T'es pratique toi tu sais ? Mais attend... Tu peux peut-être faire mieux... Je voudrais un gâteau au chocolat s'il te plait, avec plusieurs couches de crème ! » Sans attendre, la réponse arriva. Une énorme pastèque tomba directement sur le crâne de Danifae, l'assommant à moitié. « Bon d'accord... J'arrête de dire des choses stupides... » Après s'être massé la tête quelques instants, Danifae se lança dans l'explication de son parcours. « voilà, tout à commencé ce jour où j'étais avec papa et maman à la maison. C'était les vacances, donc je n'avait pas école. Papa a décidé de m'emmener visiter la plus haute montagne de mon île natale. J'ai quinze ans maintenant donc il a dit que j'en avais les capacités. Et c'est vrai que j'y suis arrivé. Le paysage était magnifique, on avait vu sur la mer entourant toute l'île. Ce que l'on ne savait pas c'est que la malchance avait choisi ce moment pour nous jouer un mauvais tour. Mon père est le premier à avoir eu un mauvais pressentiment. Il faut dire que lui et maman ont toujours été incroyablement proches, je me suis toujours demandé s'ils n'avaient pas une âme pour deux qu'ils se partageaient. Quoiqu'il en soit, papa m'a demandé de l'attendre et de ne pas rentrer tout de suite au village. Il s'est ensuite précipité en direction de la maison. Quand je suis allé voir ce qu'il se passait, après que le temps m'eût semblé trop long, les marines étaient là et avaient encerclé la maison. Ils tenaient en joue papa et l'on attaché. Puis ils l'ont emmené en prison. Quand je me suis approché de la maison, j'ai vu maman dans l'entrée, par terre. Elle... » Danifae réprima le sanglot qui montait en elle. Elle pris quelques secondes pour respirer amplement puis repris son histoire. « A la prison ils m'ont dit que papa devrait être exécuté, mais qu'il n'en serait rien, faute de preuves. Il avait été trouvé sur les lieux du crime, mais rien n'indiquait qu'il avait commis lui même le meurtre. De plus, le couple était connu pour leur amour sincère, et personne ne pensait vraiment que papa était coupable. Néanmoins il a quand même été jugé et emprisonné pour trente ans, sauf si quelqu'un payait la caution de dix millions de berry. » Danifae indiqua le sac qu'elle transportait. « Il y en a pour un peu plus de six millions de berry là-dedans. J'ai volé tout le trésor d'un pirate de South Blue, mais il n'était pas très malin. A ma prochaine excursion, je devrais avoir fini de ramasser la somme. » Après quelques secondes de silence, la jeune fille repris encore une fois, en murmurant, pour elle-même plus que pour l'étrange arbre. « Papa n'aurait jamais fait ça, c'est sûr... Il faut absolument que je le fasse sortir. Après on pourra sûrement retrouver celui qui a fait ça. ». Après cette longue tirade, Danifae poussa un long bâillement. Elle se rendait compte maintenant qu'elle était complétement épuisée, et qu'il y avait vraiment longtemps qu'elle n'avait pas passé une vraie nuit. Le soleil commençait d'ailleurs à sérieusement décliner derrière les arbres et la pénombre s'installait. La racine dans laquelle elle se trouvait se déforma alors et s'allongea à l'horizontale, faisant passer la jeune fille d'une position assise à une position couchée. Des grandes feuilles poussèrent pour venir s'ajouter à celle déjà présentes et constituer une couverture efficace. Danifae n'eut même pas le temps de remercier la dryade pour son attention qu'elle s'endormit dans cet incroyable lit. Elle n'ouvrit les yeux qu'alors que le soleil du lendemain était déjà presque à son zénith. Comme la veille les jeux de lumières et d'ombres que l'arbre produisait étaient fantastiques. Danifae se redressa brusquement en se souvenant du but qui l'avait poussé à venir sur cette île, la racine suivant toujours son mouvement pour former à nouveau un siège pour la jeune fille. Le sac contenant son trésor était toujours à l'endroit où elle l'avait