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À esclave, esclave et demi !


À esclave, esclave et demi !



La navette indépendante fendait les flots.

Le temps sec et chaud, à peine rafraîchi par les embruns salés de la mer, commençait déjà à faire suer Hayato. Tant le climat que le panorama lui rappelaient Hinu Town, l’île de West Blue sur laquelle il avait rencontré Aquila. Voilà des années qu'ils s'étaient quittés et, à ces pensées, l'épéiste ne put s'empêcher de sourire. Il espérait que son exploration de l'île lui réserverait moins de péripéties qu'avec le jeune bretteur ! Lorsqu'enfin l'embarcation s'amarra au ponton, l'épéiste remercia le capitaine avant de fouler la terre ferme. Immédiatement, la chaleur l'assaillit de plus belle. Loin de s'émouvoir des conditions, le vagabond embrassa le paysage du regard.

En quelques instants, le guerrier fronça les sourcils. Il avait entendu des rumeurs, quant au mode de vie des habitants de Rhétalia. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il s'était aventuré ici : la curiosité. Comment une nation arrivait elle à tenir le gouvernement mondial en respect ? Rester non affiliée au mastodonte politique le laissait songeur, à vrai dire. Il avait même pris sur lui, s'était préparé mentalement, pour ne pas s'offusquer devant l'autre principe fondateur du royaume : l'esclavage. Le simple mot lui hérissait les poils. Que l'on cherche à asservir autrui sans aucune raison ou, pire, sous des prétextes fallacieux... Non, il préférait ne pas y penser. Fort de sa patience et de son calme sempiternels, Hayato respira et tint bon devant le spectacle affligeant qui s'étalait devant lui.

Enfants, femmes, vieillards... Peu importait l'ethnie, l'âge ou le sexe, les esclaves fourmillaient dans le port de la cité Valoonia. Il pouvait apercevoir des étals de marchands qui traitaient les Hommes comme du bétail. Ces comptoirs jouxtaient ceux plus traditionnels, offrant denrées alimentaires ou produits locaux. La foule ne s'émouvait pas d'un iota de leurs mines faméliques et fatiguées. Comme si cela n'était pas suffisant, le fossé entre les hommes-objets et leurs maîtres était encore exacerbé par leurs moyens de locomotion. Apparemment, sur ces terres, seuls les moins que rien marchaient. Les hommes-libres et les "dresseurs", eux, se promenaient à dos de cheval, de chameaux ou dans des carrosses luxueux. Certes les terres fertiles, ou l'architecture riche et gracieuse prouvaient que le royaume prospérait... mais à quel prix ces bateaux, ces bijoux, ces riches tentures ou ces animaux avaient-ils été achetés ?

Le prix du sang et des larmes.

S'il ne s'était pas promis de parcourir le monde pour s'endurcir, le vagabond aurait tourné les talons aussitôt. S'il n'avait pas été de composition amène et placide, l'homme d'honneur aurait bondit. En définitive, était il un lâche, ou un homme de parole ? Vivre et prospérer, voilà ce qu'il avait promis à son défunt père adoptif. Dans sa condition actuelle, s'élever seul contre Rhétalia relevait du suicide. D'autant plus si, comme l'affirmaient les rumeurs, l'empire Rhodésien protégeait ce mode de vie abject. Le voyageur prit une grande inspiration et se fit violence. Il avança à pieds, sans se soucier des qu'en dira-t-on. Il n'avait ni la fortune, ni l'envie de se plier à cette marginalisation sociale. Cependant, le poids des coutumes locales le rattrapa bien vite.


- Eh ! Toi ! L'homme en bleu ! Où est ton maitre ?
- Mon maitre ? releva Hayato d'un ton calme. Je ne suis pas un esclave.
- Oooh... T'es un étranger ? Alors ne marche pas au sol ! C'est bon pour les chiens et les déchets.


D'un simple coup d'oeil, l'épéiste remarqua le groupe de quatre hommes aux mines patibulaires, qui le toisaient du haut de leurs chameaux. Ils portaient tous des tuniques légères et des pantalons bouffants aux couleurs claires.


- Mes excuses, messieurs. Je n'ai pas assez d'argent pour me payer ce genre de monture. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais visiter votre pays, maintenant.
- Hmm. Ouais, fais, fais...


Goguenards, les hommes écartèrent leurs montures pour lui laisser place nette. Alors qu'il passait devant eux, il aperçut un groupe d'enfants marqués au visage, comme de vulgaires animaux. S'adapter et tolérer ce genre de rites barbares allait s'avérer plus compliqué que prévu, finalement. Lui qui pouvait se targuer d'une patiente à toute épreuve, sentait peu à peu la moutarde lui monter au nez. Comment pouvait-on infliger pareil traitement à des enfants ? Trop occupé à décrier les coutumes locales, Hayato ne vit pas le coup de gourdin venir. Comme la première attaque en traître le sonna à peine, il tenta de dégainer mais, soudain, un hennissement le fit se retourner. Il eut tout juste le temps de voir un fer à cheval lui arriver en pleine tête.

Puis le trou noir.

La tête endolorie, la vision encore trouble, il se réveilla difficilement. Combien de temps était il resté inconscient ? Impossible à dire. Il promena un regard hagard autour de lui, avant de sentir son estomac se serrer. Un tintement métallique attira son regard vers ses poignets. Horrifié, il découvrit des chaines lui enserrant ses quatre membres. En y regardant de plus près, il se trouvait dans une vulgaire cage, au milieu d'autres malheureux réduits en esclavage.

Tant pis pour la promenade de santé.


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À esclave, esclave et demi !


J'entends l'homme dans la cellule a coté de la mienne s'éveiller. Il s'agit et fait tinter ses chaînes. Contrairement à moi, il doit réellement subir la situation. Mais que fait une Lieutenant de la Marine dans une cage? Surtout dans un vulgaire marché aux esclaves de Nova Rhodesia.

Oui, je vais vous expliquer, vous allez voir, ce n'est pas bien compliqué. Suite à quelques rumeurs selon lesquelles Rhétalia ne respecterait pas les termes de son accord avec le Gouvernement Mondial. De ce fait, la Marine et le Cipher Pol ont décidé de lancer une opération d'espionnage commune. Le but, récolter des preuves de la félonie rhétalienne. Et pour ça, ils n'ont peu de meilleure idée que d'envoyer des non-humains sous couverture. Après tout, ici, personne ne fait attention aux esclaves et puis, moi, avec mes sens surdéveloppés, je suis la personne idoine pour ce genre de travail. Donc me voilà en cage, exposée comme une bête, au milieux des curieux et des badauds. Le marchand est un complice et il va me vendre à une source locale qui connaît mon identité. Ainsi, je devrais être un peu mieux traitée que le jeune homme qui vient de se réveiller. En effet, j'entends un acheteur négocier le prix avec l'esclavagiste. Très vite, les deux hommes se mettent d'accord sur une somme rondelette d'un million de Berrys. Puis soudain, les évènements prennent une tournure inattendue.

-Et la petite, à coté? Ses ailes sont vraiment noires? questionne le client.
-Evidemment! s'offusque le vendeur. Je n'ai que de la marchandise cent pourcent naturelle!
-Tu me la ferais à combien?
-Désolée. s'excuse le marchand. On me l'a déjà réservée.
-Je me doute. réfléchit l'acheteur potentiel. Je n'ai jamais entendu parler d'ange avec des ailes de cette couleur. Quelque soit le prix que tu as convenu, je t'en offre le double.

J'ai beau être aveugle, j'imagine très bien ce qu'il se passe dans la tête de l'esclavagiste. Il doit se dire qu'il a trouvé un bon pigeon à qui il va pouvoir soutirer un pognon dingue. Et face à ça, l'arrangement qu'il a avec la Marine ne pèse pas bien lourd.

-Pour trente millions, elle est à toi.

Une poignée de mains plus tard, le contrat était validé. Me voilà vendue… au mauvais type!

Alors, sans ménagements, on me sort de la cage tandis que je me débat comme une diablesse. Tout ça n'est pas conforme au plan, même si ça rend mon achat bien plus crédible.


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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Mer 28 Fév 2024 - 15:51, édité 1 fois
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À esclave, esclave et demi !

La patience d'Hayato était mise à rude épreuve.

La vie n'avait jamais été tendre avec lui, pas plus qu'il ne l'avait été avec lui-même. Cela étant, ce royaume flirtait avec l'indécence ! Cette culture de rabaisser autrui au rang de simple objet allait, tôt ou tard, le mettre hors de lui. Les mines basses dans les cages autour de lui, entassés comme des moins que rien, hommes, femmes et enfants attendaient d'être vendus au plus offrant. L'épéiste remarqua même un être dont les légendes parlaient, mais qu'il n'avait jamais eu la chance de pouvoir admirer de ses yeux : un ange. La jeune femme était dotée de traits fins, d'une silhouette svelte et d'une grâce ineffables. Ses ailes noires, repliées et attachées, attiraient le regard des passants aussi surement que la lumière attire les papillons de nuits. Il fut tiré de sa contemplation par une négociation à l'arrachée.

Bien vite, il comprit qu'il était à l'origine du marchandage. En serrant les dents, il entendit son sort être décidé : acheté au prix d'un million de Berrys, comme on aurait choisi un meuble. Mais le plus ulcérant restait à venir : la jeune femme fut troquée pour trente millions, alors que le marchand s'était déjà engagé à la vendre à un autre. En plus de faire peu de foi de la condition humaine, les locaux n'avaient donc aucune parole ? Hayato et l'ange venaient d'être jetés en pâture à des êtres méprisables et sans honneur. Révulsé, il ne lutta pourtant pas lorsque des hommes de mains musclés le conduisirent hors de la cage. La rue passante fourmillait d'activité, de patrouilles, de gardes et d'esclavagistes... Il aurait été sot de tenter de s'enfuir maintenant. Pourtant, l'épéiste n'attendait qu'une petite ouverture pour fausser compagnie à son nouveau « maître ».

Sans aucun ménagement, il fut trainé par une chaine autour de son cou, alors que son maitre le tirait comme un vulgaire chien. Ce dernier, un homme au teint halé d'une cinquantaine d'année, semblait peu affable et arrogant. Il détailla rapidement son corps fin drappé dans des habits de soie, sa petite barbichette huilée et taillée en pointe, ses yeux marrons où brillaient malice et intelligence... Cet homme ne lui inspira aucunement confiance. Mettant de coté sa fierté, Hayato suivit la cadence sans mot dire, aux cotés de l'ange qui semblait bien plus réticente. Ses effets personnels lui avaient été confisqués, mais il put apercevoir son baluchon et son bokken à la selle du chameau. Sans doute avaient ils été achetés avec lui, tel un vulgaire lot d'ensemble. Après plusieurs dizaines de minutes de marche, ils arrivèrent enfin à une villa, cachée derrière des murs d'enceinte de plusieurs mètres de haut. Ils passèrent un énorme portail, gardé solidement par des hommes armés. L'intérieur, en revanche, relevait plus du jardin luxuriant et de la riche demeure que des geôles.

Partout où se portait son regard, le vagabond put admirer des parterres de fleurs, des arbres fruitiers et, même, une fontaine. La chaleur semblait moins rude, ici, mais il n'avait guère gagné au change. Son nouveau maître le tira, comme on force un chien à suivre, pour l'emmener vers un petit palais aux murs blancs. L'architecture tout en rondeur l'aurait sans doute fasciné, en d'autres circonstances. Il fut confié à un trentenaire bourru qui l'emmena sans un mot vers l'arrière de la demeure. L'ange, quant à elle, entra avec leur maître. Hayato fut conduit avec d'autres hommes qui travaillaient sans relâche, sous les regards aiguisés de surveillants aux mines patibulaires. Rapidement, on lui expliqua ses taches :


- Tu coupes le bois, puis tu l'empiles là. Quand tu as finis, vas chercher de l'eau au puits et remplis les cuves ici. Quand tu as finis, tu ramasses des fruits et des légumes pour le maître. Quand t'auras fini tu laveras le chenil, les chiens ont encore tout sali. C'est qu'une fois que t'auras tout fait, que t'auras le droit de boire et de manger. Dépêches toi, chien !


