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Seul face au vent qui vient

C’est terminé ?

Tout est si calme et paisible… J’ai envie de garder les yeux fermés, et de dormir encore un peu…

Ai-je survécu ? Suis-je dans le coma, ou simplement inconscient ? Ou bien est-ce que je suis mort et mon esprit erre dans les limbes ? Non, je ne peux pas être mort. Je ne l’accepte pas. Ce n’est pas envisageable. Allez, Raines, bats-toi. Relève-toi comme tu l’as toujours fait ! Je prends une grande inspiration, pour reprendre mon souffle, mais je suffoque. Seul le sable entre dans ma bouche. Je suis enterré, alors je creuse, je gratte. Je ne m’arrête pas. Comme si ma vie en dépendait. Finalement, je fais un trou, je perce le voile… Et j’aperçois la lumière.

J’y plonge la tête et j’émerge.

Le vent souffle gentiment dans mes cheveux mi-longs, qui sont balayés autour de mon crâne. La brise est douce, et caresse ma joue. Les yeux fermés, je prends une grande inspiration. L’air est pur et revigorant. Ça fait du bien. Surtout après les derniers jours. J’ai tellement souffert. J’ai cru que j’allais en mourir… Plusieurs fois. Sloth ne mentait pas en disant qu’elle allait m’en faire baver… Mais tout va bien maintenant.

J’ouvre les yeux.

Autour de moi, le paysage est déchiqueté par les lacérations du vent. La roche est striée, creusée par des rafales comme je viens seulement d’en découvrir lors de Djambuwal. Les rares arbres présents poussent quasiment à l’horizontale, sans doute pliés par la fatigue et l’usure. Le sable vole autour de moi, me donnant l’impression que la terre tourne chaotiquement, accentuant la sensation de nausée que je ressens. Ce n’est pas Raijin Island. Alors où suis-je ?

Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ! Enfin réveillé ?

Je tourne la tête vers la personne qui me parle. Hagard, comme ensuqué et incapable de réfléchir, je mets quelques secondes à la reconnaître. Sloth est assise sur un rocher, les jambes croisées. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval et elle ne porte pas son tricorne habituel. Elle esquisse son sourire narquois qui lui est propre, et avance la tête vers moi, me dévisageant de ses yeux cerclés de cernes.

Eh, Raines, vous m’entendez ?
Euh… Je… Oui…
Vous vous souvenez de ce qui s’est passé ?
Je…

Le tonnerre résonne dans mon corps et dans mon crâne comme si ce dernier était frappé sur un gong. L’eigengrau de mes yeux clos s’illumine soudainement d’un phosphène violet. Tout mon corps tremble. Non, je me souviens. Ce n’est pas terminé. Je me souviens de la dernière chose que j’ai vu, avant de sombrer. La foudre qui tombe. Djambuwal, dans toute son écrasante puissance, qui s’abat sur moi.

Je prends à nouveau une grande inspiration qui me tire de ma torpeur.

Raijin Island ! Djambuwal ! Que s’est-il passé ?!
Pas de panique, vous êtes en vie. Vous avez passé ma seconde épreuve… De justesse. Elle marque une courte pause, puis continue. Je vous ai ramassé dans un sale état.

Elle me désigne du menton, d’un petit hochement de tête. Je baisse les yeux vers mon corps.

Aaaaaaah ! Pourquoi je suis torse nu ?! Et où est mon uniforme ?!
C’est vraiment la première chose que vous remarquez ?! Hahahaha ! Comme elle s’esclaffe, je regarde à nouveau. Mon corps est couvert d’hématomes et de brûlures. Je commence alors à réaliser. J’ai été foudroyé par Djambuwal. J’ai été foudroyé par des éclairs plus puissants que rien d’autre que je n’ai déjà vu. Je n’ai pas été foudroyé une fois ou même dix fois… J’ai été foudroyé des centaines de fois. Et je suis en vie.

Paniqué, j’ausculte mon corps en quatrième vitesse.

La foudre ne cause que rarement, voire jamais, de blessures cutanées graves, hormis exceptionnellement une rhabdomyolyse ou des atteintes tissulaires importantes, du fait du caractère instantané de la décharge électrique. En revanche, elle peut être responsable de perturbations cardiaques mais affecte principalement le système nerveux, lésant le cerveau, le système nerveux végétatif et les nerfs périphériques. Et puis, j’ai tout de même subi des foudroiements à répétition… Les complications les plus probables sont donc d’ordre cérébrales ou cardiaques, mais il sera difficile de m’en assurer tout seul… Il faut que je comprenne ce qui s’est passé.

J’ai dormi longtemps ? Et où sommes-nous ? Que s’est-il passé ?
Hahaha ! Ca, oui, on peut le dire… Elle marque une courte pause.
C’est-à-dire ?

Sa réponse s’abat sur moi comme un couperet.

Vous êtes resté inconscient pendant cinq jours.

C’est comme si la foudre me frappait à nouveau.
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Vingt-troisième jour.

C… Cinq… Cinq jours ?
Oui ! Pour tout vous dire, j’ai bien cru plusieurs fois que vous étiez mort ! Drake était presque jaloux ! Mais bon, vous vous êtes accroché ! Tenez, mangez un bout pour reprendre des forces !

Elle me tend un bol de ce qui semble être de l’orge ou du blé, et accompagné d’une viande que je n’identifie pas. Je meurs de faim, et ne me fais pas prier pour attaquer l’assiette. Et puis, ses paroles résonnent dans mon crâne.

Je n’en crois pas mes oreilles. Inconscient pendant cinq jours ? Le foudroiement explique clairement un tel résultat. La charge électrique peut notamment entraîner une asystolie ou d'autres troubles du rythme cardiaque ou provoquer des perturbations cérébrales comme une perte de connaissance, une confusion ou une amnésie… Et également causer la kéraunoparalysie… Il s’agit d’une forme de paralysie avec marbrures, froideur, absence de pouls aux membres inférieurs et parfois aux membres supérieurs, déficit sensitif… Et qui est probablement due à des lésions du système nerveux sympathique. C’est exactement ce que j’ai dû subir, et cela explique mes rêves fiévreux de ce qui m’a semblé n’être que quelques heures, mais doit en réalité être bien plus long que ça… La kéraunoparalysie est fréquente après les foudroiements mais guérit habituellement en quelques heures, bien qu'une parésie résiduelle persiste parfois. J’imagine que dans mon cas, la violence et le nombre d’impacts de foudre a pu la faire perdurer plusieurs jours… Impossible de savoir quelles lésions sur le long terme un tel traumatisme va laisser.

En tout cas, à l’instant présent… Tout semble plus ou moins dans l’ordre, compte-tenu de ce qui vient de m’arriver… Si on oublie l’état de fatigue et de blessure extrême dans lequel est mon corps à cause de l’entraînement de Sloth. Mes yeux s’écarquillent lorsque je réalise une autre implication de ce coma.

Vous voulez dire que j’ai aussi raté cinq jours pour m’entraîner ?

Affichant un air surprise, Sloth laisse un silence s'installer, durant lequel seul le vent se fait entendre. Puis, elle finit par le rompre en s’esclaffant de rire.

Hahahahaha ! Vraiment ? Décidément, vous êtes hilarant ! Vous… Vous apprenez que vous êtes quasiment mort pendant cinq jours et… Et votre première réaction c’est de ne pas les avoir passé à en suer ?!! Hahahaha ! Elle marque une pause pour pouvoir continuer, n’étant plus capable de poursuivre car étant prise d’un fou rire. Il faudra vraiment vous faire soigner, je pense que la foudre vous a grillé les neurones, hahaha !

Elle finit par se calmer, et reprend tout à coup un air sérieux.

Mais c’est bien, j’aime ça ! Vous êtes aussi fou que moi, mais au moins vous en avez dans le ventre ! Je ne regrette pas d’avoir accepté de vous entraîner !

Je me relève, et commence à prendre complètement conscience de l’endroit où nous nous trouvons. Dans la mesa battue par le vent, nous sommes tant bien que mal abrités dans un renfoncement où Sloth semble avoir établi un campement de fortune, avec une tente et des couvertures dans lesquelles je suis à moitié enveloppé. Autour de nous, une bulle protectrice en forme de patte, symbole du pouvoir démoniaque de la corsaire Sloth, nous protège des vents tranchants et seule une légère brise traverse la barrière d’air.

J’ai vraiment dormi cinq jours… ? Moi qui d’habitude ne dors pas une minute de plus que les huit heures nécessaires à ma bonne santé, je suis surpris…
Oui, on vous a trouvé dans un sale état, tout calciné, et il y avait même une sorte d’anguille qui avait élu domicile autour de votre corps !
Une anguille… Aargh ! Nessie ! Je m’exclame tout à coup en me remémorant le rejeton du monstre du lac qui semblait ne pas vouloir me lâcher…
Ah bah… On l’a fait cuire. Vous pensiez manger quoi ?

Je crache instantanément la bouchée que j’étais en train de manger et je manque de m’étouffer. Sloth éclate à nouveau de rire.

Je plaisante ! La petite créature ne voulait pas vous lâcher et semblait s’être entichée de vous, alors Drake l’a ramenée à Turpitude et l’à mise dans un aquarium. En plus de vous entraîner, vous vous faites également des copains à ce que je vois, Raines !
Keuf… Je tousse et peine à reprendre, soulagé de savoir que la créature se porte bien. Je ne vous pensais pas si empathique…
Que voulez-vous… Ce n’est pas parce que j’étais une pirate que je dois verser dans la cruauté animale ! Je laisse ça aux dégénérés et aux sadiques comme Teach…

Je change de sujet, tentant de continuer à comprendre ce qui s’est passé… Et surtout, quelle sera la suite des évènements, sur cette île étrange et qui semble balayée par des vents violents…

Et… Où sommes-nous ? Une nouvelle île du Nouveau Monde au climat complètement déréglé qui va me servir à renforcer ma maîtrise du Haki ?
Non… Enfin, si, haha… Mais non ! Sloth ricane, marque une pause, puis reprend : Bienvenue sur Zéphyr ! Vous avez vu la brume acide à Ombralia, la foudre à Raijin Island et bien ici, il y a beaucoup de vent ! Elle conclut. Passez la tête dehors, vous verrez !

Je m’exécute, et passe ma tête au travers de la barrière d’air. Tout à coup, la brise se transforme en bourrasque, et le vent souffle avec tellement de force qu’il siffle à m’en faire exploser les tympans, comme si ma tête était une théière qu’on oublie sur le feu. Mes cheveux volent dans tous les sens, et l’air qui s’engouffre dans mes poumons y tournoie avec turbulence, en les brûlant de l’intérieur. J’effectue un mouvement de recul et rentre abriter ma tête dans la sécurité de la bulle de la corsaire.

Ça souffle, n’est-ce pas ?

FWOOOOOOOOOOOSH.

