Camillius | Terminé

Atteignant un mètre soixante de haut au garrot, pour une longueur de près de trois mètres et une envergure de près de cinq, Camillius est un dragon puissant et costaud. Lourd d’environ cent cinquante kilos, ce qui pèse le plus reste son ossature résistante et ses épaisses écailles dont il est recouvert. Comme une marèe d’un blanc nacré, le corps du dragon est composé de ces nombreuses scutelles, prolongement de son derme et équipant sa peau d’une véritable carapace solide. De drôles de reflets argentés glissent alors sur son corps et peignent ses extrémités. Son cou et son poitrail sont couverts d’un duvet des plus rouges et rosés, descendant tout le bas de son corps et ornant son ventre plus mou, d’une texture moelleuse et douce bien qu’il ne laisse personne la toucher. Il a de puissants muscles dessinés, capable de porter son poids et lui permettant une certaine agilité, taillés par ses combats dans l'arène, autant que les cicatrices et écailles manquantes par endroit.

En revanche, ses pattes sont fines à leur fin. Des doigts aux griffes longues et acérés les terminent et donc cette kératine condensée arbore une couleur jaune dorée attaraillante. Et tout comme ses griffes, la longue queue souple du dragon se termine par une extrémité plus épaisse sur laquelle se dresse trois imposantes piques dorées, lui servant bien souvent à empaler ses ennemis les plus distraits.

En remontant son long cou se dressent deux voilures, semblables aux nageoires d’un poisson et servant avant tout à le rendre plus imposant. Il les dresse lorsqu’il est contrarié, intimidé ou qu’il cherche à terrifier ses adversaires. De plus sa tête se dessine comme un crâne nacré, son museau fin et allongé s'étirant jusqu’à la base de ses yeux d’un rouge sanguin et participant à cet aspect dangereux général qu’il dégage. Sur le haut de son crâne, deux imposantes cornes prônent, droites comme des “i” et aux extrémités toujours aussi dorées que ses griffes. Il a une gueule plein de crocs blanchâtres et pointus, prêts à déchiqueter ses adversaires sans une once d'hésitation. Son regard se veut bien souvent menaçant, mais si on peut avoir l’impression que son visage est figé par ses écailles, ces dernières sont en vérité assez souples pour le laisser dévoiler plein d'expressions dont il se pare parfois, comme l’impatience, la rage ou même la surprise.

Sur les côtés de son corps, juste derrière ses épaules, prend place la base de ses deux puissantes ailes. Se déployant sur presque deux mètres cinquante chacune, leur extérieur blanchâtre et leur intérieur rouge sang crée un contraste favorisant l’aspect sanguin du dragon. Découpées en trois parties pour permettre leur articulation, chaque arête osseuse permet de déployer la membrane irrégulière de ces membres, se rejoignant en une seule et imposante griffe lui permettant de s’accrocher à certaines surfaces comme de transpercer ses adversaires.

Le dragon est fier, et sa posture, autant que sa démarche, le laisse paraître. Droit, la tête haute, ne la baissant que pour mordre, Camillius adopte une démarche lourde et volontairement brusque pour faire trembler le sol le plus fragile sous ses pas, rajoutant du dramatique à son entrée en scène.

Provocant : Si Camillius a bien un défaut, c’est qu’il est incapable de se tenir tranquille quand la situation l’exige. Il aime provoquer, pour tout et pour rien, se mettre au centre de l’attention et se battre. Surtout se battre, ce qui lui a valu d’être souvent mis à l’écart dans les groupes de dragons des Allods mais qui lui a permis de survivre efficacement au sein de l'arène d’Helliday Island. Ses écailles sont couvertes de cicatrices et bien que la douleur le transit toujours autant qu’avant, il semble incapable d’apprendre de ses blessures passés, détestant avant tout qu’on l’ignore ou le rabaisse. En revanche, lui ne se gène pas pour le faire. Il est moqueur à la façon d’un dragon et si personne ne semble comprendre ses grognements, il n’en reste pas moins caustique pour autant. Car si la langue n’est pas la même, les expressions du dragon suffisent bien souvent à montrer à son interlocuteur qu’il se moque de lui. Et pour cela, il ne fait aucune discrimination. Riant de tout le monde et de toutes les situations, il est capable de s’amuser de la plus noire et déboussolante des situations. En grande partie car il est incapable de comprendre les notions de bien et de mal, autant que celles de morale ou de bienséance. Il est sauvage et violent car on lui a appris à l’être et les habitudes sont difficiles à effacer, surtout quand on ne le veut pas.

