Cai Qin Shi
Sexe : Homme
Race : Humain Métier : Ex-agent du CP6
Groupe : Civil
But : Echapper au Gouvernement mondial ainsi qu'à la Révolution
Équipement : Affaires de base (vêtements, lotions et baumes...), une paire de gantelets métalliques finement ouvragés Voir ici.Parrain : XXX
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Oui, il s'agit d'une reroll de Dorian Grey
Si oui, quel @ l'a autorisé ? Caramélie
Codes du règlement :
Description physique
La discrétion par l’exubérance
Comment décrire Cai ? Il serait plus avisé de décrire ses motivations car elles conditionnent son apparence.
De par son passé d’ancien agent de Cipher Pol, Cai a toujours eu pour mot d’ordre la discrétion. Cet impératif et ses missions d’infiltration l’ont amené à toujours chercher à se fondre dans la masse. Pourtant Cai n’a jamais pu se résoudre aux méthodes classiques imposées par l’agence gouvernementale, la grisaille des costumes ternes du CP étant aux yeux de Cai le meilleur moyen de signaler aux regards importuns l’appartenance au moule administratif.
Son expérience lui a fait se rendre compte que l’exubérance et les couleurs criardes sont bien souvent ce qu’il y a de plus efficace pour détourner l’attention. Ou plutôt, c’est en étant au centre de l’attention que l’on éveille le moins la méfiance.
Cette logique, non sans rappeler les tactiques du CP0, fait de Cai un personnage haut en couleur. Le jeune homme dans la fin de la vingtaine affectionne les tissus vifs aux teintes éclatantes, les tenues serrées et prêt du corps qui détonnent avec le commun et dévoilent sa peau délicate et ses muscles saillants sans pour autant entraver sa gestuelle légère.
Confortablement lové dans les draperies et les étoffes, se trouve un physique à l’apogée de sa vigueur, un profil de chat-maigre comme se plaisent à le nommer les instructeurs gouvernementaux. Gracile et musculeux, Cai domine ses pairs du haut de son mètre quatre-vingt-dix tandis qu’il les toise et les charme à l'aide de ses traits avenants.
Un visage aux traits fins et harmonieux que rehausse un sourire insolent et empli de confiance. Une crinière sombre et mi-longue, élégamment négligée en un festival de mèches rebelles.
Arrêtons-nous un instant sur les yeux de Cai car cela nous permet d’aborder sa caractéristique la plus remarquable. Le jeune homme a depuis son enfance été marqué par une sensibilité accrue aux mouvements et à la lumière. Cet afflux de signaux et d’informations causant de terribles maux de crâne, il a depuis longtemps trouvé une parade simple à ce problème sous la forme d’un simple bandeau de tissu qu’il attache pour masquer son regard. L’astuce étant que le tissu est faiblement épais pour lui permettre de distinguer les formes et son environnement, ses autres sens plus développés que la moyenne lui permettant de se diriger avec la même aisance qu’une personne non affectée.
Enfin, sa dernière caractéristique est son tatouage descendant depuis le bas de son œil droit jusqu’à son cou. Ce tatouage dont les motifs rappellent ceux d’une scolopendre, lui permet avant tout de dissimuler une cicatrice des plus disgracieuse.
De par son passé d’ancien agent de Cipher Pol, Cai a toujours eu pour mot d’ordre la discrétion. Cet impératif et ses missions d’infiltration l’ont amené à toujours chercher à se fondre dans la masse. Pourtant Cai n’a jamais pu se résoudre aux méthodes classiques imposées par l’agence gouvernementale, la grisaille des costumes ternes du CP étant aux yeux de Cai le meilleur moyen de signaler aux regards importuns l’appartenance au moule administratif.
Son expérience lui a fait se rendre compte que l’exubérance et les couleurs criardes sont bien souvent ce qu’il y a de plus efficace pour détourner l’attention. Ou plutôt, c’est en étant au centre de l’attention que l’on éveille le moins la méfiance.
Cette logique, non sans rappeler les tactiques du CP0, fait de Cai un personnage haut en couleur. Le jeune homme dans la fin de la vingtaine affectionne les tissus vifs aux teintes éclatantes, les tenues serrées et prêt du corps qui détonnent avec le commun et dévoilent sa peau délicate et ses muscles saillants sans pour autant entraver sa gestuelle légère.
Confortablement lové dans les draperies et les étoffes, se trouve un physique à l’apogée de sa vigueur, un profil de chat-maigre comme se plaisent à le nommer les instructeurs gouvernementaux. Gracile et musculeux, Cai domine ses pairs du haut de son mètre quatre-vingt-dix tandis qu’il les toise et les charme à l'aide de ses traits avenants.
Un visage aux traits fins et harmonieux que rehausse un sourire insolent et empli de confiance. Une crinière sombre et mi-longue, élégamment négligée en un festival de mèches rebelles.
Arrêtons-nous un instant sur les yeux de Cai car cela nous permet d’aborder sa caractéristique la plus remarquable. Le jeune homme a depuis son enfance été marqué par une sensibilité accrue aux mouvements et à la lumière. Cet afflux de signaux et d’informations causant de terribles maux de crâne, il a depuis longtemps trouvé une parade simple à ce problème sous la forme d’un simple bandeau de tissu qu’il attache pour masquer son regard. L’astuce étant que le tissu est faiblement épais pour lui permettre de distinguer les formes et son environnement, ses autres sens plus développés que la moyenne lui permettant de se diriger avec la même aisance qu’une personne non affectée.
Enfin, sa dernière caractéristique est son tatouage descendant depuis le bas de son œil droit jusqu’à son cou. Ce tatouage dont les motifs rappellent ceux d’une scolopendre, lui permet avant tout de dissimuler une cicatrice des plus disgracieuse.