Alors qu’elle dit ça, une boule de feu… Non, c’est une bourrasque de vent surpuissante qui traverse le paysage, creusant la roche sur son passage, et faisant trembler le sol. Le bruit de la pierre qui se fait broyer fait un horrible son particulièrement strident, comme celui des meuleuses des ouvriers… Puis se disperse, comme si de rien était. C’est un spectacle comme je n’en ai jamais… Et duquel je m’émerveillerais bien plus si je ne me doutais pas que j’allais devoir me prendre ce genre de vents dans la figure…

Affirmatif… Et du coup, qu’est-ce que vous allez me demander ? De marcher contre le vent avec mon Haki ? De résister à ce genre de bourrasques ?
J’aurais pu effectivement vous demander d'encaisser les vents catabatiques… Mais non ! Et puis, ce n’est rien à côté de Djambuwal, ça !

Je ne réponds pas, et me conforte en me disant qu’après tout, elle a sans doute raison. Même si cette bourrasque tranchante semble impressionnante… Après avoir affronté les bombes d’air pressurisé de Cendre et les éclairs de Raijin Island, ça ne m’effraie pas plus que ça. Elle continue.

Non, vous vous souvenez de ce que je vous ai dit, la semaine dernière, à Raijin ? Elle marque une très courte pause, puis enchaîne directement. A Ombralia, on a trempé votre épée. A Raijin, on l’a affutée. Maintenant, la lame est prête à être utilisée… Il ne reste plus qu’à entraîner son porteur !
Vous insinuez que je ne sais pas me battre ? Je réponds avec une pointe d’amertume dans la voix, vexé de sa remarque. Moi, qui ai été major de ma promotion au B.A.N., et qui suis capable d’utiliser le Rokushiki comme si c’était une seconde nature ?
Vous savez très bien vous battre… Sans Haki. A l’heure actuelle, vous êtes seulement capable de vous battre avec le Haki… L’idée, c’est que vous sachiez vous battre avec le Haki.
...
Effectivement, dit comme ça, ça n’a pas l’air très parlant… Voyez la chose différemment : vous avez votre sabre, tranchant et résistant… Mais même si vous savez vous battre, cela ne fait pas de vous un sabreur !

Je comprends le parallèle, certes… Mais je n’ai aucune idée d’où elle veut en venir. Cela voudrait dire qu’il y a une bonne et une mauvaise manière d’utiliser le Haki ?

Je ne comprends pas… Quelle autre façon de l’utiliser peut-il y avoir que de recouvrir mon corps de Haki et de me battre comme ça ?

Je commence à développer une réaction allergique au sourire narquois, presque amusé, qui se dessine sur le visage de Sloth. Malheureusement, je l’associe désormais à ce qu’il va signifier pour moi : un entraînement dur à en crever pour me faire regretter mes paroles… Je n’ai même pas besoin d’attendre sa réponse pour la deviner.

J’imagine que je comprendrai bien assez vite, comme d’habitude ?
Vous vous réveillez de 5 jours de coma et vous voulez rattaquer direct ?
J’ai déjà perdu trop de temps à me reposer.

Son sourire s’intensifie.

Ce qui est bien avec vous, Raines, c’est que vous comprenez vite et que vous exécutez sans broncher… Et mieux encore, vous êtes suffisamment maso pour en redemander ! Le divertissement parfait !

Je déglutis lentement alors qu’elle termine sa phrase. Sans me quitter des yeux, elle désigne du doigt par-dessus son épaule un grand cratère derrière elle.

Finissez de vous réveiller et préparez-vous tranquillement. Dans une heure, vous irez m’attendre au centre de cette fosse. Et soyez prêt, parce que nous allons attaquer la phase finale de votre entraînement.

J’acquiesce sans dire un mot, et elle disparaît instantanément, en utilisant les pouvoirs de son fruit du démon, me laissant seul dans la bulle de ce campement de fortune.

C’est la dernière épreuve, hein ? La dernière ligne droite ? Je serre le poing, et du sang coule sur le sol, perméant au travers de bandages qui ont été maladroitement pansés. Mon corps est peut-être presque brisé, mais ma détermination, elle, est encore inébranlable. Quelle que soit cette épreuve…

J’en triompherai, c’est sûr.
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Le vent souffle avec violence balayant mes cheveux dans tous les sens. Mais je reste impassible. Les yeux clos, je suis assis en tailleur au milieu du cercle que m’a désigné Sloth. Mesurant approximativement vingt mètres de diamètre, le sol de celui-ci est complètement lisse, et simplement recouverte d’une pellicule de petits graviers qui tournoient dans le vent tout en restant prisonniers de cette formation rocheuse si particulière… Et pour cause, elle est artificielle : au sommet du cercle, quatre alcôves circulaires, plus petites, sont présentes… Et si on la regarde avec les yeux d’un oiseau, ou si on est capable d’un petit peu de représentation mentale, il est assez facile d’y voir la forme de patte d’ours caractéristique du fruit de la corsaire. Elle aurait donc creusé la roche en la poussant avec son pouvoir ? Rien que d’y penser, j’en tremble. Même si son fruit du démon lui donne des possibilités incroyables… L’ampleur de ce qu’elle en fait en dit long sur sa puissance. Alors avec le cumul des deux, et en partant du principe qu’elle maîtrise aussi le Haki ? Et je dois l’affronter à mort dans un peu moins d’un an ? L’écart de niveau me paraît abyssal… Et pourtant, je vais devoir le combler. J’ai moi-même donné les termes du contrat, alors pas question de reculer. Je me reconcentre sur mon objectif à court terme : compléter son entraînement. Si je veux avoir une chance et ne pas être l’officier de l’état-major avec la carrière la plus courte que la marine ait connu, je dois tirer profit au maximum de ce qu’elle a à m’enseigner.

Alors je garde les yeux fermés, et je respire. Je me détends, j’évacue les tensions accumulées dans mon corps qui peine à suivre le rythme depuis trois semaines. Je me tiens prêt, et j’en oublie la notion du temps dans ma méditation.

Attention en bas !

La voix de Sloth me tire de ma torpeur. Je relève la tête, dirigeant le regard vers l’endroit d’où provient la voix : juste au-dessus de moi. Mes yeux s’écarquillent lorsque je comprends ce qui arrive. Instantanément je bondis pour me relever en position accroupie, et effectue un Soru in extremis pour me dégager de là. Quelques instants après, le sol explose à l’endroit où je me trouvais, sous l’impact d’une Sloth qui arrive avec une vitesse fracassante. Lorsqu’elle rentre en contact avec le sol, un épais nuage de poussière se lève, et je peste intérieurement. Bordel, c’est ça son épreuve ? Une attaque surprise ? Je vais devoir me battre contre elle ? Alors pourquoi m’avoir dit de me préparer ? Putain, je n’y comprends rien ! Mais je ne vais pas prendre le risque d’échouer maintenant ! Elle pense que je ne sais pas me battre avec mon Haki ? Alors je vais lui montrer le contraire, et il est hors de question de rester sur la défensive pour ça ! Je raidis mon index et mon majeur en Shigan et couvre intégralement mon Haki, et puis je frappe dans le nuage de fumée.

La voix de Sloth s’élève au moment où mes doigts entrent en contact avec le coussinet situé sur la paume de sa main qui émerge de la poussière. Mes doigts s’enfoncent dans la structure cornée de quelques centimètres… Puis je suis violemment propulsé en arrière. C’est comme si la force de ma propre attaque m’avait été renvoyée jusque dans l’épaule, et j’effectue un mouvement de recul après avoir dérapé sur plusieurs mètres.

Haha, c’est bien d’être aussi motivé, mais du calme !

Le nuage de fumée se dissipe, et Sloth se tient debout devant moi, sa longue queue de cheval brune ballotant dans le vent à la l’horizontale, comme si c’était une manche à air. Le talon de sa botte est posé sur le torse d’un homme aux cheveux blancs, allongé dos contre terre. Il crache une épaisse gerbe de sang, qui retombe sur sa poitrine nue, et que je peux apercevoir derrière son hakama ouvert : elle est couverte de cicatrices. D’ailleurs, tout son corps est couvert de cicatrices… Mais elles semblent anciennes, et il y a peu de chances que Sloth en soit à l’origine…

Sa… Salope ! Je vais te découper en tranches, t’égorger comme la sale truie que tu es !
La ferme. Elle appuie avec son talon sur son poitrail, et le sol se craquelle de plus belle sous la pression qu’elle exerce.
Qu’est-ce que…
Raines ! Elle m’interrompt en m’interpellant, puis continue : Voici Shiro Akutagawa, dit “le Boucher” ! Comme vous pouvez le deviner à son langage fleuri, ce n’est pas le plus honnête des citoyens !
J’vais te faire la peau ! Je vais prendre du plaisir à te voir te vider de ton sang ! Il continue de l’insulter de plus belle.
J’ai dit la ferme ! Et il n’y aura pas de troisième fois.
Tu crois que j’en ai quelque chose à foutre de tes mena…

Il ne termine pas sa phrase et disparaît en un instant en même temps que le petit bruit de “pop” qui accompagne la technique de téléportation de Sloth se fait entendre.

Bien, je vais pouvoir finir tranquillement…
Euh… Il est passé où ?
Ne vous en faites pas pour lui, je l’ai simplement envoyé à quelques kilomètres, et le temps qu’il retombe, j’aurai le temps de finir de parler…
Qu’il retombe ? Elle me répond sans dire un mot, simplement en pointant le ciel de son index, sans bouger la main. Je lève la tête vers le ciel, et y étend mon Haki de l’Observation. Effectivement, elle l’a propulsé à la verticale et il retombe sur nous en chute libre… Mon Empathie touche ses émotions, que je peux parfaitement ressentir : il est empli de rage et d’une fureur meurtrière qui seraient, je pense, sans doute même palpables sans que je me serve de mon pouvoir…
Bien ! Donc, comme je le disais… Shiro Akutagawa. C’est un pirate. Vous allez l’affronter jusqu’à là fin du temps d'entraînement qu’il nous reste.
C’est tout ? Je hausse le sourcil, légèrement surpris. D’habitude, ses épreuves sont un peu plus tarabiscotées…
Haha ! Pas besoin de faire compliqué quand on peut faire simple !

Je relève la tête lorsque j’entends le dénommé Akutagawa arriver vers nous à toute vitesse. Mais alors que je m’attends à le voir arriver paniqué, effrayé par cette longue chute libre qui a duré plus d’une minute, il nous fonce dessus avec le sabre dégainé. Il tente d’attaquer Sloth directement, mais cette dernière l’anticipe. La lame de sabre noir vient frapper la paume ouverte de la corsaire, et se retrouve renvoyé en arrière. Sloth s’élève ensuite dans les airs, avec une agilité déconcertante, comme si elle maîtrisait le Geppou… Non, c’est encore mieux que le Geppou : elle ne compacte pas l’air pour le rendre tangible, elle marche dessus et s’y déplace avec une aisance quasi surnaturelle… Me confirmant l’hypothèse qu’elle possède également des coussinets sous la plante du pied. Elle arrive à la hauteur de Akutagawa, qui a été renvoyé en arrière, et attrape sa tête à pleine main… Avant de l’enfoncer violemment dans la paroi en pierre qui délimite l’enceinte de la fosse dans laquelle nous nous trouvons. Sans lui laisser le temps de riposter, elle le frappe ensuite à plusieurs reprises sans s’arrêter, le giflant à main ouverte, chaque coup étant accompagné d’une véritable explosion d’air. Je peste intérieurement, lorsque je me rends compte que lors de notre bref échange à Turpitude où elle m’avait pourtant complètement dominé, elle n’était pas du tout sérieuse…

Une dernière frappe finit d’enfoncer Akutagawa dans le mur, alors que je contemple le spectacle sans oser bouger le petit doigt, médusé par la prouesse martiale de la corsaire. Elle finit par poser la paume sur son torse, et en pousser une sphère en forme de patte de la même manière qu’elle m’avait extrait un morceau d’âme pour l’enfermer dans la Vivre Card. Dès que la sphère quitte le corps de Akutagawa, ce dernier semble s’évanouir, et glisse le long de la roche alors qu’il s’effondre au sol. Qu’est-ce qu’elle lui a fait ? Elle lui a pris son âme ? Elle l’a tué ? Elle me lance un regard par-dessus son épaule.

