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Le fouet du GM s'abat sur le Whip

Les cheveux en pagaille, le pas rapide et déterminée, une jeune femme en robe victorienne traverse les bureaux du Cipher Pol numéro 4 en trombe. Une mallette noire dans une main, des fiches sous l’autre bras, elle finit par enfoncer joyeusement une porte auquelle est noté sur une pancarte dorée le titre d’Administrateur.

J’ai survécu, vieux crouton ! Gnihihihi !

Cette entrée fracassante ne manque pas d'offusquer l’homme mûr, propriétaire du lieu. Cette agent du Cipher Pol s’est permise une telle entrée, car les coordinateurs l’ont redirigée aux bureaux de leur supérieur lorsqu’elle a tenté de rendre son rapport. Elle vient à peine de rentrer de mission. Et ce supérieur hiérarchique est justement celui qui la contraint à un budget ridicule, l’obligeant à rentrer par ses propres moyens, ainsi qu’à passer en revue la totalité de ses plans de long en large et en travers juste pour le plaisir de briser sa fierté. Aujourd’hui, c’est à elle de jubiler. Claquer ses fiches sur le bureau, elle porte fièrement un grand sourire devant lui..

“M’enfin ! Agent Tarentule, ce n’est pas une manière de se présenter à un administrateur !
-Oups, le voyage m’a fait oublier mes bonnes manières. Il faut que je me réhabitue aux manières de Marie-Joie. Hihi ! Je vous offre mon rapport sur mon projet à Myriapolis. Une grandiose réussite !
-Ce sera à nos services d'en juger. Si vous voulez mon avis, ils s'en contrefichent, Mademoiselle. Cette nouvelle a tout de très secondaire par rapport aux priorités du mo…
-Cela tombe bien, je n'ai rien demandé.


Le passif entre les deux individus alourdit l’atmosphère. La défiance de l’Agent Tarentule est bien plus assumée que par le passé. De son véritable nom, Capulina Dubal, sa carrière et sa réputation sont déjà bien établies dans l’Institution. Sa récente victoire lui donne de la marge pour tenir tête à son supérieur. Selon elle, on ne lui donnera aucune sanction surtout si elle s’arrête devant la ligne à ne pas franchir.

“Ce séjour vous a rendu bien trop familière à mon goût. Dois-je vous rappeler, qui suis-je?
-Oh ! Vous m'envoyez navrée, mon cher Administrateur. Je pense que nous devrions en rester là, si ma présence vous irrite autant.
-Ce n'est pas un plaisir de devoir vous retenir. Néanmoins, une collaboration avec le troisième pôle a été demandée. Cela concerne le dossier de Whipéria.
-Enfin ! Il commençait à prendre la poussière.
-Comme vous appréciez tant agir hors des cadres, vous ne rechignerez pas cette mission, n'est-ce pas?”


L’administrateur du CP4 lui tend un dossier avec toutes les informations sur l’affaire et l’ordre de mission. D’un geste sec, Capulina  Connaissant bien le terrain, elle se penche simplement sur l’angle d’approche choisi par le CP3. Un instant de silence, elle redresse la tête pour témoigner d’un sourire hypocrite.

J'ai beau ne pas pouvoir rivaliser avec votre aigreur, je n'en reste pas moins professionnel. Hihi !
-les préparatifs de votre infiltration auront lieu dans une semaine. Vous connaissez les modalités. Déguerpissez.”


Tournant les talons sans plus de politesse, la blonde quitte le bureau sans fermer la porte. L’agent Tarentule semble avoir été mis de bonne humeur par cette interaction. En effet, un détail montre que sa carrière touche sûrement le tournant qu’elle attendait tant. L’administrateur lui donne des missions en personne. Cela ne veut dire qu’une seule chose. Elle a enfin réussi à tellement faire parler d’elle que l’Institution ne peut plus l’ignorer. L’odeur de la promotion a totalement effacé la fatigue du voyage.

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Section 741 ! Debout, les vermines ! Il est temps de sortir de votre trou.

Habillée comme un Whiper, Capulina arbore l’attitude d’un maton typique du bagne. Cuissardes à talon, fouet et chaînes à la taille, jupe tailleur et chemise au couleur du Whip, sa couverture de nouvelle recrue Whiper est parfaite. Les recrues sont très rares en cette période mais le CP3 semble avoir fait pression pour lancer  l’une des rares opérations de recrutement. Ainsi, deux agents, on pu y être envoyés. L’agent Tarentule qui connaît le dossier, et une certaine Chang’e, affiliée au Cp3, dont elle ne connaît pas grand-chose. Cette opération montera bien assez tôt si cette collègue est à la hauteur. Sur l’île Beta, elle s’occupe avec son homologue, aussi une agente infiltrée, de l’appel du matin. Devant la porte Nord du Pivogor, le dortoir des bagnards, la blonde utilise un haut-parleur pour informer la section qu’elles prendront en charge. Ce sont les Chefs de grilles qui ont la gestion du lieu en lui-même, donc des bagnards eux-mêmes. L’agent Tarentule trouve cette idée géniale. Les dominés frustrés et pervers pour en mater d’autres. Ainsi la collaboration ne se fait que plus fluide. Enfin, c’était son avis avant de voir un seul homme se diriger vers elle. Son sourire enthousiaste du premier jour dans le métier s’efface par un air interrogateur.

Mesdames ! Ah, vous êtes nouvelles. Enchanté, je suis le CG en charge des sections 740 à 750. Aujourd’hui, les hommes ne viendront pas.
-Comment?
-On a fait des arrangements internes, si vous voulez, on peut compenser notre absence avec un peu de sous dans vos poches. C’est comme ça que l’on fait ici depuis un moment. Alors, votre prix?

L’agent Tarentule n’en revient pas. La corruption a donc pénétré aussi profondément dans le système du bagne. Les condamnés se pensent à même de négocier leur condition. Quelle déchéance ! Dès le premier jour en interne, un fondement vient d'être bafoué. La blonde est curieuse de fouiller dans ce bazar plus en profondeur. Pour le moment, elle ne comprend pas comment les choses peuvent autant se dévoyer. Approchant du chef de Grille, elle décroche une chaîne de sa ceinture.

Mon prix?

Sans sommation, le dos du pied frappe violemment le genou du bagnard. Celui-ci ploie sous le choc. La pointe du talon de la surveillante s’enfonce dans son torse. L’agent Tarentule écrase ainsi l’homme au sol. Dans cette brutalité, elle ne lésine pas de cruauté en continuant de planter son talon aiguille sur la poitrine du malheureux. Criant de douleur, il tente bien de se libérer en vain. La chaîne s’enroule soudain autour de son cou, grâce au Rope Action de la tortionnaire. Tirant dessus comme une laisse, la pression de son pied devient plus forte.

Tu trimeras pour les dix chiens qui ne se sont pas pointés. Voilà mon prix. Hihihi !
-Qu…Arrrgh ! Pitié…

Le souffle coupé, le CG se sent partir. Capulina lâche sa prise avant. Elle ne le laisse pas se remettre de la maltraitance. C’est encore toussotant sévèrement que l’agent Tarentule tire sur la chaîne au cou pour le trainer.

Debout ! Fini les présentations, direction le pont des Damnés.

Elle lance un regard de dépit à sa partenaire du moment en haussant les épaules.

On va devoir faire avec ce que l’on a.

Costume:
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
La bête noire du Cipher Pol, voilà comment ont appelé l’agente de catégorie III Tarentule. Une véritable tête brûlée qu’il valait mieux éviter si on ne voulait pas voir son dossier entaché par sa mauvaise réputation connue au sein de toutes les branches. Mais ce n’était pas là ce que pensait la Sœur de lune à qui ont avait confié la mission de la seconder dans cette sombre affaire dans laquelle baigne Wipheria. En effet, Capulina était passé maître dans la folie qui la caractérisé. On pouvait même dire que la petite araignée aux cheveux dorée était une vraie teigne. Une chipie qui aime faire tourner ses supérieurs en bourrique ainsi que les officiers de la Marine.

Mais pour une espionne qui n'avait rejoint l'organisation que trois ans auparavant, Chang'e voyait surtout en elle une femme d'expérience. Une force de la nature qui avait toujours mené à bien ses missions. Et ceux peu importe la difficulté et la façon d'y arriver. Un véritable modèle que beaucoup se devaient de suivre. Surtout au vu des résultats de certains qui ne volaient vraiment pas haut. Ou bien des nombreux traîtres que pouvaient compter leur rang. Comme Corsandre S. Farore ou bien comme son ancienne amie, Yorha Hayase.

Non, Tarentule était peut-être totalement dérangée, voir même dangereuse, mais au moins, elle était toujours du côté du Gouvernement Mondial. Mais surtout, elle était une occasion en or pour l'albinos de gagner en faits d'armes pouvant la faire monter dans la hiérarchie. Sans oublier qu'elle était un véritable plaisir des yeux pour la femme aux longs cheveux blancs qui ne se lassait pas de la regarder sous toutes les coutures.

- " Lâche-moi sale pétasse ! " Continua de hurler le bagnard que la blondinette avait copieusement corrigé au grand plaisir de Chang'e pour avoir essayé de la soudoyer. " Tu me le paieras crois-moi ! Tu sais pas à qui t'as osé t'en prendre ! J'ai plus de pouvoir que toi ici grognasse de merde ! "

Se débattant comme un beau diable, le prisonnier cherchait par tous les moyens à se défaire de la chaîne avec laquelle la belle araignée le traînait comme le boulet qu'il était. Amusée par cette situation, la sœur le regarda néanmoins avec une fausse petite moue attristée tandis qu'elle suivait sa consœur quelques pas derrière elle.

- " Tania.. " Interpela-t-elle sa collègue qui s'arrêta brusquement pour lui faire face dans une volée de cheveux blonds. " Tu vas lui faire mal à ce pauvre petit chou voyons... "

S'agenouillant à côté de ce dernier, elle le regarda la bouche en cœur et de ses grands yeux plein de tendresse avant de poser délicatement une main sur le genou du malheureux.

- " Je suis désolée... Elle peut se montrer un peu dure parfois... " Souffla cette dernière de façon sensuelle tandis que son buste se penchait plus en avant, dévoilant un décolleté plongeant qui ne laissa pas le prisonnier indifférent. " Vous voulez bien lui pardonner ? Vous seriez si mignon... "

Déglutissant à la vue de cette beauté sur laquelle son regard se perdit entre ses seins, le prisonnier se détendit rapidement en succombant à son charme ravageur. De son côté, la petite araignée regarda la scène quelque peu perplexe, ne comprenant pas ce que sa consœur était en train de manigancer. Une réponse qui lui fut pourtant bien vite apportée. Car alors qu'elle continuait de le charmer pour l'attendrir, la nymphe qui laissait glisser ses doigts le long de la jambe du taulard qui ne cachait pas son désir pour elle, lui saisit violemment son précieux service trois pièces.

- " Prochaine fois que tu ouvres ta sale gueule pour insulter ma collègue... " Commença l'agente dont le comportement était devenu soudainement terriblement glacial face à cet homme qui fut pris de panique. " Je te l'arrache !! "

À ces mots, la nonne qui s'amusait à jouer le rôle d'une parfaite sadique qui se cache sous les traits d'une fille mielleuse pressa ses doigts sur l'entrejambe du bagnard qui se mit à hurler de douleur. Une souffrance qui dura plusieurs secondes avant que la déesse aux cheveux blancs ne daigne enfin l'en libérer quand elle entendit le raclement de gorge de la jolie blonde. Posant son regard sur celle-ci, Chang'e put voir un sourire amusé éclairer le doux visage de la blondinette qui lui indiqua d'un signe de tête vers le pont des Damnés que leur tour de présenter leur prisonnier était venu.

Hochant la tête en réponse, la demoiselle commença à se relever quand elle s'arrêta finalement dans son élan. Fou de rage, le taulard venait de lui glisser une petite insulte que nulle femme sur cette planète n'aime entendre. Le regardant sans rien dire tandis que ce dernier lui envoya un crachat au visage, la soeur ferma tranquillement les yeux avant d'arborer un sourire des plus charmant tout en penchant légèrement la tête sur le côté. Un sourire qui fit hausser les sourcils a l'homme qui venait de la souiller avec sa salive et qui ne vit pas venir le châtiment qu'elle lui avait réservé.

D'un terrible revers de la main, cette dernière lui colla une gifle qui lui fit pivoter la tête sur le côté dans un craquement sinistre. Loin de l'avoir tué pour autant, la Sœur de lune sachant se maîtriser en toute circonstance, venait lui déchausser une dent qui finit sa course dans la terre tandis que du sang couler abondamment de sa bouche.

- " On peut y aller ! " Déclara-t-elle au moment de se relever avec un large sourire tendre sur le visage alors que Tarentule y allait de son rire si particulier avant de reprendre la route en tirant d'un coup sec sur la chaîne autour du cou du malotru à moitié sonné.

En arrivant devant les gardes qui tenait l'entrée du pont, ces derniers regardèrent les deux femmes avec étonnement. Quelque chose les rendait perplexes. Ne s'attardant pas plus longtemps sur l'homme qu'elle avait rossée sans ménagement et dont un filet de sang continuait de couler de sa bouche, l'un des matons jeta un regard derrière elles.

- " Ils sont où les autres ? " Leur demanda-t-il d'une voix ferme au moment d'arquer un sourcil interrogateur.

- " Absent... " Répondit le plus simplement du monde la déesse aux cheveux blancs tout en haussant des épaules nonchalantes. " Le gentil monsieur que voilà nous a dit qu'ils n'avaient pas envie de venir. "

- " Mmh... Ok... " S'exprima le second dont l'attitude démontrait qu'il s'agissait là d'un cas commun dans cette prison. " Allez, vous pouvez passer. "

Sans même prendre la peine de vérifier que le taulard possédait sur lui des effets illégaux, les deux gardes laissèrent passer les agentes qui bien qu'elles ne le montrèrent pas était surprises et mécontentes. Ne cherchant pas à relever ce point des plus étranges, les deux espionnes reprirent leur route en direction de la mine où le prisonnier devait y faire ses travaux forcés. Sur le chemin, quelque chose d'autre attira l'attention de Chang'e qui s'empressa d'en faire part à sa collègue.

- " C'est étrange. " Souffla-t-elle entre ses lèvres de façon à ce que seule la petite araignée puisse l'entendre. " Ils n'ont procédé à aucune fouille et puis surtout, c'est quoi ces trucs étranges qu'ils semblent cultiver ? " S'interrogea la demoiselle en pointant discrètement du menton un champ de culture de champignons où des bagnards étaient en train de travailler. " J'avais pourtant cru lire qu'il s'agissait d'une mine où on y extrayait du guano et non des plantes. "

Et étrange cela l'était pour que même l'agente expérimentée Tarentule voit cela d'un mauvais œil.


Dernière édition par Sœur Chang'e le Sam 20 Avr 2024 - 18:27, édité 1 fois
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Les méthodes de sa collègue sont bien plus satisfaisantes qu’elle ne l’espérait. L’agent Tarentule ne peut s'empêcher de rire en contemplant la scène. Le pauvre prisonnier est entre deux folles, sa défiance est retombé comme un souflé. Il avance tête en cachant ses parties génitales. A présent plus docile, la blonde progresse avec sa partenaire, contemplant ce qui fut dans le temps la mine de guano la plus rentable du monde. Son index joue avec quelques mèches de cheveux en scrutant ses carrières de haut.

En effet. J’avais conscience que les Chefs de Grille possédaient certains privilèges. Mais l’absence de fouilles rompt totalement avec ce que l’on attend d’un bagne. Regarde-les s’enorgueillir de dignité et de fierté.”

Sortant son fouet, l’agent Tarentule réprimande le bagnard comme un esclave pour le faire avancer plus vite.

Argh !
-Gnihihi ! Plus vite, n’oublie pas que tu travaille pour dix. Ne perds pas de temps.