lâché, au pied du chêne. Elle poussa un soupir de soulagement avant de lever les yeux vers les branchages situés un peu plus en hauteur. Elle ouvrit la bouche pour exprimer la requête qui lui venait à l'esprit : « dis-moi... Tu penses qu'il serait possible que je laisse mon sac ici ? Il va falloir que je retourne en mer et je serai rassurée si je sais que tu gardes un œil sur lui... » Aussitôt dit... Avec un grincement sourd, Danifae put voir l'arbre frémir, les feuilles s'agitant violemment. Soudain, elle put voir un trou faire son apparition dans le tronc, en hauteur. En fait c'était plutôt un creux, déjà existant mais qui apparemment était en train de grossir pour avoir finalement la place d'y mettre le sac. Quand les mouvements s'arrêtèrent, Danifae savait que le chêne avait accepté sa demande avec plaisir. Elle entreprit donc d'escalader les branches une à une, son lourd bagage sur l'épaule, et arriva enfin à son but. Le renforcement dans le tronc qui allait maintenant servir de cachette était spacieux et avait donc la capacité d'accueillir d'autres futurs butins qu'elle ramènerait. Son trésor ainsi caché, elle put redescendre avec satisfaction. Elle put constater avec plaisir que le trou n'était que très peu visible du sol, surtout si on n'avait pas connaissance de son existence. L'objet de son aventure sur cette île étant accompli, elle décida donc qu'il était temps pour elle de repartir compléter son magot. Elle adressa donc ses adieux à l'arbre en lui promettant de revenir très vite. La dryade la laissa s'en aller sans mettre sur son chemin les entraves qu'elle avait dressé à l'allée de la jeune fille. Elle était en train de ressentir d'étranges sentiments, humains sans doutes, qu'elle n'avait jamais éprouvé. Le plus fort était surement la tendresse qu'elle ressentait pour cette Danifae Senna. Perdue dans ses pensées, elle laissa le temps s'écouler, comme elle en avait l'habitude. A l'échelle de sa longue vie, l'attente du retour de cette aventurière serait aussi court que le battement d'aile d'un colibri. ~~Chapitre 2~~ Danifae profitait d'une puissante brise pour gagner du terrain sur ses poursuivants. Décidément ces « Whites Pirates » n'avaient pas l'air tout à fait satisfaits du magnifique hold-up dont ils avaient été les victimes. En effet ceux-ci après avoir réussi à rentrer à leur navire, complétement lessivés car ils avaient fui la marine qui les pourchassait, avaient trouvé celui-ci complétement nettoyé de toute trace de trésor ou d'objet de valeur. Pire, l'objet de puissance qu'ils avaient eut tant de mal à obtenir avait disparu, et il valait une fortune. Ils ne pouvaient décemment pas laisser cet acte impuni. L'homme chargé de la surveillance du navire, qui gisait assommé, avait eut le temps de voir son agresseur. Une simple jeune fille, haute comme trois pommes, mais qui avait un regard de fer et une volonté d'acier. Les bandits s'étaient donc jetés aux trousses de Danifae, l'avaient trouvé et essayaient maintenant de lui mettre la main dessus. C'est dans ces conditions que la jeune fille accosta sur l'île, en ce jour d'été. Le ciel était beau et dénué de nuage. Un colibri passa devant ses yeux à toute vitesse avant qu'elle n'ai eut le temps de mettre pied à terre, un nouveau sac rempli à bloc sur le dos. Immédiatement, le vent qui soufflait parmi les arbres se transforma en une étrange mélopée et les feuilles qui semblaient ternes lorsqu'elle approchait du rivage prirent à nouveaux une couleur éclatante. Danifae semblait apporter la vie sur ces terres. Les oiseaux se mirent à nouveau à chanter, et elle put entendre un cerf bramer au loin. Elle marcha avec certitude en direction de la clairière. Elle n'était pas inquiète mais elle n'avait pas de temps à perdre. Elle savait qu'elle était poursuivie, on pouvait d'ailleurs apercevoir au loin les voiles incroyablement blanches des Whites Pirates approchant bien