L'histoire de Superstar ; Café crème.

Le son va plus vite que l'image, pas surprenant que vous entendiez arriver en sifflant le jeune homme. Il ne paye pas forcément de mine, du haut de son mètre quatre vingt, il n'a que l'allure banale d'un étudiant, portant un uniforme bleu foncé, à bouton en forme d'étoile. Superstar est la coqueluche d'une école de musique de South Blue, dont il semble originaire, comme le prouve sa carnation brunie par le sel, le soleil et la mer. Ses long cheveux bruns, ses yeux bleu comme le ciel, et sa belle gueule en font quelqu'un d'un peu plus remarquable que la moyenne. Il a surtout cette aura, douce et tranquille, comme la musique adoucit les mœurs paraît- il, peut être voilà une des conséquences les plus simples à comprendre chez le jeune homme. Il a ce sourire désarmant, ces manies et ses moues charmantes, et on lui donnerait le One Piece sans concession. Luchenko est aussi fort avec sa voix, qu'avec ses doigts. Cette agilité se retrouve dans ses manières de se sortir de toute sortes de pétrins dans lesquels il aime se fourrer continuellement. Tellement qu'il en a obtenu un corps musclé, noué comme les cordes d'un navires, lui permettant de se défendre en cas d'agression. Même s'il n'a pas l'air d'un aficionados de la bagarre, des cicatrices prouvent qu'il a déjà connu son baptême du feu.

Le bout des doigts plein de crevasses et de cornes, on sent le musicien jusque dans sa façon de parler, toujours en donnant du coffre, toujours en accompagnant de gestes ses paroles, ou en donnant des intonations spéciales à ses phrases en fonction de la situation.

Il sent généralement le citron ou des notes sucrées en tout les cas, acidulés même. Ou bien le suit ces inimitables cigarillo aux gouts crémeux.  Il possède une grande boite sur le dos, avec les mêmes étoiles que sur son uniforme, dans laquelle il entrepose ses instruments, que ce soit des cuivres, des cordes ou bien ceux à vent. Il n'est pas rare de le voir faire la manche dans les rues des Blues, apportant de la joie contre quelques berrys.

Sa voix est mélodieuse, teintée d'accents qu'il imite à la perfection. Véritable polymorphe vocale, et adepte du vibrato, il aime toujours chantonner, qu'importe ce qu'il se passe.

La musique, passion tenace, c'est toute sa vie. Il a tout sacrifié pour obtenir ses compétences particulières dans tout les domaines qui y touchent. Il sait aussi bien jouer du piano, que du violon, de la flûte, et pousse plutôt bien la chansonnette. Il aime par dessus tout faire vibrer un auditoire par ses notes, et ses mélodies entraînantes. Il aime aussi vivre des aventures, ce qui l'a toujours poussé à brûler a chandelle par les deux bouts. Luchenko est par essence joviale, lumineux, presque trop sympathique et altruiste, que ce monde peu paraître barbare à côté de ses phrasés pleins d'espoirs, et de philosophie fondée sur la paix intérieur et l'amour des autres. Il pense que l'on peut ménager la chèvre et le choux, et cherche toujours une troisième solutions, une autre voie, la vie lui paraissant tel un prisme, un kaléidoscope auquel il ne faut pas abandonner qu'une seule vision. Ainsi, appliquant cette philosophie à sa propre vie, il est toujours prêt à tout, toujours flexible, souple sur ses appuies. Pour autant, le jeune homme n'a pas toujours été l'amour qu'il est aujourd'hui.

Passé sombre de crétins asservis par la violence, passé de délinquant juvénile, il a trouvé sa voie, et n'hésite pas à le chanter, à flagorner, à appâter tout ceux qui penseraient que la vie est un simple cascade de conséquences de nos actes passés. A ceux là, il oppose le droit à la seconde chance. Il aspire à réconcilier le monde avec lui même, au travers de refrains fort de significations, et jamais avares de confiance aux autres.

Ses goûts pour les femmes, son goût pour la nourriture et une certaine forme de simplicité font la première face de cet individu aux nombreuses facettes, toujours sur la brèche, toujours au maximum ou carrément absent, il est comme un bouton ON/OFF, pas de demies mesures avec Luchenko. Il adhère ou abhorre, il apprécie ou déteste, il ne mâche pas ses mots et ne retiens pas sa verve.

Il sait parler, et bien, comme tout compositeur sait parler à l'oreille de chacun des individus qui composent les auditeurs,  

- C’est l’histoire d’un mec il entre dans un bar …
- … Attends je devine, il fait plouf ?
- Nan … Il fait BOOM !

C’est ce genre de blagues et de discours par lesquels il a été bercé toute son enfance, courant déjà en culotte courte dans le bar de son père, Le bar du Soin, qui était un vrai refuge à brigands de toutes sortes, mais ou les videurs avaient l’habitude de descendre parce que le patron faisait partie de la guilde avant de se ranger, et qu’il autorisait chacun à régler ses différents comme il le sentait, sans restrictions que la limite du raisonnable –généralement on terminait la soirée sur le cul avec le nez croqué par une droite d’un des clients.