Il n’est pas mort. J’ai juste “poussé” son énergie hors de son corps… Elle frappe le corps de Akutagawa de la pointe de son pied botté, et ce dernier ouvre péniblement les yeux en lâchant un râle.
Eurgh…
Voilà qui devrait le calmer. Sloth jongle nonchalamment avec la sphère translucide contenant l’énergie de Akutagawa, quoique cela puisse vouloir dire, et affiche un sourire satisfait. Elle reprend. Je vais être on ne peut plus claire, Akutagawa. Si vous m’interrompez une fois de plus, je vous téléporte à nouveau… Mais cette fois, ce sera au-dessus de Calm Belt, et il n’y aura personne d'autre que les Rois des Mers pour vous rattraper.

Il ne répond pas et se contente de faire la moue et de pester en silence.

Bien ! Je suis une des sept Capitaines Corsaires, et vous êtes un pirate. Mon devoir voudrait que je vous abatte sur le champ… Mais je vais vous donner une chance de vivre. Hochez la tête, si vous comprenez.

Il s’exécute sans dire un mot, et acquiesce.

Parfait ! Alors les règles sont simples… Elle commence, et lève son index en l’air. La première règle, c’est que si vous survivez pendant 8 jours, je vous laisse la vie sauve. Elle lève un deuxième doigt, et continue. La deuxième règle, c’est que si vous sortez du cercle de pierre dans lequel vous vous trouvez… Je vous tue. Et ça vaut pour tous les deux.

Je déglutis lentement. Elle conclut.

Et… C’est tout.

Comment ça, c’est tout ? Où est l’entraînement là-dedans ? Elle m’enferme dans une fosse en pierre avec un inconnu qu’elle est allée chercher je-ne-sais-où et va me faire me faire m’en servir de sac de frappe pendant huit jours ? Je lance un regard à Akutagawa, qui sursaute très légèrement et fait mine d’ouvrir la bouche. Sloth le remarque, et le pointe du menton.

Des questions ? Allez-y, parlez.
Je dois survivre… Mais est-ce que je peux riposter ? Je hausse le sourcil. Il réagit étrangement bien à la situation dans laquelle il vient d’être mis… Mais d’un autre côté, vu la démonstration de force qu’il vient de subir, je pense qu’à sa place je me contenterais de baisser la tête et d’accepter également mon sort…
Bien sûr ! Je vous encourage même à l’attaquer. Et si vous le tuez, je vous laisserez même partir plus tôt !

Ses yeux s’écarquillent… Et un immense sourire carnassier vient se dessiner sur son visage. Okay, là, je vois bien que l’homme n’a pas l’air sympathique… Sloth repousse la sphère contenant son énergie vers Akutagawa, qui semble reprendre instantanément ses forces et se relève. Quel pouvoir effrayant…

Vous n’avez pas de questions ? Elle se retourne vers moi.
Comme pour vos épreuves précédentes, je ne vois pas trop où vous voulez en venir, avec vos consignes… Vous lui demandez de survivre, mais je ne suis pas un tueur. Je me battrai pour ma vie, mais je ne laisserai pas d’autres personnes mourir pour que je devienne plus fort.

Elle ricane.

Peu m’importe, faites ce que vous voulez. Mais je ne crois pas que faire preuve de retenue vous aidera…
Rassurez-vous, ce n’est pas une raison pour ne pas tout donner. Quand je me bats, mon devoir et ma vie sont tout le temps en jeu. Je fais craquer ma nuque et mes poings en me préparant mentalement à ce qui va suivre. Sloth sourit à ma réponse.

C’est la bonne mentalité, haha… Les hostilités commencent dès que je quitte cette arène ! Alors bonne chance.

Et elle disparaît en utilisant le déplacement ultra-rapide de son fruit du démon… Et c’est à croire que Shiro Akutagawa n’attendait que ça. Car en un instant, il est déjà sur moi, la main sur la garde de son sabre, prêt à dégainer. Je n’ai pas le temps de bouger. Je n’ai pas même le temps de réfléchir à comment aborder cet exercice, quelle stratégie je vais employer… Que je la sens déjà planer au-dessus de moi…

L’ombre de la mort.


Dernière édition par Alex Raines le Mer 27 Mar 2024 - 7:20, édité 1 fois
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Je me vois enfant, dans le jardin. Mon père, strict et sévère, ordonne à mon frère et moi de répéter ces mouvements comme nous les avons répétés des milliers de fois, alors que ma mère prépare une tarte aux pommes dans la cuisine. Je nous vois, une famille unie. Je vois ma formation et mes classes, mes cours et mes camarades de promotions. Je vois mon passage au B.A.N., mon difficile apprentissage du Rokushiki et tous les efforts que j’ai dû fournir. Je revois le jour où j’ai appris que mon frère avait trahi la marine. Et je vois toutes les missions auxquelles j’ai participé depuis. Alors c’est ça que ça fait, de voir la mort de près ? D’avoir sa vie qui flashe devant ses yeux ?

Brusque retour à la triste réalité.

Zanshin !

Au moment où le tranchant de sa lame s’apprête à entrer en contact avec ma tempe, je me replie en utilisant ma meilleure technique d’esquive, qui combine la souplesse du Kami-E à la rapidité du Soru… Si bien que la seule chose qu’Akutagawa frappe, c’est l’image rémanente que je laisse derrière moi, alors que je me retrouve projeté à plusieurs mètres. Sa frappe est supersonique, et diablement puissante : son coup est accompagné d’une puissante projection d’air tranchante, et qui n’a rien à envier à ces fameux vents catabatiques que j’ai pu observer depuis mon réveil. La lame d’air découpe mon image rémanente, et se propage dans la pierre juste derrière. Jetant rapidement un coup d'œil par-dessus mon épaule, je constate avec effarement que toute la roche qui se trouvait derrière, sur une quinzaine de mètres, est proprement découpée en deux.

Quelle puissance effroyable… Je le sonde avec mon Haki de l’Observation. Il est empli de pulsions meurtrières, et clairement il ne s’arrêtera pas à ce premier coup raté. Je me demande même si dans des circonstances où Sloth ne l’aurait pas forcé à participer à mon entraînement, il ne m’aurait pas tout de même attaqué… Allez, Raines, reprends-toi. Ce n’est qu’un pirate comme ceux que tu as déjà combattu. C’est comme si c’était une mission comme les autres. Au lieu de ne pas pouvoir bouger d’une zone parce que des innocents risquent de périr, une Capitaine Corsaire te menace, mais c’est la même chose. Alors fais ce que tu sais faire de mieux !

Je recouvre alors mon corps de Haki de l’Armement et me propulse depuis les airs avec mon Geppou. Un sabreur avec une puissance de frappe aussi élevée… Je signe mon arrêt de mort si je le laisse profiter de son allonge : il faut à tout prix que je referme la distance entre nous et que je me batte au corps-à-corps, à la manière d’un infighter. Je fonce donc en plein dans sa garde, avec toute la vitesse de mon Soru, pour le coller au contact avant qu’il ne ramène son sabre.

Sa réaction est immédiate. Il fait pivoter la garde de son katana dans ses doigts avec une rapidité et une dextérités folles, puis ramène son bras rapidement en le croisant devant lui pour m’intercepter… Et refermant sa garde par la même occasion. Il a réagi rapidement, pour combler l’ouverture qu’il avait lui-même créé en attaquant… Mais je suis plus rapide, et j’arriverai à me glisser au corps-à-corps avant qu’il ne me frappe ! Je peux arrêter son sabre au niveau de sa garde ou de son poignet, pour limiter l’effet de levier et la force de la frappe, et directement le frapper dans le ventre ou dans le torse… Mon corps intégralement recouvert de Haki, je me permets d’être plus agressif, en sachant que mes capacités offensives et surtout défensives sont décuplées par ce nouveau pouvoir… Je tente alors une attaque simultanée, d’une part avec le tranchant de la main sur la garde de son sabre, et d’autre part sur ses côtes. Les consignes de Sloth laissent à penser que ce sera un combat d’endurance… Mais je vais lui prouver le contraire, être décisif et finir ce combat rapidement !

Mes deux attaques frappent simultanément Akutagawa. Et lorsque mes mains entrent en contact avec le pommeau de son arme et son torse, elles s’écrasent sous le poids de l’impact.

C’est comme frapper un mur en métal… Du moins, à l’époque où je ne savais pas transpercer l’acier. Mais surtout… Je freine à peine son coup. Appuyant sur mon bras avec sa garde, il me repousse violemment sur le côté de l’arène rocailleuse dans laquelle nous nous affrontons. Comment est-ce possible ? J’ai perdu à un concours de force brute ? Une nouvelle lame d’air surpuissante me tire de pensées que je n’arrive pas à avoir. J’esquive in extremis en plantant ma main dans le sol en plein vol pour arrêter ma course et me plaquer au sol. D’une torsion du bras, je me relève sur mes pieds et me décroche du sol pour ne surtout pas lâcher des yeux mon adversaire… Pour ne voir qu’une nuée de lames d’air qui fonce à toute allure sur moi, quadrillant l’espace dans toutes les directions.

Kuzu Ryûsen !

Un, deux, quatre, sept… Neuf. Effectivement, le nom de l'attaque n'est pas mensonger... En l’espace d’un instant, il vient de trancher l’air neuf fois et de générer autant de lames d’air qui foncent sur moi. Dans quelle direction esquiver ? Trois sont horizontales, trois sont verticales, et trois sont diagonales ! Même si je pouvais gagner les airs et enfreindre la consigne de Sloth de ne pas sortir du cercle de pierre, je ne pourrais pas tout esquiver ! Alors je tente pour le tout, place mes bras en croix devant mon visage et contracte tous les muscles de mon corps.

Tekkai !

Si la combinaison de mon Tekkai et de mon Haki de l’Armement on pu résister et me faire survivre aux foudres du Djambuwal, alors ce n’est pas contre de vulgaires lames d’air que je vais plier !

Et pourtant.

Mes muscles, devenus bien plus durs que l’acier, résistent à cet assaut tranchant… Mais pas complètement, si bien que je suis entaillé à plusieurs endroits sur le corps sur presque un centimètre de profondeur. Je serre les dents sous l’effet de la douleur… Et suis pris d’effarement lorsque je me rends compte de la situation dans laquelle je me trouve. Si je n’avais pas utilisé mon Tekkai… Il m’aurait fait de sales estafilades… Et ce malgré mon Haki de l’Armement… Alors même que lui-même ne l’utilise pas !