Hayato ne répondit pas et se mit au travail. Il était trop tôt pour tenter de s'évader. Les dents serrés, il attrapa une petite hache émoussée, et passa ses nerfs sur les tronçons d'arbres qu'il découpa à une vitesse ahurissante, sous les yeux éberlués des autres esclaves. Après avoir rangé le bois, il fit plusieurs allers retours, portant deux fois les charges des autres hommes asservis. Il continua ainsi sans s'arrêter, tout en réfléchissant à une manière de s'enfuir. Tant et si bien qu'il termina toutes les taches avant même le coucher du soleil. Pantois, les gardes se jetèrent des regards étonnés, avant d'aligner tous les esclaves contre le mur. Circonspect, Hayato dut se dévêtir sans en comprendre la raison. Ce ne fut que lorsqu'on l'aspergea au jet d'eau qu'il comprit : on le lavait comme un chien, avant de l'autoriser à retourner à l'intérieur !

Il fulmina en silence.

De nature placide, l'artiste martial encaissa l'insulte de plus sans sourciller. Sa patience mise à rude épreuve, il put se rhabiller après avoir été séché grossièrement, puis fut escorté à l'intérieur. Il eut à peine le temps de découvrir le luxe de la demeure, qu'il fut accompagné de force dans une petite pièce attenante au grand hall d'entrée. Ici, les femmes préparaient des plats qui sentaient divinement bons. Son estomac criait famine aussi, lorsqu'on lui en donna l'ordre, il s'assit sur un banc en bois brut sans rechigner. Il y retrouva l'ange qu'il avait croisé plus tôt. Ce ne fut que lorsqu'on lui servit sa pitance qu'il déchanta : au lieu des mets raffinés qui mijotaient, il eut droit à un gruau peu ragoutant, à une miche de pain et à un pichet d'eau. Puisqu'il avait dut se contenter de bien pire, le vagabond avala ce qu'on lui proposait rapidement, puis se tourna pour découvrir la petite pièce.

Exiguë, rustique à la différence du reste, le mur sur sa gauche était perclus d'âtres où mijotaient d'énormes marmites. En face de lui, un plan de travail s'étendait sur toute la longueur du mur et des femmes y cuisinaient sans relâche. Derrière lui, une petite porte donnait sur un garde manger. Alors qu'ils dînaient, ils n'étaient pas surveillés, mais on leur avait laissé leurs chaines. Il soupira. Les quelques tentatives d'engager la conversation avec ses voisins de table se soldèrent par des échecs : ils mangeaient en silence, la mine basse. Dépité, il tenta de s'approcher de l'ange et de l'aborder :


- Bonsoir, je suis désolé de vous importuner de la sorte, mais j'aurais deux questions mademoiselle. Pourrais-je avoir une nouvelle portion de gruau ou une miche de pain, s'il vous plait ? J'ai peur de n'avoir pas pu remplir mon estomac.


Laissant le temps à la jeune femme de répondre, il lui poserait ensuite une autre question :


- Si vous me pardonnez ma curiosité, comment vous êtes vous retrouvée ici ? Je risque de paraître grossier, mais une ange telle que vous n'aurait-elle pas pu s'envoler loin de ses ravisseurs ?


Malgré sa situation précaire, Hayato restait fidèle à lui même. Humble, calme et patient, il savait qu'il avait besoin d'aide pour s'évader. Les autres esclaves semblaient avoir baissé les bras, comme s'ils s'étaient persuadés eux-même que leur condition était devenue ineluctable. Peut être en serait-il autrement avec cette jeune ange, tout juste asservie ?


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À esclave, esclave et demi !


Je me retrouve à suivre le "Maître" à son domicile avec l'autre esclave. L'endroit sent bon, sans doute est-il rempli de fleurs et d'arbres fruitiers. Je crois même entendre le chant d'une fontaine.  Mais là, présentement, je n'y fais pas plus attention que cela. En effet, je suis envoyée aux cuisines, avec les autres femmes. Mais avant, on m'informe des coutumes de la maison. Je dois porte une robe en tissu informe et qui gratte affreusement. En effet, ici, nulle ne doit être plus jolie que la femme du Maître : Saya. De ce que je comprends, il s'agit d'une femme extrêmement vaniteuse et jalouse. Doublée d'une sadique, elle torture systématiquement les esclaves dont elle envie la beauté. Les malheureuses qui ont eu le malheur d'avoir affaire à elle portent un masque tellement leur visage est mutilé. Certaines, ne supportant pas de se voir dans une glace finissent même par mettre fin à leurs jours. Nom d'une biscotte je suis tombée dans un endroit charmant.

Sauf que Jamal (c'est le prénom du Maître), est un filou retors. Sachant pertinemment comment sa moitié se comporte, il affecte les esclaves qui lui plaisent le plus aux cuisines où à la laverie. Les deux endroits où sa terrible épouse ne met jamais les pieds. Et donc, pour moi, ce sera la préparation des repas. Sauf que … je ne sais absolument pas cuisiner, moi! Je suis aveugle, la cuisson des aliments ça me dépasse! Très vite, on réalise mon inaptitude, alors on m'affecte à la découpe des légumes. Ca, ce n'est pas trop compliqué. J'y arrive sans trop de problèmes! Ca me rappelle mon stage au Baratie. En plus, ce qu'on prépare sent rudement bon!

Quelle ne fut donc pas ma déception lorsque j'apprend que ce repas n'est pas pour nous, mais pour le "Maître" et ses invités. Il y a bien quatre gros bols qui sentaient bon la viande en ragout, mais on m'informe que c'est le dîner des chiens. Nom d'un biscotte sans beurre, c'est quoi cette maison de fou où on mange moins bien que les molosses? On m'explique que les femmes esclaves n'ont le droit de s'alimenter que lorsque les hommes sont repus, en gros, le beau sexe est ici en bas de l'échelle. Je devrais être outrée, mais je commence à saisir comment ça marche ici et je n'ai pas vraiment le luxe de m'en offusquer. En fait, mon esprit est plus tourné vers l'élaboration d'un plan d'évasion. Je finis mon après midi en aidant les autres à préparer les tables pour les souper des autres âmes asservies.

Etrangement, le repas est silencieux. On entendrait une mouche voler. Personne ne se parle ni ne se regarde. En fait, sous la surveillance de l'esclave en chef, et de ses matons, il y règne une ambiance de terreur. Je distribue les rations, quand soudain, un homme me parle, je me retourne vers lui, le gratifiant d'un beau sourire. Il a faim, et il veut encore à manger. Son parfum de bois de cèdre et de yuzu me dit quelque chose, mais je ne percute pas encore. Et alors que je m'apprête à lui donner sa seconde portion de gruau et sa miche de pain supplémentaire, une énorme main caleuse m'écrase l'épaule.

- Tu fais quoi? Il s'agit de Saïd l'esclave en chef. Une brute épaisse qui sert avec un zèle plus qu'excessif les moindres désirs de ses maîtres.
- Lâchez-moi, vous me faites mal! couiné-je.
Son poing s'écrase sur mon visage. J'aurais pu le bloquer, mais je dois rester dans mon rôle de faible esclave. Ceci dit, le bougre frappe fort et je suis sonnée. Ce sale type en profite pour enrouler ma chaine autour de mon cou et serrer. J'ai juste le temps de glisser mes doigts entre la corde de fer et mon cou;
- C'est une portion par personne! me hurle-t-il dans l'oreille. Cette nourriture n'est pas à toi! Elle est au maître!
- Je ne savais pas. Protesté-je à bout de souffle.
- Maintenant, tu le sais! Tu viens de lui donner ton repas. s'emporte-t-il. Et toi, tu vas manger devant elle, pour qu'elle comprenne la leçon. dit-il à Hayato.
-Et tu devrais te dépêcher. Lui conseille un gardien. Il ne la lâchera pas tant que tu n'auras pas fini.

Goguenard, les esclaves gardiens s'approchent du jeune homme, apparemment ravis d'abuser du peu de pouvoir qu'ils peuvent exercer.



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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Sam 23 Mar 2024 - 0:05, édité 2 fois
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À esclave, esclave et demi !


Au milieu du silence pesant, Hayato avait osé s'approcher de l'ange pour lui demander un deuxième service. Bien loin de se douter des conséquences de ses actes, l'épéiste avait chaleureusement remercié la jeune femme, lorsqu'elle avait accédé à sa demande. Néanmoins, à peine avait-elle esquissé le mouvement de le servir, que la situation bascula. L'esclave en chef nommé Said la prit à partie et, sous les yeux estomaqués d'Hayato, la frappa en plein visage sans aucune pitié. La moutarde monta lentement mais sûrement au nez du vagabond, en entendant la justification fallacieuse de cet être immonde. Lui donner une leçon ? Pour une vulgaire miche de pain, alors que même les chiens festoyaient mieux qu'eux ? La belle affaire ! Malgré tout fidèle à lui même, Hayato attrapa la chaîne de la main gauche et, sans sourciller, diminua fortement la pression sur le cou de sa bienfaitrice. Il verrouilla sa prise en serrant sa main musclée, avant de regarder dans les yeux le tortionnaire.


- Je pense que tout ceci part d'un simple malentendu, commença-t-il d'une voix affable.
- C'est la soirée ! Oï les deux nouveaux, il va falloir rapidement que vous compreniez votre place, ici !
- Je suis le seul responsable, tenta vainement Hayato. C'est moi qui l'ai pressée de me...
- C'est elle qui a accepté de te servir ! Alors tu la fermes ! J'vais lui faire comprendre ce qu'il en coûte de voler le maître !
- D'ailleurs je pense que vous êtes tous les deux bons pour des coups de fouets, si ça continue... le menaça un gardien esclave.
- On va commencer par elle, pendant que tu admireras le spectacle. Et si tu détournes le regard on lui rajoutera un coup à chaque fois !
- Bonne idée, Said ! s'exclaffa un gardien esclave rondelet, en faisant claquer sa cravache sur sa cuisse.


Ce pays était fou. La conclusion s'imposa dans son esprit au fer rouge, alors qu'il sentait l'animosité monter autour de lui. Il trouvait déjà abject que les esclavagistes traitent les humains comme des objets, qu'ils ne fassent preuve d'aucune compassion et d'aucune éthique... mais que même les esclaves ne se serrent pas les coudes et, pire encore, reproduisent cette construction sociale infecte ? Le vagabond eut envie de vomir. Une phrase de son maître lui revint soudain, au milieu des rires gras et menaçants : « Certains Hommes n'ont d'humain que l'apparence, ce sont des bêtes sauvages et, en ce sens, ils doivent être traités comme tel. ».


- J'imagine que je n'ai pas le choix, dans ce cas...


D'un geste calme, le bretteur posa le bol qu'il tenait de sa main droite sur la table attenante. Puis, il posa son regard sur l'ignoble ersatz d'humain qui menaçait toujours la jeune femme. Sans crier gare, son poing libre fusa jusqu'au menton du sauvage, avant de le percuter dans un craquement audible par toute la salle. Les yeux de Said, tout d'abord interdits, finirent par devenir vitreux lorsqu'il s'écroula, inconscient.





Alors que l'assemblée retenait son souffle, Hayato libéra le cou de l'ange de la chaîne. Il sentait la colère poindre, telle un feu sournois pulsant dans tout son corps. Fort heureusement, des années d'expérience lui avaient appris à garder le contrôle le plus longtemps possible. Maladroitement, l'épéiste tenta de rassurer la jeune femme :


- Je vous prie de m'excuser de vous avoir mis dans le pétrin de la sorte. Je vais en assumer la pleine responsabilité, à présent.


Il se tourna vers les trois autres esclaves gardiens qui l'encerclaient toujours, médusés. Bouches bées, ces derniers le regardaient sans bouger d'un iota. Apparemment, ils étaient habitués à des esclaves dociles sur qui ils pouvaient exercer une pression psychologique et physique. Chaque jour, ils devaient faire vivre un enfer à toutes les pauvres âmes alignées sur les bancs de fortune. Pour l'heure, la situation leur échappait complètement, ce qui permit à Hayato de faire craquer sa nuque, avant de reprendre la parole :


- Si vous avez une objection, je suis toute ouïe.


Les trois brutes se regardèrent un instant, choqués, avant que leurs instincts grégaires ne reprennent le dessus. Leurs mines interloquées muèrent bientôt en des rictus haineux et, en un instant, ils hurlèrent et se ruèrent sur le vagabond. Ce dernier reçut la charge sans coup férir et, d'un coup de coude au visage, mit hors d'état de nuire le premier butor qui rentra dans son maai. Les deux autres se jetèrent sur lui pour le maîtriser, tout en le rouant de coups. Dans cette tornade de grognements, de coups et de jurons, un cri s'éleva depuis l'entrée du réfectoire :


- QUELLE EST LA SIGNIFICATION DE TOUT CECI ?! SAID ! EXPLIQUE TOI !