Il grandit dans cet environnement, chahuté par plus vieux que lui, puisque le seul enfant ou presque, mais rare étaient ceux qui cherchaient vraiment le bousin avec Luchenko Dragonov. Déjà il avait le regard bleu ciel de son paternel, si intense qu’il pouvait transpercer les armures et les carapaces les plus épaisses. Ensuite parce que le dit paternel n’avait pas pris sa retraite par dépit, ou par un manque délétère, il avait gagné ce droit.

On le laissait relativement tranquille, et le garçon attachant qu’il était faisait le reste. Toujours entrain de courir entre les jambes de Marko et de Junior, deux videurs assez jeunes mais bien trop vieux pour lui, il aspirait à suivre la route du paternel ; Cependant, il n’était pas vraiment taillé pour le métier, assez petit et frêle, on ne lui destinait pas un avenir sans ambages ni un recrutement aisé. Après tout. Il pouvait toujours tenter son coup dans l’allée des horreurs … Ou rester dans la sécurité du foyer, prenant ses cours dans la seule académie du coin, aspirant à poursuivre le rêve de son père.

Après tout, pourquoi pas, un Bar sur Lynbrook, qui serait contre ? Les videurs ont besoin de se détendre après une longue journée à botter des fesses, et à intimider le chaland un peu trop entreprenant.
Pourtant, il aspirait à d’autre chose, car s’il y’avait bien une passion qui était né de ses années dans le troquet, c’était bien d’entendre les groupe qui passait là, derrière des mailles de fer, un rideau protecteur en cas de débordement, ou bien que le programme ne plût pas à tout le monde.

Un jour il trouva des vieux enregistrements sur den den enregistreurs. De la musique des années folles, des pépites rassemblées par un vieux collectionneur. La musique le transporta et le transperça comme une balle dans un fromage à pate.

Le bar du Silence, était connu pour ses programmations toujours très courues. Aussi, pour ses informations pour le moins juteuses. C’était le paradis du bruit, de la musique qui couvraient les conversations secrètes espionnées en toute tranquillité quand il s’agissait de contrats juteux. Luchenko gagnait sa vie en revendant des bouts d’infos à ceux qui le voulaient bien, c’était presque autant un hobby qu’un vrai métier. Il aimait par dessus tout captiver ses clients, par des informations de première ordre, et comme son père faisait partie des propriétaires de bar, on laissait passer pas mal de choses, même si la prudence était de mise. Gare à la faute. Et quand il n’espionnait pas, il regardait les groupes les plus côtés de Lynbrook pour rêver un peu.

Un jour, lui aussi, serait une star, mais encore plus grande que ces petits joueurs, il serait une Super-star. Qui brille et illumine la nuit de la vie, pour faire rentrer un peu de lumière dans la vie des gens. Qui traverse le temps et les lieux les plus mythiques de ce monde, pour faire oublier leur bout de vie un peu pourris aux gens.



Avec son salaire, il s'acheta une guitare, et commença le long apprentissage de l'instrument. Plutôt à l'aise avec les notes et tout le concept de justesse, il ne connaissait que la pratique, et n'entendait rien à la théorie. Pourtant, pour écrire ses propres chansons, il lui faudrait un solide bagage. C'est le cœur lourd mais l'esprit léger qu'il quitta Lynbrook et ses terres dévastées, gangrenées par la racaille et les ordures... Il n'aimait pas ainsi partir, sans se laisser la possibilité de revenir jouer un concert. Le premier de sa carrière, il en était sûr, serait dans le Bar "Silence". Ainsi démarrerait sa légende.

C'est ainsi que débuta son voyage, et vu qu'il fallait bien commencer quelque part, il partirait à la conquête des Blues, et de son publique pour le moins hétéroclite. Il savait bien que ses connaissances limitées et son manque d'expérience seraient fatales à sa réussite, aussi, il se décida à pratiquer dans les rues de ces mers là. Il jouait contre obole et menue monnaie. Jamais vraiment riche, si ce n'est de nouvelles partitions, et de nouvelles aventures, c'est ainsi qu'un jour, se présenta devant lui un homme d'influence, un mondain, un noble.

- Bravo, bravo ! FIt-il en claquant une de ses mains contre l'autre. J'adore votre musicalité jeune homme, que diriez vous de vous inscrire dans mon école ? Il sortit le sésame, une carte de visite sur laquelle était noté son nom en lettres d'or, et son rang dans l'école ; Kimichi Danyo, Vice directeur.

Et c'est avec joie qu'il accepta sans réfléchir plus, comme toute sa vie, guidé par son instinct et ses tripes, toujours. L'école Mobile de Musique du Monde (EMMM) était couru, et parcourait tout South Blue à la recherche de nouveau talents, et de nouvelles coqueluches. Sa mobilité la mettait également en danger, cible parfois d'attaque de piraterie, mais le personnel de sécurité veillait, composé parfois d'élèves volontaires, ou qui n'avaient pas assez pour se payer les cours, et travaillaient dans ce service pour pouvoir participer à la vie scolaire.

Luchenko faisait parti de ceux là. Il suivit son cursus en deux ans au lieu de trois, et bifurqua dans la branche "Nomade" de l'école, continuant à la visiter tout les trimestre, mais se faisant étendard, Hérault et ambassadeur de l'EMMM.