Réunion confraternelle
La bataille qui avait opposé une plante pourvoyeuse de zombis aux défenseurs humains était terminée. Hayato venait de laisser un véritable carnage derrière lui. Fort heureusement, il avait pu s'éclipser avant que la marine ne le questionne d'un peu trop prêt. Tandis que les soldats de la Justice faisaient le ménage, Hayato et les autres engeances de son espèce avaient tous déguerpis. Ce faisant, ses pas l'avaient amené vers le village des hommes poissons, pour y raccompagner une famille perdue. Ce fut donc avec une surprise et une joie non dissimulées, que l'épéiste tomba sur Natsu et son compagnon, qui se reposaient eux aussi dans les mangroves.
- Natsu, c'est un plaisir de te revoir ! Cela fait déjà plusieurs années que nous nous sommes quittés, sur Sirup. Tu as fini par prendre la mer ? Et je vois que ton équipage est déjà en bonne voie. Des félicitations s'imposent !
Le voyageur salua alors le nakama du trublion d'East Blue :
- Je me nomme Suisou Hayato, enchanté.
Le bretteur avait énormément de questions à lui poser. Ils avaient des années de souvenirs et d'aventures à partager. Pour autant, il commença par aider la nouvelle famille à se remettre de ses émotions. Un groupe entier de locaux se pressaient autour d'eux, les serraient dans leurs bras et pleuraient à chaudes larmes de soulagement. Si les adultes semblaient soulagés après une belle frayeur, les enfants étaient déjà en train de chercher quelque chose d'amusant, comme si de rien n'était. Le petit dernier de la famille, toujours fidèle à lui-même, mit les deux pieds dans le plat dès le départ :
- PAPA ! PAPA ! PAPA ! Regarde ! Ces deux là ils ressemblent à des pirates !
- Mais non, fils. S'ils étaient des pirates ils ne se reposeraient pas gentiment dans le village, tu le sais bien.
Avec un sourire, Hayato plaça sa main devant sa bouche pour tousser discrètement. Les forbans des mers avaient toujours une si mauvaise réputation ! Pourtant, un pirate était avant tout un aventurier de la mer, un marin en quête d'aventure et de liberté. Malheureusement, beaucoup d'entre eux confondaient « liberté » et « absence de limite ». Comme si jeter aux orties tout principe moral, s'avilir jusqu'à devenir une bête pour user de violence sans limite, était le seul moyen de devenir libre ? Le vagabond était bien placé pour savoir que les mots avaient un sens et, surtout, une connotation qui prévalait souvent sur les actes ou les pensées d'une personne. Lui même était un criminel en devenir. Pourtant, les civils étaient bien les seuls personnes sur le globe qui n'auraient jamais rien à craindre de lui et de sa famille... Laissant là ces considérations philosophiques et sémantiques, Hayato reprit la parole d'une voix calme :
- Tous les pirates ne sont pas des monstres, de même que tous les êtres humains ne se ressemblent pas. Vous ne croyez pas ?
- Euh... oui, j'imagine. Faut dire qu'on a pas mal de mauvaises expériences, alors on est prudents dans le village.
- Et c'est tout à votre honneur.
L'épéiste se tourna alors vers Natsu et son camarade, afin de se présenter :
- Natsu, j'aimerais t'enlever à ton camarade quelques instants afin de rattraper le temps perdu. Qu'en dis-tu ?
Il laissa les hommes poissons se rassembler également autour des deux hommes et leur proposer à boire et à manger, en guise de remerciement. L'épéiste accepta avec joie un jus de fruit local acide mais rafraîchissant, tout en tendant l'oreille vers le pirate en face de lui.