C’est terminé ?
Tout est si calme et paisible… J’ai envie de garder les yeux fermés, et de dormir encore un peu…
Ai-je survécu ? Suis-je dans le coma, ou simplement inconscient ? Ou bien est-ce que je suis mort et mon esprit erre dans les limbes ? Non, je ne peux pas être mort. Je ne l’accepte pas. Ce n’est pas envisageable. Allez, Raines, bats-toi. Relève-toi comme tu l’as toujours fait ! Je prends une grande inspiration, pour reprendre mon souffle, mais je suffoque. Seul le sable entre dans ma bouche. Je suis enterré, alors je creuse, je gratte. Je ne m’arrête pas. Comme si ma vie en dépendait. Finalement, je fais un trou, je perce le voile… Et j’aperçois la lumière.
J’y plonge la tête et j’émerge.
Le vent souffle gentiment dans mes cheveux mi-longs, qui sont balayés autour de mon crâne. La brise est douce, et caresse ma joue. Les yeux fermés, je prends une grande inspiration. L’air est pur et revigorant. Ça fait du bien. Surtout après les derniers jours. J’ai tellement souffert. J’ai cru que j’allais en mourir… Plusieurs fois. Sloth ne mentait pas en disant qu’elle allait m’en faire baver… Mais tout va bien maintenant.
J’ouvre les yeux.
Autour de moi, le paysage est déchiqueté par les lacérations du vent. La roche est striée, creusée par des rafales comme je viens seulement d’en découvrir lors de Djambuwal. Les rares arbres présents poussent quasiment à l’horizontale, sans doute pliés par la fatigue et l’usure. Le sable vole autour de moi, me donnant l’impression que la terre tourne chaotiquement, accentuant la sensation de nausée que je ressens. Ce n’est pas Raijin Island. Alors où suis-je ?
Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ! Enfin réveillé ?
Je tourne la tête vers la personne qui me parle. Hagard, comme ensuqué et incapable de réfléchir, je mets quelques secondes à la reconnaître. Sloth est assise sur un rocher, les jambes croisées. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval et elle ne porte pas son tricorne habituel. Elle esquisse son sourire narquois qui lui est propre, et avance la tête vers moi, me dévisageant de ses yeux cerclés de cernes.
Eh, Raines, vous m’entendez ?
Euh… Je… Oui…
Vous vous souvenez de ce qui s’est passé ?
Je…
Le tonnerre résonne dans mon corps et dans mon crâne comme si ce dernier était frappé sur un gong. L’eigengrau de mes yeux clos s’illumine soudainement d’un phosphène violet. Tout mon corps tremble. Non, je me souviens. Ce n’est pas terminé. Je me souviens de la dernière chose que j’ai vu, avant de sombrer. La foudre qui tombe. Djambuwal, dans toute son écrasante puissance, qui s’abat sur moi.
Je prends à nouveau une grande inspiration qui me tire de ma torpeur.
Raijin Island ! Djambuwal ! Que s’est-il passé ?!
Pas de panique, vous êtes en vie. Vous avez passé ma seconde épreuve… De justesse. Elle marque une courte pause, puis continue. Je vous ai ramassé dans un sale état.
Elle me désigne du menton, d’un petit hochement de tête. Je baisse les yeux vers mon corps.
Aaaaaaah ! Pourquoi je suis torse nu ?! Et où est mon uniforme ?!
C’est vraiment la première chose que vous remarquez ?! Hahahaha ! Comme elle s’esclaffe, je regarde à nouveau. Mon corps est couvert d’hématomes et de brûlures. Je commence alors à réaliser. J’ai été foudroyé par Djambuwal. J’ai été foudroyé par des éclairs plus puissants que rien d’autre que je n’ai déjà vu. Je n’ai pas été foudroyé une fois ou même dix fois… J’ai été foudroyé des centaines de fois. Et je suis en vie.
Paniqué, j’ausculte mon corps en quatrième vitesse.
La foudre ne cause que rarement, voire jamais, de blessures cutanées graves, hormis exceptionnellement une rhabdomyolyse ou des atteintes tissulaires importantes, du fait du caractère instantané de la décharge électrique. En revanche, elle peut être responsable de perturbations cardiaques mais affecte principalement le système nerveux, lésant le cerveau, le système nerveux végétatif et les nerfs périphériques. Et puis, j’ai tout de même subi des foudroiements à répétition… Les complications les plus probables sont donc d’ordre cérébrales ou cardiaques, mais il sera difficile de m’en assurer tout seul… Il faut que je comprenne ce qui s’est passé.
J’ai dormi longtemps ? Et où sommes-nous ? Que s’est-il passé ?
Hahaha ! Ca, oui, on peut le dire… Elle marque une courte pause.
C’est-à-dire ?
Sa réponse s’abat sur moi comme un couperet.
Vous êtes resté inconscient pendant cinq jours.
C’est comme si la foudre me frappait à nouveau.
