Haoyu Han, l’Onirocrite Meng-Shi
Sexe : Homme.
Race : Humain. Métier : Vigie.
Groupe : Pirate.
But : Recouvrir ses rêves.
Équipement : Une pipe à opium et une blague à opium.Parrain : Feng Han.
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ?Ni l’un, ni l’autre.
Si oui, quel @ l'a autorisé ? /
Codes du règlement :
Description physique
Haoyu Han était un homme élancé, à l’aspect filiforme, mais dont la musculature ne faisait aucun doute pour quiconque laissait couler son regard sur son physique enchanteur puisque ses habits légèrement révélateurs laissaient entrevoir les lignes dessinés d’un corps sec et plus puissant que de prime abord. De longs cheveux noirs, épais mais lisses jamais portés en chignon, voilaient usuellement un doux visage aux yeux noirs alourdis, endormis et assombris par des cernes marqués. Les volutes de fumées qui s’échappaient de ses lèvres minces tendaient parfois à augmenter le caractère spirituel de ses traits et appuyaient, involontairement, la profondeur d’un regard absent, abruti par la drogue qu’il consomme ; approfondi encore par un timbre grave, teinté de mystère, qui s’élève au travers d’une fumée parfumée d’opium annonçant malheurs ou bonheurs. Et, si malheur il y avait, il ne tarderait pas à se lever, dominant ses ouailles en hauteur et prestance, et poser sur l’épaule du quémandeur curieux ou malade une main délicate et soignée, habillée de bagues ouvragées signe d’une richesse autant spirituelle que matérielle : le signe outrancier d’une vie menée dans le confort et le luxe.
Ses manières policées, son statut et ses compétences mantiques faisaient de lui une curiosité, une belle curiosité, que les plus nécessiteux sollicitent avec une crainte mêlée d’admiration pour le bel éphèbe. En fin de compte, son physique gracieux lui permettait aisément de bénéficier des faveurs féminines comme masculines lorsqu’il en jouait ; ou lorsqu’un parti se présentait. Peu souriant, il profitait surtout de l’intensité de ses noirs iris habillés de longs cils et de la douceur de ses mains pour, au détour d’une tendre pression des doigts, déclencher ce jeu de séduction où il finirait par gagner à l’instant où il dévoilait la préciosité d’un sourire mirifique qui lui faisait plisser adorablement les yeux.
Le tout provoque ainsi au spectateur la désagréable – ou l’agréable – impression d’observer la surface lisse d’un court d’eau clair-obscur tranquille. Et il n’y a pire eau que l’eau qui dort.
Ses manières policées, son statut et ses compétences mantiques faisaient de lui une curiosité, une belle curiosité, que les plus nécessiteux sollicitent avec une crainte mêlée d’admiration pour le bel éphèbe. En fin de compte, son physique gracieux lui permettait aisément de bénéficier des faveurs féminines comme masculines lorsqu’il en jouait ; ou lorsqu’un parti se présentait. Peu souriant, il profitait surtout de l’intensité de ses noirs iris habillés de longs cils et de la douceur de ses mains pour, au détour d’une tendre pression des doigts, déclencher ce jeu de séduction où il finirait par gagner à l’instant où il dévoilait la préciosité d’un sourire mirifique qui lui faisait plisser adorablement les yeux.
Le tout provoque ainsi au spectateur la désagréable – ou l’agréable – impression d’observer la surface lisse d’un court d’eau clair-obscur tranquille. Et il n’y a pire eau que l’eau qui dort.
Description psychologique
L’intérêt maladif, fiévreux et frôlant l’obsessionnel d’Haoyu Han pour le mystère des songes l’avait amené sur le chemin sclérosé des Grands. La rigidité absconse de son éducation nobiliaire s’était pourtant effritée au fur et à mesure qu’il devisait, les yeux fermés, les bras tendus vers l’invisible, les doigts courbés mais désespérés de trouver dans l’esquisse des rêves une réponse salvatrice. Ce salut se métamorphosait selon ses allocutaires qui lui apportaient, en guise d’offrande, de scabreuses billevesées toujours teintées de politique qu’il lui fallait, autrefois par plaisir, aujourd’hui par devoir, décortiquer tel un haruspice.
