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Entre Hommes d'honneur.


Entre hommes d'honneur


Hayato méditait.

Le jeune voyageur ressassait encore les furieux événements qui l'avaient poussé, quelques semaines auparavant, à quitter précipitamment Las Camp. La trahison de son frère adoptif, la mort de son mentor de sa propre main, la destruction de son clan dont il était le seul survivant... À ces pensées, l'épéiste serra les dents. Quel déchéance ! Quelle impuissance ! Il était si naïf, si inexpérimenté, si faible. Il retrouva son calme, d'une respiration profonde. Malgré toutes ses frustrations et sa colère, il s'était promis d'obéir à son défunt maître : il allait vivre, prospérer, puis le rendre fier.

La seule question était : comment ?

Livré à lui-même pour la première fois depuis son adoption, il avait pris la première navette pour quitter son île natale, ce fameux soir tragique. Le navire l'avait accepté, en le requalifiant de garde du corps afin de payer sa traversée. Il avait débarqué à Kanokuni quelques jours plus tard, sans un sou, sans arme, sans contact, avec pour seuls habits ceux qu'il portait alors. Bien vite, il s'était taillé un bokken dans une branche de magnolia, afin de retrouver un semblant d'ancrage. Le contact du bois sur sa hanche l'avait rasséréné, certes, mais il avait fallu encore une bonne semaine pour élaborer un semblant de plan pour remonter la pente. Vivant des détritus, des restes trouvés dans les poubelles et de l'eau de pluie, Hayato avait connu la disette et la misère. Loin de le désespérer, cette condition précaire n'avait fait que renforcer sa volonté.

Sa chance avait finalement tourné, lorsqu'une procession de la famille Han avait cherché à recruter en extrême urgence des gardes pour accompagner un de leurs dignitaires en voyage. Il avait passé haut la main les épreuves physiques et l'entretien avec un sous officier bourru, puis s'était vu engagé sans plus de formalité. Quelques jours plus tard, il s'était retrouvé sur un navire en direction de la nouvelle Ohara. Cette île tristement célèbre, cible d'un Buster Call plus d'un siècle auparavant, avait trouvé un second souffle. À présent terre de science et de savoir, le vagabond entendait bien profiter de cette aubaine afin de parcourir la plus grande bibliothèque du monde.

En effet, s'il voulait se hisser au sommet, la force ne suffirait jamais. La plupart des criminels sous-estimaient l'avantage ineffable offert par l'instruction. Si une bonne partie d'entre eux se révélaient coriaces, rusés et fourbes, bien peu prenaient le temps de lire pour comprendre en profondeur les rouages du monde. Pour sa part, Jinro-san l'avait élevé dans cette optique depuis son plus jeune âge. Séparer le corps de l'esprit relevait de l'inconscience, lorsqu'on vivait dans l'ombre. En ce monde sans pitié, une brute sans cervelle était tout aussi impotente qu'un intellectuel au corps frêle.

Ainsi, le bretteur avait implémenté dans ses routines matinales des exercices des deux disciplines. Il renforçait son corps, grâce à ses incessants entraînements au sabre ; mais il affûtait également son esprit, en multipliant les apprentissages portant sur des sujets variés, mais aussi à l'aide de méditations régulières. Sa préférée demeurait la toute première de la journée. Se retrouver aux aurores, seul face à la nature immense, lui permettait de prendre tout le recul dont il avait besoin. Il était insignifiant dans ce monde, un grain de sable jeté dans la tourmente, qui tenterait de se diriger à la force de sa volonté. Si la métaphore semblait cruelle et porteuse d'un désespoir insondable, il y voyait une réalité transitoire. Nul n'était censé demeurer grain de sable, s'il ne le souhaitait pas.

Pour l'heure, Hayato méditait.

Il observait le lever du soleil, debout sur le ponton du navire. La brise marine faisait virevolter ses quelques cheveux rebelles, attachés en un chignon d'homme. Stoïque, son corps ne bougeait pas d'un iota, tandis que son esprit s'activait sous la surface. Au loin, il apercevait l'immense arbre qui trônait au milieu de la nouvelle Ohara. Sa destination était en vue. Le début de son voyage initiatique pouvait commencer. Une fois qu'il se serait acquitté de ses obligations envers la délégation Han, il s'éclipserait et écumerait la bibliothèque, à la recherche d'informations qui l'aideront dans sa quête. Encore un peu de patience, et Hayato aurait tout le loisir de peaufiner son projet à l'aune d'un savoir séculaire.


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Feng s'étirait les lombaires en pointant ses mains vers le sol et en arquant son dos.

