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Le caprice de Dame Adela

Le caprice de Dame Adela
Le temps s'était écoulé depuis mes aventures avec l'équipage du Cyan. Cela faisait déjà quelques semaines que la séparation avait eu lieu sur l'île d'Innocent après qu'Alegsis s'en était pris à nous à cause de la perte de son Color trap blanc qui laissa place à sa véritable personnalité. Celle d'un homme loin de l'idiot de service dont nous avions l'habitude et qui s'avérer extrêmement agressif. Après qu'il fût mis hors d'état de nuire à l'aide des autres, j'avais fait mes adieux à Kant et Grimm, emportant avec moi l'artiste fou que j'avais ramené sur son île natale en espérant trouver quelqu'un pouvant le faire redevenir qui il était.

Sur place, j'étais tombé sur un vieil homme qui fut en charge de son éducation et qui n'était autre que le créateur de la marque de peinture dans son dos. Me promettant qu'il allait prendre soin de lui et faire en sorte de le rendre comme avant, je le laissais entre ses mains avant de reprendre la mer. Faisant de ce jour, le dernier, que je passais en la présence du chasseur de primes. Et bien que cela signifiait ne plus devoir supporter ses frasques et manières de crétin fini, je ne pus m'empêcher de sentir mon cœur se serrer de tristesse en pensant au fait que je ne le reverrai plus jamais.

Bien qu'émue par ces adieux quelque peu déchirants, je ne me laissais pas pour autant aller, n'oubliant nullement la raison qui m'avait fait un jour prendre la mer. Celle de retrouver mon frère aîné. Malheureusement, alors que j'appris de la bouche de mon amie Rachelle que ce dernier se trouvait peut-être sur Kuraigana, le devoir me rappela à l'ordre. Me poussant à me rendre dans le royaume de Drum pour servir une fois de plus un Dragon Céleste, Dame Adela.

- " J'expédie cette mission rapidement et je file à Kuraigana ! " M'exprimais-je avec énergie en me déplaçant sur ces terres enneigés en direction de l'endroit où je devais me rendre afin d'en apprendre plus sur ma présence en ces lieux. " Je n'ai clairement pas que ça à faire de m'occuper encore une fois des lubies d'un Dragon Céleste... Rachelle et les autres doivent m'attendre... " Râlais-je en pensant à tout ce temps que je perdais à me retrouver ici.

Une chose qui me devenait insupportable de suivre des ordres plutôt que de rechercher mon frère. Seulement, je n'avais pas vraiment le choix. Après tout, je n'oubliais pas que c'était en grande partie grâce à eux que j'en étais là aujourd'hui. Profitant de leur enseignement et de tout ce qu'ils pouvaient mettre à ma disposition pour voguer sur les mers afin de pouvoir toucher du doigt mon objectif. Je ne pouvais donc pas encore me passer d'eux et mon supérieur hiérarchique avait été bien clair. Si jamais j'échouais une nouvelle fois comme ce fut le cas à de nombreuses reprises, je risquais de subir son courroux. Voir peut-être même me faire renvoyer du Cipher Pol... Si ce n'est pire.

- " Si jamais je le rate à cause de cette mission... " Continuais-je à me plaindre en pensant à divers sévices que je pourrais faire subir à cette gamine capricieuse que je devais servir. " Sérieux, ils ne peuvent pas faire leur travail ceux de la septième branche ? C'est à eux de s'occuper de ça... "

Tandis que je continuais de m'insurger sur l'incompétence de mes confrères, attirant l'attention des locaux sur moi, je m'approchais du bâtiment où m'attendait la personne avec qui j'avais rendez-vous. Pénétrant entre les murs du Gouvernement Mondial, j'annonçais ma présente afin qu'on puisse prévenir cette dernière. A peine quelques minutes, après que je sois arrivée, une assistante vint à ma rencontre avant de me demander de la suivre.

- " Nous ne vous attendions plus. " Me précisa cette espèce de vieille bique avec un air hautain alors qu'elle marchait rapidement vers la pièce où son collègue m'attendait.

- " Oui, bah, je suis là, non ? " Lâchais-je sans m'en rendre compte avec un peu trop de mépris à son goût, la faisant tourner son regard suffisant sur moi.