trop vite à son goût. La dryade était étonnée de son comportement. Elle était heureuse de la revoir, mais était inquiète de constater sa mine fermée et son allure précipitée. Elle alla donc l'attendre à l'arbre-roi, où elle savait qu'elle lui expliquerait tout. Quand Danifae se présenta devant le magnifique chêne, le siège-racine était déjà dressé, près à l'accueillir. Avant toute chose cependant, Danifae désirait regrouper ses trésors dans le creux de l'arbre, car une fois cela fait, la somme qu'elle recherchait pour libérer son père serait complète. Une fois ce travail effectué, elle put redescendre et s'asseoir dans le fauteuil de mousse pour raconter son histoire. « Contente de te revoir, mais avant toutes choses, sache que des gens arrivent ici... Je ne sais pas si tu as un quelconque pouvoir pour les repousser, mais si oui, s'il te plait, protège moi. » Comme réponse Danifae sentit la racine devenir plus confortable, certainement grâce à un renforcement de mousse et de feuille. En tout cas la réponse était claire: la dryade acceptait cette tâche. Les pirates n'avaient qu'à bien se tenir, car elle ne serait pas un ange avec eux. « Depuis la dernière fois que je suis venue ici, j'ai beaucoup voyagé. J'ai visité South Blue de part en part pour détrousser les plus grands brigands du coin, et je dois admettre que j'ai bien bossé ! J'ai amassé la somme nécessaire, je vais pouvoir maintenant aller libérer papa. Je partirai demain, mais j'aimerais me reposer ce soir si tu me le permets. Je suis très fatiguée... » Encore une fois la racine pris une position couchée et un rideau de lianes vint même s'installer pour empêcher les rayons d'un soleil encore trop haut de gêner le sommeil de la jeune fille. La dryade attendit de sentir le sommeil gagner Danifae avant de lancer son esprit parcourir les arbres de la forêt. Les pirates allaient bientôt arriver et elle serait prête pour leur tendre ses meilleurs pièges. L'esprit farceur de la dryade reprenait le dessus. La rumeur des intrus se faisait de plus en plus forte alors que la pénombre du crépuscule commençait doucement à instaurer son règne sur le monde. La tâche d'effrayer ces gens n'en serait que plus facile. A peine leur navire heurta la berge que de nombreux moussaillons mirent pied à terre, le sabre à la main, comme s'ils allaient pouvoir faire preuve de leur hardiesse. « Vous excitez pas, gamins ! C'est qu'une gonzesse qu'on recherche ! » Ces mots avaient semblé surgir de nulle part. La voix était distingué mais néanmoins incroyablement caverneuse. De plus on pouvait ressentir la cruauté dans le ton de l'homme qui avait parlé. A coup sûr celui-ci était prêt à tout pour récupérer son trésor. Le capitaine -car c'était bien lui- passa alors la seule porte donnant sur le pont du navire. Il était plutôt d'apparence banale au niveau de ses traits, quoique ceux-ci semblaient un peu hautains. Blond, les yeux bleus clairs, le visage fin... Il était grand mais pas imposant. Deux sabres pendaient à sa ceinture. Ce qui faisait la particularité de cet homme était ses vêtements blancs, incroyablement propres, proches de la brillance. Ils étaient de plus extrêmement bien repassés. « Allez-y maintenant ! Ne perdez pas de temps, trouvez moi cette garce au plus vite et ramenez-la moi ! Je voudrais avoir une petite discussion avec elle. » Il avait souri en prononçant cette dernière phrase. Celui-ci était loin d'être amical, la dryade l'avait bien compris. Il valait mieux qu'elle fasse bien son travail sinon Danifae pourrait avoir de gros problèmes. Alors que les sous-fifres du capitaine s'élançaient à toute vitesse dans la forêt sombre, l'esprit se lança dans sa tâche. Un craquement sinistre se fit entendre aux environs, et tous les pirates cherchèrent des yeux l'origine du bruit, inquiets. Quand celui-ci s'arrêta, les hommes ne repartirent pas tout de suite, en fait leur confiance n'était plus