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Le nerf de la guerre [Solo]

Le nerf de la guerre
La maison de Monsieur Pivon:

La maison de Monsieur Pivon était une maison typique comme on en fait plus dans le royaume de l’absurde. Rien ne semblait être à sa place. Le sol était profondément irrégulier, les murs étaient tapissés de tableaux parfois à l’envers ou incongru. Les horloges quant à elles n’étaient pas toutes à l’heure, ce qui donnait lieu à des surprises par moment. Les escaliers étaient troués par endroit, pour faire travailler les réflexes du vieil homme. La demeure avait pourtant toutes les commodités à la pointe de la mode de l’île : La douche dans le couloir, les WC dans la cuisine et un bidet dans le salon. Ce qui pouvait surprendre aussi les personnes non-habitués à ce genre de maison, c’est les portes qui donnaient sur un mur en béton. En cas de course poursuite, il valait mieux connaître la topographie des lieux sous peine de se manger la paroi.

Assis sur une chaise pour enfant, le nain était à son aise dans cette demeure. Depuis que Bernard Pivon avait été chassé de chez lui par la milice malicieuse pour être placé dans la maison de Karl, cette résidence demeurait vide. C’était la planque parfaite pour le roboticien qui pouvait profiter de cette bâtisse situé juste à côté de chez lui pour se planquer. Tous les matins, l’ancien propriétaire venait lui apporter des pancakes que l’ingénieur aimait tant. Généralement, il les dévorait d’une traite pour repartir au plus vite dans ses créations mécaniques, mais pas cette fois. Alerté par ce fait extrêmement rare de la part de son protégé, le vieil homme posa son mètre quatre vingt dix sur une autre chaise du même gabarit que celui de son invité. C’était à peine si ce dernier pouvait poser une fesse sur la petite sellette. Prenant une grande respiration, il lui dit.

Bernard - «  Ben alors Karl ! Qu’est ce qui t’arrives ? Ça fait deux minutes que tu n’as pas touché à ton pancake. Qu’est ce qui peut bien te tracasser ? On est pas la journée du tacos aujourd’hui. Tu as le droit d’en manger. »

Karl - « Tout à fait Bernard, mais aujourd’hui je n’ai point le coeur à profiter de pareille victuailles. Vous connaissez l’expression très cher, on réfléchit mieux le ventre vide. »
   

Bernard - « J’étais presque sûr que c’était « le ventre plein » mais bon, qu’est ce qui te tracasses mon grand ? T’inquiètes pas ça va s’arranger pour Wakopol. Dans trois jours, c’est la journée grâcieuse, tu pourras demander la grâce royale et reprendre une activité normale. »

Karl - « Point à faire ! Je n’eusse même pas l’idée d’honorer le quart de la moitié du commencement d’une excuse ! Ce coquin verra bien que ce qu’il advient lorsque l’on se payât mon auguste visage de la sorte ! Je suis en train d’élaborer une mesquine vengeance pas piqué des hannetons afin de lui faire regretter son manque de savoir vivre à mon égard. Mon plan ne comporte qu’une seule faiblesse. Je n’eusse point un sou pour démarrer pareille révolte. Et ce n’est point en travaillant dans la clandestinité que je vais réussir à obtenir un butin apte à financer ma vendetta. »

Désignant le salon, le nain montrait la pièce remplie de dizaines de maquettes de robot plus ou moins réussi à ses yeux. En réalité, il n’y avait là qu’un miasme de pièce mécaniques reliées les unes aux autres de façon très douteuses. Et pourtant tout semblait fonctionner à sa manière. Il s’était fait la main sur ces petits automates, passionnés par leurs programmations et par leur durabilité. L’automate ne dormait jamais, l’automate n’avait pas d’exigence particulière, l’automate aurait payé ses RTT à Karl. Ce dernier en était sûr, ces robots lui permettraient un jour de faire disparaître les travaux les plus pénibles pour l’espèce humaine.  Tendant sa main vers le bas pour accueillir un canard mécanique. Ce dernier tendit son cou vers l’avant comme pour se faire gratter le bas de la gorge. Puis, ce dernier exécuta un salto avant pour atterrir dans la main de son propriétaire. Cet automate là était le préféré de Karl, il l’avait nommé affectueusement El Kanardo. Il n’avait aucune utilité particulière, il se contentait de bouger dans la pièce sans trop souvent se cogner au mur et de temps en temps il sortait une phrase pleine de philosophie.