Ce monsieur semble bien assez dompté pour ne plus broncher. Comme quoi, les bonnes vieilles méthodes sont toujours aussi efficaces. Néanmoins, la blonde a bien conscience qu’au moindre signe de faiblesses, cette autorité s'affaissera. Le bagne devrait l’avoir assez conditionné à la soumission, force est de constater que ce n’est plus cas. Guidant le bagnard dans les mines, elle s’approche de son homologue du CP pour chuchoter ses réflexions. De loin, on pourrait croire à du commérage.

Célestia. Je crains que la situation les force à reconvertir leur activité. Le guano est pourtant la denrée la plus rentable de cette blue. Est-ce qu’il camoufle un épuisem…
-Aïïïe ! Vous deux !


Un gradé vient soudain les interpeller pendant leur supervision de leur unique bagnard. Ce moustachu est tout simplement le geôlier en chef, commandant second de tous les Whipers après le Fouet. Sa couverture oblige la blonde à montrer un certain respect envers cet énergumène dont la réputation nauséabonde est connue de toute l’île.

Oui, monsieur le Vicomte !
-On n’a pas besoin d’être autant ici. Allez donc à l’usine.
-Pourtant, il n’est pas de tradition de fouetter pour augmenter la productivité de ces minables. Hihi !
-Les temps ont changé, on a plus besoin d’autant de travail, ma p’tite. Je ne sais même pas quoi lui faire faire à lui. Boarf, il va sûrement me cirer les bottes.
-Si je puis me permettre, la rentabilité risque de chuter. Du moins, mon expérience à Tequila Wolf me l’a appris.
-Oh, je me disais. Vous êtes les mignonnes petites nouvelles. Une petite visite guidée, cela vous…
-Non, merci. Le Fouet nous a déjà à l'œil, monsieur le Vicomte.


Son regard pervers se meut en une crispation. Cet homme déteste sa nièce mais n’est rien plus qu’un lache doublé d’un moins que rien incapable de résister à l’homme de l’héritière du Whip. Il comprend rapidement qu’il ne vaut mieux pas se mêler avec ses deux femmes pour éviter le retour violent du bâton. Bien évidemment, ce n’est qu’un grossier mensonge de l’agent Tarentule.

Bref. Bienvenue, ici, c’est plus tranquille ces temps-ci. Profitez-en. Ça ne sert à rien d’extraire trop vite une mine en rade. Croyez-moi, j’veux me casser le plus tôt possible, mais c’est les ordres. AÏïe ! Qu’est ce que j’ai envi de passer au quartier des plaisirs, bordel. Nous sommes en pleine plani…palani… plafi… plica… Aïïïe !  Et puis merde. L’usine est une zone plus à risque, allez-y en patrouiller.
-Hum. Très bien.

C’est ainsi que le geôlier en chef laisse les deux nouvelles venues se diriger vers l’usine. Entrant dans ce complexe gigantesque, l’odeur devient rapidement agressive. Dans cette usine de traitement des déchets et de transformation du guano,  une puanteur s’en dégage,  rappelant les pires toilettes qu’elle a pu visité dans sa carrière, mélangeant humidité, moisissure et fumier de campagne. Se pinçant le nez, l’agent Tarentule grimace un instant. Repensant à ses récentes découvertes, elle soupire déjà.

Comment a-t-on pu passer à côté d’une telle déchéance ? J’en ai honte.

Progressant à travers de grandes bassines et une circulation intense des ouvriers, les agents constatent une mixité incontrôlée entre les bagnards et des civils souvent plus qualifiés. Les uniformes permettent de différencier les uns des autres. Néanmoins, la blonde voit ce fonctionnement d’un très mauvais œil. L’attention aiguisée, elle scrute toutes les interactions sociales sur son chemin. La gardienne remarque ainsi une civile fricoter avec un bagnard, camouflé dans un coin, adossé à une cuve. Empoignant son fouet, elle s’approche en trombe du couple illégal.

Vous là ! Qu’est ce que vous faîtes?
-Du calme, on discute juste.
-Vous discutez, voyez vous donc. Moi aussi j’adorerais y participer. Hihi !


D’une main, la blonde aggrippe le poignet de la femme pour la confronter.

Oh ! C’est une civile ! Vous ne pouvez pas la frapper.
-Tiens donc. On m’a dit pendant ma formation que la qualité de bagnard pouvait se transmettre par le sang ou la salive.


D’une taille similaire, l’agent Tarentule lève son bras et approche son visage avec un sourire inquiétant. La civile est assez intimidée pour recroqueviller sa tête. Elle a quelques choses d'indigne à cacher. L'espionne le sent.

Mais vous n’auriez jamais osé avoir ce genre de rapport. N’est ce pas, madame? Que cachez-vous dans votre dos?

Le bagnard pousse la whiper pour libérer sa bien aimée. Visiblement, n’ayant pas froid aux yeux, il est prêt à en découdre. Le regard de sa douce doit lui donner du courage. Tirant sur le fouet, elle le claque comme une première sommation. Au même instant, un autre maton témoin de la scène les interpelle. Son grand sourire s’affaisse.

“Oh les nouvelles, c’est bon. Rappelez les juste à l’ordre.
-Comment? On ne punit pas ce déchet?
-Pff. Ce n'est pas la peine.
-Il faut donner l’exemple, mon cher! Sinon cela pullule.
-Tu comprendras pas bien assez tôt comment cela marche ici. Mais si tu insistes à provoquer la haine. Ne touche pas aux civils, c’est tout.
-Soit. Sans la haine, ce travail est d’un ennui. Hihi !


Le trouble-fête laisse ainsi faire. La blonde range, en fin de compte, son fouet à sa ceinture. D’un mouvement hautain de la tête, elle invite la civile à déguerpir en vitesse. L’agent Tarentule réajuste ses gants tandis que cette scène semble attirait de plus en plus l’attention. Elle effectue quelques étirements pendant que sa future victime agite sa langue dans tous les sens.

Tu vas me frapper ! Tu crois que l’on va pas te mettre une cible sur ton crâne ensuite ! Le dernier qui a abusé autant est six pieds sous terre, crasseuse ! La nouvelle va se propager partout. On va te bousiller et te broyer ! Salo-

En un instant, la jeune femme disparait sous ses yeux par la technique du Soru. Sans le voir venir, un puissant coup de coude lui écrase les tripes. A moitié sonné, la respiration du bagnard se coupe. Sa main attrape l’homme désorienté par les cheveux. Elle fracasse ensuite son visage contre la cuve. Le bruit métallique résonne à travers toute la pièce. Le corps tombant au sol à plat ventre, le nez en sang, l’agent Tarentule utilise ses chaînes pour lui attacher les poignets. Le talon appuyé entre ses omoplates, elle lève ses bras, forçant sur l’articulation de ses épaules. La douleur intense alerte la victime d’une potentiel rupture. A la panique, la blonde répond avec un ricanement aigüe.

Hihi ! Excuse-moi, je t’ai coupé. Tu disais?
-Arrgh ! Non, non ,non ! Arrêtes !
-Le discours change d’un coup. Pathétique. Hihi ! Il est trop tard pour les suppliques. A ton avis
Celestia, est ce qu’insulter et s’opposer à un maton vaut des épaules brisées?

-Non! Arrgh ! Vous avez pas le droit, putain !
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
La croupe posée sur un tonneau avec les jambes croisées l'une sur l'autre, la Sœur de Lune avait observé le moindre petit mouvement de sa consœur. Sa façon de frapper rapidement le sol du talon pour disparaître. Sa posture au moment d'enfoncer son coude dans le ventre du prisonnier. Tous ces petits détails, elle avait réussi à les capter de ses yeux rubis. Un spectacle des plus éblouissants pour l'agente du Cipher Pol qui en secret jalousait la petite araignée.

La différence entre les deux femmes était flagrante. Et ceux malgré l'entraînement que Chang'e avait suivi depuis sa plus tendre enfance. Ayant forgé son corps et son esprit depuis tant d'années, cette dernière pensait à tort pouvoir rivaliser avec les plus grands de ce monde. Une dure réalité qui se dessina devant ses yeux au moment où elle réalisa le chemin qui lui restait à parcourir pour ne serait-ce arriver à la cheville de Tarentule. Un constat qui la faisait l'admirer davantage.

- " Mmh... " S'exprima la faucheuse de Parisse face à la question de sa collègue. " Ma chérie... " Reprit-elle de sa douce voix mélodieuse au moment de positionner son coude sur ses genoux avant de caler son menton dans la paume de sa main. " Tu es bien trop cruelle avec ce pauvre malheureux... "

Poussant un profond soupir, la nymphe aux cheveux blancs fit une petite moue désapprobatrice devant les manières de la jolie blonde. Une expression qui affecta le sourire de Capulina dont les magnifiques yeux bleus étaient plongés dans ceux de l'espionne. Durant cet échange, la Danse-Lame ne trahit pas le moindre sentiment. Continuant de faire semblant de lui tenir tête, cette dernière porta délicatement sa deuxième main sur sa cuisse. Frôlant du bout de ses doigts sa peau d'albâtre, elle les glissa sans geste brusque sous sa jupe en cuir.

Soudain, la Sœur de lune en saisit avec vivacité l'une des aiguilles de combat qui s'y trouvait attaché par une lanière en cuir. Dans le même mouvement, d'un geste gracile des doigts cette déesse l'envoya en direction de l'araignée. Un léger sifflement se fit entendre prêt de l'oreille de Capulina au moment où le senbon fendit l'air pour lui passer qu'à quelques centimètres de sa joue. La légère brise qui en résultat fit virevolter quelques-unes des mèches blondes de cette dernière. La rendant à cet instant encore plus belle qu'elle ne l'était déjà aux yeux carmin de l'agente.

Un cri se fit entendre par la suite. Celui d'un homme qui avait eu l'audace de se glisser dans le dos de la petite araignée afin d'essayer de la prendre en traître. Un geste bien malencontreux que celui-ci venait de payer chèrement au moment où le froid mordant de l'acier venait de le frapper. Pénétrant sa chair, la pointe de son arme s'était planté au niveau de son cou. Bien que n'étant pas mort, ce dernier souffrait d'une terrible blessure dont il ne risquait pas de s'en sortir indemne. Situé tout prêt de la carotide, l'aiguille affûtée pouvait à tout moment lui trancher.

- " Tania, mon cœur. " Souffla-t-elle d'entre ses lèvres pulpeuses qui s'étirèrent en un large sourire tandis que sa victime s'écroulait au sol devant les yeux de Capulina. " Tu devrais soulager cet homme de sa souffrance... D'un coup sec. "

À ces mots, le sourire sadique de la petite blonde étira de nouveaux ses magnifiques traits. Partant dans un rire dont elle avait le secret, Capulina tendit brusquement sa jambe posée au dos de sa victime. Derrière les complaintes du taulard, deux bruits bien distincts se firent entendre. Celui de ses épaules qui se déboîtèrent dans un craquement sinistre.

Face à cette violence, mais surtout devant ce doux sourire enfantin qu'arborait sa collègue, Chang'e se mordilla la lèvre inférieure. N'en perdant pas une seule miette, la jeune femme la regarda en ressentant du désir pour elle. À ce moment précis, elle voulait faire de Capulina, sienne. Mais plus encore, l'assassin décida qu'à partir d'aujourd'hui, elle la prendrait comme modèle.

Le reste de la journée passa rapidement. Durant celle-ci, les deux agentes du Cipher Pol qui ne perdirent pas de temps à se faire connaître comme les deux folles dingues du pénitencier récolèrent de nombreuses informations. Tandis que la petite araignée continuait de jouer la plus brutale des deux, Chang'e, elle, en glanait en jouant les vierges effarouchées.

Deux méthodes qui portèrent leurs fruits et qui leur permirent d'apporter les preuves des méfaits qui y étaient commis. Des preuves qui n'étaient pas encore assez conséquentes pour en informer leurs supérieurs, mais qui ne saurait tarder à être le cas.


Dernière édition par Sœur Chang'e le Sam 20 Avr 2024 - 18:27, édité 1 fois
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Les deux agents en couverture ont bien intégré la routine de matons. Certainement, un peu trop. Leur duo se fait déjà un nom comme les tortionnaires les plus vicieuses du bagne. Une réputation dont même les supérieurs ont commencé à avoir un écho. Néanmoins, le Whip semble laisser ces deux femmes catalyser la haine des Zeks. Dès qu’elles sont au vestiaire, l’agent Tarentule s’en amuse en accrochant son fouet et ses chaînes à sa ceinture.

Combien de menaces de mort recevais-je aujourd’hui? Cela dépassera peut-être le record d’avant-hier. Hihi !

Depuis que la blonde côtoie cette collègue, elle a remarqué de nombreux indices pour cerner la personne. Chang’e est un public friand des punitions de l’agent Tarentule. Son sadisme talonne largement celui de l’agent du CP4. Celle-ci n’a pas trouvé d’occasion de la tester, cependant, son intuition détecte une plus grande perversion en elle. A plusieurs reprises, la blonde croise un regard loin de toute innocence dans les yeux de sa collègue. Peut-être serait-il temps de rappeler à l’ordre son impudeur?

Alors que la jeune femme prend son temps pour ajuster ses cuissardes, la dernière collègue présente quitte les vestiaires. Seules dans cet espace clos, Tania se redresse, le regard vers celle qui l’attend patiemment à proximité de son casier. Un mince sourire se dessinant sur son visage, elle s'approche de Chang'e. Ses talons claquant le carrelage sur ses pas, la blonde s'arrête devant elle. Cette femme aux cheveux blancs est bien plus grande. La tête levée, légèrement incliné vers la droite, Tania pose ses doigts sur le bout de sa cravate. Elle remonte ainsi le toucher de sa main jusqu'au nœud. Son regard suit ce mouvement mais continue jusqu'à sa bouche aux lèvres pulpeuses. Prétextant de réajuster sa cravate, elle tire petit à petit dessus pour que sa partenaire rapproche son visage du sien.

Ma tendre et fatale Célestia, une question me taraude depuis notre rencontre…que se cache-t-il derrière ce masque?

Une de ses mains frôlent son cou avant de caressé son visage. Son pouce caresse sa lèvre inférieure. Alors leurs visages à quelques centimètres l'une de l'autre, les yeux bleus de l'agent Tarentule plongent dans les pupilles écarlates de la religieuse. Quelques secondes s'écoulent, la tension monte dans les vestiaires féminins du Whip. La blonde entrouvre la bouche en réduisant lentement la faible distance qui les sépare.

Un soufflement du nez brise, brusquement, ce moment d'égarement. Sa bouche esquisse un grand sourire. Tania tire avec force sur la cravate de sa collègue, ne manquant pas de la faire ployer sur un genou. Regardant cette femme de haut, son rire caractéristique perce le silence des vestiaires.

Gnihihi ! Qu'est-ce que tu croyais, ma chère ? Que je te laisserais te rincer l'œil avec autant d'indécence. Tu semble avoir de la peine à contenir tes désirs. Quel vilain défaut ! Moi qui pensais les femmes de foi sage et pure. Il faut croire que les contradictions pullulent en ce bas-monde. Hihi !

Le bout de son index tapote le nez de Chang'e avec un visage amusé. Les doigts de son autre main appuient sur le haut de la poitrine de sa collègue afin de la plaquer dos au casier. Ses mains glissent ensuite tout le long de sa cravate avant de tourner les talons vers la sortie. Elle lance, finalement, un regard par-dessus son épaule.

Fais en sorte que je ne remarque plus cette faiblesse.

L'agent Tarentule, ayant allègrement jouer avec les tentations de Chang'e, s'attend à ce que celle-ci se montre bien moins arrangeante. Mais, elle reprend son attitude routinière comme si l'échange qui avait eu lieu était déjà derrière elle.

Ne faisons pas attendre le Train, Celestia. Il serait dommage de faire attendre nos collègues, déjà que la moitié des bagnards nous haïssent. Hihi !