Instantanément, les trois hommes arrêtèrent de se battre et tournèrent la tête vers l'auteur de cette réclamation. La silhouette du maître des lieux se dessinait dans l'encadrement de la porte. Les deux gardiens esclaves avalèrent bruyamment leur salive, tandis que tous les autres courbaient l'échine instantanément. Hayato serra les dents et commença à réfléchir à un moyen de se sortir de ce mauvais pas.


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À esclave, esclave et demi !


Tout le monde se fige. Le "maître" est là, et il n'est pas content. A coté de moi, Saïd se relève péniblement, comme ramené à la vie par la voix de son propriétaire.

- C'est de sa faute! , couine-t-il d'une voix mal assurée en me montrant du doigt.
- La nouvelle a donné une seconde ration de nourriture au nouveau. Renchérit un gardien. Alors nous on a …

Un coup de feu coupe l'explication du malheureux qui s'écroule, mort. Immédiatement, l'odeur de poudre et de fumée me chatouille désagréablement les narines. Elle provient d'un pistolet, sans doute tenu par Jamal.

- C'est à Saïd que je m'adresse. se justifie le rhétalien sans une once de remords dans sa voix. Ce grabuge dérange mes invités. J'espère que tu as une bonne explication.
- Bien sûr, maître. répond-il d'une voix mielleuse et assez grotesque au vu du personnage. On a voulu punir la nouvelle pour avoir donné une seconde ration au nouveau.
- Ca, je le sais déjà. coupe Jamal dont le ton trahissait une froide exaspération.
- Il n'a pas voulu qu'on la punisse. gémit Saïd. Il s'est rebellé!
- Oui, c'est ce que je vois. Il laisse un long silence s'installer. Dis-moi, Saïd, pourquoi est-tu le chef des esclaves?
- Parce que je que fais respecter vos règles, maître."
- Vraiment? s'interroge l'esclavagiste. Tu fais respecter mes règles en te faisant étaler par un nouveau venu? souffle-t-il comme un vent d'hiver. Peut-être que c'est à lui que je devrais confier cette tâche.

J'entends l'esclave en chef déglutir difficilement. L'atmosphère est si pesante que personne ne bouge, c'est à peine si on ose respirer. Jamal a abattu un de ses sbires de sang froid et demande des comptes. Malheureusement pour nous tous, les explications de son âme damnée ne le satisfont pas. Alors je décide de prendre les devants.

- C'est exactement ça, maître. dis-je. Il est bien plus fort que Saïd. Il nous dirigera bien mieux que lui.
Evidemment. Saïd, tu vas mettre Hayato au courant des obligations et des avantages de sa nouvelle fonction. Je n'ai pas le temps pour ça. Et vous m'amènerez Jeska dans deux heures dans ma suite privée, je voudrais la présenter à mes invités. Mais avant, lavez-la et apprêtez-la, qu'elle soit présentable.

Je suis certes aveugle, mais j'ai quand même furieusement envie de frapper ce sale type qui parle de moi comme d'une fille banale, voire même moche! Mais bon, au moins, il n'a tué personne d'autre et mon sauveur, ce fameux Hayato, est encore en vie. Ce n'est pas la panacée, mais c'est mieux que rien.



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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Sam 23 Mar 2024 - 0:04, édité 2 fois
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À esclave, esclave et demi !

Les mains autour des membres d'Hayato se relâchèrent lorsque la voix du maître retentit. Alors que le sbires sans cœur de Jamal se faisaient un plaisir de mettre toute cette situation sur le dos de l'épéiste, ce dernier put apprécier toute la grandeur du maître des lieux. Il serra les dents lorsque la balle partit mais, comme toute la plèbe, se retint de protester, de peur de subir le même sort. Décidément, l'adepte du Bushido ne pouvait pas comprendre pareil comportement, ni même l'excuser. Alors qu'il s'attendait à être sévèrement puni, la tournure des événements le prit de court. La brève mais pertinente intervention de l'ange débloqua la situation de manière inespérée. Tout d'abord interdit, Hayato se força à s'incliner sans un moment, devant « l'honneur » qui lui était fait.


« Après tout, peut être pourrais-je arranger un tant soit peu nos conditions de vie à tous... »


Après avoir prouvé une nouvelle fois toute l'estime qu'il portait à ses esclaves, en les qualifiant ni plus moins d'objets à exposer, Jamal les laissa seul. Immédiatement, Hayato s'accroupit auprès du blessé. Il respirait à peine et son pouls était déjà filant. Alors que Said reniflait d'un air méprisant, Hayato comprit que ce dernier avait définitivement adopté la même attitude que son maître, malgré les chaînes autour de ses membres. S'il n'avait pas saisi le changement de paradigme, ce n'était pas le cas de l'épéiste :


- Said, j'aimerais que tu ailles chercher le matériel de soin que tu trouveras pour l'aider.
- Et puis quoi encore ? Le maître lui a tiré dessus !
- Tu es en train de dire que tu refuses d'essayer de sauver ton ami ?


Comme il ne réagissait même pas, Hayato relança, à contre cœur :


-  Que tu refuses de sauver un esclave du maître ?


La mine ulcérée, Said s'éloigna en bousculant les pauvres curieux sur son passage. Hayato attrapa un couteau, une serviette et jeta un tison au feu. En quelques instants, il tenta malgré son inexpérience de retirer la balle avec le couteau, puis d'éponger le sang en comprimant fortement avec le tissu. Enfin, il attrapa le tison et cautérisa la plaie de son mieux. Le blessé émit un râle de douleur, avant de replonger dans l'inconscience. Sa respiration se fit de plus en plus laborieuse et, avant même que Said ne revienne, il rendit son dernier souffle. Les dents serrés, Hayato se lava les mains, la mine grave. L'ancien chef des esclaves grommela dans sa barbe, avant d'aller reposer le matériel d'un pas traînant. Laissant cet idiot dans son coin, le vagabond soupira, avant de se tourner vers l'ange :


- Je vous remercie d'avoir pris ma défense, alors que c'était de ma faute si nous étions dans de beaux draps. Je m'appelle Suisou Hayato.


Il laissa un instant à sa bienfaitrice pour répondre, avant de reprendre d'une voix calme :


- Malgré la situation désastreuse, j'essayerai de faire de mon mieux pour améliorer notre vie, ici bas. J'aimerais pouvoir compter sur vous pour m'aider. Vous semblez vive d'esprit et dotée d'une naturelle bonté. Rien de mieux pour ressouder nos rangs, et éviter de nous rendre notre situation plus infernale encore...


Il pensait évidemment à la propension de leur maître à, sous un coup de sang, pouvoir se débarrasser d'eux sans la moindre hésitation. Après tout, s'ils ne valaient pas mieux que des objets à ses yeux, ils devaient donc être facilement remplaçables. Il se tourna alors vers les autres esclaves qui, interdits, regardaient leur nouveau meneur, dans l'expectative.


- J'aurais besoin d'aide pour enterrer dignement cet homme... commença Hayato.
- « L'enterrer » ? releva Said qui revenait à peine. T'as rien compris, toi. Il va être jeté dans la fosse commune, j'ai déjà appelé les embaumeurs.
- Je salue l'initiative, répondit diplomatiquement Hayato. Néanmoins, j'aimerais être prévenu, à l'avenir.
- T'emballes pas, t'es juste chef des esclaves...
- Et en quoi ce titre consiste, exactement ?
- Si t'es si malin, tu trouveras rapidement tout seul.


Et sur ces mots, la forte tête quitta les lieux. Loin de s'en offusquer, Hayato préféra rester pragmatique. Il laissa les esclaves retourner à leur piteux repas, avant de faire le tour des troupes. Il discuta rapidement avec chacun, afin de se faire une idée de leurs conditions physique et mentale, mais également de leurs capacités et de leurs prédispositions. Un fait étonnant surprit bien vite le guerrier : si certains étaient nés sur Rhétalia, déjà esclaves depuis leur naissance, d'autres avaient été des civils d'autres terres. Certains provenaient même d’îles du gouvernement mondial ! Ainsi donc, sa capture n'était pas un cas isolé... Il serra le poing à cette idée. Après une concertation avec les plus anciens, l'épéiste répartit les taches à réaliser selon les capacités de chacun. Said resta, étonnamment, introuvable. Il se pencherait sur une optimisation de la gestion de ses collègues plus tard. Pour l'heure, une autre situation nécessitait sa réflexion. Il se tourna vers l'ange et lui lança :


- Même si je répugne à devoir suivre cet ordre, il semblerait que le maître vous attende, dieu seul sait pourquoi. Souhaitez vous que je vous accompagne, une fois que les femmes vous auront aidée à vous préparer ?


Même s'il ne serait que d'une maigre utilité, le moins qu'il puisse faire était tout de même de l'épauler psychologiquement.


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À esclave, esclave et demi !


- Jeska Kamahlsson, enchantée. réponds-je à Hayato qui venait d'essayer de sauver en vain, le malheureux sur lequel le Maître a titré.

J'écoute alors ses paroles pleine de bon sens et de bienveillance. L'homme est gentil, mais combien de temps le restera-t-il? Après tout, Saïd était peut être un idéaliste aussi quand il a pris son poste. Et, maintenant, ce n'est plus qu'un serviteur zélé de la volonté de Jamal. J'essaie de sourire, mais le seul avenir que j'envisage est sombre. Je ne peux pas me permettre de rester ici, je dois m'enfuir, retrouver des marines et réintégrer une base. J'ai trop d'ambition pour jouer les bonniches chez ce malade mental! Malheureusement, je dois aussi jouer à ce jeu malsain et donner le change, du moins le temps de trouver une façon de me sortir de ce guêpier.

Cependant, je n'ai pas le temps de m'interroger d'avantage. En effet, maintenant que l'incident est clos, le repas reprend son cours, comme si rien ne s'était passé. je suis estomaquée par l'indifférence de mes compagnons d'infortune. Un homme est mort, là, au milieu du réfectoire et tout le monde semble s'en ficher royalement. Tant est si bien que lorsque les hommes quittent la salle, les femmes, dont moi, débarrassent la table, font la vaisselle et nettoient enfin le sol où l'un des nôtres est passé de vie à trépas. Une fois seulement les corvées finies, je retrouve Hayato qui me demande si je souhaite qu'il m'accompagne. Ce à quoi je répond par un hochement de tête avant de me faire embarquer par les autres femmes.

- Ne t'inquiète pas. Dit respectueusement une esclave âgée. Nous allons la préparer selon les goûts du Maître.

Me voilà donc tirée par le bras par une vieille femme qui me guide jusqu'au bains des femmes-esclaves. Et je dois dire que l'endroit est on ne peut plus charmant. J'entends le clapotis d'une fontaine, je sens les effluves parfumées de savons et d'huiles essentielles. Ce lieu est une oasis de délicatesse dans un monde d'une brutalité sans nom. Ici, on me déshabille et on me guide vers le bassin. C'est une expérience des plus étrange! Les autres esclaves me lavent le corps, les cheveux, et même mes plumes! Je suis chouchoutée et bichonnée au delà du raisonnable! Enfin, disons juste que je n'ai pas l'habitude de tels égards dans la Marine! Je suis ensuite séchée et coiffée, mes ailes sont lissées et pour la première fois de ma vie j'ai même le droit à une manucure et une pédicure! Je suis ensuite habillée et on me tatoue au henné des motifs rhétaliens traditionnels afin de mettre en valeur mes courbes.

Cela ne m'arrive pas souvent, mais ainsi apprêtée, je me sens belle. Je m'apprête donc à sortir un peu enivrée des senteurs capiteuses du parfum des huiles essentielles donc on m'a embaumé quand soudain, la vieille esclave de tout à l'heure me retient.

- Toi, tu as l'habitude de te battre, n'est ce pas? Demande la doyenne.
- Non. Mens-je.
- Ecoute, mon enfant. Me dit-elle. Tes mains sont bien trop caleuses et ton corps bien trop musclé même pour une paysanne.
- En effet. Concèdé-je. J'ai été soldat.
- N'essaie pas de lutter contre le Maître. C'est un homme terrible. me souffle-t-elle, terrorisée. Et surtout, ne le contrarie pas.