El Kanardo - « Le saviez vous ? Vous n’êtes physiquement pas capable de lécher la pointe de votre coude. Le saviez vous ? Si vous avez essayé, vous êtes influençable HAHA ! »

Le canard mécanique avait bougé son bec de sorte à ce que ça soit raccord avec son texte. Il avait passé du temps sur cette œuvre qu’il estimait être sa pièce maitresse pour le moment. Mais il fallait se rendre à l’évidence, ce n’est pas avec ce genre d’automate que le jeune homme allait révolutionner le monde, faire tomber Wakopol ou obtenir de l’argent en suffisamment grande quantité pour commencer ses exactions. Caressant El Kanardo du bout des doigts, le nain fini par ajouter d’une voix pensive

Karl - « Si je veux pouvoir continuer mes projets ici même, il me faudra des fonds pour améliorer mon travail et commencer mon brillant plan. La question la plus difficile à répondre est … où vais je trouver les berries nécessaires à l’aboutissement de mon glorieux projet ... »

Bernard - « A la banque ? »

Karl - « Des berries, à la banque ? Mais quelle remarquable idée vous eutes là Monsieur Pivon ! Oh dans mes bras que je vous embrasse ! »

Le nain s’agrippa au cou de son allié oubliant l’espace de quelques instants son canard mécanique qui atterrit sur les fesses en poussant un gémissement vexé et reparti dans sa marche éternelle en direction de l’un des murs de la maison. La banque était effectivement l’endroit le plus évident pour trouver des berries, mais la logique étriquée de Karl lui avait fait complètement oublié la solution la plus évidente. Il n’avait qu’à demander un prêt auprès de cette dernière pour obtenir ce dont il avait besoin. Seulement voilà, il allait devoir être convainquant auprès du batiment bancaire pour obtenir ce qu’il souhaitait. Mettant son plus beau haut de forme et époussetant son joli costume, l’ingénieur s’enticha pour un nœud papillon écru du plus mauvais effet. C’était tout lui, une apparence impeccable sauf pour un accessoire.

Rapprochant le chapeau de son nez  pour saluer son voisin. Le jeune homme mit dans son dos sa grande clé à molette comme s’il s’agissait de Mihawk et de son épée. Affichant un sourire radieux, l’homme était prêt à s’aventurer dans ce lieu jusque là inconnu qu’était la banque. Voyant son enthousiasme, le cuisinier professionnel de pancakes lui demanda.

Bernard - « Euh par contre, comment tu vas réussir à convaincre le banquier de t’accorder un crédit sachant que tu ne travailles plus ? Tu veux pas ma poele à pancake pour la gager ? »

Karl - « Oh grand dieu non ! Je ne saurais souffrir de l’absence de vos merveilleux mets. Mais je suis fortement touché par votre offre. J’userais de ma voix et de mon charisme. Et si cela ne suffit point, et bien j’improviserais. »

Bernard - « Cela ne me rassure pas des masses mais bon, bon courage à toi mon petit. Si tu réussis à rentrer à la maison, tu pourras t’arrêter chez la femme à Rachid pour récupérer du beurre de cacahuète pour mes pancakes ? »

Karl - « Je ne raterais cela pour rien au monde, à tout à l’heure, le devoir m’appelle. Taiaut ! »

Pétri d’assurance et d’envie de réussir dans son entreprise, Karl passa par la fenêtre pour sortir. Non sans s’assurer qu’il avait bien verrouillé la porte à clé malgré tout. D’une démarche assurée et sans se cacher le moins du monde, le jeune ingénieur se rendit gaiement à la banque.
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Dernière édition par Karl D.Augène le Lun 22 Avr 2024 - 15:47, édité 1 fois
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Le nerf de la guerre

 Karl avait retrouvé du baume au coeur, à tel point qu’il arpentait les rues sans se rappeler qu’il était devenu persona non-grata des suites de son altercation avec Wakopol. Fort heureusement pour lui, aucun membre de la milice malicieuse ne fit attention à lui, trop occupé à verbaliser les marines qui avait retiré leur casquette pour s’essuyer le front. Personne ne retire son chapeau en cette journée du couvre chef ! C’était pourtant connu. Les marines en train de négocier avec la milice malicieuse râlaient, mais sans grande véhémence au final. Ces illuminés ne comprenaient pas leurs discours logiques et cohérents. Il aurait été plus simple de parler avec une vache et de se faire comprendre plutôt que d’essayer de faire entendre raison à ces mercenaires tout droit sortie d’un asile.  