Le jeune femme quitte ainsi les vestiaires, laissant sa partenaire se remettre de l'affront. Elles se rejoignent ensuite à la Station numéro un, devant un des wagons voyageurs du Train. Contrôlant les entrées et la circulation, ce dont principalement les quelques civils travaillant de nuit qui quittent l'usine et la centrale, la relève ayant été assurée par les Zeks. Les wagons sont donc peu remplis. L'agent Tarentule et l'Agent de la Lune ont bien jeté, en amont, vers les wagons du fret. Le guano n'est pas la seule marchandise transporté, ces champignons louches ont aussi une large part des compartiments. Cependant, rien est explicitement figuré sur les documents produits par la logistique. Les preuves accablantes s'accumulent.

Croisant les jambes sur un siège, la blonde est pensive tout au long de l’allé. Elle pense déjà à la manière dont présenté les choses pour amener une réaction immédiate du Gouvernement Mondial. Il leur faut un maximum d'éléments. La blonde se redresse une fois le train arrivé au terminus. Le duo contrôle l'afflux de civils qui remplit les wagons avec plus de zèle que les autres Whipers. L'agent Tarentule remarque de nombreux regards noirs et dédaigneux. Une fois les civils installés, les deux agents entrent dans leur wagons. Les portes se referment et une étrange atmosphère s'installe. Debout, les mains croisés, les femmes bloquent la porte du sas menant vers un autre wagon de voyageurs. Des yeux les fixent, le silence est pesant. D’instinct, les mains de l’agent Tarentule se posent sur ses armes. Balayant du regard le wagon, elles sont les seules Whipers présentes. Le mauvais pressentiment se confirme. Un homme se dresse tendant une arme à feu.

Bang !

Le premier tir résonne. La balle file entre les deux femmes. Tous les autres civils sortent leur arme au même instant, allant de la lame de couteau, au marteau, jusqu’à même des armes à feu pour quelques uns.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
Ce début de journée n'était décidément pas des plus agréables pour la Sœur de lune. Pour commencer, se voir rabaisser de la sorte par sa consœur l'avait mise hors d'elle. Chang'e n'avait pas apprécié sa façon désobligeante de la traiter. Jouer de ses charmes sur elle pour ensuite la menacer l'avait quelque peu décontenancé. Et maintenant, voilà qu'elle se retrouvait prise pour cible par des moins-que-rien qui n'avaient rien trouvé de mieux que de leur tendre un piège dans cet engin de fer.

Non, cette matinée n'était vraiment pas au gout de la jeune femme. Le visage totalement de marbre, l'agente gouvernementale observa tous ces misérables qui osaient s'en prendre à elle. D'un regard vide, elle les balaya tous un à un par-dessus ses lunettes aux verres rouges.

Parmi eux, certains semblaient déterminés à tous pour les abattre. Tenant fermement leur arme à feu, ils attendaient que les deux matonnes daignent montrer le moindre signe d'agressivité pour leur cribler le corps de balle. Tandis que d'autres se demandaient dans quelle galère ils s'étaient retrouvé. L'un d'eux dont les dents claqué de peur se tendit au moment où l'ange de la mort de Parisse plongea ses billes écarlates dans ses yeux.

Un nouveau coup de feu retenti dans le wagon. Se crispant sur la gâchette de son arme, le froussard qu'elle regardait tira sur elle. La balle sifflant à vive allure dans sa direction se logea qu'à quelques centimètres de sa tête dans la carcasse métallique du train.

- " Attendez le signal bordel ! " Ordonna l'un des hommes en tête du peloton d'exécution en levant la main pour les empêcher de vider leur chargeur dans l'instantané.  

Sans ciller ne serait-ce un seul instant, Chang'e porta la main sous son veston. De ses doigts fins et manucurés, cette dernière garda son calme malgré la rage qui bouillonnait en elle en sortit son paquet de cigarettes. Se saisissant de l'une d'elle, l'agente du Cipher Pol la glissa au bord de ses lèvres pulpeuses qui la pincèrent avec douceur. L'allumant dans le même temps, la nymphe s'avouera la douce volupté de la fumée s'infiltrant dans ses poumons.

- " Puis-je ? " Lâcha-t-elle d'un ton plat à l'encontre de sa collègue dans un souffle, recrachant délicatement la fumée d'entre ses douces lèvres recouvertes de rouge camellia.

Inhalant une nouvelle bouffée de nicotine, Chang'e détourna le plus possible l'attention de leurs agresseurs sur les gestes graciles de sa main qui tenait la sèche. Captant chacun des regards du sien, elle laissait sa longue chevelure des neiges pousser dans l'ombre de son dos. Silencieusement, sans éveiller le moindre soupçon, une mèche de cheveux descendit le long de sa jambe avant de se frayer un chemin sous les sièges. Puis soudain, au moment où le leader de ce groupe s'apprêtait à donner le signal pour mettre fin à leur vie, les cheveux de la Danse-lame s'enroulèrent autour de sa cheville.

Le tirant d'un coup sec vers elle, ce dernier tombe à la renverse devant les yeux de ses camarades qui n'en réalisèrent pas immédiatement la raison. Quand enfin, l'un des civils découvrit la supercherie. Malheureusement, au moment où ces derniers décidèrent de faire feu sur les deux agentes, il était déjà trop tard. Après l'avoir traîné au sol jusqu'à elle, la Sœur le souleva à l'aide de sa chevelure pour se dissimuler entièrement derrière son corps. Un organisme qui lui servit de bouclier humain en arrêtant les balles qui lui étaient destinées.

- " Décidément, rien ne va sur cette île. " Souffla-t-elle en toute quiétude tandis que le son rempart mort depuis déjà quelques secondes se vidaient de son sang des nombreuses plaies qui lui furent infligées par les armes de ses propres hommes. " Peut-être devrions-nous la nettoyer de fond en comble et ne pas seulement s'arrêter à la zone carcérale. "

Le visage toujours aussi inexpressif, elle regarda en coin la petite araignée qui ne souffrait d'aucune blessure apparente. Durcissant son corps à l'aide dr l'art du Sixième Style, l'agente Tarentule la regardait adosser contre le mur du wagon en affichant un large sourire. Voyant que l'albinos s'en sortait très bien sans son aide, elle décida de ne pas intervenir, préférant savourer le spectacle.

- " Qu'en penses-tu ma douce Tania ? " S'exprima la déesse blanche plus pour la forme qu'autre chose tandis que le reste de ses cheveux se dressèrent dans son dos en de nombreuses mèches menaçantes de plusieurs mètres de longs. " Un petit rafraîchissement lui ferait le plus grand bien si on la débarrassait de ces rebuts qui la souillent de par leur simple présence. "

Chang'e porta de nouveaux son regard sur son auditoire qui continuait de leur tirer dessus tandis que d'autres rechargés dans la panique. Car oui, la peur se lisait sur de nombreux visages en voyant que cela ne leur faisait rien. Quelques-uns cherchèrent même à s'enfuir en laissant leur arme sur place. Cependant, le glas venait de sonner. Celui-là même de leur propre perte.

- " D'ailleurs, leur simple vue m'incommode et me donne la nausée... " Déclara la nonne dans un dernier souffle de fumée avant d'écraser son mégot de cigarette sur le corps encore chaud de sa première victime.

Ce qui se passa après, fut un véritable bain de sang. Dans les hurlements de douleur et de frayeur, les civils qui avaient osé s'en prendre à ces deux agentes périrent les uns après les autres. Usant de sa capacité à mouvoir sa douce chevelure blanchâtre, Chang'e les assassina jusqu'au derniers sans la moindre pitié ni même la moindre émotion visible. Enfin presque tous. Car caché sous un siège, la tête entre les mains à trembler de peur, la Danse-lame en avait laissé un en vie afin de pouvoir glaner des informations.

Une fois le calme revenu dans le wagon, la Sœur de lune se débarrassa du corps de sa victime en l'envoyant s'écraser au milieu des autres morts. Alors que ses cheveux ensanglantés reprenaient leur taille normale, l'espionne s'approcha de sa consœur. Se penchant pour se mettre à sa hauteur, elle pivota légèrement la tête sur le côté tandis que leur visage ne se trouvait qu'à quelques centimètres.

- " Ne t'avise plus jamais de me traiter de faible. " Souffla-t-elle d'une voix douce qui contrastait avec son regard vide qui ne laissait rien paraître de son animosité envers elle.

Une amertume qui disparaîtrait sûrement avec le temps en raison du respect que lui inspirer malgré tout la jolie blonde. D'un geste de la main, elle saisit une mèche de ses cheveux d'or qu'elle laissa doucement glisser entre ses doigts. Puis, brusquement elle approcha ses lèvres charnues du creux de son oreille.

- " Si ça ne te dérange pas, je te laisse t'occuper de notre invité, ma chérie " Stipula la Danse-lame d'un ton taquin et à la fois voilé de glace. " Je vais aller me refaire une petite beauté en attendant. "

S'éloignant sans rien ajouter de plus, l'agente de la lune partie s'enfermer dans les cabinets pour essayer de nettoyer tout le sang impur qui avait sali sa chevelure d'un blanc lacté. Une tâche ardue par faute de produit adapté en cette circonstance et qui risquait à l'obliger d'en couper les pointes qui dégoulinaient encore.


Dernière édition par Sœur Chang'e le Sam 20 Avr 2024 - 18:27, édité 1 fois
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L’agent Tarentule n’a pas perdu de son effet. Elle sait où appuyer pour insupporter ses collègues. Y a pas à dire, elle en a trouvé une particulièrement sanguinaire. La main sur le menton, et la tête légèrement inclinée sur la gauche, la blonde fixe d’un œil insensible le massacre orchestré par sa collègue. D’un soupir, elle sent que cette histoire va leur retomber dessus. La Comtesse Halle Berry-Whip, dit le Fouet, sera bien obligée de réagir à ce massacre de civils, aussi crapules soient-ils. Pensive, Tania prévoit deux résolutions. Soit le Fouet les suspend le temps que l’affaire se calme, soit elle les suspend le temps d’élaborer le procès de leur radiation du corps des Whipers. La décision de cette comtesse en dira long sur sa politique. Dans les deux cas, l’agent Tarentule voit mal comment échapper à une suspension de poste. Autant donc faire la lumière sur cette affaire. La gardienne s’approche de l’individu en état de choc. Recroquevillé sur lui-même, taché de sang de toute part, il se balance en se tenant le crâne. Fixant le sol, il répète des murmures.

“Pitié… pi… pitié… reprend toi putain… beurk…”

Il se retient difficilement de ne pas vomir. Le pauvre homme ne doit pas être bien plus âgé que Tania. Celle-ci le regarde de haut, en maintenant une certaine distance. Les talons sur la surface du sol ensanglantée, elle sourit les bras croisés.

Nous avons atteint le terminus, mon cher. Hihi !

De son air moqueur, elle tend les chaînes pour signifier son état d’arrestation. Cependant, le jeune homme semble l’ignorer.

“Pour Cynthia… pour elle… je survivrais…
-Ce n’est pas en prononçant le nom de votre dulciné que vous vous en sortirez si facilement.


Redressant la tête, le maigrichon armé d’une batte clouté plonge son regard empli de haine dans les yeux perçant de la blonde.

“C’est ma fille !”

Empoignant son arme de fortune, il se lève vivement et vise le visage souriant de son adversaire. L’agent Tarentule ploie son torse vers l’arrière esquivant une première tentative. D’un râle agacé, le délinquant continue son enchaînement. Tout en reculant, Tania use de sa souplesse pour esquiver chaque coup. Dans l'écho de ses rires, le bruit métallique de la batte cognant le sol ou les sièges se fait entendre.

Oh oh ! En voilà, un jeune papounet dévoué, malheureusement, il ne sait pas quand s'arrêter.

L’agent du Cipher Pol finit par exploiter une de ses nombreuses ouvertures dans ce style de combat médiocre. La pointe de son talon se plante dans son genou. Un cri de douleur, l’homme s’affaisse. Le dos de son pied encastre la mâchoire du bonhomme sur un des sièges. Il s'effondre au sol, inerte un instant. Crachant un peu de sang, le souffle fort, le jeune père se relève malgré une jambe en vrac. La ferveur de sa volonté ne manque pas d’intriguer sa tortionnaire tout sourire.

Cessez donc de vous relever. Ne soyez pas ridicule, nous pataugeons déjà dans le sang de vos camarades. C’est répugnant.
-Vous, les Whipers… toujours à prendre les autres pour de vulgaires insectes, hein?! Nous ne méritons rien que la mort, nous les fils des Zeks ! Notre avenir dans ce trou n’est pas assez pitoyable pour vous ! Nous sommes que des fils de déchets, destinés à rester des déchets… Bah ouais haha... Écrasez nous comme des cafards ! Les monstres gagnent toujours dans ce monde de merde…
-Absolument. Je rajouterai même les f-
-Combien d’orphelins? Combien de veuves? COMBIEN?!
-Dois-je aborder le concept de légitime défense ?
-Mon cul ! Avec votre putain de pouvoir, nous avions aucune chance ! Vous tuez pour le plaisir ! Vous êtes des abominations. Des démons venus brûler cette île pourri pour qu’il devienne à nouveau l’Enfer sur terre !”

L’agent Tarentule commence à lier quelques points. Le bagne a plus d’un siècle de service. Sachant que tous les Zeks ne sont pas des criminels recherchés du Gouvernement, il y a pu y avoir des prisonniers politiques du Sultanat des Pétales comme des rebelles de Luvneel réduit à l’esclavage. Sur les cent mille habitants de la ville, tous ne sont pas des familles de Whipers ou immigrés. Certains sont nés dans l’enceinte même du Pivogor. Le dortoir a beau séparer les hommes des femmes, certains contacts sont inévitables et les conséquences qui vont avec. Cela en fait finalement des orphelins enlevés de leur mère, séparés de leur père, élevés dans la ville, condamnés à la misère. La main d'œuvre idéale pour toute pègre. Silencieuse pendant sa réflexion, elle s’aperçoit qu’une étrange vapeur émane du maigrichon.

“Même si les dieux nous abandonnent. Je mourrai pour la sortir de ce trou… je la protégerais comme je l’ai promis à sa mère…
-Crois-tu qu’un homme aussi insignifiant peut faire quelque chose contre moi?
-Chacun de mes coups portent le poids des vies que vous avez bafouées ! Ces gens ont tous une histoire. Nous avons tous des vices, des qualités, des passions, des rêves. Oui, on fait pitié ! On est né dans le fumier du guano ! MAIS NOUS SOMMES HUMAINS, BORDEL !”

Une aura enflammée surgit soudain autour du jeune homme.

Les choses deviennent intéressantes. Hihi !

Le malfrat fonce d’un bond vers l’agent Tarentule. Sa batte enflammée frôle sa chevelure blonde. Cette tentative n’était qu’un leurre. L’arme tombe au sol. Un poing vient percuter le ventre de la whiper. Malgré sa peau endurcie par un Tekkai de réflexe, la puissance du coup fait reculer Tania de quelques mètres. Elle l’aurait sous-estimée ? Ce n’est un pecno d’une île pourri.

Comment est-ce possible?
-Cynthia… ton papa reviendra à la maison… IL REVIENDRA !”


La température du wagon augmente rapidement. L’homme foncé avec vivacité vers la blonde. Cette fois-ci préparée, l’agent Tarentule évite son poing destructeur en montant au plafond tel une araignée. Le bras enfoncé dans une paroi du train, son assaillant est immobilisé un instant. Dans une acrobatie, un pied décanille son crâne suivi d’un autre sur la paroi d’à côté. Visant toujours au même endroit, la jeune espionne ne pense pas le voir se relever. Cependant, une de ses mains frissonne avec que tout son corps tente difficilement de se remettre sur ses jambes. Contrairement à ce qu’elle montre, cette situation amuse beaucoup Tania.

Soyez raisonnable. Je reconnais votre ténacité, mais vous allez finir par en mourir. Nous pourrions simplement discuter en bonne compagnie.
-Ja… kof… JAMAIS ! Un p…père n’a qu’une parole…”


D’un mouvement, l’aura de flamme est projeté sur l’agent Tarentule. D’un pas de côté suivit d’un tour sur elle-même, elle esquive l’attaque tout en dégainant son fouet avec une fluidité. Elle s’attend à pouvoir maltraiter cet homme encore longtemps. Malheureusement, lorsque la fumée se dissipe, le jeune père a disparu ne laissant que les portes du train enfoncées et fumantes.