Il est vrai que j'y étais peut-être allé un peu fort, mais je n'appréciais pas qu'on me prenne ainsi de haut. Cela m'exaspérait au plus haut point. Néanmoins, je ravalais ma rancœur à son égard, retrouvant le silence afin de ne pas envenimer plus la situation. Repensant à la menace de mon leader qui m'avait clairement dans le viseur. Arrivant enfin à destination, la vieille mégère poussa une porte derrière laquelle se trouvait mon rendez-vous, m'invitant à rentrer à sa suite.

L'individu qui m'attendait de pied ferme était un homme vêtu comme un scientifique qui semblait très agité comme si ce dernier abusait un peu trop de la caféine. Sans attendre, celui-ci se précipita sur moi pour me saisir par une main qu'il secoua énergiquement en me remerciant d'être là pendant que son assistante quittait la pièce, nous laissant entre nous.

- " Euh.. Oui bon... " Soufflais-je légèrement agacée et surprise par son attitude en récupérant ma main qu'il ne voulait plus lâcher. " On m'a dit que vous aviez besoin de moi au nom de Dame Adela. Mais la raison me reste encore inconnue. " Lui avouais-je sans la moindre honte en espérant que celui-ci allait pouvoir m'éclairer un peu plus sur le sujet.

- " En effet, j'ai grand besoin de votre aide ! " Affirma ce dernier en se massant derrière la nuque d'un air embêté. " Asseyez-vous, asseyez vous ! " Me convia-t-il en s'installant à son tour derrière son bureau avant de fouiner dans des documents s'y trouvant en vrac.

Mais alors que je tirais ma chaise pour m'y asseoir, le scientifique se releva d'un bond en poussant un couinement de ravissement. Me faisant sursauter au passage.

- " Je l'ai ! " S'enthousiasma cet étrange individu qui me fit douter de sa santé mentale en brandissant une simple plume à la pointe enduite d'encre noire.

Reprenant doucement de la torpeur dans laquelle cette interruption m'avait mise, je décidais finalement de me raviser ôtant ma main de la chaise, préférant rester debout. Prête, on ne sait jamais, à le repousser si ce dernier pouvait se montrer plus violent que son apparence ne laissée paraître. Dans un silence de mort, je le regardais attendant d'apprendre ce qu'il pouvait bien vouloir de moi. Voyant qu'il ne réagissait plus, continuant de me fixer en pointant sa plume vers moi avec un sourire de béatitude, je me raclais la gorge pour le faire revenir à la raison.

- " Mmmh... " Toussota le scientifique en se reprenant avant de se remettre dans son fauteuil. " Donc... donc... " Se répéta ce dernier à plusieurs reprises, repartant dans la contemplation de son ustensile d'écriture, en oubliant de nouveau ma présence.

Lâchant un profond soupir d'exaspération et d'impatience, je mis un coup de pied dans la chaise se trouvant devant moi. Le faisant sursauter à son tour, laissant filer de ses doigts ce maudit objet qui finit sa course sur le sol.

- " Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?! " M'emportais-je contre ce savant fou qui me faisait perdre mon temps si précieux.

- " Oui ! " S'exclama-t-il comme s'il se rappelait soudain le pourquoi de ma présence dans son bureau. " Il faut que vous m'aidiez à tuer des lapins ! "

- " Pardon ? " Lui demandais-je après avoir battu plusieurs fois des cils en espérant avoir mal compris ce qu'il venait de m'annoncer.

- " Oh, mais je vous en prie ! " Me dit-il le plus sérieusement du monde en secouant une main avec un petit sourire complice, comme si nous étions les meilleurs amis du monde.


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Le caprice de Dame Adela
La raison de ma présence sur cette île m'assura une fois de plus que ma vie au sein du Gouvernement Mondial commençait à fortement me peser. Durant le briefing du scientifique dont je n'avais même pas retenu le nom - ne voulant pas en faire l'effort - j'avais reçu mon ordre de mission qui me déplaisait fortement. Celui de traquer de pauvres petites boules de poils à fourrure blanche. Des lapins des neiges. Et ceux pour une raison des plus absurdes. Celle de venger l'animal de compagnie de la Dragon Céleste qui s'était fait attaquer et blesser par l'un d'entre eux.