Description psychologique
S’adapter pour survivre
La survie est ce qui distingue le mieux Cai. De par son histoire, il n’a jamais eu le loisir de profiter d’une condition paisible ou d’un destin assuré, il a toujours dû lutter pour conserver un avenir et cela a conditionné sa manière de voir le monde.
Tout chez Cai est calculé, d’un naturel observateur, il fait en sorte de récolter le maximum d’informations sur ses interlocuteurs pour par la suite être en mesurer de choisir ses mimiques et son attitude. La gestuelle, les sourires, l’empathie, tout est modulables pour pouvoir séduire aux mieux son entourage. Cai ne fait pas de différence entre ceux qui sont ses cibles et ceux avec qui il interagit au quotidien, chacun est une opportunité d’obtenir une information, un service. Cai ne considère les autres que sous l’angle de ce qu’ils peuvent offrir et chacun a quelque chose à offrir. Cela fait de lui quelqu’un d’affable et d’avenant, voir séducteur mais également prêt à modifier son attitude dans l’instant.
La loyauté, les vertus, toutes ces valeurs sont des outils dans le répertoire de Cai qu’il pioche aux grés des situations. Tour à tour, un fervent nationaliste colérique pour devenir le soir même un marchand pusillanime sans attaches ni remords.
Cette plasticité morale et mentale n’a pour but que de lui permettre de survivre un jour de plus car Cai n’a qu’une chose de valeur à ses yeux, sa propre vie.
Dans un sens, Cai se cherche car pour la première fois de sa vie il est libéré de ses obligations vis à vis de l’institution mondiale. Son caractère, forgé dans le creuset de son entrainement, va finalement être confronté à ce qui lui a toujours été interdit, avoir des rêves et des aspirations. Trouver un sens à son existence au-delà de la simple survie va amener une évolution qui sera des plus intéressantes à suivre chez le jeune Cai.
Tout chez Cai est calculé, d’un naturel observateur, il fait en sorte de récolter le maximum d’informations sur ses interlocuteurs pour par la suite être en mesurer de choisir ses mimiques et son attitude. La gestuelle, les sourires, l’empathie, tout est modulables pour pouvoir séduire aux mieux son entourage. Cai ne fait pas de différence entre ceux qui sont ses cibles et ceux avec qui il interagit au quotidien, chacun est une opportunité d’obtenir une information, un service. Cai ne considère les autres que sous l’angle de ce qu’ils peuvent offrir et chacun a quelque chose à offrir. Cela fait de lui quelqu’un d’affable et d’avenant, voir séducteur mais également prêt à modifier son attitude dans l’instant.
La loyauté, les vertus, toutes ces valeurs sont des outils dans le répertoire de Cai qu’il pioche aux grés des situations. Tour à tour, un fervent nationaliste colérique pour devenir le soir même un marchand pusillanime sans attaches ni remords.
Cette plasticité morale et mentale n’a pour but que de lui permettre de survivre un jour de plus car Cai n’a qu’une chose de valeur à ses yeux, sa propre vie.
Dans un sens, Cai se cherche car pour la première fois de sa vie il est libéré de ses obligations vis à vis de l’institution mondiale. Son caractère, forgé dans le creuset de son entrainement, va finalement être confronté à ce qui lui a toujours été interdit, avoir des rêves et des aspirations. Trouver un sens à son existence au-delà de la simple survie va amener une évolution qui sera des plus intéressantes à suivre chez le jeune Cai.
Biographie
Acte I : Chroniques de Cai
Une enfance charmante
La Grande Ere de la piraterie, derrière cette expression grandiloquente qui appelle à l’aventure et à la passion se cache une réalité plus terre à terre qui s’incarne au travers de pillages, massacres et autres joyeusetés.
Cai n’était qu’un enfant lorsque des pirates ont abordés son île avant de massacrer une grande part de la population dont ses parents. Il vivait alors sur un îlot non loin de Kanokuni. Ce caillou loin de la protection rassurante de la muraille Ming était habité par des familles de pécheurs qui survivaient tant bien que mal. Autant dire que lorsqu’une bande de pirates relativement pouilleuse mais surtout avide de richesses accosta et soumis les habitants à la règle de “payer ou mourir”, il n’y eut guère de survivants.
Les rares chanceux abandonnèrent leur foyer en délaissant le jeune orphelin du nom de Cai. Il dut survivre seul sur cerocher mort durant plusieurs semaines, buvant l’eau de pluie dans les interstices rocailleux de la côte pour ne pas s’empoisonner au puit du village dans lequel avaient finis les corps de ses parents. Pour se nourrir, il récolta tant bien que mal ce qui n’avait pas été emporté, du pain rassis, quelques gâteaux secs et de la mousse pour digérer.
A la suite de ce délicieux régime, la marine finit par retrouver le jeune Cai. Amaigri et traumatisé mais toujours vivant. Le navire militaire qui était venu faire escale pour constater les dégâts l’emporta sur une base navale perdue dans West Blue. C’est là-bas qu’il rencontra pour la première fois le Cipher Pol. Un agent de recrutement qui était venu inspecter la trouvaille, un jeune orphelin originaire de Kanokuni qui correspondait parfaitement aux besoins de l’Agence.
Le Cipher Pol comporte de nombreuses divisions dont plusieurs dédiées à l’infiltration et la surveillance. De telles missions nécessitent bien souvent des locaux capables de se fondre dans la masse, c’est pour cette raison que les recruteurs du Cipher Pol raffolent des orphelins issus des contrées exotiques que le Gouvernement Mondial surveille.
Sans demander son avis, ni lui laisser le temps de se remettre de ses épreuves, l’agent emmena Cai par-delà les mers, vers un centre de formation du Cipher Pol.
