Les textes suivants sont le pendant des évènements d'une quête jouée par Trisha Campbell ici.
Ils ont pour but, en plus de montrer l’ignominie du mouvement révolutionnaire et de ses procédés, de redorer les lettres de noblesse des sages hommes et femmes de lignage certain qui depuis des années suent sang et eau pour porter au firmament l’Empire.
« Et à cela s’ajoutent encore d’autres éléments que je me fais fort de vous faire parvenir, chancelier Sima. Cela nous permettrait de…
- Camarade Lee, je ne comprends pas ce que vous cherchez à insinuer. Vous voulez dire que… lâcha un Zao ayant perdu de sa superbe après ce coup reçu en plein visage.
- Ce que je veux dire, secrétaire Zao, c’est que si le moindre de ces financements réussit à vous être associé, j’ose espérer que vous aurez encore la décence et le sens moral de prendre les mesures qui s’imposent.
- Foutaises, lâcha-t-il dans un brouhaha naissant. Le pays est au bord du gouffre et… et… »
« Aussi, à la lumière de ces accusations hors de propos et gravement dommageables à notre institution, je me vois dans l’obligation d’en appeler à l’état d’urgence. Mes chers confrères, je suis navré. »
« L’Empereur ne fera rien et tu le sais très bien. Il a perdu son pouvoir et quand bien même il en aurait encore, il est loin d’avoir la vigueur du tigre et tu le sais bien.
- Sifu… Tout de même, je pense que…
- L’heure n’est plus à la réflexion Feng. Ne nous voilons pas la face. L’issue est devant nous. Je t’ordonne de convoquer le général Zhang. Le temps d’obtenir les ordonnances nécessaires et la fin de non-recevoir du Palais Impérial, il sera déjà avec nous avec l’intégralité de ses troupes. Alors file !
- Oui Sifu. »
Ils ont pour but, en plus de montrer l’ignominie du mouvement révolutionnaire et de ses procédés, de redorer les lettres de noblesse des sages hommes et femmes de lignage certain qui depuis des années suent sang et eau pour porter au firmament l’Empire.
Partie 1 : Le Conseil du Dragon d’Or
La peste révolutionnaire n’avait que trop gangréné leur île. Après toutes ces années et les conflits larvés interminables, les luttes avaient atteint leur paroxysme. La Cité Rouge était en proie à de violentes joutes verbales lors de chacune des séances du Conseil. D’une part, le parti de la Tradition, avec son histoire vieille de plusieurs centaines d’années, tentait de reprendre le pouvoir en récupérant son statut d’antan, chargé de pouvoirs exécutifs et législatifs plus importants. De l’autre, l’immonde révolution tentait de prospérer par le biais des jeux politiques avec leur tête de file locale, Zao, pour obtenir plus de pouvoir également. A force de manœuvres et de coups tordus, la situation avait fini par escalader et cette séance du Conseil était de loin la plus tendue à laquelle Feng avait pu assister, bien qu’il soit en poste depuis plus de six ans maintenant.
Lee Yan, vêtu d’une impeccable tenue verte de soie richement brodée, paradait à la tribune principale, terminant un long discours dans lequel il clouait les premiers morceaux de bois du cercueil de son ennemi juré Zao. Le stratagème avait été longuement préparé car la révolution, « ancienne amie », était devenue un poison pour le parti de la Tradition. En effet, elle s’était il y a peu retourné contre eux dans un moment assez critique. Il fallait donc en finir avec le mouvement ; le Gouverneur de la Péninsule du Tigre était donc décidé à agir définitivement. Le peuple souffrait. L’Empire était en péril depuis plus d’une dizaine d’années. Les ingérences extérieures se faisaient de plus en plus nombreuses.
Il était donc passé à l’attaque. Par le biais d’un savant jeu d’alliance avec la famille Chinjao dont Feng ne percevait que les contours brumeux, il avait collecté force documents corroborant le lien d’établissements localisés dans la Baie de Jing et reliés à Zao à des financements de sources révolutionnaires avérées. Les corsaires avaient dû en échange recevoir de sérieux avantages mais Feng n’osait pas se l’avouer. Aussi était-il assis sur son siège dans l’immense salle du conseil, écoutant son Sifu avancer ses pions.
Lee Yan, vêtu d’une impeccable tenue verte de soie richement brodée, paradait à la tribune principale, terminant un long discours dans lequel il clouait les premiers morceaux de bois du cercueil de son ennemi juré Zao. Le stratagème avait été longuement préparé car la révolution, « ancienne amie », était devenue un poison pour le parti de la Tradition. En effet, elle s’était il y a peu retourné contre eux dans un moment assez critique. Il fallait donc en finir avec le mouvement ; le Gouverneur de la Péninsule du Tigre était donc décidé à agir définitivement. Le peuple souffrait. L’Empire était en péril depuis plus d’une dizaine d’années. Les ingérences extérieures se faisaient de plus en plus nombreuses.