- " Un dinosaure qui se fait attaquer par un lapin... " Soufflais-je entre mes dents désabusée au moment où je franchissais le seuil de la porte, m'éloignant du bâtiment de la Marine pour me mettre en œuvre. " Ça sent l'excuse bidon pour juste assouvir un caprice de sale gamine pourrie gâté à mon avis. "

Arpentant le marché du village de Cocoa Weed, je réfléchissais à la suite des opérations. Ne sachant clairement pas comment j'allais pouvoir procéder pour accomplir cette mission qui me restait en travers de la gorge. Certes, j'avais déjà été convié pour mener à bien une mission dans le même genre dans le désert d'Alabasta, il y a presque un an de cela. Mais je n'avais pas été seule sur ce cas et cette fois-là, il n'avait été question que de ramener un spécimen. Pas de les exterminer tous. Une partie de moi n'avait franchement pas envie de s'acquitter de cette tâche en imaginant ce qu'ils allaient faire à ces créatures. Car certes, ma mission ne consistait pas à les tuer de mes propres mains, laissant cette sale besogne au savant et ses hommes. Mais j'allais participer à leur éradication.

- " Peut-être que je ferai mieux de tout abandonner... " Lâchais-je tristement en traînant les pieds dans la neige, bien emmitouflé dans mon épais manteau d'hiver. " Mais ce n'est pas possible... " Soupirais-je en pensant à ce que cela signifierait pour moi si je venais à déserter le Cipher Pol.

Ce n'était pas la première fois que je songeais à une chose pareille. Bien au contraire même. Au fil du temps à les servir comme une bonne petite chienne obéissante, je m'étais rendu compte à quel point je ne pouvais plus endurer une telle vie. Après tout, la seule chose que je voulais, était d'atteindre mon objectif et de ne pas perdre mon temps à faire un travail dans lequel je ne m'épanouissais pas. Et surtout qui parfois allait contre mes convictions. Cependant, même si cela me contrariait, je ne pouvais faire autrement. Délaisser l'organisation n'était pas une chose si facile à faire. Déjà, parce que j'avais besoin d'eux dans une certaine mesure. Mais par-dessus tout, cela serait vu d'un très mauvais oeil. Pouvant mener cette dernière à me pourchasser afin de me traduire en justice et qui sait, peut-être m'enfermer pour toujours à Impel Down. Un risque qu je ne pouvais prendre pour le moment.

Alors en attendant, je prenais mon mal en patience, serrant les dents à chacune des quêtes que l'on me confiait. Pour toutes ces raisons qui m'entravaient, je me mis à l'action. Interrogeant à tour de rôle les habitants de la ville, je me fis passer pour ce que j'étais réellement, une adoratrice de ces animaux qui souhaitait en voir de mes propres yeux. Seulement, personne ne put m'apporter la réponse que je voulais. C'est-à-dire où je pourrais trouver leurs terriers. Pour cause que la plupart n'en savaient absolument rien. Tandis que d'autres ne souhaitaient juste pas prendre le temps de me répondre, préférant m'envoyer paître.

En un sens, cela me ravivait de voir que personne ne pouvait me renseigner. Ainsi, je n'aurai peut-être pas à participer à ce massacre immonde. Une chose dont j'aurais tant aimé m'en convaincre. Cependant ce n'était pas comme ça que ça marchait et je devais me faire à l'idée que cela arriverait bien à un moment ou un autre.

- " C'est elle qu'il faudrait tuer... " Marmonnais-je dans mon écharpe en pensant à ce qu'une personne de son rang était capable de faire par simple extravagance. " La prochaine fois, ça sera quoi qu'elle voudra voir disparaître ? La faune locale d'une autre île ? Ou alors... L'île elle-même avec tous les innocents qui la peuple. "

Une chose dont elle serait tout à fait capable, mais qui malheureusement ne servait à rien d'y penser. Ce n'était pas moi qui pourrais faire quelque chose contre ça. Et puis surtout, j'avais pour le moment autre chose à mener à bien. Continuant mes investigations, quelque chose attira soudainement mon attention. Au coin d'un bâtiment, des voix s'élevèrent qui semblèrent parler d'un sujet qui pouvait concerner ma petite affaire.

- Vous avez trouvé tout ce qu'il nous fallait ? " Demanda une jeune femme à deux hommes du même âge qui semblaient bien la connaître.