 En tout cas cette situation faisait bien les affaires du jeune homme qui put arriver devant la banque sans encombre. Là, il y avait un homme assurant la sécurité de cette dernière. Son corps frêle et sa dentition incomplète le distinguait des autres, c’était l’horloger de la rue voisine qui avait visiblement changé de métier contre son gré. S’il y avait bien une personne qui ne correspondait pas au portrait type du vigile, c’était bien lui. En le reconnaissant, ce dernier le salua chaleureusement, heureux de voir un visage amical sans doute. Ce dernier s’exclama en crachant quelques dents par la même occasion.

Luger - « Karl, cha fait plaichir de te voir. Comment cha va depuis le temps ? »

Karl - « Et bien mon cher, en voilà une distinction particulière, il vous est arriver quelques infortunes pour avoir à ce point des soucis orthophoniques ? Et quel est donc ce sang qui coule de votre bouche ? »

Luger - « Oh t’inchiète ! Ché juste le chlient d’avant qui chait un hold up. »

Karl - « Un hold up ? Oh comme c’est amusant, et j’imagine qu’il vous a molesté pour prouver sa détermination ? »

Luger - « Ché cha ! Attenchion à choi, il a l’air complètement chou. »

 Karl inclina son chapeau en guise de salutations et pénétra dans la banque. Tout était sans dessus dessous ici. Des papiers volaient dans tous les sens, un homme jouait de la clarinette au milieu de la pièce en faisant de la corde à sauter. A l’autre bout de la pièce, un homme énervé qui agitait son fusil sous le nez du vieux banquier qui semblait s’être endormi sur sa propre main. Esquivant une oie qui coursait une petite fille, le nain s’approcha du comptoir où il pu entendre le contenu de la conversation. L’agité était en train d’essayer de lui expliquer que c’était un hold up, tandis que le vieil homme faisait la liste des employés cherchant un certain « Bastien ». Pour toute personne de l’extérieur, ce scénario semblerait complètement illogique, mais ici au royaume de l’absurde, il n’y avait rien de choquant.  C’est alors que l’ingénieur en robotique reconnu le malfrat.

 Karl - « Salutations Carlo ! Comment vous portez vous depuis tout ce temps temps ? Toujours dans votre entreprise de vaisselle ? »

 Carlo - « Oh Karl ça va ? Bah écoute mon entreprise peine un peu, du coup je suis venu demander un prêt à la banque comme d’habitude. Et toi qu’est ce que tu fiches ici ? »

 Karl - « Et bien moi aussi, je viens m’entretenir avec ce brave homme. Pensez vous en avoir pour longtemps très cher ? »

 Carlo - « Non t’inquiètes, là je vais juste le séquestrer dans l’arrière boutique, le torturer un peu jusqu’à obtenir un délais, et après je repars. Cela te laisse le temps d’aller chercher le formulaire A38 que tu trouveras au deuxième étage, escalier de gauche porte à droite. »

 Karl - « Diantre ! Où avais je la tête ? Je m’en vais de ce pas m’enquérir de ce précieux sésame. Passe une agréable journée ! Et passez le bonjour à votre charmante épouse, ces cannelés aux myrtilles étaient exquis. »

 Saluant son ami, le nain se mit en quête du formulaire A38. Pendant ce temps, Carlo commença à entonner une chanson pour enfant d’une voix très aigu provoquant la détresse du banquier. Montant par l’escalier, le jeune homme esquiva deux personnes en train de faire une course dans les escaliers dans des bacs à linge. C’était devenu un jeu très répandu au travail. Se dirigeant vers l’office d’une très jeune femme. Le dandy attrapa son chapeau pour la saluer avant d’ajouter de sa voix joviale.