Hum, je ne vais pas faire une promesse que je ne compte pas tenir. Mais l'état d'alarmement de la vielle dame m'incite à la plus grande prudence. C'est donc une Jeska avertie et habillée comme une danseuse du désert qui sort des bains. Un peu gênée par la semi-nudité de mon corps, je le couvre instinctivement de mes grandes ailes noires. Heureusement, Hayato est là et sa présence m'apaise. Je n'arrive pas à prononcer le moindre mot, tellement je suis embarrassée. Plus j'avance, plus j'ai l'impression d'être livrée en sacrifice. Ce n'est qu'une fois devant la porte que j'ai le courage de m'adresser au nouvel esclave en chef. Malheureusement pour moi, Jamal m'attends de pied ferme et me  jette presque dans la pièce, juste avant de dire à bretteur.

- Toi, tu restes là, et que personne ne nous dérange!

Mes sens d'aveugle en alerte, j'entends la porte se fermer derrière moi et ça sonne comme un arrêt du destin. J'identifie, en plus de Jamal, trois autres hommes dans la pièce. L'air est chaud, empli d'une fumée de narguilé et de vapeurs d'alcool de figues. Un petit sifflement admiratif accompagne ma venue au centre de la pièce.

- Déploie tes ailes! ordonne froidement mon "Maître".
Consciente de ma position, je m'exécute sans dire mot.
- Wow, tu n'avais pas menti, elle a vraiment des ailes noires. dit une voix aigrelette.
- Tu es certain que les plumes ne sont pas peintes? demande une voix profonde.
Jamal m'arrache une plume, me faisant grimacer de douleur. J'entends qu'il la trempe dans un verre d'alcool.
- Non, c'est bien sa couleur naturelle.
- Excellent. Souffle la quatrième voix. On a tous quelques anges bien vigoureux qui se feront un plaisir de la saillir. En espérant que les enfants aient les ailes noires aussi.
Abasourdie par ce que je viens d'entendre, je ne peux que m'écrier.
- Mais c'est absolument hors de question! hurlé-je.
- Ha ha ha. Jamal, on dirait que ta pouliche a encore besoin d'être dressée.
Vexé, mon propriétaire m'attrape par les cheveux et me tire violemment vers lui, m'arrachant un cri de douleur.
- Tu sais ce qui arrivent aux femelles qui me déplaisent? Elle rencontrent mon épouse. Je blêmis,  je connais la réputation de Saya. Il jubile. Demain matin, tu feras de moi un homme riche, ou alors tu vas regretter d'être venue au monde. Puis il me jette dehors comme une malpropre. Avant d'apostropher Hayato. Ramène-la dans ses quartier, on l'a assez vue. Mais surveille-la bien, c'est une marchandise précieuse.



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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Mar 19 Mar 2024 - 0:00, édité 2 fois
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À esclave, esclave et demi !

Jeska semblait passablement perturbée par la situation. Après la mort du sbire de Said, sa dépouille fut emmenée par les embaumeurs sans aucune délicatesse, comme s'ils transportaient un sac de vieilles chaussettes. Dès lors, tous les esclaves avaient repris leur routine sans s'émouvoir. Cette terre de Rhétalia devenait de plus en plus sordide, à mesure qu'Hayato y restait coincé. Il allait sérieusement devoir réfléchir à un moyen de s'enfuir, et vite. Malgré tout, du fait de la situation actuelle, il était bel et bien forcé d'obéir. Non pas qu'il craigne Jamal car, de ce qu'il avait vu, il serait capable de le maîtriser. Néanmoins, que dire de tous les gardes et de tous les esclavagistes qui gangrénaient le pays ? Qui plus est, il était toujours enchaîné aux pieds et aux mains. Le tintement de ses chaînes le glaçait toujours, à chaque mouvement... il lui fallait un plan.

Bien malgré lui, il accéda à la demande du maître des lieux et accompagna Jeska, une fois que les femmes l'eurent préparée. Ainsi accoutrée, ses courbes, ses yeux et, bien entendu, ses ailes étaient particulièrement mis en valeur. Hayato détourna le regard, gêné. La mine basse, il escorta la jeune femme jusqu'à une porte. Lorsqu'on lui en intima l'ordre, il resta dehors, les dents serrées. Le mur fin lui permit d'entendre toute la conversation, révulsante, entre les ignobles personnages qui s'étaient rassemblés.


« Ils nous traitent comme du bétail... alors que nous étions libre ce matin encore ! », grinça en pensée l'épéiste.


Il dut se faire violence pour ne pas pénétrer dans la pièce, puis leur fracasser le cranes à tous, lorsque Jamal fit crier l'ange. Malgré tout, maître de lui-même, le guerrier se rappela de son devoir : vivre, et rendre fier son défunt père. S'il se rebellait de nouveau sans réfléchir, en particulier contre un homme libre et non un esclave, il mourrait sans aucun doute. Son honneur en prenait un sacré coup, mais sa détermination n'en devenait que plus claire, à mesure qu'il découvrait Rhétalia. L'esclave malgré lui avala difficilement sa salive, mais tint bon. Enfin, l'ersatz d'être humain sortit, Jeska au bras, et lui ordonna de l'escorter jusqu'à son dortoir. D'un ultime effort mental, Hayato inclina chichement la tête.


- Bien, répondit-il, laconique.


Alors que Jamal claquait la porte, des rires gras s'élevèrent depuis l'autre pièce. Le vagabond respira profondément, les paupières fermées pour se calmer, avant d'expirer en ouvrant les yeux. Il posa alors son regard sur la pauvre femme, traitée comme une vulgaire « pouliche » ou une « marchandise ». Avec des gestes précautionneux, il s'accroupit et lui tendit une main secourable, avant de lui murmurer :


- Je suis désolé, Jeska.


Ce faisant, en la regardant de plus près, il remarqua enfin un détail qui le fit tiquer. La jeune femme disposait d'une musculature bien plus prononcée que ce à quoi il se serait attendue. Ferme, tonique et élancé, son corps n'était pas celui d'une danseuse. Ses mains, semblables aux siennes, n'avaient pas été tannées par la cuisine. Il ne regardait pas une frêle demoiselle en détresse... mais une artiste martiale. Sur le chemin du retour, le bretteur jeta de fréquents regards en biais à la jeune femme, intrigué. Une main se tenant le menton, les sourcils froncés, Hayato tentait de réfléchir à toute allure. La jeune femme savait sans doute se défendre, alors pourquoi avoir caché sa force ? Au bout de plusieurs minutes, il finit par en comprendre la raison. Et pour cause ! Il avait entretenu la même réflexion, quelques instants auparavant. Alors que le duo arrivait devant les quartiers de l'ange, le bretteur reprit la parole :


- Jeska, arrêtez-moi si je me trompe, mais vous n'êtes pas une jeune femme sans défense ?


La formulation était maladroite, mais exprimait bien le fond de sa pensée. Il lui laissa un instant pour répondre, avant de reprendre à voix basse :


- Je ne veux pas me jeter des fleurs, mais je sais me débrouiller également. Ce matin, j'étais encore un homme libre et je voyageais à travers toutes les Blues. Ni vous ni moi ne sommes censés être ici, ni même n'en avons la moindre envie. Alors, j'aimerais vous proposer quelque chose...


L'épéiste jeta un coup d’œil aux alentours, dans l'espoir qu'aucune oreille indiscrète ne les gêne. Il s'approcha alors de l'ange, avant de lui murmurer d'une voix de conspirateur :


- J'aimerais m'enfuir rapidement et, si possible, emmener les esclaves avec moi... je ne peux pas les laisser vivre ce calvaire. M'aideriez vous ?


L'oreille tendue, Hayato attendit la réponse de Jeska. Si quelqu'un les surprenait, il pourrait toujours dire qu'il tentait de la réconforter après ce que la jeune femme avait vécue. Après tout, le maître n'avait-il pas dit qu'il s'agissait d'une précieuse marchandise ? Le terme avait beau le hérisser toujours autant, il comptait bien utiliser à son avantage cette rencontre inopinée, pour mettre fin à une situation désespérée !


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À esclave, esclave et demi !


Encore sous le choc de la scène précédente, je me laisse guider par Hayato. C'est comme si mon esprit était passé en mode pilote automatique. Mon corps bouge, mais mon esprit est paralysé. Dans cette sorte de léthargie consciente, je réponds mécaniquement aux questions de l'esclave en chef. Oui, je sais me battre. Oui, je veux bien l'aider à nous enfuir. Je ne suis pas certaine cependant qu'on pourra libérer les autres asservis. Ni même s'il souhaitent qu'on leur rende leur liberté. Certains d'entre eux n'en ont sans doute jamais eu. Alors à quoi bon s'occuper d'eux? Ne ferait-on pas mieux de se tirer de là juste tous les deux? Habituellement, je ne suis pas si égoïste, mais là, ma priorité c'est de ne surtout pas être là demain!

Je ne sais pas si c'est l'atmosphère de cette île ou l'entrevue avec Jamal et ses amis, mais je sens que, moi aussi, je suis en train de perdre toute humanité. Et pourtant, je ne suis pas humaine, moi!

- Je ne veux surtout pas être là demain. réponds-je dans un souffle.

Mon émoi est trop grand et je finis par tituber. Galamment, le bushi me rattrape et finis de m'escorter jusqu'au quartier des femmes. Là, je trouve la force de lui confirmer.

- Je ferai passer ton message auprès des femmes. Reviens nous chercher vers une heure du matin, j'essaierai d'en convaincre le plus possible. lui dis-je avant de me glisser dans l'entrebâillement de la porte.

Là, je demande à la doyenne où sont les bains. En effet, après avoir fréquenté ces hommes dégoutants, j'ai l'impression que leur crasse m'a rejailli dessus d'une façon ou d'une autre. Et j'ai un besoin urgent de me débarrasser de cette souillure. Une malheureuse victime de Saya me guide et m'aide pour mes ablutions. Une petite demi-heure plus tard, alors qu'arrive l'heure du coucher, je trouve en moi un semblant de courage et je m'adresse aux autres esclaves.

- Mesdames, mes amies, mes sœurs. Vous ne pouvez rester là à attendre d'être engrossées ou mutilées. Avec Hayato, le nouvel esclave en chef, on prévoit de s'évader et si vous me suivez, je vous promets la protection de la Marine. Si ce soir vous venez, vous pourrez être libres!

Mon discours n'a pas eu l'effet escompté. Ces femmes sont trop soumises pour ne serait-ce que caresser l'idée de se rebeller. C'est alors que la plus vieilles des esclaves s'approche de moi.

- Tu as une mine horrible, tu as besoin de repos. Tiens, bois ce thé, il va t'apaiser. me dit-elle en me tenant une tasse fumante que j'accepte de bon cœur.

Cette boisson est délicieuse, et pourtant, quelques minutes plus tard, je me sens lourde et épuisée. Loin de la sensation de quiétude promise. Soudain, je ne tiens plus debout. Genou à terre, j'ai la tête qui tourne. Du poison! Mais pourquoi? J'essaie de lutter, mais c'est peine perdue. Je ne sais pas comment, mais je finis face contre terre et les dernières choses que j'entends sont :

- Saïd, mon fils. Cette fille commençait à avoir des idées. Alors je l'ai droguée.
- Tu as bien fait, m'man. Dit la voix de Saïd. Je m'occupe d'elle à présent.
- Hayato, le nouveau, il a aussi des idées. ajoute la vieille.
Je vais aussi m'occuper de lui.



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À esclave, esclave et demi !

Après avoir réussi à rallier Jeska à sa cause, Hayato la laissa prendre un repos mérité dans le quartier des femmes. De son coté, il se hâta de retourner vers le dortoir des hommes, où il retrouva la morne apathie qui caractérisait les esclaves. La plupart dormaient déjà sur des couchettes sommaires, à même le sol, épuisés par une dure journée de labeur. Ils cherchaient sans doute à retrouver un peu de force, avant de subir pareille corvée le lendemain. D'un regard circulaire, il ne trouva pas Said. Ce dernier avait-il des quartiers privés, en tant que chef des esclaves ? Il semblait bien le genre d'homme à garder secrète cette information. Pour autant, Hayato s'en souciait comme d'une guigne. Il s'approcha de trois hommes qui se réchauffaient, assis près d'un âtre au fond de la pièce, par cette nuit étonnamment froide. Tout comme sur Hinu Town, les journées étaient aussi chaudes que les nuits gelées, sur cette terre de malheur.


- Messieurs, les salua Hayato d'un mouvement de tête.
- 'Soir, obtint il pour toute réponse.
- J'aurais aimé vous poser quelques questions concernant l'île et notamment le port. Auriez-vous un instant ?