Il n'avait pas eu une minute à lui pendant les quinze précédents jours. A courir à gauche et à droite dans des dizaines de réunions remplies de bureaucrates tous plus gras et incompétents les uns que les autres. Il avait même vu le moment où il en étranglait un quand celui-ci avait proposé de réhausser une taxe paysanne au prétexte qu'ils avaient besoin de faire rénover les rues. Elles l'avaient déjà été il y a deux ans et son cousin gérait une entreprise florissante de terrassement. Coïncidence ? L'Empire était larvé de gens comme lui... Bref. Pour la première fois depuis un moment, il faisait quelque chose d'utile. Lee Yan lui avait confié une mission d'importance. Et il avait exactement employé le terme "importance", signe que le sujet en cours traitait des choses qui leur tenaient tous les deux à coeur. La restauration de l'Empire tels qu'ils l'avaient découvert dans l'Histoire. Feng savait qu'il fallait donc s'investir pleinement dans cette tâche. Tâche qu'il n'avait reçue que quelques jours avant par le biais d'un messager de confiance.

La clé des fruits s'envole très prochainement. L'oiseau les porte vers de nouveaux horizons. Par les marques du dit Empereur.

Le message était très étrange pour un lecteur profane et peu averti. Codé selon un chiffrement connu de son Sifu et de lui-même, il avait été percé par Feng après un rapide tour sur le port et quelques demandes d'informations à des subalternes et cela se résumait à ça :

Quai des Pêchers. Départ demain matin. La Grue Absolue. Nouvelle Ohara. 10 caisses marquées.

Il devait convoyer des marchandises sensibles dans un haut lieu de mélange culturel civilo-révolutionnaire. Plein de questions se bousculaient alors dans sa tête et il les mit de côté jusqu'au départ. L'équipage était déjà recruté par un assemblage de sous-officiers natifs de la Péninsule des Tigres, dont certains membres de sa famille. Le navire était chargé d'une mission commerciale pour un prête-nom, un cousin éloigné de Feng qui partageaient les mêmes idéaux qu'eux. La couverture était idéale. Aussi avait-il manqué de vérifier la cargaison lui-même après le départ mais la fatigue des discussions incessantes des jours passés l'avait fait rejoindre Morphée plus tôt que prévu. Il s'était levé lui-même plus tôt ce matin-là pour pouvoir y jeter un oeil après ses exercices matinaux. L'équipage semblait réduit et ils approchaient doucement de leur destination de ce qu'il pouvait en voir à travers la fenêtre de sa cabine dans le château arrière.

A l'ouverture de la porte, son attention fut attirée par la présence d'un homme debout sur le ponton du navire. Cheveux attachés, un bokken contre le flanc. Celui-ci ne portait nullement les couleurs de leur délégation et sa posture trahissait sans mal sa non-appartenance à l'équipage. Le maître d'équipage, croisé en montant à bord, aurait vite fait de le fouette sinon. Il devait donc faire partie de leur escorte. Intéressant. Son regarda se fixa sur l'homme et il prit sa mesure. Nombreux étaient les escortes engagés pour ce genre de voyage mais ceux-ci se levaient rarement à l'aube sauf si la paie s'y trouvait meilleure. Et c'était rarement le cas. Non. Quelque chose en lui intriguait le Han. Le maintient de sa posture peut-être. Allez savoir. Toujours est-il qu'au lieu d'aller vérifier la marchandise en sous-sol, il préféra apostropher cet homme qui, à la réflexion, n'était possiblement pas là par hasard. Le vieux sage impérial ne disait-il pas ceci : Ce qui arrive sans qu'on l'ait fait venir, c'est le destin.

« Il est rare de voir un de nos habiles protecteurs ici si tôt. Quel bon vent vous amène ? »

Le ton était neutre, poli. Feng y avait glissé juste ce qu'il fallait de ton pour que le mot "habile" ne devienne pas flatteur ni son contraire. Il voulait simplement savoir ce que cet homme faisait ici. Et s'il était là pour de mauvaises intentions, il le tuerait et basculerait son corps à la mer. Tout simplement.


Dernière édition par Feng Han le Lun 15 Jan 2024 - 16:10, édité 1 fois
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Entre hommes d'honneur



Hayato fut tiré de sa contemplation méditative par une voix qui s'éleva derrière lui. Le choix des mots, la tournure de ces deux simples phrases et le ton utilisé firent tiquer l'épéiste. Ni flagornerie ni moquerie. Ni inquisition ni mondanité. On aurait dit une simple politesse, entre deux voyageurs matinaux. Pourtant, lorsqu'il se retourna pour faire face à son interlocuteur, l'épéiste comprit ce qui l'avait alerté. L'homme était richement habillé, coiffé et paré de manière soignée ; son port altier et l'intensité de son regard finirent de le convaincre : il parlait à un noble ou, tout du moins, à une personne éminente de Kanokuni. Immédiatement, le vagabond s'inclina respectueusement, avant de répondre :


- Mes hommages, monsieur. Je vous prie de m'excuser si je vous ai importuné de si bon matin. Pour ma part, j'aime débuter mes journées aux aurores. La pleine présence de nature m'aide à méditer, à réfléchir et à explorer les chemins qui s'offrent à moi.