Quelle surprise… Pfft ! Hihihi ! On dirait bien que je me suis faite avoir.

Habituellement, elle l’aurait poursuivi mais ce n’est qu’une petite frappe hors de ses priorités. Sortant du train, l’agent Tarentule contemple l’horizon en ajustant ses gants. Personne n’a été attiré par le bruit. Ils attendent surrement un nouveau retour pour camoufler les pistes de leur assassinat et laisser leurs corps être découvert plus tard. Si ses suppositions sont justes, il y a de la corruption dans l’air. Il faut à présent accélérer les choses. Remontant sa manche, elle utilise son mini-escargophone pour appeler le service Analyse du Cipher Pol.

Ici, Agent Tarentule, actuellement mobilisé avec l’Agent Chang’e sur Whiperia. Nous avons un rapport alarmant sur la situation du bagne. Je préconise une renégociation du contrat dès Berry-Whip au vu des multiples preuves de leur infraction, ainsi qu’une assistance d’une escadrille de la Marine sur la mer de l’Ouest.
-Nous communiquerons tous ce que vous avez pu collecté, ainsi que vos conseils. Le pôle numéro 3 jugera des dispositions nécessaires en fonction.
-Faites en sorte que ce soit une décision rapide. Nous sommes déjà sur la sellette à cause de notre… sévérité. Les règles se sont ramollies, la corruption est omniprésente, j’en viens à douter du véritable chef de ce lieu.
-Vous n’êtes pas censé vous faire discretes? C’est ce que l’on attend d’agents d’infiltration !
-Vous comprendrez votre impertinence en lisant le rapport. Terminé.


Même s’il n’a pas tord, l’agent Tarentule préfère mourir que donner raison à un bureaucrate qui ne fait que lire et répondre à son escargophone toute la journée. Il ne reste plus qu’à trouver Chang’e pour envoyer leur rapport et signaler l’incident au Whip. Tania parie sur une suspension en attente de jugement. Elle espère que le Cipher Pol réagira avant le moindre procès.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
Les choses sérieuses étaient enfin sur le point de débuter. Enfin l'heure de remettre de l'ordre sur cette île avait sonné. Après leur petite altercation à bord du train avec tous ces civils qui perdirent la vie dans d'atroces souffrances, l'agente Danse-Lame avait contacté ses supérieurs. Leur apportant toutes les données qu'elles avaient réussi à glaner, la décision fut prise de frapper un grand coup dans cette organisation déplorable.

Les consignes étaient parfaitement claires. Un escadron de la Marine avait été envoyé pour assister les deux demoiselles dans leur mission. Cependant, en attendant les renforts, ces dernières se devaient de préparer le terrain pour leur faciliter les choses. Il était bien évidemment hors de questions pour les jeunes femmes de se tourner les pouces en attendant leur intervention. Pour ce faire, la directrice elle-même de la troisième branche du Cipher Pol leur ordonna d'appréhender les personnes à la tête du Whip.

Une charge que les deux espionnes comptaient bien mener à bien avec le plus grand plaisir. Surtout que celles-ci avaient carte blanche pour accomplir leur tâche. Mais pour l'heure, ces pseudo-gardiennes s'étaient retirées dans leur appartement afin de se préparer au mieux en circonstance. Se retrouvant dans la petite chambre miteuse qu'on lui avait attribuée pour l'occasion, Chang'e sortait tout juste de sa douche enveloppée dans une serviette propre qui ne recouvrait que très peu sa nudité. Il faut dire que la qualité du service y était déplorable. Mais rien qui ne pouvait arrêter la Déesse blanche qui se voulait toujours bien apprêtée en toute condition.

- " Il me tarde de nettoyer une bonne fois pour toutes les rues de ces déchets qui la polluent. " Lâcha-t-elle sans la moindre émotion apparente, n'ayant pas de publique devant lequel elle devait se forcer à les exprimer. " Quand je pense que j'ai dû couper la pointe de mes cheveux à cause de ces rebuts de la société. " S'offusqua avec mépris la Soeur de lune qui au moment se les brosser repensait au sang qui les avait souillé. " Heureusement que je peux les faire repousser à volonté sinon ce n'est pas de soldats qu'on aurait besoin, mais d'un nouvel architecte pour reconstruire l'île toute entière. "

Amusée par ses propres propos qu'elle pensait jusqu'au dernier, Chang'e le visage toujours aussi impassible cessa soudainement tout mouvement. Stoppée dans son mouvement, la faucheuse de Parisse scruta le reflet de son miroir en silence. Alerté par un mouvement suspect, derrière elle, l'albinos toujours assise les jambes croisées devant ce dernier chercha minutieusement ce que cela pouvait être.

Étrangement, il n'y avait rien. Et pourtant, la demoiselle était sûre de ne pas avoir halluciné. Continuant de rester sur ses gardes, elle finit de se coiffer avant de s'emparer de son maquillage qu'elle appliqua soigneusement.

- " En tout cas j'ai hâte de voir de quoi est véritablement capable Capulina. " S'exprima-t-elle tout en reposant son rouge à lèvres sur le bureau avant de commencer à mettre de la crème sur sa peau sans quitter le miroir du regard à la recherche d'un éventuel intrus. " Savoir si elle est aussi forte que laisse présumer les rumeurs que j'ai pu entendre sur elle ou alors si c'est juste un joli petit minois avec une trop grande confiance en elle. "

Mais alors qu'elle s'interrogeait sérieusement sur les compétences au combat de sa consœur, un nouveau mouvement se fit sentir dans son dos. Seulement, cette fois-ci, Chang'e aux aguets y réagit en conséquence. D'un mouvement fluide du poignet, elle attrapa sa lime à ongles en métal qui se trouvait à porter de ses doigts pour l'envoyer filer à travers la chambre.

- " AIE !!! " S'écria la voix d'une jeune femme de derrière un rideau en recevant l'objet sur la tête qui lui causa un petit hématome.

Un timbre qui n'était pas inconnu à la Déesse blanche qui n'avait pas perdu de temps pour se relever de sa chaise et se jeter sur l'intruse. La saisissant par un bras, la Danse-lame la révéla au grand jour en la sortant de sa cachette.

- " Tiens tiens... " Souffla-t-elle en regardant l'adolescente qu'elle tenait fermement entre ses griffes en forçant son visage à exprimer le mécontentement. " Une petite lapine s'est enfuie de son terrier pour venir mettre son museau où il ne faut pas. Devrais-je la punir sévèrement pour lui apprendre à rester à sa place ? "

Pour seule réponse, la jeune fille à la chevelure violette secoua énergiquement de façon négative tandis que ses yeux reflétaient la crainte de se voir réprimander d'une quelconque façon.

- " Qu'est-ce que tu fais ici, Lulutsu ? " Gronda la Sœur de lune à l'encontre de la jeune femme qu'elle n'avait pas revu depuis son départ de Parisse il y avait presque trois ans de cela.

- " Coucou maman... " Répondit simplement sa fille en souriant timidement à sa mère qui comme elle le pressentait ne serait pas contente de la voir ainsi débarquer lors d'une de ses missions. " Je... "

- " Peu importe... " La coupa la mère de famille en soupirant et secouant doucement la tête avant de la relâcher puis de reprendre avec froideur. " Les questions attendront. J'ai plus important à faire. "

- " Mais... "

- " Il n'y a pas de mais ! " La coupa sèchement Chang'e à contrecœur qui mourrait d'envie de la prendre dans ses bras pour la cajoler. " Tu n'as rien à faire ici ! Je n'ai clairement pas de temps à perdre avec toi alors que je suis en mission ! "

Les mots étaient durs en effet et l'albinos se maudissait de parler ainsi à son enfant. Mais il fallait qu'elle comprenne que même si elle était heureuse de la revoir après si longtemps, elle avait du travail. Et sa présence en ces lieux ne l'arrangeait pas. Au contraire même, cela l'inquiétait quand on voyait que des hommes avaient cherché à les tuer elle et Capulina.

Après cet échange inattendu entre les deux femmes, Lulutsu resta sagement assise sur le lit les mains croisées sur les genoux à attendre que sa mère finisse de se préparer. L'air attristée, l'adolescente fixait le sol quand l'agente finissait de s'équiper d'une combinaison entièrement noir pour se marier à la perfection avec la nuit qui était tombée et durant laquelle les deux Cipher Pol comptaient frapper. En la voyant si chagriné, le cœur de la Déesse blanche se serra et un long soupir en résultat.

S'approchant délicatement d'elle, elle vint dessiner les contours du visage de sa fille du bout de ses doigts manucuré en une tendre caresse. Surprise par ce geste alors qu'elle pensait que sa mère était en colère contre elle, Lulu la regarda confuse.

- " Attends-moi sagement ici ma chérie. " Lui demanda-t-elle d'une voix aimante au moment d'arborer un doux sourire complice. " On discutera tranquillement toutes les deux à mon retour. "

Sur ces mots, la jeune fille lui rendit son sourire en se saisissant de sa main dans les siennes. Une main si douce qui lui avait tant manqué durant toutes ces années sans elle. Se penchant sur elle pour lui déposer un chaleureux baiser sur le front, Chang'e lui souffla avec amour qu'elle lui avait manqué avant de finalement quitter la pièce pour se rendre au point de rendez-vous où l'attendait sûrement sa collègue.
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Vous avez mis plus de temps que prévu. As-tu eu le temps de trouver une amante, ma chère ? Hihi !

Encore vêtu de son costume de whiper, l’agent Tarentule n’a pas opté pour la dissimulation. Elle semble avoir préparé un engin étrange. Une sorte de mini-ballon dirigeable dégonflé dont des sacs, des cordes et deux étriers y sont accrochés. Adossée au mur d’une sombre ruelle de la ville, la blonde tend sa main pour contempler ses ongles qu’elle vient de finir de limer.

La directrice du CP3 a donc opté pour ce genre d’opération. Elle est plus intransigeante que je ne l'aurais pensé. Probablement que Madame la chatte veut avoir un haut fait dans sa manche pour rivaliser avec les autres pôles. Quel dommage, alors que nous avions tous les moyens de pression pour une négociation. Quoiqu'il en soit, les ordres sont les ordres.

Jetant sa lime, l’agent Tarentule commence à allumer la flamme de l'appareil à l’aide d’une allumette. Cette machine était à la base une assurance pour la jeune femme si jamais la situation dégénère. Après le massacre du train, la blonde a pris assez peur pour préparer une porte de sortie idéale. La voie aérienne était la meilleure option étant la principale lacune du système de défense du bagne. Problème, la Directrice en a décidé autrement. Capulina s’adapte et doit en faire un outil pour une attaque surprise.

Voici notre véhicule, Agent Chang… Hum. J'ai une prononciation désastreuse des noms exotiques. Permets moi d'être plus familière. Après tout, nous avons déjà partagé des vestiaires, des recadrages et une tentative d'assassinat ensemble. Cela rapproche. Hihi !

Le ballon grandit, gonflé par l’air qui chaud s'emmagasine à l'intérieur. Les sacs maintiennent le ballon au sol. Tania en met un sur un étrier.

Voyons, voyons. Une blancheur perçant l'obscurité. Petite Lune, ce surnom te rend plus mignonne. Ce sera parfait.

D’un geste, elle invite sa compère à faire de même.

Alors ma chère petite Lune, prenons donc notre envole.

Une fois sa partenaire aussi sur son étrier, du tranchant de sa main, l’agent Tarentule coupe quelques cordes allégeant le mini-dirigeable. Le duo s’élève dans le ciel noir de la nuit. Telle une grande ombre, le vent dans les cheveux, des petites hélices s’actionnent. La direction de l’engin est fixé difficilement vers Knut, le QG des Whipers. Le système de ce mini-dirigeable est plus précaire qu’il en a l’air. On lui refile souvent des prototypes lorsque l’agent Tarentule demande des gadgets. Traversant l’île en contournant tous les projecteurs, elles parviennent à approcher l’un des murs les plus hauts de Knut. Ce sont les appartements des Berry-Whips. Tania utilise le Rope Action pour étendre une corde jusqu’aux barreaux d’une fenêtre. Son ton est plus sérieux qu’à l'accoutumée.

Je fais diversion. Assure toi de couper toute retraite de nos cibles.

Une fois sa compère accrochée à cette fenêtre pour s’infiltrer, l’agent Tarentule longe les murs en s’élevant un peu plus en altitude. Elle parvient à un vitrail qui illumine habituellement la pièce principale de cette riche famille. D’un Rankyaku, la blonde brise cette vieille décoration. Au même moment, des cordes accrochent les bords intérieurs de cette nouvelle ouverture. Les serviteurs sont paniqués et la famille en présence est prise de stupeur. Dans cette gigantesque salle à manger, la Comtesse, le Comte et leurs enfants mais, aussi, le Vicomte et d’autres branches de la famille Berry-Whips au grand complet.

Gnihihihi ! Désolé de gâcher ce joli repas de famille. Au nom du Gouvernement Mondial, le non-respect du contrat qui le lie les Berry-Whips est à présent rompu. Les règles changent. Notre Sérénissime Gouvernement nous demande l'arrestation et la déposition de tous les Berry-Whips. Rendez-vous ou subissez les affres d'une guerre sans merci.
- Aiiie ! Bordel, mais c'est la p'tite nouvelle...
-Whiper Tania… je m'en doutais.
-Le Fouet est perspicace.
-Cette île nous appartient depuis plusieurs générations. Vous pensez pouvoir nous le retirer sans procès !
-Ainsi, Whiperia choisit la guerre plutôt que la paix. L’hybris de votre dynastie a un prix. Et il est temps de le payer !


Sautant du mini-dirigeable, l’agent Tarentule fait claquer son fouet et laisse tomber ses chaînes. La Comtesse Halle siffle pendant que son mari tente de mettre à l’abri les membres de sa famille. Ceci n’est rien d’autre qu’une tentative de coup d’Etat des plus brutales dans l’histoire de ce bout de cailloux.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
Le grand nettoyage de printemps avait enfin commencé. Prête à toutes les éventualités, la Danse-Lame se glissa silencieusement par la fenêtre afin de pénétrer dans la demeure de la famille de la Comtesse. Sur le papier, la tâche que lui avait confiée l'agente Tarentule était des plus simples. Seulement, en pratique Chang'e savait pertinemment que cela n'allait pas être de tout repos. Rien n'indiquait les forces en présence et la Parissienne ne savait pas à quoi s'attendre entre ses murs.

Néanmoins, cela ne l'arrêta nullement. L'espionne en avait vu d'autres et ne se laissa pas décontenancer par une telle situation. De plus, la demoiselle se sentait confiante de ses capacités. Des capacités qui ne lui avaient jamais fait défaut la menant à chaque fois à réussir ses missions. Il n'y avait donc aucune raison que cette dernière se passe autrement.

En toute discrétion, la Parissienne se déplaça dans la bâtisse, neutralisant sans les tuer les quelques gardes qu'elle croisa sur son chemin. Captant les voix qui s'élevèrent dans la maison en raison de l'intruse qui avait fait irruption, Chang'e se mit à suivre la direction d'où cela venait. En arrivant devant les portes de la salle à manger, la demoiselle aux cheveux blancs vit son attention attirée par cette dernière qui s'ouvrit. Parée, l'espionne empoigna la garde de son sabre prête à occire la première personne qui en sortirait.

- " HAAAAAAAAAAAAA ! " Fut le seul bruit que l'on entendit quand l'un des enfants poussé par son propre père apparu dans l'encablure de la porte.