 Karl - « Bonjour, je m’en viens quérir le formulaire A38, c’est ici ? »

 Secrétaire - « Oui »

 Karl - « Merci ! »

 Et sans attendre, le jeune homme redescendit les escaliers laissant la secrétaire vaquer à ses occupations. Le nain enjamba le corps assommé des deux cascadeurs de l’aller et sautilla jusqu’au vieil homme qui visiblement semblait sourire. Carlo passa devant Karl avec un sourire au lèvre, dans ses mains, il avait une feuille avec marqué « Prêt à la consommation pour un bateau gonflable. ». C’est marrant ça, le nain n’avait pas le moindre souvenir de l’avoir vu un jour sur un bateau. M’enfin, ce n’était pas ses affaires. S’apprêtant à ouvrir la bouche pour demander à son tour un prêt, le gobelin derrière son bureau vint lui dire.

 Banquier - « Je sais pourquoi vous êtes là … vous êtes venu nous voler n’est ce pas ? »

 Karl - « De quel droit osez vous m’incriminer de la sorte ? Je n’ai encore rien voler ! »

 Banquier - « Je sais qui vous êtes, Wakopol m’a transmis la liste des personnes recherchés et vous en faites partie ! Il me fait confiance pour garder son or, je vous ai donc démasqué ahah ! »

 Karl - « Diantre, me voilà dans la panade ... »

 Banquier - « Et comment ! Pour la peine, suis moi, je vais te montrer à quel point notre sécurité est au top ! »

 Karl - « Où diable voulez vous que j’aille ? »

 Banquier - « Dans le coffre de Wakopol, juste pour vous montrer un aperçu de toute la sécurité qu’on a mis autour ! »

 Sans dire un mot, Karl inclina la tête en signe d’acceptation et se mit à suivre le banquier. Lui qui venait juste pour un prêt, le voilà embarqué dans un vol de banque auquel il ne s’attendait pas le moins du monde. Mais vu qu’il s’agissait du compte de Wakopol, c’était peut être un juste retour des choses. Après tout, il allait peut être pouvoir recouvrir ses RTT ici ? Il en saura plus une fois à l’intérieur du coffre de ce dernier.
 
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Le nerf de la guerre

Après avoir découvert l’intégralité de la banque, bu le café avec le banquier et fait une séance photo avec ce dernier dans un escargo-maton du coin, les deux hommes étaient devenus amis.  Le gobelin, qui répondait au nom de Pierrot subissait les même moqueries sur son physique que Karl. Il avait été propulsé là suite à un changement de métier lui aussi, il était vétérinaire à la base. Cette bromance lui avait complètement fait oublier le fait que son acolyte était recherché. Quant à lui, il en avait même oublié la raison de sa venue, ne sachant plus s’il devait dévaliser le coffre de Wakopol ou demander un prêt. C’était encore assez obscure dans sa tête, mais une chose est sûre, il se rappelait son besoin d’argent.

Après avoir dégusté un milkshake en face de la banque avec le vieux banquier, Karl eut soudain une révélation. Ils étaient tellement obnubilé par ses échanges qu’ils n’avaient même pas visité la salle du coffre du souverain. Ce serait l’occasion de se servir directement dans les caisses du roi fou.  Une chance pareille, cela ne pouvait pas se laisser passer.  Surtout lorsque le gérant de l’établissement était en train de déguster une boisson lactée XXL après avoir passé un si bon moment à flâner autour de la banque. Pierrot voyait bien que son nouvel ami était en train de se rappeler de quelques choses d’important.

Pierrot - « T’as l’air tout pensif mon petit Karl, tu veux plus faire une balade en barque avec moi après ? »

Karl - « Ce n’est point cela mon cher, mais je viens de me rappeler l’objet de ma visite en cette banque. Et cela est moult important, si ce n’est primordial que je récupérasse des berries pour mener à bien mon projet ! »

Pierrot - « Ouais, enfin , tu te doutes bien que le coffre de Wakopol est bien sécurisé, il est juste à côté du mien. Y a dix hommes de la milice malicieuse qui surveillent que rien n’entre et ne sortent. Tu vas faire comment pour entrer là dedans ? »

Karl - « Quelle chance ! Vous avez le coffre adjacent ? J’ai peut être une idée. Mais je vais devoir requérir votre aide . Puis-je compter sur votre assistance ?»