Bienvenue dans les rangs
Le Cipher Pol n’a pas la fibre parentale, c’est le moins que l’on puisse dire. Les orphelins qui sont pris en charge pour devenir des agents ne connaissent pas une existence délicieuse parsemée d’expériences juvéniles pleines de tendresses. Les agents du CP sont des rouages, certains plus libres que d’autres mais des rouages dans la machine gouvernementale. Les centres de formation n’ont pour but que de former de parfaits petits rouages, ce d’autant qu’il n’y a personne pour se soucier du sort d’orphelins. Ces derniers connaissent l’épuisement physique de l’entrainement tandis qu’ils sont modelés pour devenir des serpents au service du Cipher Pol.
Cai grandit ainsi dans un environnement terriblement compétitif et ce alors qu’il développait son handicap physique (voir description physique). Les faibles étaient naturellement éliminés par l’entrainement intensif et la pression ambiante. La plupart des instructeurs ne donnaient pas cher de la peau du jeune Kanokunien, trop faible et replié sur lui-même. Cependant Cai avait une ardeur à vivre qui le consumait, son expérience sur son rocher natal l’avait marqué au fer d’une soif de vivre inextinguible. Toujours est-il qu’il survécut malgré les épreuves et alors que les années passèrent, les officiels des différentes entités du Cipher Pol en vinrent à s’intéresser à la recrue potentielle.
Cai était un modèle de réussite pour la formation, sans identité propre, entièrement modelable et en parfaite condition physique. Les agences administratives ne le considérèrent guère mais celles plus opérationnelles firent pression pour obtenir la précieuse recrue. Plus précisément le CP6 et le CP5 rivalisèrent mais un élément fit pencher la balance.
En tant qu’originaire de Kanokuni, le CP6 pouvait se prévaloir du besoin d’un agent local pour mieux surveiller la Révolution rampante dans l’empire des fleurs. L’administration centrale donna raison au CP6.
Servir le bon camp
Le CP6 est une organisation dédiée à la lutte contre la Révolution, face à une telle tâche, l’institution n’accorde pas sa confiance aisément. Les nouvelles recrues doivent la gagner en faisant leurs preuves au travers d’un certain nombres de missions.
Pour ma part, ils m’envoyèrent aux 4 coins de West Blue pour infiltrer des cellules mineures ou accomplir d'insignifiantes missions de surveillance. Je savais pertinemment qu’ils me testaient.
Bien qu’ils fassent tout pour le dissimuler, chacun savait que de jeunes recrues peu fiables disparaissaient au cours de leurs premiers missions. Il était facile d’accuser la Révolution mais les rumeurs étaient bien plus sombres et j’avais tendance à les croire. Cela ne fit qu’accroitre ma motivation pour donner le change et remplir mes objectifs. Des années au cœur d’une institution du Gouvernement mondial m’avait familiarisé avec ce dont ils étaient capables et si je comptais faire de vieux os alors je devais leur être utile.
Des années durant, j’infiltrais des îles autonomes et des villages pour débusquer les groupes révolutionnaires ou même de simples sympathisants. Je menais des arrestations parfois de révolutionnaires, parfois d’innocents. Il fallait bien remplir les quotas et le service central n’acceptait pas qu’une mission de plusieurs mois voire années finissent bredouille.
Les missions devinrent au fur à mesure plus dangereuses et délicates et je compris que le CP6 commençait enfin à me considérer. Le jour fatidique arriva où je fus convoqué pour la mission qu’ils m’avaient toujours destinée. Infiltrer Kanokuni.
Acte II : Journal de Cai
Départ pour Kanokuni
La pluie battait contre les carreaux crasseux du bureau, le bâtiment entier semblait craquer de toute part face à la tempête qui sévissait, comme s’il hurlait sa souffrance et son grand âge. C’était le genre de cachette qu’affectionnait le CP6, miteuse à souhait pour ne pas attirer l’attention.
Installé dans son bureau, l’agent Ivern relisait le rapport entre ses mains en mâchonnant nerveusement le cigare au coin de la commissure de ses lèvres. L’âge commençait à marquer ses traits et des ridules se faisaient plus insistantes autour de ses yeux. Pour un agent du CP6, atteindre l’âge des marques de vieillesses en disait long sur le talent de l’individu. Ivern, outre son grade, provoquait le respect des agents plus jeunes par ce simple fait.
Son regard quitta un instant les pages jaunâtres pour ausculter son interlocuteur. Un sourcil se leva en constatant que je l’observais intensément. Il s’agissait d’une habitude pour moi, une manière de décrypter les intentions et les gens du commun ne le remarquait guère mais un agent entrainé comprenait parfaitement mon petit manège. Si cela l’agaçait, il n’en laissa rien paraître et reporta son attention sur le rapport.
Un long moment s’écoula dans le silence de la pluie avant qu’il n’expire une volute de fumée tout en reposant le rapport sur son bureau.
Ivern : Qu’en est-il de leur contact avec la famille ducale ? La cellule révolutionnaire a été démantelée mais au vu de ce qu’ils ont eu le temps de construire, ils ont forcément bénéficié d’un soutien.
J’esquissais un sourire pour dissimuler un léger malaise.
Cai : Je n’ai pas été en mesure d’identifier de qui il s’agissait.
Je laissais le silence planer sur ma déclaration tandis que ses yeux se plissaient tel un prédateur qui s’apprête à bondir sur une proie.
Cai : Cependant étant dans l’incapacité de contacter le bureau, j’ai pris l’initiative de falsifier des documents pour incriminer l’ensemble de la famille ducale.
L’hostilité laissa la place à une franche surprise puis un instant de circonspection.
Ivern : Hmmm, oui cela pourrait faire l’affaire. On ne sait pas dans quelle mesure la famille est mouillée, mieux vaut trancher le membre. Nous pourrons ainsi mettre en place une nouvelle lignée qui nous sera redevable.
J’acquiesçais sans cesser de sourire.
Il écrasa son cigare négligemment dans un cendrier qui aurait eu bien besoin d’être vidé.
