海 賊∆ Feat. Les Louves de Givre ∆
En plein nuit, aux alentours de deux heures du matin, Jeyne et Méria avançaient lentement dans la forêt. Leur marche était rendue difficile par la neige qui était tombée pendant la soirée, même si elle restait possible. Toutes deux drapées de vêtements sombres, les criminelles laissaient une traînée derrière elles à mesure qu'elles progressaient. Après une bonne heure d'efforts, elles distinguèrent enfin les hautes murailles qui ceignaient la propriété. Analysant brièvement la situation, la Peste décida de partir en première. Bondissant avec grâce, elle n'eut aucun mal à se porter en haut du mur, même si elle manqua de glisser à cause d'une couche de glace dissimulée par la poudreuse. Accroupie, la flibustière laissa son regard balayer les jardins. Comme l'avait expliqué Jeyne, il étaient effectivement immenses. S'étendant sur au moins un demi kilomètre, ils étaient cependant particulièrement calmes et peu éclairés. Parlant de lumières, il y en avait tout de même un certain nombre, et elle n'étaient pas immobiles. Plissant les yeux, la Louve se rendit instantanément compte qu'il s'agissait de simples gardes patrouillant lanterne à la main. Après un rapide calcul, elle estima qu'ils étaient au moins une bonne vingtaine.
« Hum, ça devrait aller. »
Sans même tourner la tête vers son alliée, Méria étendit une mèche de ses cheveux qui vint s’enrouler autour de son corps avant de la soulever dans les airs et venir la poser à ses côtés, au sommet de la muraille. Pour l'heure, elles étaient incognito, et même si les gardes semblaient en alerte, les jardins ne manquaient pas de cachettes. Entre les arbres, des sculptures et même plusieurs petits bâtiments d'entretien, il ne serait pas bien difficile de faire profil bas. Ensemble, les deux femmes descendirent et atterrirent dans la neige. Avançant prudemment et en faisant attention aux rondes, elles avancèrent vers une petite cabane en rondins qui servait manifestement de dépôt à nécessaire de jardinage. Chuchotant à Jeyne d'y entrer, Méria attendit qu'un vigile passe non loin pour étendre ses cheveux, saisir tous ses membres, le baîlloner et l’amener rapidement vers elle. Sa lanterne tomba au sol et s'enfonça dans la neige avant de s'éteindre sans que la chose ne semble alerte qui que ce soit. Dégainant un couteau qu'elle plaça sous la gorge de sa victime, la Peste posa presque ses lèvres contre son oreille.
« Pas un bruit mon joli. Un bruit, juste un son, et je te saigne comme un goret. »
L'homme avala sa salive avant de lentement hocher la tête pour approuver. Tremblant comme une feuille morte, il fut conduit sans ménagement dans la cabane avant d'y être attaché. Jeyne trouvant de la corde sur place, elle attacha l'homme et remplacer le bâillon de cheveux par un simple chiffon sale.
« Bon, je vais pas te mentir, t'es dans une vraie situation de merde. Clairement, si tu veux t'en sortir vivant, va pas falloir jouer au héros. T'es personne pour nous, personne, rien, même pas un insecte. C'est on patron qui nous intéresse, son trésor plus précisément. Tu sais où il se trouve ? »
Tétanisé, le garde suait à grosses gouttes. Incapable de bouger, il se contentait de fixer la pirate dans les yeux, l'air désespéré. Passablement agacée, Méria soupira avant de se pencher. Posant un genou à terre, elle enfonça la lame de son couteau dans le mollet du garde tout en lui bouchant le nez et la bouche avec sa main libre, histoire qu'il ne fasse pas trop de bruit malgré le bâillon.
« C'est pas du bluff. Je veux mettre la main sur un truc que ton boss a acquis récemment. Un fruit du démon. Je répète donc une dernière fois, sais-tu où il se trouve ? »
Des larmes commençant à couler sur ses joues, le pauvre bougre fit oui de la tête sans cesser de trembler. À bien y regarder, il ne devait pas avoir beaucoup plus d'une vingtaine d'années. Il était jeune, certainement pas très fortuné et s'était trouvé un petit boulot comme garde d'un noble paranoïaque. Sur le papier, c'était un métier de rêve sans le moindre risque. Quelle devait être l'ampleur de sa désillusion.