Depuis son départ de Las camp, Hayato n'avait plus eu de contact avec un homme d'aussi haute extraction. Il n'en oublia pourtant pas les précieuses leçons de son maître, concernant l'étiquette et les plus élémentaires notions de politesse. Ces dernières se révélaient d'autant plus nécessaires face à un homme que l'on savait son supérieur hiérarchique. Aussi, l'épéiste reprit la parole d'un ton courtois :


- Je me nomme Suisou Hayato, enchanté. Je gage que vous êtes un des responsables de l'expédition qui m'a engagé, en tant que garde ? Je vous suis fort gré de l'opportunité que vous m'offrez.


Il avait parlé sans réfléchir, tout à ses pensées concernant la fameuse source de savoir qui l'attendait, à quelques encablures. Sans doute son chef d'expédition n'y verrait là qu'une reconnaissance pour un travail au solde misérable, cela dit. Néanmoins habitué à savoir quand noyer le poisson, le bretteur continua d'un air serein, comme à son habitude :


- Puis-je vous être d'une quelconque utilité, en cette belle matinée, monsieur ?


Son vis-à-vis semblait plus vieux que lui d'au moins une décennie. En plus d'être son commanditaire pour cette mission, il demeurait donc son aîné. Ainsi, le jeune épéiste lui devait le respect, pour autant que ce dernier se comporte de manière à en rester digne. Une règle immuable, parmi tant d'autres, qu'Hayato avait appris à apprendre et à s'approprier, tout au long de son apprentissage. Jinro-san avait été un mentor strict et exigeant. Pour autant, le vagabond ne ressentait qu'une insondable gratitude à son égard. D'un vulgaire gamin des rues qu'il était, il l'avait amené à se dépasser, à transcender les bassesses liées à sa naissance défavorisée. Il espérait bien lui prouver qu'il avait fait le bon choix en le prenant sous son aile. Cela passait donc par un comportement exemplaire, ce vers quoi il s'évertuait à tendre, chaque jour.


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Un original hein ? Le doute fugace qui avait traversé l'esprit de Feng venait de se réduire en un instant. L'homme qu'il avait en face de lui ne semblait pas être une menace. Malgré l'allure d'artiste martial sérieux qu'il présentait au monde, son phrasé laissait à penser une certaine éducation. Des parents éduqués et une condition si basse ? Quelques questions venaient de se mélanger dans son esprit mais il se retint de les poser. Se contentant de perdre son regard vers l'horizon, le Han restait impassible. Il n'aurait pas à perdre son temps à se rabaisser pour côtoyer la simplicité de la plèbe. Non pas qu'il n'apprécie pas le faire mais s'y prêter si tôt dans la journée lui aurait pesé plus qu'autre chose. Au contraire, la discussion prenait un tour plus spirituel que prévu. Méditer de bon matin dans la nature témoignait d'un caractère déterminé et d'une certaine forme d'ascétisme appréciable pour le patriarche de la famille Han. Si la moitié des escortes était comme cet homme-ci, ils n'auraient rien à craindre.

Laissant l'individu se présenter sous le nom de Suisou Hayato, il opina du chef quand la première question lui fut posée. Il était bel et bien en charge de cette expédition. Ses responsabilités allaient même au-delà en réalité de ce qu'il pouvait laisser à penser mais peut-être ne valait-il mieux pas le dire. Se remémorant les derniers mots d'Hayato, Feng se mit à réfléchir; Pour ce qui était de trouver une utilité à cet homme... Il hésita et détourna le regard vers l'endroit d'où il était venu. D'un signe de main, il tendit un pouce à l'horizontale et pointa le sol à un serviteur qui venait de sortir du château arrière. Celui-ci le regarda, un instant surpris, et s'en alla sans poser de questions. Le personnel semblait être qualifié sur ce navire. Depuis qu'il avait posé le pied sur le pont, il avait testé leur réactivité et leur obéissance. Du top niveau de ce qu'il en avait jugé. C'était rassurant. Lee Yan s'était assuré de la qualité de chaque membre de cette expédition. Cela témoignait une nouvelle fois de son importance.

