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La bataille pour la Banshee






La bataille pour la Banshee

With Jessica & Valkia


Le soir de pleine Lune touche à sa fin lorsque des épais nuages annonciateurs de pluie cachent cette magnifique sphère lumineuse. Une tempête se prépare en mer et le timonier de la Banshee sent que les vagues ne veulent plus être clémente durant cette nuit. Il renifle d’énervement, lui un simple Homme-Sèche qui correspond à la même famille que son dévoué capitaine. D’un tentacule, il attrape sa longue-vue et l’oriente contre son petit œil ridicule. Le large ne présente aucun danger, nul équipage ennemi pouvant remplir les provisions de la Banshee. Depuis la capture des Ravengeuses, l’océan sombre ne présente plus de plat à se mettre sous la dent.

La trappe menant aux cellules s’ouvrent et laisse en ressortir le grassouillet Freddy et le costaud Gavin. Tous deux accompagnent une jeune humaine, non majeur et terriblement appétissante pour le timonier. Depuis ce début de semaine, il repère sans arrêt cette gamine qui sort des geôles pour entrer dans la cabine du grand capitaine Drangezul. La renarde ne devait plus être au goût de son supérieur et c’est tant mieux. Le pirate n’a encore jamais goûté au Mink. Il parait que la cuisson est longue et qu’il faut retirer la peau de l’animal avant de le manger. Les êtres humains portent tous un avantage. Ils n’ont pas beaucoup de fourrure ou très peu à certains endroits.

Mais revenons à la gamine, à la fille de la Rose. Entraînée à suivre ses ravisseurs, Wanda a eu le temps de donner le fameux couteau à son amie Valkia. La voilà soulagée, espérant que la démoniaque arrive à ses fins. Poussée à l’intérieur des quartiers du capitaine, les deux lascars finissent par fermer devant eux, laissant l’adolescente seule dans cette pièce où habite le terrifiant Homme-Sèche…

Sur ses quatre pattes, Wanda renifle machinalement l’air ambiant et reconnait l’odeur atroce de ces lieux cauchemardesques. Serrant ses poings pour se donner du courage, le petit bourgeon de rose ne pense qu’à une seule chose : que sa mère arrive à temps pour venir la récupérer et vite. En redressant sa tête, son visage, elle sursaute et recule en découvrant une main ou plutôt plusieurs appendices désirant la relever.

« Vous n’avez aucune raison de me fuir mademoiselle Rosenberg. » exclama Drangezul qui retira sa pipe en bois de sa bouche dépourvue de lèvres. « N’oubliez pas que votre mère et vos amis sont toujours en vie grâce à moi. » Il finit par aider l’adolescente à se redresser sur ses deux jambes. Le poulpe tourne autour de son invitée et tic sur l’apparence de cette dernière. « Je vous prie de changer de tenue, vous devez être élégante pour notre dîner en tête à tête, mademoiselle Rosenberg. Heureusement pour vous, votre ancien navire regorgeait de trésor dont des magnifiques robes. Veuillez vous changez derrière le paravent. »

En effet, d’innombrables robes siégèrent sur le lit du capitaine. Elle reconnut le vêtement que Wanda avait acheté avec sa mère sur Tanuki. Elle décida de choisir cet habit vu que la gamine n’avait pas le choix à cause de son ravisseur. Se cachant derrière le paravent, elle échangea ses fringues sales avec le morceau de tissu, c’est à ce moment que le louveteau engagea la conversation.

« Vous avez…intérêt à garder votre promesse. Vous devez laisser ma mère et mes amis en vie ! » gronde Wanda qui se sentait pousser des ailes en revoyant Jaina lui dire qu’elle allait venir la chercher. « Le code… »

« Le code des pirates !! » tance le capitaine qui avait déjà bien assez attendu depuis la première visite de la chipie.  « Oui je suis au courant de cette stupidité instauré par des humains qui ont souillé et abusé mes ancêtres, de ma race supérieure à la vôtre !! » Il pose son chapeau haut de forme de couleur rouge sur le porte-manteau et invite la fille de Jaina à s’asseoir à table. « Ce soir mademoiselle Rosenberg vous n’avez plus votre mot à dire ! Vous allez être mienne et votre mère sera le repas de ce soir ! J’ai hâte de déguster sa viande pour avoir un avant-goût de la vôtre lorsque vous ne me serez plus utile ! »

Soudainement, le hurlement de ses matelots agressent l’ouïe très fine de Drangezul. Il entend une phrase qu’il n’apprécie aucunement.

« Les prisonniers se sont échappés. »

Fronçant son visage qui ne possède aucun sourcil, l’Homme-Poisson ouvre la porte de sa cabine et découvre un début de chaos. L’intégralité des détenus attaquent ses troupes, sa famille, ses frères et ses sœurs. Sa tête tremble, ses tentacules se contractent et un hurlement s’échappe de son gosier accompagné de plusieurs postillons.

« Freddy ! Gavin !! Pourquoi les prisonniers sont hors de leurs cellules ?! » crie la capitaine mécontent de cette situation. Les voyants tout deux perdus, la rage domina le poulpe. « Réglez-moi cette histoire où je vous tue sur-le-champ ! »

Alors que ses matelots répondent favorablement à l’ordre de Drangezul, ce qui n’est pas étonnant à proprement parler, Wanda profite de l’agitation pour attraper trois armes. Poussière et Désespoir ainsi que Lilith. Profitant de cet élan de courage, de détermination la gamine balance comme une malpropre les armes réputés qui percuteront le pont de la Banshee, là où un violent combat débute sa trame.

Entendant un bruit singulier, reconnaissable entre milles, Jaina qui entre dans ce défouloir où bons nombres de prisonniers succombent par la faute de ne pas avoir d’armes, découvre sa merveilleuse Lilith qui est sûrement impatiente de la retrouver. Courant dans le troupeau, esquivant sabres et coup de paumes dans sa direction, la pistolera glisse sur ses genoux et attrape son dût. Lilith revient auprès de sa maîtresse.

« Drangezul !! » aboie la louve qui est terriblement affamée. « Il est temps de laver l’affront que tu m’as fait !! » désireuse d’appuyer sur la détente de son arme, la tireuse se rend compte que Lilith est vide, aucun balle dans son barillet. Elle peste devant le rire du capitaine qui a attrapé Wanda. L’Homme-Sèche ouvre grand la bouche, oriente ses crocs sur le crâne du louveteau et se ravise en esquivant d’un centimètre de tentacule une balle tirée par un pistolet à silex volé par Jaina.

La fille de la Rose en profite pour s’enfuir, se cacher, laissant le maître des lieux en plan, lui qui rêvait d’une merveilleuse nuit en compagnie de sa proie. Au lieu de cela, la friture va devoir passer au plan B. Avoir Jaina Rosenberg pour lui tout seul. L’innocence et la pureté de Wanda sont remplacées par la noirceur ainsi que l’impureté de la Ravengeuse…

« Messiers, pas de quartier pour nos prisonniers ! » commande Drangezul qui après ses paroles se précipite sur deux prisonniers en claquant ses bras derrière le cou de ses adversaires. « Wanto Giri ! » dit-il en anéantissant de son Karaté Aquatique ses proies par ce simple coup de corde à linge… L’Homme-Sèche fonce à présent sur Jaina pour répéter cette technique, attaque dont Jaina répond avec son Dropkick non chauffé baptisé Demonic Bullet Queen. Tout deux se prennent leur coup et tombent plusieurs mètres plus loin...



:copyright:️Codage by Mr. Chaotik from Never-Utopia


Dernière édition par Jaina Rosenberg le Mer 13 Mar 2024 - 21:35, édité 1 fois
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La bataille pour la Banshee


La giffle de Jaina ne lui avait pas fait mal physiquement, mais bel et bien mal à l’orgueil. L’espace d’un instant, la démone s’était imaginée enfoncer le couteau dans le sternum de l’albinos. La rage qu’elle ressentait depuis qu’elle avait été délivrée de sa cellule ne cessait de croître. Les personnes autour d’elle pouvait ressentir son aura de violence. La diablesse était blessée, autant physiquement que mentalement, mais c’est dans ces moment là qu’une bête est le plus redoutable. Les paroles de la capitaine et le fait d’être repoussée ne permirent pas à la cornue de s’apaiser bien au contraire. Ses yeux rouges rendaient son regard encore plus difficile à soutenir sans avoir un certain frisson. Valkia était énervée, contre elle même, contre Jaina et surtout contre le monde entier. Juste avant qu’elle n’aille s’occuper d’une minks à moitié morte, la bretteuse ironisa.

Valkia - « Pardon madame-qui-ne-fait-jamais-d’erreur ! J’oubliais qu’on était tous des gens bien ici ! » Dit elle en regardant tour à tour Jaina et Jessica. « Je vais vous montrer comment on s’occupe de la vermine. J’ai besoin de me défouler ... »

En passant, elle mit un coup d’épaule au prisonnier qui se trouvait derrière elle pour le dégager du chemin. Le but était seulement de le faire reculer, mais ce dernier, ayant eut peur pour sa vie, tomba au sol sur le dos avant de lever les mains comme pour se protéger. Une belle bande de bras cassé aux yeux de la diablesse. Comment diable avaient elles pu perdre contre des poissons ? En plus de ça, elle avait perdu la trace de son arme Asmodée.  L’opium lui avait pris plus qu’une partie de son esprit. Elle en avait perdu son plus grand trésor et se retrouvait désormais à affronter une horde d’homme poisson avec seulement un couteau. Que pouvait elle faire d’autre de toute façon ? Maudissant son inattention, elle se dirigea vers le pont du bateau, bien décidée à faire du sashimi de ses adversaires. En passant, Valkia récupère un couteau sur le cadavre de l’homme-rascasse avant de le dégager du passage d’un puissant coup de pied dans le ventre.  Animée par un désir de sang insatiable, la cornue ouvrit la marche.

Certains prisonniers galvanisés par son aura de violence se jetèrent sur les hommes-poissons avant même que la diablesse n’entre réellement dans la mêlée. Malheureusement, l’aura de Valkia ne crée pas des surhommes, juste des hommes avec l’envie de faire couler le sang. Le spectacle était splendide dans les yeux de la sanguinaire. Tel des chihuahuas attaquant des dobermanns, les humains se faisaient balayer par la force écrasante des hommes poissons. Certains réussirent à blesser légèrement  leurs adversaires, mais dans l’ensemble ce fût un vrai fiasco. La démone espérait que cela ne serait pas aussi minable pour ses alliées humaines. S’approchant d’un homme poisson qui lui avait tourné le dos, la bretteuse planta ses deux lames dans sa nuque avant de le projeter sur un autre, laissant l’hémorragie finir de l’achever.  

