La liberté de Morai ne tenait qu'à un fil. Il fallait qu'elle quitte l'île de Boréa le plus vite possible. Mais pour ça, elle devait quitter la ville de Bourgeoys. Cette cité était entourée d'épais murs et chaque porte était surveillée de très près par la garde des lieux. Par chance, Morai cherchait à en sortir et non à y rentrer. Habillée comme une noble, avec un manteau recouvrant son corps et une capuche masquant ses oreilles, nul pouvait se douter que la jeune femme fût une esclave. De plus, sa beauté naturelle de sirène, en faisait, aux regards des autres, une noble tout ce qui y avait de naturel.
Sortant des bois, elle marchait dans les rues de manière discrète en se dirigeant vers l'une de ses portes. Même si elle était capable de se défendre, la peur commençait par étreindre son ventre, en s'approchant de la sortie.
Les portes étaient divisées en deux parties. On pouvait y voir les entrées, qui étaient étroitement gardées par la garde de la ville, en fouillant les sacs et les charrettes de marchandises, et vérifiant les identités des voyageurs. Puis, il y avait les sorties, beaucoup moins bien surveillées. On pouvait y voir deux gardes qui se trouvaient autour d'un brasero, afin de se réchauffer. Prenant un air méfiant, son regard devint perçant. Elle passa devant les gardes, sans même leur dire quoi que ce soit, telle une noble hautaine et prenant les autres pour des moins-que-rien. Alors que sa liberté ne se trouvait plus qu'à quelques mètres, une voix s'éleva en sa direction :
"Ma Dame !", s'exclama un garde.
Morai s'arrêta net, ses pupilles se rétrécirent, car la peur qui étreignait son ventre, commençait à serrer son cœur et son âme. Elle tourna légèrement sa tête, mais sans que le garde puisse voir son visage, et lui répondit sur un ton sec :
"Oui ?!"
"Veuillez m'excuser, mais je vous prierais de faire attention. Les chemins et les bois ne sont pas des plus sûrs pour une personne de votre grandeur."
Surprise des mots du garde, elle inclina la tête en guise de remerciement, tout en exprimant :
"Merci bien, mon brave."
Puis, elle reprit son chemin. Une fois la porte passée, un nouveau monde inconnu s'offrait à elle. Cependant, elle ne ressentait pas la peur de l'inconnu. Au contraire, c'était un sentiment d'excitation qui l'envahissait. Ce même sentiment que ses parents voulaient lui faire partager à l'époque où le Royaume Ryugu voulait étendre son domaine et partirent coloniser certaines parties du Nouveau Monde.
Là, elle eut un instant de nostalgie, elle leva la tête et regarda la neige tombée, comme si c'était la première fois qu'elle voyait ça. La beauté de ce spectacle lui fit couler une larme qui glissa le long de sa joue et qui alla rejoindre le manteau neigeux qui recouvrait le sol.
Reprenant ses esprits, elle se mit à marcher le long des chemins se trouvant devant elle, sans savoir où elle allait exactement. Il fallait qu'elle rejoigne l'île portuaire la plus proche, mais elle ne savait pas le nom de cette dernière. La sensation de froid ne lui faisait rien ou presque, mais plus elle marchait, plus le jour tombait pour faire place à la nuit. Et avec ça, les températures négatives tombèrent de plus en plus vite.
Morai marcha et marcha sur plusieurs kilomètres. Tous ceux qu'elle croisait la regardèrent non pas avec curiosité, mais avec peine. Le souci était qu'elle était habillée comme une noble, et tous savaient que les nobles de Bourgeoys étaient assez spéciaux dans leur comportement. Malgré cela, à un moment, un vieux couple décida de s'arrêter. Le vieil homme la regarda et vit que Morai était fatiguée. Il lui dit :
"Vous pouvez monter, jeune fille. Vous êtes fatiguée et avec la nuit, vous ne tiendrez pas longtemps."
Morai fut touchée par les mots du vieil homme et lui répondit : "Je suis désolé, monsieur, mais je n'ai rien pour vous dédommager."
Sa femme la regarda et lui rétorqua : "Vous savez, chez nous, c'est une tradition que de venir en aide aux gens. Allez ! Venez ! Vous allez prendre froid."
Devant tant de générosité et de gentillesse, Morai ne savait pas quoi faire, ni répondre. C'était la première fois depuis des années que des personnes se montraient bonnes envers elle. Et le tout, sans a avoir à écarter les cuisses ou sucer un phallus.
Acceptant de monter dans la charrette, la vieille femme la fit s'asseoir derrière eux et lui mit une couverture sur elle, telle une grand-mère avec sa petite fille. Morai était des plus émues et sentit des larmes coulées encore une fois sur ses joues. Ne posant pas de questions, le vieil homme fit repartir la charrette, alors que la vieille dame lui caressa la tête, en lui disant :
"Allons... C'est terminé maintenant. Tout va bien..." Avec un sourire des plus réconfortants.
Après plusieurs minutes, le vieil homme lui sortit : "Où est-ce qu'on doit vous déposer, jeune fille ?"
Baissant la tête, gênée, elle lui répondit : "Dans la ville portuaire la plus proche, s'il vous plaît."
