Premier jour.
Cela fait quarante-sept heures, vingt-six minutes et treize secondes que je suis dans les airs. Si je suis aussi précis, c’est parce que depuis que je suis dans les airs, je compte dans ma tête le temps qui s’écoule avec la précision mécanique d’un métronome. J’ai faim, et surtout soif… Combien de temps vais-je voler dans les airs ainsi, immobilisé par la pression démesurée de l’air tout autour de mon corps ? Je suis parti du principe que Sloth voulait me “pousser” quelque part, avec sa capacité… Mais au bout de la première journée de vol, j’ai commencé à en douter et j’ai pensé que peut-être que le véritable test était justement de sortir de ce cercueil d’air… Mais impossible de bouger. J'ai tout essayé, Haki compris… Jusqu’à m’en fatiguer tellement que je me suis endormi. La sensation de dormir sur ce coussin d’air était… Particulière, mais surprenament agréable. Toujours est-il que si c’est un exercice qui consiste à me faire travailler le Haki de l’Armement jusqu’à ce que j’arrive à me libérer… Je risque de mourir de soif avant de réussir. Elle m’avait prévenu que son entraînement serait dur, mais à ce point, et sans prévenir… À moins que ce ne soit justement l’objectif, que je réussisse à trouver l’objectif et la solution de cette épreuve dans un temps limité, et sous pression… C’est diablement tordu !
Je réessaie de me libérer pendant encore deux heures en vain, jusqu’à ce que je me rende compte que je perds petit à petit de l’altitude. Ha… ? Je vais enfin atterrir ? J’aimerais pouvoir me redresser et voir ce qu’il y a devant moi. Je crois apercevoir une île du coin de l'œil, mais rien n’est moins sûr… Enfin, je suis tout de même légèrement rassuré : au moins je ne vais pas me retrouver au milieu de l’océan sans eau ni vivres… Je n’ai pas le temps de mesurer ma chance, si c’est bien le terme qu’on peut employer, puisque tout d’un coup, je n’y vois plus rien. L’air autour de moi est trouble. Verdâtre. Chargé de particules, comme si je me retrouvais dans une des tempêtes de sable du désert Sandora ou une tempête de neige de Drum… Mais ce n’est ni du sable, ni de la neige. Plutôt une sorte de brume… De la purée de pois ? Toujours est-il que la visibilité est mauvaise… Quelle blague. En plus d’être complètement immobilisé, me voilà désormais aveugle ? Mes sens sont complètement déboussolés… Une chose m’est toutefois désormais certaine : je me rapproche du sol en accélérant, mon angle d’incidence augmentant de seconde en seconde. Ce n’est désormais qu’une question de secondes.
Je ne crois pas si bien dire. L’impact est fracassant. Le sol, que j’aperçois une fraction de seconde avant le choc, explose. L’air verdâtre qui stagne dans la zone est violemment repoussé en arrière, et la poussière soulevée par l’impact s’y mélange… La brume reprend rapidement sa place dans l’espace vacant, mais ces quelques secondes de visibilité me laissent le temps de voir que je me trouve dans une ville. Ou plutôt ce qu’il en reste. La pierre des bâtiments est usée, jaunâtre, et le métal des structures à la couleur de la rouille. Ce n’est pas comme si la ville semblait abandonnée… Mais plutôt comme si elle avait été avalée par un monstre puis régurgitée. Et surtout… Je n’entends pas le moindre son, pas même le moindre gazouillis d'oiseaux. Quand le brouillard m’ôte finalement les dernières bribes de paysages que je peux apercevoir et analyser pour un peu mieux comprendre ma situation, je porte mon attention sur mon état physique. On dirait que je ne suis pas blessé. Mes muscles sont un peu engourdis, d’être restés immobiles aussi longtemps… Et je sens qu’ils m’en veulent d’avoir raté deux jours d’affilée d’exercices quotidiens. Bah, tant pis, je rattraperai tout ça en faisant une séance de musculation trois fois plus intense !