Son style de combat n’était pas propre et honorable, c’était un style de survivante, prête à tout pour blesser et tuer ses adversaires. La furie affichant un sourire carnassier tout le long de son œuvre.  Le champs de bataille est le lieu où elle peut être elle même : Une guerrière sans pitié qui veut juste voir le sang couler. Après s’être débarassée du premier homme-poisson, elle vit des armes atterir à même le pont : Les armes de la capitaine et de Jessica ! Comprenant que les deux vont se ruer dessus comme des abeilles sur du miel,  Valkia sécurisa leur route en retenant quelques bretteurs bien décidés à découper l’albinos et l’ange. Malheureusement pour elle, cela lui valut quelques entailles au passage.

Son style de combat n’était clairement pas défensif et elle n’avait pas Asmodée dans les mains.  Profitant d’un moment d’inattention de ses deux adversaires, elle coupa le lien qui retenait l’ancre et la corde s’entortilla autour des mollets des deux bretteurs qui finirent leurs courses au fond de l’océan. Ce sont des homme-poissons, ils n’en mourront pas, mais au moins ça leur fait perdre du temps sur le pont, le temps de faire le ménage. Profitant de ne plus être la cible de qui que ce soit, elle s’en alla suriner un homme-crabe qui s’étonna de voir sa carapace se faire éclater de la sorte à plusieurs reprises. Aucune technique ici, juste de la rage.

Au moment où la demoiselle infernale releva les yeux, elle tomba sur une vieille connaissance. Un homme-requin lutin qui tenait dans sa main droite le plus grand trésor de Valkia : Son épée Asmodée. Dans son autre main, il tenait la meilleure ennemie de la démone : son baril d’opium. La diablesse regardait le visage ignoble de son adversaire qui souriait de toutes ses dents carnassières. Il tapota le baril et finit par faire part de ses intentions à son adversaire. D’un tempérament sadique, il proposa à la démoniaque.

Requin-Lutin - « Ecoute bien ma proposition car le choix va être cornélien. Tu dois choisir entre ton épée ou ton opium. Si tu choisis l’épée, je jetterais le baril à l’eau et tu devras m’affronter en ayant perdu ce que tu appelais jour et nuit dans ta cellule. Par contre, si tu choisis l’opium je te laisserais terminer le contenu avant de te tuer d’une mort rapide. Alors que choisis tu ? »

Toute personne normalement constituée aurait choisi l’épée, surtout dans un moment comme celui là où la bataille fait rage. Mais, malgré son sevrage, l’offre du lutin pour avoir sa consommation lui semblait être une idée géniale. Elle en avait tellement envie. Et puis après tout, qui était ces gens pour qui elle se battait ? Ces ingrats n’avaient pas hésité une seule seconde à la gifler et l’insulter alors qu’elle les a libéré de leurs chaînes. Sans parler du fait d’être mise à part comme elle l’a été. Elle ne serait de toute façon qu’un monstre de foire dans l’équipage de Jaina. Alors que là, elle a la possibilité d’être heureuse encore un peu avant de passer l’arme à gauche. La brune y veillera, la brune est son amie, la brune est la solution à tous ses problèmes. Tout se bousculait dans la tête de la cornue qui tentait de résister à la tentation de se jeter sur le tonneau. L’homme poisson quant à lui, jubilait de la détresse de son adversaire.


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La bataille pour la Banshee

Le retour de Valkia dans la mêlée était rassurant en un sens, surtout vis-à-vis de l’issue de la bataille. Cette dernière serait bien plus simple qu’à deux. Mais en même temps, un problème demeurait. Dans son état, on ne ressortait pas indemne d’un sevrage, à quel point se montrerait-elle compétente ? En t'extirpant de ta cellule, tu poussas un soupir. Tu ne pouvais compter que sur toi-même. Ou au moins sur leur détermination infrangible.

Suivant Jaina de près, tu jaillis sur le pont avec une froideur implacable. Ton envie de meurtre ne s’était jamais aiguisée avec une telle force depuis des mois qu’en ce moment. Ils payeront leur impudence, chacun d'entre eux. À commencer par ce requin qui t’avait mis K.O. une semaine plus tôt. Ta rancune envers cet être ne se bornait à aucune limite.

Que faire ? Sans Moissonneuse, tu ne te révélais pas autant efficace qu’à l’accoutumée, Poussière et Désespoir auraient fait l’affaire, mais rejoindre la cabine du capitaine demeurait une tâche difficile surtout qu’il partageait un dîner avec Wanda d’après ces deux hommes-poissons.

Pourtant le commandant se dressait sur le gaillard d’arrière, une patte fermement ancrée sur le bastingage et l’autre tenant Wanda. Ta propre supérieure courrait avec hargne déjà vers sa vengeance, ce poulpe en ligne de mire. C’est là que les évènements tournèrent légèrement en votre faveur. La fatalité aidant, Wanda parvint à se libérer de l’étreinte mortelle de son ravisseur et à retourner dans sa chambre pour en ressortir avec l’arme de sa mère et tes deux revolvers.

Une opportunité qui ne se représentera pas de sitôt dans ce début d’affrontement. Ainsi, courant à travers les gens qui se battaient, et après une glissade en dessous d’une partie d’un mât qui s’était effondrée, tu récupéras tes cracheurs et te remis sur pied avec une roulade. Tu vérifias rapidement ton arme et constatant que rien ne l’avait altéré, tu miras une poiscaille et pressas la détente.

Un de moins. Mais tu ne te sentais pas complète pour autant. Il te manquait encore ta lame et tes ailes. Alors, regardant sous la balustrade de la dunette, tu aperçus une porte qui donnait sous la chambre du capitaine. Drangezul occupé à cracher des ordres et à toiser Jaina, tu en profitas pour y pénétrer tandis qu’il ne faisait pas attention à toi.

D’un coup de pied dans le montant, ce dernier laissa apparaître le vide de la pièce. Tu t’attendais à y trouver des hommes poissons s’armant pour la bataille qui faisait rage dehors, mais il n’en était rien. Pourtant, elle était désespérément déserte. Enfin cela faisait tes affaires. Tu observas le lieu cherchant la passerelle qui mènerait au niveau supérieur. Car s’était bien connu que des coursives partait de celui-ci pour permettre au chef de bord d’aller plus facilement d’un bout à l’autre de son navire.

L’endroit servait de stockage basique. Quelques tonneaux, des étagères de rangement, et un ou deux râteliers. Rien d’exceptionnel. En t’hasardant plus en avant, tu le remarquas enfin, cet escalier providentiel. Tu l’empruntas et débouchas près de la baie vitrée du château arrière et du bureau du capitaine. D’immenses cartes étaient répandues dessus, des encriers, des plumes et autres outils de navigations trônaient là.

Cette cabine était richement aménagée. Lit à baldaquin, dont les tissus se composaient de soie, devinas-tu, des meubles de bois précieux, en bois de fer, comme l’armature de la coque. Des dorures contrastaient avec le reste et apportaient une touche de lumière dans ce fatras.

Tu te retournas pour regarder le haut du mur et enfin tu l’aperçus, Moissonneuse. La lame reposait fièrement dans des encoches. Tu pris appui sans faire fi des morceaux de papier et sautas pour récupérer ton bien. Elle n’avait jamais autant resplendi qu’en cet instant. Le clair de lune naissant lui faisait prendre une lueur menaçante que tu appréciais beaucoup. Tu caressas son plat avec une étincelle de meurtre dans l’œil et la rangeas dans ton dos.

Il ne te restait plus qu’à trouver tes ailes, ces appendices cybernétiques, fleuron technologique de ton cru, ces extensions de toi chères à ton cœur. En fouillant un peu tu les découvris suspendus à une applique murale, comme un trophée de chasse. Cela t’emplit de rage. Tu les décrochas et en vérifias les connecteurs. Ils avaient clairement souffert de la façon dont ses barbares les avaient extraits, mais elles demeuraient utilisables. Un entretien méticuleux serait de rigueur une fois ce bazar fini.

Tu te contorsionnas pour les remettre en place et quand ce fut fait, tu sentis un courant électrique parcourir ton être et une plénitude certaine. Te revoilà de nouveau entière, complète. Et bien que cela ne définissait en rien tes capacités de combat, une sensation de toute puissance t’envahit.

Tu exultas et t’approchas de l'huis après un moment. La silhouette de l’homme-poulpe était toujours sur son balcon, tu devinais qu’il provoquait Jaina. Ainsi, tu ne lui donnas pas l’opportunité de continuer et ouvris la porte. Il se retourna, surpris de te voir arriver derrière lui, et tu le poussas par-dessus le bastingage d’un gros coup de pied. Il tomba à la renverse, au bon vouloir de ta capitaine.

Quant à toi, tu sautas depuis la rambarde haut dans le ciel, déployas tes ailes en grand pour te montrer imposante, et activas tes yeux du diable. Pour ceux t’observant, tu vibras dans les airs, parus entourés de particules d’ombre, rendant ton apparence beaucoup plus menaçante. Tu te laissas chutter, faisant des saltos-avants pour plonger sur une cible en contrebas. D’un geste, juste avant d’atterrir, tu transformas tes armes à feu en Moissonneuse, ton engin de mort et fauchas ta proie, lui ôtant la vie qu’il s’échinait à défendre.

Tu voulus enchaîner, mais un crochet vint saisir ta lame avec force. C’était le second du navire, cet homme-requin, qui t’avait assommé il y a presque une semaine. Ta rancœur s’intensifia de nouveau à sa simple vue. Une seule envie parcourait tes veines en cet instant, le faire saigner et répandre ce liquide essentiel sur le sol. L'observer mourir.

— Regardez-moi ça. Le pauvre corbeau qui criait à la mort qu’on lui rende ses ailes et qui se prend pour un aigle. Je vais faire de toi mon dîner ! te provoqua-t-il, un sourire carnassier sur les lèvres, découvrant toutes ses dents pointues.