Ivern : Tu t’en doutais sûrement mais cette mission était importante. Pas tant pour cette foutue nation, on ne va pas se le cacher c’est le trou du cul de West Blue. Non, elle était importante car les huiles estiment que l’on peut t’envoyer sur un plus gros morceau désormais.
Mon sourire s’intensifia en dévoilant quelques crocs carnassiers.
Ivern : Tu vas retourner chez toi Cai ! Il y a de sombres rumeurs sur Kanokuni et nous avons perdu le contact avec plusieurs agents. C’est moche ce qui se passe là-bas, le gouvernement perd pied alors qu’il s’agit d’une des principales nations de West Blue. Tout indique que la Révolution est à l’œuvre. Les autres agences ont déjà des hommes sur place mais elles ont tout fait pour empêcher que l’on vienne fourrer notre nez prétextant que les troubles sont uniquement d’ordre de politique locale. Cependant le patron a eu gain de cause et c’est toi qui vas y aller.
Cai : C’est une mission importante. Qui sera mon agent de liaison ?
Ivern : Trop risqué, tu seras en immersion totale avec toute latitude pour agir. Tu dois dans un premier temps confirmer la présence de la Révolution sur place. Entre nous, cela ne fait aucun doute donc passons à ton vrai objectif, trouver qui au sein des pouvoirs locaux est déjà acquis à leur cause. Tes actions vont avoir de grandes conséquences car s’il faut mener une purge cela fera du bruit, on parle de Kanokuni.
Cai : Est-ce que j’ai l’autorisation d’user de force léthale ?
Ivern : Evite, ça c’est le domaine du CP9 et selon nos infos, ils pourraient être sur place.
Cai : Quand est ce que je dois partir ?
Ivern : Dans l’heure, un navire t’attend au port.
Il s’interrompit et se mit à fouiller dans un tiroir avant d’en ressortir un épais dossier qu’il jeta nonchalamment sur son bureau dans ma direction.
Irvern : Tout ce que tu as besoin de savoir sur ta couverture et le contexte de la mission est dans de ce dossier. Mémorise et détruis-le.
Je pris le dossier et adressais un bref signe de tête sans me départir de mon sourire avant de me diriger vers la porte. Alors que j’allais saisir la poignée, Ivern prit une dernière fois la parole.
Ivern : Bon retour au bercail !
Le pays des fleurs
Déjà plusieurs mois sur place m’ont permis de confirmer que les soupçons de l’Agence sont fondés. La Révolution est présente au moins dans le port de Jing, j’ai relevé de nombreuses cargaisons non déclarées qui sont déchargées dans le port. J'ai pu découvrir qu’il s’agissait d’armes. En temps normal, cela pourrait être de la contrebande pirate surtout avec la présence de la Happou Navy mais j’ai pu reconnaître les méthodes de la Révolution. Tout est trop bien organisé et encadré, il se pourrait même que des atouts du mouvement soient sur place.
A cela s’ajoute un contexte politique pesant. La dynastie actuelle est de plus en plus contestée et les esprits s’échauffent dans les discussions du commun. Les conflits politiques sont monnaie courante à Kanokuni mais le prochain promet d’être explosif si comme je le crains, la Révolution s’en mêle en force. Kanokuni est une poudrière !
Je dois toujours parvenir à identifier qui sont les membres du pouvoir local qui sont de mèche avec le groupe. Pour l’instant, je n’ai pas réussi à infiltrer la capitale en raison de la sécurité élevée qui y règne. Ma couverture d’agent de douane à Jing me permet de surveiller l’essor de la Révolution mais je dois monter en grade pour parvenir à être promu à la capitale. J’ai des infos sur une cargaison illégale importante qui doit transiter prochainement. Cela pourrait être mon ticket d’entrée, un gros coup suffisant pour me faire grimper. Néanmoins cela me rendra également vulnérable en me plaçant sous les feux et surtout en me faisant des ennemis parmi le crime local. C’est un risque à courir !
La capitale est la clé de mon enquête. Je pourrais également y étudier cet art martial local qu’ils appellent le Hasshoken.
Cette mission a pour elle d’être rafraichissante. Elle m’éveille des souvenirs oubliés au travers du parler des gens, des épices et des senteurs. Ma famille m’avait déjà emmené plusieurs fois à Jing alors que je n’étais qu’un bébé. Et tous ces souvenirs qui remontent sont assez inédits. Ivern se méfierait s’il savait que le pays natal provoque réellement une nostalgie chez moi. Il me rappellerait immédiatement mais toutes ces années à donner le change semble lui avoir créer une relative confiance en moi.
Parfois je m’interroge et laisse mon esprit vagabonder sur la possibilité de disparaître dans ce pays si isolé du Gouvernement mondial. Je me reprends vite car j’ai bien conscience que l’institution ne ménage pas ses efforts pour traquer les traitres et les déserteurs. Kanokuni, aussi turbulente soit elle, reste à leur portée.
Un étranger chez soi
L'entrepôt était désert, des pans entiers de toits avaient été arrachés par le conflit. Jing avait été ravagé par les combats entre la Révolution et la Marine et malgré les reconstructions qui progressaient, les stigmates étaient encore visibles un peu partout.
??? : Avance, on est presque arrivé !
Je sentis le froid du canon de l’arme s’appuyer sur mon dos pour me signifier d’avancer. Depuis tout ce qui s’était passé à Kanokuni, j’avais fait en sorte de faire profil bas et avait tant bien que mal survécu dans l’ombre. Je me doutais que plus le temps passait et plus ma situation devenait risquée. Malgré ma vigilance je mettais fait avoir comme un bleu en rentrant dans ma cachette.
Tapis dans les décombres des souterrains du vieux temple où j’avais trouvé refuge, des hommes en arme m’avait embusqué.
??? : Voilà, on y est. Descend !