Orgueilleux : Camillius est un dragon fier. Il se sent plus puissant que les anthropomorphes qu’il nomme sans aucune vergogne “mortels”. Non pas car lui est immortel, mais simplement parce qu’il estime que jamais un humain, ou tout autre dérivé, ne pourrait l'abattre. Et s’il a chuté très durement lorsqu’Izya prit le contrôle des Allods, il estime que c’était parce qu’il n’était pas là qu’elle pu le faire. Jusqu’à maintenant, et à chaque pas dans l'arène, il en sortait victorieux, déchiquetant les bipèdes par centaines et couvrant ses écailles claires de sang. Alors que pouvait-il bien lui arriver ? Il s’est toujours permis énormément de “familiarités” avec les autres combattants de l'arène car il était l'attraction phare de cette dernière. Celle dont on attendait l’entrée avec hâte et dont le public scandait le nom. Et bien qu’il ait toujours été dans une catégorie à part des véritables gladiateurs, il a su se construire un public appréciant de voir un dragon furieux couper en deux de pauvres pirates. Couvrant alors de sang le sable, il a fini par grandement apprécier s’en couvrir, étant pour lui signe de puissance et de supériorité.

Carnassier : Comme Camillius a un respect assez médiocre pour les anthropomorphes, cela ne lui pose aucun problème de les manger. Comme un humain ferait rôtir un gigot d’agneau pour son dîner, le dragon peut dévorer des bipèdes par dizaines juste pour le goûter. Et comment le lui reprocher ? Il s’agit d’un imposant dragon, prêt à brûler tout ceux mécontents de son attitude et cherchant à lui brider sa liberté. Parce que la liberté, c’est aussi pouvoir manger ce que l’on veut. Et si les humains peuvent y passer, il ne s’arrête pas à cela. Tous les animaux peuvent finir sous ses crocs, jusqu'aux autres dragons eux-mêmes. Cannibale assumé, le dragon ne ressent ni gêne ni honte à grignoter son prochain si la faim le tiraille. Et même si elle le chatouille simplement. Alors gare aux coups de crocs, car son caractère est aussi imprévisible que son appétit est grand.

Gynophobe : Reste d’un traumatisme d’une saison des amours qui s’est mal passée ou d’une relation mère/fils compliquée, mais Camillius n’apprécie guère les femelles. Sans forcément les descendre plus que les autres, car personne n’est aussi magnifique que lui, il les fuit, voire les craint. Un malaise palpable s’élève lorsqu’il est obligé d’en côtoyer et il perd aussi vite ses repères que ses pensées. Prêtes à exagérer toutes leurs actions à son encontre, il déteste que ces dernières le touchent ou bien s'approchent trop près de lui. Il a toujours fait attention à éviter les guerrières de l'arène, et bien souvent, il se contentait de tuer les femelles qu’on le faisait affronter de la pointe de sa queue pour qu’elles restent loin de lui. Si avec le temps, il arrive à tolérer leur présence, il ne serait surement jamais heureux d’être seul avec une membre du sexe opposé, quelque soit l’espèce.

De l’oeuf de gel au dragon de feu :

Né au sein même d’un nid de gel céleste, son œuf avait éclos en 1575. De ce temps les Allods étaient loin d’appartenir à Izya et étaient passés et passeraient dans de nombreuses mains, les humains pensant qu’ils pouvaient s’approprier cette terre et y coller leur nom. Alors que les dragons étaient les vrais maîtres des lieux, présents depuis l’apparition même de cette île céleste. Cependant, les conflits restaient rares, les reptiles préférant la tranquillité des hauteurs, laissant aux humains les sols terreux de l’île céleste pour rester maîtres des cieux. Mais le jeune dragon n’aimait pas tellement cette idée. Il était curieux et si la troupe de dragons dont il était issu semblait se tenir loin des activités humaines, lui n’était pas dans la même optique. Il entra de nombreuses fois en conflit avec des pirates ou criminels ayant trouvé refuge sur l’île alors qu’elle était presque abandonnée de toute vie. Des combats qu’il gagnait parfois mais perdait souvent. Fuyant auprès de son groupe la gueule en sang et terrifié. Cependant, à prendre tant de risques incompris par le reste du troupeau, il fut bien vite mis à l’écart. Et il grandit en perdant l’attention des siens.