Pierrot - «  Moi ? Que j’aide quelqu’un que je connais à peine à faire un crime qui va me valoir l’emprisonnement à vie ? Bien entendu que je vais t’aider ! »

Karl se prit d’une accolade virile avec son ami. Le plan allait nécessité un peu de préparation et par conséquent, il valait mieux reporter cela à demain.  Pour l’heure, il se contenta de profiter de la journée avec Pierrot et ils eurent finalement leur promenade en barque sur le lac face au couché de soleil. Suite à cela, le nain se sépara de son nouvel ami et retourna chez lui pour préparer le nécessaire à son plan. Evidemment, il ne manqua pas de s’arrêter récupérer du beurre de cacahuète pour Monsieur Pivon au passage.Puis, une fois rentrée, il se mit à faire l’inventaire. Il n’y avait pas besoin de grand-chose au final, c’était des outils qu’il pouvait trouver dans son atelier.  Son plan était ficelé à la perfection, il ne restait plus qu’à le mettre en place. C’est après avoir tout repréparer plusieurs fois que l’ingénieur tomba dans un profond sommeil.

Le lendemain matin, il était prêt. Toujours ponctuel surtout lors d’une opération d’une pareille ampleur, le jeune homme était tout décontracté. Tout allait bien se passer si le plan se déroulait sans accroc.Il fit un petit crochet pour aller déposer le beurre de cacahuète et se rendit aux alentours de la banque. Se retrouvant autour du glacier et partageant un cornet de glace à deux pour continuer leur bromance, le gobelin s’inquiéta de son rôle à jouer. Si la nuit porte conseil, il ne fût pas bien conseillé cette nuit et il se stressait de la situation. Ce n’était pas le cas pour Karl qui avait dormi comme un bébé, complètement inconscient des risques qu’il était en train de prendre. Après s’être fait expliqué le plan par son allié, Pierrot fût rassuré. Il n’allait pas être exposé tant que cela dans cette histoire. Cependant, il fut surpris de la violence que pouvait avoir son ami. Continuant à piocher dans cette glace, le vieil homme s’inquiéta.

Pierrot - « Dit moi, je pensais à ça, mais pour que tu prépares un plan aussi fou et violent, tu dois sacrément en vouloir à Wakopol. Que t’a t’il fait pour vouloir à ce point le mettre en rogne ? Tu sais qu’il va prendre ça comme un affront personnel ? »

Karl - « Ne vous en faites pas, il mérite mon courroux. Cet abominable personnage m’a refusé, après des années de bons et loyaux services, de me verser mes RTT suitent à mon licenciement ! »

Pierrot - « Ah toi aussi il a pas voulu payé ? Cinq ans à essayer de tenir ce zoo en état, et tout ça pour être viré pour me mettre à la tête de la banque. Je me sens profondément humilié moi aussi ... »

Karl sentit la tristesse de son ami et il lui attrapa la main comme un chevalier servant le ferait pour parler à sa dulcinée. Prenant un air solennel, le nain ajouta d’une voix calme et posée.

Karl - « Mon ami, parole d’Augène que dès ce soir, ce dernier se sentira aussi meurtri dans son ego que nous le sommes en ce moment même. Aide moi, et ensemble, nous montrerons aux tyrans que tout travail mérite salaire. Ensemble, nous allons leur prouver que rien n’y personne n’est au dessus des congés payés et de la juste rémunération des travailleurs. Ensemble, nous nous créerons une nouvelle ère, où les ouvriers auront la reconnaissance qu’ils méritent. Êtes vous avec moi cher ami ? »

Pierrot leva la tête et hocha la tête. Ce dernier avait les larmes aux yeux, visiblement ému que quelqu’un le comprenne dans sa détresse. Karl se sentait compris lui aussi et se mit à penser que lui aussi avait vécu l’infamie de ne pas se faire payer ses RTT. Lui aussi savait quelle profonde déchirure cela représentait, d’être à ce point dénigrer par son employeur. Cela n’avait que trop durée, pour une fois, le royaume de l’absurde serait le pionnier dans une réforme sociale qui éclairera le monde entier de sa renommée. Des tyrans vont tombés et des berries seront versés de gré ou de force. Aujourd’hui ce sera à Wakopol de craindre leur mouvement, bientôt ça sera le monde. Galvanisé par ce discours des plus simplets, il était temps de se mettre au travail. L’heure était venue de montrer au monde entier de quel bois se chauffe Karl D. Augène.