Toujours est-il que je ne suis pas plus avancé quant à la nature de l'entraînement de Sloth. Je ne suis plus en train de voler mais je suis toujours immobile, planté au milieu d’un cratère parfaitement lisse, et… Tiens ? La bulle d’air dans laquelle j’ai voyagé jusqu’ici m’entoure toujours… Repoussant d’ailleurs la brume et me donnant une petite poche de clarté visuelle que je n’aurais pas dans le cas contraire. Je fais un pas, et m’avance vers sa paroi. Elle ne se déplace pas avec moi… Ce qui me laisse penser que mon voyage est terminé. Dois-je en sortir ? J’approche ma main pour toucher le film d’air de la paume.
Oh, je ne ferais pas ça si j’étais vous, Raines…
Je sursaute lorsque j’entends la voix de Sloth émerger à travers la brume, et retire ma main. Elle apparaît alors dans mon champ de vision, à peine perceptible à cause de la purée de pois qui opacifie l’air. Elle tape dans ses mains. Un claquement sec retentit, et le brouillard est instantanément chassé autour de nous. Puis, elle pose sa main sur la bulle qui m’entoure, et cette dernière grandit rapidement jusqu’à former un dôme de quelques mètres de diamètre. C’est à ce moment que je remarque qu’à son sommet se trouvent quatre sphères plus petites, et qui font que la structure d’air rappelle le coussinet d’un animal. Je peux désormais apercevoir un peu plus clairement cette ville abandonnée dans laquelle je me trouve. Il y règne une ambiance particulièrement lugubre… D’autant que le brouillard semble filtrer la lumière d’un soleil pâle, et qui oscille entre le verdâtre et le jaunâtre. C’est une lumière froide, qui ne réchauffe pas, et qui me fait frissonner.
Où est-ce que vous m’avez envoyé ? Où sommes-nous ?
Elle esquisse un sourire moqueur.
Allons… Vous ne reconnaissez pas la démonstration de force du loup vert ?
Cela fait quarante-sept heures, vingt-six minutes et treize secondes que je suis dans les airs. Si je suis aussi précis, c’est parce que depuis que je suis dans les airs, je compte dans ma tête le temps qui s’écoule avec la précision mécanique d’un métronome. J’ai faim, et surtout soif… Combien de temps vais-je voler dans les airs ainsi, immobilisé par la pression démesurée de l’air tout autour de mon corps ? Je suis parti du principe que Sloth voulait me “pousser” quelque part, avec sa capacité… Mais au bout de la première journée de vol, j’ai commencé à en douter et j’ai pensé que peut-être que le véritable test était justement de sortir de ce cercueil d’air… Mais impossible de bouger. J'ai tout essayé, Haki compris… Jusqu’à m’en fatiguer tellement que je me suis endormi. La sensation de dormir sur ce coussin d’air était… Particulière, mais surprenament agréable. Toujours est-il que si c’est un exercice qui consiste à me faire travailler le Haki de l’Armement jusqu’à ce que j’arrive à me libérer… Je risque de mourir de soif avant de réussir. Elle m’avait prévenu que son entraînement serait dur, mais à ce point, et sans prévenir… À moins que ce ne soit justement l’objectif, que je réussisse à trouver l’objectif et la solution de cette épreuve dans un temps limité, et sous pression… C’est diablement tordu !
Je réessaie de me libérer pendant encore deux heures en vain, jusqu’à ce que je me rende compte que je perds petit à petit de l’altitude. Ha… ? Je vais enfin atterrir ? J’aimerais pouvoir me redresser et voir ce qu’il y a devant moi. Je crois apercevoir une île du coin de l'œil, mais rien n’est moins sûr… Enfin, je suis tout de même légèrement rassuré : au moins je ne vais pas me retrouver au milieu de l’océan sans eau ni vivres… Je n’ai pas le temps de mesurer ma chance, si c’est bien le terme qu’on peut employer, puisque tout d’un coup, je n’y vois plus rien. L’air autour de moi est trouble. Verdâtre. Chargé de particules, comme si je me retrouvais dans une des tempêtes de sable du désert Sandora ou une tempête de neige de Drum… Mais ce n’est ni du sable, ni de la neige. Plutôt une sorte de brume… De la purée de pois ? Toujours est-il que la visibilité est mauvaise… Quelle blague. En plus d’être complètement immobilisé, me voilà désormais aveugle ? Mes sens sont complètement déboussolés… Une chose m’est toutefois désormais certaine : je me rapproche du sol en accélérant, mon angle d’incidence augmentant de seconde en seconde. Ce n’est désormais qu’une question de secondes.