Il grandit en paria, isolé sans être complètement seul, il ne se déplaçait jamais bien loin du groupe. Mais alors qu’il devenait adulte et que la saison des amours se profilait à l’horizon, il trouvait un nouveau moyen d’être pleinement réintégré au groupe. Car s’il permettait à l'espèce de prospérer, alors il retrouverait la protection des siens. Mais la était un nouvel obstacle, car la saison des amours rimait avec parade nuptiale et le jeune dragon était bien  loin d’avoir un instinct performant. Se faisant rejeter par toutes les femmes il prit rapidement partie de sauter sur ses adversaires directs pour les combattre, les incapaciter et rester le seul mâle valide sur le marché. Car s’il était le seul à faire la parade, il ne pouvait pas perdre. Tout du moins, il le pensait. Mais une nouvelle fois, plus que choquant pour un peuple pacifiste, il ne fit que faire fuir ses prétendantes. Et cela avait fini de sceller son destin de paria des dragons.

De dragon de feu à champion d'arène :

Si l’aspect particulièrement combatif du dragon l’avait isolé et transformé en paria, alors il se décida à laisser cette partie s’exprimer librement, ravageant tout un bord des Allods pour en faire son territoire et en chasser tous les êtres vivants qui chercheraient à s’y installer. Terriblement féroce, il attira la convoitise de pirates cherchant à se remplir les poches en vendant des animaux exotiques à l'arène naissante d’Helliday Island. Et s’il se battut longtemps et bien, son jeune esprit fougueux le fit tomber dans les pièges les plus primaires des chasseurs expérimentés. Chargé à bord d’un bateau et traversant Grand Line jusqu’à sa nouvelle destination, l’animal restait plus sauvage qu’un lion fraîchement attrapé.

Rapidement, il fut jeté dans l'arène. Essentiellement parce que sa construction était longue et coûteuse et qu’il devenait nécessaire de renflouer les caisses mais aussi parce l'aménagement réalisé pour l’achat du dragon des Allods avait vidé les poches des constructeurs. Mais l’investissement fut vite rentabilisé. Il s’agissait d’une époque où les dragons se faisaient terriblement rares, n’étant pour certains que des mythes dans des livres. La présence de ce reptile volant, dévorant et brûlant des condamnés et des esclaves avait rapidement fait le tour de la deuxième voie de Grand Line. Et si on lui avait coupé les ailes, les attachant dans son dos pour qu’il ne puisse pas s’envoler, le Dragon trouva rapidement un réconfort dans les tueries qu’on lui demandait de réaliser. Car il était acclamé, nourri et chauffé, sans avoir à chasser ou à défendre son territoire. L’attention lui était distribuée pour ce qu’il avait toujours était le plus doué : tuer. Alors pourquoi partir ? Pourquoi chercher à s’enfuir ? Il était devenu le boss ultime de tout un pan du programme de l’arène, constitué d’animaux chassant des condamnés. Et il prenait toujours plaisir à offrir une mort spectaculaire car plus le sang giclait, plus il était applaudi. À cette époque où sa gloire était totale, il fut nommé Camillius.

De champion d'arène à animal de compagnie d’un équipage pirate :

Et si tout semblait bien se dérouler dans sa vie, rapidement, il perdit en vitesse. Un combat, puis un deuxième. Les ennemis étaient plus durs à battre. Les années s’étaient enchaînées rapidement et le public se lassait de voir la bête pourfendre des humains. Le changement devenait nécessaire pour l’arène de Helliday Island et leur dragon n’en faisait pas partie. Alors même que le dragon céleste Saint Albenas arrivait pour mettre en scène sa prochaine bête, le tyrannosaure Jack Skellington, Camillius ne devenait qu’un animal de plus, rien de plus impressionnant qu’un lion sans griffe. Alors il fut vendu, comme un bien jetable lorsqu’on ne lui trouve plus d’utilité. Un groupe de pirates, impressionné par la renommée de la bête et ses capacités de combat, le rachetèrent à prix d’or et l’embarquèrent sur un bateau, cloîtré dans une cage froide, loin du soleil rayonnant de son arène et des applaudissements du public que le dragon avait toujours plus qu’appréciés. Il se retrouvait paria et isolé dans un voyage dont il ne connaissait pas l’arrivée.