Tu te rends aussi résistant que l’acier, hein ? D’un geste vif et expert, il effectue un moulinet du poignet pour rengainer son arme dans son fourreau. Il se penche alors en avant, contracte les muscles de ses avant-bras et de ses cuisses, qui se dessinent à l’effort et font ressortir ses veines saillantes… Ce n’est pas un problème, ma lame peut tout trancher, hahahaha !

Et il dégaine, d’un coup, à l’horizontale, en me fonçant dessus sans me laisser le temps de reprendre mon souffle. Je m’apprête à encaisser l’attaque à nouveau avec la combinaison de mon Tekkai et de mon Haki.

Zantetsuken !

C’est presque imperceptible… Mais l’attaque est à peine plus lente… Mais bien plus dangereuse. Dès que l’onde d’air générée par le coup de taille de son katana quitte sa lame, un frisson m’envahit… Et je suis de nouveau pris à la gorge par cette sensation, par mon cœur qui se noue, par mon estomac qui se serre, et par ma vie qui défile devant mes yeux. Solidement ancré dans mon Tekkai, et pourtant confiant dans mes capacités, au moment où l’attaque arrive sur moi, j’ai l’intime conviction que si je mourrai, si je l’encaisse. Cette appréhension, ce sentiment de préservation, est ce qui me sauve la vie. Au dernier moment, je change de décision, et utilise le Zanshin pour effectuer une nouvelle esquive à haute vitesse, tout en souplesse… Et à raison. Parce que là où sa première attaque avait tranché mon image rémanente puis entaillé la pierre sur près d’une dizaine de mètres… Je ne suis même pas capable de déterminer sur quelle distance il a tout nettement tranché. Trente ? Cinquante mètres ? Sa puissance d’attaque fait froid dans le dos… Et surtout, il ne me laisse pas une seule seconde de répit pour réfléchir. Pour un individu au tempérament aussi belliqueux et agressif, les consignes de Sloth et le fait de nous retrouver dans cet espace clos mais qui avantage son allonge… C’est le pire adversaire sur lequel je pourrais espérer tomber.

Je peste intérieurement, alors que je prends le temps une seconde de lancer un regard vers Sloth et de la dévisager. La corsaire, assise sur le bord du cratère dans lequel Akutagawa et moi nous trouvons, observe nonchalamment le combat. Comme pour Ombrala et Raijin Island, il doit y avoir un enseignement à tirer en lien avec le Haki… Mais lequel ? Allez, Raines, réfléchis…

Et surtout, dépêche-toi, parce que ton adversaire, lui, a bien décidé ce qu’il allait faire.

Alors on esquive, on fuit comme une pute sans honneur ? J’vais te découper et te trancher sans relâche jusqu’à ce que tu ne sois plus que de la charpie ! Ryûsôsen !

Et il fonce sur moi.

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Dernière édition par Alex Raines le Mar 19 Mar 2024 - 23:21, édité 3 fois
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Allez, Raines… Mettez-y un peu du vôtre ! C’est lui qui est censé survivre à vos coups, montrez-vous un peu agressif !
J’AIMERAIS BIEN VOUS Y VOIR !

Je peine à répondre entre deux reprises de souffle, alors que je danse sur le fil entre la vie et la mort, esquivant les attaques harcelantes d’Akutagawa… Et étant parfaitement incapable de faire autre chose. Le fait que nous nous affrontons dans un espace réduit, et que je suis intimement persuadé que la moitié de ses coups de taille est capable de transpercer mon Haki… Nous bloque dans un jeu du chat et de la souris, ou je suis condamné à ne rien faire d’autre que courir et esquiver… Ce qui limite grandement mes possibilités de riposte.

Mais vous m’avez déjà vu, pourtant !

Je peste intérieurement en serrant les dents… Puis arrive à la réalisation qu’effectivement, je l’ai vue à l'œuvre. Juste un peu plus tôt, elle a complètement dominé Akutagawa et il était incapable d’opposer la moindre résistance… Mais nous ne nous battons pas avec les mêmes armes. Quelles sont mes chances, sans fruit du démon qui permet de repousser toutes les attaques ?

Ce n’est pas comparable ! Votre fruit du démon vous donne obligatoirement l’avantage ! Je suis incapable d’encaisser ses attaques !
Je vous rappelle que les attaques infusées de Haki traversent les pouvoirs des fruits du démon ! Elle me gronde comme si j’étais un écolier qui avait mal appris sa leçon.
Je le sais bien ! Mais ce n’est même pas la question ! Il n’utilise pas le Haki et moi j’en suis recouvert, et je me fais tout de même entailler comme si je n’étais qu’un fétu !
Ryûsôsen ! Depuis que je me suis mis à esquiver ses impressionnantes attaques de taille, mon adversaire enchaîne les coups d’estoc en rafale pour essayer de me transpercer. Pour le moment, je parviens à esquiver en limitant les dégâts à des éraflures superficielles… Mais pour encore combien de temps ? Je rage intérieurement.
Ca valait bien le coup d’entraîner mon Haki aussi durement pour qu’il se révèle être parfaitement inutile !
Raines, vous êtes un imbécile. Réfléchissez ! Votre adversaire est peut-être un idiot assoiffé de sang, mais ça ne veut pas dire qu’il est incapable d’utiliser le Haki ?!
Eh !

Entre les esquives des attaques incessantes d’Akutagawa, je fais ce que me dit Sloth et je réfléchis. Elle marque tout de même un point : pourquoi est-ce qu’elle me ferait affronter un adversaire incapable d’utiliser le Haki ? Le Commandant d’élite Juugo, fin stratège et officier en charge du B.A.N., nous répétait souvent que quand une situation nous échappait, c’était bien souvent que nous n’avions pas le bon angle de vue. Les choses ne se font pas sans raison… Et il doit y avoir une certaine logique à cet entraînement comme Sloth l’a conçu. Mais laquelle ? S’il maîtrise le Haki, pourquoi est-ce que je ne le vois pas s’en recouvrir ? Et si Sloth l’a affronté et complètement laminé, pourquoi ne s’en est-il pas servi ? A moins que ce ne soit le cas, et qu’elle s’en soit servie en opposition ? D’après ce qu’elle m’avait appris, le seul contre au Haki de l’Armement, à moins d’être diablement plus fort que son adversaire, c’est de lui opposer son propre Haki de l’Armement. Mais je m’en souviendrais, si je l’avais vue se noircir intégralement comme la Vice-Amirale Harnam ou moi le faisons ! Et puis de manière générale… J’ai vu de puissants combattants à l'œuvre. Des Amiraux, des membres du Conseil des Dragons de la Révolution… Et pourtant, je n’ai jamais vu personne avec un enrobage intégral de Haki. Est-ce qu’à un certain niveau, la fameuse armure devient invisible ? Je n’en ai aucune idée. C’est le problème, avec ces pouvoirs qui relèvent presque plus de la sorcellerie que de l’aptitude physique…

Nos échanges continuent… Du moins, si ces agressions qui sont complètement à sens unique peuvent être qualifiées d’échanges… Akutagawa fait pleuvoir les coups de lame sur moi… Et je me contente d’esquiver tant bien que mal. Je suis incapable de prendre le dessus, ou même simplement de revenir me battre à armes égales avec lui… Et les entailles et estafilades sur ma peau se multiplient… Je perds du sang. Cela ne fait que quelques minutes que nous avons commencé à nous battre… Et si je continue comme ça, il est impossible que je tienne huit jours. Plusieurs options s’offrent à moi. Le plus simple, ce serait de finir rapidement ce combat… Mais je suis loin de suffisamment le dominer pour ça. Une autre solution, c’est sans doute de réussir à être suffisamment agressif et à le blesser pour le forcer à me laisser du répit, et gagner un peu de temps pour me reposer… Mais rien que ça me semble déjà être une prouesse. J’ai un léger avantage au niveau de la vitesse, grâce à mon Soru… Mais au niveau de la puissance de frappe et de l’allonge, je me fais complètement surclasser.

Non, de manière réaliste, ma meilleure chance… C’est d’essayer de le désarmer. Les consignes de Sloth, en ce sens, jouent en ma faveur. Si je parviens à sortir sa lame du cratère dans lequel nous nous battons… Il ne pourra pas la récupérer. Le Commandant d’élite Juugo, qui m’a appris le Rokushiki au B.A.N., ne tenait pas les sabreurs en très haute estime et répétait qu’ils sont tous les mêmes : leur sabre leur confère un avantage certain en combat, et les rend particulièrement puissants… Mais leur niveau réel est gonflé et compensé par cet avantage. Si on le leur enlève… Ce sont des combattants tout ce qu’il y a de plus banal. Et même si certains sont plutôt capables même désarmés, s’entraînant et se préparant pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier… C’est rarement le cas, et ils ne peuvent généralement pas lutter contre un expert du Rokushiki comme moi…

Alors je n’ai pas vraiment le choix. Mon plan d’action est simple : esquiver du mieux possible, en me concentrant sur sa lame et ses attaques. Je dois comprendre le secret de sa puissance, et l’objectif que Sloth a en tête avec cet entraînement… Et réussir à suffisamment me rapprocher pour le désarmer.

Mais un plan simple à concevoir ne veut pas dire qu’il sera simple à réaliser…

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Dernière édition par Alex Raines le Mar 19 Mar 2024 - 23:25, édité 1 fois
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Ceux qui n’ont jamais combattu ne se rendent pas compte à quel point le temps passe lentement, quand on se bat pour sa vie… Et les minutes de survie contre Akutagawa s’écoulent avec une lenteur inexorable… Et je fatigue de plus en plus. Mais je m’adapte au rythme imposé par mon adversaire, je m’adapte aux patterns de ses coups de taille et d’estoc, et j’esquive de plus en plus au tout dernier moment… Ce qui me permet de l’observer au plus près. Le déclic a lieu au moment où il m’attaque, après une énième passe de main particulièrement adroite. J’avais déjà quelques doutes, au préalable, lorsque je m’étais posé cette question : pourquoi est-ce que Sloth me fait affronter cet individu en particulier ? Depuis que nous avons commencé à nous battre, elle observe notre combat avec attention… A ce compte là, et puisqu’elle est disponible et spectatrice dans tous les cas, pourquoi ne pas m’avoir fait l’affronter elle ? Pourquoi m’opposer à un pirate quelconque ? La logique m’échappe… A moins que justement, ce pirate n'ait pas été choisi au hasard… Et c’est avec cette certitude nouvelle en tête que je l’ai remarqué : il utilise bel et bien le Haki de l’Armement… Mais il ne le fait pas sur l’intégralité du corps. Il en enrobe simplement sa lame, juste avant de frapper et de projeter sa lame d’air… D’une manière si fine et élégante que je ne m’en rendais pas compte… Surtout chez un individu qui semble aussi grossier et brouillon.

Je ne saurais pas le confirmer avec certitude, mais je suis prêt à parier qu’il s’agit de la raison pour laquelle il me surclasse complètement… Mais suis-je suffisamment sûr pour en parier ma vie ? Cela n’a au final pas d’importance. Ces trois semaines passées en compagnie de Sloth m’ont aidé à me rendre compte que je ne serai jamais mentionné dans les livres d’histoire si je n’étais pas prêt à mettre ma vie en jeu à chaque instant. Alors j’arrête de trop réfléchir, et je me lance, avec un seul objectif en tête : la victoire totale et absolue, quel que soit mon adversaire.