Possédé par ses propres visions apocalyptiques, le Han onirocrite de Kanokuni ne pouvait se départir de sa vocation : il devenait rêve, il devenait mystère, il devenait aussi intangible que le songe d’un nouveau-né tout en restant aussi tangible que l’angoisse d’un vieil homme mourant. Pantin volontaire d’une bureaucratie céleste et terrestre, il ne tardait pas à chercher l’échappatoire qui lui permettrait de soigner son cœur écrasé par les secrets du commun comme du puissant : l’opium. Pipe en main, lèvres humidifiées par le contact répété avec le bois lisse, il se laissait emporter dans une léthargie qui le caractérisait désormais.
A vrai dire, son devoir avait exacerbé chez lui des traits premiers : son flegme naturel se transformait alors en apathie et amertume. Il se sentait esseulé, trahis par les siens qui, par leurs sollicitations répétées, avaient érodés ses sens. Il se réfugiait alors dans un monde de fumée parfumée. Mais la pire trahison, blessure mortelle, relevait de son affliction nouvelle, cachet de sa déchéance autant statutaire que morale ; les yeux levés vers un ciel voilé par ce plafond honni, il ne pouvait désormais plus s’endormir hanté par les bribes de songes qui n’étaient guère les siens. Quel comble pour un oniromancien que de ne plus pouvoir rêver tant il avait interprété les rêves d’autrui.
Malheur encore lorsqu’il réussissait à épouser les bras de Morphée dans un sommeil alourdi par les réminiscences fumigènes de l’opium, il revenait aux visions de son enfance ou aux bassesses de ses émotions primaires : l’orgueil d’un rang de naissance, l’outrecuidant narcissisme ou encore le calculateur séducteur lorsqu’il nécessitait un peu de chaleur corporelle. Tant et si bien qu’il en oubliait parfois les qualités enchanteresses qui faisaient de lui un homme apprécié : la diligence d’un oniromancien scrupuleux, la politesse d’un bien-né, les manières agréables et la pétillante intelligence d’un enfant autrefois rieur. Il ne souhaitait désormais qu’une seule chose : recouvrir ses rêves, les siens, afin de s’élever au-delà d’un monde certes beau mais dont la réalité corrompait les contours. Finalement, Haoyu Han ne voulait plus que vivre dans l’onirique, loin des affres de la matérialité stupide qui, paradoxalement, le maintenait dans une gangue vicieuse. Il désirait être libre des affronts qu’il avait subis autant par la main des autres que par la sienne. Il convoitait l’optimisme effréné des gens heureux et ce à n’importe quel coût. Il ne souhaitait que rêver.
Possédé par ses propres visions apocalyptiques, le Han onirocrite de Kanokuni ne pouvait se départir de sa vocation : il devenait rêve, il devenait mystère, il devenait aussi intangible que le songe d’un nouveau-né tout en restant aussi tangible que l’angoisse d’un vieil homme mourant. Pantin volontaire d’une bureaucratie céleste et terrestre, il ne tardait pas à chercher l’échappatoire qui lui permettrait de soigner son cœur écrasé par les secrets du commun comme du puissant : l’opium. Pipe en main, lèvres humidifiées par le contact répété avec le bois lisse, il se laissait emporter dans une léthargie qui le caractérisait désormais.
A vrai dire, son devoir avait exacerbé chez lui des traits premiers : son flegme naturel se transformait alors en apathie et amertume. Il se sentait esseulé, trahis par les siens qui, par leurs sollicitations répétées, avaient érodés ses sens. Il se réfugiait alors dans un monde de fumée parfumée. Mais la pire trahison, blessure mortelle, relevait de son affliction nouvelle, cachet de sa déchéance autant statutaire que morale ; les yeux levés vers un ciel voilé par ce plafond honni, il ne pouvait désormais plus s’endormir hanté par les bribes de songes qui n’étaient guère les siens. Quel comble pour un oniromancien que de ne plus pouvoir rêver tant il avait interprété les rêves d’autrui.
Malheur encore lorsqu’il réussissait à épouser les bras de Morphée dans un sommeil alourdi par les réminiscences fumigènes de l’opium, il revenait aux visions de son enfance ou aux bassesses de ses émotions primaires : l’orgueil d’un rang de naissance, l’outrecuidant narcissisme ou encore le calculateur séducteur lorsqu’il nécessitait un peu de chaleur corporelle. Tant et si bien qu’il en oubliait parfois les qualités enchanteresses qui faisaient de lui un homme apprécié : la diligence d’un oniromancien scrupuleux, la politesse d’un bien-né, les manières agréables et la pétillante intelligence d’un enfant autrefois rieur. Il ne souhaitait désormais qu’une seule chose : recouvrir ses rêves, les siens, afin de s’élever au-delà d’un monde certes beau mais dont la réalité corrompait les contours. Finalement, Haoyu Han ne voulait plus que vivre dans l’onirique, loin des affres de la matérialité stupide qui, paradoxalement, le maintenait dans une gangue vicieuse. Il désirait être libre des affronts qu’il avait subis autant par la main des autres que par la sienne. Il convoitait l’optimisme effréné des gens heureux et ce à n’importe quel coût. Il ne souhaitait que rêver.