Il relâcha sa poigne autour de ta faux. La tension était palpable entre vous, au moindre signe tout pouvait partir en désastre.

— C'est ici qu'ta vie s'achève le poisson, sur la Grande Faucheuse, j'le jure.




Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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La bataille pour la Banshee

With Jessica & Valkia


Qui pourrait le croire qu’une simple fille de fermier, destinée à obtenir le regretté ranch de son père, décide de tourner le dos à cette destinée pour des aventures bien plus périlleuses. Une simple cow-girl vend son âme pour la piraterie. Au lieu de rester auprès de sa véritable famille, la louve préfère fonder sa propre meute. Une Alpha qui choisit minutieusement ses nouveaux congénères. Jaina ne regrette pas d’avoir sélectionné Jessica Hellhound. Grâce à son intelligence, ses compétences en médecine et de timonière, l’albinos respire encore, vie toujours malgré les terribles épreuves qu’elle a subi. Valkia Bloodfallen, cette démone, cette reine des enfers représente son deuxième meilleur recrutement. C’est même elle qui lui a permis de récupérer Lilith en lui dégageant le chemin. Avec elle à ses côtés, la difficulté devient moindre, les épreuves moins éprouvantes. Néanmoins, sa meute requiert encore d’autres louves. Jaina désire des prédatrices qui ne se soumettent pas, qui n’éprouvent aucune crainte à aller de l’avant en piétinant les obstacles sur leur chemin.

Sur le sol, affaiblit par sa condition de prisonnière et de ce dos si douloureux suite au nombreux coups de fouet, Jaina Rosenberg fait taire les plaintes de son corps qui ne demandent qu’une seule chose : se reposer. Depuis que les Ravengeuses sont nées, la capitaine pirate oublie de fermer les yeux pour dormir un peu. Elle n’arrête aucunement, marchant continuellement en faisant la sourde oreille sur les cris de détresse de son être. Pour être une Reine, l’albinos n’emprunte pas la voie de facilité. Elle fournit efforts sur efforts, montant ses hauts escaliers afin de s’asseoir plus tard sur son trône.

Arrivant avec peine à se mettre sur quatre pattes, son ouïe détecte les deux gardiens de prison : Freddy et Gavin. Ses enquiquineurs profitent de cette Jaina blessée pour la roué de coups. C’est ce qu’elle mérite pour s’être retirée de sa cage, d’avoir brisé ses chaînes afin de se noyer dans sa vengeance. La capitaine ignore si ses demoiselles porteuses des prénoms de Jessica et Valkia arrivent à s’en sortir. Sont-elles proches ? En mauvaise posture ? Domine-t-elle ce dernier round ? Et surtout, peuvent-elles s’occuper de ces gêneurs qui l’empêche de se battre contre Drangezul. S’effondrant sur son ventre dont le sol écrase légèrement sa poitrine généreuse, Jaina recrache du sang par la bouche pendant que son esprit se rapproche de la case évanouissement. Valkia ne peut pas lui prêter main forte, faisant face à un Homme-Requin-lutin qui possède un tonneau d’opium et Asmodée. Quant à la ravissante et belle Jessica, l’ange de la mort allait engager un règlement de compte contre le second de la Banshee. Heureusement, une âme charitable vient à la rescousse de Jaina. Sherry Whitemane, la Mink renarde désormais évadée vient prêter main forte à Jaina Rosenberg.

Sherry a récupéré une arme bien étrange, inconnue aux yeux de la louve : une Rope Dart. Elle lance la fléchette qui égratigne la joue de Freddy puis balance le poids du cul de son arme pour sonner Gavin. Lorsque les deux guerriers des profondeurs se lancent à l’assaut, dans un combat inégal envers la renarde, cette dernière n’éprouve aucun sentiment de faiblesse. Jaina découvre une autre personne, une danseuse exotique se rapprochant du cirque. Ses saltos pour esquiver les attaques des gardiens sont grandioses. Elle est agile, élégante, dégageant un charme bluffant. L’albinos comprend mieux pourquoi le capitaine de la Banshee ne l’avait pas encore dévoré. La beauté de la renarde l’a sauvé.

Soudainement, Drangezul refait surface. Il retourne Jaina contre le dos, se place à califourchon sur elle tout en bloquant les poignets de la desperada. Son but ? Dévorer la cervelle de l’albinos. Il ouvre grand sa gueule, son haleine est cauchemardesque. La force du poulpe est impressionnante, si bien que Jaina n’arrive pas à se défaire de son emprise. Plus le mangeur réduit la distance, plus le palpitant de la cow-girl frappe fortement sa poitrine. Est-ce la fin ? Si Jaina ne fait rien ce sera le cas. Déplaçant son visage pour ne pas être face à la gueule béante de la pieuvre, elle reçoit la salive de ce dernier. La bave ruisselle contre la joue de l’albinos et dépose quelques gouttelettes contre ses cheveux d’un blanc rivalisant avec la couleur de la neige. Elle cherche à tâtons une quelconque arme pouvant la sauver de ce mauvais pas. Ses doigts tapotent le bois mouillé du pont. Jaina sent la tête d’un clou qui est impossible à arracher. D’un dernier geste d’espoir, sa main droite récupère la corde rouge accrochée à la crosse de son pistolet. La cow-girl tire de toutes ses forces pour attraper sa bien-aimée porteuse du nom de Lilith…

Au moment où les dents du poulpe commencent à titiller la chair de la louve, la crosse de Lilith s’abat contre la tempe de Drangezul. D’un gémissement de plainte, l’Homme-Poisson bien plus grand que la Chapeauté d’Hat Island se retire de sa proie. Il se relève, recule de quatre pas tout en se tenant la tête.

« Saleté ! » jure Drangezul qui remet correctement ses lunettes. « Ha ! » Il pivote la tête sur la droite, ses tentacules qui font guise de moustache dandinent dans tous les sens. « À quoi peut bien servir ton arme si tu n’as pas de munitions. »

« Tu ne connais pas Lilith ? Le pistolet d'Hat Island ? Même sans ses balles, sa crosse est toujours utile pour te casser les dents ! » gronde la louve qui tourne contre son index son pétard dans un mouvement frimeur, théâtral pour la prendre comme une hache. Rares sont les fois où la cow-girl se battait de la sorte. Le plus souvent, la cause provenait d’un manque de munitions. « Et aussi pour te faire regretter des atrocités que tu as commis contre ma fille. »

« Ah oui ! Ta fille, Wanda. » Il se met à sourire et émet l’un de ses plus beaux rires. Il repense à toutes les occasions où cette petiote arrivait dans la capitainerie.  « Si tu savais comme j’ai aimé la voir supplier ta pauvre et misérable vie. Chaque jour, elle s’offrait un peu plus à moi. » dit-il en reprenant sa pipe en bois. Drangezul prend le temps de ré-alimenter le chaudron puis souffle de sa bouche des cerceaux de fumée. « Et elle se débrouille bien pour… »

« TA GUEULE !! » hurle de tout son être à s’en faire péter les cordes vocales et les tympans la Ravengeuse. Son corps tremble, la rage domine Jaina. Son cerveau imagine les pires idées qu’à pu ordonner cet ignoble capitaine. Le Karma lui retombe dessus, à causer du tord et du chaos dans sa vie sa fille Wanda en paye le prix. Essoufflée par ces deux mots, le cœur battant comme-ci il venait de faire un marathon, le poing de la tireuse sert fortement Lilith. Cet homme des profondeurs va le payer, oh oui il va en prendre pour son grade. Jamais ô grand jamais la louve ressent une telle hostilité envers un individu. Est-ce ses instincts maternels qui prennent le dessus ? Est-ce que les mères réagissent tous de la même façon lorsqu’elles apprennent que leurs enfants ont été humiliés, blessé si bien physiquement que psychologiquement ?

Elle s’avance d’un pas, Drangezul le recopie sur son geste. De son deuxième mouvement de déplacement, la pieuvre humaine attrape des sabres dans un baril. Il s’arme de quatre lames et réduit considérablement la distance qui le sépare de la mère de Wanda. Si seulement Lilith était chargée… Jaina pourrait clore ce combat rapidement. Les combats rapprochés n’ont jamais été sa tasse de thé. D’un petit saut sur la gauche, la Louve Blanche esquive une lame. Elle plie ses jambes pour esquiver d’un centimètre de cheveux deux lames. Puis la cow-girl glisse à cause de l’humidité du pont. Jaina se tord la cheville et dévie un coup de sabre grâce à la crosse de Lilith.

Chauffant son pied droit, celui dont elle ne s’est pas fait mal à l’articulation, Jaina donne un fulgurant coup de savate sous le menton du capitaine de la Banshee. Il s’agit de son Demonic Chin Queen. Une attaque moins efficace que d’habitude. Son geste provoque une douleur plus importante à sa cheville gauche et Drangezul est toujours debout. Ce dernier se frotte la zone touchée. Sa peau visqueuse et humide lui permet de ne pas être atteint par les brûlures du Fire Heart de Jaina. En quelques mots, les arts martiaux chauffés de la Ravengeuse sont inefficaces contre Drangezul.

L’arsenal de la gunslinger s’épuise, ne lui offrant qu’une seule possibilité pour se défendre, ses compétences de tir. Rageant, pestant également dans sa barbe invisible, Jaina décide de reculer en se rendant compte de son impuissance. Arrivant avec peine à se relever, boitillant à cause de son pied gauche, l’albinos recherche avec désespoir l’armurerie, l’endroit où se terre les bastos. Commençant à fuir, elle, la louve apeurée, le temps ou plutôt l’environnement se gâte. L’orage se prépare, les nuages viennent déjà de se rejoindre pour cacher les nombreuses étoiles scintillantes. Le vent se lève, la température est désormais plus froide.

Pendant que les vagues prennent de la grosseur, frappant sans aucune retenue la coque de la Banshee, Jaina entre dans le corps de l’imposant rafiot. Elle marche difficilement, s’aidant du mur pour rester debout. Lorsque des escaliers s’imposent sur son chemin, Jaina est réticente à l’idée de descendre. Son corps est en miette, son énergie est limitée. Soudainement, Drangezul rattrape la louve et la pousse dans la descente des enfers. Par des roulé-boulés, la Ravengeuse descend les marches. Puis, elle termine sa chute en explosant des caisses en bois.