Alors, lorsqu’il tente une nouvelle attaque d’estoc, et contre tout ce que mon corps et mes instincts me crient de faire, je désactive mon Haki de l’Armement. Sa lame se rapproche de mon visage à une vitesse fulgurante, et je me jette sur lui à corps perdu. Je n’ai pas d’appréhension lorsque je me rends compte qu’il est trop tard pour faire marche arrière, et changer de décision pour esquiver. Je plonge en plein dans sa garde, longeant le le tranchant de sa lame avec ma joue. S’il effectue le même changement de grip que toute à l’heure, je suis foutu. Alors je donne tout ce que j’ai, je concentre toutes mes forces dans le tranchant de ma main, et imitant Akutagawa et son sabre, infuse ce dernier de mon Haki… Et je frappe sa main. Comme un marteau qui frappe une enclume, le coup est lourd et sourd, et crépite comme s’il était accompagné d’étincelles… Mais pour la première fois depuis que je subis les coups de mon adversaire, ma riposte s’avère efficace. Sa main dégage de devant lui et son bras se retrouve déplacé sur le côté. Je ne dois pas laisser passer cette opportunité. Alors sans désactiver mon Haki, juste après avoir frappé son poignet, je frappe son visage du tranchant de la main, sur de faire mouche étant donné que je viens de dégager son arme du milieu. Mais mon adversaire a de la ressource, et juste avant que ma main ne rentre en contact avec sa mâchoire, il recouvre cette dernière de Haki pour se protéger. Il est tout de même projeté en arrière… Mais évite des dégâts qui auraient pu être bien plus sévères. Peu m’importe. J’ai bloqué une première attaque, et j’ai porté un premier coup…

C’est un premier pas vers ma victoire… Akutagawa se rattrape avec aisance, et marque une pause dans ses assauts pour me dévisager de ses grands yeux à qui il semble manquer les paupières.

Oh ? Okay, il semblerait que tu aies un peu plus de répondant que prévu, finalement… Mais ça ne m’empêchera pas de te débiter, et de repeindre la pierre avec ton sang !
Voilà ! Lorsque vous mettez un coup de poing, vous ne contractez pas les muscles de la totalité de votre corps, n’est-ce pas ? Sloth prend la parole alors qu’Akutagawa poursuit directement avec une riposte éclair, ce qui fait que je ne l’écoute que d’une oreille. Pour le Haki, c’est pareil. Vous avez renforcé le votre et appris à vous en recouvrir intégralement… Ce qui a son utilité, comme vous avez pu le voir, mais qui ne constitue qu’une première étape. Dans le cadre d’un combat, contrôler avec finesse son Haki et le manifester et le déplacer rapidement sont la clé pour en tirer la puissance et l’efficacité maximales.

C’est logique. Et pourtant, j’étais complètement incapable de m’en rendre compte avant de voir Akutagawa le faire… Et que je comprends à quel point son contrôle du Haki est meilleur que le mien. Quand je vois le temps qu’il m’a fallu pour simplement apprendre à le déployer sur l’intégralité de mon corps… Là, je vais devoir le faire en même temps que je me bats pour ma vie.

Ryûsôsen !

Akutagawa exécute à nouveau son attaque en rafale pour essayer de me transpercer de la pointe de sa lame. Mais à la différence d’il y a encore quelques échanges, j’ose désormais aller au contact et me risquer à bloquer les coups, décuplant mon panel de possibilités et me permettant d’appliquer la stratégie que j’avais initialement envisagé : l’empêcher d’utiliser son allonge en collant sa garde au maximum. J’esquisse un sourire maniaque. Je crois que les semaines d’entraînement, de douleur physique insupportable, de déshydratation et de malnutrition, commencent à me monter à la tête… Ce n’est pas grave. Pour battre un tel adversaire, et pour me lancer dans ce défi fou avec Sloth de manière générale, je dois bien avoir un brin de folie… Malheureusement pour moi, cette baisse de concentration conduit à un excès d’orgueil, et je ne remarque que trop tard que mon adversaire s’est déjà adapté à mes attaques.

Alors que je plonge à nouveau dans sa garde, le long de son sabre, pour esquiver son coup d’estoc et essayer de lui porter un nouveau coup au poignet… Il esquive mon contre. Je peste intérieurement lorsque je comprends qu’il m’a feinté avec une attaque moins appuyée, pour en contrepartie avoir la rapidité et la réactivité nécessaires pour éviter ma contre attaque. Il s’enroule autour de mon bras, et passe dans mon dos en un instant… Et frappe.

Ryûkansen !

Je lâche un cri de douleur étouffé, et je suis violemment envoyé au sol alors qu’une gerbe de sang est projetée dans les airs.

Enfoiré… Tu as réussi à me lire au dernier moment ?

Je me relève péniblement. Ma grande connaissance de l’anatomie et des arts martiaux, couplée au fait qu’Akutagawa a un tempérament particulièrement agressif… J’étais sûr qu’il tenterait de me frapper durant son esquive, en plein dans mon angle mort. Mon dos me fait souffrir le martyr, mais j’ai pu éviter de me faire trancher en deux en y conc entrant mon Haki. C’était un pari risqué… Mais qui a payé. Mon adversaire porte son katana à sa bouche, et lèche le sang qui perlait le long de la lame. S’il voulait faire plus psychopathe et moins hygiénique, c’est raté…

Okay… Alors essaie de lire… CA ! Ryûshôsen !

Il me charge, l’épée encore dans son fourreau, avec une vitesse quasiment comparable à celle de mon Soru. Mon sourire maniaque se dessine à nouveau sur mon visage. Pourquoi ne puis-je m’empêcher de me sentir grisé par cette situation ? A chaque instant, je manque de mourir… Mais à chaque instant, il me pousse à dépasser mes limites… Et à devenir un peu plus fort.

Allez, regardez bien, Sloth… Voilà un avant goût de ce dont je suis capable !

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Dernière édition par Alex Raines le Mar 19 Mar 2024 - 23:22, édité 2 fois
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Les minutes de combat sont devenues des heures. Tout mon corps tremble, et je peine à reprendre mon souffle. J’ai trop souffert des semaines précédentes, et c’est déjà un miracle que je sois parvenu à être suffisamment endurant pour tenir jusqu’ici. Mais là, j’atteins ma limite. Il faut absolument que je me repose, que je prenne des forces… Je crois que je ne me rendais pas compte à quel point huit jours, pour cette dernière étape, c’était démesurément long… Je crois que les précédents défis auxquels Sloth m’a confronté m’ont complètement déréglé… Fort heureusement pour moi, Akutagawa semble partager mes peines. Notre combat est très équilibré : il ne m’a causé que des entailles superficielles, et de mon côté j’ai l’impression qu’il a encaissé la plupart de mes coups avec son Haki en minimisant les dommages subis… Cependant, son bref échange avec Sloth avant le début de notre affrontement l’avait bien mis à mal… Et je sens qu’il pourrait lui aussi avoir besoin d’une pause.

Vu à quel point nos niveaux semblent équilibrés, la fatigue ne peut que nous desservir : le premier qui fera une erreur perdra la vie… Et si nous sommes tous les deux confiants en nos capacités, c’est tout à notre intérêt de vouloir que le combat se déroule quand nous sommes en pleine possession de nos moyens, et que nous pouvons complètement dominer notre adversaire par nos prouesses martiales supérieures. C’est pourquoi, lorsque le soleil commence à se coucher et que la luminosité décline, je lui propose l’alternative suivante :

Vous êtes coincé huit jours ici avec moi… Alors il n’y a pas de sens que nous nous épuisions inutilement. Faisons une trêve pour la nuit. Nous reprendrons notre combat à l’aube.

Il se met doucement à ricaner puis à rire aux éclats.

Hahahaha ! La seule raison pour laquelle tu n’as pas encore été réduit en viande hachée, c'est que l'autre pute m’a rétamé dès que je suis arrivé ici ! Et tu veux me laisser me reposer ?! Hahahaha, quel abruti !!

Je ne réponds pas. C’est sûr, à chaque seconde où il se repose, il reprend des forces. Mais au fur et à mesure de ce combat, ma maîtrise du Haki et ma dextérité avec ce dernier s’améliorent également grandement.

Hahahaha, j’avoue, Raines, il n’a pas tort ! Moi ça m’est égal, tant que vous respectez les consignes, vous faites ce que vous voulez. Mais… Vous êtes sûr de vous ?
Je n’ai pas triché ou démérité sur vos premières épreuves. Je dois devenir plus fort, et vous m’avez bien fait comprendre qu’il n’y a pas de raccourcis. Alors, je le battrai quand il sera au maximum de ses capacités.

C’est un pari entre son niveau réel qu’il va recouvrir, et mon plein potentiel que je dois révéler. Qui triomphera ? Toujours est-il qu’il finit par accepter, et que nous nous plaçons chacun à des points opposés de l’arène rocheuse dans laquelle nous sommes encore coincés pour une grosse semaine. Accepter cette proposition n’est pas qu’une question d’orgueil… C’est une question de confiance en soi, une certaine forme d’égoïsme… Donc je suis de plus en plus persuadé qu’il est nécessaire que je développe si je veux un jour atteindre les sommets.

Et la nuit finit par tomber.

Une nuit où nous restons tous deux sur le qui vive… Je n’ai jamais eu de mal à m’endormir et à me réveiller sur commande. C’est d’ailleurs une prouesse qui, couplée à mes qualités bureautiques, ma rigueur naturelle, et ma capacité à réciter sans faute les textes de lois, faisait douter mes camarades de formations quant au fait que je sois secrètement un projet de Pacifista nouvelle génération de la brigade scientifique… Mais il n’en est rien. C’est simplement une habitude que j’ai réussi à prendre à cause du rythme irrégulier des missions et des quarts qu’il fallait prendre, dans les casernes. De manière générale, depuis tout jeune et dans l’espoir de maximiser mes chances d’un jour devenir un officier exemplaire, mon père venait parfois nous réveiller en pleine nuit pour nous demander d’aller nous entraîner… Alors j’ai gardé cette habitude, qui s’avère depuis particulièrement utile… Surtout dans cette situation.

Et en effet, au milieu de la nuit, dès qu’Akutagawa se met en mouvement… J’ouvre l'œil. Je suis quelqu’un d’honnête : si je lui ai proposé cette trêve, c’est que je compte la respecter… Et que je suis persuadé qu’il est plus sensé pour nous de nous reposer. Mais je ne suis pas dupe pour autant : bien que je ne le juge pas au faciès (qui est un délit sanctionné en tant que discrimination selon l'article 225-1 du Code pénal), je pars du principe relativement sûr qu’il va essayer de trahir ma confiance durant la nuit. Fort heureusement pour moi, je capte ses pulsions meurtrières avant même qu’il ne se mette en mouvement, à chaque fois, et reste assoupi lorsqu’il se réveille pour faire ses besoins et n’a clairement pas l’intention de m’attaquer… Ce qui me vaut de recevoir les louanges de Sloth, qui veille sur nous sans faillir.