Apeuré, un jeune garçon d'environ huit ans poussa un hurlement d'effroi en voyant une inconnue vêtue de noir se dresser face à lui. En voyant qu'il ne s'agissait que d'un enfant, l'albinos se retient de se servir de son arme. Bien que sa mission consistait à neutraliser les agents du Whip, l'agente se refusait de tuer un garnement si elle n'y était pas obligée. À la place, avant que son paternel ne puisse réagir, la Danse-lame fit pousser ses cheveux qui s'enroulèrent autour du cou du garçonnet avant de le soulever du sol.

- " Gabriel !! " S'écria horrifié le Comte Berry-whip en voyant qu'on s'en prenait à sa progéniture.

- " Tutututu... " S'exprima avec malice la faucheuse de Parisse au moment de dégainer son katana noir qu'elle pointa sans hésitation vers le père de famille qui s'arrêta brusquement alors qu'il s'apprêtait à s'attaquer à elle.

- " Papaaaaaa !! " S'égosilla en pleurs Gabriel dont les yeux larmoyants se portèrent sur le Comte qui se sentait démuni de voir ainsi son fils entre les griffes d'une ennemie. " Aide-moi... "

- " Ne lui faites pas de mal... " La supplia Johnas dont les jointures de ses doigts blanchirent a tel point il serrait les poings de fureur en jetant un regard assassin à Chang'e qui affichait un air amusé devant une telle haine apparente. " Sinon... "

- " Voyons voyons cher Comte... " Souffla froidement la Danse-lame au moment de resserrer l'étreinte de ses cheveux bancs autour du cou de sa victime qui se mit à couiner de douleur. " Vous pensez réellement être en position de me menacer de la sorte ? Vous savez... " Dit-elle en penchant légèrement la tête sur le côté sans le lâcher de ses yeux écarlates. " ... A cet âge-là, les cervicales sont si fragiles... Une simple pression et... "

Sur ces mots, la pression s'intensifia autour de la gorge de Gabriel qui sentit sa nuque craquer et dont les yeux exorbités démontraient la souffrance qui l'accablait à ce moment-là.

- " Oups... " Laissa échapper d'entre ses lèvres pulpeuses la demoiselle feignant la maladresse de son geste devant les membres de sa famille qui serraient les dents pour se retenir de se jeter sur elle. " Allez monsieur le Comte, on retourne bien sagement à l'intérieur. Vous aussi... " S'exprima la Soeur de Lune avec mépris envers le Vicomte qui tenait fermement son fouet entre ses mains. " ... vieux débris. "
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Alors que les deux femmes se regardent en chien de faillance, les fuyards reviennent dans cette grande salle à manger. Ils semblent que les choses se dégoupillent plus rapidement que l'agent Tarentule ne l'aurait imaginé, au grand damne du Fouet.

Oh, je crains que nous aurons pas l'occasion d'en venir, ma chère Comtesse.

Tania range ainsi ses armes pour décrocher sa valise du mini-dirigeable. S'affalant sur une chaise, bousculant la vaisselle, les pieds sur la table et documents en main, son attitude agace la maîtresse des lieux qui ne peut que laisser les choses se faire. Ses yeux font des va-et-vient dans l'espoir d'avoir une opportunité de sauver son enfant.

Lâches.
-Allons bon, ne soyez pas de mauvaise foi. Nous savons tous de votre gestion plus que douteuse du bagne. À vrai dire, vous êtes si loin que l'on se demande vraiment si les prisonniers n'ont pas plus de privilèges que les habitants. Corruption endémique, laxisme, absence de contrôle du contact entre civil et prisonnier, exploitation douteuse dans les mines, délinquance hors de contrôle et suspicion de crime organisé. Dois-je en rajouter ?


Le Fouet du Whip détourne le regard. Visiblement, elle n'est pas vraiment l'instigatrice de toutes ces manigances. Un choix certainement motivé par l'appât du gain, du moins, c'est ce que pense l'agent Tarentule. Le Compte prend la parole avec un regard dure camouflant sa peine.

Vous comptez nous exécuter ?
-Disons que cela pourrait être le pire des scénarios. Mais je préfère que l'on évite les effusions de sang. Bien maintenant que vous avez entendu tous les chefs d'accusation, vous vous doutez que vous n'échapperez pas à une grosse condamnation. Néanmoins, votre coopération pourrait alléger quelque peu les peines que vous encourez.


L'agent Tarentule étale deux feuilles sur la table. L'un demande la signature confirmant l'abdication du Fouet au profit du Whiper Tania, l'autre une reconnaissance que le contrat a été bafoué et la rétrocession de l'île dans les mains du Gouvernement Mondiale. Un siècle d'histoire et, malheureusement, les Berrys-Whips ont loupé l'occasion de transitionner en tant que membre du Conseil des Nations. Leur cupidité a sonné leur perte.

Faites le, au moins, pour votre fils.
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Le lendemain matin, l'agent Tarentule appelle l'ensemble des Whipers pour une réunion d'urgence en utilisant le nom de la Comtesse Halle. Même si elle a pris temporairement le titre, cela ne reste qu'un bout de papier. Pour le moment, la Comtesse semble coopérative car l'agent Tarentule lui a promis de laisser sa famille tranquille si elle prend toute la responsabilité de leurs illégalités. Cependant, Capulina est méfiante. Elle pense cela bien trop facile et elle connaît l'atout majeur de cette femme. Celle-ci possède un oiseau géant de compagnie qui peut à tout moment venir s'exfiltrer. La blonde se fiche bien qu'elle puisse s'échapper maintenant qu'elle a tous les documents nécessaires en sa possession. L'objectif est de pacifier et recadrer ce bagne radicalement.

Les employés du Whip se réunissent en rang tel des soldats dans la grande cour du château. Prêt à saluer leur leader, ils écarquillent les yeux en voyant deux autres femmes porter respectivement l'uniforme du Fouet de Whipéria et l'insigne du Chef Geôlier. La blonde prend place sur l'estrade avec un grand sourire tandis que sa partenaire se poste devant les troupes en formation.  Le discours de l'agent Tarentule commence.

Je comprends votre confusion, Whipers. Je suis Tania, le nouveau Fouet nommé temporairement par notre chère Comtesse suite à un scandale de corruption dans nos rangs. Je prends donc les responsabilités pour régler cette crise au plus vite.

Des murmures se font entendre dans les rang. Chang’e claque son fouet pour appeler au silence.

Comme vous pouvez le constater, j'ai laissé ce bon vieux Vicomte Wilfric prendre sa retraite pour l'occasion. Je vous présente son successeur dans ce poste, Célestia. Elle sera parfaite pour remettre cette île sur le droit chemin.


Son sourire s'affaisse subitement.

Néanmoins, je serai une régente à l'écoute de mes employés. Si vous avez la moindre question, je vous prie d'avancer d'un pas hors de votre rangé et ainsi prendre la parole.


Deux Whipers côte à côte s'avancent en même temps. Ils semblent bien se connaître et ne pas beaucoup apprécier ce chamboulement soudain.

Pourquoi la Comtesse vous a choisi vous?
-Et quand vous dites temporairement, combien de temps exactement ?


La blonde ricane.

Excellentes questions.


Elle échange avec Chang'e un regard complice. D'un mouvement de tête silencieux, Tania semble lui donner un ordre. La nouvelle Cheffe-Geôlière s'approche d'eux avec un visage impassible. Les deux hommes haussent les sourcils intrigués. D'un mouvement filant dans l'air avec fulgurance du vent et le légèreté d'une brise, Chang'e degaine sa lame. Un instant de silence prend toute la cour. La nonne aux cheveux blancs tranche en un instant. Du sang coule lentement du cou des deux Whipers immobiles. Leurs têtes se décrochent soudain de leur corps et tombent lourdement au sol. Leur cadavre s'écroulent sur leurs genoux avant de finir, tous deux, à plat ventre éclaboussant d'hémoglobines les bottes de leur bourreau. Des regards d'horreur marquent de nombreux visages. Les yeux perçants de Tania scrute l'ensemble des Whipers. Certains se mettent à saluer leur nouveau leader de terreur. D'autres baissent la tête et deglutissent. Ils ont été témoins d'une mise à mort sauvage sans sommation. L'agent Tarentule se met à rire en voyant cette assemblée la prendre enfin au sérieux.

D'autres interrogations ? Gnihihihi !


Un silence grave envahit la cour. Le regard hautain et satisfait contemple ses hommes scandalisés par cette exécution sauvage. Contrastant avec cette ambiance lourde, elle tape des mains avec un sourire joviale.

Parfait, s'il n'y a pas d'autres questions, passons à la suite. J'ai beaucoup réfléchi à la meilleure manière de redresser la situation. Nos forces défaillantes et corrompues méritent un assainissement fastidieux. Mais nous avons ni le temps, ni les ressources pour une telle enquête d'envergure.


Le Fouet Tania regarde dans les airs en tenant son menton.

J'ai donc pris l'exemple sur des formidables rois du passé.  Il était de coutume dans certains pays de punir les troupes défaites et fuyardes. Pour cela, le roi sélectionnait un dixième des survivants et les massacrer. Hihi !


Un sourire mesquin apparaît sur son visage quand elle pointe du doigts un homme après l'autre. Chang’e quant à elle suit le tracé de la sélection de l'agent Tarentule. Chaque pas s'approchant fait frissonner de terreur et d'angoisse les hommes à proximité.

Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu meurs.


Le pauvre homme n'a même pas eu le temps de s'expliquer, de se rebeller ou de fuir. La Cheffe Geôlière Célestia lui section les jambes d'une coup de lame. La victime s'ecroule à ses pieds en hurlant de douleurs. D'un mouvement sec, la nonne ecrase le crâne du whiper. Son talon lui perce la trempe. Les cris cessent. Une flaque de sang s'étale sur le sol. Sans aucun forme de pitié, Chang’e continue de suivre le tracé du doigt de l'agent Tarentule, comme elle venait simplement d'ecraser un insecte.

Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi, tu vis. Toi tu vis. Toi, tu… vis. Et toi, tu meurs.


Comme l'hymne de la tyrannie, sa voix accompagne cette purge cruelle.  Les rang des whipers sont ainsi décimés laissant un profond traumatisme dans leurs esprits. Ils ont dû transporter les cadavres de leurs collègues, amis, frères et amants sans un mot. La peur de mourir pacifie les troupes et l'anxiété prend certains à la gorge. Tous ceux ayant quelque chose à se reprocher se font à présent tout petit. Ils étaient mille, ils ne sont plus que neuf cent.

Tania rejoint Célestia qui supervise le déplacement des cadavres au milieu de la cour. Elle lui tend une serviette pour qu'elle s'essuie du sang sur ses mains.

Beau travail, petite Lune. Il est temps pour moi d'accueillir la Marine pour appliquer la loi martiale en ville. Tant de vermines à écraser si peu de temps pour le faire.


Le tyran de Whipéria soupire. Se recoiffant les cheveux entre ses doigts, elle continue de donner ses ordres.

Pendant ce temps, organise le siège de Pivogor. Aucun Zek ne doit en entrer ou en sortir. Laissons les mourir de faim le temps de réorganiser les mines.


L'agent Tarentule semble beaucoup apprécier être aux commandes malgré son rang similaire à Chang'e sur cette mission. Elle ricane subitement.

Et ils sont sept mille. Laissons les cafards se bouffer entre eux pour régler cette surpopulation carcérale. Hihihi !


Tout ce qu'elle planifie, Capulina le fait pour faciliter la tâche des autorités du Gouvernement Mondial qui prendront le relais. Elle laisse Chang'e gérer les whipers pendant qu'elle étamé son trajet en ville. Capulina mobilise quelqu'un pour faire fonctionner le train juste pour elle. L'activité de l'île est complètement aux arrêts par ses ordres.

Sortant de wagon, un maccabée tombe sous son nez. Des bruits de coup de feu et de combat retentissent dans la station. Des personnes courent et fuient vers la gauche. L'agent Tarentule enjambe le cadavre convulsant. Elle ne semble pas surprise. Une voix rauque raisonne.

“ON LES CHOPPE ET ON LES MASSACRE TOUS !”


Ces hommes en uniforme de marins coursent les fugitifs. Le regard du marine d'élite aux commandes croise celui de la blonde qui lui sourit en applaudissant.

La fête a déjà commencé à ce que je vois. Vous êtes plutôt efficaces. Agent Tarentule, pour vous servir.


Elle déboutonne sa chemise pour sortir son badge tout en tirant sa révérence. L'homme grommèle en la bousculant.

“Bouge toi là, j'ai de la vermine à éradiquer.
-Commandant d'élite Groar Roddower. N'oubliez pas de ne laisser aucune mafia survivre.


Il souffle du nez et esquisse un sourire sans se retourner.

“Je sais comment faire mon boulot, la brindille. J'ai pas d'ordre à recevoir de toi.”


Il disparaît ainsi en suivant la charge de ses hommes. L'agent Tarentule pose une main sur sa joue avec un sourire malin.

Je fais des si bons choix parfois. Je m'impressionne moi même. Hihi !


En effet, l'agent Tarentule a poussé pour que ce soit la Marine d'élite qui puisse intervenir en soutien dans cette mission. Ils sont bien efficaces en ce qui s'agit de semer la terreur et la mort des ennemis du Gouvernement. Seulement, les dommages collatéraux sont parfois bien trop importants. Mais pour ce bagne, qui se fiche de quelques civils accidentellement abattus. Ce n'est pas le problème de Tarentule en tout cas. Elle soupire en retournant dans les wagons vides.

Je me suis déplacé pour rien, il faut croire. Mon cher, nous pouvons repartir.


Le train démarre et dépose le Fouet temporaire. Tania rejoint donc ses nouveaux bureaux pour planifier la réorganisation de l'île.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
Parfois les choses ne se passaient décidément pas comme on l'avait espéré. Elles pouvaient même mener à des catastrophes qu'on aurait jamais pu prédire. C'était là l'amère expérience qu'allait vivre la Sœur de Lune qui avait eu pour tâche de tenir un siège aux dortoirs des bagnards. Une mission capitale pour la suite des événements qui consistaient à remettre de l'ordre dans ce chaos nauséabond qu'était devenue Whiperia sous le règne de la Comtesse Berry-Whip.

En charge des opérations, la demoiselle dirigeait les hommes et les femmes du Wipher qui combattaient les forces en charges du Pivogor. Une redoutable résistance à laquelle ils durent faire face. Malheureusement les nombreux coups échangés entre les deux camps ne parvint pas à décider d'un vainqueur. À vrai dire, l'avancée fut fortement ralentie par les bagnards qui ne comptaient pas leur laisser gagner du terrain.

- " Qu'est-ce que vous attendez pour prendre d'assaut le complexe ?! " S'écria la Parissienne afin que sa voix puisse se faire entendre par-dessus le vacarme des détonations. " Ce ne sont que des rats pris à la gorge ! Alors dépêchez-vous de les déloger de là bande d'incapables ! " Cracha-t-elle avec mépris au moment de saisir un jeune soldat par le col avant de le balancer vers les remparts composaient de grilles.

Sous les yeux de ses compères, le pauvre malheureux se fit abattre sans hésitation par un sniper qui le vit rentrer dans son viseur. Alors qu'il tombait lourdement au sol une balle logée entre les deux yeux, Chang'e poussa un profond soupir de lassitude d'être entourée de tant d'incompétents. Des minables à son sens dont certains le regardaient avec une haine palpable d'avoir ainsi sacrifié l'un des leur comme s'il ne s'agissait que de chair à canon.

- " C'est pathétique... " Soupira de dégoût l'ange aux cheveux blancs qui ignora tous les regards sur elle. " Et après on s'étonne qu'on pense de vous que vous ne valez pas mieux que des rebut sans importance. "

Ces paroles ne furent pas au goût de tous. Parmi les Whiper, quelques-uns qui avaient cessé le feu s'imaginèrent même retourner leur arme contre cette dernière afin de la faire taire à jamais. Cependant, bien que l'envie fût grande dans leur cœur, les soldats n'en firent rien. Ceux-ci connaissaient les conséquences d'un tel acte et aucun ne voulait s'y risquer. Le châtiment pour une telle trahison pouvait s'avérer bien plus horrible que les mots acerbes de la jeune femme ou bien encore les coups de fouets du Whip.