« Bien, très bien. Je vais te retirer ça pour que tu parles. Si tu cries, je te coupe les couilles avant de te crever les yeux. »
L'homme étant déjà terrifié, le menacer ainsi semblait assez vain, mais Méria aimait faire son petit effet. Lâchant le manche de son couteau, elle retira le chiffon pour que le garde puisse parler.
« C'est au sous-sol, dans l'abri. On le sait tous, mais y'a que Liot et Arhur qui y vont.
- Arhtur c'est ton chef ?
- O... oui.
- L'ancien marin, paraît qu'il est fortiche.
- C'est le meilleur.
- Haha, on verra ça. C'est quoi ton nom petit ?
- Aldric.
- D'accord. Au fait, il se trouve où cet abri ? »
- Y'a une entrée dans le salon d’apparat. »
- Merci Aldric. »
Sans lui donner le temps de réagir, la pirate dégaina une autre lame et trancha la gorge de son captif. Une fois qu'il avait dit ce qu'il savait, elle n'avait plus aucun intérêt à le garder en vie. Cela n'aurait été qu'un risque inutile qu'elle n'avait de toute façon aucune envie de prendre. Tout en reniflant, la Peste essuya ses armes et les rangea. Jeyne ne disait pas un mot. Elle ne semblait pas choquée, mais il aurait été difficile de dire que cela lui plaisait pour autant. Au moins, elle avait la présence d'esprit de se taire, ce qui plaisait à Méria.
« Eh bah t'avais raison. »
Pour seule réponse, la femme aux cheveux argentés haussa les épaules. Se relevant, la Peste quitta la bâtisse. À la faveur de la nuit et de son obscurité ambiante, les deux femmes furent en mesure de parcourir l'écart les séparant du manoir sans se faire repérer. Comme à son habitude, Méria décida ensuite de passer par le toit. Pour être plus précis, elle bondit sur ce qui faisait office de balcon avant de tirer Jeyne vers elle. Sans grande surprise, la porte-fenêtre qui menait dans la chambre adjacente était fermée. Fort heureusement, la bâtarde du Gila était agile de ses doigts. Sortant de sa besace un nécessaire à crocheter les serrures, elle posa un genou à terre et commença son œuvre. En moins d'une minute, l’obstacle n'en était plus un. Silencieuse, les deux compares entrèrent dans le bâtiment. À l'intérieur, il faisait particulièrement bon, à croire que le propriétaire chauffait l'endroit plus que de raison. Jeyne n'avait pas à s'en plaindre.
« Trouvons ce salon. »
À pas de loup, les deux criminelles avancèrent dans la chambre, puis déambulèrent dans les couloirs. Plusieurs gardes dans les parages les obligeaient fréquemment à se cacher. Progresser était difficile, mais loin d'être impossible, surtout pour Méria qui n'en était pas à sa première danse. Malgré tout, un jeune vigile à peine pubère manqua presque de les voir. Après d'interminables allers-retours, la Louve décida plutôt de trouver la chambre du propriétaire. Pour la trouver, il lui fallut simplement trouver l'endroit qui concentrait le plus de gardes. Une fois cela chose faite, la Peste agit avec vitesse et efficacité. Cachée derrière une armoire imposante en sapin, elle laissa ses mèches s'étirer vers le plafond et serpenter ainsi en direction des gêneurs. Une fois les cheveux arrivés à destination, la Peste attaqua. En une seconde, les mèches se nimbèrent de haki, rendant leurs pointes mortellement tranchantes. Une fois cela fait, elles filèrent en un instant vers les gorges des gardes. Égorgés, ils tombèrent au sol avec un fracas modéré. Sans faire fi du corps des quatre pauvres bougres, Méria se rua vers les portes. Quelle ne fut pas surprise de constater qu'elle faisait dès lors face à un coffre-fort géant qui faisait penser à celui d'une banque.
« Qu'est-ce que... »
Fronçant les sourcils, la Louve resta pantoise quelques secondes. Elle savait que le propriétaire était paranoïaque, mais de là à s'enfermer volontairement pour se protéger la nuit, il y avait peut-être des limites. Réellement décontenancée, la pirate reprit finalement ses esprits et se décida à agir. Posant ses deux paumes sur l'acier de la porte blindée, elle laissa ses pouvoirs faire le reste. Dans un premier temps, elle gela la paroi extérieure avant de finalement envoyer un flux givrant directement à l'intérieur de la structure. L'ensemble rendu bien plus fragile, elle le défonça d'un coup de poing renforcé au haki. Pour le coup, la discrétion de la chose était bien plus discutable, et certains gardes n'auraient aucun mal à entendre un tel bazar. Heureusement cependant, le noble était bien à l'intérieur. Réveillé en sursaut, il se se mit à hurler à l'aide dans son impressionnant lit à baldaquin. Se jetant sur lui, la Peste lui plaça un couteau sous la gorge et une main sur la bouche.