Excellent, Raines ! Vous l’avez remarqué ? Comme votre Haki de l’Armement, vous avez grandement développé votre Haki de l’Observation en termes de puissance et de rayon d’effet… Mais vous êtes resté limité parce que son utilisation était systématiquement consciente. Elle commence, avant de marquer une courte pause, et de reprendre. Prenez ce réflexe : dès que quelque chose vous semble anormal, utilisez votre Haki. Utilisez-le de manière inconsciente, automatique. Servez-vous en comme d’un sixième sens pour rester en alerte, même en plein combat.

J’ai le sentiment que c’est ce que mon corps a naturellement commencé à faire, et je m’en réjouis. Sloth a effectivement raison : je me suis retrouvé attentiste dans plusieurs situations, et de manière générale compte encore énormément sur mes yeux et mes oreilles, alors que je possède une formidable capacité de détection sur plusieurs kilomètres…

C’est avec cette pensée en tête que je termine ma nuit, essayant de programmer mon corps à utiliser sans relâche de petits accoups de Haki de l’Observation, même lorsque je suis profondément endormi… Et à chaque fois que je m’endors et que mon champ de détection lâche, ou que je sens Akutagawa bouger, je me réveille. Finalement, cette nuit ne s’avère pas aussi reposante que je l’espérais…

Enfin, sauf pour mon adversaire… Qui, dès les premières lueurs de l’aube, repasse à l’attaque avec une férocité toute retrouvée, sans perdre une seule seconde…
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Vingt-cinquième jour.

Les jours se suivent et se ressemblent. Durant la nuit, nous nous reposons, et je perfectionne mon Haki de l’Observation pour surveiller les moindres faits et gestes d’Akutagawa… Si bien que je prends l’habitude, comme le préconisait Sloth, de toujours le maintenir pour rester à l'affût. Quant à durant la journée, mon adversaire et moi échangeons les coups… Sans que ni lui ni moi ne parvienne à gagner du terrain. Bien qu’il se repose et qu’il reprenne du poil de la bête… J’ai réussi à m’adapter à une vitesse affolante à son style de combat… Et ma maîtrise du Haki de l’Armement ne cesse de se développer. Je suis surtout désormais capable de le manifester en un instant, dans les parties du corps dont je me sers pour bloquer ou attaquer… A la manière d’un muscle que je contracte… Sans même y penser. Mieux encore, je suis capable de déterminer avec une plus grande précision la quantité de fluide offensif avec lequel mon adversaire infuse son arme pour l’égaler et parer en conséquence, limitant au maximum la dépense énergétique.

Et finalement… Ce n’est pas tout à fait exact que nous ne parvenons pas à prendre l’avantage. Petit à petit, je me montre plus agressif, et tente bien plus de lui porter des coups. Je ne subis plus à 100% le rythme qu’il m’impose, et il me semble que je parviens à le déstabiliser plusieurs fois. Dès que je parviendrai à le forcer complètement sur la défensive… J’aurai une chance de le désarmer, et de finir par le vaincre. D’autant que moi aussi, finalement, je me repose un peu la nuit… Et je me remets petit à petit de certains des traumatismes subis ces dernières semaines… Enfin, ceux qu’Akutagawa ne ravive pas en déchaînant toujours plus de techniques différentes de son art martial… Et justement…

Doryûsen !

Akutagawa frappe le sol de lame noircie de Haki. Son aura se déverse dans la pierre qui vole en éclats lorsqu'il fend la terre… Et ces derniers fusent droit vers moi, complètement enrobés de fluide combatif ! Mon adversaire accompagne également ces projectiles de plusieurs de ses lames d’air particulièrement tranchantes dont il a le secret. J’esquive une première volée, puis bloque le reste avec mon Tekkai en le doublant de Haki aux zones qui vont encaisser l’impact. Je ne me rends compte que trop tard qu’il s’agissait d’une feinte, et il se sert de la volée de débris qu’il projette et de ma défense immobile pour se rapprocher de moi à grande vitesse. Je n’ai pas le choix : je dois le couper dans sa trajectoire pour casser son allonge, et continuer de me coller à lui, comme je le fais depuis le début.

Ryûkansen…

Évidemment, c’est une autre feinte, et il répète le mouvement qu’il a fait plus tôt. Je me prépare alors à le contrer alors qu’il va tenter de passer dans mon dos.

... Tsumuji !

Il fait varier la technique, et au lieu de s’enrouler autour de moi pour me frapper dans le dos, il se met à tourbillonner avant de m’atteindre pour m’attaquer de front. Instinctivement, je bondis en arrière pour créer de la distance puis saute dans les airs pour éviter la lame d’air tourbillonnante produite par son coup et qui vient éventrer la roche là où je me trouvais quelques dixièmes de seconde plus tôt. Je n’ai pas le temps de me repositionner qu’il frappe une troisième fois.

Ryûshôsen !

Faisant pivoter sa lame entre ses doigts, il tente de me frapper en remontant, profitant que je suis dans les airs et que je ne peux pas esquiver l’attaque. Une décision de me porter un enchaînement classique, et exécuté avec brio… Mais présentant les failles classiques de ce qu’on peut retrouver dans le kobujutsu ou le kenjutsu : ces arts martiaux théorisent trop le combat, et font répéter des enchaînements précis et définis pour certaines situations… Sans prendre en compte les capacités hors-norme dont sont parfois dotés les gens de ce monde.  Et effectivement, sa technique fonctionnerait à merveille contre un adversaire qui, une fois dans les airs, n’a plus aucun moyen d’esquiver… Mais ce n’est pas mon cas. Instinctivement, quand je vois son arme se rapprocher de moi, j’utilise le Geppou pour effectuer un double saut, et esquive l’attaque. D’un geste de la jambe, je contre la lame d’air qui accompagne sa frappe avec un Rankyaku, puis me rapproche instantanément avec le Soru, en prenant appui sur l’air solidifié par ma technique. Akutagawa continue d’enchainer les techniques pour tenter de porter une contre-attaque efficace.

Ryûsuisen !

Il saute à son tour pour m’esquiver, mais abat directement sa lame à l’endroit où je me trouve… Sans grand succès. Je frappe la lame de son épée avec mon Shigan renforcé de fluide combatif, pour la dégager et l’empêcher de me trancher en deux. Le choc est lourd, mais je la propulse sans problème sur le côté. Les yeux rivés sur sa main qui en empoigne la garde, je tente une frappe pour le désarmer. Malheureusement pour moi, il semble s’en rendre compte, et réagit sans attendre. Il fait à nouveau pivoter le katana dans ses mains, et me frappe avec le bout du pommeau en plein dans le ventre… Mes abdos contractés et renforcés au Haki de l’Armement encaissent le choc… J’accuse le coup… Mais je trouve l’énergie et le timing d’asséner une frappe au visage de mon adversaire, ayant lu sa riposte et ayant confiance en mes nouvelles capacités défensives. Sous l’impact de nos chocs respectifs, nous sommes propulsés en arrière. Je me rétablis péniblement, soufflant pour évacuer le choc que j’ai reçu à l’abdomen. Akutagawa, lui, en profite pour faire un petit saut en arrière et se replacer de l’autre côté de l’arène de pierre, et remettre de la distance entre nous. Nous voilà de retour à la case départ… Non, ce n’est pas tout à fait vrai. Car alors qu’il essuie une gerbe de sang qui coule le long de sa joue et de son menton… Je me rends compte que c’est la première fois du combat que je fais couler le sang. La tendance et le rythme du combat s’inversent… Et j’esquisse un sourire satisfait… Qui semble particulièrement irriter Akutagawa.

Enfoiré… Il marque une pause en faisant machinalement mouliner sa lame dans sa main, puis il la pointe vers. ... C’est elle que tu veux ?

Avec un dernier moulinet, il range la lame dans son fourreau, puis se penche en avant et contracte tous ses muscles, comme au tout début de notre combat.

Zantetsuken…

Lorsque je l'entends prononcer ces mots, je me rappelle de la technique qu’il a utilisée plus tôt dans notre combat. Il s’agit de son coup de lame surpuissant, sans doute assez tranchant pour passer au travers de mon Tekkai et de mon fluide offensif. J’esquisse un sourire confiant : il commence à perdre patience, et va donc commencer à faire des erreurs. Tant que je reste maître de la situation, et que j’identifie ses attaques, tout ira bien… Alors je me prépare à le recevoir alors qu’il me charge !

Hiryûsen !

Mais contre toute attente, il n’effectue pas son déplacement éclair, et effectue son attaque de taille à distance, malgré le fait qu’une dizaine de mètres nous sépare. Que cherche-t-il à faire ? Une nouvelle distraction en projetant une lame d’air ? C’est ce qui semble être le cas, et cette dernière se rapproche de moi avec une vitesse prodigieuse. Je prends la décision de la contrer avec un Rankyaku, puis de ne pas perdre de temps et de repasser directement à l’offensive. Je frappe donc l’air avec ma jambe pour moi aussi créer une dépression tranchante, comme j’ai appris à le faire grâce à mon Rokushiki… Mais à ma plus grande surprise, mon Rankyaku n’a aucun effet… Parce qu’au milieu de la lame d’air, Akutagawa a dissimulé sa lame. Je peste en comprenant ce qui s’est passé : il s’est servi de la force centrifuge pour en éjecter son arme… Et me l’envoyer droit dessus ! Pas le choix, je dois esquiver !

C’est alors qu’une pensée folle me traverse l’esprit, lorsque je me rends compte qu’il vient exactement de m’offrir l’opportunité que j’attendais ! Minimisant mes mouvements pour ne pas trop m’éloigner, j’utilise le Kami-E pour me contorsionner et esquiver la lame ainsi que la lame d’air qui l’accompagne. Mon attention est toujours entièrement rivée sur cette épée. Je dois la dégager, et empêcher mon adversaire de la récupérer. Ce sera peut-être ma seule occasion. Alors en essayant d’ajuster mon timing avec une précision folle, au moment où le katana me frôle, je le frappe avec un Shigan recouvert de Haki de l’Armement. Je serre les dents pour lutter contre la douleur de l’impact… Mais mon plan fonctionne, et la lame est éjectée dans les airs, avec un angle et une vitesse qui font qu’elle va sortir de l’arène dans laquelle Sloth nous a confinés. Ça y est ! J’ai réussi ! J’ai gagné !

C’était sans compter sur Akutagawa, qui s’est approché avec une vitesse fulgurante dans mon angle mort, et que je sens tout à coup via mon Empathie. Ses yeux empestent la malveillance et la soif de meurtre. Il sourit à pleines dents alors qu’il arme une frappe à main ouverte, tous doigts dressés et qui me fait étrangement penser à mon Shugan. Je ne peux pas esquiver : j’étais trop concentré sur la lame qu’il m’a envoyée, trop orgueilleux en pensant que j’avais déjà gagné. J’ai baissé ma garde, et je ne m’attendais pas à ce qu’il lui reste un atout dans sa manche.

Et j’en paie le prix lorsque ses doigts mordent ma chair au niveau de mon ventre, comme si j’étais poignardé trois fois en simultané.

Ryu no Kagizume !

Et merde, ça craint.