Sonnée, à bout de force, Jaina ouvre une paupière pour observer Drangezul emprunter lentement le colimaçon. Il frotte ses lames entre elles, provoquant un bruit agressif et extrêmement gênant pour les oreilles de la cow-girl.

« Pensais-tu pouvoir me vaincre, toi une misérable humaine ?! Ils ont assez fait de dégâts contre notre race. Vendant nos sirènes à des êtres ignobles, réduisant en esclavage mes frères et mes sœurs. Tu n’échappes pas à la règle Jaina Rosenberg. Ta réputation sur North Blue est arrivé jusqu’à moi. Tuant des enfants, des femmes en se prenant pour la meilleure au pistolet. » De sa botte il plaque férocement cette dernière entre la poitrine de l’albinos. Jaina a le souffle coupé, quelques côtes viennent de se briser. Le poulpe appuie de plus en plus son pied pour briser la cow-girl. L’envie d’entendre sa cage thoracique se briser devient un vœu pour Drangezul. « Et ça veut être une mère exemplaire pour sa fille ? Peuh ! Pour être un bon parent, tu n’aurais pas dû épouser la voie de la piraterie. À mes yeux, tu es un monstre et tu dois l’être aux yeux de Wanda ! » S’apprêtant à écraser complètement le thorax de Jaina, le capitaine de la Banshee ose tout de même lui poser une dernière question. « Une dernière volonté, la Reine des tireurs ? »

Rosenberg hoche la tête et lui montre la pipe en bois dans le bec de l’Homme-Seiche.

« Une…dernière bouffée de tabac…ne serait pas de refus… »

Roulant des yeux derrière ses lunettes, Drangezul lui accorde sa volonté. Il arrache son instrument de sa bouche dénuée de lèvres et laisse l’albinos saisir l’objet dont le chaudron est encore alimenté. Faiblement Jaina sourit à son pire ennemi et brûle devant lui la mèche d’un mini-boulet explosif grâce au calumet.

« Tu as oublié de mentionner…que je suis amoureuse…des explosions. Rendez-vous…en enfer…monstre ! »

Après le hurlement de frayeur et de surprise de l’Homme-Seiche, une explosion retentit dans la pièce où se trouvait les deux individus, détruisant au passage les murs, le plafond et le sol de cet endroit…



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La bataille pour la Banshee


La tempête se déchainait autour de la Banshee. Les vagues rajoutaient encore plus un effet dramatique à la bataille qui se déroulait sous les yeux de la démoniaque. Une première bataille opposant les prisonniers à leurs tortionnaires, et une seconde intérieure qui représentait un conflit bien plus important aux yeux de la cornue. D’un côté, son âme sanguinaire réclamait le retour d’Asmodée. De l’autre côté, son esprit souhaitait replaner une dernière fois avant de quitter son enveloppe corporel. La tentation était grande, la soif de sang de la démone la ménerait sans doute à une fin funeste et à encore plus de souffrance. Elle pouvait faire le meilleur choix et choisir son opium pour ne plus jamais avoir à penser.

De toute façon qui la regretterait ? La capitaine l’avait gifflé et lui avait clairement fait comprendre qu’elle était responsable de tous les malheurs des ravengeuses. Conspuée par la personne qu’elle appréciait le plus, une humiliation de plus pour la cornue qui ne cherchait qu’à avoir un moment de répit dans son esprit troublé. Quant à Jessica, elle n’avait rien dit pour la défendre. Son silence la rendait complique de ce manque d’égard de la capitaine. De toute façon, la seule chose qui lui procurait un peu de bonheur c’était cette matière noire si addictive. Se dirigeant presque mécaniquement vers le tonneau, la bretteuse relâcha ses lames pour se diriger vers ce dernier. Il n’y avait plus de raison de lutter après tout, elle n’en avait plus l’envie.

??? - « Quand tu seras prête, Silms te confiera ma bénédiction et mon cadeau. Deviens plus forte pour t’en montrer digne. »

Cette voix qui résonna à l’intérieur de l’esprit de Valkia semblait venir de très loin. Elle se remémora le rituel de l’Hepnaje et les paroles de la divinité sombre à son égard. Cette dernière avait des projets pour la cornue et elle était prête à faire d’elle sa championne. Telle une madeleine de Proust, ce souvenir vint la rattraper à ce moment crucial. Le moment où elle allait devoir choisir entre embrasser sa destinée ou se laisser aller à ses pulsions primitives. Ce sombre cri du passé semblait vouloir faire une dernière fois écho en elle, lui rappeler de ne pas oublier qui elle est. Désormais, les pensées de la diablesse étaient claires. Attrapant rapidement la garde d’Asmodée, la cornue frappa son adversaire latéralement, lui tranchant horizontalement la bouche sans pour autant le tuer. Son réflexe de reculer sa tête le sauva d’une décapitation en bonne et due forme.

La sensation d’Asmodée entre ses doigts lui donna des envies de sang. Le tonneau s’apprétant à tomber fut ramené à bord d’un coup de talon de la démoniaque. Lançant un regard assassin à celui qui avait osé lui proposé un échange cornélien. Les yeux plus rouges que jamais, la fureur émanant de chaque parcelle de sa peau, la seconde des ravengeuses vociféra.

Valkia - « Je suis Valkia Bloodfallen vermisseau ! Je ne fais pas dans le compromis ! Ce que je veux, je le prend. Et ce que je veux maintenant c’est vos vies ! »

Le requin lutin fit un pas en arrière, libérant la place à son camarade homme-baleine qui entreprit un lariat audacieux vers la furie. Plantant son épée à travers son plexus, la cornue jubila à la vue de l’hémoglobine qui vint reluire son visage. Ce sourire carnassier ne dura pas longtemps ceci dit. L’impact de l’homme-baleine, le pont glissant à cause de l’eau, les vagues qui venaient percutés le Banshee, tout cela contribua à rendre difficile chaque appuie sur le pont. Emportée par la masse du cachalot, Valkia se trouva projeter en arrière avec son baril d’opium qui fini de rouler quant à lui dans la calle du bateau. Se relevant aussi vite que possible tout en tentant d’extraire Asmodée du corps sans vie de l’homme-poisson massif, la cornue fut projetée de nouveau. Cependant, cette fois, ce n’était pas dû aux conditions climatiques, mais bel et bien le requin lutin qui lui fit un plaquage violent pour l’entraîner avec lui dans l’océan.

Plongeant son corps encore secoué par l’impact, la diablesse fût un moment déboussolée. Son corps plongeait de plus en plus vers le fond de l’océan. C’est alors qu’elle compris ce qui se passait, le requin l’amenait sous l’eau pour la noyer ou pour que la pression l’achève. C’était douté de la résilience de la bretteuse qui abattit Asmodée dans le dos de son adversaire et qui le secoua de toute ses forces pour accélérer sa mort. Malgré sa réactivité, Valkia se situait à bien dix mètres sous l’eau. Il fallait remonter avant d’être à court d’oxygène. La tempête rendait la progression difficile. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs hommes-poissons les avaient suivi sous l’eau. Bien plus à l’aise en milieu aquatique, les hommes poissons attaquaient comme des abeilles. Mettant des coups à la démone, la repoussant à chaque fois pour l’empêcher de remonter à la surface. La situation était tendue.

Aussi à l’aise en apnée soit elle, la diablesse n’avait pas un souffle infini. Elle avait rejoint les deux mètres sous l’eau, mais les hommes-poissons étaient tout autour d’elle. L’attrapant chacun par un membre différent, l’empêchant d’utiliser Asmodée pour se dégager. Il était devenu impossible à la cornue de se mouvoir. N’ayant plus d’autre choix, son dernier mouvement allait être un « tout ou rien ». Utilisant ses dernières forces, elle fit émaner d’elle l’ Intensité démoniaque qui se mit à émettre de l’éléctricité tout autour d’elle. Entouré d’eau, les poissons se retrouvaient éléctrocuté de toute part à grande intensité, provoquant la mort des plus faibles, et l’inconscience des plus résistants. Valkia, habituée à l’électricité, n’y était pas pour autant résistante et s’électrocuta violemment aussi. Serrant les dents, et avec l’énergie du désespoir, la cornue réussit à sortir la tête de l’eau et à respirer. Jamais l’air autour d’elle ne lui a paru si pure, et cela même si c’était au plein centre d’une tempête.

Se hissant péniblement à bord de la Banshee, la démone était remontée contre une pendule. Enervée d’avoir été à ce point mise à mal par une bande de déchet poisson, elle sauta de nouveau sur le pont et se mit à trancher dans le vif les hommes-poissons avec une soif sanguinaire incroyable. Combien sont passés sous sa lame ? Elle en perdit le compte, la bretteuse ne s’arrêta que pour regarder le combat sous ses yeux. Jessica affrontait un squale elle aussi et semblait se débrouiller. Tournant la tête à gauche et à droite, la diablesse ne vit pas sa capitaine, se demandant ce qu’elle fichait. Il n’y avait pas non plus la face de poulpe, donc le combat devait être encore en cours, ou bien les deux s’étaient entretués. Cependant, son regard fut attirée par une tête acculée par deux hommes poissons que la démoniaque reconnue aussitôt : Wanda.

Laissant donc Jessica a son combat, la propriétaire d’Asmodée l’abattit dans le dos du premier assaillant de la fille de la cowgirl, et tranchant le bras armé du deuxième avant de l’achever à même le sol. Wanda semblait traumatisée par tant de violence, mais contrairement aux autres enfants qui se seraient roulés en boule à pleurer, cette dernière demeurait incroyablement digne pour son âge. Pris d’un instinct protecteur qui lui semblait étranger, Valkia aida la jeune mascotte de l’équipage à se relever avant d’ajouter d’une voix calme mais néanmoins ferme.

Valkia - « Reste près de moi et préviens moi si quelqu’un m’attaque par derrière, je vais libérer le pont de ses têtes poisseuses. »

Wanda - « Et ma mère ? Elle se bat toujours avec Drangezul ! »

Valkia - « A ta place, je m’en ferais davantage pour Dragezul que pour ta mère. Quand Jaina a décidé quelque chose, même le diable n’ose pas se mettre au milieu. »

Soudain, une explosion retentit dans la Banshee. Nulle doute, c’était la signature de la pistolera. Elle ne pouvait pas s’empêcher de tout faire exploser partout où elle passe ? Soupirant d’exaspération et tentant de se montrer rassurante vis à vis de Wanda, la cornue fit quelques moulinets avec son meitou.