"Ha... Lavallière... Ça tombe bien. On habite à côté de la ville. Nous venons de livrer quelques légumes que nous avons échangés contre du bois. On vous amène chez nous. Reposez-vous, vous en avez besoin."
"Merci... Beaucoup..."
C'est ainsi que Morai, avec sa liberté retrouvée, partit en direction de Lavallière...
Sortant des bois, elle marchait dans les rues de manière discrète en se dirigeant vers l'une de ses portes. Même si elle était capable de se défendre, la peur commençait par étreindre son ventre, en s'approchant de la sortie.
Les portes étaient divisées en deux parties. On pouvait y voir les entrées, qui étaient étroitement gardées par la garde de la ville, en fouillant les sacs et les charrettes de marchandises, et vérifiant les identités des voyageurs. Puis, il y avait les sorties, beaucoup moins bien surveillées. On pouvait y voir deux gardes qui se trouvaient autour d'un brasero, afin de se réchauffer. Prenant un air méfiant, son regard devint perçant. Elle passa devant les gardes, sans même leur dire quoi que ce soit, telle une noble hautaine et prenant les autres pour des moins-que-rien. Alors que sa liberté ne se trouvait plus qu'à quelques mètres, une voix s'éleva en sa direction :
"Ma Dame !", s'exclama un garde.
Morai s'arrêta net, ses pupilles se rétrécirent, car la peur qui étreignait son ventre, commençait à serrer son cœur et son âme. Elle tourna légèrement sa tête, mais sans que le garde puisse voir son visage, et lui répondit sur un ton sec :
"Oui ?!"
"Veuillez m'excuser, mais je vous prierais de faire attention. Les chemins et les bois ne sont pas des plus sûrs pour une personne de votre grandeur."
Surprise des mots du garde, elle inclina la tête en guise de remerciement, tout en exprimant :
"Merci bien, mon brave."
Puis, elle reprit son chemin. Une fois la porte passée, un nouveau monde inconnu s'offrait à elle. Cependant, elle ne ressentait pas la peur de l'inconnu. Au contraire, c'était un sentiment d'excitation qui l'envahissait. Ce même sentiment que ses parents voulaient lui faire partager à l'époque où le Royaume Ryugu voulait étendre son domaine et partirent coloniser certaines parties du Nouveau Monde.
Là, elle eut un instant de nostalgie, elle leva la tête et regarda la neige tombée, comme si c'était la première fois qu'elle voyait ça. La beauté de ce spectacle lui fit couler une larme qui glissa le long de sa joue et qui alla rejoindre le manteau neigeux qui recouvrait le sol.
Reprenant ses esprits, elle se mit à marcher le long des chemins se trouvant devant elle, sans savoir où elle allait exactement. Il fallait qu'elle rejoigne l'île portuaire la plus proche, mais elle ne savait pas le nom de cette dernière. La sensation de froid ne lui faisait rien ou presque, mais plus elle marchait, plus le jour tombait pour faire place à la nuit. Et avec ça, les températures négatives tombèrent de plus en plus vite.
Morai marcha et marcha sur plusieurs kilomètres. Tous ceux qu'elle croisait la regardèrent non pas avec curiosité, mais avec peine. Le souci était qu'elle était habillée comme une noble, et tous savaient que les nobles de Bourgeoys étaient assez spéciaux dans leur comportement. Malgré cela, à un moment, un vieux couple décida de s'arrêter. Le vieil homme la regarda et vit que Morai était fatiguée. Il lui dit :
"Vous pouvez monter, jeune fille. Vous êtes fatiguée et avec la nuit, vous ne tiendrez pas longtemps."
Morai fut touchée par les mots du vieil homme et lui répondit : "Je suis désolé, monsieur, mais je n'ai rien pour vous dédommager."
Sa femme la regarda et lui rétorqua : "Vous savez, chez nous, c'est une tradition que de venir en aide aux gens. Allez ! Venez ! Vous allez prendre froid."
Devant tant de générosité et de gentillesse, Morai ne savait pas quoi faire, ni répondre. C'était la première fois depuis des années que des personnes se montraient bonnes envers elle. Et le tout, sans a avoir à écarter les cuisses ou sucer un phallus.
Acceptant de monter dans la charrette, la vieille femme la fit s'asseoir derrière eux et lui mit une couverture sur elle, telle une grand-mère avec sa petite fille. Morai était des plus émues et sentit des larmes coulées encore une fois sur ses joues. Ne posant pas de questions, le vieil homme fit repartir la charrette, alors que la vieille dame lui caressa la tête, en lui disant :
"Allons... C'est terminé maintenant. Tout va bien..." Avec un sourire des plus réconfortants.
Après plusieurs minutes, le vieil homme lui sortit : "Où est-ce qu'on doit vous déposer, jeune fille ?"
Baissant la tête, gênée, elle lui répondit : "Dans la ville portuaire la plus proche, s'il vous plaît."
"Ha... Lavallière... Ça tombe bien. On habite à côté de la ville. Nous venons de livrer quelques légumes que nous avons échangés contre du bois. On vous amène chez nous. Reposez-vous, vous en avez besoin."
"Merci... Beaucoup..."
C'est ainsi que Morai, avec sa liberté retrouvée, partit en direction de Lavallière...