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Les doigts d’Akutagawa se plantent dans ma chair comme des harpons, et je crache une gerbe de sang. La douleur est insoutenable, et je parviens à peine à me contenir pour ne pas lâcher un cri. Putain… Que s’est-il passé ? Il maîtrise le Shigan ? Ou bien même le Shugan ? Je baisse les yeux vers mon flanc, qui est sévèrement entaillé à trois endroits bien distincts, et dans lesquels sont plantés les doigts en griffe d’Akutagawa. Je tente de le frapper au niveau de la tête pour le dégager, mais il esquive et recule en effectuant un saut en arrière. Mes yeux se portent vers mes plaies. Elles sont profondes, et le sang coule abondamment le long de mon flanc. Mes yeux se relèvent vers lui alors qu’il se lèche les doigts avec le regard d’un homme possédé.

Alors… ? T’es content d’avoir eu mon katana, hein ? T’es fier de toi ?
Qu’est-ce que c’est que ça ? Il hausse les épaules avant de se mettre à rire à gorge déployée.
Hahahaha ! T’inquiète pas, j’ai pas besoin de mon arme pour te découper en morceaux ! J’ai mangé le fruit tailladant ! Il marque une pause en me présentant le tranchant de sa main… Qui en un instant, s’affute et prend une teinte métallique, jusqu’à effectivement devenir… Un vrai tranchant, pareil à celui d’une lame. Ce qui fait de moi un homme tailladant… Une véritable lame vivante ! C’est le fruit parfait, le fruit ultime ! Hahahaha !
Putain… Pourquoi vous n’avez pas utilisé ça plus tôt… ?

Je serre les dents en posant la question. Ce n’est pas idiot de penser qu’il ait pu ainsi cacher sa carte maîtresse… Mais aussi longtemps ? Je me suis fait avoir. Voilà ce qui se produit si je sous-estime mes adversaires… Dans ces parties du monde, au niveau auquel sont mes adversaires, il est complètement normal qu’ils aient une ou plusieurs capacités spéciales ou fruits du démon… Je peste intérieurement en portant ma main à ma taille, pour ponctionner ma plaie. Je manque bien trop de connaissances à ce sujet… Et à cause de mon ignorance, il vient en un instant de renverser les rapports de puissance de notre combat. Une grimace de douleur se dessine sur mon visage.

Oooooooh… Il semble gémir, presque comme s’il prenait du plaisir sexuel, puis il continue en me pointant du doigt. C’est pour cette expression, là, sur ton visage… Oooooh, si tu voyais ta tête ! Comme j’ai hâte de te lacérer, de te déchiqueter, de sentir ta chair lâcher entre mes doigts…

Okay, c’est un fou malade, et mon Empathie me fait ressentir ses pulsions meurtrières comme s’il s’agissait de vagues qui s’écrasaient avec fracas sur le rocher de mon esprit Il me glace tellement le sang que je me sens dégouté, sali, même souillé de ressentir ses intentions. Nul doute qu’au vu de sa puissance, il a déjà tué. Et pas qu’une fois. Je commence à prendre conscience de qui est cet adversaire. Ce n’est pas un environnement dangereux, qui tue sans distinction, par fatalité naturelle. Ce n’est pas quelqu’un qui tue par nécessité, pour accomplir ses objectifs ou simplement pour survivre, comme l’anguille que j’ai affronté. C’est quelqu’un qui tue et qui torture pour le plaisir. Je passe avec précaution ma main sur ma plaie pour en déterminer la sévérité.

Oh ne t’inquiètes pas… Je sais découper et saigner sans tuer… Tu vas te vider de ton sang comme d’un porc qu’on égorge !

Sloth ricane en faisant un trait d’esprit.

Hé, j’y pense… C’est assez raccord, en fait ! Après l’acide pour Green Wolf, la foudre pour White Bird… Voici le métal et les lames de Pink Panther et du Black Rhino ! Décidément, Raines, cet entraînement est particulièrement poétique ! Je suis fière de moi, sur ce coup là !

Je ne réagis pas. Je prends une grande inspiration, puis expire longuement en fermant les yeux. La défaite n’était pas une solution envisageable… Mais j’étais prêt à mourir en accomplissant l'entraînement de Sloth. Ce n’est désormais même plus une option. Hors de question de mourir contre une ordure pareille, hors de question de lui donner plus de plaisir qu’il n’a l’air d’en avoir déjà reçu. Je le prends au mot, décidant ainsi de faire confiance à son esbroufe. S’il n’a pas touché d’organe vital, alors ça ira. Je contracte alors mes muscles abdominaux pour garrotter naturellement ma plaie à l’abdomen, puis je me mets en garde. Il peut transformer tout son corps en lame ? Okay, très bien. Dans ce cas, je dois défendre chaque coup, voire même chaque tentative de coup avec mon Haki de l’Armement. Il n'est plus question d’utiliser des stratagèmes ou de penser à le désarmer. Comme il vient de me le montrer, son corps entier à l’air d’être son arme… Et je ne commettrai pas deux fois l’erreur de le sous-estimer : je vais partir du principe que tout ce qu’il m’a démontré être capable de faire avec son sabre, il peut le faire avec son corps… Et sans doute bien plus encore.

Oooooh, ouuuuuuiiiiiiii ! Ce regard ! Allez, viens ! Jette-toi dans mes griffes !

Sans répondre à sa provocation, si tant est que ça en soit bien une et pas une sorte d’étrange orgasme, je me jette sur lui.

Kamisori, Zanshin… J’enchaîne les déplacements complexes et les esquives pour rendre ses attaques plus difficiles à toucher… Mais je n’ai pas l’impression que ça change grand chose : c’est une véritable tempête de lames. Il enchaîne des frappes rapides et précises, aiguisant ses membres et les recouvrant de Haki juste avant l’impact. Quel enfer. D’un côté, je suis bien plus dans mon élément en le combattant au corps-à-corps, bien que sa technique de frappe à paume ouverte et avec les doigts soit singulière – elle me rappelle tout de même le Shigan ou le Shugan. De l’autre… C’est comme passer mon combat à attraper des lames à mains nues, ou plutôt à me battre contre une énorme masse de fil barbelés. Chaque coup que je porte ou que je parre est abrasif et me lacère la peau… Mais je fais fi de la douleur. Je fais fi de tout ce qui m’entoure, en fait. Sans m’en rendre compte, je dépasse mes limites les unes après les autres, depuis le début de cet entraînement avec Sloth. Je ne pense même plus à mon Haki, ou à comment je l’infuse dans mon corps alors que je combats Akutagawa. Noircir mon bras, ma main, ou même mon doigt devient aussi naturel et systématique que de m’en servir pour parer et attaquer. Les réflexes, au travers de la pratique, se gravent dans mon cerveau qui ne pilote désormais mon corps plus que part l’inconscient.

Les frappes s'enchaînent, et l’intensité monte crescendo. Lui comme moi essayons d’imposer notre rythme, un tempo hyper agressif basé sur des offensives qui ne cessent jamais. C’est un psychopathe, un boucher, un tueur fou qui laisse ses pulsions prendre le dessus sur lui et y puise son énergie. Et de mon côté ? Le sens du devoir. La volonté, en acceptant d’y échapper durant un mois et d’être entraîné par une ancienne pirate, de devenir décisif. De ne pas rester les bras croisés alors que certains mettent ce monde à feu et à sang. On dit que le mal n’a besoin pour triompher que de l’inaction des gens de bien.

Alors je ne connaîtrai le repos que lorsque tout le monde sera sauvé, et que tous les dégénérés de ce monde seront derrière les barreaux, ou six pieds sous terre.

Je relève les yeux vers lui, et ils brûlent de cette détermination et de cette conviction naissantes. Il jubile. Son corps se recouvre de lames, qui s’y déplacent et tournoient à grande vitesse. Son excitation est à son comble, et je sens par mon Empathie qu’il ne parvient plus à se retenir, lorsqu’il étend ses griffes sur-aiguisées. Il n’est plus question de venir me saigner à petit feu.

Il vient, et frappe pour tuer.

Amakakeru Ryû No Hirameki !

Mais moi aussi.

Mes avant-bras s’infusent de fluide combatif, qui s’infiltre sous ma peau jusqu’au bout de chacun de mes dix doigts raidis par le Shigan. Soru. Changement de pied, et de direction. Contre-appui. Soru. Kami-E in-extremis pour esquiver la première frappe qui vise mon visage, Zanshin pour le feinter sur une autre.

Shugan !

Je frappe. Et le sang vole, rapidement dispersé au gré du vent qui a redoublé d’intensité.

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Vingt-sixième jour.

Akutagawa s’effondre face à moi, tombant le genou à terre. De larges filets de sang coulent des crevasses qui parsèment sa peau, entre ses cicatrices, et qui sont pareilles à des impacts de chevrotine: il s’agit du résultat des nombreux Shigans que je lui ai asséné. De mon côté, je n’en mène pas large non plus. Là où son corps est rongé et a comme été mordu par des poissons carnassiers, le mien s’est fait lacérer par des bêtes féroces. Mes vêtements ne sont plus que des guenilles, laissant voir bien plus de peau que de tissu. Entre ma chemise, laissée à Raijin Island, et le reste de ma tenue déchirée par les attaques tranchantes répétées d’Akutagawa… Je ne suis guère présentable. Ma peau est incrustée de sang séché, vieux de plusieurs jours, et de sang frais, qui coule encore de mes plaies. Mes bras sont couverts d’ecchymoses et d’hématomes, mes yeux sont cerclés de cernes dû au manque de sommeil et à mon état de fatigue physique et mental général.

Les stigmates de cet entraînement qui touche à sa fin sont marqués, inscrits dans mon corps… Et je suis en piteux état.

Mais je suis encore debout.

Pu… Tain…

Akutagawa chute lourdement au sol, face contre terre, et ne bouge plus. Et puis finalement, c’est moi qui plie le genou. M’appuyant sur ma main tremblante, je parviens à éviter de sombrer dans l’inconscience alors que mes muscles se relâchent suite à son propre évanouissement. La fatigue m’envahit. Nous avons combattu toute la nuit, sans nous accorder la trêve nocturne sur laquelle nous nous étions initialement mis d’accord. Incapables de s’arrêter, comme deux bêtes féroces dans une cage… Ce qui est malheureusement pour moi une métaphore bien plus proche de la réalité que ce que j’aimerais l’admettre.

Vous allez finir le travail, Raines ?

Sloth me tire hors de mes pensées, et je puise dans mes ultimes ressources pour me relever, et me dresser face à elle.

Je vous l’ai dit, je ne suis pas un tueur. Et je n’en ai pas fini avec lui. Il me reste encore quatre jours d’entraînement, n’est-ce pas ? Alors je vais nous laisser reprendre des forces… Et puis je le battrai à nouveau. Je combattrai jusqu’à la dernière seconde qu’il me reste.

Elle ricane.

Bien sûr… Je n’en attendais pas moins de vous ! Au moins, vous avez le mérite de ne pas chercher à prendre le chemin de la facilité… Elle prend une courte pause, puis enchaîne. Mais ma question demeure : finirez-vous le travail ?
Et ma réponse reste constante : je ne sacrifierai pas une vie dans ma quête de puissance, quelle qu’elle soit.
Vous avez vu quel genre d’homme c’est ? Vous ne pensez pas que le monde se porterait mieux sans lui ?
Ce n’est pas à moi d’en juger. Tuer même le plus abject des criminels… Ce n’est pas rendre justice, c’est simplement se venger. C’est une méthode inhumaine, inefficace, et irrévocable.
De bien belles paroles, on sent le marine de vocation qui parle en vous… ! Elle marque une courte pause avant de reprendre. ... Mais vous êtes trop naïf pour votre propre bien.