Valkia - « Bon j’ai Asmodée qui me dérange, on va s’occuper de nettoyer le pont et on ira retrouver ta mère après. Suis-moi, je ne t’attendrais pas ! »

Wanda acquiesca et suivi de près la bretteuse. En réalité, elle aussi se faisait un sang d’encre pour la patronne d’Hat Island. De toute façon, les deux camarades sauront bientôt qui de Jaina ou de Dragezul a survécu au combat. Et si cela venait à être le second, ce sera à la démoniaque de l’achever. Reprenant sa soif de combat et de sang, la cornue rentra dans la mêlée de nouveau pour affronter ce qui restait de l’équipage des homme-poissons. Elle n’oublia cependant pas qu’elle avait réussi à mettre sa précieuse fumée à l’abri. Y a plus qu’à espérer qu’elle n’ait pas pris l’eau ...

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La bataille pour la Banshee

La pluie tomba dru en un instant, les gouttes ruisselèrent sur tes cheveux et sur tes joues. Le vent hurlait à tout rompre comme si l’apocalypse se déchaîner. Il faisait battre tes ailes ainsi que les pans du manteau long de l’homme-requin qui continuait à t’observer.

Tu te redressas fièrement, la poitrine sortit en avant, des yeux dominateurs brillaient dans tes orbites. Moissonneuse, sa lame orientée vers le bas, reposait le long de ton être dans ta main droite, refermée ferme autour de son manche presque à t’en blanchir les articulations d’une ire incontrôlable.

Une aura de noirceur t’enveloppait entièrement et se répandait à mesure que les secondes s’agrainaient. Tu manifestais une majesté patente en cet instant, parée à le voir gisant à tes pieds, à contempler le monde brûler pour qu’enfin tu trouves la paix, pour contenter ce funeste besoin irrépressible, pour honorer ta maîtresse, la Mort.

Quant au requin en face de toi, les commissures de ses lèvres tremblaient d’excitation à l’imminence du combat. Un appétit vorace se lisait dans l’éclat de ses pupilles. Tu deviendrais son souper et il se fera une joie de te savourer.

Alors que la tension avait atteint son paroxysme, un duel mineur entre un homme-poisson et un ancien prisonnier se rapprocha de vous et en particulier de toi. Avant qu’ils ne te percutent, tu les contournas d’un geste gracile. En un instant, tu te tenais derrière eux et le bruissement de ta lame raisonna en même temps.

Un éclair zébra le ciel, illuminant la scène et soulignant dramatiquement ainsi ton acte, et ces deux hères s’écroulèrent. Tu les avais exécutés sans la moindre once de pitié ou de considération pour celui qui se trouvait dans ton camp. Quand ils touchèrent le plancher, le second de la Banshee te chargea, un cri bestial s’échappa de sa gueule ouverte. Tu partis à l’assaut à ton tour, légèrement en retard.

Le choc entre vous fut des plus violents. Là où tu pensais avoir l’avantage, il fallait se rendre à l’évidence. Le mauvais traitement que tu avais subi dernièrement avait indéniablement émoussé tes réflexes de combattante.

Il te faucha de plein fouet le flanc avec son ancre de bataille. Les pointes parsemant l’entièreté du jas s’enfoncèrent dans ta chair, te couplant le souffle un instant. L’impact se montra si brutal qu’il te propulsa dans les airs, tout droit vers le grand mât.

Avant que tu ne le percutes, tu repris vaille que vaille le contrôle de ta trajectoire, déployas tes ailes pour infléchir cette dernière et élanças ta faux devant toi. Arrivée face à cette imposante flèche de bois, tu l’agrippas de ta lame. La force centrifuge ainsi mise en œuvre te permit d’en faire plusieurs fois le tour, emmagasinant une impulsion certaine.

Rapidement, tu pris appui sur le pylône et rebondis pour revenir vers l’envoyeur. Il parut des plus surpris quand il t’aperçut foncer vers lui et que tu lui rendis la pareille. Tu lui tranchas son bras prosthétique un peu haut dessus de son moignon. Malgré la puissance du coup, l’épaisseur de son cuir ne laisse qu’une entaille superficiellement apparaître.

Ne cédant pas le moins du monde à la panique à cause de cette estafilade, il t’agrippa les deux poignets de son atroce crochet, te souleva comme si tu ne pesais rien et te rapprocha de sa mâchoire ouverte.

Ton arme tomba à tes pieds sans aucune chance de te défendre. Son haleine putride dessinait presque des volutes verdâtres devant lui. Cela t’écœurait et tu dus mobiliser ton sang-froid pour ne pas vomir dans son gosier.

— Pitoyable humaine, te nargua-t-il avant de te manger. Ta race est si faible en comparaison de notre puissance. Jamais tu n’aurais réussi à me surpasser.
— Tu…fais…erreur, parvins-tu à articuler entre deux bouffées d’air nauséabond. Jamais… j’me laisserai…dévorer par une poiscaille comme toi.
— Ghiahaiahiahiahai ! Je demande à voir comment, sale gamine effrontée.

Sans lui donner la moindre réponse, tu serras les poings captifs de son appendice de métal et te hissas à la seule force de tes bras pour lui asséner un impressionnant coup de genou sous le menton. Ses dents se percutèrent bien trop vite avec une telle force qu’elles se brisent sous l’impact.

Il te lâcha, te jetant au sol, avant de reculer de quelques pas, se tenant le visage. Après un instant, il éclata dans un rire carnassier et te regarda avec un œil amusé. Les fissures qui jonchaient son sourire commencèrent à se disloquer une à une, laissant percer des rangées ivoire intactes ses gencives.

Il mastiqua plusieurs fois pour s’accoutumer à sa nouvelle dentition et exulta de plus belle avant de repartir à l’assaut, la rage au ventre. Tu armas ta faux pour le cueillir en pleine course, mais elle ne rencontra que le métal de son ancre qui dévia habilement le coup.

Plusieurs passes s’échangèrent entre vous, tantôt à son avantage, tantôt au tien. Mais vos forces s’équilibraient. Des gerbes d’étincelles s’échappaient à chaque fois que vos engins de mort respectifs s’entrechoquaient. La conviction inébranlable qu’il ressentait dans la dominance de son peuple sur le tien se transposait dans le moindre de ses offensives. Sa férocité prévalait sur ta propre condition.

Cependant tu étais une femme pleine de ressource, quand bien même tu étais à ton plus mal. Alors qu’il avait repoussé une énième fois ta faux dans un éclat de voix tonitruant, tu réarmas ta prise, prête à l’abattre sur sa carcasse. Au dernier moment, tu disloquas tes pistolets pour laisser retomber la lame dans le vide. Tu l’attrapas au vol et pivotas sur toi-même. Et de toutes tes forces, tu la logeas profondément dans son flanc droit.

Il écarquilla les yeux de surprise, et aussi de souffrance. De son crochet, il ressortit centimètre après centimètre ce métal tranchant. De sa main de chair, il te bombarda les côtes de horion plus que douloureux. Tu sentis même l’une d’elles se casser sous la pression continue, t’arrachant un hoquet de tourment.

Le requin ne se débina pas et tira entièrement le corps étranger de son côté entre deux respirations difficiles. Il te vrilla toujours ton abdomen, bien que de temps en temps tu parvenais à repousser se patte d’une parade de la jambe. Après un moment il te rejeta au loin, contre la paroi du gaillard d’arrière. Ton être fut parcouru d’une vive décharge électrique quand cela se répercuta dans ton os brisé. Tu ne pouvais décemment pas rester dans ce combat indéfiniment. Il fallait qu’il cesse.

— Frêle humain. Tu empestes la faiblesse, comme l’autre jour quand nous vous sommes tombée dessus. J’ai pris un malin plaisir à te maîtriser et t’étendre comme une feuille morte.

Il te provoqua, reniflant de dédains entre chaque mot. Il était aussi mal en point que toi, mais une détermination sans faille se lisait dans son regard fou. Il ne lâcherait rien jusqu’au dernier moment.

Une bouffée de honte t’envahit en te souvenant de cette terrible humiliation qu’il t’avait fait subir une semaine plus tôt. Tu l’aurais massacré si la fatalité avait été dans votre camp ce jour-là. Tu songeas à ce sermon mental que t’avait passé Lady Hekate, signe que son enseignement était profondément ancré en toi, qu’elle exerçait toujours une influence certaine sur toi.

Un sentiment encore plus désagréable déferla en toi. La peur de la décevoir. Une pensée fugace, idiote, pourtant bien réelle. Tu ne lui devais que ton entraînement à la faux. Néanmoins, elle représenta une figure d’autorité indéniable pour toi, ces dernières années, bien que l’amour ne fût nullement présent de votre relation. Seul un respect mutuel naquit.

Là, tu regardas la contenance de tes barillets. Toujours vide, évidemment. Tu le savais pertinemment, mais c’était plus fort que toi. En bougeant ton pied, tu butas contre un corps sans vie, par chance, il portait une bandoulière de cartouche avec encore suffisamment de munitions. Avec difficulté, tu t’abaissas pour en grappier une poignée.

—Ne m’cherche pas, poiscaille. Tu risques d’le r’gretter,l’invectivas-tu d’un ton laconique, presque blanc, totalement froid, l’atmosphère autour de toi tremblant sous la menace.

D’un geste théâtral, tu te redressas et jetas les balles en l’air. Alors que tu pivotais sur toi-même, tu ouvris les chambres de tes pistolets et vins cueillir les douze plombes en suspension qui se logèrent un à un à dans le magasin.

Tu écartas les bras et deux détonations retentirent simultanément. Et deux de plus un instant plus tard. Tes pupilles étincelaient d’une lueur morbide tandis que quatre larbins homme-poissons tombèrent totalement morts sur le pont. Tu t’empressas de reporter ton attention sur ton ennemi principal. Une grêle s’abattit sur lui et il prit sur lui de ne pas esquiver, comme pour te signifier qu’il ne te craignait nullement.

Du sang maculait ses vêtements ainsi que le plancher. Il vacillait même quelque peu. Lui aussi devait arriver malgré tout au bout de ses forces. Alors que tu tiras ta dernière salve, il envoya de rage la lame de Moissonneuse dans ta direction dans l’espoir de te trancher. Tu le vis venir cette fois-ci et te décalas pour la laisse se ficher jusqu’au crâne qui formait son dos.