Tout est si calme et paisible… J’ai envie de garder les yeux fermés, et de dormir encore un peu…
Ai-je survécu ? Suis-je dans le coma, ou simplement inconscient ? Ou bien est-ce que je suis mort et mon esprit erre dans les limbes ? Non, je ne peux pas être mort. Je ne l’accepte pas. Ce n’est pas envisageable. Allez, Raines, bats-toi. Relève-toi comme tu l’as toujours fait ! Je prends une grande inspiration, pour reprendre mon souffle, mais je suffoque. Seul le sable entre dans ma bouche. Je suis enterré, alors je creuse, je gratte. Je ne m’arrête pas. Comme si ma vie en dépendait. Finalement, je fais un trou, je perce le voile… Et j’aperçois la lumière.
J’y plonge la tête et j’émerge.
Le vent souffle gentiment dans mes cheveux mi-longs, qui sont balayés autour de mon crâne. La brise est douce, et caresse ma joue. Les yeux fermés, je prends une grande inspiration. L’air est pur et revigorant. Ça fait du bien. Surtout après les derniers jours. J’ai tellement souffert. J’ai cru que j’allais en mourir… Plusieurs fois. Sloth ne mentait pas en disant qu’elle allait m’en faire baver… Mais tout va bien maintenant.
J’ouvre les yeux.
Autour de moi, le paysage est déchiqueté par les lacérations du vent. La roche est striée, creusée par des rafales comme je viens seulement d’en découvrir lors de Djambuwal. Les rares arbres présents poussent quasiment à l’horizontale, sans doute pliés par la fatigue et l’usure. Le sable vole autour de moi, me donnant l’impression que la terre tourne chaotiquement, accentuant la sensation de nausée que je ressens. Ce n’est pas Raijin Island. Alors où suis-je ?
Eh bien ! Ce n’est pas trop tôt ! Enfin réveillé ?
Je tourne la tête vers la personne qui me parle. Hagard, comme ensuqué et incapable de réfléchir, je mets quelques secondes à la reconnaître. Sloth est assise sur un rocher, les jambes croisées. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval et elle ne porte pas son tricorne habituel. Elle esquisse son sourire narquois qui lui est propre, et avance la tête vers moi, me dévisageant de ses yeux cerclés de cernes.
Eh, Raines, vous m’entendez ?
Euh… Je… Oui…
Vous vous souvenez de ce qui s’est passé ?
Je…
Le tonnerre résonne dans mon corps et dans mon crâne comme si ce dernier était frappé sur un gong. L’eigengrau de mes yeux clos s’illumine soudainement d’un phosphène violet. Tout mon corps tremble. Non, je me souviens. Ce n’est pas terminé. Je me souviens de la dernière chose que j’ai vu, avant de sombrer. La foudre qui tombe. Djambuwal, dans toute son écrasante puissance, qui s’abat sur moi.
Je prends à nouveau une grande inspiration qui me tire de ma torpeur.
Raijin Island ! Djambuwal ! Que s’est-il passé ?!
Pas de panique, vous êtes en vie. Vous avez passé ma seconde épreuve… De justesse. Elle marque une courte pause, puis continue. Je vous ai ramassé dans un sale état.
Elle me désigne du menton, d’un petit hochement de tête. Je baisse les yeux vers mon corps.
Aaaaaaah ! Pourquoi je suis torse nu ?! Et où est mon uniforme ?!
C’est vraiment la première chose que vous remarquez ?! Hahahaha ! Comme elle s’esclaffe, je regarde à nouveau. Mon corps est couvert d’hématomes et de brûlures. Je commence alors à réaliser. J’ai été foudroyé par Djambuwal. J’ai été foudroyé par des éclairs plus puissants que rien d’autre que je n’ai déjà vu. Je n’ai pas été foudroyé une fois ou même dix fois… J’ai été foudroyé des centaines de fois. Et je suis en vie.
Paniqué, j’ausculte mon corps en quatrième vitesse.
La foudre ne cause que rarement, voire jamais, de blessures cutanées graves, hormis exceptionnellement une rhabdomyolyse ou des atteintes tissulaires importantes, du fait du caractère instantané de la décharge électrique. En revanche, elle peut être responsable de perturbations cardiaques mais affecte principalement le système nerveux, lésant le cerveau, le système nerveux végétatif et les nerfs périphériques. Et puis, j’ai tout de même subi des foudroiements à répétition… Les complications les plus probables sont donc d’ordre cérébrales ou cardiaques, mais il sera difficile de m’en assurer tout seul… Il faut que je comprenne ce qui s’est passé.
J’ai dormi longtemps ? Et où sommes-nous ? Que s’est-il passé ?
Hahaha ! Ca, oui, on peut le dire… Elle marque une courte pause.
C’est-à-dire ?
Sa réponse s’abat sur moi comme un couperet.
Vous êtes resté inconscient pendant cinq jours.
C’est comme si la foudre me frappait à nouveau.