Biographie
Les volutes de fumée voletaient dans une pièce sombre où l’onirocrite se prélassait, les yeux alourdis sous l’impérieux contrôle qu’exerçait l’opium sur son système nerveux. Caressant distraitement son doux vêtement d’une senestre docile et fragilisé par l’abus de cette drogue, Haoyu tenait de la dextre sa pipe ouvragée tandis qu’il s’abandonnait aux effets salvateurs du pavot. Il ne faisait guère attention à la salive qui commençait à perler aux commissures de ses lèvres : il voyait dans l’obscurité de sa chambre des scénettes fumigènes se jouer devant lui. Telles des marionnettes intangibles, parents et connaissances se mouvaient lentement afin de lui offrir une pièce de théâtre merveilleuse de réalisme. Il poussait alors un gémissement où bien-être et amertume se mêlaient tandis qu’il voyait se matérialiser, devant lui, un enfant aux yeux rêveurs.
Dans la petite salle du domaine des Han, l’enfant regardait les Grands se disputer sur une certaine démarche à suivre. Curieusement, personne ne semblait faire attention à lui sauf un jeune adulte à l’air austère qui, de temps en temps, posait un regard martial teinté de douceur sur lui. L’enfant ne devait pas avoir plus de douze ans mais paraissait, malgré les faux-semblants, être au cœur des tensions : fallait-il l’envoyer à la Cité Rouge accomplir sa destinée d’oniromancien ou était-ce trop dangereux compte tenu de son âge ?, mais encore était-il seulement doté d’un pouvoir suffisant pour intéresser l’Empereur et son entourage, ce, en dépit de l’affiliation des Han à Lee Yan, un homme dont les valeurs gênaient les dynastes ? Séjourner à la Cité Rouge nécessitait un passe-droit que le statut fragile des Han ne permettait guère en l’état des choses ; l’espoir de gravir les échelons de l’Empire reposait alors en partie sur les épaules juvéniles d’un doux oniriste.
Le décor changeait enfin. Face au Haoyu Han du présent se construisait dans la fumée et les troubles de son esprit embrumé des pagodes immenses, des statues grandioses et onéreuses, des cours silencieuses et quelques figures curieuses qui manifestaient un intérêt pour l’homme avachi. Levant la senestre en signe de protestation, il ne parvenait pas à écarter de lui la vision désagréable qui s’imposait à lui et ses gémissements pathétiques ne lui offraient aucune aide. Alors il s’abandonnait une nouvelle fois à sa vision, las des efforts démesurés qui lui était demandé de faire.
Dans une salle aménagée pour ses soins, un adolescent devisait avec un vieil homme. Celui-ci, troublé par un récent songe, rapportait avec précision les événements survenus dans son rêve tandis que l’adolescent l’écoutait d’une oreille attentive, les yeux clos. Nulle fumée, nulle pipe à opium, seulement un auditoire silencieux accroché aux lèvres de l’éphèbe prodige. Il prodiguait enfin son analyse dans un flegme naturel bien qu’exacerbé par les besoins du spectacle mystique qui faisait sa réputation. Le vieil homme se résignait alors, des larmes contenues brillant aux coins de ses yeux fatigués par l’âge. Ce n’est que seul que l’adolescent pouvait respirer, tremblant : il venait d’annoncer une mort prochaine. L’honnie fumée venait de lui présenter ici le point de départ d’une retraite psychique qui l’entraînait, déjà, dans une spirale vicieuse qui le consommerait à l’infini.