- " Ce ne fut pas simple, mais oui on a réussi à se procurer ce que tu nous avais demandé. " Lui assura le plus fluet des deux en brandissant un sac qu'il avait en main en plus de désigner ceux que portait son compagnon. " J'espère juste qu'on en aura assez. " Lui confia ce dernier en baissant tristement la tête.

- " Tout ce qu'on pourra ramener sera déjà ça de gagné. " Le rassura la jeune femme aux longs cheveux dorés en posant une main compatissante sur son épaule. " Et puis si jamais, on reviendra se réapprovisionner plus tard. Et ceux tant que ce Dragon Céleste et ses hommes seront dans le coin. "

Caché dans la pénombre du bâtiment, je les observais bien tranquillement, réalisant en effet que ces derniers manigançaient bien quelque chose en rapport avec Dame Adela. Rien ne pouvait me certifier que cela avait un rapport avec les lapins des neiges que je cherchais - et au fond, j'espérais bien que non - mais l'idée de les suivre me semblait approprié. Avec un peu de chance, ceux-ci étaient des terroristes révolutionnaires qui préparaient un mauvais coup envers l'autre bourgeoise. Ce qui serait une véritable aubaine. Permettant ainsi de peut-être éviter de sacrifier des animaux innocents en me servant de l'arrestation de ses malfrats pour lui faire oublier. Quant à moi, cela m'apporterait les lauriers de l'avoir protégé, remontant ainsi dans les grâces de mon supérieur.

- " Vous ne pouviez pas mieux tomber. " M'exprimais-je à voix basse et enjouée au moment où je les prenais en filature, m'enfonçant dans la forêt en direction des montagnes.

Seulement, au bout de plusieurs heures à les suivre à bonne distance afin de ne pas me faire repérer, je m'aperçus rapidement que je m'étais fourvoyée sur leur attention. En arrivant à destination - un lieu particulièrement bien caché dans la cime montagneuse - ce n'est pas un camp de révolutionnaire qui se dévoila à moi. Mais une sorte de refuge naturel où d'énormes bestiaux à la fourrure blanche se trouvaient.

- " Des ours ? " Me trompais-je avant de comprendre en voyant des grandes oreilles trônaient sur le sommet de leur crâne qu'il s'agissait en fait d'énorme léporidés.


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Le caprice de Dame Adela
La taille de ses mammifères était très impressionnante, me permettant de mieux comprendre comment un lapin avait pu s'en prendre ainsi à une cette créature d'un ancien temps qu'était le dinosaure. En en apercevant un ouvrir sa gueule pleine de dents acérées pour laisser échapper un bâillement, je réalisais que ces animaux n'avaient rien de si adorable que cela. Rien à voir avec ceux dont j'avais l'habitude de voir en tout cas. Mais cela ne changeait pas mon avis sur la question pour autant. Même si ces derniers semblaient redoutables, voir peut-être agressifs - bien que leur attitude envers ceux que j'avais suivis démontrait le contraire - cela restait de simple animaux sauvage qui vivaient simplement leur existence tranquillement.

Sans bouger, allongée dans la neige - passant inaperçu grâce à mon manteau blanc qui se camouflait à merveille au reste -  je continuais de les observer, réalisant que les individus que j'avais pris en filature n'étaient pas de dangereux criminels. Mais plutôt des personnes prenant soin d'eux. Un acte noble de leur part que je ne pouvais qu'approuver. Malheureusement, cela n'arrangeait en rien mes affaires. Au contraire, je me retrouvais à mon point de départ. Serrant fortement mes mains gantées dans la poudreuse, je me mordis la lèvre inférieure en pensant à ce que je m'apprêtais à faire.

Alors qu'en moi, tout me suppliait en hurlant de ne rien faire et de repartir d'où je venais, je saisis mon escargophone rose bonbon pour signaler ma découverte. Seulement, au moment où j'ouvris la bouche pour faire mon rapport, je sentis la bouche du canon d'une arme à feu se coller à l'arrière de ma tête.

- " Je vous conseille de ne plus faire un geste. " Me signala l'homme qui me tenait en joue d'une voix autoritaire et sans appel. Prêt à appuyer sur la gâchette au moindre mouvement.

