Règlement de comptes à Union John

"Depuis notre arrivée sur Union John, j'ai senti une inquiétude dans le comportement de ma mère. Elle qui était si confiante en rejoignant Grand-Line, son attitude s'est énormément détériorée depuis son aventure avec Valkia.

Elle refuse de m'en parler, prétendant que rien de grave ne s'était passé. Néanmoins, son regard disait tout le contraire. Lors de la soirée depuis son retour, ma mère est venue à mes côtés, m'apprenant à jouer au Poker et surtout à savoir tricher. Nous avons parlé de tout et de rien, de nos goûts, de notre couleur favorite, c'est alors que cette dernière m'a demandé à la fin de l'accompagner demain, pour que nous soyons toutes les deux, en famille... Pour prendre du repos..." —Wanda


Une virée en famille. C'est ce que Jaina a prétendu pour s'éclipser de son équipage. Non désireuse de reprendre son rôle de capitaine, la Louve Blanche a besoin d'être seule aux côtés de sa fille pour souffler un peu. Depuis la création des Ravengeuses, Jaina n'avait absolument pas pris de pause. Effectuant péripéties sur péripéties, son corps n'en pouvait plus et son esprit rendait doucement l'âme. C'est ainsi qu'elle s'éloigne de la Banshee avec le cheval fraîchement volé durant sa virée avec Valkia Bloodfallen. Elle se revoit comme au passé, à galoper d'île en île avec son louveteau sur la croupe du canasson.

Souhaitant connaître un peu plus les environs de cette île avant de partir, Jaina n'a nullement envie de revenir à Bella Union. Surtout après avoir pillé et détruit la banque de la ville. Peut-être que la desperada trouvera un coin paumé accueillant, en espérant ne pas revoir une seule foutue mine.

Soudainement, Jaina entend sa fille composé de la musique avec l'harmonica de sa mère. Sa partition est passable, mais nullement désagréable aux oreilles de l'albinos. Puis, des injures sortes de la bouche de son enfant. L'agacement se fait ressentir.

« Depuis quand t'intéresses-tu à la musique ? » questionne Jaina qui tourne à moitié son visage pour apercevoir Wanda bougonner dans sa barbe inexistante.

« J'ai toujours aimé chanter et jouer avec des instruments. » révèle la jeune demoiselle à la femme mâture. « Je ne te l'avais jamais dit ? » Voyant sa mère remuer négativement sa tête tout en lui souriant tendrement, la petite albinos se met à rougir d'embarras. « Tu es au courant maintenant. » Elle poke de son index le ventre de sa mère. « Interdiction de te moquer. »

« Serait-ce une menace mon bourgeon de rose ? » Jaina ébouriffe les cheveux de Wanda. « Je t'apprendrais à jouer de l'harmonica. En échange, tu vas devoir m'entraîner durant notre petite virée entre Rosenberg. »

S'entraîner, un bien grand mot pour définir ce que comptait faire Jaina. Depuis sa mésaventure contre son oncle et la découverte des fruits du démon dans le coffre dédié à Valkia, la Louve n'est pas du tout dans son assiette. Actuellement, à l'heure d'aujourd'hui, si la tireuse arrive enfin à chauffer ses balles, elle en reste pour le moins impuissante pour continuer sur Grand Line.

Que lui faut-il pour remonter la pente ? Réussir à acquérir ce fluide que Valkia lui parlait temps. Cependant, elle ignore comment s'y prendre et la seule personne qui a réussi à bien l'endurcir n'est pas avec elle. Pierce aurait pu avoir une clé pour déverrouiller un verrou d'un cadenas contenant ce fluide... Après tout, l'aveugle arrivait à percevoir les choses les yeux bandés. Jaina est certaine que ce vieux bougre utilisait ce pouvoir pour retrouver la vue. Une chose bien utile pour celle qui souffre en silence d'une vision qui se dégrade petit à petit. Wanda n'y échappera pas non plus...

« Euh... Je vais devoir faire quoi au juste m'man ? » demande un peu confuse la petite Rosenberg qui ne faisait nullement le poids contre sa mère. Alors, à quoi bon l'entraîner ? Wanda n'est pas compétente dans ce domaine, surtout avec les armes à feu. Elle s'apprête à lui redire à propos de son incompétence, mais sa mère la coupe dans son élan.

« Ça va être simple petite louve. » déclare l'albinos qui s'arrête près d'une maison délabrée, abandonnée située au pied de la montagne en forme de crâne. Sûrement un ancien refuge pour les mineurs qui devaient effectuer leur pause à l'intérieur, ou bien ranger des outils pour creuser.