Laissant tomber sa pipe et maugréant contre son incapacité à fuir ces ignobles révélations fumigènes, il tentait de se lever malgré la paralysie de ses membres. Il souhaitait à tout prix échapper aux injonctions de sa psyché meurtrie lui rappelant inlassablement ses hontes, ses échecs et les injustices d’un talent gâché par sa propre main. Voilà qu’il pleurait maintenant, joignant larmes et bave débile, esseulé et pour seule protection une chambre enfumée par ses actions passées. Ses lèvres gercées se retroussaient dans des relents et borborygmes atroces jusqu’à laisser échapper un filet de vomi bileux qui s’écoulait sur ses vêtements et son torse nu baigné de sueur. Abattu, gisant au sol, il relevait les yeux vers une forme indécise et il gémissait de nouveau, secoué par les soubresauts de ses pleurs muets. Un énième rappel du passé s’imposait à lui tandis qu’il tremblait de peur.
Il ne cillait pas tandis que la Garde Rouge pénétrait son antre. Il ne disait rien non plus lorsque les vilains l’empoignaient avec sauvagerie et jubilation. Il ne criait pas, encore, quand des poings vengeurs s’abattaient sur son corps avec une violence qui leur était jouissive. Le corps meurtri de l’intérieur, engourdi par les effets de la consommation excessive de son palliatif de prédilection, devenait meurtri à l’extérieur : horions et contusions en tous genres l’habillaient d’un vêtement nouveau. Il ne protestait pas alors qu’il se faisait chasser de la merveilleuse cité de Chang Hyai, houspillé. A l’évidence, les Han devenaient parias ; encore plus l’oniromancien estampillé de frauduleux, de « Meng-Shi », donc de « Mange-Rêve », au fur et à mesure qu’il avait sombré dans une affliction terrible pour son état : l’insomnie, augmenté en cela par la consommation abusive d’opium. Sa réputation d’onirocrite ne lui servait plus de totem protecteur. Au contraire, cela faisait maintenant deux longues années que sa place dans la Cité Rouge ne tenait plus qu’à un fil, celui d’un Empereur trop faible pour s’y résoudre.
Ecrasant sa dextre contre le sol de sa chambre, les cheveux luisant de sueur, il contemplait son exil forcé avec amertume et colère. « Ils me les ont volé. Mes doux rêves. Mon innocence. Ils ont contaminé mon sommeil. » Mais bientôt, il s’écroulait encore, à bout de forces et sombrait dans un assoupissement noirâtre où des nuées pyroclastiques couvraient la surface des eaux du monde. Une apocalypse récurrente chez lui, un mystère persistant qu’il n’avait pas la vigueur d’explorer.
Enfin réveillé, avec un goût désagréable de cendre et de suie dans la bouche, Haoyu Han sortait mollement et difficilement de son antre à la rencontre de l’homme qu’il suivait désormais. Son oncle, le protégé de Lee Yan, le patriarche des Han : Feng Han. A défaut de pouvoir s’échapper dans ses propres rêves, il ferait sien celui de son oncle jusqu’à recouvrir son droit sur le monde. Qu’importe donc si piraterie il y aurait ?
Dans la petite salle du domaine des Han, l’enfant regardait les Grands se disputer sur une certaine démarche à suivre. Curieusement, personne ne semblait faire attention à lui sauf un jeune adulte à l’air austère qui, de temps en temps, posait un regard martial teinté de douceur sur lui. L’enfant ne devait pas avoir plus de douze ans mais paraissait, malgré les faux-semblants, être au cœur des tensions : fallait-il l’envoyer à la Cité Rouge accomplir sa destinée d’oniromancien ou était-ce trop dangereux compte tenu de son âge ?, mais encore était-il seulement doté d’un pouvoir suffisant pour intéresser l’Empereur et son entourage, ce, en dépit de l’affiliation des Han à Lee Yan, un homme dont les valeurs gênaient les dynastes ? Séjourner à la Cité Rouge nécessitait un passe-droit que le statut fragile des Han ne permettait guère en l’état des choses ; l’espoir de gravir les échelons de l’Empire reposait alors en partie sur les épaules juvéniles d’un doux oniriste.
Le décor changeait enfin. Face au Haoyu Han du présent se construisait dans la fumée et les troubles de son esprit embrumé des pagodes immenses, des statues grandioses et onéreuses, des cours silencieuses et quelques figures curieuses qui manifestaient un intérêt pour l’homme avachi. Levant la senestre en signe de protestation, il ne parvenait pas à écarter de lui la vision désagréable qui s’imposait à lui et ses gémissements pathétiques ne lui offraient aucune aide. Alors il s’abandonnait une nouvelle fois à sa vision, las des efforts démesurés qui lui était demandé de faire.