Vingt bons mètres vous séparaient. Il serrait sur toi rapidement. Cette ultime attaque devait se montrer vive et précise. Un coup dévastateur. Ainsi, tu déployas de nouveau l’allonge de tes armes à feu et délogeas ta fer de son fourreau de bois improvisé.

D’instinct tu projetas haut dans les airs cet outil tranchant, engin fétiche de la Mort, tandis que l’homme-poisson entama sa course. Il te lança son ancre accrochée au bout d’une chaîne pour te transpercer de part en part. Tu fis un pas de côté et enroulas le lien d’acier autour de ton bâton pour guider son matériel de guerre et lui renvoyer dessus.

Elle percuta son front de plein fouet, il tituba en plein gallot, mais ne s’arrêta pas pour autant. Il grognait, écumait. Il hurla même. On aurait presque dit un homme des steppes qui s’était perdu dans les aléas de la fureur.

Quant à toi, tu restas parfaitement immobile, fière et droite. Ce fut à ce moment-là que tu l’entendis, ce chuintement caractéristique d’un objet fendant l’air. Moissonneuse redescendait enfin. Alors tu sautas le plus haut possible et t’entouras de cette noirceur qu’engendraient tes yeux du diable. La silhouette de ta maîtresse s’en extirpa, son outil de récolte dans le creux de sa main squelettique.

Tes ailes s’étendirent le plus loin, te rendant bien plus imposante, l’espace autour de toi vibrait de nouveau, se transformant en volute obscure.

— Crains-moi. Crains la sentence de l’Ange de la Mort ainsi que la morsure de Moissonneuse, imminas-tu d’une voix d’outre-tombe. Redoutez tous son courroux !

Tu raccrochas ton allonge dans son encoche, profitant de l’élan de la chute de ta faux et réalisas des saltos. Tu transperças le requin dans sa course, atterrissant avec classe sur le pont. Il accomplit encore quelques pas avant de s’arrêter net. Il se sépara bien vite en deux parties égales dans un bruit écœurant de chairs déchirées. Ses boyaux glissèrent sur le plancher, toujours chaud.

C’en était bel et bien fini. Tu te relevas et te saisis les côtes. Évidemment, ses os déjà fragilisés par ses attaques répétées ne tinrent pas le choc et une vive douleur te traversa. Tu reculas de quelques pas et te heurtas au mât. Tu sombras et t’assis, épuisée, Moissonneuse en travers de ton épaule. Soudainement, tout devint flou et tu t’évanouis.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:





Dernière édition par Jessica Hellhound le Mer 27 Mar 2024 - 19:24, édité 1 fois
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La bataille pour la Banshee

With Jessica & Valkia


Une explosion bien moins puissante qu’un bâton de dynamite, mais tout de même redoutable pour les locaux et les vies des personnes situées près de cette détonation. L’albinos chute d’un étage, son dos récupère les dommages de l’atterrissage. Il hurle intérieurement, brûle le corps à faire gueuler l’albinos. Aucun son ressort de ses cordes vocales. Jaina n’arrive plus à reprendre sa respiration, ses poumons refusent d’accueillir ce précieux trésor. Ils ne veulent plus travailler, lasse d’avoir été étouffé par la fumée de cigarette, ennuyé de devoir travailler pour une cow-girl qui ne fait même pas attention à son bien-être. Les malheurs de ses organes respiratoires ne sont pas les seuls à enquiquiner la renégate. De violents acouphènes, créés de toutes pièces par le bruit infernal de la déflagration, sifflent des notes fortes et très désagréable. Son audition est nulle, ne lui permettant plus d’entendre les moindres bruits alentour. Du sang s’échappe de ses oreilles, tout comme à sa jambe gauche. Un éclat de bois a traversé sa cuisse. Impossible de le retirer, sous peine de causer une violente hémorragie. Est-ce que la louve est tout de même capable de l’arracher ? Difficile à dire lorsque cette dernière git sous plusieurs décombres de l’ancienne pièce détruite… Elle entend son palpitant, donné un tout dernier concert avec le peu d’oxygène qui lui reste. Au bout de dix petits secondes, les ténèbres enlaces la renégate. Jugeant qu’il est temps de l’emmener rejoindre sa petite sœur et son père…

Des brèches sont à reboucher, la coque a été touchée par l’explosion. Les Hommes-Poissons encore vivants et surtout en pleine forme se hâte à la tâche. Ils n’ont pas peur de la mer, préférant seulement avoir une Banshee flottante et non coulante. Le terrible capitaine Drangezul se relève en éjectant les nombreuses planches en mauvais états se trouvant sur son corps. Plusieurs de ses tentacules, faisant office d’une merveilleuse barbe ont été brûlées et sévèrement touchées. Ses lunettes et son chapeau haut de forme ont rendu l’âme. Quel dommage de perdre des objets de valeurs très coûteux dans le monde du commerce. Râlant, jurant à haute voix, il donne un coup de pied à l’un de ses hommes pour qu’il se dépêche à colmater les trous. Si Jaina n’avait pas balancé le boulet dans sa direction, jamais ô grand jamais l’Homme-Seiche serait dans un état pareil. Son torse est brûlé, ses vêtements sont désormais bons marchés et son audition est également défectueuse.

« Où est cette garce ?! » enrage le capitaine qui n’arrive pas à trouver la cow-girl enfouit sous les décombres de l’ancienne réserve où l’équipage stockait la nourriture, les draps et autres ressources bénéfiques pour le bien-être des membres de la Banshee. « Ha ! Retrouvez-moi cette saloperie, je vais m’occuper des autres sur le pont. » gueule le mécontent qui pense fortement que la pirate s’est suicidée. Malheureusement, il ne retrouve aucun corps pour confirmer la mort de cette saloperie. Montant les escaliers avec difficultés, où chaque marche empruntée devient une tâche ardue, le méprisable Homme-Seiche réapparait dans le champ de bataille en cours.


Ses hommes n’arrivent pas à défaire les funestes prisonniers et les grosses têtes de son équipage rendent l’âme comme de vulgaires incapables. Son second, celui dont il faisait tant confiance git en deux morceaux. Lui, ce Jim Coralfish n’est plus que de l’ancienne histoire. Malheur à cette blonde munie d’une faux, Drangezul se réserve le droit de commettre le même homicide pour venger la mort de son frère d’armes. Quant à son matelot préféré Bob, l’Homme-Requin-Lutin, son absence sur le pont révèle peut-être sa mort. Le visage du grand et redoutable capitaine Drangezul tremble d’une colère incontrôlable. Il hurle de tout son être en découvrant Sherry Whitemane décapitée les têtes des deux gardiens de la prison, qui sont porteurs des prénoms de Freddy et Gavin…

D’une grâce magnifique, la renarde récupère son arme tout en souriant malicieusement à la friture qui l’a humilié et détruit. Ses billes émeraudes reflètent le visage de ce violeur et mangeur de chair humaine. Il est temps pour Sherry de mettre un terme définitif à l’existence de cette malédiction. Quand son arme retirera la tête des épaules de cette abomination des profondeurs, elle pourra mettre un terme à sa vie pour rejoindre sa famille. Tournoyant la chaîne de sa pointe métallique, ressentant la fraicheur du vent provoqué par le mouvement en cercle de sa Rope-Dart, les babines de Sherry se retroussent tout en faisant vibrer ses cordes vocales d’une note très agressive.

La Mink s’élance, se précipite, sprint tout en lançant sa terrible amie sur l’Homme-Seiche. Malheur à cette inconsciente qui oublie le temps orageux qui accompagnait tristement ce grand bain de sang. D’un mouvement latéral du bras droit de Drangezul, la renarde s’effondre brusquement sur le pont de la Banshee. Une tâche de sang s’agrandit au niveau de son ventre pour tâcher le bois mouillé du plancher. Ne comprenant pas ce qu’il lui arrive, Sherry utilise ses dernières forces pour se relever. Elle y découvre des orifices sur son corps, d’un diamètre presque similaire à des balles…

D’une deuxième rotation du membre de Drangezul, la renarde dégringole sur le dos, lâchant sa précieuse alliée tenue par sa patte. Sherry perd immédiatement connaissance.

« Votre capitaine est morte !! » annonce la seiche qui lance le chapeau de la cow-girl complètement ravagé à cause de l’explosion. Le Stetson vole quelques mètres et se pose près du corps de la Mink. « Elle a voulu m’emporter dans la tombe avec un vulgaire explosif. Ha ! C’est mal me connaître ! Durant mes vingts années de piraterie, jamais un humain a réussi à me défaire. Aujourd’hui encore je triompherais et votre Gouvernement ne m’arrêtera pas dans ma grande chasse d’extermination de votre race !! » Subitement un prisonnier désespéré attaque le capitaine. Il se fait arrêter par ce dernier sans aucune difficulté. Ouvrant grand sa gueule, l’Homme-Seiche plante ses redoutables crocs dans le crâne du misérable afin de le percer, de l’ouvrir pour y retirer un grand morceau de cerveau. Affamé, il dévore son repas avec rapidité, offrant un spectacle repoussant et dégoûtant. La gueule ensanglantée, de la bave dégoulinant de sa mâchoire, Drangezul pose son regard sur Wanda qui ne possède à présent plus de mère. « Tu aurais connu un sort différent Wanda si tu t’étais pliée à mes exigences. Ton amie la Cornue ne pourra pas te protéger, personne n’en sera capable !! »

Les larmes aux yeux, la petite louve, albinos comme sa mère, tombe les genoux à terre. Sa faiblesse pèse sur ses épaules, son impuissance la démoralise, sa pensée de vivre sans Jaina la plonge dans un désespoir inimaginable. Elle se revoit à cette fameuse journée, où pour sauver sa maman, sa fille s’était saisie d’un fusil pour prêter main forte à cette dernière. Résultat ? Son inexpérience la transforma en l’assassin de sa tante.

D’un homicide involontaire les liens des Rosenberg se brisèrent.
Sa petite vie devint un véritable enfer.
Marqué d’un fer rouge sur sa chaire.
Que pouvait-elle faire ?
Avec une volonté de fer,
Wanda accepta d’être finalement cette meurtrière.