Comme un silence pesant retombait dans le dortoir, l'épéiste s'apprêta à insister, mais fut soudain arrêté par une main sur son épaule. Il se retourna pour tomber nez à nez avec l'acolyte de Said. Ce dernier ne tourna pas autour du pot :


- Faut aller se coucher, chef. On a pas le droit de discuter après la tombée de la nuit, pour etre en forme le lendemain. Ordre du maître.


La dernière phrase sonnait presque comme un avertissement. À contre cœur, l'épéiste s'exécuta et trouva un coin à l'écart où il s'assit contre un mur. Les sens aux aguets, il ferma les yeux pour se reposer d'un demi-sommeil. Les heures passèrent jusqu'à ce que, soudain, il n'entende quelqu'un approcher. Il ouvrit instantanément les yeux, pour apercevoir le même homme s'avancer dans la pénombre, tout juste éclairé par les braises du feu mourant. Hayato se racla la gorge, avant de lui lancer dans un souffle :


- Je peux vous aider ?
- Ouais, suis-moi.


Méfiant, le bretteur s'exécuta et lui emboîta le pas pour sortir de la pièce à sa suite. Dehors, ils conversèrent à voix basse :


- J'voulais te remercier pour ce que t'as fait, pour Wahid. Tout le monde l'aurait laissé comme ça mais, toi, au moins t'as essayé. Moi c'est Ihmad.
- C'est normal, c'était un être humain... commença Hayato.
- Tu veux t'enfuir, pas vrai ? C'est pour ça que tu voulais des infos sur le port ?


Tout d'abord interdit, Hayato ne pipa mot. Au vu de son affiliation avec l'ancien chef des esclaves, il préféra rester prudent. Ce dernier le sentit et s'expliqua :


- Je t'ai arrêté, car on a pas le droit de dire ce genre de choses, ici. Si t'avais continué, ils t'auraient dénoncé au maitre, ou pire.
- Pire ?
- La loi dit que si un esclave entend tout homme lui parler de rébellion, il a le droit de le tuer.
- Mais qu'est ce que c'est que cette île... ne put s'empêcher de pester Hayato.
- C'est la tradition depuis des siècles, peut être même depuis toujours... Mais toi, t'es un Fauve, et t'es pas passé par l'école, ça se voit.


Devant la tête éberluée d'Hayato, Ihmad lui expliqua qu'un Fauve était un étranger asservi, et qu'ils étaient censés passer par une période de lavage de cerveau, ni plus ni moins. En fin de parcours, ils étaient convaincus d'être la propriété de leur maitre et toute graine de révolte avait été broyée. Révolté une nouvelle fois, Hayato dut puiser dans ses réserves mentales pour garder son calme. Soudain, il comprit que Jeska risquait d'avoir des ennuis, si elle avait cherché à, tout comme lui, aider d'autres pauvres âmes à s'évader.


- Tu vas finir par nous faire tuer, les complices aussi sont exécutés. Alors j'me suis dit que, pour te remercier, j'allais t'aider fissa... mais faire comme si je savais rien, si tu te faisais choper.
- Ça a le mérite d'être honnête. Je suis pressé, donc...


Ihmad lui tendit alors un petit paquet, que le vagabond ouvrit précautionneusement. Avec joie, il y retrouva ses habits, son arme, son baluchon et, surtout, le petit couteau que lui avait offert Jinro lors de sa majorité. Il le remercia, avant de se changer prestement. Son bokken de nouveau à sa ceinture, l'épéiste se sentit ragaillardi.


- Je dois aller chercher Jeska, affirma-t-il alors.
- L'ange ? T'emmerde pas, si tu fais ça tu vas te faire avoir...
- Je lui ai promis, coupa court Hayato. Je vous remercie pour votre aide, mais retournez vous coucher avant d'avoir des ennuis.


Son interlocuteur sembla hésiter un instant, puis maugréa et l'accompagna jusqu'au dortoir des femmes. Hayato frappa doucement à la porte. Il était un peu en avance, mais il doutait que Jeska ait réussi à dormir après cette horrible expérience. Soudain, il entendit un bruit derrière lui et se jeta sur le coté. Le sifflement continua et un bruit sourd lui apprit qu'un objet contondant venait de rencontrer le mur. Un juron lui confirma qu'Ihmad avait bel et bien tenté de l'assommer par derrière ! Soudain, la porte s'ouvrit en grand pour laisser passer Said qui, couteau à la main, se jeta sur lui. D'un bond, Hayato se redressa et dégaina son bokken. D'un ton mielleux, Said félicita Ihmad d'avoir amené Hayato, avant de l'engueuler de l'avoir loupé. Pourtant, à deux contre un, les roublards se sentirent pousser des ailes. Ihmad attaqua de front d'un coup de matraque télescopé, tandis que Said ricanait.

Ils déchantèrent instantanément.

D'un mouvement éclair, le bokken fracassa le crane du traître qui tomba à terre. Said manqua de s'étrangler lorsque, la seconde suivante, Hayato poussa son avantage. Il voulut ouvrir la bouche pour crier, mais l'arme en bois fut plus rapide. D'un mouvement de poignet, l'épéiste lui brisa la mâchoire dans un craquement infâme. En trois passes d'arme, Said gisait à son tour, à terre. Sans attendre, Hayato pénétra dans le dortoir des femmes pour tomber nez à nez avec une vieille femme qui se ruait vers une silhouette ailée. Les quelques fenêtres de la salle donnèrent tout juste assez de visibilité au bretteur pour comprendre la situation. Dans la main de l'ancêtre, un objet scintilla sous le reflet de la lune. Hayato fusa et, d'un coup bien placé, assomma la mégère qui s'affala avec fracas sur une autre esclave. Les femmes se réveillèrent en hurlant, devant cette violente intrusion. À toute vitesse, Hayato se pencha sur Jeska et la secoua sans ménagement :


- Jeska ! Réveillez-vous ! Il faut que nous partions, maintenant !


Ils n'avaient plus aucune seconde à perdre, aussi l'épéiste allait bousculer l'ange jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience. Ils auraient tout le loisir de chercher une suite à leur plan d'évasion, une fois qu'ils auraient quitté cette demeure infâme.


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À esclave, esclave et demi !

J’émerge difficilement, mon corps me semble lourd et amorphe. La voix d’habitude si calme et posée d’Hayato est teintée d’inquiétude. Surtout, elle me semble dissonante, comme si je l’écoutais alors que j’avais la tête sous l’eau. Et surtout, il me secoue comme un prunier!

-Doucement... Gémis-je d’une voix que je me reconnais à peine.

Très brièvement, il m’explique la situation, et j’en comprends très vite la gravité. Les femmes esclaves ont hurlé, le bruit va rameuter incessamment sous peu d’autres asservis, d’autres gardiens, ou pire, le Maître. Il a raison, il ne faut pas rester là! Péniblement, j’essaie de me relever, mais mon compagnon me remet sur pieds de force. Je ne lui en veux pas : au vu de l’urgence, il faut que je me bouge le train! Etouffant un juron, je suis le jeune homme sans poser de questions. Me fiant à mon odorat surdéveloppé d’aveugle, je ne le lâche pas d’une semelle, malgré mon handicap. J’entends déjà des pas derrière nous et je sais quel funeste destin m’attend si je me fais attraper. Cependant, je réalise très vite que la drogue n’a pas fait que m’endormir. Mes sens dont je suis si fière sont comme engourdis, mon ouïe souffre d’un écho désagréable, mon toucher est cotonneux, et mon odorat est flou. C’est affreux! Dans mon état, si Hayato prenait quelques mètres d’avance, je ne suis même pas certaine d’arriver à le suivre.

Soudain, il s’arrête, et moi, trop perdue dans mes pensées, je lui rentre dedans. On s’affale au sol comme des gens ivres. Heureusement pour moi, l’homme est prévenant et me demande si je ne me suis pas fait mal. En fait, même ma perception de la douleur semble atténuée. Je voudrais bien lui répondre, mais aucun mot ne sort de ma bouche. Frappée de mutisme, je me résous à secouer la tête de droite à gauche pour lui dire que non, je n’ai pas mal. Cependant, pas le temps de rester plantés là! Comprenant mon état, il me saisit par le poignet et m’entraîne avec lui. Et pourtant, très vite, je réalise que quelque chose cloche : serait-on perdus? Je n’ose l’imaginer…

Des voix et des sons de pas se rapprochent et je commence à paniquer. Je ne veux pas rester là, pour finir comme une pondeuse, ou une souffre-douleur. La peur m’enserre les entrailles, alors je bondis dans les airs… pour réaliser brutalement que je suis encore à l’intérieur et m’éclater la tête au plafond! Le bruit résonne dans toute la demeure alors que moi, morte de honte, essaie de bredouiller un truc, une excuse qui ne serait pas pitoyable. C’est cette drogue qui me retourne le cerveau! Groggy à cause du choc et du psychotrope, j’ai de nouveau du mal à savoir où je suis. Nom d’une biscotte, c’est moi la soldate de la Marine, c’est moi qui devrais aider ce malheureux civil, et non l’inverse! J’enrage contre moi-même alors que je suis encore à jouer le rôle de la demoiselle en détresse! C’est alors que je sens qu’on me soulève et je m’apprête à vendre chèrement ma peau quand l’effluve délicat d’Hayato m’arrive aux narines. C’est lui qui a décidé de me porter, et moi je me laisse trimballer comme le poids mort que je suis, incapable de lutter de toutes façons.



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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Jeu 25 Avr 2024 - 9:59, édité 1 fois
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À esclave, esclave et demi !

Malgré son insistance, Jeska présentait de grandes difficultés à émerger. Son corps pataud, sa voix éraillée et son esprit vraisemblablement embrumé ne laissèrent aucun doute dans l'esprit de l'épéiste : elle avait été droguée. Sentant bien qu'elle luttait de toutes ses maigres forces, à l'heure actuelle, Hayato lui porta assistance pour se remettre debout. Elle tangua dangereusement, sur des appuis incertains et des jambes en coton. Le guerrier l'aida de son mieux à progresser le plus vite possible. Alors que des pas commençaient à résonner partout dans la demeure, le vagabond préféra s'arrêter et tendre l'oreille pour en repérer la provenance. Sans qu'il ne puisse rien faire, l'ange le percuta et, sur le coup de la surprise, ils s'écroulèrent tous deux au sol ! D'un simple regard, le sabreur comprit le problème : il lui en demandait trop au vu de son état physique ! Malgré tout, le temps pressait. Les échos de poursuite se rapprochaient. Il sentait l'étau se refermer sur eux ! Lorsqu'il vit la jeune femme bondir de peur et se fracasser le crane contre le plafond, il prit une résolution rapide. Sans lui demander son consentement, il la prit dans les bras et s'enfuit à toute allure !

Il traversa en courant les couloirs du riche manoir sans prêter aucune attention à leur décoration. Enfin, il retrouva la porte dérobée par laquelle il avait chargé le bois dans une petite pièce de stockage. Plutôt que de passer par la porte principale, très certainement gardée, il avait choisi ce chemin. Sans ralentir, le vagabond fusa à travers le jardin jusqu'à se retrouver devant les limites de la propriété. Et une grille fermée. Bien entendu, c'eut été trop simple ! Sans un véritable sabre, il était illusoire d'espérer faire céder les solides barreaux ! Quand bien même en aurait-il eu un sous la main... en aurait il été capable ? Il chassa bien vite ces pensées inutiles, pour revenir à la situation présente. Le fugitif leva les yeux vers les murs qui encerclaient la propriété. Les pierres avaient été montées de sorte qu'elle présentaient des aspérités et des interstices où s'accrocher. Il s'agissait d'une meilleure option, pour grimper, qu'une barrière glissante en métal surmontée de pics où s'embrocher, au moindre faux pas.


- Jeska, j'ai besoin que vous vous accrochiez à moi de toutes vos forces, nous allons grimper au mur. Je vais confectionner de quoi vous aider, avec mon bokken et ma ceinture, mais vous devrez participer une fois sur mon dos.


Au loin, il entendait déjà les gardes hurler dans le bâtiment. Ce n'était qu'une question de secondes avant qu'ils ne comprennent qu'ils étaient déjà dehors... et ne lâchent les chiens ! L'épéiste posa délicatement la jeune femme, avant de retirer sa ceinture et son sabre. Il enroula le long tissu autour des extrémités de l'arme en bois. Puis, il la noua en biais, au dessus de son épaule droite et en dessous de la gauche, avant de serrer au mieux sur son torse. Enfin, il aida l'ange à s'asseoir sur le bokken et reprit la parole :


- Serrez vos jambes et vos bras autour de moi, je vais monter au plus vite. Le bokken vous aidera à tenir, mais il ne suffira pas et, de mon côté, j'aurais les mains prises !