Abandonnant leur vendetta contre cette maudite sorcière blanche, les Marines reprirent donc la bataille tandis que l'albinos continuait de déverser son aversion sur eux. La bataille durée déjà depuis près d'une heure sans le moindre résultat. Une véritable désillusion pour la Sœur de Lune qui ne pouvait s'empêcher d'imaginer les reproches de sa collègue qui n'hésiterai pas un seul instant à la rabaisser face à cet échec. Une posture dans laquelle la nymphe ne souhaitait pas se retrouver.

Il fallait un plan d'action à la demoiselle si elle ne souhaitait pas que cela remonte aux oreilles de Tarentule. Mais alors qu'elle se creusait la tête pour en élaborer un, du mouvement attira soudainement son attention. À l'ombre d'un bâtiment, situé dans l'enceinte du Pivogor, quelqu'un qui n'aurait pas dû se trouver là avait réussi à infiltrer les lignes ennemies. En apercevant de longs cheveux violets virevolter au vent, il ne fallut pas longtemps à Chang'e pour réaliser qu'il s'agissait de sa propre fille qui s'était mise en tête de l'aider à mettre fin à cet affrontement.

- " Lulu... " Ne pue se retenir de s'exprimer avec inquiétude la faucheuse de Parisse en voyant son bébé prendre un tel risque inconsidéré. " Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ?! " S'emporta-t-elle soudainement, la colère prenant place sur l'angoisse qui avait étreint son cœur un instant plus tôt. " LULUTSU !! "

Malheureusement, les mots de cette mère affolée ne parvinrent pas aux oreilles de son enfant qui pénétra à l'intérieur du dortoir par une fenêtre. À l'intérieur, l'apprenti Sœur de Lune s'y déplaça en toute discrétion, éliminant sur son chemin les forces adversaires qu'elle croisa. Tandis qu'à l'extérieur, Chang'e qui craignait le pire pour sa fille aimée ne tenait plus en place. Faisant fi des balles qui sifflèrent tout autour d'elle, la Danse-lame se précipita vers les grilles du complexe qu'elle franchit à l'aide de ses longs cheveux qui lui servirent à se catapulter.

Une fois de l'autre côté, les Whiper l'ayant repéré commencèrent à la prendre pour cible avant de vider leur chargeur sur elle. Par chance, l'agente gouvernementale put compter sur sa vivacité pour éviter de se faire toucher. Mais également sur la réactivité du régiment qui l'accompagnait qui profita de cette accalmie pour gagner du terrain en les abattant à tour de rôle.

Grâce à cette couverture que cela lui prodigua, Chang'e put à son tour pénétrer dans le complexe afin de se mettre à rechercher l'adolescente inconsciente qui continuait à mettre sa vie en péril. Sur le chemin qui la guida vers sa petite Lulu, l'albinos exécuta sans mal de nombreux hommes ayant le malheur de se dresser devant elle. La violence avec laquelle celle-ci mit fin à leur existence témoigna de son empressement de mettre la main sur sa fille. Une enfant qu'elle failli occire quand cette dernière apparu au milieu des morts causé par la Parissienne.

- " C'est moi... C'est moi... " Déglutis péniblement l'adolescente qui sentait la lame froide du sabre de sa mère au niveau de son cou tandis qu'elle devait soutenir son regard plein de colère.

Soudain, le bruit d'une gifle résonna entre les murs de la pièce où elles se retrouvèrent. La gorge enfin dégagée du froid mordant du métal, c'était avec la joue dorénavant rouge que la jeune fille observait sa mère avec incompréhension avant de lui en demander la raison.

- " Tu oses sérieusement me le demander ? " Répliqua l'albinos dont les yeux généralement plein d'amour pour elle ne reflétaient que des étincelles d'exaspération. " Je t'avais dit de ne pas te mêler de ça ! Je te l'avais dit ou non ?! "

- " Oui... " Répondit tristement Lulutsu qui ne trouva pas la force de continuer à la regarder droit dans les yeux. " Mais je voulais juste t'aider... "

- " Ce n'est pas ta place !! " Rouspéta la Danse-lame tout en remettant son katana dans son fourreau. " Ton intervention était stupide ! Tu as pris le risque de mettre la mission en péril et par dessus tout, tu as mis ta vie en danger ! " Continua-t-elle sur sa lancée tandis que le cœur de la jeune fille se brisait face aux reproches de celle qu'elle aimait plus que tout au monde. " Sincèrement... Tu me dé... "

Le bruit d'une détonation couvrit les dernières paroles d'une mère à la colère qui dissimulait en réalité une peur immense d'avoir failli perdre sa douce enfant. S'en suivit par la suite un enchaînement d'explosion à travers le complexe qui surprit les deux femmes qui en cherchèrent la source. Malheureusement, la raison leur resterait pour l'instant inconnue, car ce qu'elles ignoraient c'est que dans l'enceinte étaient entreposé de nombreux barils au contenu hautement toxique qui firent voler en éclats le bâtiments où elles se trouvaient.
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L'agent Tarentule semble déjà s'accommoder aux responsabilités d'une directrice de bagne. Reluquant des plans pour rendre à nouveau cette île-prison viable, elle semble constaté en soupirant que l'exploitation de guano n'est plus possible. Le gisement quasiment épuisé, il ne sert plus à rien de continuer pour que, dans quelques mois, la crise surgisse à nouveau. Pendant ses réflexions, la porte est enfoncé brusquement. Halle, toujours assigné à résidence, plaque ses mains sur la table, visiblement indigné par la politique violente de Tania.

Vous êtes des monstres !
-Ma chère Comtesse, n'est-ce pas l'hôpital qui se fout de la charité ? Hihi ! Vous avez répandu les vices au sein de vos terres. Vos gens sont devenus des loques, des pères indignes, des délinquants, des prostitués et des misérables. Leur sang expie vos propres péchés. C'est le prix que vous payez pour épargner votre jolie petite famille.


La matriarche des Berry-Whips semble soudain moins déterminé dans sa colère. Le sourir narquois, l'agent Tarentule cherche un bout de bout avant de le tendre à l'intéresser.

Quoiqu'il est soit, vos compétences et votre rang sont reconnus par nos plus hautes instances. Le Gouvernement Mondial vous propose donc des travaux d'intérêts généraux aux Pénitentiaires. Une main tendue que vous pouvez saisir pour mettre votre famille à l'abri. Nous avons toujours le choix. Tant que l'on a les épaules d'en subir les conséquences.
-Vous êtes abjectes.
-Merci de témoigner à quel point je fais bien mon boulot. Hihi !


Arrachant la fiche des mains de Capulina, Halle claque la porte. Elle va sûrement en discuter avec son mari. L'agent Tarentule a commencé à comprendre la mécanique de ce couple à force de les observer. Elle se demande s'ils ne feront rien de stupide dans leur situation. Cela compliquerait beaucoup de choses. À peine l'agent Tarentule a le temps de rompre avec ses inquiétudes que l'escargophone du bureau se met à sonner. Elle décroche rapidement.

“Fouet Tania ! Il y a une urgence à Pivogor. Nous n'avons plus contact avec la Cheffe-Geôlière.
-Restez en position. J'arrive de ce pas.

La blonde se lève brusquement de son siège, embarquant son fouet et ses chaînes avec elle. En quelques dizaines de minutes, Tania rejoint les installations du siège. Des whipers encadrant le dortoir des bagnards avec des barricades, des pièges et des armes à feu, certains n'ont que leur fouet pour contenir une potentiel charge des prisonniers désespérés. Un homme gringalet s'avance vers elle d'un pas prudent. L'agent Tarentule lui jeté qu'un simple coup d'œil avant de fixer Pivogor, un dortoir devenu un bastion.

Quelle est la situation ?
-Nous avons essuyé plusieurs tentatives de sortie des Zeks. Mais, nous avons réussi à tenir la position malgré qu'ils soient plus armés que prévu.
- C'est bon à entendre mais j'aimerais des informations sur votre supérieur.
-Des collègues l'ont vu se propulser d'elle-même dans la forteresse.
-Comment ? Vous me faites marcher, mon cher. Hihi ! Un peu d'humour dans cette période ne fait pas de mal.
-Je suis très sérieux.
-Vous êtes en train de me dire que Célestia a abandonné son poste pour aller se suicider au milieu de milliers de Zeks affamés?
-On peut le voir comme ça.”

Elle est visiblement troublé par cette nouvelle. Qu'est-ce qui a amené sa collègue à se jeter dans la gueule du loup ainsi? Est-ce un mensonge ? Un coup monté par les Whipers pour les éliminer ? Le regard suspicieux, la blonde fait face à cet homme.

Depuis combien de temps n'avez vous pas eu de nouvelles ?
-A peu près… une à deux heures.
-Tout ce temps?! Qu'est ce que vous attendiez pour me prévenir?

L'homme détourne le regard. Des sueurs froides lui parcourent l'échine. L'agent Tarentule comprend de suite la gêne derrière ses yeux. Elle ne pense pas qu'il ment. Si c'était un piège, elle serait déjà tombée dedans. L'impopularité de la Cheffe-Geôlière et de Tania en est la cause. Ils espèrent tous que Célestia meurt là-bas. Mais cela n'explique pas l'initiative étrange de sa collègue.

Passons. Aucun chef de grille n'est venu négocier?
-Aucun. Nous avons observé une gigantesque explosion de gaz, à l'intérieur de Pivogor. Depuis, les actions des Zeks se sont calmées.”

Tenant son menton, la blonde est concentré à élaborer la meilleure marche à suivre.

Ils n'ont donc ni tué ni capturé que la Cheffe Geôlière, sinon ils seraient venu négocier. Cette explosion les a surpris, il semblerait. Les Zeks ne seront jamais autant désorganisés et affaiblis.
-En effet.
-Qu'est ce que vous préconiser, mon cher?

D'abord hésitant, il se dit qu'il faut mieux parler plutôt que cette femme se convainc de donner un assaut meurtrier pour chercher ce qui n'est sûrement plus qu'un cadavre.

“Eh bien, on devrait continuer le siège. Ils ont encore des snipers perchés…”

L'agent Tarentule le coupe dans son élan avec un profond soupire lassé.

Vous avez tellement raison, mon cher. Pourquoi dois-je rattraper les erreurs des autres ? Elle est certainement morte, tant pis.
-Je suppose.
-D'un autre côté, n'est-ce pas un aveu de faiblesse de laisser les incompétents mourir par la main d'un autre?

La posture du Whiper se referme sur elle-même rien qu'en entendant ces mots. Le rappel de la purge précédente est encore frais.

Bien, montons une escouade d'extraction. Des volontaires ?

Parlant à tous ceux à la portée de l'écouter, Tania élève la voix, bien que personne ne semble enjoué par son idée. Elle utilise une autre méthode que la tyrannie, cette fois-ci.

Prime de risque de deux millions de berries à partager entre ceux qui sortent en vie.

Certains se regardent un instant, pensant qu'il serait sélectionné de force. Quelques-uns finissent par se convaincre qu'une telle somme pourrait leur assurer de quoi partir de cet enfer et survivre quelques temps sans trouver un travail. Ils approchent ainsi devenu leur supérieur avec un salut.

Tout de suite, l'appât du gain motive certains. Bien, préparez-vous à escalader la grille.

D'un geste, elle leur ordonne de la suivre. À une distance sécuritaire de la grille, vers ce qui a semblé être l'épicentre de l'explosion. L'agent Tarentule annonce le commencement de l'opération en une phrase.

Lancez-les fumigènes !


L'épaisse fumée commence ainsi à se propager un peu partout sur les points clés du dortoir. Les snipers Zeks surpris ne savent plus où donner de la tête. Leur vision troublé, ils décident de lancer l'alarme pour que les autres protége les entrées. Sauf que l'escouade de Tarentule ne vise aucune entrée principale mais les bâtiments ruinés par l'explosion. Ainsi avec ses chaînes ses hommes à escalader la grille, puis à entrer par un fenêtre, l'infiltration est mené sans encombre. Progressant dans les couloirs abîmées et fissuré, l'équipe retrace le chemin de Chang'e.

Oh. Il y en a eu des victimes, ici.
-C'est monstrueux…
-Si seulement vous saviez ce que je pourrais faire, vous seriez moins impressionner. Hihi ! Heureusement que je n'aime pas me tâcher.

L'agent Tarentule s'agenouille près d'un cadavre pour l'analyser. Nombreux sont ceux portant une plaie mortel puis des brûlures dues à l'explosion. Mais certains n'ont que des brûlures mortelles.

Hum. Tous ne sont pas morts d'une lame. Sentez-vous cette odeur? Beurk.


Un des whipers semble pris d'une absence lors qu'elle évoque ce fait.

Vous en savez quelque chose?
-Non, je le jure !”

Il sursaute, visiblement, très peu serein. La purge a installé une peur d'être associé à n'importe quelle suspicion de corruption. Même si, cela a été le cas pour certains. Tous sont terrorisés par l'expérience cruelle qu'ils ont vécus.

Dans certaines contrées sauvages, on coupe la langue de ceux qui ont la parole légère.
-Cette odeur me rappelle les champignons que l'on faisait pousser à la mine, c'est tout ce que je sais. Je vous promet.”


Baissant la tête, les yeux en larmes, il semble déjà implorer pitié alors que Tania n'exprime aucune volonté de creuser sur sa contribution dans les agissements des Berry-Whips. Tout ce qui l'importer actuellement, c'est cette enquête. L'agent Tarentule se redresse pour remarquer des débris métalliques et des parties de barils explosés. Elle en lit les symboles et les indications après avoir decrasser les inscriptions. Tania s'adresse à un autre whiper à ses côtés, tout en reliant les points.

Le guano est hautement inflammable, n'est pas?
-En effet.
-A t'il d'autres propriétés à part sa qualité d'engrais ?
-Je ne sais pas. On a jamais cherché.
-Hihi. Vous avez la preuve sous vos yeux que les recherches ont bel et bien eu lieu. Le dortoir des prisonniers, n'est pas finalement la cachette parfaite pour un laboratoire clandestin? Plus rien ne me surprend dans ce bagne. Continuons nos recherches.

L'escouade quadrille donc le périmètre pour chercher sous les décombres pendant que l'un des leurs fait le guet. Il a fallu une trentaine de minutes pour trouver enfin un indice.

“Fouet Tania ! J'ai trouvé quelque chose. Ce sont des longs cheveux.
-Déblayez-moi tout ça.

Dans un effort collectif, les hommes de Tania soulèvent des débris et des pans de pierres énormes. Il se dévoile ainsi, sous le regard stupéfait de la blonde, Chang'e gravement blessé protégeant dans ses bras une jeune inconnue, qui ne porte ni l'uniforme, ni les stigmates des Zeks.

Qu'est ce que cela signifie ?
-Fouet, vous connaissez cette jeune femme dans ses bras?
-Aucunement, mon cher. Et c'est tout le problème.
-Vous allez la tuer.
-J'hésite.

Un regard froid et hautain fixe les femmes inconscientes. L'agent Tarentule déteste que l'on lui cache des choses surtout si cela perturbe ses plans mesurés. Un cri de leur guetteur finit par sortir Tania de ses pensées. Il aura toute matière à traiter cette affaire plus tard.

“Des Zeks approchent.
-On les embarque et on se replie. En vitesse.

---------‐--------------

Quelques semaines plus tard, le gringalet vient faire son rapport à sa patronne. Il semble éprouvé moins de mépris et de terreur que lors de leur rencontre précédente.

“Les Zeks se sont enfin rendus. Enfin ce qu'il en reste…
-Quelles sont vos estimations?
-La moitié ont péri des multiples tentatives de sortie, des conflits internes et de la famine, selon les hommes sur place.
-Oh oh. Que va-t-on faire de tous ses cadavres? Les enterrer dans les mines pourraient être une idée…
-Vous aviez raison. Les restes d'une sorte de laboratoire ont été trouvés. Un témoignage d'un Zek nous a révélé que le mélange du guano raffiné avec les champignons hallucinogènes renforcer ses effets et son potentiel addictif.
-Inquiétant…

Son escargophone de bureau vient couper la conversation. Elle décroche.