Lâchant délicatement le petit gastéropode qui chuta dans la neige avant de se mettre à l'abri dans sa coquille, je tournais la tête dans sa direction afin de l'avoir dans mon angle de vue. En posant mes yeux sur lui, je m'aperçus qu'il s'agissait d'un homme d'un certain âge dont les mains tremblaient. Le souffle haletant et une petite goutte de sueur roulant sur une de ses tempes, il ne fut pas difficile de comprendre que ce dernier n'était pas à l'aise dans cette situation. Laissant paraître qu'il s'agissait sûrement de la première fois qu'il se trouvait dans un tel cas de figure. Le réalisant, je comptais bien en profiter à mon avantage sans même prendre la peine de jouer la comédie.

- " Vous êtes sûr que vous souhaitez faire cela ? " Lui demandais-je le plus calmement possible sans montrer le moindre signe d'hostilité à son encontre. " Posez votre arme voyons... Vous n'avez rien d'un assa... "

- " Tai... Taisez-vous ! " M'ordonna-t-il de sa voix tremblotante et peu assurée alors qu'il tentait en vain de s'engaillardir en réajustant sa prise sur son fusil.

- " Très bien... Mais une seule chose avant ça. " Lui concédais-je en poussant un petit soupir d'agacement. " Avant de menacer quelqu'un, assurez-vous que votre arme soit chargée. "

À ces mots, le vieil homme hésitant fit l'erreur d'ôter le bout de son canon de ma tête afin de s'assurer de ce fait. Profitant de sa naïveté, je me tournais sur le flanc afin de lui faucher les jambes d'une balayette. En tombant, ce dernier dont l'arme était bel et bien prête à faire son œuvre, vit son doigt se crisper sur la gâchette, actionnant par mégarde l'arme qui cracha une balle dans un bruit tonitruant. Une fois à terre, je lui donnais un petit coup de pied sur le coin du menton afin de le faire sombrer immédiatement dans l'inconscience.

Malheureusement, bien que débarrassé de cet importun, la détonation alerta tous ses petits camarades dont certains commençaient à rappliquer dans notre direction. Saisissant que la confrontation ne pouvait être évitée, je partis à leur rencontre pour régler cette histoire au plus vite. Déjà accablée par le fait de participer au meurtre d'animaux innocents, je me refusais d'en faire autant avec leurs protecteurs. Surtout que ces derniers n'avaient en rien l'air d'être des combattants quand on se référait au vieillard assommé. Restant sur mes gardes, prête à toute éventualité, je fondis donc sur eux, les mettant hors courses sans même prendre la peine d'utiliser mes yo-yos et veillant bien à doser mes coups pour ne pas les tuer.

Continuant sur ma lancée, je dévalais la pente neigeuse où je me trouvais pour ensuite m'attaquer à ceux qui étaient restés auprès des lapins des neiges. Leur réservant le même sort jusqu'à tomber sur la jeune femme à la chevelure d'or qui m'avait malgré elle menée jusqu'ici.

- " Arrêtez, je vous en prie !! " Me supplia-t-elle en levant ses mains devant elle pour me faire signer de me stopper. Ce qui fut à sa grande surprise le cas.

- " Je suis désolée... " Lui avouais-je avec honte en plongeant mon regard attristé dans le sien avant de jeter un oeil en coin à la raison de ma présence en ces lieux. " Je n'ai pas le choix... "

- " On a toujours le choix... " M'assura cette dernière d'une voix étranglée par la peur en comprenant ce qui m'amenait ici. " Vous n'êtes pas obligé de faire ça. " Continua-t-elle avec une grande douceur, réalisant parfaitement la lutte qui se jouait en moi. " Regardez-les.. Ce sont des créatures innocentes qui ne cherchent qu'à exister comme toutes les autres. Malgré leur apparence qui diffère de leur autre congénère, ce ne sont pas des animaux dangereux. Je peux vous l'assurer. "

Argumentant sur ces créatures qu'elle connaissait sur le bout des ongles, cette défenseuse des animaux chercha à me convaincre de revenir sur ma décision. L'écoutant jusqu'au bout, j'aurai tant voulu accéder à sa requête, et même l'aider à les protéger du sort que leur réservaient les hommes de la Dragonne Céleste. Mais je ne pouvais m'y résoudre, sachant pertinemment ce qui était en jeu, me concernant. Le cœur lourd et sentant les larmes me monter aux yeux à la vue de la détresse de cette jeune femme qui aimait les lapins autant que moi, je sortis le pistolet de détresse que l'on m'avait confié.