Les premiers aboiements retentirent, lorsque les chiens furent lâchés hors du chenil. L'estomac du vagabond se noua, alors qu'une sueur froide commença à descendre le long de son dos. Il inspira profondément et, sans plus attendre, débuta l'ascension. Il avait beau être une force de la nature, Hayato peina à gravir le mur de pierres. Ses mains agrippaient avec l'énergie du désespoir. Ses jambes poussaient avec les forces inouïes procurées par l'adrénaline. Son estomac se tordaient en tous sens et son cœur battait la chamade. Pourtant, il était terrorisé à l'idée de ne pas monter assez vite ! Il glissa, manqua de tomber et se rattrapa in-extremis avec un juron. Ce faisant, les chiens le repérèrent. Hayato força la cadence. À force d'efforts, il finit par arriver en haut du mur au moment même où il entendit dans le jardin :


- LÂCHEZ LES CHIENS SUR LUI ! JE LE VEUX MORT, EN CHARPIE ! NE TOUCHEZ PAS À L'ANGE ! JE VEUX MA POULICHE EN UN SEUL MORCEAU !


La voix du maître lui donna des ailes. Sans un regard en arrière, Hayato sauta ! La réception fut douloureuse, mais il tint bon et grogna. Il avait atterri dans une ruelle déserte. Pour autant, il n'attendit pas que d'éventuels passants ou une patrouille en fonction ne lui tombe dessus : le bretteur s'enfuit à toutes jambes ! Jeska toujours sur son dos, il commençait à sentir le poids de l'effort prélever son dû. Ses poumons lui cuisaient, ses jambes lui criaient le peu de bien qu'elles pensaient de ses âneries et sa poitrine commençait à battre comme un tambour. Pourtant, en aucun cas, il ne vint à l'esprit d'Hayato de s'arrêter. Bien au contraire ! Il se fraya un chemin dans la nuit noire, se repérant aux simples lueurs de la lune et des étoiles, dans une ville hostile qui se réveillait peu à peu. Évidemment, le maître ne voyait pas du tout d'un bon œil leur fuite. Il entendait bien réveiller tout le quartier s'il le fallait car, pour lui, une seule conclusion se profilait en cette nuit glaciale : la mort de l'épéiste et la captivité de l'ange.


- Tenez bon, Jeska ! Nous allons voler un bateau et nous quitterons ce pays de fous !


Alors, l'improbable se produisit. Une silhouette fusa devant l'épéiste. Avant qu'il ne puisse réagir, une main se referma sur sa bouche. Dans un mouvement digne d'un artiste martial, l'inconnu lui fit quitter sa trajectoire en ligne droite et le projeta dans une porte ouverte. Alors qu'il se réceptionnait d'un lourd et douloureux rouler bouler, Hayato tenta de se relever, pour voir l'ombre refermer la porte derrière lui. D'un bref coup d’œil circulaire, l'épéiste repéra son environnement, tel un fauve pris au piège. Il était dans un salon carré, à la décoration spartiate. Sur la table en bois brut, l'épéiste repéra une simple assiette et des couverts en métal blanc. Il allait se ruer vers le couteau, pour obtenir une arme de fortune, lorsque la voix de l'ombre s'éleva :


- Jeska ! C'est moi ! Bougez-vous le cul ! J'vais vous aider ! Et tant pis pour la mission !


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À esclave, esclave et demi !


Dans mon état, je ne reconnais pas de suite la voix. Je fronce les sourcils, mettant Hayato encore plus sur la défensive face à cet individu.

- Jeska! C'est moi! insiste-t-il. Azel!
- Azel de la soixante quinzième d'élite? Grommelé-je.
- Tu en connais un autre? Me dit-il sur un ton de défi.
- Non, mais … J'ai vraiment du mal à organiser ma pensée. Pendant ce temps, les deux hommes se présentent. Je suis toute bizarre, la vieille dame a mis quelque chose dans le thé.
- Jes'!' Dit-il d'une voix grave. Laisse-moi voir tes yeux.

D'habitude, mes paupières maquent mes iris. Il faut dire que mon regard d'aveugle incommode beaucoup, et vu que pour moi ça ne fait aucune différence, j'ai fini par garder les yeux clos. J'obtempère donc sans me faire prier. J'entends alors la voix étouffée de mon collègue.

- Mince, ils t'ont filé du Jaune.

Azel nous explique alors que ce "jaune" n'est pas l'anisette qui fait fureur sur South Blue, mais une drogue qui brise la volonté des esclaves. Dans un premier temps, les victimes perdent leur libre arbitre et ne peuvent qu'obéir aux ordres donnés. Puis, les malheureux souffrent de chaleurs incontrôlées. Enfin, vient le manque, et les douleurs physiques qui l'accompagnent. Je blêmis : les prochaines heures vont être terribles pour moi.

- On ne peut pas rester là! M'alarmé-je. Ils vont finir par nous trouver!
- Sauf que tu n'est pas déplaçable, Jes'. Pondère le long-bras.

La mort dans l'âme j'accepte donc l'offre de mon collègue. Je vais rester ici et au moment où ils sentent que je perds le contrôle, ils m'assommeront et s'occuperont du reste. Mais pour l'instant, je suis encore maître de moi, alors j'explique à Hayato la mission qu'on m'a donnée. De temps en temps, Azel complète mon récit, et au bout d'une heure, voilà le bushi parfaitement informé. J'espère avoir répondu à toutes ses questions car … je sens une drôle de chaleur se répandre en moi. Ca commence dans le bas-ventre. Puis, insidieusement, ça se diffuse en moi. J'ai chaud! J'inspire et j'expire profondément, car je sais ce que ça signifie, mais je n'ai pas envie de me montrer ainsi face à deux hommes. Puis tout d'un coup, la vague me submerge et je pousse un gémissement évocateur. Je ressens un plaisir physique que je n'avais jamais éprouvé auparavant, et en même temps, vu que je sais que cette sensation est provoquée par une drogue, je me sens coupable et honteuse. D'autant plus que je suis avec deux hommes! Nom d'une biscotte, c'est terrible! Dans une ultime et vaine tentative de rester aux commandes, je me mords furieusement la main en espérant que la douleur me fasse réagir. Mais c'est peine perdue, une seconde secousse m'emporte. C'est alors que je sens Azel qui entoure mon cou de son long bras et qui m'envoie dans les bras de Morphée.

Je fais donc le plus long et beau rêve bleu de ma vie. Suivi d'un des pires cauchemars! Et finalement, je me réveille dans un endroit frais qui sent fort la nourriture. Hayato qui a dormi à mes côtés m'explique qu'Azel nous a cachés dans le garde manger au sous-sol, ainsi, on a pu échapper aux recherches qui ont duré une bonne partie de la nuit. Peu de temps après, la soldat d'élite sous couverture vient nous chercher. On peut enfin sortir de notre planque et prendre un solide petit déjeuner.

- Je suis désolé, mais je ne vais pas pouvoir vous garder plus longtemps. s'excuse le long bras.
- Mais si on sort de jour, on va se faire prendre! Protesté-je.
- J'ai contacté mon supérieur tout à l'heure. Si vous arrivez à rejoindre le Régalia, une caravelle qui mouille au port. On pourra vous exfiltrer.
- Mais on a toute la ville à nos trousses!
- C'est pour ça qu'il vous faut un plan, Hayato, des idées?



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Dernière édition par Jeska Kamahlsson le Jeu 25 Avr 2024 - 10:00, édité 1 fois
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À esclave, esclave et demi !

Lorsque Jeska ne sembla pas reconnaître la voix de leur sauveur, Hayato se crispa un instant. Était-il bêtement tombé dans un piège aussi grossier ? Cependant, la suite le rasséréna... jusqu'à ce que les échanges entre les deux connaissances ne se fraient un chemin jusqu'à son cerveau fatigué. « La soixante quinzième d'élite » ? Il lui fallut quelques secondes pour connecter les points mais, enfin, l'épéiste comprit. Jeska n'était pas une civile ! C'était une marine ! Estomaqué par la nouvelle, le bretteur dut bien vite se recentrer sur la situation présente. Elle lui expliqua la raison de sa venue,  les enjeux politiques de sa mission ainsi que le coup du sort qui les avait fait être achetés par la mauvaise personne. Pourtant, une nouvelle bien plus inquiétante le secoua. La drogue dont avait usé la vieille esclave semblait bien plus dangereuse qu'un simple narcotique ou un sédatif. Lorsqu'Azel lui expliqua sa véritable nature, le vagabond sentit de nouveau un brasier s'allumer en son sein. Il n'avait d'autre choix, à présent : il lui fallait protéger sa compagnonne d'infortune et l'aider à passer outre les effets du « Jaune ». Rapidement, les deux hommes durent mettre en pratique cette volonté, lorsque l'ange montra les premiers effets secondaires. Après que leur hôte ait maîtrisé la jeune femme, il les enferma, elle et Hayato, dans le sous sol pour leur propre sécurité.

Durant les heures qui suivirent, le sabreur eut tout le temps de réfléchir à ce qu'il venait d'apprendre. Jeska avait été envoyée en mission pour enquêter sur de sordides rumeurs d'enlèvements de civils par les locaux. Rhétalia ne respectait donc pas ses engagements envers le Gouvernement Mondial ! La nouvelle terrifiante glaça le guerrier. Il se sentait impuissant, un véritable grain de sable dans une tempête qui le dépassait... Sensation ô combien exécrable. Il se raccrocha donc à ce qui était en son pouvoir. S'il lui était parfaitement impossible d'aider tous les pauvres malheureux de cette île, il pouvait au moins en secourir une. Toute la nuit, l'épéiste somnola, les nerfs à vifs, tout en veillant sur une ange que les effets de la drogue faisaient délirer. Le lendemain, après une nuit courte et peu reposante, Azel vint les chercher pour leur asséner le coup de grâce : ils devaient partir. La faute en incombait-elle à sa propre mission ? Était-il toujours sous couverture ? Pour l'heure, le vagabond préféra se recentrer sur ses propres problèmes : comment sortir de cette maison et rejoindre le port, au su et à la vue de tous ? Lorsqu'on l'interrogea, Hayato attrapa son menton d'un air pensif, avant de lâcher un grognement. Enfin, il releva la tête et fixa Azel, avant de lui lancer :


- Vous devriez sortir, et aller trouver quelques dresseurs de bas étage, puis leur dire que vous avez, vous aussi, des esclaves en rébellion chez vous.
- Pardon ? s'estomaqua le marine. En quoi ça va vous aider ?
- Comme Jeska l'a dit, on ne peut pas sortir. Nos signalements sont sans aucun doute connus et la ville sera ratissée en tous sens. De mon point de vue, le seul moyen d'accéder au port, c'est de nous même participer aux recherches.
- Un déguisement ? comprit le soldat.


Le futur hors la loi opina du chef, avant de continuer son explication :


- Les dresseurs en bas de l'échelle portent tous un casque conique et des tuniques informes. Il faudra les réduire au silence, leur voler leurs casques et leurs habits. Ensuite, il sera facile de nous dissimuler. Le seul problème sera les ailes de Jeska. Je pense qu'il faudrait les attacher, repliées autour de son corps, avant de les dissimuler sous une toge ample. Nous pourrions même la faire passer pour un bossu, si nous ne parvenions pas à totalement les masquer ?
- Une fois déguisés, ça vous sera plus facile d'arriver au port, oui...
- Si vous avez besoin de garder votre couverture, nous pourrions même vous assommer dans la bataille ou, tout du moins, le mimer. De là, il faudra se diriger vers le port sans trop nous presser, pour ne pas éveiller les soupçons. Une fois sur la caravelle, nous serons apparemment entre de bonnes mains ?
- Normalement, oui, abonda le soldat.


Un court silence retomba sur la salle à manger. Pendant ce temps, Hayato profita de l'hospitalité d'Azel pour engouffrer le plus de nourriture possible. Il n'était guère confiant, mais il n'avait pas de meilleure idée pour le moment. Aussi, il n'avait d'autre choix que de faire le plein de forces avant de se lancer dans la dernière ligne droite... tout du moins, espérait-il que leur fuite serait aussi simple. Pourtant, un nœud au creux de son estomac laissait présager que la suite des événements ne serait pas aussi facile qu'il ne l'espérait. Alors qu'il tentait de se rassasier, le bretteur reprit la parole :


- Qu'en dites-vous, Jeska ? Vous sentez-vous d'attaque ? Ou bien avez-vous une meilleure solution ?


