Qu'des cactus
Les mini-aventures de Mr. Scarecrow
Chapitre 1 : Cactus Town, ou la ville aux mille-et-un chasseurs.
Chapitre 1 : Cactus Town, ou la ville aux mille-et-un chasseurs.
Je les voyais enfin au loin : les collines en formes de Cactus de Whiskey Peak.
Cette île, j’en avais entendu parler depuis de longues années. Et ce paysage était aussi merveilleux que dans mes songes. Sur le pont du navire apprêté par Robina et l’organisation, on me retrouvait rêveur et un peu niais, alors que tout le monde s’activait à terminer les préparatifs d’amarrage.
Ce fut comme un enfant que je déposai le premier pied au port de Cactus Town, la seule ville humaine de l’île et le quartier général de la Baroque Works. Ce qui était donc « mon chez-moi ». Enfin, ce qui allait l’être…
Alors que je commençais déjà mon itinéraire de touriste, m’arrêtant à tous les stands de nourriture locale - du cactus sous toute cette forme - le poids que je transportais sur le dos me rappela bien trop vite mes responsabilités.
Cette chose que je me trimballais, ce n’était pas un sac à patates, mais un homme momifié vivant par mes soins. Et il gigotait un peu trop à mon goût. Peut-être que les liens étaient trop serrés ? Ou que mes bandages l’étouffaient ? De toute façon, il fallait que je m’en débarrasse au plus vite si je voulais profiter pleinement de mon petit séjour sur l’ile. Un homme sage disait : ce qui est fait n’est plus à faire. Et mon pauvre dos me remercierait aussi de me débarrasser de cette charge au plus vite…
Mon sens de l’orientation légendaire et moi, nous nous aidions des passants et des autochtones pour trouver notre chemin. Bizarrement, bien qu’ils semblaient effrayés aux premiers abords par mon allure atypique et mon mystérieux colis, les civils devenaient beaucoup plus avenants une fois ma licence de chasseur sortie.
On jouissait d’une bonne réputation ici, et pour une fois, j’en avais aussi le droit ! Cactus Town me plaisait bien, finalement.
Poussant les portes battantes de notre majestueux quartier général, je posai ma marchandise encore gigotante sur le comptoir d’accueil.
L’homme derrière, un quarantenaire mal rasé qui fumait un cigare en potassant le journal du jour, me dévisagea. Il ne semblait pas vraiment étonné de la forme humaine de mon présent, et encore moins de ses signes d’activités.
- L’est bien beau l’paquet cadeau la. C’est quoi ?
- Bien le bonjour très cher collègue. Cet homme, enfin celui à l’intérieur des bandages, est un criminel activement recherché ! Lui répondais-je en posant son avis de recherche sur le comptoir et en retirant les rubans qui recouvraient son visage.
Mon hôte mit ses lunettes et compara scrupuleusement la prime et l’homme que je venais de déposer. Puis après quelques secondes de réflexions, se retourna et fouilla dans des casiers remplis de paperasse.
- Encore un qui vient m’faire chier quand j’lis peinard ma rubrique… Grommela le fonctionnaire. M’faut votre licence de chasseur et remplir ce formulaire… Disait-il en me tendant une feuille. Quant à lui, la… Son regard se porta une nouvelle fois sur l’avis de recherche. Il f’ra moins l’mariolle l’croque croque mitaine en cellule. Il décrocha son escargophone et appela une demi-douzaine de gardes qui vinrent récupérer mon précieux colis avant de l’emmener avec eux.
Ce cher et tendre monsieur m’invita donc à m’asseoir dans la salle d’attente pour remplir ce formulaire, ce que je fis expressément.
Heureusement que cet analphabète d’Alegsis n’était pas avec moi, sinon ils demanderaient de remplir le sien ! Cette pensée me fit sourire, puis je repris rapidement mes esprits et cochai les quelques cases du formulaire avant de le signer et de le retourner à son envoyeur.
« - Avez-vous cause des dommages collatéraux durant votre capture, si oui, lesquels…
Avez-vous capturé le(la) criminel(le) seul(e) ?
Bla bla bla.
Bla bla bla. »
Le quarantenaire vérifiait à haute voix que j’avais coché toutes les cases en bonne et due forme. Puis, balança la feuille sur un tas d’autres formulaires.
- C’tout bon, v’la ta récompense mon grand, beau travail. Dit-il en me tendant un sac rempli de berrys. Soixante-dix millions, ça fait une belle somme. T’vas en faire quoi de tout c’pognon ?
- Et bien je compte reconstruire un parc d’attrac…
- Non, en fait, j’m’en fiche. Ah ouais ! D’ailleurs … Il m’arrêta net avant de fouiller de nouveaux dans ses tiroirs. Il commença par un rempli de lettres, et après quelques recherches, en sortie une. Puis fit de même avec un autre plein à craquer de Log pose. Voilà ta lettre de marque. Sacré coup d’filet, hein ? Mouais… Fit-il une pause en tirant une bouffée sur son cigare. T’as le droit a un joli Log Pose pour naviguer sur cette belle mer de tous les périls ainsi qu’un Eternal pour revenir ici. Puis, pendant que j’y suis, d’après ton dossier… Continua l’homme en refilant ses lunettes et en plongeant son regard sur un dossier qui portait ma photo… Mr. Scarecrow, drôle de nom d’code, tiens. Bref, voilà tes clefs pour ton nouveau navire, il t’attend au port. C’est une récompense qu’t’as pas encore pris, apparemment… Puis se retourna une nouvelle fois dos à moi en fouillant dans son bureau… Tu d’vrais avoir une promotion, pour l’moment j’garde ta licence et … Hein, bah l’est ou la momie ?!
J’étais déjà dehors. Soixante-dix millions de berrys, c’est vrai que ce n’était pas rien. Une lettre de marque en plus et quelques joujoux pour naviguer, c’était cool. Mais ce qui était archi cool dans tout ça, c’était mon nouveau navire !
Je n’avais même pas pris le temps d’écouter ce fonctionnaire de la Baroque Works finir son monologue que j’étais déjà, bras balbutiant, tournoyant joyeusement les clefs dans ma main et sifflotant une macabre mélodie, en train de me diriger vers le port de Cactus Town pour récupérer mon nouveau navire !