Dans une salle aménagée pour ses soins, un adolescent devisait avec un vieil homme. Celui-ci, troublé par un récent songe, rapportait avec précision les événements survenus dans son rêve tandis que l’adolescent l’écoutait d’une oreille attentive, les yeux clos. Nulle fumée, nulle pipe à opium, seulement un auditoire silencieux accroché aux lèvres de l’éphèbe prodige. Il prodiguait enfin son analyse dans un flegme naturel bien qu’exacerbé par les besoins du spectacle mystique qui faisait sa réputation. Le vieil homme se résignait alors, des larmes contenues brillant aux coins de ses yeux fatigués par l’âge. Ce n’est que seul que l’adolescent pouvait respirer, tremblant : il venait d’annoncer une mort prochaine. L’honnie fumée venait de lui présenter ici le point de départ d’une retraite psychique qui l’entraînait, déjà, dans une spirale vicieuse qui le consommerait à l’infini.
Laissant tomber sa pipe et maugréant contre son incapacité à fuir ces ignobles révélations fumigènes, il tentait de se lever malgré la paralysie de ses membres. Il souhaitait à tout prix échapper aux injonctions de sa psyché meurtrie lui rappelant inlassablement ses hontes, ses échecs et les injustices d’un talent gâché par sa propre main. Voilà qu’il pleurait maintenant, joignant larmes et bave débile, esseulé et pour seule protection une chambre enfumée par ses actions passées. Ses lèvres gercées se retroussaient dans des relents et borborygmes atroces jusqu’à laisser échapper un filet de vomi bileux qui s’écoulait sur ses vêtements et son torse nu baigné de sueur. Abattu, gisant au sol, il relevait les yeux vers une forme indécise et il gémissait de nouveau, secoué par les soubresauts de ses pleurs muets. Un énième rappel du passé s’imposait à lui tandis qu’il tremblait de peur.
Il ne cillait pas tandis que la Garde Rouge pénétrait son antre. Il ne disait rien non plus lorsque les vilains l’empoignaient avec sauvagerie et jubilation. Il ne criait pas, encore, quand des poings vengeurs s’abattaient sur son corps avec une violence qui leur était jouissive. Le corps meurtri de l’intérieur, engourdi par les effets de la consommation excessive de son palliatif de prédilection, devenait meurtri à l’extérieur : horions et contusions en tous genres l’habillaient d’un vêtement nouveau. Il ne protestait pas alors qu’il se faisait chasser de la merveilleuse cité de Chang Hyai, houspillé. A l’évidence, les Han devenaient parias ; encore plus l’oniromancien estampillé de frauduleux, de « Meng-Shi », donc de « Mange-Rêve », au fur et à mesure qu’il avait sombré dans une affliction terrible pour son état : l’insomnie, augmenté en cela par la consommation abusive d’opium. Sa réputation d’onirocrite ne lui servait plus de totem protecteur. Au contraire, cela faisait maintenant deux longues années que sa place dans la Cité Rouge ne tenait plus qu’à un fil, celui d’un Empereur trop faible pour s’y résoudre.
Ecrasant sa dextre contre le sol de sa chambre, les cheveux luisant de sueur, il contemplait son exil forcé avec amertume et colère. « Ils me les ont volé. Mes doux rêves. Mon innocence. Ils ont contaminé mon sommeil. » Mais bientôt, il s’écroulait encore, à bout de forces et sombrait dans un assoupissement noirâtre où des nuées pyroclastiques couvraient la surface des eaux du monde. Une apocalypse récurrente chez lui, un mystère persistant qu’il n’avait pas la vigueur d’explorer.
Enfin réveillé, avec un goût désagréable de cendre et de suie dans la bouche, Haoyu Han sortait mollement et difficilement de son antre à la rencontre de l’homme qu’il suivait désormais. Son oncle, le protégé de Lee Yan, le patriarche des Han : Feng Han. A défaut de pouvoir s’échapper dans ses propres rêves, il ferait sien celui de son oncle jusqu’à recouvrir son droit sur le monde. Qu’importe donc si piraterie il y aurait ?
Informations IRL
- Votre prénom / pseudo : Ḥayyot.
- Êtes-vous majeur ? Oui.
- Vous aimez / n'aimez pas : /
- Votre personnage préféré (de One Piece) : Aucun. Je n’ai jamais regardé ni lu One Piece.
- Vous vous définiriez comme : Rêveur.
- Vous faites du RP depuis : 2010.
- Vos disponibilités (approximatives) : 1 à 5 soirs suivant les semaines.
- Comment avez-vous connu le forum ? Un ami.
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