L'épéiste continuait à grignoter. Était-ce par faim, par réflexe, ou bien pour tromper l'angoisse qui lui rongeait les entrailles ? Quel qu'en soit la raison, Hayato tendit l'oreille, prêt à remettre en question son ébauche de plan selon les idées de l'ange et de son collègue.


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À esclave, esclave et demi !


La tête dans mon bol de céréales, je mange sans appétit. Je sais que j'ai besoin d'énergie après les évènements de la veille, mais, un sentiment de honte persistant me serre les entrailles. J'ai avoué être une soldate de la Marine, et franchement, à part jouer les demoiselles en détresse, je n'ai rien fait. Je m'en suis remise à Hayato pour me sortir de ce mauvais pas, et le pire c'est que je ne lui ai même pas facilité la tâche. J'ai été un fardeau tout du long. Un boulet qu'il a eu grand peine à trainer jusqu'ici. Et sans le concours inopiné d'Azel, on serait sans doute retourné chez ce malade d'esclavagiste qui répond au doux nom de Jamal. Peu fière de moi-même, j'essaie de manger en faisait le moins de bruit possible. franchement, si je pouvais juste disparaître …

Soudain, le bushi me demande mon avis. Surprise qu'il perce ma bulle de pensées dépressive, je semble émerger d'un rêve. Poliment, il réitère sa demande. Cette fois un peu plus impliquée dans la conversation, je réponds.

- Le plan est bon, mais il y a un souci. Dis-je timidement.
- Lequel? Me demande Azel sans ambages.
- Je pense que … J'hésite un peu, j'ai été un poids mort jusqu'à présent, je me trouve profondément illégitime de critiquer leur plan. Cependant, je prends mon courage à deux mains et je poursuis. Je pense qu'il vaudrait mieux tendre une embuscade ici pour récupérer les déguisements. Après tout, on ne peut pas sortir comme ça.
- Je vois.' Embraye le long-bras. Si c'est moi qui sort et qui appâte deux dresseurs ici …
- Tu pourras préserver ta couverture. Conclus-je.

On laisse donc Azel sortir et aller chercher nos malheureuses futures victimes. Quant à nous, on s'allonge sur une couche de fortune et on fait semblant de dormir. Hayato a même l'idée de laisser quelques bouteilles d'alcool sur la table à manger pour laisser croire qu'on s'est enivrés la veille et qu'on est encore en train de cuver. Pour parfaire son subterfuge, je range donc méthodiquement les traces de notes petit-déjeuner et je me reverse même un peu de vin sur ma robe de bure avant de m'allonger aux côtés du jeune homme.

Une bonne demi-heure plus tard, j'entends des pas s'approcher de la porte et la clef jouer dans la serrure. Le cliquetis terminé, la porte grince sur ses gonds et je sens un rai de lumière me réchauffer la peau.

- J'espère que tu ne nous as pas menti, sous-créature. Tonne une voix grave.
- Ils sont là, je vous l'assure. Couine Azel d'une voix obséquieuse. Vous voyez? Ils n'ont pas dessaoulé de la veille, ces vauriens!
- Hu hu hu! Ricane le second esclavagiste avec une voix de crécelle. Si avec ça on n'a pas une promotion …

Mais il ne finira pas sa phrase et n'aura pas d'avancement non plus. Avec la vivacité d'un vipère du désert, on leur tombe dessus et on les neutralise en moins de temps qu'il ne faut pour dire Alabasta. Puis on les bâillonne et les saucissonne avant de les jeter dans la cave. Quant à Azel, on le prépare aussi, et on le descend au sous-sol avec bien plus de délicatesse. Malheureusement, la suite sera moins agréable. D'un coup sec derrière la nuque, je l'envoie au pays des songes.

Une fois cela fait, Hayato et moi enfilons nos déguisements. Heureusement pour nous les tenues sont amples et on peut garder nos habits en dessous. Par contre, je dois avouer que je grimace un peu quand le bushi me lie les ailes dans le dos afin qu'elles prennent le moins de place possible. Mes grandes voiles noires ne sont qu'ornementales, et pourtant je déteste qu'on y touche et je réalise à présent que j'apprécie encore moins qu'on les attache. Mais ma liberté vaut bien ce petit inconfort. A présent grimés comme de parfaits petits salauds, on sort de la maison et on commence a arpenter les ruelles. Cependant, il y a un détail qu'on a oublié.

On ne sait pas où est le port!



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À esclave, esclave et demi !

L'intervention de Jeska sonna comme l'évidence. Effectivement, il semblait bien plus simple et efficace d'attirer leurs cibles dans la sécurité, toute relative, de cette bâtisse. L'épéiste opina du chef, à mesure que l'ange apportait des précisions bienvenues à leur ébauche de plan. Sans plus attendre, leur hôte se dirigea vers l'extérieur à la recherche de deux esclavagistes masqués. De leur coté, Jeska et Hayato s'empressèrent de maquiller la scène, de sorte à ce que leurs invités d'infortune se laissent piéger facilement. Lorsque deux horribles dresseurs de bas étage revinrent, ils furent sommairement maîtrisés, bâillonnés et attachés sans ménagement.

Une fois grimés, Hayato et Jeska remercièrent silencieusement Azel, avant de le placer lui aussi dans le sous sol. Avant de sortir dans les rues de Rhétalia, Hayato empaqueta ses affaires et les dissimula sous son déguisement. La chaleur étouffante, sous le masque conique, surprit l'épéiste. Cependant, si c'était le maigre prix à payer pour retrouver sa liberté, il était prêt à endurer le supplice des heures durant ! Le duo arpenta les rues de la cité en silence, faisant mine de participer aux recherches actives du fameux couple d'esclaves en fuite. Tout se déroulait sans aucun souci, jusqu'à ce qu'un problème de taille ne se pose. Hayato suivait sa compagne d'infortune, se contentant d'ouvrir grands les yeux et les oreilles. Pourtant, lorsqu'ils arrivèrent à un carrefour, Jeska se tourna vers lui et resta pantoise un instant. Ce fut à ce moment précis que l'épéiste comprit : elle ne savait pas non plus où aller !

Un corbeau croassa au loin.

Il déglutit bruyamment, tandis qu'une autre patrouille de dresseurs passait et les saluaient de la main. Instinctivement, le bretteur leur rendit la politesse, tandis que son cerveau fusait. Le port ! Comment retrouver le port ? Il voulut se gratter la barbe, par pur réflexe, mais sa main percuta son casque. Il maugréa en silence. Le soleil tapait fort, tant et si bien que de la vapeur semblait s'élever du sable chaud. Le ciel bleu sans aucun nuage annonçait une autre rude journée, dans ce pays immonde. S'il ne trouvait pas une solution rapidement, quelqu'un finirait par se questionner : pourquoi ce duo de dresseurs lézardait, alors que toute la ville était retournée par leurs collègues ? De même, sillonner plusieurs fois le quartier et prouver de manière incontestable qu'ils étaient perdus ne plaiderait pas en leur faveur. Le vagabond leva les yeux au ciel un instant, déboussolé.

Ce fut à ce moment précis qu'il les vit.

Le chant des mouettes lui parvint avec un instant de retard. Son esprit un brin lent finit par percuter. Les mouettes ! Il se tourna vers Jeska et, d'un geste discret, lui montra les oiseaux :


- Suivons les ! lui chuchota-t-il. Elles nous mèneront à la mer, et donc au port !


Soulagé, l'esclave en fuite reprit la marche silencieuse. Il prit grand soin de mimer des recherches, de vérifier des étals, de soulever des tentures et de jeter des grognements intimidants à certains passants. Rentrer dans son rôle ne lui plaisait pas. En particulier, les regards en coin, la visible crainte que son accoutrement inspirait et les pleurs des enfants esclaves sur son passage, lui firent grincer les dents. Pourtant, loin d'être responsable de leur situation, il aurait aimé les aider. Briser leurs chaînes, jeter à terre leurs tortionnaires et les libérer ! Mais, à l'heure actuelle, c'était une utopie. Il était déjà délicat de se sauver soi-même avec Jeska, dans sa condition présente. Avec un pincement au cœur, il dut se rendre à l'évidence : il était encore trop faible pour protéger ou libérer qui que ce fut, ici bas.

Malgré tout, il ne perdait pas espoir. Une fois libre, il aurait tout le temps de trouver un moyen de revenir et d'aider ces pauvres âmes en peine. Le vagabond revint au moment présent, tandis que le flux de mouette gonflait petit à petit. Au fur et à mesure de leur progression, le nombre de volatiles grossissait à vue d’œil et, bientôt, il put entendre le roulement sourd des vagues. Il échangea alors un regard en coin avec Jeska. Malgré leurs masques respectifs, il était facile de deviner que les deux esclaves en fuite souriaient comme des benêts : la liberté était au coin de la rue.

Ils tournèrent à droite, dans une grande artère qui descendait.


- Fils de chien ! tonna une voix qui les glaça. Tu oses te reposer avant de les avoir retrouver ? JE TE FERAI FOUETTER JUSQU'AU SANG !


En contre bas, à peine cent mètres devant eux, se tenait Jamal. Il était entouré d'une dizaine de sbires qui ratissaient sans ménagement la petite place. Les étals des marchands étaient retournés sans ménagement. Les charrettes étaient vidées de leur cargaison, les sacs étaient éventrés et les vêtements enlevés pour vérifier le visage de chaque passant. S'ils avaient mieux connu la ville, il eut été plus facile de rebrousser chemin et de trouver un détour. Cependant, à moins de deux cent mètres derrière ce spectacle affligeant, une vision pleine de promesse pointait à l'horizon. La mer était visible. Sur le ponton de bois, alignés de manière impeccable, de multiples navires les attendaient. Hayato aurait presque pu imaginer leurs bras ouverts, prêts à les accueillir et à les emmener loin, très loin de cette horrible contrée. Au dessus des vagues, les mouettes volaient et chantaient à tue tête, comme si elles les appelaient à les rejoindre.


- Qu'est ce qu'on fait ? chuchota Hayato pour Jeska. On tente de contourner ou on fait une percée ? À moins que tu n'aies un plan ?


Il espérait que sa comparse aurait le cerveau plus vif que lui. Pour l'heure, il était absolument obnubilé par les promesses des navires. Tant et si bien qu'il essayait, malgré la distance, de repérer la caravelle baptisé « Le Régalia » pour orienter ses pas. Ils y étaient presque !


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À esclave, esclave et demi !


Je n'ai pas de plan génial pour nous sortir de là. Juste un frisson qui me glace l'échine lorsque j'entends la voix de Jamal malgré la chaleur sous le déguisement. J'ai furieusement envie de courir jusqu'au port et de nous cacher sur le Régalia. Mais c'est hors de question pour le moment : nous somme trop loin et trop entourés de potentiels ennemis pour réussir à fuir d'ici. Il nous faut nous rapprocher. Si possible sans éveiller les soupçons. Les alternatives proposées par Hayato sont malheureusement les seules à notre disposition. Soit on tente d'éviter notre "propriétaire", au risque de perdre un temps précieux, soit on essaie de passer en ayant foi en nos déguisements mais on augmente drastiquement nos chances de nous faire démasquer.  Or, je crève de chaud et je support de moins en moins d'avoir les ailes attachées!

- On tente de passer. Murmrué-je au bushi.

Lentement, on s'avance sur la petite place, nous n'avons pas trop de mal à nous frayer un passage dans la foule. Après tout, avec notre accoutrement, tout le monde sait qui nous sommes, et qu'il vaut mieux ne pas nous embêter. Pour la discrétion c'est râpé! Et pourtant, d'une certaine façon, si j'ai bien l'impression que tout le monde nous voit, je crois que personne ne nous remarque. Même cet horrible esclavagiste de Jamal nous laisse passez, à moins qu'il soit trop occupé à invectiver ses serfs pour nous remarquer.

- L'homme on s'en fiche! Rugit-il. Mais la fille m'a couté trente millions, alors vous allez me la retrouver, dussiez-vous retourner chaque grain de sable du désert!

Je n'en mène par large et je retiens mon souffle. En apnée, je passe pas très loin de cet homme affreux, la peur au ventre et prête à détaler comme un lapin au moindre signe suspect de sa part. Pourtant, rien ne se produit, ouf! On a enfin franchi le dernier obstacle! On n'a plus qu'à se diriger vers le port et ce cauchemar sera enfin fini! Quand tout d'un coup des aboiements se font entendre. Et une voix suintant la malveillance couvre le vacarme du bazar.