Depuis que je me suis engagé, on me fait régulièrement ce commentaire, ces remarques, ces critiques. Surtout lorsque je faisais ma formation au B.A.N. Mes camarades de l’élite peinaient à comprendre ma vision des choses, et m’accusaient de faiblesse. Mais je ne pense pas que de ne pas vouloir perpétuer le cycle infini du meurtre et de la vengance soit faire preuve de faiblesse… Bien au contraire. Malgré mes émotions et toute cette haine que je peux ressentir envers les individus de la trempe d’Akutagawa, malgré l’urgence dans laquelle je peux parfois me retrouver en combat… Il s’agit de faire preuve de retenue, de tempérance, d’être capable de garder la tête froide et le contrôle en toute circonstance.

Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ?

Une réponse agressive, qui n’est pas vraiment dans ma nature… Et qui est très sans doute motivée par ces années de rabrouement et catalysée par la fatigue de ce dur mois d’entraînement. Le visage de Sloth reste impassible.

Disons que ça ne m’arrange pas, votre morale. Je n’ai pas besoin de vous rappeler les termes de votre accord… Je vous entraîne durant un mois, et dans un an nous nous affrontons à mort pour que vous puissiez me donner sa douce délivrance sur le champ de bataille.
Où voulez-vous en venir ?
Disons que dans l’état actuel des choses, je vois bien venir le moment où vous retiendrez vos coups et ne serez pas capable d’honorer votre part du marché. C’est d’un tueur dont j’ai besoin… Pas d’un pacifiste qui ne saura pas faire ce qui est nécessaire au moment opportun...

Je ne réponds pas. J’ai pourtant envie de lui répondre que mon sens du devoir me poussera à honorer mes engagements… Mais au fond, je sais aussi qu’elle a raison. Si la situation l’exige… Serait-je capable de faire ce qui est attendu de moi ? Elle ne me laisse pas le temps d’y réfléchir et de me perdre dans mes pensées plus longtemps.

Heureusement pour vous, je ne partage pas votre point de vue, et je suis une professeure dévouée ! Et comme vous l’avez vous-même dit, il vous reste quatre jours d’entraînement, alors je vais vous donner un petit coup de pouce... Un large sourire se dessine sur son visage alors que son regard plonge dans le mien. Je ne laisserai repartir qu’une seule personne de cette arène. Si à la fin des quatre jours Akutagawa et vous êtes encore en vie… Je vous tue tous les deux.

Ses paroles me frappent en plein fouet, comme un coup de massue. J’ai envie de protester, de contester sa décision, mais…

Bien évidemment, si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez tenter votre chance et m’affronter maintenant. Si vous me battez, ici et maintenant, vous pourrez partir.

Je serre les dents et le poing, tellement fort que du sang en coule. La différence de niveau et de capacités entre elle et moi est trop grande. Alors dans mon état de fatigue actuel… Je ne peux même pas l’envisager. Alors j’esquisse une moue et je détourne le regard. Je décide de pas y penser pour le moment, et me dirige vers la paroi rocheuse qui borde le cratère dans lequel nous nous trouvons pour me reposer. A l’heure actuelle, je n’ai pas la solution au problème auquel je suis confronté. Et j’espère que je la trouverai d’ici quatre jours, sinon…

Tout ce que j’ai fait n’aura servi à rien.
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Trentième jour.

Quatre jours sont passés… Où je n’ai pas plus trouvé de solution à mon problème que de sommeil durant mes nuits. Alors, pour m’occuper l’esprit, je me suis entraîné sans relâche. J’ai passé chaque instant où je parvenais à peine à m’assoupir à affûter mon Haki de l’Observation, et à chaque instant éveillé celui de l’Armement. Je suis épuisé. Plus que jamais, mon corps combat inconsciemment, en pilotage automatique. Et pourtant, Akutagawa peine à suivre le rythme. Chaque jour où nous nous affrontons, je prends petit à petit le dessus, bien qu’il soit toujours un adversaire redoutable qui crible mon corps de lacérations. Mais il ne semble pas taillé par les combats d’endurance comme celui que nous menons… Non, cela se voit rien qu’à sa personnalité : il a un talent fou, et qui sert ses pulsions… Tranchantes. Une disposition naturelle à utiliser le fluide combatif, et une force surhumaine mise en valeur par un style de combat unique… Mais il ne s’entraîne pas. La répétition dans le temps d’exercices le fait de ne pas dormir pendant des jours pour devenir plus fort… La sensation que je connais si bien de se sentir impuissant, d’avoir l’impression de pâlir en comparaison de ceux qui m’entourent… Et d’avoir besoin d’attiser cette flamme qui brûle en moi pour dépasser sans cesse mes limites. Tout ça lui est vraisemblablement inconnu.

C’est quelque chose d’intrinsèque, de viscéral, qui fait aujourd’hui la différence. Cette volonté de ne jamais abandonner malgré la pluie, même quand on est seul face au vent qui vient, de continuer à ramper pour avancer même quand on tombe dans la boue.

Nous en sommes désormais au dernier jour, à la date limite donnée par Sloth. Et même s’il taillade chaque centimètre carré de mon corps, Akutagawa n’est pas capable de prendre l’avantage. Plusieurs fois, j’ai une opportunité de le frapper, et de causer une attaque potentiellement mortelle… Mais je n’appuie pas le coup. Je ne peux pas me sortir cette pensée de la tête. Heureusement, je ne suis pas le seul à avoir l’esprit embrumé. La menace de Sloth plane au-dessus de son crâne comme une épée de damoclès, et je sens qu’il commence à perdre pied. S’il ne me tue pas, ses heures sont comptées.

Et malheureusement, les miennes aussi.

Que faire ?

Si j’y réfléchis d’un point de vue parfaitement rationnel, s’il y a une personne que je peux tuer, c’est bien Akutagawa. Sur cette île inhabitée, au milieu de nulle part, il n’y aura pas de témoins si ce n’est Sloth, et je doute qu’elle soit bien bavarde… De toute manière, c’est un faux problème. Si je ne tue pas, ce n’est pas par peur que ça se sache, comme si ma réputation était en jeu : dans ce monde, la vie n’a pas de valeur pour bien trop de monde, et j’assume chaque décision que je prends. Non, je ne commets pas cet acte parce qu’il n’a pas de sens. Pourtant, personne ne pleurera un monstre comme Akutagawa, et le monde se portera sans doute mieux sans lui. Et puis, quel espoir de rédemption a-t-il ? Très sans doute aucun, il semble être le mal incarné. Alors, pourquoi j’hésite ? La solution à tous mes problèmes se présente devant moi, tous les signes semblent m’indiquer que c’est la seule marche à suivre… Et pourtant, mon corps se bloque. Je retiens mes coups. Et je le paie chèrement, lorsque je n’appuie pas assez un de mes coups, et que les griffes de mon adversaire m’entaillent profondément la jambe.

Je peste à haute voix. Putain, Raines. Pas comme ça…

Aie, Raines, c’est une vilaine estafilade, ça ! Ça ne sent pas bon pour vous !
La ferme !

Je réagis bien plus violemment que je ne le devrais à la pique sarcastique de Sloth… Ce qui signifie qu’elle a visé juste. Je m’en veux terriblement. Cela fait plusieurs jours que j’ai l’avantage dans ce combat, et je touche à la fin de mon entraînement. J’ai accompli toutes les tâches qu’elle m’a demandé, même les plus dures… Alors pourquoi est-ce que je n’arrive pas à l’achever ? Pourquoi suis-je en train de perdre ? Est-ce l’ego ? L’orgueil ? Je ne parviens pas à identifier la source de mon blocage. Mais je sais que ce sera ma perte si je continue comme ça.

Tout ça, finalement, se résume à une simple question. Jusqu’où suis-je prêt à aller pour atteindre mes objectifs, sans sacrifier mes idéaux ? Suis-je prêt à mourir pour ces derniers ? Sans doute. Je ne pense pas que la vie vaille la peine d’être vécue sans convictions pour lesquelles je serais prêt à tout sacrifier. Alors il semblerait que j’ai répondu à ma propre question et que ce soit ici que ma route s’achève. Reste à savoir qui je préfère avoir comme bourreau : un pirate ou une corsaire ? Akutagawa ne me laisse pas le temps de choisir, et fonce sur moi, toutes griffes dehors.

Je ferme les yeux, et attends. La douleur crible mon corps, qui dégouline de sang. Cela n’aura pas été une mauvaise vie. J’aurai accompli de belles choses, j’aurai sauvé des gens, et j’aurai impacté positivement le monde. C’est tout ce qui compte.

Non. Ma conviction, c’est de changer le monde. De faire tout ce qui est en mon possible pour amasser du pouvoir, du grade, laver mon nom et mon honneur et impacter l’univers tout entier. Rien n’est plus important à mes yeux. Et cette volonté est profondément gravée dans mon être, dans mon âme.

Alors lorsque les doigts acérés d’Akutagawa s'approchent de mon visage, mon corps bouge tout seul. Mon bras droit se lève, et vient intercepter l’attaque. Ses griffes viennent se planter dans mon avant-bras et le traversent, comme si je n’étais qu’un morceau de viande dans lequel une bête sauvage viendrait planter ses crocs. Je sens les fibres de mon muscle se déchirer, et la douleur m'envahit. Pourquoi ? Pourquoi ai-je fait ça ? Et quitte à bloquer, pourquoi est-ce que cette fois, alors que mon corps en a pris le réflexe, je n’ai pas infusé mon bras de Haki de l’Armement ?

C’est alors que je me rends compte de ce qui se passe. D’à quel point mon esprit à laissé le contrôle de mes actes à mon corps, qui agit inconsciemment. J’ai encaissé l’attaque avec mon bras droit nu… Parce que tout mon fluide offensif est concentré dans les doigts de ma main gauche, qui se raidissent et se préparent à frapper en Shugan. Et je frappe.

Ce n’est pas une frappe comme j’ai l’habitude d’en donner. Et pourtant, je ne retiens pas mes coups. Mais celle-là, elle a quelque chose en plus. C’est comme si je voulais me prouver quelque chose à moi-même. Montrer que je suis prêt à mourir pour mes idéaux… Mais également que je suis capable de tuer pour eux. Dépasser une limite de plus pour devenir plus fort, comme je l’ai toujours fait.

Et mon bras traverse son torse, dans un craquement d’os répugnant et une explosion de sang. Je me retrouve au contact d’Akutagawa, ses doigts toujours plantés dans mon bras, et son visage à à peine plus d’une dizaine de centimètres du mien. Il dégueule une gerbe de sang sombre en toussant, qui éclabousse ma joue et tombe sur mon épaule. Nos regards se croisent alors que la vie quitte ses yeux.

Pu… Tain…

Et puis, c’est comme si le temps s'arrêtait.

Il n’y a plus de retour en arrière, Raines.
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