« Arrête ça tout de suite, on a pas le temps pour tes conneries. Écoute moi bien, rien à foutre de ton or, rien à foutre de ton rang, je veux juste le fruit. Si j'ai le fruit, tu restes en vie, c'est clair ? »
De son regard fou, l'homme dévisageait la pirate avec un mélange de peur et de colère, mais il semblait fermement décidé à rester en vie, aussi hocha-t-il du chef.
« Bien, très bien, alors, il est où ? Dans ton abri sous la salle d'apparat ?
- Pfff, sûrement pas !
- Sérieux ? On m'a dit que si pourtant, j'étais même venu te trouver pour que tu me dises où c'était, ta baraque est bien trop grande.
- Jamais de la vie, ils savent, ils savent tout, c'est un leurre.
- Super. Bon, où dans ce cas ?
- Caché, en sûreté.
- Ouais, ça je me doute, comme toi. Enfin pas tant que ça au final.
- Ici.
- Hein ?
- Il a autant d'importance que sa propre vie. Il doit le cacher ici.
- Je...
- Tiens, tiens, tiens. Allez, dis nous tout.
- C'est... Ils vont vous le prendre, c'est certain.
- Bordel tu me fais chier. »
Lentement, la pirate commença à érafler la cou de l'homme avec sa dague acérée. Après un cri strident, il se figea sur place tandis que son regard ne pouvait s'empêcher de pointer malgré lui vers un tableau. Fronçant les sourcils, Méria fit signe à sa comparse d'aller le voir. Derrière, elle y trouva un nouveau coffre-fort, bien plus petit. Malheureusement, les gardes n'étaient déjà plus très loin.
« Je m'occupe de les retenir, fais lui cracher la combinaison. »
Lâchant sa proie pour la laisser entre les mains plus douces mais pas moins déterminées de Jeyne, la Louve quitta la chambre blindée pour retourner dans le couloir. Seulement quelques secondes plus tard, des gardes commencèrent à affluer dans sa direction. Cinq à droite, huit à gauche, mais leur nombre ne voulait rien dire. Comme si elle balayait des moustiques, la pirate les anéantit sans faire montre d'une moindre effort. En terminant avec un dernier malheureux, elle se servit ensuite de son corps comme bouclier quand d'autres imbéciles lui tirèrent dessus. Indemne, elle les tua à leur tour avant de souffler. Même s'ils étaient nombreux, les défenseurs ne pouvaient profiter de leur supériorité numérique au sein de ces couloirs étroits, ce qui faisait le jeu de la Peste.
« Où est-il ? »
Tournant la tête, Méria vit un homme en armure s'avancer lentement vers elle. Sa longue épée en main, il toisait la femme avec détermination. Calme, il ne semblait pas avoir peur, ce qui impressionna la pirate, surtout en considérant le carnage environnant. Celui là avait l'air plus fort que les autres.
« C'est toi le chef de la sécurité ? Arthur, hein ?
- Où est-il ? Je ne le demanderai pas à nouveau.
- Demande autant que tu veux pauvre con, visiblement t'es pas doué pour protéger les gens. En revanche, moi j'excelle quand il s'agit de les tuer. Approche que je montre mes talents. »
Concentré, le combattant ne répondit pas. Ses pensées étaient toutes tournées vers l'affrontement à venir. Sa posture était bonne, ce qui laissait penser qu'il avait de l'expérience. Voyant que Jeyne ne revenait pas encore, la Peste estima qu'elle avait un peu de temps devant elle, en d'autres termes, Arthur servirait de distraction. Souriant de manière carnassière, la piraté dégaina ses deux épées courtes. Sans crier gare, le chef de la sécurité franchit la distance le séparant de la criminelle. Habilement, il leva son arme pour l'écraser contre sa cible sans pour autant se laisser gêner pars les murs, ce qui montrait qu'il avait effectivement de l'expérience. D'un pas sur le côté, Méria esquiva et lança un coup estoc avec l'arme qu'elle avait dans la main droite. Réactif, Arthur attrapa la lame entre dans son gantelet d'acier. La seconde d'après, le métal de l'épée commença à se désagréger, ce qui ne manqua pas d'interloquer la pirate. Ne comprenant pas ce qui se passait, elle lâcha le manche de l'arme pour porter sa paume contre le torse de l'homme et le geler sur place. Pourtant, rien ne se produisit en dehors de l'apparition d'une mince couche de glace sur l'armure. Ne lâchant rien, l'homme envoya son arme sur Méria, avec trop de force pour la trancher, mais assez pour la percuter violemment. Levant le coude, cette dernière para avec le haki mais eut la désagréable surprise de sentir une puissante décharge électrique lui parcourir le corps avant de passer violemment à travers un mur.