Un des hommes retira une plaque de tôle qui dissimulait une entrée souterraine. D’un signe de tête, il me signifia de m’engouffrer dans l’obscurité.
Les tunnels étaient obstrués par de nombreux débris rendant la progression difficile. Une odeur de poudre agressait les sinus tandis que la moiteur de l’humidité collait à la peau.
Au bout d’une dizaine de minutes de marche, je pus apercevoir une lueur vacillante qui flottait au bout du long tunnel.
Nous débouchâmes sur une pièce plutôt vaste. Des fût éventrés trônaient parmi des caisses plus récentes et encore intactes.
Assis sur l’une d’elle, un homme aux traits tirés et accusant un certain âge nous attendait. De par sa posture, je devinais qu’il souffrait de blessures. L’absence de souillures sur ses vêtements m’indiquait également que ces blessures n’étaient pas ouvertes. Des vestiges des batailles qui avaient agité le pays et devaient avoir mal cicatrisés.
??? : Mes yeux ne m’avaient pas trompé. Le jeune Cai aux dents longues est toujours parmi nous. Je suppose que tu ne me reconnais pas.
Je plissais les yeux pour mieux observer mon interlocuteur. Quelques instants furent nécessaires pour reconnaître le vieux maître Eisei. Un subalterne du palais que j’avais eu l’occasion de croiser à la capitale des mois plus tôt. Ses responsabilités étant limité, je n’avais pas poussé mon enquête dans sa direction. Au vu de la situation, il ne faisait guère de doutes qu’il avait rejoint la Révolution.
Cai : Maître Eisei. C’est un plaisir de vous revoir. Je craignais que les évènements cruels qui se sont abattus sur le pays ne vous aient atteints.
Il gloussa.
Eisei : Ils m’ont marqué dans ma chair plus durement que je ne l’aurais voulu mais c’est un bien maigre sacrifice au vu de ce que notre peuple y a gagné. Nous sommes libérés du Gouvernement mondial et de ses suppôts.
Cai : En effet, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour nous. Un nouvel âge d’or pour Kanokuni.
Il me regarda d’un air las, une pointe de tristesse transparaissait dans ses yeux fatigués.
Eisei : Tu ne seras malheureusement pas là pour le voir, jeune Cai. Si nous sommes libérés du Gouvernement mondial, il nous reste encore à purger les mauvaises herbes qui étouffent notre nation. Les fidèles de l’ancien temps, ceux qui ont excellé à opprimer les plus faibles et à combattre notre grande cause. Jeune Cai, tu étais un employé modèle. Tu faisais preuve de la plus grande diligence à lutter contre notre organisation.
Cai : Je remplissais ma mission de lutte contre la contrebande.
Eisei : Et ce faisant tu luttais contre le renouveau de la nation mais ne joue pas ce numéro avec moi. Lorsque la défaite de la marine est devenue claire, tu as disparu de la capitale avec empressement. Ton attitude plaide contre toi et pour être honnête, ce n’est pas un procès.
Cai : Je suis soulagé, maître Eisei. Je m’interrogeais sur l’identité de celui qui me traquait et sur ce qu’il avait pu rassembler sur moi. Vos paroles me rassurent et je comprends mieux les faibles précautions que vous avez prises.
L’incompréhension étira ses traits alors que j’effleurais le long de sa gorge dans un geste foudroyant. Le sang jaillit en une fontaine purpurine alors que les coups de feu se mettaient à résonner.
Lorsque je ressortis du tunnel, j’étais fourbu et couvert de sang. Une balle avait traversé une épaule mais sans rien blesser de sérieux.
Eisei était un idéaliste naïf. Il n’avait pas envisagé une seconde que je pouvais être plus que ce qu'il croyait mais le fait qu’il m’ait débusqué en disait long sur combien ma situation était bancale. La Révolution s’était emparée de Kanokuni et tôt ou tard je serais traqué et éliminé.
Je devais trouver un moyen de quitter le pays à tout prix. Cependant une fois libre, une autre traque commencerait. L’Agence me croyait mort depuis le temps. Une fois en dehors des frontières, elle finirait par avoir vent d’une manière ou d’une autre de ma survie. Elle me traquerait sans relâche.
La perspective de vivre caché comme un rat jusqu’à la fin de mes jours ne m’enchantait guère. Je devais trouver un moyen de quitter Kanokuni et par la suite je devrais trouver un moyen de tenir le Cipher Pol à l’écart.
Une nouvelle page de mon existence s’ouvrait et pour la première fois, je ne rendrais compte qu’à moi même !
Cai n’était qu’un enfant lorsque des pirates ont abordés son île avant de massacrer une grande part de la population dont ses parents. Il vivait alors sur un îlot non loin de Kanokuni. Ce caillou loin de la protection rassurante de la muraille Ming était habité par des familles de pécheurs qui survivaient tant bien que mal. Autant dire que lorsqu’une bande de pirates relativement pouilleuse mais surtout avide de richesses accosta et soumis les habitants à la règle de “payer ou mourir”, il n’y eut guère de survivants.
Les rares chanceux abandonnèrent leur foyer en délaissant le jeune orphelin du nom de Cai. Il dut survivre seul sur cerocher mort durant plusieurs semaines, buvant l’eau de pluie dans les interstices rocailleux de la côte pour ne pas s’empoisonner au puit du village dans lequel avaient finis les corps de ses parents. Pour se nourrir, il récolta tant bien que mal ce qui n’avait pas été emporté, du pain rassis, quelques gâteaux secs et de la mousse pour digérer.
A la suite de ce délicieux régime, la marine finit par retrouver le jeune Cai. Amaigri et traumatisé mais toujours vivant. Le navire militaire qui était venu faire escale pour constater les dégâts l’emporta sur une base navale perdue dans West Blue. C’est là-bas qu’il rencontra pour la première fois le Cipher Pol. Un agent de recrutement qui était venu inspecter la trouvaille, un jeune orphelin originaire de Kanokuni qui correspondait parfaitement aux besoins de l’Agence.