aussi grande. Ainsi, on put entendre le hululement angoissant de quelque chouette commençant sa nuit. Un des pirates qui, visiblement, n'était pas fait pour la vie dans la peur, commença à battre en retraite. Il se heurta alors de plein fouet à son capitaine, avant de tomber à terre. Celui-ci regarda avec horreur la tache de terre que cet homme avait laissé sur son pantalon, se tourna vers lui et l'acheva d'un coup d'épée à la gorge dans une moue ennuyée. « Vous n'avez pas peur d'une forêt j'espère les gars ? C'est du propre ! » Les pirates étaient peut-être peu confiants devant cette forêt, mais ils étaient carrément terrifiés à l'idée de devoir subir la colère de leur capitaine. Ils s'élancèrent donc une nouvelle fois en avant. Pas sur une longue distance cependant, car après avoir fait deux pas chacun, tous s'écroulèrent le nez dans les brindilles. Une racine par personne s'était surélevée dans le but d'empêcher la course de chaque homme. Des rumeurs commencèrent doucement à s'élever dans les airs : « cette forêt est hantée », « les légendes sont vraies! », « J'ai fait pipi... » et d'autres dans ce genre. Certains braves s'acharnèrent cependant. Après s'être relevés, il continuèrent à avancer prudemment, en surveillant leurs pieds avec précaution. Cependant s'ils avaient regardé vers le haut, ils auraient peut-être pu éviter le danger. Les lianes qui descendaient des arbres s'enroulèrent autour des bras, des jambes et de la nuque de malheureux qui se retrouvèrent bientôt surélevés dans les airs, leurs cris déchirants perçant la nuit. Était-ce de la peur? De la douleur? En tout cas, les prudents à ne pas avoir avancé prirent leur jambes à leur cou. Les victimes arrêtèrent leurs hurlements lorsque qu'ils ne purent plus parler, quand les lianes autour de leur cou les eurent privé définitivement d'oxygène... De retour sur le navire pirate la panique était présente chez tout être vivant. Même le terrible capitaine n'était pas rassuré. Il était indiscutable que cette forêt n'était pas normale et que s'il voulait revoir un jour son trésor il allait devoir faire preuve d'un peu de jugeote. Après quelques minutes passées dans un brouhaha assourdissant du fait des discussions des pirates, le maitre du navire éleva la voix. « Silence pauvres tâches ! J'ai bien compris que vous ne vouliez pas retourner là-bas, et connaissant votre degrés de lâcheté, je sais que je n'arriverais à rien en insistant. » Un sourire carnassier illumina son visage. « Nous allons donc procéder autrement... » La dryade était retournée dans son propre corps, l'arbre-roi. Après tout, comme tout être doué de conscience, et même si elle n'était pas humaine, elle avait besoin de reposer son esprit. Cela s'apparentait au sommeil des Hommes. Elle s'assoupit donc en compagnie de Danifae, persuadée que les pirates ne reviendraient pas. Ce n'est qu'au bout de quelques heures, alors que le soleil commençait à peine à se doter des teintes rosées, que le bouleversant évènement survint. Le cri de douleur des arbres de la forêt, déchirants, réveillèrent la dryade. Une catastrophe arrivait. Elle était capable de percevoir tout ce qui se passait via la végétation aux alentours. Les arbres mourraient ! Et pire, ils souffraient ! Immédiatement elle alla voir ce qui se passait à proximité d'un hêtre au Sud de l'île, là où les pirates avaient accosté. Le feu dévorait les branches. Il faisait craquer l'écorce et ôtait la vie se trouvant à l'intérieur. Le phénomène n'était pas naturel. Les rares feux apparaissant sur cette île n'étaient que passagers. En effet le climat particulier du lieu faisait que la foudre ne tombait que lors de fortes pluie. Le danger était donc moindre. Ici, cependant, les flammes avaient déjà commencé à se propager à une vitesse affolante. Après un instant de désespoir, la dryade put s'apercevoir que l'endroit où elle se trouvait n'était pas le seul foyer de