- Hin, hin, hin! Jamal, mon chéri! J'ai emprunté les chiens traqueurs de Bilal. Se réjouit-elle. Ils ont reniflé la robe de ta nouvelle acquisition, ils vont la retrouver très vite. Et comme convenu, quand on aura mis la main dessus, je pourrais jouer avec elle! J'ai tellement hâte de la peler comme une orange!

Je frémis à l'idée du sort qu'elle me réserve, mais aussi à cause des chiens! Je les entends aboyer et se rapprocher de moi.

- Hayato, on n'y arrivera pas. Pas tous les deux. Annoncé-je froidement. Ils ne cherchent que moi, alors toi, tu va fuir sur le Régalia et tu reviens avec du renfort. Dis leur juste poulet cacahuète, ils comprendront.

Je m'écarte alors de lui et j'ôte mon déguisement que je balance aussitôt sur le premier chien. Puis d'un coup de pied bien senti, je fais couiner le cador. Je ne suis pas cruelle avec les animaux d'habitude, mais ceux-là ont été dressé comme des armes, alors j'ai un peu moins de scrupules! Et puis c'est une question de survie aussi. Mais les canidés sont plusieurs et très vite un second me saute à la gorge. Je l'assomme d'un puissant coup de poing sur le museau, mais ses deux autres compères me tombent dessus avant que j'aie eu le temps de me remettre en garde, et si j'arrive difficilement à repousser le premier, le deuxième me mord le bras droit et son élan me fait tomber en arrière. Même pas le temps d'avoir mal que ma main gauche je le frappe à la gorge et le fait lâcher prise. Sans attendre, je me relève et j'essaie de m'enfuir quand une douleur vive me foudroie la cuisse droite et me fait trébucher.

Un carreau d'arbalète sans doute tiré par Jamal vient de m'estropier. Ma jambe et mon bras droit me font atrocement souffrir mais j'essaie quand même de me remettre d'aplomb, quand j'entends le seul chien que je n'ai pas neutralisé repasser à l'attaque. Encore à genoux, j'arrive cependant à envoyer un uppercut à la bête qui l'envoie glapir au loin. Mais soudain, le bruit caractéristique d'une arbalète armée me glace le sang. Figée, je tarde à réagir à l'attaque suivante : le fouet de Saya vient de me claquer sur la joue gauche, me laissant une profonde estafilade sanglante. Refusant de m'avouer vaincue, je serre les dents me préparant à une seconde attaque de la mégère qui ne se fait pas prier. Cependant je ne compte pas me laisser faire et je réussis à me saisir de la lanière en cuir de cette odieuse bonne femme avant qu'il ne me touche. Comment aurais-je pu savoir que ce dernier était électrifié?

La décharge m'arrache un cri de douleur avant de me mettre au tapis. Juste assez consciente pour entendre le rire victorieux de l'esclavagiste.




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À esclave, esclave et demi !

Hayato fut presque soulagé d'entendre sa comparse lui murmurer de tenter de passer. Vu leur chance légendaire de ces derniers jours, il ne préférait pas tenter de diable et risquer de se perdre en pleine ville. Néanmoins, l'avancée prudente des deux fuyards fut bientôt ponctuée par la voix détestable de Jamal. Hayato se crispa devant les paroles ignobles, mais fit mine de continuer à chercher les esclaves enfuis. Tandis qu'ils avançaient, la foule qui les laissait passer, Jeska et lui, sans poser de question. Son cœur manqua un battement, lorsqu'il entendit les premiers aboiements. Il jeta un regard inquiet vers sa compagnonne d'infortune mais, déjà, cette dernière lui confirma ce qu'il craignait. Il serra les dents et, un instant, leva la main pour tenter de la convaincre... Mais il se ravisa bien vite. Loin de lui toute pusillanimité ou toute crainte pour sa propre sureté. Il n'espérait pas non plus s'enfuir et laisser Jeska à son triste sort. Simplement, il le savait, son plan simple et rapide avait le mérite de leur assurer le meilleur taux de réussite ! Deux esclaves en fuite ne dissuaderaient personne, quand bien même savaient ils se battre ! En revanche... l'intervention d'une escouade de la marine, afin de rappeler les promesses de ce royaume décadent de ne jamais toucher à un citoyen du gouvernement mondial ? Voilà qui calmerait les ardeurs de plus d'un de ces barbares sans foi ni loi !


- Je vais revenir au plus vite avec de l'aide, souffla-t-il. Je te le promets !


Le guerrier grinça des dents, lorsqu'il vit Jeska s'élancer, seule contre tous, à la rencontre de leurs poursuivants canins et humains. Filant comme le vent, Hayato fonça sans plus attendre vers le ponton. Déjà, il entendait les grognements des bêtes et les vociférations de leurs maitres. Il avait beau savoir qu'il ne fuyait pas vraiment. Il avait beau savoir Jeska capable de se défendre, en tant que marine. Il avait beau comprendre tout l'intérêt de leur plan... L'épéiste sentait la honte grandir en lui, alors qu'il laissait sa camarade encaisser toute l'ire des affreux personnages qui pullulaient sur l'île. Alors que ses yeux fusaient en tous sens, à la recherche d'un mot et d'un seul, Hayato entendait le tumulte du combat gagner en puissance. Enfin, il finit par le repérer !

Le Régalia !

Bousculant sans ménagement passants, marins, touristes et gardes, il se rua en direction de la caravelle sans même se retourner. Le feu aux joues, sous les insultes et les menaces des quidams renversés, Hayato agita les bras en tous sens pour attirer l'attention de l'équipage. Lorsqu'enfin, il arriva devant les planches de bois qui servaient à monter et descendre du navire, il retira son casque conique et appela de plus belle. Un marin se pencha sur le bastingage, l'air étonné, avant de lui lancer :


- Et bin, mon gars ! On dirait que t'as vu un fantôme ! Qu'est ce...
- Pou... POULET CACAHUETE ! Hurla le bretteur à plein poumons


Instantanément, l'air goguenard de l'homme fondit. Il fronça les sourcils, alors que plusieurs autres têtes apparaissaient, les mines graves. Le cœur battant, le souffle court, Hayato tentait de reprendre son souffle. Une appréhension indescriptible lui tiraillait les entrailles.


- Oï... où est ce que t'as...
- Jeska est sur la place du port ! Elle... Elle a besoin d'aide !
- Jeska ? releva un blond en lissant sa moustache. Jeska t'a dit de venir ici ?
- C'est Azel qui nous a dit.. Je vous expliquerai après ! Elle a besoin d'aide, ou elle redeviendra une esclave ! Je vous en prie !


À ces mots, le regard des hommes se durcirent instantanément. Ils se jetèrent un bref coup d'oeil, avant d'hocher la tête en même temps. Un « bouge pas p'tit ! » plus tard, plusieurs d'entre eux sautèrent par dessus le bastingage, et retombèrent lourdement sur les planches en bois du ponton. Pendant ce temps, d'autres retournaient à l'intérieur du navire au pas de course. En un instant, la petite caravelle aux allures simples fut responsable d'un véritable tintamarre. La minute suivante, une escouade complète de la marine débarquait, armes à la main, uniformes enfilés à la va-vite et les mines sacrément renfrognées ! L'un d'entre eux, un commandant au vu de ses galons, interpella le civil devant lui :


- DU NERF P'TIT ! Amène nous là bas !


D'un hochement de tête, Hayato se releva et obéit au quart de tour. Sous les regards choqués de la plèbe, la douzaine d'hommes en uniforme, ainsi qu'au moins autant encore habillés en civils, furent menés en quatrième vitesse là où le drame prenait place. Cette fois-ci, tous les habitants s'écartèrent sans demander leur reste ! En quelques instants, la troupe disparate investit la place où Jamal et sa femme tentaient de mettre les fers à la jeune ange. Sous les yeux éberlués des tortionnaires, la marine se déploya en position de combat, tandis que leur chef s'avançait. Lorsqu'il posa les yeux sur la jeune femme meurtrie, le sang d'Hayato ne fit qu'un tour. Il serra les poings à s'en blanchir la jointure, devant l'horreur du spectacle. Ils avaient lâché les chiens sur elle, lui avaient tiré dessus, avant de la fouetter ! Avant qu'il ne puisse laisser éclater sa colère, l'officier en charge beugla :


- Commandant de la marine, John Bosc, de la soixante quinzième d'élite ! Que quelqu'un m'explique ce bordel !


Sans attendre la réponse des intéressés, Hayato se précipita vers Jeska avant de tenter de doucement la réveiller. Un membre de la marine s'agenouilla auprès d'elle et ouvrit une mallette de premier soins. Avec des gestes experts, il examina la plaie à la cuisse droite et soupira de soulagement : le carreau n'avait pas touché la fémorale ! Il prépara de quoi soulager Jeska et lui administrer les gestes de secours immédiats. De son coté, le vagabond continuait de tenter de ramener l'ange à elle :


- Jeska ! Restez avec nous ! La marine est là ! Réveillez vous !


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Dernière édition par Suisou Hayato le Dim 12 Mai 2024 - 21:37, édité 1 fois
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À esclave, esclave et demi !


Alors que la Marine se déploie sur la place, Jamal et son épouse se figent. Moi, visage au sol, les mains dans le dos, les poignets entravés par des menottes, j'entends des pas qui se rapprochent. Je suis sauvée? Pas encore, malgré la présence de mes alliés, d'Hayato et d'un médecin qui me soigne, je ne suis pas encore libre.

- Qu'est ce que cela signifie! S'écrie l'esclavagiste avec aplomb. Vous n'êtes pas en territoire conquis ici!

La foule conspue les soldats et Saya en profite.

- Cette fille ailée et cet homme sont à nous. Rajoute-t-elle. Ils se sont évadés et seront punis en conséquence.

Je blêmis. Ici, un esclave qui s'évade est puni de mort. Mes confrères savent quel destin m'attend, et certains on déjà le doigt sur la gâchette. La situation est explosive d'autant plus qu'un détachement de Bâtards vient d'arriver. La milice rhétalienne est prête à faire usage de la force pour assurer la sécurité du couple de Dresseur. Conscient qu'on est à deux doigts de l'incident diplomatique, le Commandant John Bosc reprend la parole.

- Baissez vos armes soldats. Certains hésitent. Maintenant! Rugit-il.

Les Marins obtempèrent à contrecœur. Aucun d'entre eux ne veut m'abandonner à ces salauds, mais, la situation est complexe et ils sont les mains liées. Ce ne sont pas eux qui font la loi ici. Heureusement pour moi, le gradé est malin.

- La jeune femme ici présente se nomme Jeska Kamahlsson, c'est une soldate de la Marine qui a été enlevée par des pirates il y a quelques semaines avec le première classe Genzo Fujimaru.

Cette fois, le malaise change de camp, et Jamal le sait. Si John Bosc dit vrai, c'est lui qui est dans une posture délicate et qui trahit les accords entre Rhétalia et le Gouvernement Mondial.

- Ces deux personnes sont citoyens du Gouvernement Mondial, vous n'avez aucun droit des les maintenir en esclavage! Renchérit le gradé, profitant du doute du Dresseur.

- Calomnies! Vocifère le rhétalien. J'ai achété ces deux esclaves chez Salim Al Khebir! Un Homme-Libre tout ce qu'il y a de plus sérieux!

- Pfff! Siffle Saya avec mépris. Je t'ai dit mille fois de rien acheter ce type douteux!

Vexé de son erreur mais moins que d'avoir été rabroué par sa femme en public, Jamal essaie de se défendre.

- Ils n'ont jamais dit que c'étaient des soldats de la Marine, je ne pouvais pas savoir!

- Si vous nous permettez de récupérer les nôtres sans faire d'histoires, je considèrerai cet incident clos de mon côté. Assure le Commandant.

Le sang-neuf hésite, il ne veut pas perdre la face, mais ne veut pas se retrouver au centre d'un conflit entre nations. Il ira se faire rembourser auprès de ce revendeur malhonnête plus tard. Quant à moi, Saya me libère de mes entraves, non sans me promettre une mort horriblement douloureuse si jamais je remettais les pieds ici. Deux soldats arrivent avec un brancard et Hayato, enfin, je devrais plutôt dire "Genzo", m'accompagne sur le Régalia. Là bas, je suis soignée et après avoir fait mon rapport au Commandant Bosc, je retrouve le bushi sur le pont. J'ai un peu de mal à marcher avec des béquilles, mais je suis heureuse de m'en être sortie. Et je n'ai qu'un mot à dire au jeune homme.

- Merci.




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