« Enfoiré ! »
Folle de rage, la pirate s'extirpa des décombres avant de se relever rapidement. Son adversaire lui tournait déjà le dos pour aller prendre des nouvelles de son patron. Ne le laissant pas faire, la femme l'immobilisa avec ses mèches de cheveux mais il répondit par une nouvelle décharge. Voyant le coup venir, la rouquine avait laissé l’entièreté de son corps se recouvrir de haki. Malgré la douleur, elle tenait bon, du moins, jusqu'à ce que deux chaînes s’extirpent de l'armure d'Arthur pour lui foncer dessus. Le choc du coup la fit lâcher prise, mais elle ne comptait pas en rester là. Franchissant l'écart la séparant de sa cible, elle lança son épée pour faire diversion. Arrivée au corps à corps, elle esquiva les coups avant de frapper avec la hassoken. Cette fois, le chef de la sécurité fut touché de plein fouet. Tandis qu'il était au sol, provisoirement, la Peste l’entoura de mèches de cheveux et le fit passer à travers une fenêtre pour se débarrasser de lui.
« Coriace ce con là. »
Revenant dans la chambre sécurisée, du moins sur le papier, la Louve trouva sa comparse au dessus du corps sans vie du noble. Une dague à la main, elle venait de lui trancher la gorge. Quand elle tourna la tête vers la rouquine, elle avait le visage de Liot. Ne pouvant s'empêcher de sourire, Méria constata alors que le fameux coffre était ouvert.
« Bravo. Reste pas à côté de lui. »
Sans crier gare, la Peste prit sa forme animale et se rua sur le corps de l'homme pour le dévorer. En quelques secondes seulement, il n'en restait plus rien. Aussi vite qu'elle s’était transformé, Méria redevint humaine et cracha au sol en grimaçant.
« Franchement, les humains sont vraiment dégueulasses. »
S'essuyant la bouche avec dégoût, la pirate aurait tué pour avoir un peu de gnôle et faire passer ce goût infect. Comme elle entendait de nouveau du bruit dans le couloir, signe que les gardes revenaient à la charge, elle eut l'idée de faire croire à une prise d'otage. Sortant un couteau de sa ceinture, elle passa derrière Jeyne, qui avait les traits du noble et la poussa lentement vers la sortie. Assistant à ce spectacle, les gardes sur place ne savaient plus quoi faire. Bien vite rejoints par leur chef, de nouveau sur ses jambes et peu affecté par sa défenestration, ils lui laissèrent la place.
« Vous allez tous bien gentiment me laisser passer.
- Hors de question, vous ne quitterez pas cette propriété.
- Faites ce qu'elle dit !
- Monsieur, elle vous tuera, cela ne fait pas le moindre doute.
- Pourquoi le tuer ? Je vais le rançonner tête de con.
- Obéissez !!!
- Monsieur... »
Hésitant, Arthur s'avança malgré tout lentement. Tendant une main dans un signe qu'il voulait apaisant, il espérait pouvoir trouver une issue favorable à toute cette affaire. Voyant que le menace ne prenait pas, Méria tira le faux noble vers elle et sauta par la fenêtre qu'elle avait brisé plus tôt avec le corps du chef de la sécurité. Les deux femmes s’écrasèrent dans la poudreuse avant de se relever. Plusieurs gardes commencèrent à converger dans leur position tandis que Méria prenait la poudre d'escampette. Malheureusement, l'ancien militaire n'était pas prêt à abandonner. Sautant lui aussi, il se lança à la poursuite de la pirate et de son otage. Non loin de la patinoire, il les rattrapa. Confiante en ses capacités, la Louve forme une couche de glace sous ses pieds pour pouvoir évoluer sur la surface gelée. Jeyne, pour sa part, se débrouilla merveilleusement bien pour ne pas tomber. Ce fut à cet instant que le chef de la sécurité se figea. Son regard ne quittait plus celui du faux noble, qu'il dévisageait avec un mélange de stupeur et d’incompréhension.