l'incendie. Nord, Est, Ouest... Quatre lieux, plus d'efficacité pour ceux qui étaient les auteurs de ces crimes. Les Whites Pirates, évidemment, car il ne pouvait s'agir que d'eux. N'ayant aucun pouvoir sur ce puissant élément, la dryade retourna dans son corps d'origine pour réveiller Danifae. Il fallait absolument la prévenir. Le danger était important car elle ne pouvait plus la protéger. Celle-ci put alors comprendre la gravité de la situation. Non seulement elle ne pouvait pas s'échapper, mais en plus les pirates allaient arriver une fois que toute la forêt aurait brûlé. Vu sa taille et le vent qui soufflait, cela ne prendrait qu'une journée au grand maximum. Danifae était catastrophée... D'une part car les pirates allaient mettre la main sur son trésor, mais en plus ils allaient la tuer. Pire encore, à cause d'elle, une île entière allait être ravagée. Ne pouvant rien faire cependant, elle et la dryade se contentèrent d'attendre l'arrivée de leur ennemis. Ceux-ci firent irruption sans aucun soucis dans la clairière la soirée du même jour. Ils avaient traversé sans aucun problème la forêt calcinée, les troncs encore fumants. Ils n'avaient probablement pas conscience de fouler un grand cimetière. Toute vie avait disparu en ces lieux, à cause de leur folie et de leur soif de richesse. Fiers d'eux, ils s'avancèrent dans la prairie, encerclant le dernier arbre survivant de l'île. Si au fil des siècles il avait toujours régné et survécu à toute sorte de catastrophes naturelles, c'était grâce aux particularités de la clairière. Les herbes hautes la constituant avaient acquit toutes sortes de résistances aux différentes menaces existantes pour l'arbre-roi, dont le feu. Gorgées d'humidité, elles avaient su résister à l'incendie. Maintenant, les pirates étaient en passe de réduire à néant les centaines d'années d'évolution particulière de la vie végétale sur cette île. Danifae et la dryade ne pouvaient cependant rien faire alors que le glas semblait sonner pour elles. Elles étaient sans défense, la jeune fille ne possédant pas d'arme sur elle. Elle savait que tout était fini, mais s'accrochant désespérément à la moindre lueur d'espoir, Danifae refusait de s'avouer vaincue. Ainsi elle attendit, espérant peut-être que les pirates la laisse en paix en voyant que leur trésor n'était pas ici – Alors qu'il était toujours bien caché dans le creux de l'arbre. Le capitaine s'avançait en tête, le regard fier. Une fois arrivé à quelques pas de la jeune fille, il s'exclama d'un air narquois : « Et bien, tu nous aura bien fait courir, jeune fille ! ». Son visage changea soudain, devenant plus sombre. « Maintenant, où se trouve ce que je cherche ? Où est le trésor que tu m'as pris ? » La mâchoire crispée, Danifae ne répondit pas. Défiant son adversaire dans le fond des yeux, elle refusait de lâcher le moindre mot. En fait, elle savait que sa seule chance était de ne pas céder. Si elle leur donnait la moindre indication, même fausse, les pirates l'exécuteraient sur le champs. Si elle ne disait rien en revanche, ils allaient peut-être la laisser en vie jusqu'à ce qu'elle ait indiqué l'emplacement de la cachette et les y aurait conduit. A ce moment là elle trouverait peut-être une opportunité pour leur échapper. Ses calculs étaient bons, sa vie était la seule chose qu'elle avait à troquer et elle avait de la valeur à cet instant. « Tu ne diras rien n'est-ce pas ? Je m'en doutais, tu ne manque pas de courage. » Son visage s'adoucit, sa voix devint mielleuse. « Que dirais-tu de nous y conduire ? Qui sait, peut-être me montrerai-je plus aimable envers toi une fois cela fait. Il pourrait même m'effleurer l'esprit l'idée de te laisser en vie. » Danifae déglutit. La gorge sèche, elle essaya de s'exprimer de la manière la plus claire possible. « J'aimerais votre parole que vous ne me ferez rien avant de vous obéir. Si tant est qu'un pirate à une parole... » Elle