- " Pardon... " Soufflais-je la voix larmoyante au moment où je tirais le fumigène rouge qui indiquait ma position tout en me saisissant de mon escargophone que j'avais récupérée pour leur signaler.

En voyant ce que je venais de faire, mon interlocutrice se mit à fondre en larmes avant de me traiter de monstre. Cherchant à sauver ces animaux, celle-ci se mit à courir dans leur direction pour les forcer à fuir avant que les hommes du Gouvernement n'arrivent. Seulement, à contrecœur, je me jetais sur elle pour l'assommer à son tour. Me saisissant de son corps avant qu'elle ne tombe lourdement dans la neige, je l'allongeais délicatement au sol. Au moment où je regardais son visage inondé de larmes, rajoutant à ma culpabilité, quelque chose à laquelle je ne m'étais pas du tout attendu arriva.

Frappé dans le dos par un énorme coup de patte, un énorme spécimen - si ce n'est le plus gros du lot - m'envoya valser dans la neige. Roulant sur plusieurs mètres, je stoppais ma course d'un bond pour me remettre sur mes pieds afin de faire face à ce nouvel adversaire. Cependant, alors que je me tenais en position de combat, prête à esquiver une éventuelle attaque, je fis abasourdie pas ce que je vis. Se tenant devant moi de tout sa hauteur, le lapin qui devait se trouvait être le dominant du groupe resta auprès de la jeune femme comme s'il cherchait à la protéger de moi.

Grognant en dévoilant toutes ses dents, ce dernier me jetait un regard noir qui me décontenança complètement. Le voir ainsi prendre la défense de cette humaine comme s'il s'agissait de l'une des sien m'estomaqua. Tout ce qu'elle m'avait dit sur eux était, en effet, vrai. Ces créatures n'étaient pas des monstres comme voulaient le faire croire Adela et ses hommes. Elles savaient faire preuve de bienveillance envers ceux qui se montraient bons avec eux et étaient prête à se battre pour les protéger.

- " Non... " Lâchais-je tout d'un coup en reprenant une posture normale et abandonnant toute envie de me confronter à lui au moment où une larme roula sur ma joue. " Qu'est-ce que j'ai fait ? "


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Le caprice de Dame Adela
Les yeux embués de larmes, je réalisais l'erreur monumentale dont j'avais fait preuve. Sacrifier ainsi ces créatures que j'affectionnais tant. Et tout cela pour que je puisse retrouver l'estime de mon supérieur afin de pouvoir continuer mon chemin était indigne de moi. Faisant en effet de moi un monstre comme l'avait si bien surligné cette charmante personne dont l'âge ne devait pas être différent du mien. En réalité, en agissant de la sorte, je ne pouvais plus me permettre de clamer que j'aimais ces petites boules de poils dont je détenais moi-même le Fruit du Démon. Alors que cette dernière était prête à tout faire pour qu'aucun mal ne leur soit fait. Pour la première fois de ma vie, je me dégoûtais.

Malgré tout, il n'était pas trop tard pour me rattraper. Et une idée me vint. Séchant mes larmes à l'aide d'une de mes manches, je m'approchais du lapin qui se dressait devant moi en levant les mains au ciel en signe de paix.

- " Je ne veux pas te faire de mal... " Lui assurais-je d'une voix doucereuse tandis que je continuais de m'approcher à pas lent. " Laisse-moi t'aider à sauver les tiens. "

Seulement, alors que je n'étais plus qu'à un mètre de lui, l'énorme léporidé abattit une nouvelle fois son énorme patte sur moi. Visant mon visage pour m'achever d'un seul coup. Heureusement pour moi, j'eus le réflexe de l'esquiver en me baissant, voyant que quelques mèches de cheveux être sectionné. Profitant du fait qu'il m'avait raté, je me redressais avant de lui saisir sa grosse paluche aux griffes pointues. La caressant avec douceur pour essayer de lui faire comprendre que je ne voulais pas lui faire de mal. Malheureusement, rien n'y fit. Et je ne pus lui en tenir rigueur. Ce dernier ayant assisté à mes actes malveillant envers ceux qui les protégeaient, lui et sa meute, il chercha à se débarrasser du prédateur qu'il voyait en moi. Repoussant ma main avec violence, il tenta ensuite à me mordre à l'épaule.