- Appelez-moi Feng. Pour votre utilité, accompagnez-moi pour un thé. A moins que vous ne préfériez du café ?

En quelques instants, une foule de serviteurs se pressait autour d'eux sans un bruit pour apporter table, chaises et petit-déjeuner. La mer était d'huile, une légère brise soufflait. Le temps était idéal pour avoir une petite discussion. Après tout, il pourrait aller voir les caisses avant de débarquer. Profitant de la venue des serviteurs, il invita l'escorte à s'asseoir. Celui-ci, impressionné ou non devant tant de faste qui, en réalité, n'était rien d'autre que le cérémoniel de l'Empire, prit place en face de lui. Était-il nerveux ? Était-il anxieux ? Cette pensée fit sourire Feng qui en profita pour passer une main dans sa barbe distraitement.

- Servez-vous, fit-il en désignant les victuailles mises en place pour l'occasion. Cela ne va vous dérange pas de discuter en mangeant ? Moi non.

Il entama avec vigueur un morceau de pain tartiné de confiture de cerise tandis qu'un serviteur lui apportait un journal. Rien d'intéressant sur la une, rien d'intéressant en somme. Il tendit le bras et la main tenant le journal le sentit disparaître en quelques instants. Ah, les joies d'un bon service... Sans plus attendre, il déglutit et porta son regard sur son interlocuteur.

- Parlez-moi un peu de vous. Qu'est-ce qui vous amène vers la nouvelle Ohara ?


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Entre hommes d'honneur



Il s'agissait bel et bien d'un officiel de l'empire. Hayato en prenait pour preuve non seulement son acquiescement silencieux mais, surtout, l’obéissance des serviteurs présents sur le navire. En quelques instants, la simple discussion prit des tours plus formels, lorsque Feng l'invita à déjeuner sur une table dressée à l'occasion. L'épéiste cligna des yeux, interloqué, mais finit par s'incliner et le remercier. Il prit place à son tour, avant de répondre :


- Un thé serait merveilleux.


Et il n’embellissait pas la chose. Après l'escale sur Kanokuni dans des conditions de vie plus que rudimentaires, boire autre chose que l'eau de pluie ou du ruisseau serait incontestablement une amélioration. Trop heureux de disposer de nourriture fraîche, il sut malgré tout se restreindre, faire preuve d'un minimum de savoir-vivre, n'écoutant pas les protestations de son estomac insatiable.


- Je suis votre obligé, répondit-il, lorsque Feng lui demanda si discuter en mangeant le dérangeait. Discuter serait un plaisir.


La question suivante, bien qu'attendue, le prit un peu de court. Comment amener la globalité de sa condition sans monopoliser la parole ? Comment ne pas paraître trop laconique, au point de sembler éconduire une demande polie ? Car, même si le jeune homme se trouvait à l'aube de sa vie, cette dernière avait déjà été bien remplie ! Il reposa sa tasse de thé fumant, avant de se racler la gorge. La brise marine fit s'échapper quelques cheveux sauvages de son catogan, alors qu'il réfléchissait, une main sur le menton. Il finit par reprendre la parole d'une voix sereine :


- Je ne souhaite pas ennuyer votre excellence avec une abondance de détails, donc je serai bref. J'imagine que vous avez fort à faire, aussi je vous remercie encore du temps que vous daigniez m'accorder.


Il avala sa salive avant de reprendre :


- Mon clan a été décimé, de la main d'une famille ennemie, mais également suite à la trahison du fils de notre chef, mon père adoptif. Je suis le seul survivant. Sur son lit de mort, mon père adoptif m'a confié une mission que j'entends bien réussir. Je dois survivre et le rendre fier. Pour ce faire, j'ai besoin de devenir fort et de mûrir. Beaucoup. Je compte donc parcourir le monde et apprendre à son contact, mais aussi m'endurcir.


Le vagabond recoiffa une mêche rebelle, avant de continuer :


- La nouvelle Ohara est connue sur toute cette mer, pour disposer d'une bibliothèque sans pareille. Un bon sabre a besoin d'un entretien régulier et d'une main sûre. Un esprit vif a besoin de livres précis et d'expériences nombreuses. Voilà ce que je recherche, sur cette île, monsieur.


Il n'avait aucune raison de mentir. Tant qu'il remplissait correctement son travail de garde, ce qu'il faisait de son temps libre ne regardait que lui. L'épéiste reprit alors sa tasse de thé, avant d'en savourer le fumet de jasmin. Il but quelques gorgées au ton floral, avant de la reposer. Instantanément, un serviteur la remplit sans un bruit. Hayato le remercia d'un mouvement de tête, avant de focaliser son attention sur Feng. Tout en écoutant ce que ce dernier avait à dire, il reprit avec joie de quoi se sustenter parmi la table fort bien garnie. En premier lieu, il se laissa tenter par une pâtisserie enrobée dans du miel. La première avant bien d'autres, il l'espérait !


