Les voiles étaient percées de trous, et certaines voies d’eaux s’étaient déclarées. On entendait même du port le son des pompes qui éjectaient le surplus, ainsi que la puissante voix du Lieutenant-colonel William Saint-Cuthbert qui hurlait des ordres à ses subalternes leur intimant de se dépêcher à colmater tout cela. L’ancre s’écrasa dans l’eau avec un bruit mat et les cris résonnaient en rythme dans une mécanique parfaitement huilée. La passerelle bascula soudain et rencontra durement le pont d’amarrage. Une troupe d’une dizaine d’hommes sortit alors du navire et s’empressa d’aller quérir des matériaux pour réparer leur navire, tandis qu’une silhouette massive se profilait derrière eux. Un bras en écharpe, le Colonel Aegirson posa le pied sur la planche en bois et soupira longuement. Son bandage était maculé de sang, mais un sourire amical s’épanchait sur ses traits alors qu’il dévalait la passerelle. Son Lieutenant-colonel était toujours à vociférer ses commandements, en haut, mais il lui laisser volontiers la charge de remuer ses hommes. Une violente escarmouche avait éclaté un peu plus tôt en mer, alors que l’U.G.S. Purgatory effectuait une simple mission de reconnaissance au milieu d’East Blue. Ils étaient tombés sur un vaisseau pirate qui, au lieu de fuir devant les pavillons joints de la Marine et du Colonel Aegirson, avaient préféré tenter le tout pour le tout et avaient ouvert le feu. La bataille avait été de courte durée, vu que le navire d’Alexander était principalement conçu pour ce genre d’échauffourée. Les triples canons avaient ouvert le bateau pirate en deux, et les échanges de tirs avaient résolu l’affaire en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Cependant, comme toujours, l’U.G.S. ne s’en sortait pas indemne. Alexander s’était interposé entre un tir ennemi et un de ses hommes et en récoltait une sale blessure au bras, mais l’âme soulagée de n’avoir perdu aucun de ses hommes. Un bruit sourd retentit soudain. Les soldats de l’U.G.S. venaient de mettre les voiles à terre, et entreprenaient déjà de les rapiécer. Un bon Marin était polyvalent sur un navire, et c’était ainsi que Jon Snow, le navigateur, les avait habitués. Si jamais un de leurs camarade devait tomber au combat, il devait être immédiatement remplacé, et avec efficacité. Mais peu importait en cet instant. Alexander était venu sur Shell Town pour une tout autre raison. Il était seulement arrivé en plus piteux état qu’il ne l’aurait voulu. Quittant le navire, il adressa un léger signe de tête à William, puis se dirigea vers la timide bourgade qui lui faisait face.
Il ressemblait presque à un vétéran, avec sa cicatrice au visage et son bras recouvert de bandages. Sa veste de Marine était posée sur ses épaules et laissait bien voir sa bure et son col blanc. Une légère croix en argent trônait sur sa poitrine, et on devinait une multitude de chapelets pendus à sa ceinture. Comme toujours, sa veste était alourdie par le poids de sa Bible, renforcée d’argent. Cependant, il avait laissé toute arme à l’intérieur de son navire, il n’avait rien à craindre ici, ni même à corriger. Il faisait parfaitement confiance à ce Colonel si réputé à travers les blues pour ce travail. Evidemment, tout n’apparaissait pas comme à son goût, mais c’était déjà bien mieux que la plupart des endroits en ce monde. Il rendit le salut militaire à quelques uns des soldats qui le reconnurent et se fit rapidement guider vers le Quartier Général, où le Colonel Fenyang était sensé être. Ce fut ainsi, qu’escorté par deux Marines de Shell Town, il se présenta aux casernements de la Marine.
« Nom et motif de la visite, je vous prie. » questionna une voix impérieuse de l’autre côté de la porte massive.
« Colonel Alexander Aegirson. Je désire m’entretenir avec ton supérieur, le Colonel Fenyang. » répondit-il, avec un sourire amusé.
Le silence se fit pendant quelques secondes, puis la porte s’ouvrit précipitamment tandis qu’un Marine en uniforme se précipitait vers Alexander. Il s’exécuta d’un salut militaire et s’excusa en bafouillant de ne pas l’avoir reconnu. Comme à son habitude, le prêtre lui ébouriffa le crâne et entra dans la caserne.
« Pas grave mon gars. » lui fit-il, sur un ton paternel.
Le soldat eut un temps d’arrêt, certainement choqué par la réaction du Colonel, puis se retourna et ouvrit plusieurs fois la bouche, comme s’il essayait de se rappeler ce qu’il avait à dire.
« Ah … et … heu … Le Colonel Fenyang est actuellement sur le chantier, mon Colonel. » lâcha le soldat avant de s’exécuter d’un nouveau salut.
« Ah. Bien. Va falloir me montrer où c’est dans ce cas. » répondit Alexander, le plus naturellement du monde.
« Bien, mon colonel. » répliquèrent les deux Marines qui le guidaient depuis son arrivée au port.
« Ah ouais. Ça c’est du chantier. » marmonna Alexander en arrivant en vue des diverses plateformes de construction.