Prenant une décision qui pouvait en surprendre plus d'un, je n'essayais pas de l'éviter, écartant même les bras pour l'accueillir. Trouvant que cela n'était pas cher payé pour parvenir à l'apaiser. Cependant, au moment où ses dents allèrent perforer ma chaire, le sifflement d'une balle frôla mon oreille avant d'être remplacé par le grognement de douleur du dominant qui chuta sous mes yeux. Détournant mon regard de l'animal blessé au flanc, je cherchais le responsable du coup de feu. Rapidement, j'aperçus, perché en haut de la colline sur laquelle je m'étais trouvée plus tôt, un homme vêtu de bleu et de blanc dont le fusil encore en joue fumé.

M'indiquant que les hommes du savant fou se trouvaient également dans les montagnes depuis le début de l'opération. À croire que ces derniers ayant entendu parler de mon pédigré n'avaient pas eu assez confiance en moi pour me laisser régler cette affaire toute seule. Sinon, comment auraient-ils pu se trouver là à cet instant, alors que je pensais avoir au moins une bonne heure devant moi pour évacuer les lieux avec les lapins et leurs protecteurs.

Réalisant que tout était fichu, je me mis à réfléchir à toute allure sur une solution pour éviter le plus de perte possible. Malencontreusement, les rafales de tirs qui se firent entendre emportèrent avec eux ma dernière lueur d'espoir de pouvoir me racheter. Voyant les lapins des neiges tomber à tour de rôle sous cette pluie de balles, je me maudissais d'avoir été aussi égoïste et stupide. À cause de moi, cette race de lapin allait disparaître de ce monde. Emportant avec eux toute trace de leur existence. Mais c'était sans compter sur la bravoure dont pouvait faire preuve ses animaux. Se relevant malgré sa blessure dont beaucoup de sang avait maculé le blanc pur de la neige, le mâle dominant poussa un rugissement féroce en direction de la Marine. Bien décidé à ne pas se laisser exterminé ainsi.

Par ce simple grondement, les lapins alors paniqué reprirent courage et se mirent à charger sur leur assaillant à vive allure. Bien qu'ils savaient n'avoir aucune chance, ceux-ci ne voulaient pas se rendre sans combattre. Mais ce ne fut pas la seule raison de cet acte inconscient. En agissant ainsi, les mâles de la meute espéraient ainsi pouvoir protéger leurs petits qui tentaient de fuir avec leurs femelles. Puis, ce fut au tour de leur alpha de se mettre en route. Mais ceux pas avant d'avoir plongé son regard dans le mien. Des yeux dans lesquels je cru décrire comme une supplication de lui venir en aide. Ou bien était-ce simplement le reflet de mon âme qui me renvoyait à ce que je devais faire. Je n'en avais aucune idée et en réalité, cela n'avait pas la moindre importance.

- " Compte sur moi... " Lui soufflais-je en hochant doucement la tête avant qu'il ne parte à son tour à l'assaut. Comme s'il n'attendait que cette promesse pour trouver la paix qui le mènerait à son sacrifice pour le bien des siens.

Profitant de la cohue qu'engendra la charge des lapins des neiges, je fonçais vers la jeune femme encore dans les vapes avant de me jeter à genou près d'elle pour la réveiller à petit tape sur les joues.

- " Allez debout ! Les lapins ont besoin de vous ! " Lui hurlais-je dessus en continuant de la secouer pour qu'elle reprenne connaissance.

Après plusieurs gifles, dont une plus forte qui eut pour résultat de la faire revenir à elle, la défenseuse des animaux se redressa tout un coup avant de tenir sa tête qui tournait légèrement.

- " Qu... Qu'est-ce que vous avez fait ?! " S'emporta cette dernière en réalisant ce qui se passait autour d'elle par ma faute. " Je... "

- " Vous aurez tout le temps de me maudire plus tard ! " La coupais-je brusquement tout en la forçant à se remettre sur pied en l'empoignant par le bras. " Avant ça, il faut en sauver le plus possible ! "

Bien que surprise, celle-ci ne chercha pas plus loin. Plus préoccuper pour l'heure par la sauvegarde de ces animaux. Sans attendre un instant de plus, elle se précipita pour en faire évacuer le plus possible. Prenant surtout en charges les plus jeunes qui la suivirent à couvert des arbres. Malheureusement, quasiment la totalité d'entre eux périrent avant même d'atteindre leur cime. Quant aux restes, apeurés, ils repartirent dans l'autre direction où ils se firent cueillir à leur tour. Imbibée de sang, la neige était devenue entièrement rouge au moment où les coups de feu cessèrent à la mort du dernier des lapins. Nous avions échoué. Enfin, c'est ce que crut la femme à la chevelure d'or qui hurlait de douleur et de rage le visage plaqué contre la neige.