Attrapant un sabre d’un défunt, le louveteau souhaite planter son arme blanche dans le cœur froid et maudit de Drangezul. De son hurlement qui n’est pas adressé à la Lune, elle se précipite sur sa cible, dépassant sa magnifique protectrice Cornue, tout en lançant un regard déterminé et similaire comme sa mère. Lorsque le capitaine désire refaire son tour de magie, un coup de feu retentit depuis l’écoutille et blesse le bras droit de l’Homme-Seiche. Surpris et attrapant son membre touché, il oublie qu’une petite courageuse fonce dans sa direction. La lame s’enfonce profondément dans l’abdomen du céphalopode, touchant au passage des organes.

Il repousse son agresseuse par un violent coup de pied, le louveteau s’évanouit en cognant le mât central de la Banshee.

« Petite peste… » souffle dans sa barbe Drangezul qui hésite à retirer l’arme tranchante plantée dans ses intestins. Il s’apprête à rejoindre Wanda, hélas une main attrape son épaule et le retourne pour qu’il soit face à une morte. Jaina Rosenberg enfonce du mieux qu’elle peut le sabre de sa fille et le retire aussi sec.

« Comme je le dis toujours… » déclare la cow-girl qui venait de reprendre connaissance quelques minutes plus tôt tout en tuant les hommes-poissons à sa recherche dans la cale. « La personne qui souhaite m’enterrer n’est pas de ce monde ! »

Reculant de deux pas, tenant fermement le trou béant causé par le sabre, Drangezul ne tire pas sa révérence, pas encore du moins. Il vomit sur le visage de l’albinos de l’encre noire. Aveuglée par ce liquide infâme, Jaina tombe sur ses fesses. Mais, elle aussi n’a pas encore dit son dernier mot. Braquant Lilith désormais chargée grâce aux munitions d’un poiscaille de la cale, bien déterminée à conclure ce règlement de compte, Jaina tire deux cartouches qui filent à droite et à gauche du visage de l’Homme-Seiche. Drangezul qui se félicite d’avoir aveuglé pour un court instant la tireuse, s’apprête à dévoiler sa petite botte secrète. Grâce à la pluie, il compte utiliser les goutelettes sur ses doigts comme munitions, comme des balles de revolver. Une technique innée chez les Hommes-Poissons. À cette distance, le capitaine est certain d’abattre la Ravengeuse.

Au moment de passer à l’acte, de triompher de cet affrontement entre capitaine pirate, Lilith se réveille et abat sa terrible malédiction sur Drangezul. Bien heureuse d’être la propriétaire d’une femme, l’arme porteuse du chiffre XIII brille d’une aura malfaisante. Les gouttelettes d’eau épargnent miraculeusement la desperada et une d’entre elles, mal utilisée par son utilisateur, retire l’encre noire du rubis directeur de la tireuse. La malchance de l’Homme-Seiche provoque sa mort. Jaina qui voit à moitié, vide le chargeur de Lilith dans le crâne de Drangezul…

Après plusieurs années à servir la Banshee, le terrifiant capitaine et son équipage succombent d’un violent affrontement contre les Ravengeuses. Jaina Rosenberg, celle qui aspire à être la Reine des tireurs tombent à genoux, oubliant la douleur du morceau de bois planté dans sa cuisse, des blessures dûes à un fouet contre son dos, de sa cheville gauche endommagée par une vulgaire glissade. Elle pointe faiblement son index sur Valkia, la seule encore consciente de son équipage.

« Tu vois…tous unis…on gagne princesse. » D’un clin d’œil amical puis d’un sourire charmeur à sa chère et tendre seconde, la louve qui se déplace désormais à quatre pattes puis finissant le trajet en rampant, arrive avec peine à rejoindre Jessica ainsi que sa fille au mât central. Elle soupire de soulagement que les deux demoiselles sont encore en vie. Emprisonnant son enfant, son trésor, son bourgeon de rose dans ses bras, elle sombre dans le néant, une nouvelle fois, pendant que sa tête se repose sur l’épaule de la belle Jessica en remerciant la démoniaque d’avoir été là.

Sans s’en rendre compte…Jaina mourra bien plus tôt dans un avenir lointain qu’à la date initiale de son futur décès.

Plusieurs jours sont passés depuis la terrible bataille entre les Ravengeuses et les Hommes-Poissons. Sur l’ordre de Jaina, les prisonniers de la Banshee ont été relâchés en pleine nature. Une seule condition pour la liberté : informer les curieux du massacre qui avait eu lieux, de la victoires des Ravengeuses et de la défaite des fritures. Quelques têtes sont restées dont Sherry Whitemane qui finalement n’a pas pût se résoudre à écourter sa vie. Il semblerait que sa petite flamme brûle encore d’un désir de vivre. La Banshee est devenue le nouveau bateau des Ravengeuses malgré les lourdes réparations à fournir.

Tout semblait aller pour le mieux pour l’albinos, qui, soignée par Jessica, massa son œil droit porteur d’un magnifique cocard. La faute à s’être endormie contre son épaule, sans vraiment le vouloir, ou pas. Red Line s’étend au large de l’océan porteur d’un bleu majestueux. Le soleil brillant comme toujours, oblige l’albinos à se cacher dans l’ombre d’une voile noire -à l’effigie du Jolly Roger des Ravengeuses- pour éviter que sa peau soit trop torturée.

« Si on va sur Grand Line…tu peux m’apprendre à me battre ? » demande Wanda qui entoure ses bras autour de la taille de sa mère. Plaquée face à la desperada, elle sourit tendrement à sa chère et tendre Louve Blanche. « Je veux apprendre à me défendre toute seule, comme une grande. Je…je ne veux plus revivre ce qu’on a vécu m’man…  Si tu es une pirate, alors j’en serais une aussi. »

« Wanda… » soupirant doucement, succombant aux rubis brillant d’une détermination impressionnante, Jaina décide d’emprisonner tendrement ce bourgeon de rose dans ses pétales blanches. « Entendu...mais à une condition, promets-moi de ne pas…trop en faire. Je refuse de te perdre une deuxième fois. » Elle embrasse le front de son trésor tout en caressant cette tignasse neigeuse. « Tu es tout pour moi Wanda. Alors s’il te plaît, fais-moi le plaisir de ne pas grandir trop vite…garde encore une partie d’innocence, ne deviens pas une monstruosité comme je suis. Si tu acceptes, alors j’en ferais de même pour ta demande. »

Entendant une réponse positive de son enfant, Jaina échappe un petit soupir de soulagement tout en chassant ses perles coulant de ses cristaux. La vie est si injuste…dictant qu’il était tant pour son louveteau d’être une magnifique louve blanche…



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La bataille pour la Banshee


La mutinerie des prisonniers avait crée une véritable diversion. Préférant mourir debout l’arme à la main plutôt que manger dans quelques jours par la face de poulpe, les marins se défendaient becs et ongles. Plus bagarreur que véritable combattant, ils firent leur part du marché. Valkia quant à elle était au coeur de la bataille, désormais avec son meitou, elle tranchait tout membre d’équipage s’approchant trop près d’elle et Wanda. La petite avait un sang froid incroyable et donnait des directions avec une rapidité déconcertante. Fendant l’air à plusieurs reprise, la diablesse avait à elle seule permis de contenir les membres d’équipage. Une vingtaine d’homme demeurait apte à se battre et les homme poissons n’était plus que sept, se débattant contre un équipage décimé mais volontaire. Galvanisés par l’aura de violence de la bretteuse, tous se battaient avec une férocité rare.

Jessica quant à elle en avait fini avec l’homme requin mais était dans un sale état. Mauvaise idée pour le médecin de se retrouver hors-jeu. Peut être que Valkia pour l’aider dans son entrainement pour devenir meilleure en terme d’esquive. Même si cela ne correspondait pas au tempérament fougueux de l’ange, la cornue était certaine que cette faculté lui serait des plus utiles dans une bataille rangée comme ici. Comment pouvait elle soigner Jaina dans cet état ? D’ailleurs quand on parle de la tireuse, on ne la voit pas. Depuis la détonation, il n’y avait plus eu d’explosion, preuve que la demoiselle avait fini son combat. Un jour, faudra vraiment lui apprendre à gagner sans finir le corps criblés de balle ou brûler à cause des explosions. Mais bon, la meilleure tireuse d’Hat Island était comme ça, il ne fallait pas trop lui en demander.

Alors que le combat battait son plein, d’un coup tout s’immobilisa. Un bruit se fit entendre au niveau des marches menant vers le bas du navire. Les prisonniers, Wanda et Valkia attendaient de voir la frimousse de Jaina sortir victorieuse de ce duel. Quant aux hommes poissons, c’était leur capitaine qu’ils espéraient voir débouler. Ce fut le deuxième scénario, le moral des hommes poissons revenaient.  La cornue ne pouvait en croire ses yeux, Jaina battu par une poiscaille ? Cela l’a mis hors d’elle. En plus, cette face de poulpe venait se pavaner de son forfait osant mentionner le fait qu’il avait tué sa capitaine. Avant même que la combattante ne puisse réagir, la louveteau s’était jetée sur le capitaine pour le suriner. A mi-chemin entre l’inquiétude pour elle, et la fierté de la voir manier la lame pour semer la mort, la cornue se précipita pour sauver l’enfant.

Valkia - « WANDA ! ECARTE TOI ! »

Deux homme-poissons se dressèrent sur sa route, pas le temps à perdre avec le menu fretin. Elle planta son épée dans le ventre du premier et attrapa à la gorge son deuxième adversaire pour le faire frire avec son intensité démoniaque. Le temps qu’elle s’occupe de ces deux troubles fêtes,  la petite fille avait été projeté par l’immonde capitaine. Bien déterminée à ne pas laisser la fille de Jaina subir le même sort supposé que sa mère, la bretteuse se positionna entre les deux, prête à en découdre avec le poulpe. Mais ce dernier fût arrêté par Jaina et la suite de leur combat commença. Est ce que Valkia devait intervenir ? Non, c’était le duel du capitaine et elle n’avait pas à s’en mêler. Tout comme la cornue prendrait mal que sa capitaine se mêle de ses affaires.