À nouveau, on lui demanda encore une fois son identité, mais il ne s’en formalisa pas. Il ébouriffa le crâne du soldat qui ne l’avait pas reconnu, et s’en excusait puis s’avança vers ce qu’il pensait être la tente du maître d’œuvre. Il remercia les deux Marines qui l’avaient conduit ici, puis entama la longue marche vers la colline qui surplombait tout ça. D’ici on pouvait le bois d’Adam qui était acheminé jusqu’ici et les ouvriers qui le mettaient en forme. C’était un travail colossal, mais il était nécessaire que quelqu’un le reprenne en main. De nombreux hommes se mirent au garde à vous en le croisant, murmurant quant à sa blessure apparente, ou encore son prétendu fanatisme. Il en aperçut même un ou deux arborant le symbole d’une croix argenté. Ah, les âmes pieuses se reconnaissaient entre milles. Ce fut après une bonne quinzaine de minutes de marche, que le prêtre arriva finalement tout en haut de la pente, lui offrant une magnifique vue sur les ateliers de montage et les diverses équipes qui s’affairaient là en un mécanisme parfaitement huilé. C’était agréable d’observer une cohésion aussi parfaite, de voir que les hommes pouvaient s’accorder en une communauté si efficace qu’ils venaient à bout de la moindre montagne qui se dressait face à eux. Après quelques minutes à contempler ce spectacle revigorant, Alexander alpaga un des soldats qui passait par là et lui demanda de l’annoncer à son supérieur.
« Va dire au Colonel Fenyang que Alexander Aegirson est là, et aimerait l’entretenir de l’avancée de son projet. Merci, gamin. » lui demanda-t-il, en lui ébouriffant les cheveux.
Il ressemblait presque à un vétéran, avec sa cicatrice au visage et son bras recouvert de bandages. Sa veste de Marine était posée sur ses épaules et laissait bien voir sa bure et son col blanc. Une légère croix en argent trônait sur sa poitrine, et on devinait une multitude de chapelets pendus à sa ceinture. Comme toujours, sa veste était alourdie par le poids de sa Bible, renforcée d’argent. Cependant, il avait laissé toute arme à l’intérieur de son navire, il n’avait rien à craindre ici, ni même à corriger. Il faisait parfaitement confiance à ce Colonel si réputé à travers les blues pour ce travail. Evidemment, tout n’apparaissait pas comme à son goût, mais c’était déjà bien mieux que la plupart des endroits en ce monde. Il rendit le salut militaire à quelques uns des soldats qui le reconnurent et se fit rapidement guider vers le Quartier Général, où le Colonel Fenyang était sensé être. Ce fut ainsi, qu’escorté par deux Marines de Shell Town, il se présenta aux casernements de la Marine.
« Nom et motif de la visite, je vous prie. » questionna une voix impérieuse de l’autre côté de la porte massive.
« Colonel Alexander Aegirson. Je désire m’entretenir avec ton supérieur, le Colonel Fenyang. » répondit-il, avec un sourire amusé.
Le silence se fit pendant quelques secondes, puis la porte s’ouvrit précipitamment tandis qu’un Marine en uniforme se précipitait vers Alexander. Il s’exécuta d’un salut militaire et s’excusa en bafouillant de ne pas l’avoir reconnu. Comme à son habitude, le prêtre lui ébouriffa le crâne et entra dans la caserne.
« Pas grave mon gars. » lui fit-il, sur un ton paternel.
Le soldat eut un temps d’arrêt, certainement choqué par la réaction du Colonel, puis se retourna et ouvrit plusieurs fois la bouche, comme s’il essayait de se rappeler ce qu’il avait à dire.
« Ah … et … heu … Le Colonel Fenyang est actuellement sur le chantier, mon Colonel. » lâcha le soldat avant de s’exécuter d’un nouveau salut.
« Ah. Bien. Va falloir me montrer où c’est dans ce cas. » répondit Alexander, le plus naturellement du monde.
« Bien, mon colonel. » répliquèrent les deux Marines qui le guidaient depuis son arrivée au port.
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« Ah ouais. Ça c’est du chantier. » marmonna Alexander en arrivant en vue des diverses plateformes de construction.
À nouveau, on lui demanda encore une fois son identité, mais il ne s’en formalisa pas. Il ébouriffa le crâne du soldat qui ne l’avait pas reconnu, et s’en excusait puis s’avança vers ce qu’il pensait être la tente du maître d’œuvre. Il remercia les deux Marines qui l’avaient conduit ici, puis entama la longue marche vers la colline qui surplombait tout ça. D’ici on pouvait le bois d’Adam qui était acheminé jusqu’ici et les ouvriers qui le mettaient en forme. C’était un travail colossal, mais il était nécessaire que quelqu’un le reprenne en main. De nombreux hommes se mirent au garde à vous en le croisant, murmurant quant à sa blessure apparente, ou encore son prétendu fanatisme. Il en aperçut même un ou deux arborant le symbole d’une croix argenté. Ah, les âmes pieuses se reconnaissaient entre milles. Ce fut après une bonne quinzaine de minutes de marche, que le prêtre arriva finalement tout en haut de la pente, lui offrant une magnifique vue sur les ateliers de montage et les diverses équipes qui s’affairaient là en un mécanisme parfaitement huilé. C’était agréable d’observer une cohésion aussi parfaite, de voir que les hommes pouvaient s’accorder en une communauté si efficace qu’ils venaient à bout de la moindre montagne qui se dressait face à eux. Après quelques minutes à contempler ce spectacle revigorant, Alexander alpaga un des soldats qui passait par là et lui demanda de l’annoncer à son supérieur.
« Va dire au Colonel Fenyang que Alexander Aegirson est là, et aimerait l’entretenir de l’avancée de son projet. Merci, gamin. » lui demanda-t-il, en lui ébouriffant les cheveux.