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Le nerf de la guerre


Le matin à la banque était très calme, il n’y avait pas grand monde à part peut être les deux adeptes de la luges qui émergaient à peine de leur K.O de la veille. Seul Pierrot semblait un peu plus stressé que les autres ici. Il n’avait pas grand-chose à faire pourtant son rôle serait primordiale. Poussant un chariot où étaient entassée des sacs divers, le vieil homme peinait à manoeuvrer ce dernier. A l’intérieur, dans le sac le plus bas se trouvait Karl en position foetale pour prendre le moins de place possible. Il avait dû se séparer temporairement de sa clé à molette pas très discrète pour ce genre d’opération là. Au dessus de lui, il y avait un sac avec tout ce qu’il lui fallait pour son opération. Et encore au dessus des sacs remplies de papiers divers par ci par là pour donner l’illusion d’un stockage massif. Il devait bien y avoir cent cinquante kilos sur ce chariot, ce qui expliquait pourquoi le vieil homme avait l’impression de ne pas avancer avec.

Une fois arrivée au niveau des coffres, l’homme salua la milice malicieuse montant la garde devant le coffre de Wakopol, et, tentant d’être naturel, il ouvrit son coffre. Tout se passait plutôt bien, une fois à l’intérieur, il pourrait sortir de son sac comme si de rien n’était et enfin pouvoir respirer normalement. C’était assez étouffant comme endroit mine de rien. Tout se passait comme sur des roulettes, tout allait pour le mieux. C’est alors qu’un bruit étrange se fit entendre dans le sac au dessus de lui. Un bruit que Karl ne put s’empêcher de reconnaître malgré la situation.

El kanardo - « Le saviez vous ? L’être humain partage 50 % de son ADN avec les bananes. »

Milicien - « Hein ? Qui a dit ça ? Répond ! »

Aie, la boulette. Le canard mécanique a dû se glisser dans les affaires de l’ingénieur alors qu’il préparait ses affaires pour le casse du siècle. La situation semblait compliquée, et Pierrot passa par toutes les couleurs, voyant le fou furieux s’approcher de lui et l’attraper par le col. Visiblement excédé par la situation, le fou secoua le pauvre banquier jusqu’à que ce dernier finisse par ajouter d’une voix tremblottante.

Pierrot -  « C’est moi …. Pardon, je suis ventriloque et je m’entraine pour le spectacle de ma fille. Je suis désolé ... »

Milicien - « Ouais bah t’as intérêt, c’est toi la banane déjà ! On est les plus intelligents à la milice malicieuse, c’est le roi qui l’a dit ! Nah ! »

Tirant la langue et remuant ses mains aux niveaux de ses oreilles à la manière d’un enfant insolent, ce dernier retourna à son poste sous l’hilarité de ses collègues visiblement tout aussi mal loti en terme d’intelligence. En soi, c’est ce qui faisait les affaires de Pierrot qui se précipita à l’intérieur de son coffre avec le chariot et tous ses passagers. Une fois à l’intérieur, Karl s’étira un bon coup et ne perdit pas de temps pour se mettre à l’oeuvre. Il récupéra son chalumeau et analysa la paroi qui le séparait du butin tant espérait. Le banquier appuyait avec tout son corps sur la porte comme si quelqu’un allait l’enfoncer, visiblement encore sous le choc du coup de pression de la milice malicieuse. Il se mit à murmurer à l’intention de son complice.

Pierrot - « Bordel Karl, je t’en prie fais vite. Ils me foutent la trouille ces cons ... »

Karl - « Intéressant, la paroi est composé d’un mélange de bronze, de fer et de carbonne. C’est pas mal contre l’érosion mais par contre le bronze rend la surface vulnérable au feu vu que sa température de fusion est plus basse. Je pense qu’en réglant mon chalumeau ainsi … cela devrait être bon. »

