La nouvelle O’Hara, terre de savoir, terre de culture, voilà bien longtemps que tu n’avais pas foulé son sol. Tu avais besoin de renseignement contenu dans des traités chimiques et la bibliothèque de l’Arbre demeurait la plus fournie au monde. Celle de l’Académie de Koneashima possédait peut-être la plus grande collection d’ouvrage scientifique, mais il était hors de questions d’y refoutre les pieds.
Tu compulsais divers bouquins, tous écrits par des gens au nom ronflant, depuis quelques heures déjà, tirant tes propres conclusions et notant mentalement les informations utiles quand il y en avait. Tu voulais comprendre les meilleures réactions entre molécules pour créer une nouvelle poudre qui permettrait d’inoculer un dérivé de la maladie de la vache folle.
Mais cette infection se révélait difficile à manipuler. Tu pandiculas une longue minute et bâillas tout autant. Un bon café te ferait du bien en ce moment, te dis-tu. Ainsi, tu reposas ton livre dans le rayonnage et sortis de ce temple du savoir. La lumière du jour t’éblouit un brin, tes yeux s’étaient trop habitués à l’ambiance tamisée.
Après un instant, tu repéras un bistro sur une place non loin de l’entrée et pris un siège sous un parasol. La morsure de l’astre de feu était très agréable, mais tu n’aimais guère bronzer. Ainsi, après avoir commandé un café, précisément un latte macchiato, tu entrepris de continuer ta lecture fantastique quotidienne. L’histoire d’un peuple vivant sous trois soleils en quasi-permanence dans le ciel, avec une religion qui s’y rapporte et en opposition avec une confrérie d’assassins vénérant la Dame du Saint-Meurtre.
Une fois servie, tu savouras ce délicieux breuvage tandis que les pages se tournaient un peu plus à mesure que la tasse se vidait. Quand tout un coup, quelque chose attira ton attention. Une jeune femme, à la chevelure à mi-chemin entre le rose et le blond, s’avançait à l’entrée du village. Elle déambulait de façon erratique, si belle qu’elle renversait plusieurs étales sur son passage.
À un moment, elle finit même par s’écrouler sur la voirie, remettant une peltée d’habitant. Toi, tu n’en avais cure. Ce n’était pas ton problème. Tu poursuivis ton bouquinage comme si de rien n’était. Pourtant, ton instinct réagit bien avant ta raison quand tu entendis que les badauds appelaient un médecin à la rescousse.
Tu soupiras, te souvenant malgré tout de ton serment d’Hypocrate que tu avais si souvent bafoué dernièrement, et rangeas tes affaires dans ton sac en forme de cercueil et te dirigeas vers la cause du ramdam. Tu en poussas certains sans ménagement, créant la place que tu avais besoin pour progresser.
Une fois que tu arrivas sur sa silhouette, tu commenças à l’ausculté. Elle ne semblait avoir rien d’apparent. Tu fronças les sourcils et poursuivis ton inspection.
Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)
- Moissonneuse et Désespoir/poussière:
Désespoir et Poussière
La Moissonneuse