Car en réalité, certains d'entre eux avaient survécu. Plaquant une main sur sa bouche afin de la faire taire, je l'éloignais loin de ce spectacle horrible. Durant le trajet où je l'emmenais, cette dernière se débattit, parvenant parfois à me frapper de toutes ses forces. Mais quand elle découvrit ce qui l'attendait au fond d'une grotte, celle-ci tomba à genoux au moment où je la lâchais. À l'intérieur de celle-ci, se trouvaient une petite poignée d'animaux que j'étais parvenu à secourir sous la barbe des hommes de la mouette. Ces derniers n'étaient pas bien nombreux, restant malheureusement plus que quatre adultes et une dizaine de petits. Néanmoins, grâce à cela, leur race ne serait pas éteinte. Pas aujourd'hui en tout cas et pas de ma propre main.

- " Vous savez que ça ne change absolument rien. " Me stipula la jeune femme qui caressait la tête de l'un des lapereau sans même prendre la peine de me regarder. " Tout ceci restera à jamais votre faute. Sans vous, jamais ils n'auraient réussi à les retrouver et à faire ce... "

Déglutissant difficilement, cette dernière n'alla pas au bout de sa phrase, sentant les larmes couler de nouveau sur ses joues en repensant à la mort de toutes ses pauvres créatures. Les mots qu'elle avait prononcés furent durs à entendre, mais juste. Je ne pouvais lui en vouloir, car telle était la vérité. Par ma faute, quasiment tous les lapins de cette île avaient été éradiqués. Les soldats de la Marine s'étant déjà chargé d'en tuer un grand nombre avant mon arrivé. S'étant juste servi de moi pour trouver ce refuge sur lequel ils ne parvenaient pas à mettre la main. Et comme une sombre idiote, je leur avais servi sur un plateau d'argent. Oui, tout était de ma faute et j'en assumerais à jamais les conséquences.

Sans rajouter un mot de plus, n'en voyant pas l'intérêt, je quittais la grotte, laissant les lapins à ses bons soins. Sachant très bien qu'avec elle, ils seraient de nouveau en sécurité. De retour à Cocoa Weed, je me présentais sans attendre au bureau du scientifique. Poussant la porte sans qu'on m'en donne l'autorisation avec son assistante qui couinait derrière moi.

- " Oh ! Vous ici ! " S'exclama-t-il avec enthousiasme avant de chasser la vieille bique d'un simple geste de la main. " J'ai bien cru qu'on ne vous reverrez plus jamais. " M'expliqua ce dernier qui ne cachait pas sa surprise ni sa joie de me voir. " Mes hommes m'ont fait part de ne pas vous avoir trouvé quand ils en ont fini avec ces sales bêtes ! "

- " Mmh... " Me retenais-je de lui faire regretter ses paroles en serrant les mains au point d'en faire blanchir mes jointures. " Oui... " Me repris-je rapidement, ravalant mon envie de lui enfoncer la tête dans son bureau. " J'ai quadrillé la forêt pour voir si aucun d'entre eux n'était parvenu à prendre la fuite. "

- " Parfait ! Parfait ! " Jubila le savant en tapant à plusieurs reprises dans ses mains. " Une véritable professionnelle ! Bravo ! " Me congratula-t-il d'un sourire franc avant de me proposer de m'asseoir pour boire un verre pour fêter cette réussite.

- " Navrée, monsieur, mais le devoir m'appel ailleurs. Je ne peux rester plus longtemps. " Lui avouais-je en déclinant son offre avant de quitter la pièce sans ajouter le moindre mot. Préférant partir le plus vite possible de cet endroit qui me dégoûtait le plus au monde et dont je garderai des séquelles à vie à cause de ce que j'avais honteusement fait.
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