Le Cipher Pol comporte de nombreuses divisions dont plusieurs dédiées à l’infiltration et la surveillance. De telles missions nécessitent bien souvent des locaux capables de se fondre dans la masse, c’est pour cette raison que les recruteurs du Cipher Pol raffolent des orphelins issus des contrées exotiques que le Gouvernement Mondial surveille.
Sans demander son avis, ni lui laisser le temps de se remettre de ses épreuves, l’agent emmena Cai par-delà les mers, vers un centre de formation du Cipher Pol.
Bienvenue dans les rangs
Le Cipher Pol n’a pas la fibre parentale, c’est le moins que l’on puisse dire. Les orphelins qui sont pris en charge pour devenir des agents ne connaissent pas une existence délicieuse parsemée d’expériences juvéniles pleines de tendresses. Les agents du CP sont des rouages, certains plus libres que d’autres mais des rouages dans la machine gouvernementale. Les centres de formation n’ont pour but que de former de parfaits petits rouages, ce d’autant qu’il n’y a personne pour se soucier du sort d’orphelins. Ces derniers connaissent l’épuisement physique de l’entrainement tandis qu’ils sont modelés pour devenir des serpents au service du Cipher Pol.
Cai grandit ainsi dans un environnement terriblement compétitif et ce alors qu’il développait son handicap physique (voir description physique). Les faibles étaient naturellement éliminés par l’entrainement intensif et la pression ambiante. La plupart des instructeurs ne donnaient pas cher de la peau du jeune Kanokunien, trop faible et replié sur lui-même. Cependant Cai avait une ardeur à vivre qui le consumait, son expérience sur son rocher natal l’avait marqué au fer d’une soif de vivre inextinguible. Toujours est-il qu’il survécut malgré les épreuves et alors que les années passèrent, les officiels des différentes entités du Cipher Pol en vinrent à s’intéresser à la recrue potentielle.
Cai était un modèle de réussite pour la formation, sans identité propre, entièrement modelable et en parfaite condition physique. Les agences administratives ne le considérèrent guère mais celles plus opérationnelles firent pression pour obtenir la précieuse recrue. Plus précisément le CP6 et le CP5 rivalisèrent mais un élément fit pencher la balance.
En tant qu’originaire de Kanokuni, le CP6 pouvait se prévaloir du besoin d’un agent local pour mieux surveiller la Révolution rampante dans l’empire des fleurs. L’administration centrale donna raison au CP6.
Servir le bon camp
Le CP6 est une organisation dédiée à la lutte contre la Révolution, face à une telle tâche, l’institution n’accorde pas sa confiance aisément. Les nouvelles recrues doivent la gagner en faisant leurs preuves au travers d’un certain nombres de missions.
Pour ma part, ils m’envoyèrent aux 4 coins de West Blue pour infiltrer des cellules mineures ou accomplir d'insignifiantes missions de surveillance. Je savais pertinemment qu’ils me testaient.
Bien qu’ils fassent tout pour le dissimuler, chacun savait que de jeunes recrues peu fiables disparaissaient au cours de leurs premiers missions. Il était facile d’accuser la Révolution mais les rumeurs étaient bien plus sombres et j’avais tendance à les croire. Cela ne fit qu’accroitre ma motivation pour donner le change et remplir mes objectifs. Des années au cœur d’une institution du Gouvernement mondial m’avait familiarisé avec ce dont ils étaient capables et si je comptais faire de vieux os alors je devais leur être utile.
Des années durant, j’infiltrais des îles autonomes et des villages pour débusquer les groupes révolutionnaires ou même de simples sympathisants. Je menais des arrestations parfois de révolutionnaires, parfois d’innocents. Il fallait bien remplir les quotas et le service central n’acceptait pas qu’une mission de plusieurs mois voire années finissent bredouille.
Les missions devinrent au fur à mesure plus dangereuses et délicates et je compris que le CP6 commençait enfin à me considérer. Le jour fatidique arriva où je fus convoqué pour la mission qu’ils m’avaient toujours destinée. Infiltrer Kanokuni.
Acte II : Journal de Cai
Départ pour Kanokuni
La pluie battait contre les carreaux crasseux du bureau, le bâtiment entier semblait craquer de toute part face à la tempête qui sévissait, comme s’il hurlait sa souffrance et son grand âge. C’était le genre de cachette qu’affectionnait le CP6, miteuse à souhait pour ne pas attirer l’attention.
Installé dans son bureau, l’agent Ivern relisait le rapport entre ses mains en mâchonnant nerveusement le cigare au coin de la commissure de ses lèvres. L’âge commençait à marquer ses traits et des ridules se faisaient plus insistantes autour de ses yeux. Pour un agent du CP6, atteindre l’âge des marques de vieillesses en disait long sur le talent de l’individu. Ivern, outre son grade, provoquait le respect des agents plus jeunes par ce simple fait.
Son regard quitta un instant les pages jaunâtres pour ausculter son interlocuteur. Un sourcil se leva en constatant que je l’observais intensément. Il s’agissait d’une habitude pour moi, une manière de décrypter les intentions et les gens du commun ne le remarquait guère mais un agent entrainé comprenait parfaitement mon petit manège. Si cela l’agaçait, il n’en laissa rien paraître et reporta son attention sur le rapport.
Un long moment s’écoula dans le silence de la pluie avant qu’il n’expire une volute de fumée tout en reposant le rapport sur son bureau.
Ivern : Qu’en est-il de leur contact avec la famille ducale ? La cellule révolutionnaire a été démantelée mais au vu de ce qu’ils ont eu le temps de construire, ils ont forcément bénéficié d’un soutien.