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L'homme qu'il avait en face de lui fit preuve d'un certain raffinement lors de la cérémonie du thé qui fit suspecter à Feng une certaine éducation. Pourtant, sa mise ne laissait en rien présager une éducation correcte ou une situation stable malgré le port digne qu'il arborait. Original, une nouvelle fois. Le ton qu'il employait avec Feng était empreint d'une connaissance de l'étiquette sans pour autant paraître trop obligé. L'officiel dégusta donc son thé sans pouvoir s'amuser à deviner les arrière-pensées d'un individu qui se voulait trop aimable. C'était rafraichissant. Depuis bien longtemps il n'avait pu avoir de vraie discussion.

Aussi le samouraï décida de s'ouvrir à lui petit à petit. Son clan avait été décimé hein ? Sombre histoire que celle-ci. Sur fonds de trahison, cela avait décidé de la marche à suivre pour le jeune homme. Il semblait avoir pris la voie de la vengeance avec une certaine lucidité. Si tout son clan s'était fait massacrer, il fallait qu'il s'endurcisse. Et plutôt vite car Feng ne doutait pas que si les meurtriers de son clan avaient vent de sa survie, ils ne s'embêteraient pas pour clore définitivement la relation avec la famille. Et donc le tuer vite fait bien fait. Pour l'heure, il ne craignait rien. Il était à bord d'un navire kanokunien et il ne le savait pas mais le Han s'était assuré que personne n'ait accès à l'identité des membres à bord de l'équipage ou de la cargaison. Les livres de bord avaient été maquillés. Grignotant quelques mignardises, il répondit poliment à son invité sans s'aventurer plus avant dans le sujet.

- Je vois. Une bien triste histoire que celle-ci. Mais je suis certain que vous trouverez d'importantes connaissances ici. Et que vous y ferez de bonnes rencontres. La preuve, me voici, dit-il en souriant.

Il chercha dans une de ses poches et posa sur le guéridon un petit bout de papier cartonné. Sa carte de visite en somme. Rien de bien affriolant à part son contact et un établissement qui pourrait les mettre en contact. D'un signe de tête, il invita le sabreur à la prendre. Connaître un officiel à Kanokuni pourrait toujours lui servir et cela ne mangeait pas de pain pour Feng. Il tendait une perche et gagnait un contact. Peut-être un jour aurait-il besoin d'une épée à un moment précis. Ou d'un contact. Bref, cela n'avait aucun coût pour Feng et son sens de la realpolitik tournait à plein régime depuis un moment. Ce n'est pas comme si donner sa carte lui coûtait quoi que ce soit.

Leur discussion continua quelques instants avant que l'équipage ne commence à donner de la voix. Ils étaient en vue des quais de la nouvelle Ohara. Feng dut donc prendre congé de l'escorte, au prétexte de préparer l'arrivée. En réalité, il descendit dans la cale et vérifia le contenu d'une des caisses. Des armes. Non-marquées. Le Gouverneur était donc passé aux choses sérieuses hein ? Déçu mais loyal, Feng ne s'en offusqua pas plus que cela et attendit que le navire accoste. Il savait que l'on ne manquerait pas de contacter le navire. Et en effet, cela ne tarda pas. Une délégation de cinq "marchands" les accosta, faisant transmettre un papier à Feng. Il s'agissait d'une nouvelle missive de Lee Yan. La marchandise allait être déchargée par un groupe tiers. Malin. Il cloisonnait toute l'opération en cellules d'agents. Ainsi Feng ne serait pas mouillé outre mesure. Enfin, il devrait juste récupérer un reçu à la bibliothèque d'Ohara. Et autre chose. Mais pour l'heure il ne lui en fut pas dit plus.

Sans se laisser prendre de court par cette situation dans laquelle il ne menait guère la barque, il décida donc de faire maintenir l'équipage prêt à appareiller et se fit indiquer le chemin de la bibliothèque. L'activité grouillante de cette île l'inspirait peu aussi comptait-il décamper rapidement.
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Entre hommes d'honneur



Poliment, Hayato inclina la tête, en signe de remerciement, devant l'empathie manifestée par Feng. Effectivement, il s'agissait d'une bien triste histoire mais, il l'espérait, ce n'était là que le prologue de sa vie. L'épéiste sourit au trait d'esprit de son supérieur hiérarchique. Lorsque ce dernier lui glissa son numéro de denden mushi sur un bout de papier cartonné, le vagabond cligna des yeux plusieurs fois. Il balbutia quelques mots, avant de se racler la gorge. D'un geste, il accepta la carte tendue, avant de reprendre la parole humblement :


- Je ne crois pas être digne de votre intérêt pour le moment, mais sachez qu'un jour, lorsque mon voyage initiatique sera terminé, je n'oublierai pas votre gentillesse.