Une minute, mon cher. Qui est à l'appareil ?
-Commandant d'élite Groar Roddower. La ville est pacifiée. La racaille jonche le sol et les bâtiments non réglementés ont été liquidé.
-Beau boulot, mon cher Commandant !
-Ta gueule, la brindille. C'est quoi la suite?
-L'administration pénitentiaire devrait prendre le relais dans quelques jours.
-Compris. Terminé.


Le marin d'élite en charge de pacifier Whipéria-Ville raccroche froidement. L'agent Tarentule s'en amuse.

Il est tellement sous mon charme. J'en rougirais presque. Hihi !


Le Whiper découvre avec stupéfaction une légèreté qu'il n'aura pu douter chez le tyran de Whipéria. Par cette blague, il reste bouche-bée, ayant toujours perçu cette femme comme une psychopathe sanguinaire et sadique. Un silence gênant s'installe dans la pièce, la blonde se racle la gorge avant de reprendre son rôle.

Arum. Qu'en est-il de l'état de la Cheffe-Geôlière ?
-Il s'est stabilisé malgré ces séquelles. Le médecin de prison dit qu'elles seront irréversibles. Il s'inquiète d'air que son corps s'est accoutumer à toutes les toxines et qu'à son réveil des symptômes de manque se révèlent.
-Vous semblez vous en réjouir.
-Pas le moins du monde.
-Je vous en pris, nous avons tous une part d'ombre. Je suis loin de pouvoir vous juger.
-Elle a eu ce qu'elle méritait.
-Hihi ! Voilà l'honnêteté que j'apprécie entendre. Sa petite protégé s'est-elle réveillée?
-Oui. Nous l'avons menotté en attendant vos disponibilités comme convenu.
-Parfait. Vous pouvez l'amener et retirer ses menottes.


Le gringalet paraît bien moins hostile en ayant échanger avec cette femme. Ces décisions sont cruelles, certes. Mais qu'aurait-il fait à sa place? Ce sont des questionnements qui émergent dans les esprits dont certains penseraient qu'il se rapproche du Syndrome de Stockholm, d'autres qu'il fait preuve d'empathie. Quoiqu'il en soit, à son départ, une nouvelle personne recroquevillé sur elle-même entre dans le bureau. Les coudes sur son bureau, les mains portant sa tête légèrement incliné, L'agent Tarentule lui offre un grand sourire.

N'ais pas peur. Assis-toi, jeune fille. Nous avons sûrement des choses à nous dire.

Silencieuse et prudente, elle vient s'asseoir.

Je comprends que cette mésaventure ait pu te choquer. Tu as l'air jeune et immature. Cela me rappelle la tendre époque de mon enfance.

La blonde s'affale sur son siège en soupirant. Son regard plongeant sans des souvenirs lointains, elle se rappelle le temps où elle n'était pas encore sous la coupe du Cipher Pol. Une simple bourgeoise dérangée, avide de liberté et d'aventure qui observent le monde froidement pour en tirer des leçons. Son expression est devenue soudainement plus sérieuse.

J'avais fugué de ma prison dorée pour des ruelles sombres et nauséabondes. J'avais toujours su m'adapter très vite. Trop vite. Si bien qu'un jour, j'avais mis mon nez dans un lieu bien plus ténébreux que tout ce que j'avais pu voir auparavant. Une vieille maison abandonnée et délabrée dont j'avais infiltrée la toiture en ruine. On la disait hanté, ce n'était qu'un jeu pour moi de défier les chroniques. Le plancher grinçant sous mes pieds, j'explorais les lieux. L'odeur pétillante de l'endroit avait déjà retiré mon sourir. Il y avait un homme, ou devrait-je dire un ogre répugnant aux allures de boucher. Des mouches tournaient autour de son etabli. Je savais me fondre et me cacher sans qu'il ne soupçonna ma présence. Dans le bruit de fond des découpes du boucher, j'entendis des pleurs dans la cave. J'ouvrit lentement la porte avant de me dissimuler derrière un meuble. Une petite fille y sorta prudemment, le visage marquée par la peur et le traumatisme. Cette jeune fille parcoura la grande maison cherchant une sortie, tout en se cachant de l'occupant hideux et menaçant. J'avais été curieuse de voir comment cette petite chose fragile allait sortir de cet enfer. Je la suivais en douce. Utilisant toutes sortes de stratagèmes, elle finit par entrer dans une chambre froide. Elle y ressortit haletante, le regard vide, s'essuyant la bouche d'un filet de vomi qui lui collait le coin, mais avec une clé à la main. Elle partit à l'étage. J’entra, à mon tour, dans ce frigo. Suspendu, un porc dépecé avait été éventré. Sur le sol, le corps froid et recroquevillé d'une enfant inerte. Je ne ressentis absolument rien. Ce n'était qu'une malheureuse inconnue. Un grand bruit me fit sursauter, puis un silence morbide couvrit l'entièreté de la demeure. Je me dirigeais vers le salon. Enfoncé dans le plancher brisé, un hachoir dans le crâne, le sang se propageant, le propriétaire des lieux convulsait. Je leva les yeux. Le sol de l'étage avait un trou béant. La petite tête de la fillette me regarda de ses yeux perçants. Son regard avait perdu toute émotion. Elle a disparu dans les ombres. La porte claqua.

L'agent Tarentule arbore à nouveau un grand sourire en fixant cette jeune femme du blanc des yeux.

Il ne restait plus que moi et les araignées sur les coins de murs pour réaliser que, peu importe que l'on soit la proie ou le predateur, la vie ne tient toujours qu'à un fil. Une chose que notre chère Chang'e a semblé oublier. Hihi !

Son rire résonne dans la pièce. La blonde exhibe un objet. Le faisant glisser jusqu'à cette inconnue, elle montre ainsi une croix stylisée de l'ordre de Chi Hang.

J'ai fait quelques recherches dans tes effets personnels pour découvrir ce qui te lier à la Petite Lune. Aah… la religion. À vrai dire, je ne m'y intéresse pas. Que ce soit un Astre, une Deesse Enfant, une Entité toute puissante, une Force mystique ou un plat de spaghetti, ce que je juge n'est pas l'incarnation mais les valeurs des fidèles. De fait, j'ai toujours pratiqué la Miséricorde de ma ville natale. Allez savoir pourquoi, cela ne concerne que ma personne. Cependant, aucun Ordre religieux n'a autant de privilèges que le vôtre avec notre Institution.

Son regard s'assombrit lorsqu'elle se lève pour contempler le paysage sur une des fenêtres de ce grand bureau. Montrant son dos à la jeune sœur de la Lune, l'agent Tarentule agite ses doigts comme les pattes d'une araignée tissant sa toile. Son ton paraît plus grave.

Cette aberration, je ne l'ai jamais comprise. Pourquoi recruter des nonnes qui ont déjà une allégeance viscéral à leur Divinité ? N'est-ce pas faire entrer un vers dans un fruit? J'ai toujours une fâcheuse tendance à supprimer les comportements qui parasitent notre Sérénissime Gouvernement.


La chaise de l'adolescente grince un instant  comme si elle pouvait sentir le danger. Tania tourne ainsi la tête avec une vivacité inquiétante. L'expression sur son visage n'est pas plus rassurante.

Hihihi. Tu sembles voir où je veux en venir, ma petite chérie. Je ne connais pas les raisons qui t'ont mené à infiltrer Pivogor. Néanmoins, le Cipher Pol n'autorise aucune interférence d'organisation extérieure. Le prix a payé dans ce genre de cas… laisse-moi vérifier.

Elle revient au bord de son bureau. Frôlant de ses doigts de la paperasse, l'agent Tarentule fait mine de lire une missive en s'inclinant.

Oh. Oui, c'est vrai. Comment est-ce que cela a-t-il pu me sortir de la tête? Hihihi !

La blonde se redresse, coupant net son rire caractéristique.

Exécution immédiate de la menace.

D'un seule geste de ses mains, des fils de pêche se dressent dans toute la pièce. Certains frôlent le cou de la jeune nonne, d'autres attachent ses pieds à ceux de son siège, la plupart traverse la pièce de part et d'autres. Le technique spéciale de l'agent Tarentule fait de tout ce bureau son nid. L'art de la Toile fait de cet espace un gigantesque piège pour sa proie. Le but premier n'étant pas de la tuer mais de lui faire assez peur pour que des informations soient révélés.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
La peur était le terme exact. La pauvre adolescente ainsi prise dans la toile de cette terrifiante veuve noire sentait s'étreindre son cœur par la peur grandissante de mourir. Une peur qui malgré tout ne se manifesta pas sur les traits juvéniles de son visage ni même dans son attitude qui se voulait calme. Face à cette menace, Lulutsu utilisa tout ce qu'on lui avait enseigné au sein de l'Ordre pour ne dévoiler aucune faiblesse à cette tortionnaire.

- " Serait-ce de la jalousie que j'entends de votre bouche, Madame l'Agente du Cipher Pol ? " Souffla avec insolence la jeune fille qui planta ses deux améthystes dans le regard de la blondinette. " Après tout il n'y aurait rien d'étonnant à cela. Vous qui n'avez pas eu la chance de bénéficier de l'entérinement des Sœurs qui fait de nous les plus grandes espionnes de ce monde. De véritables armes pour le Gouvernement Mondial. "

Jouer avec le feu n'était pas qu'un simple euphémisme dans cette situation. La jeune lune savait pertinemment que de tels propos la mèneraient sans mal vers une terrible fin pleine de souffrance. Un risque que cette dernière était prête à prendre pour protéger le secret qu'elle partageait avec sa mère et qui ne devait être divulgué sous aucun prétexte si toutes deux ne souhaitaient pas se voir sanctionner par les Sœurs de Lune.

Car si par malheurs la Reine-mère venait à le découvrir, son courroux serait bien plus terrible que tout ce que pourrait lui infliger la petite araignée. Par simple amour, l'enfant de lune était prête à se sacrifier pour que jamais Chang'e n'ait à souffrir une fois de plus des préceptes qui au plus profond de son cœur la répugnait.

- " Vous ne semblez pas en accord avec moi... " Fit-elle semblant d'être surprise en voyant Tarentule plisser les yeux de mécontentement devant une telle effronterie de la part de cette gamine. " Pourtant... " Soupira Lulu en haussant doucement les épaules avant d'arborer un sourire malicieux sur son doux visage. " Cela fait déjà plusieurs jours que je me retrouve sur cette île et que je vous suis sans que vous n'ayez réussi à me repérer une seule fois... Peut-être que... "

Un court silence s'installa dans le bureau du Fouet tandis que l'adolescente défiée l'agente du regard tout en continuant de dissimuler sa peur qui faisait battre son cœur si fort qu'elle le ressentait jusque dans ses tempes.

- " Peut-être que c'est moi qui devrais me retrouver à votre place et vous à la mienne... " S'exprima la demoiselle avec toujours plus d'arrogance dans la voix.

Un aspect de sa personnalité qui sembla hériter Capulina au point où l'étreinte de ses fils de pêche se renforça sur les membres de la jeune fille qui du se retenir de pousser un petit couinement de douleur. Seulement, le calvaire de la jeune Geim ne faisait que commencer. En effet, rapidement la jeune fille sentie l'horrible toile de l'arachnés enserrer la peau délicate de son cou d'où perla quelques gouttelettes de sang à son contact. En un instant l'air commença à se faire rare dans les poumons de Lulutsu qui suffoqua à mesure que le temps passait.

Réalisant que le dénouement de sa vie était sur le point d'arriver, la petite lune vit son corps réagir par réflexe à la peur dévorante qui la consumait. Cherchant à se débattre comme elle pouvait, les grands yeux de la douce enfant s'humidifièrent de larmes en raison de son envie de vivre qui se manifesta. Car en effet bien que voulant être courageuse pour préserver sa mère d'un destin funeste, l'adolescente ne souhaitait nullement mourir.

Cette dernière bien trop jeune pour quitter ce bas monde avait tant de choses à vivre encore. Tant de choses à découvrir comme l'amour dont lui avait un jour évoqué sa tutrice.

- " Ma...man... " Laissa-t-elle échapper de façon inaudible et entrecoupée en raison de l'air qui se raréfié alors que ses dernières pensées allaient à la Faucheuse de Parisse.

Un dernier mot qui s'accompagna d'une larme qui roula le long de sa peau blanche avant de finir sa course sur le sol. Seulement, alors que cette simple petite goutte restait encore suspendu dans les airs, quelque chose d'inattendu se produisit. En un éclair, les fils qui la retenaient captive cédèrent les uns après les autres en rencontrant la lame affûtée d'un katana noir. L'arme de prédilection de la Danse-lame qui après une entrée fracassante dans le bureau les découpa d'un simple geste.

- " Voyons voyons... " Souffla Chang'e en se postant devant à sa fille pour faire barrière de son corps alors qu'elle faisait face à sa collègue. " Est-ce ainsi que l'on traite les recrues du Cipher Pol, petite araignée ? Je ne suis pas sûre que mes supérieurs apprécient que l'on maltraite ainsi ses subordonnés. " Dit-elle en posant ses yeux écarlates sur sa fille qui le souffle court la regardait rassurée de la voir avant de reporter son attention sur Capulina. "  Surtout quand cette dernière n'est pas sous ta charge mais la mienne. "

Un mensonge ? Bien évidemment que s'en était un. Est-ce que l'albinos pensait que sa consœur allait le croire ? Pas un seul instant. Seulement, bien que leur force respective n'étaient en rien égale, les deux agentes jouissaient du même grade. Et de ce fait, aucune des deux n'avait autorité sur l'autre. Et ceux malgré les accusations que portait la blondinette, elle n'avait en sa possession aucune information pouvant la contredire.

Mais surtout, la demoiselle savait qu'il s'agissait là de sa seule carte à jouer pour sauver sa fille. Malgré son envie de lui faire regretter son geste, Chang'e n'avait pas la moindre chance contre Capulina qui la surpassé de loin en puissance brute. Sans oublier que depuis l'explosion dans laquelle Lulu et elle furent prise, la jeune femme n'était clairement pas aux meilleurs de sa forme en raison de toutes les séquelles qui marquaient son corps et son organisme.

- " Cela serait quand même dommage que l'on se voit privé d'une recrue aussi prometteuse qu'elle surtout avec toutes ces traîtrises dont souffre l'organisation par les temps qui courent. " Déclara l'ange aux cheveux blancs qui rengaina son arme après lui avoir offert un radieux sourire qui étira les cicatrices qui en dessous son bandage barraient dorénavant sa joue gauche. " Tu ne penses pas, Tania ? "
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L'agent Tarentule fixe les deux sœurs avec méfiance et mépris. Les privilèges ont rendu ces nonnes bien trop arrogantes. Pensent-elles cet incident si anodin? Cependant, la nature de leur relation semble plus importante que de simple sœur d'un même ordre monastique. Dans ce cas, qui peut dire si elles ne sont pas utilisées par leur organisation? Toutes ses zones d'ombre ne disent rien qui vaillent à une agente du Cipher Pol dévouée.

Allons, Chang'e, ne me prend pas pour une idiote. Je risque de me vexer.


Elle se ressort sur son grand siège. Enfoncé au fond du dossier, les mains jointes sous son menton, ses coudes posés sur les accoudoirs, son regard sombre fixe les deux femmes.

Notre Institution aurait envoyé un élément en formation à ta charge sans m'en tenir informé. Même si les coordinateurs sont des bons à rien, une telle erreur est inimaginable.

Son attention se porte un instant sur cette croix, symbole de l'ordre de la Lune, posé sur la table devant les nonnes.

Sans son badge dans ses effets personnels, un agent ne sera jamais traité comme tel.

L'agent Tarentule a beau ne pas avoir l'autorité d'un chef d'équipe pour appliquer une sentence à son homologue. Son zèle et les suspicions autour de sa protégé sont suffisants pour ne pas lâcher le morceau facilement. Elle esquisse un sourire.