J’esquissais un sourire pour dissimuler un léger malaise.
Cai : Je n’ai pas été en mesure d’identifier de qui il s’agissait.
Je laissais le silence planer sur ma déclaration tandis que ses yeux se plissaient tel un prédateur qui s’apprête à bondir sur une proie.
Cai : Cependant étant dans l’incapacité de contacter le bureau, j’ai pris l’initiative de falsifier des documents pour incriminer l’ensemble de la famille ducale.
L’hostilité laissa la place à une franche surprise puis un instant de circonspection.
Ivern : Hmmm, oui cela pourrait faire l’affaire. On ne sait pas dans quelle mesure la famille est mouillée, mieux vaut trancher le membre. Nous pourrons ainsi mettre en place une nouvelle lignée qui nous sera redevable.
J’acquiesçais sans cesser de sourire.
Il écrasa son cigare négligemment dans un cendrier qui aurait eu bien besoin d’être vidé.
Ivern : Tu t’en doutais sûrement mais cette mission était importante. Pas tant pour cette foutue nation, on ne va pas se le cacher c’est le trou du cul de West Blue. Non, elle était importante car les huiles estiment que l’on peut t’envoyer sur un plus gros morceau désormais.
Mon sourire s’intensifia en dévoilant quelques crocs carnassiers.
Ivern : Tu vas retourner chez toi Cai ! Il y a de sombres rumeurs sur Kanokuni et nous avons perdu le contact avec plusieurs agents. C’est moche ce qui se passe là-bas, le gouvernement perd pied alors qu’il s’agit d’une des principales nations de West Blue. Tout indique que la Révolution est à l’œuvre. Les autres agences ont déjà des hommes sur place mais elles ont tout fait pour empêcher que l’on vienne fourrer notre nez prétextant que les troubles sont uniquement d’ordre de politique locale. Cependant le patron a eu gain de cause et c’est toi qui vas y aller.
Cai : C’est une mission importante. Qui sera mon agent de liaison ?
Ivern : Trop risqué, tu seras en immersion totale avec toute latitude pour agir. Tu dois dans un premier temps confirmer la présence de la Révolution sur place. Entre nous, cela ne fait aucun doute donc passons à ton vrai objectif, trouver qui au sein des pouvoirs locaux est déjà acquis à leur cause. Tes actions vont avoir de grandes conséquences car s’il faut mener une purge cela fera du bruit, on parle de Kanokuni.
Cai : Est-ce que j’ai l’autorisation d’user de force léthale ?
Ivern : Evite, ça c’est le domaine du CP9 et selon nos infos, ils pourraient être sur place.
Cai : Quand est ce que je dois partir ?
Ivern : Dans l’heure, un navire t’attend au port.
Il s’interrompit et se mit à fouiller dans un tiroir avant d’en ressortir un épais dossier qu’il jeta nonchalamment sur son bureau dans ma direction.
Irvern : Tout ce que tu as besoin de savoir sur ta couverture et le contexte de la mission est dans de ce dossier. Mémorise et détruis-le.
Je pris le dossier et adressais un bref signe de tête sans me départir de mon sourire avant de me diriger vers la porte. Alors que j’allais saisir la poignée, Ivern prit une dernière fois la parole.
Ivern : Bon retour au bercail !
Le pays des fleurs
Déjà plusieurs mois sur place m’ont permis de confirmer que les soupçons de l’Agence sont fondés. La Révolution est présente au moins dans le port de Jing, j’ai relevé de nombreuses cargaisons non déclarées qui sont déchargées dans le port. J'ai pu découvrir qu’il s’agissait d’armes. En temps normal, cela pourrait être de la contrebande pirate surtout avec la présence de la Happou Navy mais j’ai pu reconnaître les méthodes de la Révolution. Tout est trop bien organisé et encadré, il se pourrait même que des atouts du mouvement soient sur place.
A cela s’ajoute un contexte politique pesant. La dynastie actuelle est de plus en plus contestée et les esprits s’échauffent dans les discussions du commun. Les conflits politiques sont monnaie courante à Kanokuni mais le prochain promet d’être explosif si comme je le crains, la Révolution s’en mêle en force. Kanokuni est une poudrière !
Je dois toujours parvenir à identifier qui sont les membres du pouvoir local qui sont de mèche avec le groupe. Pour l’instant, je n’ai pas réussi à infiltrer la capitale en raison de la sécurité élevée qui y règne. Ma couverture d’agent de douane à Jing me permet de surveiller l’essor de la Révolution mais je dois monter en grade pour parvenir à être promu à la capitale. J’ai des infos sur une cargaison illégale importante qui doit transiter prochainement. Cela pourrait être mon ticket d’entrée, un gros coup suffisant pour me faire grimper. Néanmoins cela me rendra également vulnérable en me plaçant sous les feux et surtout en me faisant des ennemis parmi le crime local. C’est un risque à courir !
La capitale est la clé de mon enquête. Je pourrais également y étudier cet art martial local qu’ils appellent le Hasshoken.
Cette mission a pour elle d’être rafraichissante. Elle m’éveille des souvenirs oubliés au travers du parler des gens, des épices et des senteurs. Ma famille m’avait déjà emmené plusieurs fois à Jing alors que je n’étais qu’un bébé. Et tous ces souvenirs qui remontent sont assez inédits. Ivern se méfierait s’il savait que le pays natal provoque réellement une nostalgie chez moi. Il me rappellerait immédiatement mais toutes ces années à donner le change semble lui avoir créer une relative confiance en moi.
Parfois je m’interroge et laisse mon esprit vagabonder sur la possibilité de disparaître dans ce pays si isolé du Gouvernement mondial. Je me reprends vite car j’ai bien conscience que l’institution ne ménage pas ses efforts pour traquer les traitres et les déserteurs. Kanokuni, aussi turbulente soit elle, reste à leur portée.