Bien que le geste ne lui coûte rien, Feng signifiait très clairement ainsi qu'il misait sur l'avenir d'Hayato. Ce dernier y voyait un gage de respect, d'intérêt et un potentiel futur allié. En ces temps funestes, il ne pouvait que serrer la main tendue et remercier, encore une fois, l'homme en face de lui. Quelques instants plus tard, l'équipage leur signifia l'arrivée prochaine sur la nouvelle Ohara. Les deux hommes se séparèrent, afin de répondre à l'appel de leurs devoirs respectifs. Le bretteur surveilla les environs, afin d'essayer de débusquer d'éventuels ennemis dissimulés. Fort heureusement, le débarquement se fit dans le plus grand calme. Il put ainsi pleinement profiter du panorama qui s'offrait à lui.

L'ile, en elle-même, ne se démarquait en rien de ce qu'il avait pu voir durant sa vie. L'architecture classique, les reliefs communs aux mers bleues et les locaux lambdas ne sortaient pas de l'ordinaire. En revanche, le principal point d'intérêt culminait à plusieurs dizaines de mètres de haut ! L'arbre absolument gigantesque devait recouvrir de ses branches près de la moitié de l'île ! Le voyageur imagina sans mal le climat doux, la brise qui le caressait et les rayons du soleil qui filtraient entre les feuillages, alors qu'il lisait, allongé contre son tronc. Cette vision de paix, évidemment, l'abandonna bien vite. Il n'était pas venu ici pour couler des jours heureux, mais pour une raison bassement pragmatique. Alors qu'on lui donnait quartier libre, sa mission étant remplie, Hayato descendit sur le pont. Il y croisa Feng, en pleine discussion avec une délégation de marchands. Loin d'outrepasser son rang, Hayato préféra s'éclipser rapidement.

Sans se presser, il se dirigea vers la bibliothèque à la réputation légendaire. Alors qu'il cheminait dans sa direction, Hayato se rendit compte à quel point il avait minimisé la taille de l'arbre. Il n'était pas gigantesque, mais titanesque ! Jamais il n'aurais pu imaginer qu'une telle végétation existait en ce monde ; et encore moins que la main de l'homme pourrait la dompter pour y construire un lieu de savoir quasi sanctifié par tous les érudits du monde. Lorsqu'il passa les lourdes portes des lieux, il fut immédiatement subjugué. Partout où se portait le regard, il apercevait des étagères, des livres, des échelles et des tables d'études. Dans un tourbillon de bois, de cuir et de feuilles, la plus grande bibliothèque du monde se tenait devant lui. Pour la première fois de sa vie, Hayato se sentit écrasé par le savoir qui s'étalait sous ses yeux. Il déglutit difficilement, incapable de décider par quel endroit commencer ses recherches.


*J'étais loin du compte... Je vais en avoir pour des mois... ou des années !*, réalisa-t-il soudain. *Je vais devoir drastiquement réduire la liste des sujets à étudier... ou revenir à de maintes reprises.*


Mu par une curiosité sans nom, l'épéiste armé d'un bokken flâna peu à peu. Si les archives étaient impeccablement entretenues et fournies au delà de ce qu'il pouvait espérer, cela ne lui simplifia guère la tache. Au contraire ! Il se sentit minuscule, inepte et déplacé, en ces lieux. Malgré tout, il prit son courage à deux mains et alla déranger une assistante. Cette dernière leva les yeux du manuscrit dans lequel elle était plongée, avant de replacer ses lunettes rondes sur son nez aquilin. De ses yeux bleu clair, elle le détailla de pied en cap, avant d'arquer un sourcil blond interrogateur. À mi-voix, le guerrier lui demanda, tout penaud :


- Bonjour, mademoiselle. Je vous prie de m'excuser de vous interrompre, mais j'ai besoin d'aide pour me retrouver dans votre fantastique bibliothèque.
- Hmm... Qu'est ce que vous cherchez ? demanda-t-elle d'un ton absent.
- Je souhaite acquérir énormément de savoir. Pour commencer, je cherche une carte du monde avec des descriptions détaillées des îles connues...
- Deuxième étage, section D, allée trois à sept, vous y trouverez tous les atlas et les guides d'explorateurs, répondit-elle avant de retourner à sa lecture.
- Je cherche aussi une liste de tous les meitous, des récits de batailles, des biographies de grands explorateurs, de grands entrepreneurs, des plus grands marines et criminels de l'histoire, ainsi que des manuels de stratégie militaires, des essais philosophiques sur...
- Ola ola ! l'arrêta-t-elle en levant les mains devant elle. Je vais vous demander d'aller moins vite, déjà, puis de prendre de quoi noter, car je ne me rappellerais jamais de tout, et vous non plus lorsque je vous aurai guidé.
- C... C'est vrai, je vous remercie.