avait prononcé ces mots sur un air de défi, mais elle était en fait terrorisée. L'insolence lui donna néanmoins une contenance et cela fit sourire l'homme qui tenait sa vie entre ses mains. « Impétueuse et courageuse, en fait j'aime plutôt ça. On dirait moi à ton âge. Continue et je ne vais plus vouloir me séparer de toi. J'accepte, tu verras qu'un pirate peut avoir une parole, malgré ce que beaucoup de monde voudrait faire croire. Tout ce qui m'importe, personnellement, c'est mon magot, et en particulier un objet très spécial en faisant parti ». Il se tourna vers elle et la fixa. « Ce n'est en aucun cas ta vie qui m'intéresse, mais cela ne veut pas dire que j'aurais des remords à t'exécuter. » N'ayant de toute façon pas le choix, Danifae acquiesça d'un signe de tête. Le capitaine pris un air satisfait et encouragea la jeune fille à parler. Elle savait exactement ce qu'elle voulait et lui donna une réponse tenant la route: « Il n'est pas là. Il est sur une minuscule parcelle de terre sortant de l'eau, à quelques mètres à peine de la berge de cette île. » Elle ne savait pas ce qu'elle espérait, mais que pouvait-elle faire ? Le pirate, lui, ne sembla pas émettre de doute et se tourna vers ses hommes. « On est reparti les gars, en route ! » Il désigna ensuite un gros homme barbu contenant diverses sacoches. « Toi, brûle cet arbre ! » Danifae en eut le souffle coupé. Pourquoi ? Ils avaient eut ce qu'ils voulaient. Quel était l'intérêt de cet ultime carnage ? Elle se plaça alors d'un bond entre le corpulent artificier et l'arbre, les bras écarté. « Je refuse, si vous voulez revoir votre trésor, je veux que vous épargnez cet arbre ! » Le capitaine commençait à montrer des signes d'impatiences. Il se pencha vers la gamine et lui dit d'une voix doucereuse. « Écoute, cette forêt dangereuse m'as pris des hommes. Personnellement je crois que d'autres personnes vivent par ici et que les arbres n'ont rien à voir. Mais les marins sont superstitieux et veulent se venger. Donne moi une bonne raison de laisser ce bout de bois intact ! » Elle n'avait plus le choix, son atout s'envolait. La dryade allait mourir car elle l'avait protégé tandis qu'elle allait vivre. Elle ne supportait pas cette idée... « Parce que votre trésor est là, dans cet arbre. Il y a un creux dans le haut du tronc assez large pour y mettre le trésor. Je sais quel est l'objet que vous voulez absolument récupérer. Je ne sais pas si les fruits du démon brûlent, mais pourquoi prendre le risque ? » Abasourdi, le capitaine resta un long moment sans réaction. Danifae compta les secondes. Allait-il la tuer pour avoir eut l'audace de lui mentir ? Certainement. Quand il reprit ses esprits, il désigna un autre de ses hommes, maigrelet celui-là. « Toi, monte voir si elle dit vrai. » L'anorexique s'exécuta et commença l'escalade. Très vite il fut à hauteur de la cachette et put distinguer les deux sacs. Il fit un signe à son capitaine lui indiquant qu'ils avaient enfin remis la main sur leur magot. « Ouvre-le, je veux être sûr de ce qu'il y a dedans ! » L'homme sortit un couteau et découpa la toile du sac, déversant ainsi de nombreuses pièces d'or et autres rubis et diamants. Le fruit roula lui aussi doucement pour finir devant les yeux ébahit du sous-fifre. « Il est là, le fruit est toujours là ! » Le capitaine sembla cette fois être aux anges. « Parfait ! Ramasse tout ça et redescend ! » Il se tourna ensuite vers Danifae. « Quant à toi... » La jeune fille n'eut presque pas le temps de voir le bras bouger. En revanche elle put distinctement sentir le sabre s'enfonçant dans sa chair. Le sang se mit à couler rapidement, et elle sentait la vie s'échapper d'elle via ce gouffre béant. Avant même qu'elle ait senti son dos s'échouer sur l'herbe haute, sa conscience la quitta pour rejoindre le monde des morts. |
Dernière édition par Danifae Senna le Dim 9 Oct 2011 - 13:29, édité 22 fois