« Tu veux pas lâcher l'affaire ?
- C'est impossible... Vous n'êtes pas... »
Fronçant les sourcils, Méria n'eut aucun mal à comprendre qu'il avait compris. Ce qui n'était pas le cas des autres gardes. Peut-être Arthur était-il le seul à avoir connaissance de la nature véritable du fruit. Mais cela n'expliquait pas comment il avait subitement découvert le pot aux roses. Qu'importe, la rouquine ne comptait pas le laisser avertir les autres. Se servant du sol pour faire voyager ses mèches sans se faire repérer, elle les fit surgir sous les pieds de l'homme, le ficela et l'envoya tel un boulet de canon en direction des remparts. Quittant la patinoire, elle trucida les rares gardes assez fous pour se frotter à elle et courut tant bien que mal dans la poudreuse en direction du chef de la sécurité. Remis sur pieds, l'homme revint à la charge. Attrapant le couteau de Méria, il le réduisit à la l'état de poussière métallique sans le moindre effort avant de porter un coup ascendant avec son épée. Coriace, la Louve encaissa le coup sous l’aisselle en se nimbant entièrement du haki. Loin d'être en reste, Arthur n'avait cependant pas une telle maîtrise du fluide, ce qui l'obligeait à choisir ce qu'il renforçait avec ou non. Tel un équilibriste, il faisait passer le fluide d'un endroit à l'autre de son corps pour attaquer ou se défendre. L'homme était réellement admirable, mais il ne faisait pas le poids malgré ses forces. Malgré de puissants coups portés à la pirate, il n'arrivait pas à l'envoyer au tapis. Plus le temps passait, moins il avait d'endurance et plus son corps affichait les meurtrissures laissées par la flibustière. Ceci dit, à force de combattre contre ce maudit au pouvoir singulier, Méria n'avait plus la moindre arme tranchante à disposition. Sans qu'elle ne sache pourquoi, elle n'arrivait pas non plus à geler cet homme sur place. Tout cela sans parler de ses multiples décharges électrique qui commençaient à devenir difficiles à supporter. Pour résumer, malgré sa domination, la jeune femme fatiguait elle aussi. Consciente du fait qu'il fallait en finir, elle dégaina son pistolet. À contrecœur, elle accepta de prendre un coup d'une rare puissance pour riposter. De sa main gauche, elle projeta un souffle qui passa à travers l'armure de l'homme pour le stopper net avant de pivoter, de bondir dans les airs et de lui tirer dans le cou depuis l'arrière de son corps. Gravement touché, Arthur posa un genou à terre, lâcha son arme et porta un gant vers la blessure. Essoufflée, la pirate s'avança vers sa proie.
« Comment as-tu compris ?
- Il ne savait pas patiner.
- Sérieux ? Bordel ce type était un vrai trou du cul.
- Tu t'es bien regardé espèce d'ordure sanguinaire ? »
Piquée dans son orgueil, la Peste prit assez mal l'insulte. Attrapant la propre arme du chef de la sécurité, elle lui trancha net la tête sous les yeux médusés des rares gardes qui n'avaient pas encore pris la fuite. D'autres, tétanisés, n'osaient plus bouger.
« Quoi ?!? »
Toujours aussi aimable qu'à son habitude, la pirate accompagna le geste à la parole en leur tirant dessus pour les faire déguerpir. Fatiguée, Méria laissa le haki s'en aller avant de s’asseoir dans la neige en soupirant. Portant une main sur son flanc, elle grimaça.
« Putain, il m'a pété des côtes ce con.
- C'est le résultat qui compte.
- Jeyne, va faire un peu de ménage, et fous le feu au manoir. Faut brouiller les pistes. »
Hochant la tête, la fille du Gila reprit son apparence originelle avant de quitter la rouquine qui demeurait au sol. Une fois seule, elle prit soin de regarder son aisselle qui était déjà violette et la faisait horriblement souffrir. Encaisser le dernier coup aurait pu lui être fatal si Arthur avait été un peu plus puissant. Jurant dans sa barbe, elle se releva en constatant avec dépit qu'elle n'avait plus la moindre lame sur elle. Avec la désagréable impression d'être nue, elle rebroussa chemin et décida d'attendre son alliée dans la forêt.
ciitroon