Hayato se saisit de la feuille et du crayons que la jeune femme lui tendit. Elle le regardait à présent comme un poule aurait contemplé un couteau. À demander autant de recherches sur des sujets aussi éclectiques, il devait passer pour un idiot. À dire vrai, peut être l'était il. Devant la masse d'informations à découvrir, de capacités à acquérir et la force qu'il lui faudrait pour toucher du doigt son rêve... Oui, il était peut être un idiot doublé d'un fou. Mais, en ces conditions, il préférait vivre comme un fou toute sa courte vie et honorer Jinro-san, plutôt que de mourir comme un vieil homme médiocre. Lorsque l'assistante eut enfin renseigné Hayato, ce dernier la remercia mille fois avant de commencer à arpenter la bibliothèque, en quête d'un savoir ô combien utile.

Il finit par rassembler plusieurs atlas, un guide sur les meitous, ainsi que plusieurs biographies de personnages intéressants. Studieux, il s'était même trouvé un calepin et un stylo, afin de prendre des notes ! Il s'installa donc à une table d'étude, y déposa les lourds écrits, puis commença à les dévorer un à un. Si la voie du sabre lui avait toujours parlé, depuis son plus jeune âge, il avait fallut de longues discussions et sermons, de la part de son ancien père adoptif, pour qu'il saisisse l'importance d'une bonne éducation. De fil en aiguille, il avait finit par comprendre l'urgence et la nécessité, pour un homme digne de ce nom, à se parfaire tout au long de sa vie. Ainsi, Suisou Hayato se plongea corps et âme dans l'étude.

Après tout, sa vie en dépendait !


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L'activité incessante du port de la nouvelle Ohara n'était pas sans le surprendre. Feng n'y était jamais venu et savait juste que ce lieu avait subi un Buster Call il y a des années. Il semblait depuis avoir repris du poil de la bête. L'activité de l'île était remontée en flèche et, à l'abri de l'immense arbre au centre de l'île, la vie y était revenue. La bibliothèque avait de nouveau prospéré et attiré nombre de savants, scientifiques et autres personnes d'esprit. Et des révolutionnaires. Comme d'habitude en somme. Le Gouvernement devait garder un œil sur l'endroit et s'en servir d'exemple. Toujours est-il que l'île, pas si grande que ça, accueillait désormais un peu moins de dix mille habitants et que le chemin jusqu'à la bibliothèque donnait l'impression que toute la ville voulait y aller.

Individus en blouse de scientifiques, médecins, charlatans, pirates en goguette, tout ce beau monde semblait attiré comme une mouche sur un lampadaire et convergeait vers la bibliothèque à petits pas. Feng joua des coudes dans la foule et pressa le pas. L'endroit ne lui plaisait pas spécialement et il venait de se taper un long trajet en bateau. A part la discussion qu'il avait eue ce matin, les derniers jours avaient été assez pénibles somme toute. Et l'envie de se reposer lui tiraillait l'esprit. Prendre quelques jours de pause dans tout ce capharnaüm incessant paraissait une bonne idée. Au retour sans doute.

Son cheminement le mena à une des nombreuses entrées de la bibliothèque, indiquée par des gravures sur le bois en forme de livres. L'endroit était réellement immense, cela donnait le tournis. Se faisant indiquer le chemin de l'accueil par un visiteur, il déboucha dans une immense pièce circulaire avec de multiples ouvertures, tapissée de livres sur tous les murs et, d'où un immense bureau central, des dizaines de standardistes aiguillaient les voyageurs. Les gens semblaient ne pas faire la queue et lâchaient à la volée les ouvrages qu'ils voulaient consulter. Se rappelant ce que les soi-disant marchands qui avaient récupéré les caisses lui avaient dit, Feng lança :

« Les Archives de la Vieille Michelle, volume IV. »

Aucun des standardistes ne sembla lui accorder le moindre intérêt. Etrange. C'est alors qu'un petit homme en robe de bure tira un pan de son vêtement. Un nabot en réalité car il ne devait pas dépasse le mètre cinquante. Dans la cohue, le kanokunien ne l'avait même pas remarqué et aurait sans doute pu l’envoyer valdinguer sur quelqu’un en s’avançant. Petit, affublé d'un petit calot de laine brune, l'individu lui présentait un sourire à pleines dents et une expression joyeuse. Seule la lueur du fond de sa prunelle détonnait et le renflement suspect sous sa robe au niveau de la hanche laissait présager une arme. Rien d’inquiétant mais bon.

