Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud.
C'est pas la chute qui compte, c'est l'atterrissage.
Pierre qui roule n'amasse pas mousse.
Il y'a une erreur dans tous les dictons. Ils sont systématiques, et ne souffrent d’aucunes contradictions. Ils sont unilatéraux et sans retours. Alors que la vie, c'est justement une foule de seconde chances, de renouveau, de renaissance. Alors que la vie, c'est se tromper pour mieux avancer. Faire des erreurs pour ne jamais les recommencer, et pour en parler, identifier, analyser, celles des autres. Pour avoir un bon conseil à donner, il faut avoir vécut des situations similaires, comprendre, appréhender et ne jamais juger. Les dictateurs de la bonne conscience, des bonnes mœurs, et du bon gouvernement, paternaliste et bon enfant, sont les pires. Ce sont eux, ceux qui ne font rien pour empêcher l'injustice, que je qualifierai d'autant criminel que les cinq étoiles et les nobles mondiaux. Ceux qui laissent faire, qui jugent, qui ne savent pas prendre du recul avant d'ouvrir leur bouche lors d'un débat. Ceux qui ne se mettent pas à la place des autres, qui n'ont aucune empathie, qui ne savent pas ce que c'est d'être différent, opprimé, ou bien simplement vivant. Vivre c'est se tromper ais-je dis plus haut. Alors faire la différence, ça n'est pas un mal. Se faire opprimer, est la pire des choses qui peut arriver, et c'est aussi une atteinte aux libertés individuelles, qui devraient être les seuls lois à suivre dans ce maudit monde.
Moi, je suis le seul tordu a vouloir redresser la barre à n’importe quel prix. Rendre la monnaie de sa pièce, ne jamais lâcher le morceau. Le seul ? Non… Car un groupe d’irréductibles rebelles continuait de lutter pour une vie plus juste. Pour un monde meilleur. Quitte à mourir pour ça …
Je devrais coucher ses pensées par écrit, que je me dis en arrivant à ma destination, planqué avec mes deux camarades dans la cale d’un navire de commerçant, qui adhérait aux idées de la révolution, de nous. Nous arrivions à Dead End, et nous avions un message à faire passer. Tel un serpent, j’allais me glisser dans le tanière du loup, la grotte du gorille, et venir mordre, injecter mon venin, faire passer une idée : Liberté pour tous. Pour se faire, je devais faire exploser le chantier naval appartenant à un dénommé Jack Callhugan. Corsaire de son état, et propriétaire de l’île et de quasiment tout ce qu’il y avait dessus. Il n’y avait pas un trafique, pas une transaction, rien ne se passait sans qu’il soit responsable pour au moins la moitié. Et la révolution se rappelle. Elle se rappelle des convois, et de sa participation active à l’un d’eux. Et elle aime punir, remonter des bretelles.
Me frappez pas, je suis qu’un messager. Me tuez pas, je ne suis qu’un vecteur. Un genre d’outil dangereux entre des mains pires encore. Je n’ai pas de conscience propre, juste une volonté de fer, et une envie de ne pas en démordre. De ne rien laisser passer.
On accoste et je dis à mes deux amis : Dispersion, vous savez quoi faire, le plan est ficelé, reste plus qu’à l’appliquer … Que je dis en frappant ma poitrine côté cœur, ce qui voulait dire : Hasta la victoria siempre, à peu de chose près …
Et quand à moi ? Moi, j’suis la distraction ultime, j’suis l’élément perturbateur, le petit grain de sable qui va tout faire s’effondrer. Parce que des fois, il suffit qu’un domino tombe pour qu’une série ne naisse, et que l’emmerdement commence.
L’instigateur, le signal.
Quand je sortirai une phrase dans l’arène, ils sauront qu’il faut préparer la sauce.
***
Arène du crack, Dead End.
Gauche, droite, en haut.
Gauche, droite, en haut.
Gauche… en bas ?! Ah tiens, une variation, bravo. J’analyse le combattant en face de moi, le regard acéré. Je ne laisse passer aucune information, rien, je sais qu’il a souffre d’une blessure ancienne aux ligaments croisés, juste à la façon dont il se tient. Il est bancale, prévisible, amoché, sale et sans compétence aucune. Ou alors je l’ai peut être épuisé depuis un quart d’heure ? Mais la foule scande le nom que j’ai donné quand on m’a demandé qui j’étais : Judas. Et ça criait … JUDAS, JUDAS, JUDAS ! Comme si le fameux pirate qui était allé taquiner des empereurs était encore en vie. J’avais lu ça je ne sais ou. Si ça ce n’est pas une attraction qui mérite qu’on vienne la voir, et qui laisserait tout le temps à mes camarades de faire les préparatifs … Une légende qui renaît. Et surtout, même si au début cela rendait dubitatif la plus part des pirates et des touristes, le fait que je gagne mes combats sans avoir l’air en difficulté doit compter sur le fait que la salle est comble. Que personne n’est entrain de faire son travail, et qu’ils se concentrent tous sur moi et mes fanfaronnades.
Je zig, je zag. J’esquive un coup d’un millimètre, qui aurait pu être à des années lumières de moi, si je l’avais voulu. Je frappe le menton, l’autre s’écroule, les yeux roulants dans les orbites. Shding Shding. Une cloche résonne et la foule en délire explose.
Littéralement. Pourquoi ? Parce qu’on jeudi, et que je me bats depuis sept jours contre des types, qui, s’ils sont forts, n’ont pas mon panache. Et qu’à l’aube du septième, mes petits amis, recevant le signal lors qu’en prenant le den den micro, je dis : Ce n’est que le début, vous allez vous souvenir de Judas, le pater pugilat ! Commencèrent leur boulot. Prenant le contrôle des cages en ayant assommé la garde et les employés, ils firent sortir tout le monde de derrière les barreaux, et une explosion souffla une partie de l’arène, du publique et des gradins.
Moi je me retrouve à moitié assommé dans un des gradins. Mon plan n’était pas infaillible, et j’pâtis moi-même de l’efficacité de mon apprentissage dans la fabrication de bombes artisanales. A coté de moi, un jeune homme bien sapé me regarde : Argh … ça fait … mal… aide … moi… Je tends le bras, le sang coule de mon poitrail.
Que va-t-il faire ?
Dernière édition par Mercury Tesla le Sam 17 Fév 2024 - 6:34, édité 1 fois