Un étranger chez soi
L'entrepôt était désert, des pans entiers de toits avaient été arrachés par le conflit. Jing avait été ravagé par les combats entre la Révolution et la Marine et malgré les reconstructions qui progressaient, les stigmates étaient encore visibles un peu partout.
??? : Avance, on est presque arrivé !
Je sentis le froid du canon de l’arme s’appuyer sur mon dos pour me signifier d’avancer. Depuis tout ce qui s’était passé à Kanokuni, j’avais fait en sorte de faire profil bas et avait tant bien que mal survécu dans l’ombre. Je me doutais que plus le temps passait et plus ma situation devenait risquée. Malgré ma vigilance je mettais fait avoir comme un bleu en rentrant dans ma cachette.
Tapis dans les décombres des souterrains du vieux temple où j’avais trouvé refuge, des hommes en arme m’avait embusqué.
??? : Voilà, on y est. Descend !
Un des hommes retira une plaque de tôle qui dissimulait une entrée souterraine. D’un signe de tête, il me signifia de m’engouffrer dans l’obscurité.
Les tunnels étaient obstrués par de nombreux débris rendant la progression difficile. Une odeur de poudre agressait les sinus tandis que la moiteur de l’humidité collait à la peau.
Au bout d’une dizaine de minutes de marche, je pus apercevoir une lueur vacillante qui flottait au bout du long tunnel.
Nous débouchâmes sur une pièce plutôt vaste. Des fût éventrés trônaient parmi des caisses plus récentes et encore intactes.
Assis sur l’une d’elle, un homme aux traits tirés et accusant un certain âge nous attendait. De par sa posture, je devinais qu’il souffrait de blessures. L’absence de souillures sur ses vêtements m’indiquait également que ces blessures n’étaient pas ouvertes. Des vestiges des batailles qui avaient agité le pays et devaient avoir mal cicatrisés.
??? : Mes yeux ne m’avaient pas trompé. Le jeune Cai aux dents longues est toujours parmi nous. Je suppose que tu ne me reconnais pas.
Je plissais les yeux pour mieux observer mon interlocuteur. Quelques instants furent nécessaires pour reconnaître le vieux maître Eisei. Un subalterne du palais que j’avais eu l’occasion de croiser à la capitale des mois plus tôt. Ses responsabilités étant limité, je n’avais pas poussé mon enquête dans sa direction. Au vu de la situation, il ne faisait guère de doutes qu’il avait rejoint la Révolution.
Cai : Maître Eisei. C’est un plaisir de vous revoir. Je craignais que les évènements cruels qui se sont abattus sur le pays ne vous aient atteints.
Il gloussa.
Eisei : Ils m’ont marqué dans ma chair plus durement que je ne l’aurais voulu mais c’est un bien maigre sacrifice au vu de ce que notre peuple y a gagné. Nous sommes libérés du Gouvernement mondial et de ses suppôts.
Cai : En effet, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour nous. Un nouvel âge d’or pour Kanokuni.
Il me regarda d’un air las, une pointe de tristesse transparaissait dans ses yeux fatigués.
Eisei : Tu ne seras malheureusement pas là pour le voir, jeune Cai. Si nous sommes libérés du Gouvernement mondial, il nous reste encore à purger les mauvaises herbes qui étouffent notre nation. Les fidèles de l’ancien temps, ceux qui ont excellé à opprimer les plus faibles et à combattre notre grande cause. Jeune Cai, tu étais un employé modèle. Tu faisais preuve de la plus grande diligence à lutter contre notre organisation.
Cai : Je remplissais ma mission de lutte contre la contrebande.
Eisei : Et ce faisant tu luttais contre le renouveau de la nation mais ne joue pas ce numéro avec moi. Lorsque la défaite de la marine est devenue claire, tu as disparu de la capitale avec empressement. Ton attitude plaide contre toi et pour être honnête, ce n’est pas un procès.
Cai : Je suis soulagé, maître Eisei. Je m’interrogeais sur l’identité de celui qui me traquait et sur ce qu’il avait pu rassembler sur moi. Vos paroles me rassurent et je comprends mieux les faibles précautions que vous avez prises.
L’incompréhension étira ses traits alors que j’effleurais le long de sa gorge dans un geste foudroyant. Le sang jaillit en une fontaine purpurine alors que les coups de feu se mettaient à résonner.
Lorsque je ressortis du tunnel, j’étais fourbu et couvert de sang. Une balle avait traversé une épaule mais sans rien blesser de sérieux.
Eisei était un idéaliste naïf. Il n’avait pas envisagé une seconde que je pouvais être plus que ce qu'il croyait mais le fait qu’il m’ait débusqué en disait long sur combien ma situation était bancale. La Révolution s’était emparée de Kanokuni et tôt ou tard je serais traqué et éliminé.
Je devais trouver un moyen de quitter le pays à tout prix. Cependant une fois libre, une autre traque commencerait. L’Agence me croyait mort depuis le temps. Une fois en dehors des frontières, elle finirait par avoir vent d’une manière ou d’une autre de ma survie. Elle me traquerait sans relâche.
La perspective de vivre caché comme un rat jusqu’à la fin de mes jours ne m’enchantait guère. Je devais trouver un moyen de quitter Kanokuni et par la suite je devrais trouver un moyen de tenir le Cipher Pol à l’écart.
Une nouvelle page de mon existence s’ouvrait et pour la première fois, je ne rendrais compte qu’à moi même !
Informations IRL
- Prénom : Florian
- Êtes-vous majeur ? oui
- Vous aimez / n'aimez pas :
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Crocodile
- Vous vous définiriez comme : Pas d'idées
- Vous faites du RP depuis : une dizaine d'année avec de longues pauses
- Vos disponibilités (approximatives) : Plus les week end
- Comment avez-vous connu le forum ? Google
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