Ça fait quelques jours qu'on a pris l’Asile. Les ex-detenus et ce qui reste de mes hommes s’affairent à rendre habitable le port au Nord de l’île. La tâche n’est pas aisée. En effet, bien que l’endroit ait été construit avec des pierres et du mortier, les ravages du temps on fait leur œuvre. Les toitures sont en piteux état et les planchers manquent de s’effondrer. Fort heureusement les gens qui ont bâti cet endroit ont posé de solides charpentes, sinon, il aurait été impossible de restaurer la cité portuaire. Cependant on se rend assez vite compte de deux choses. Premièrement les lieux ne sont pas aussi miteux qu’ils en ont l’air. Sans doute car les bâtiments ont été construits en dur. Malheureusement, pour retaper certains immeubles, il nous manque des matériaux. Alors, avec quelques évadés ayant des connaissances en génie civil, on inspecte le village et on détermine quelles ruines sont irrécupérables et on les démonte pour récuperer les matières premières. Cette opération de recyclage est longue et fastidieuse, mais elle nous permet assez vite de réhabiliter presque toute la façade maritime du bourg ainsi que les quais.
Très vite on s’organise. Les hommes-poissons vont explorer les fonds marins et nous ramènent de quoi nous sustenter, alors que certains désossent les maisons et que d’autres les restaurent. Il y en a même qui s’occupent de récupérer tout le mobilier, linge et vaisselle encore en état de servir. Ce n’est pas le Cuisino, mais ça ressemble de plus en plus à une petite ville. Et de voir tout ça prendre forme sous mes yeux m’emplit de joie et de fierté. Pourtant, au bout de trois semaines, Bélem vient me trouver.
"Jeska, je souhaite partir." m’annonce-t-il de but en blanc.
Je suis à la fois surprise et flattée. En effet, le fait qu’il vienne me signifier ses velléités de départ plutôt que de se faire la malle sans rien dire m’indiqué clairement que non seulement j’ai son respect, mais qu’en plus il me demande l’autorisation de partir. Mine de rien, le Charbon Froid me met dans une position délicate. Je ne suis pas vraiment en mesure de m’opposer à son exil volontaire, cependant j’ai peur qu’en le laissant s’en aller, d’autres le suivent et que ça fasse boule de neige. Et puis, si je décidais de le retenir, en quoi serais-je meilleure que ceux contre qui je m’insurge?
"Je te remercie d’être resté aussi longtemps parmi nous." concédé-je en faisant la moue. "Tu va nous manquer. Cependant, est ce que je peux te demander où tu comptes aller?"
Après tout, il est aveugle, et, je pense avoir le droit de faire preuve d’un peu de curiosité. Au pire il m’enverra bouler.
"Je veux retrouver Élize et ma famille." me répond-t-il avec franchise.
Je lui adresse un sourire compréhensif et bienveillant.
"Je comprends. Je te remercie encore pour tout ce que tu as fait, et je ne peux que te souhaiter de vite retrouver les tiens. Reviens quand tu veux, tu seras toujours le bienvenu ici. "
La nouvelle du départ de Bélem se répand comme une traînée de poudre. Et il apparaît vite évident qu’on ne peut pas le laisser partir. Pas sans fête d’adieux!
Très vite on s’organise. Les hommes-poissons vont explorer les fonds marins et nous ramènent de quoi nous sustenter, alors que certains désossent les maisons et que d’autres les restaurent. Il y en a même qui s’occupent de récupérer tout le mobilier, linge et vaisselle encore en état de servir. Ce n’est pas le Cuisino, mais ça ressemble de plus en plus à une petite ville. Et de voir tout ça prendre forme sous mes yeux m’emplit de joie et de fierté. Pourtant, au bout de trois semaines, Bélem vient me trouver.
"Jeska, je souhaite partir." m’annonce-t-il de but en blanc.
Je suis à la fois surprise et flattée. En effet, le fait qu’il vienne me signifier ses velléités de départ plutôt que de se faire la malle sans rien dire m’indiqué clairement que non seulement j’ai son respect, mais qu’en plus il me demande l’autorisation de partir. Mine de rien, le Charbon Froid me met dans une position délicate. Je ne suis pas vraiment en mesure de m’opposer à son exil volontaire, cependant j’ai peur qu’en le laissant s’en aller, d’autres le suivent et que ça fasse boule de neige. Et puis, si je décidais de le retenir, en quoi serais-je meilleure que ceux contre qui je m’insurge?
"Je te remercie d’être resté aussi longtemps parmi nous." concédé-je en faisant la moue. "Tu va nous manquer. Cependant, est ce que je peux te demander où tu comptes aller?"
Après tout, il est aveugle, et, je pense avoir le droit de faire preuve d’un peu de curiosité. Au pire il m’enverra bouler.
"Je veux retrouver Élize et ma famille." me répond-t-il avec franchise.
Je lui adresse un sourire compréhensif et bienveillant.
"Je comprends. Je te remercie encore pour tout ce que tu as fait, et je ne peux que te souhaiter de vite retrouver les tiens. Reviens quand tu veux, tu seras toujours le bienvenu ici. "
La nouvelle du départ de Bélem se répand comme une traînée de poudre. Et il apparaît vite évident qu’on ne peut pas le laisser partir. Pas sans fête d’adieux!
Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Ven 23 Fév 2024, 22:58, édité 2 fois