Et oui, s’il y a bien un moment où Karl semble normal c’est quand il travaille. Réalisant un cercle avec son chalumeau, il accompagna le mouvement avec sa main de sorte à récupérer la sphère de métal avant qu’elle ne tombe au sol dans un brouhaha retentissant. Il n’y avait pas une si grande épaisseur que cela au final. S’introduisant dans le coffre de Wakopol, le nain fût surpris de l’abondance de billet à l’intérieur. Il devait y avoir les économies de Wakopol ainsi que des extorsions à l’intérieur. Cela justifiait sans doute pourquoi il y avait des miliciens malicieux devant la porte de son coffre.  Pierrot fit passer les sacs contenants le matériel de l’ingénieur et il commença à remplir d’autres sacs présents dans son propre coffre pour piller allégrement son souverain.  Les sacs étaient remplies et désormais il ne restait que le sac d’affaire de Karl. Ce dernier fit un signe de la tête et Pierrot repartie comme si de rien n’était avec d’autres sacs en provenance de son coffre, comme s’il venait de faire un échange. Et tout cela, au nez et à la barbe de la milice. Il ne demeurait plus que le nain dans le coffre de Wakopol.

Ce dernier trouva bien vite de quoi s’occuper, il n’avait pas prévu d’en rester là avec son ennemi juré. Relâchant de l’alcool sur tous les billets restants, le jeune homme s’en donna à coeur joie. Le but étant de ne rien laisser derrière lui en déclaration de guerre de ce dernier. Pour parachever le tout. Il avait une bombe à retardement sur lui indiquant deux minutes. D’après les calculs du vieux banquier, il ne lui faudrait pas plus d’une minute pour sortir de la banque par la porte de derrière après que Pierrot ait simulé une fuite de gaz ou un départ d’incendie. Après cela, il lui restait une minute pour se préparer aux spectacles et voir la tronche des miliciens se décomposer. Le plan ne souffrait d’aucune faille.

Le temps passa, et l’espace d’un instant, Karl espéra que son acolyte ne l’avait pas trahi pour partir avec l’argent. Fort heureusement, ce dernier avait tenu parole et revint annoncé en criant qu’il fallait évacuer au plus vite la banque, qu’une fuite de gaz avait été détécté. Ces derniers ne se firent pas prier pour quitter les lieux. Attendant quelques secondes, le nain récupéra ses affaires et arma la bombe. Il se précipita ensuite vers la porte de derrière avec son sac puis vint rejoindre son allié à l’avant de la banque. Le plan se déroulait sans encombre, et l’ingénieur ne put se retenir de louer les talents d’acteurs de son partenaire de crime.

Karl - « Et bien très cher, vous n’avez pas votre pareil pour faire fuir tout le monde. Le tour de la fuite de gaz est indémodable n’est ce pas ? »

Pierrot - « T’as vu ça ? Je me suis surpassé ! Tu veux mon secret ? J’ai réellement ouvert le gaz partout dans la banque, du coup les gens ont pu se rendre compte par eux même de la présence du gaz haha ! »

Karl - « Excellent ! Excellent ! Et du coup …Attendez vous avez fait quoi ? Oh bordel … A COUVERT TOUT LE MONDE ! »

A peine eut il le temps de tirer Pierrot pour qu’il se mette à couvert que le rez de chaussée de la banque se mit à exploser dans une détonation des plus impressionnantes. Le gaz répandu dans la banque a alimenté les flammes de la dynamite et à fait voler l'intégralité du rez de chaussée de la banque causant d'important dégat. La malice malicieuse a littéralement été soufflé par l’explosion et il ne demeurait plus que des corps carbonisés devant la banque. Les employés, un peu plus à l’écart ont été projeté sur une dizaine de mètres suite à l’explosion et Karl contempla incrédule son œuvre tandis que Pierrot entrouvrait ses doigts pour voir au travers sa bêtise. La détonation avait choqué tout le monde et avait alerté les autres miliciens et marines présents. Il valait mieux dégager et vite. Tentant d’agripper son allié par le bras, ce dernier demeurait tétanisé et ne bougait pas d’un iota.

Karl - « Fichtre ! Pierrot ! Bougez votre popotin ! »

Ne pouvant rester ici par peur d’être arrêté à son tour et que sa vengeance ne tourne court , Karl récupéra le chariot et partie avec le directeur de la banque sur le dos.