- Par ici mon bon sire, suivez-moi. Votre livre est un des cinq reçus ce matin en arrivage de l’Ouest. Je vais vous y mener. Direction le rayon Fables de l'Ancien Temps.

C’était bien le bon contact. Pas besoin d’en faire des caisses. Sans ajouter plus de renseignements ou discutailler outre mesure, ils se lancèrent tous deux à travers une série de couloirs, d'escaliers et de marches qui formaient un dédale pour les non-avertis. L’individu qui menait la voie ne se retourna qu’un instant au croisement de deux travées remplies de bouquin. Le regard qu’il adresse à Feng n’était pas des plus clairs mais on sentait qu’il voulait le jauger. Peut-être essayait-il de vérifier si l’homme était bien celui qu’il prétendait être. Aucune idée. Feng ne savait pas comment fonctionnait les révolutionnaires. Ils avaient leurs propres codes et leurs propres rites. Frayer avec eux ne lui plaisait guère mais son Sifu le voulait. Alors il obéissait, pas inquiet pour un sou. L’incongruité de la situation ne laissait pas pressentir ou percevoir un quelconque danger. Malgré l’homme armé, Feng sentait qu’on ne lui voulait pas de mal. Lee Yan avait décidé de traiter avec la révolution et sa carte de visite parlait pour lui. Chef de file du parti de la Tradition, il était le point d’entrée parfait pour traiter avec l’Empire. Bien vu à la cour et avec une position d’autorité de surcroît, il n’était pas directement impliqué dans les intrigues de Palais. Agresser son bras droit n’aurait pas été de bon augure pour la suite de leur relation. Pour autant, Feng ne baissa pas sa garde pour autant. D’autant qu’ils entrèrent dans un sous-sol étrange, visible depuis le fond d’une rangée, et dont l’entrée était protégée par une grille. La pièce dans laquelle ils débouchèrent était un bureau de page réduit à une chaise, une planche, deux tréteaux, une bougie et une liasse de documents.

- C’est ici, lâcha le nabot. Comprenez bien que nos activités impliquent une certaine discrétion. Je me suis donc permis de semer tout gêneur potentiel sur le chemin. Nous pouvons parler calmement. Je me nomme Oro d’Ampia. Simple serviteur de la cause.

- Feng Han, dit-il sans mentionner qu’il n’était pas spécialement enchanté. Je suis juste venu chercher un reçu et la garantie que mon seigneur trouvera en vous ce qu’il cherche. Ni plus ni moins. Pouvons-nous aller à l’essentiel ? D’autres tâches m’attendent.

- Bien entendu. Alors tenez, prenez ces documents, dit-il en lui remettant une chemise cartonnée posée sur la table. Tout ce dont votre leader a besoin se trouve là. Il suffit de lui ramener. Et veillez à ce que cela ne tombe pas dans de mauvaises mains. Je vous laisse, je suis également attendu.

D’un signe de tête, les deux hommes se saluèrent et prirent congé l’un de l’autre. Feng survola un instant les documents. Ses yeux ne purent s’empêcher de s’agrandir quand il vit sous ses yeux le dossier d’agent du Cipher Pol de l’Impératrice de Kanokuni. Qu’elle soit ou ait été un agent du gouvernement était déjà connu ou suspecté dans les hauts rangs du gouvernement et du parti de la Tradition mais aucun document de cette importance n’était accessible jusqu’ici. Ces quelques papiers allaient servir le gouverneur Lee Yan en lui donnant toute latitude pour redorer les lettres de la Tradition. Sidéré par le contenu du dossier, Feng se hâta de prendre le chemin du retour. Il devait ramener ces documents à son Sifu au plus vite. A la sortie d’une des sections de la bibliothèque, il faillit tomber nez à nez avec l’escorte avec lequel il avait pris son petit déjeuner. La conversation avait certes été agréable mais il ne tenait pas à être ralenti plus longtemps. Surtout avec la bombe qu’il tenait dans les mains. Reprenant ses puissantes enjambées, il repartit le plus vite possible en direction du port. Décidemment, les choses allaient changer sur Kanokuni. Et plus vite que ce qu’il pensait.
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