Cela tombe bien que tu évoques les tumultes qui marquent notre organisme, ma chère. Je pensais justement à purger les menaces sous mes yeux. Les doubles allégeances comme les tiennes sont l'engrais de toute traîtrise.

Tania décroche son regard, réajustant ses gants avec une désinvolture arrogante.

Je suis très curieuse de vérifier par l'expérience lesquelles, entre les techniques du Cipher Pol et de cet Ordre vaniteux, surpassent les autres. Même si j’en connais, de toute évidence, déjà la réponse. Hihihi !

La blonde cesse ses ricanements pour scander une dernière phrase qui en dit long sur ses résolutions.

Donnes moi, une bonne raison de ne pas vous occire, ici-même, et éradiquer les vôtres, une par une, ensuite.
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Le fouet du Gouvernement Mondial s'abat sur le Whip
C'était donc ainsi qu'elle voulait la jouer. À savoir qui était la plus sournoise des deux. Soit, il ne s'agissait là que d'un exercice comme un autre dont Chang'e avait également le secret en raison de ses durs entraînements au sein de l'Ordre. Mais également un talent que l'albinos avait su affûter avec le temps sur le terrain lors de ses nombreuses missions. Si la petite nuisible souhaitait tant ce lancer dans une partie, la Sœur de Lune ne comptait pas la décevoir. Et ceux même si son état lui indiquait de plutôt aller se reposer.

- " Écoute ma jolie petite araignée... " Soupira faussement de lassitude la faucheuse de Parisse en haussant les épaules de façon nonchalante. " J'ai bien l'impression que tu manques cruellement d'information sur le sujet pour te permettre de tenir de tels propos. Moi qui te pensais pourtant plus maline que ça... "

Un profond soupir de déception encore une fois totalement forcé pour poursuivre dans sa lancée s'échappa des douces lèvres de la Danse-lame alors qu'elle plongée un regard déçu dans celui de sa consœur.

- " À t'entendre, tu sembles insinuer que je pourrais trahir le Cipher Pol... " Souffla-t-elle alors qu'un large sourire étirait les traits de son visage d'albâtre. " Mais ma chère Capulina... Toi qui parles ouvertement de vouloir t'en prendre à l'Ordre jusqu'à les éradiquer les unes après les autres... "

Un instant de flottement où seule la respiration haletante de l'ange aux cheveux blancs vint le briser pesa dans le bureau. La douleur que ressentait la demoiselle dans tous les muscles de son corps la faisait souffrir le martyre, mais sa petite plaidoirie ne faisait que commencer. Pendant ce temps, sa délicieuse enfant encore assise dans son dos la regardait avec admiration tenir tête à cet effrayant insecte qui lui faisait face.

- " On pourrait croire que c'est de toi dont l'organisation devrait se méfier... " Déclara la jeune femme qui se décida enfin à briser le silence tandis que du bout de son index elle tapotait ses lèvres en faignant de réfléchir. " Peut-être que... Oui peut-être devrais-je le préciser dans mon prochain rapport. Car après tout l'Ordre voue une allégeance sans faille au Gouvernement Mondial. Donc... Menacer ainsi mes sœurs équivaut à menacer ceux pour qui nous travaillons... "

Soudain, la tueuse de la lune rousse se déplaça dans la pièce en faisant les cent pas sous les yeux de sa fille et de sa collègue qui ne pipaient pas un mot semblant attendre la suite de son monologue avec attention. Quand enfin, Chang'e se posta devant l'agente Tarentule avant de poser ses deux mains sur le bureau tout en plantant ses deux rubis dans le bleu des yeux de la blondinette.

- " Cela serait évidemment impensable n'est-ce pas ? " Lui demanda-t-elle plus par figure de style qu'autre chose en penchant délicatement la tête sur le côté. " Enfin... Pour moi en tout cas il m'est impossible d'envisager une telle chose de ta part... Mais... " Hésita la nymphe en défiant l'araignée du regard. " Pour nos employeurs, je ne sais pas s'ils verront cela d'un très bon œil... Il serait quand même dommage de soulever de tels soupçons sur ta personne. Déjà que les promotions te semblent hors de portée malgré tes nombreuses années de bons et loyaux services... Alors là je n'ose même pas imaginer... "

L'ambiance entre les murs du bureau devenait de plus en plus lourde à mesure que le temps s'écoulait. Il faut dire que la Danse-lame n'était pas femme à se laisser impressionner aussi facilement. Cette dernière savait faire preuve d'éloquence et la lancer ainsi sur des sujets aussi épineux pouvait s'avérer risquer pour la personne qui osait s'opposer à elle.

- " Il serait quand même dommage de voir ta carrière en pâtir de la sorte... " Stipula l'albinos au moment de se redresser de toute sa hauteur pour la surplomber avec un certains dédain avant de s'en éloigner pour se caler derrière Lulutsu qui sentit les mains chaleureuses de sa mère se poser sur ses épaules. " En ce qui concerne cette jeune fille... " Reprit-elle avec ferveur. " C'est une recrue prometteuse de l'Ordre de la Lune qui va bientôt rejoindre officiellement les rangs du Cipher Pol. Je l'ai amené en qualité d'observatrice afin qu'elle puisse se faire une idée des futures missions qui pourraient l'attendre dans le futur. Malheureusement... "

D'un geste rapide et brusque, Chang'e glissa ses doigts fins jusqu'à la chevelure violette de sa fille qu'elle tira d'un coup sec en arrière. À la limite de tomber de sa chaise, ce fut avec surprise et dans un couinement plaintif que l'adolescente vit le regard flamboyant de sa mère étinceller de colère se poser sur elle. Un frisson la parcourut soudainement en voyant que cette dernière ne semblait pas jouer la comédie cette fois-ci.

- " Cette sale gamine n'a pas su obéir à un ordre simple et a voulu jouer dans la cour des grands au lieu de rester sagement à sa place. " S'exprima avec mécontentement l'agente gouvernementale. " À cause d'elle la mission aurait pu prendre un tournant malencontreux... Pour la peine, elle se verra sévèrement réprimandée. Donc si tu permets..."

Dans un bruit strident, la chaise racla le sol de ses quatre pieds avant de heurter le parquet avec fracas au moment où Chang'e força sa fille à se lever en tirant sur ses beaux cheveux. Grimaçant de douleur, Lulutsu qui ne savait pas comment réagir face à la violence dont faisait preuve sa mère à son encontre, elle ne chercha pas à se débattre et la suivit jusqu'à la sortie.
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L'agent Tarentule reste immobile, regardant la Soeur Chang'e partir avec sa protégée qu'elle vient de maltraité. Décidément, les nonnes ont un orgueil surdimensionné. Serrant ses mains jusqu'à y planter ses ongles, l'Agent Tarentule connaît sa position précaire. Même si elle a toutes les raisons de les exécuter en prévention, les coordinateurs qui la haïssent en profiteront sûrement pour que cela lui retombe dessus. Article numéro 63, un agent de terrain responsable de l'exécution d’un de ses homologues sans l’aval d'un supérieur ou preuve flagrante d'une défection ou trahison serait l'objet d'une enquête pouvant mener à une radiation de l'organisation. Capulina fait confiance à ses suspicions, mais celles-ci ne lui suffisent pas à agir sans crainte. S'affalant sur son siège,  la blonde soupire.

Concentrons nous sur l'essentiel. Ton boulot n'est pas de purifier le Cipher Pol, Capulina… du moins pas encore.

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Plusieurs semaines passent sous l'égide du Fouet temporaire Tania et de sa Cheffe-Geôlière Célestia, une atmosphère pesante et sombre s'est installée sous le coup de la tyrannie. L'agent Tarentule a joué sous le flou de ce territoire qui ne connaît pas officiellement les lois du Gouvernement Mondiale pour user de solutions radicales. Une situation politique qui va très bientôt changer. La blonde au grand sourire est au milieu des mines. Elle contemple les premiers résultats des grands travaux de réorganisation. Les mines à ciel ouvert ont été rebouchées de plusieurs niveaux pour ne laisser que quelques milliers de galeries. Des Zeks épuisés et des Whipers sont spectateurs de la scène. Foulant le talon sur ce sol poussiéreux nouvellement tassé, Tania s'avance au milieu en tournant sur elle-même. Son rire résonne dans les environs.

Gnihihihi !

Levant les bras en l'air, le visage ensoleillé d'une lumière aveugle, son regard émerveillé fixe le ciel bleu.

Voyez-vous donc la fin inéluctable de toutes les résistances ! Elle est juste là sous nos pieds. Quelle magnifique métaphore !


Frappant de sa botte, elle tend les bras vers l'assemblée spectatrice.

Les cadavres de la dissidence, pour bâtir la puissance de l'Ordre. Ou plus exactement, le sang putride des minables, pour nourrir les fondations de l'Excellence !

Tout le monde s'échange des regards gênés et dégoûtés. En effet, sous leur pied jonchent une gigantesque fosse commune ou quelques milliers, on était enterré. De quoi alimenter un joli parterre de fleurs dans les bonnes saisons. Parmi, les Zeks, c'est le désespoir et la peur qui marquent leur regard. Parmi les Whipers, c'est le dégoût et l'intimidation. L'agent Tarentule continue son discours théâtrale, d'un ton plus grave.

Le grand projet de votre repentance ne sera plus de creuser mais de construire le plus grand hommage existant à notre Vénérable Étoile Charles Bakugan. J'ai dénommé le projet Karlus Magnus !


Un silence envahit les lieux à la suite de cette révélation. La blonde en est plutôt vexé que sa merveilleuse idée ne soit pas rétribuée par des honneurs adéquats. D'un mouvement de tête, elle interpelle sa collègue.

Cheffe-Geôlière.


Celestia fait claquer son fouet et en un seul instant, des applaudissements retentissent.

Hihi ! Je savais que cela vous plairez. Bien.

Sans plus attendre, l'agent Tarentule ayant pris goût à l'autorité d'un tyran scande avec mépris son dernier ordre.

AU TRAVAIL !


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Quelques jours plus tard,  le contingent de l'administration pénitentiaire est finalement accueilli par l'agent Tarentule ayant déjà enlevé son costume, et les marins d'élite encadrant des centaines de whipers, principalement ceux qui peuvent avoir perdu des proches dans cette purge, la famille Berrys-Whips parmi eux.

Enchanté, bienvenue dans votre récente affiliation, nouvellement nommé Directeur Mountbatten !
-Vous êtes l'agent chargé de la transition.
-L'une d'elle entre autres.


Elle s'approche de cet homme pour chuchoter avec un brin de malice.

Mais l'autre préfère s'occuper de trancher de la chair que d'organiser. Hihi.


La jeune femme se redresse, ensuite, avec un sourire acceuillant.

En espérant que le fouet vous conviendra. Félicitations pour votre promotion. Peut-être que votre renom dépassera le déshonneur de votre frère.

Les yeux du Directeur de Prison s'écarquillent. Il ne penserait pas que l'on oserait ce genre d'impertinence aussi frontalement.

“C'est inapproprié. Nos liens entre lui et moi ne se résument qu'à quelques lointains souvenirs et un nom de famille. Si votre but est de jauger votre successeur, sachez que cela n'est en rien vos prérogatives.”


Michael Mountbatten vient de percer à jour la peste du Cipher pol. Celle-ci prend une fausse mine penaude en plaçant une main devant sa bouche.

Oh. Excusez mes maladresses. Le surmenage fait que mes mots dépassent ma pensée ces temps-ci. Hihi ! Revenons à nos moutons. Combien de mutation avez-vous prévu ?
-Deux cents encadrant de Logue Town sont venus sous ma direction et leur famille suivront ensuite.”


Subitement, le Commandant d'élite Groar Roddower qui écoute en silence derrière Capulina se met en mouvement sans une once de politesse.

Les gars, on embarque deux cents de ces gus et on bouge ! ALLER ! ALLER ! On se casse de ce trou. Cap Logue Town.

L'agent Tarentule contemple ainsi l'embarquement encadré par l'élite avec un regard satisfait.

Aaah… ne trouvez vous pas qu'il est d'une efficacité rare.
-Si vous le dites.
-Hihi. Voici le nouveau statut et l'état de mes opérations sur le territoire soumises à la validation d'un de nos Directeurs. Vous êtes en droit de perpétuer ou de réformer comme bon vous semble, Directeur pénitencier Mountbatten. Ou devrait-je dire Fouet Mountbatten ?


L'agent du CP tend ainsi un dossier bien trié et organisé à son successeur. Michael le feuillette quelques instants, pendant que la blonde fait balancer sa mallette noire d'impatience.

“Tout ceci m'a l'air en accord avec les objectifs que l'on attend à quelques détails près. Le particularisme n'a rien à faire dans l'administration globale des Prisons. Directeur de Whiperia suffira.
-À votre convenance, mon cher. Avez-vous des questionnements à me faire part?
-Que faire de l'oiseau géant de la Comtesse? À présent,  elle intégrera les rangs de Logue Town?
-Il ne serait pas convenable de le perturber en changeant de mode de vie et il est impensable de le déplacer à Logue Town au vu de sa taille. Vous pouvez donc en faire ce que vous désirez. Si vous voulez un conseil approchez votre oreille.


Il l'a fixe curieusement avant de se rapprocher prudent. Elle lui souffle à son oreille pour qu'aucun ne puisse l'entendre sur ce port.

Tuez le et faites le rôtir, il paraît qu'il a une très bonne chaire.

Michael se redresse un air quelque peu hésitant et repugné par l'idée.

Ne faites pas l'offusqué, je suis certaine que cela ferait un super banquet pour célébrer le débarquement de vos familles en ces terres.

Pensif, il soupire finalement en réalisant que cela peut être une solution pour rogner les coûts pour ce genre d'évènements.

“Soit. Qu'en est-il de la Centrale et de l'usine de raffinement ?
-L'usine est encore en aménagement pour devenir un espace de stockage des matériaux de construction. Quant à la Centrale, elle alimente encore le train pour le ravitaillement.
-Très bien. Ce projet Karlus Magnus est colossal. Pensez-vous qu'il arrivera à terme de notre vivant?
-Justement. C'est tout le but, mon cher. Hihi ! Mais vous pouvez très bien développer tous les projets parallèles que vous voudrez, ce n'est qu'une initiative pour que les bagnards aient toujours du travail forcé à fournir.
-Je vois. C'est intéressant. “

Cela suit le modèle de Tequila Wolf en moins éternelle et ridiculement inachevable. Ce projet a tout pour plaire à l'administration pénitentiaire qui semble apprécier ce genre de principe. Le nouveau Directeur de Whiperia acquiesce tout en remarquant le départ des navires de la Marine d'élite du port.

“Cela étant dit, je crois bien que la Marine a oublié de vous prévenir de leur départ.
-Oh ! Quel chenapan, celui-là. Bon je vais devoir le rattraper à pied.
-A pied?”

Ignorant sa question avec un sourire confiant, Capulina effectue une jolie révérence.

Un plaisir de vous passer la main, cher Directeur Mountbatten. Je vous souhaite toute félicité dans votre carrière !


Commençant à trottiner vers le quais, elle s'arrête avant de stopper. L'agent Tarentule se retourne subitement.

Oh j'oubliais ! Il y a un mini-dirigeable endommagé étalé au milieu de la salle à manger. Appelez la Brigade scientifique pour qu'il vous en débarrasse, et dites leur de ma part que leur prototype est sur la bonne voie. Hihi !

Hochant la tête poliement, la femme étrange saute ainsi dans l'eau se receptionnant miraculeusement sur la surface de l'eau. Elle continue de trottiner en chantonnant. Un des assistants de Michael reste pantois.

Quelle genre de dérangé on vient de rencontrer?
-Je vous présente le Cipher Pol, gardien. Bref, dans combien de temps la Marine installera sa garnison?
-Nous venons de recevoir un appel. La 10éme division à déjà choisi son colonel pour la superviser. Ils devraient arriver en même temps que nos familles pour les escorter.
-Parfait, prenons nos marques tout en préparant leur accueille.”
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