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Dernière édition par Karl D.Augène le Dim 28 Avr 2024 - 21:45, édité 2 fois
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Le nerf de la guerre

La fuite sembla durer une éternité, cela prenait plus de temps après avoir aidé une petite vieille à traverser la route, fait demi tour pour ramasser un papier tombé par terre et pousser la chansonnette avec des musiciens itinérants. Mais maintenant les voilà à l’abri chez Monsieur Pivon. Ayant posé l’argent en sécurité, la tension était redescendue mais leur absence allait sans doute jouer contre eux au moment des constatations de la marine. Mais pour l’heure, la tension était redescendue d’un cran. Ils étaient à l’abri, avec une partie de l’argent de Wakopol. Autant de berries qui ne finiront pas dans la poche du tyran mais dans la poche d’honnête travailleurs. Pierrot mit un peu de temps à sortir de sa tétanie. Lui qui avait toujours eu une vie calme et bien rangée, il se retrouvait dès lors à fuir après avoir volé son souverain, fait exploser son lieu de travail et dévisager par ses pairs. Qu’il le veuille ou non, il avait mis les mains dans un engrainage qui le dépassait.

En train de compter ses berries le plus naturellement du monde, Karl était en train de se dire qu’il avait peut être rafler plus que ce qu’il avait prévu. En réalité, il n’avait qu’une poignée de berries à récupérer pour couvrir ses RTT, mais c’était pour la forme. Comment un roi peut il espérer la paix sociale s’il n’a pas la présence d’esprit de rémunérer décemment son peuple. Surtout que pour le coup, le nain était plus qu’impliqué dans son travail, à tel point qu’il espérait à terme en devenir un virtuose. Relâchant El Kanardo, ce dernier fit un salto avant et retourna se heurter à un mur. Tout était bien qui fini bien comme disait le proverbe.

Pierrot - « On est dans la merde, ils ont vu nos visages, ils savent qui on est … Ils ne vont pas tarder à faire le rapprochement. On est dans une merde noire … Bordel pourquoi je t’ai suivi dans ta bêtise. »

Karl - « Ne t’en fais point, tu n’auras point à souffrir quelconque mal dans cet affaire. Je compte en assumer l’entière responsabilité. Tu n’auras point à souffrir de cette situation. Acceptes donc une partie de l’argent de notre cher souverain pour ta peine. »

Pierrot - « Même pas en rêve, je me suis déjà assez foutu dans la merde dans cet histoire … Je veux juste oublier et faire comme ci de rien n’était. »

Karl - « Ne dit point pareille sottise. Nous avons fait ce qui devait être fait. Wako a été blessé et nous nous devons de sonner l’hallali maintenant qu’il est affaibli. Pensez donc aux RTT ! Point de changement majeur par l’immobilisme ! Nous avons envoyé un message fort à la république dictatoriale populaire du Wakoland. Nous ne pouvons point nous arrêter en si bon chemin ! Nous avons commis une erreur, mais elle ne doit pas nous empêcher de continuer sur notre lancée»

Pierrot pesta, il était trop tard et il le savait très bien. Désormais, son destin était lié à cet énergumène déjanté. Il fallait trouver comment utiliser cet argent à bon escient. Avoir beaucoup de berries était le début du plan du jeune homme et il savait très bien dans quoi il allait l’investir. Son objectif était de créer un atelier pour ses activités personnelles, un atelier rentable de réparation ou de préparation d’automates. Tout ce dont il avait besoin c’était d’une image officielle, et il savait qu’il pouvait compter sur Monsieur Pivon pour ça. Derrière, il y avait une comptabilité à tenir, et certainement que Pierrot l’ancien banquier pourra faire cela pour lui. Il ne lui manquait qu’un homme pour la sécurité. Et il se trouve qu’il y a justement un homme qui va avoir besoin d’argent pour rembourser son prêt de bateau gonflable. Remarque, maintenant qu'une bonne partie de la banque était partie en fumée, est ce qu’il y avait encore une raison de rembourser son prêt ? Très bonne question.

En tout cas, même si les choses ne s’étaient pas exactement passés comme il l’avait voulu, sa petite entreprise allait pouvoir être lancé. Ce n’était que la première étape vers un plan bien plus long que Karl avait échafaudé il y a longtemps. Finissant de compter les berries, Karl était satisfait. Pierrot se laissa tenter par des pancakes laissés là par Bernard. Quant à El Kanardo, il sauta sur la table et fini par décréter.

El Kanardo - « Le saviez vous ? Si vous comptez jusqu’à soixante à haute voix, il y a de fortes chance pour que cela vous prenne approximativement une minute. »

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