Il était donc passé à l’attaque. Par le biais d’un savant jeu d’alliance avec la famille Chinjao dont Feng ne percevait que les contours brumeux, il avait collecté force documents corroborant le lien d’établissements localisés dans la Baie de Jing et reliés à Zao à des financements de sources révolutionnaires avérées. Les corsaires avaient dû en échange recevoir de sérieux avantages mais Feng n’osait pas se l’avouer. Aussi était-il assis sur son siège dans l’immense salle du conseil, écoutant son Sifu avancer ses pions.
« Et à cela s’ajoutent encore d’autres éléments que je me fais fort de vous faire parvenir, chancelier Sima. Cela nous permettrait de…
- Camarade Lee, je ne comprends pas ce que vous cherchez à insinuer. Vous voulez dire que… lâcha un Zao ayant perdu de sa superbe après ce coup reçu en plein visage.
- Ce que je veux dire, secrétaire Zao, c’est que si le moindre de ces financements réussit à vous être associé, j’ose espérer que vous aurez encore la décence et le sens moral de prendre les mesures qui s’imposent.
- Foutaises, lâcha-t-il dans un brouhaha naissant. Le pays est au bord du gouffre et… et… »
Il semblait chercher ses mots, blanc comme un linge. Le round de chauffe avec les discussions liminaires sur les levées de taxes paysannes semblait l’avoir entamé. Tout homme d’expérience savait qu’il valait mieux tenir la distance sur les séances du Conseil. Le Gouverneur de la Péninsule des Tigres avait donc commencé par rajouter un nombre interminable de points à l’ordre du jour dont il n’avait que faire mais pour lesquels son adversaire politique se devait d’intervenir un minimum, au risque d’écorner sa côte de popularité. Après tout, il était question de prolétariat…
Un mouvement dans l’assistance de Zao attira l'œil de Feng. Un de ses secrétaires venait de lui glisser un billet. A la lecture de celui-ci, il vit la tête de file révolutionnaire reprendre des couleurs. Cela ne sentait pas bon… Et en effet. L’Atout de la Révolution venait de se relever et, d’une vigueur nouvelle, avait repris la joute avec une rare intensité.
Un mouvement dans l’assistance de Zao attira l'œil de Feng. Un de ses secrétaires venait de lui glisser un billet. A la lecture de celui-ci, il vit la tête de file révolutionnaire reprendre des couleurs. Cela ne sentait pas bon… Et en effet. L’Atout de la Révolution venait de se relever et, d’une vigueur nouvelle, avait repris la joute avec une rare intensité.
« Aussi, à la lumière de ces accusations hors de propos et gravement dommageables à notre institution, je me vois dans l’obligation d’en appeler à l’état d’urgence. Mes chers confrères, je suis navré. »
Un grand gong résonna dans le hall, signant la fin de la session extraordinaire du Conseil. Ce crétin avait-il vraiment eu cette audace ? Il avait osé ? Sérieusement ? Lee Yan avait déjà réagi. A peine descendu de l’estrade où il se trouvait, il avait traversé les escaliers en direction d’une issue, passant à côté de Feng en lui donnant rendez-vous dans son bureau. Les choses venaient clairement de dégénérer.
Lâchant son siège, Feng se dirigea immédiatement vers l’endroit indiqué. Invoquer l’état d’urgence ? Ce malade n’avait-il donc aucun scrupule ? Tous les votes, toutes les procédures en cours… Il avait tout bonnement gelé la quasi-intégralité de l’activité impériale en quelques phrases. Une fureur sourde animait Feng et il n’osait imaginer celle qu’éprouvait Lee. Ils allaient devoir demander l’avis de l’Empereur. Et au vu de la situation…
Quelques dizaines de minutes plus tard, dans le dit bureau.
Lâchant son siège, Feng se dirigea immédiatement vers l’endroit indiqué. Invoquer l’état d’urgence ? Ce malade n’avait-il donc aucun scrupule ? Tous les votes, toutes les procédures en cours… Il avait tout bonnement gelé la quasi-intégralité de l’activité impériale en quelques phrases. Une fureur sourde animait Feng et il n’osait imaginer celle qu’éprouvait Lee. Ils allaient devoir demander l’avis de l’Empereur. Et au vu de la situation…
Quelques dizaines de minutes plus tard, dans le dit bureau.
« L’Empereur ne fera rien et tu le sais très bien. Il a perdu son pouvoir et quand bien même il en aurait encore, il est loin d’avoir la vigueur du tigre et tu le sais bien.
- Sifu… Tout de même, je pense que…
- L’heure n’est plus à la réflexion Feng. Ne nous voilons pas la face. L’issue est devant nous. Je t’ordonne de convoquer le général Zhang. Le temps d’obtenir les ordonnances nécessaires et la fin de non-recevoir du Palais Impérial, il sera déjà avec nous avec l’intégralité de ses troupes. Alors file !
- Oui Sifu. »
Il claqua la porte pour témoigner de son mécontentement manifeste. Le sang du peuple allait probablement couler et il ne pourrait rien faire pour arrêter cela. Pour l’heure, il devait faire parvenir au général Zhang les instructions qu’il avait reçu.