Profitant du moment de battement dans la bataille, elle en profita pour s’inquiéter de l’état de santé de ses coéqupières. Jess était sonnée mais n’avait pas l’air d’avoir de blessure mortelle. Wanda était assommée mais ses jours n’étaient pas en danger. Puis, plusieurs détonations et le capitaine poulpe rendit son dernier souffle. Jaina s’était battue comme une lionne pour protéger son équipage et sa fille et après la bataille, elle eut droit au repos du guerrier. Non sans lancer une petite remarque à la cornue qui se fendit d’un petit rictus. Aidant l’albinos à rejoindre ses camarades, elle regarda son équipage se reposer. Du repos, elle n’avait eut que ça dans sa cellule à attendre de dégriser de sa substance noire immonde. Son regard se posa sur les quatre dernier homme poisson. L’équipage en avait tué un suite à la victoire de Jaina.

Satisfaite de ce carnage, la seconde du bateau fini par se jeter sur les quatre homme-poissons restants. Le peuple réclamait le sang de leur bourreau et elle allait leur donner. Le premier n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait que sa tête fût désolidarisé de son corps. Le deuxième se fit trancher un bras. Le troisième quant à lui se fit assaillir par les marins revanchards. Seul le quatrième eut la présence d’esprit de se jeter à l’eau pour éviter un destin tragique. Sans doute ira t’il compter l’histoire de la Banshee et de la fin tragique de son capitaine. Cela fit sourire la démoniaque qui regarda l’homme-piranha rampait au sol avec son seul bras valide. Plantant son épée pour le clouer au sol, elle se régala d’entendre son cri d’agonie avant de pointer son épée vers le ciel.

Valkia - « Bravo à vous mesdames et messieurs, le bateau est nôtre désormais. Vous avez mérité toutes et tous votre liberté. »

Un hurlement de soulagement vint retentir chez les marins, trop heureux d’avoir échappé à la mort pour penser à ce qu’ils allaient faire ensuite. Donnant ses directives, Valkia assuma son rôle de seconde pour remettre le bateau à flot.  Elle fit installer ses trois camarades assommées dans la chambre du capitaine, toutes les trois dans le même lit en prenant soin de garder la même position que sur le mât. Son capitaine s’était donné tellement de mal pour prendre sa fille dans ses bras et posée sa joue contre l’épaule de Jessica. La cornue avait une pointe de jalousie, mais elle demeurait libre de choisir qui elle voulait pour partager sa couche. La démone s’assura également que la Minks soit soignée, au moins temporairement jusqu’à se faire ausculté par la médecin.

Après s’être assurée que son baril d’opium et sa statuette de Kiyori était toujours à leurs places, elle demeura à veiller sur ses camarades exténués par ce combat palpitant. Elle aussi était fatiguée, mais l’une des ravengeuses se devaient d’être encore debout pour surveiller les autres. Quand Jessica e réveillera ça sera à son tour de veiller sur les autres. Mais pour l’heure Valkia demeurait inflexible.

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Quelques jours plus tard, la vie avait repris son cours sur le bateau. Jessica s’était réveillée et avait soigné tout ce beau monde, la cornue avait pu relâcher un peu la pression et s’adonner à d’autres tâches. Son passe temps du moment était de surveiller les autres marins faire le boulot d’entretien du navire. Il avait beaucoup souffert lors de l’affrontement et de nombreux travaux était encore en cours. Supervisant les travaux depuis le pont, la jeune femme délégués à chacun une tâche, pas de place pour l’oisiveté sur le bateau désormais. Voyant tout le monde s’affairer, la demoiselle était satisfaite. Assise adossé à une caisse, la jeune femme laissa échapper un baillement clair. Elle n’avait quasiment pas dormi depuis la prise du navire. Il y avait tellement de chose à faire et elle voulait déchargé le travail de Jaina.

Cette dernière discutait joyeusement avec son enfant et cela attendrit légèrement la démone. Ces deux louves étaient touchantes, et surtout, sans le savoir se protéger mutuellement. Valkia était heureuse de les savoir en sécurité et en pleine forme. Finalement la prise de ce bateau aura été laborieuse mais tout le monde s’en est sortie sans trop de séquelle. Posant son regard vers l’horizon, la demoiselle fût interrompu par une voix qu’elle reconnaissait bien.

Sherry - « Toujours pas couchée ? Tu es infatiguable ! »

Valkia - « Ouais, mais les travaux ne vont pas se faire seule tu sais. Faut que quelqu’un supervise pour que tout aille pour le mieux. Je suis ravie de voir que tu vas mieux. »

Sherry - « Tu sais, je n’ai pas eu l’occasion de te remercier pour nous avoir sortie de la cellule et pour m’avoir fait porté les premiers soins après le combat. C’est adorable de ta part, et … Valkia ? »

La cornue avait fermé les yeux espérant juste cligné des yeux longuement mais morphée était passé par là et avait amené la cornue au pays des rêves. Pour la première fois depuis longtemps d’ailleurs, sans l’aide de sa poudre noire. Voyant la femme s’être endormie dans son travail, la minks eut un sourire amusée. Elle attrapa une étoffe qu’elle mit sur la cornue pour ne pas qu’elle prenne froid. Puis elle même disparue dans la calle du bateau.


Codage par Libella sur Graphiorum
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La bataille pour la Banshee

Cela faisait déjà quelques jours que la bataille cruciale et dévastatrice pour la supprimassions sur la Banshee et la récupération de votre liberté s’était achevées. Les contrecoups se faisaient toujours sentir. Tes côtes cassées se rappelaient sans cesse à toi dans les pires moments.

Vous mouilliez encore au même endroit. Le galion n’avancerait pas tant que les réparations que supervisait Sherry et Valkia ne seraient pas à terminer. Ou du moins, que le bateau redevienne fonctionnel sans le moindre signe d’avarie.

La coque avait été trouée par l’explosion de Jaina, détériorant par la même le mécanisme du gouvernail, certains mâts étaient fragilisés. Et plusieurs ponts inférieurs devaient être déblayés des dégâts occasionnés.

Il restait une bonne semaine estimée à ces rafistolages de fortune, qui demanderont une main plus experte par la suite. Une fois ceux-ci faits, le navire rejoindra le chantier naval le plus proche pour libérer les prisonniers et que vous puissiez prendre un repos mérité.

Tu avais installé tes quartiers dans l’infirmerie du bâtiment, c’était une pièce oblongue, une dizaine de mètres par cinq. Plusieurs hublots étaient apparents, laissant traverser une belle lumière en plus du chandelier central.  À l’entrée de celle-ci, contre le mur droit, on distinguait une longue console avec d’innombrable rangement, muni d’une imposante horloge sur la paroi. Sur le pan gauche, une deuxième armoire plus petite était visible, mais s’arrêtait pour laisser place à une table d’auscultation avec rembourrage en velours.  

Derrière cette dernière un établi courbe avec les produits de premières nécessités se dressait fièrement. Par-delà, le lieu s’ouvrait sur une énorme partie circulaire. D’immenses rayons parcouraient la cloison du fond, contenant toute sorte d'article pharmacologique, et étaient précédées par un vaste atelier de travail. Divers tubes à essai, des éprouvettes et autres matériels de chimie étaient répandus dessus.

Enfin, un escalier à sa gauche menait à l’étage. Ta chambre. Clairement pas à ton goût actuellement, cela méritera une réappropriation de ta part. Elle ne prenait pas le même espace que ton office, juste la surface cylindrique, mais restait spacieuse.

Sur ordre de ta capitaine, tu t’occupais des blessés depuis le lendemain de la rébellion. Et ils étaient nombreux. Des faméliques, de vilaines coupures, parfois des perforations, telle la jambe de Jaina, des brûlés, etc. Tu les aurais bien tous laissés rejoindre Mon royaume comme il se devait, mais son instruction était irrévocable.

Pour soigner tout le monde le plus rapidement, en gérant le moins possible la douleur, tu avais du piocher dans la réserve d’opium de Valkia, son fameux tonneau magique, à son grand damne, pour recréer de la résilience.
En ce moment, tu vérifiais que la plaie qu’un des prisonniers avait récoltée guérissait bien. Une belle estafilade le long de son biceps droit. Tout semblait normal. Quand tu appelas le suivant, comme il s’amassait tout à la porte, ce fut ta supérieure qui se montra.

Elle arborait toujours ce coquart qui avait viré au mauve désormais. Tu en étais l’origine. Te réveiller pendant la nuit à ses côtés ne t’avait clairement pas enchanté et le lendemain matin, tu l’avais accueilli avec un crochet du gauche bien senti. Elle s’assit sur la table d’auscultation tandis que tu l’approchais sur ta chaise à roulette.

— Il a bien gonflé. J’t’avais prév’nue qu’ça se pass’rait mal si tu tentais quoiqu’ce soit, lui rappelas-tu en saisissant son visage sans une once de délicatesse pour observer son œil tuméfié. Ton froc. Aller, fait voir ta jambe. T’arrives à marcher comme tu veux ?  Et la douleur ?

Tu écoutais ses réponses distraitement tandis que tu t’éloignais pour préparer un nouveau bandage pour sa blessure. Le trou suppurait toujours un peu, mais tes onguents faisaient des merveilles. Tu nettoyais la lésion en revenant vers elle et plaças le cataplasme dessus.

Soudainement, tes ailes défaillirent, ce qui se répercuta sur tes os cassés, t’arrachant un gémissement de souffrance. Cela réveilla en même temps cette drôle d’impression qui te parcourait depuis la veille. Ton sens divinatoire, à travers Mon incarnation, essayait de te dire quelque chose.  Alors qu’elle remontait son pantalon, ne prêtant plus vraiment attention à ses jambes, ni à elle, tu regardas par l’une des fenêtres rondes.

Les paroles que tu t’apprêtes à prononcer ne te ressemblent pas vraiment, tu faisais en général fi de ce genre de chose, accueillant le danger avec ce même sourire que tu as quand tu Me scrutes, ton amie de toujours. Ton ton d’ailleurs dénotait avec la voix blanche que tu arborais généralement. Aucune élision, comme si ce n’était plus vraiment toi qui les déclamais.

— J’ai un mauvais pressentiment, Jaina. C’est diffus, mais présent. On n’est pas au bout de nos peines. On a jamais été avare en méfaits toutes les trois, mais c’est comme si tout allait s’intensifier prochainement.



Le narrateur est la faucheuse, elle fait partie intégrante à l'histoire, quand elle intervient, le texte est en italique (sauf dans les dialogues)

Moissonneuse et Désespoir/poussière:



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