Je ne crois pas si bien dire. L’impact est fracassant. Le sol, que j’aperçois une fraction de seconde avant le choc, explose. L’air verdâtre qui stagne dans la zone est violemment repoussé en arrière, et la poussière soulevée par l’impact s’y mélange… La brume reprend rapidement sa place dans l’espace vacant, mais ces quelques secondes de visibilité me laissent le temps de voir que je me trouve dans une ville. Ou plutôt ce qu’il en reste. La pierre des bâtiments est usée, jaunâtre, et le métal des structures à la couleur de la rouille. Ce n’est pas comme si la ville semblait abandonnée… Mais plutôt comme si elle avait été avalée par un monstre puis régurgitée. Et surtout… Je n’entends pas le moindre son, pas même le moindre gazouillis d'oiseaux. Quand le brouillard m’ôte finalement les dernières bribes de paysages que je peux apercevoir et analyser pour un peu mieux comprendre ma situation, je porte mon attention sur mon état physique. On dirait que je ne suis pas blessé. Mes muscles sont un peu engourdis, d’être restés immobiles aussi longtemps… Et je sens qu’ils m’en veulent d’avoir raté deux jours d’affilée d’exercices quotidiens. Bah, tant pis, je rattraperai tout ça en faisant une séance de musculation trois fois plus intense !
Toujours est-il que je ne suis pas plus avancé quant à la nature de l'entraînement de Sloth. Je ne suis plus en train de voler mais je suis toujours immobile, planté au milieu d’un cratère parfaitement lisse, et… Tiens ? La bulle d’air dans laquelle j’ai voyagé jusqu’ici m’entoure toujours… Repoussant d’ailleurs la brume et me donnant une petite poche de clarté visuelle que je n’aurais pas dans le cas contraire. Je fais un pas, et m’avance vers sa paroi. Elle ne se déplace pas avec moi… Ce qui me laisse penser que mon voyage est terminé. Dois-je en sortir ? J’approche ma main pour toucher le film d’air de la paume.
Oh, je ne ferais pas ça si j’étais vous, Raines…
Je sursaute lorsque j’entends la voix de Sloth émerger à travers la brume, et retire ma main. Elle apparaît alors dans mon champ de vision, à peine perceptible à cause de la purée de pois qui opacifie l’air. Elle tape dans ses mains. Un claquement sec retentit, et le brouillard est instantanément chassé autour de nous. Puis, elle pose sa main sur la bulle qui m’entoure, et cette dernière grandit rapidement jusqu’à former un dôme de quelques mètres de diamètre. C’est à ce moment que je remarque qu’à son sommet se trouvent quatre sphères plus petites, et qui font que la structure d’air rappelle le coussinet d’un animal. Je peux désormais apercevoir un peu plus clairement cette ville abandonnée dans laquelle je me trouve. Il y règne une ambiance particulièrement lugubre… D’autant que le brouillard semble filtrer la lumière d’un soleil pâle, et qui oscille entre le verdâtre et le jaunâtre. C’est une lumière froide, qui ne réchauffe pas, et qui me fait frissonner.
Où est-ce que vous m’avez envoyé ? Où sommes-nous ?
Elle esquisse un sourire moqueur.
Allons… Vous ne reconnaissez pas la démonstration de force du loup vert ?
Dernière édition par Alex Raines le Mar 30 Jan 2024 - 8:39, édité 1 fois