Elle donna un revolver et plusieurs boîtes de cartouches à sa fille. Jaina pouvait lire la terreur dans les yeux de Wanda.

« Ce sont que des balles de peintures, tu ne risques pas de me tuer avec ça. »

« Mais maman...tu sais bien que... »

« Si tu veux être une pirate, il va falloir combattre tes cauchemars mon bourgeon. » Délicatement, la capitaine des Ravengeuses pose sa main sur l'épaule de sa gamine. Son pouce caresse cette partie du corps et un sourire tendre, rassurant est offert à Wanda. « Encore une fois, je suis la fautive de la mort de Pearl et elle-même m'a avoué que tu n'y étais pour rien. Je t'en prie, tente de surpasser cette peur. Améliore tes compétences de tirs pendant que moi...je tenterais d'esquiver. »

Esquiver ? Des projectiles dépassant une vitesse surhumaine ? Jaina est très sérieuse sur son propos, sur sa déclaration. Si Pierce en était capable, alors elle aussi arriverait à ce résultat. Jaina explique à sa fille les démarches pour se servir correctement du pistolet. Les instructions sont claires, précises, si bien que sa fille n'a pas eu besoin de lui redemander certaines clarifications.

Prenant de la distance, à exactement quinze pas de Wanda, Jaina se met face à son bourgeon de rose. Son objectif ? Comme elle l'a précisé tout à l'heure : esquiver les balles de peinture. Les bras croisées, le regard dur, ses perles de sang ne quittent à aucun moment les gestes de sa progéniture. Wanda est assez maladroite dans ses manipulations, surtout quand le louveteau affronte sa peur, son traumatisme. Son premier coup de feu, elle l'effectue, mais en fermant les paupières. Résultat...Jaina n'a pas besoin d'esquiver, la balle entre dans le sol rocailleux du terrain désertique.

« Appuie doucement sur la détente, tu viens de faire un coup de pioche. C'est-à-dire que si tu presses fortement la détente, automatiquement tu vas baisser ton canon et ainsi avoir une trajectoire de tir tombante. » explique fortement la louve afin que sa voix soit audible aux oreilles de sa petiote. Lorsque Jaina désire lui conseiller autre chose, Wanda prend sa mère par surprise. D'un deuxième coup de feu, la balle sous forme d'un projectile rond, comme une bille, éclate sur la cuisse de la Louve Blanche.

« Beau...beau tir. » dit-elle en écarquillant ses rubis et sentant une vive douleur à la partie touchée. Si la bille n’est pas mortelle, Jaina récoltera un joli hématome.

Désormais, l'heure de l'entraînement peut à présent débuter...

Des heures viennent de passer, les deux Rosenberg sont toujours au même endroit, à s'entraîner selon la volonté de la matriarche. Les genoux au sol, assise dessus, Jaina est terriblement essoufflée. Son agacement, son énervement de ne pas réussir à ne pas être touchée par les balles de peinture l'épuise mentalement puis physiquement. Si le début était facile à cause d'une Wanda qui avait du mal à bien viser, ce n'est désormais plus le cas à l'heure d'aujourd'hui. Sa gamine se débrouille bien, même beaucoup trop bien. Elle est bien la fille de Jaina. Les vêtements de cette dernière sont recouverts de peinture. Quant à sa peau si fragile à cause du soleil, d'innombrables parties de son corps sont rougies à cause de l'impact des billes. Combien de projectiles à t’elle réussi à esquiver ? Trop peu, pas beaucoup, une infime partie comparée aux nombre de tir...

« Tu veux qu'on fasse une pause ? » propose l'adolescente qui recharge soigneusement le révolver à six coups. Elle termine et fait tourner le barillet par amusement. Après une journée de tir, la gamine ne pense plus à son trauma. Il semblerait que son cerveau se soit calmé ou endormi pour laisser la paix à Wanda Rosenberg. Souriante comme à son habitude, arborant ce visage d’ange qui fait fondre le cœur de sa propre mère, un bruit à l’intérieur de la bâtisse abandonnée fait sursauter l’enfant Rosenberg.

Alarmée, inquiète, la Louve Blanche venait de bondir devant Wanda, comme si elle représentait un bouclier humain pour le louveteau. Le bourgeon tomba à la renverse, sur son postérieur en découvrant un monstre impressionnant. Un dragon ? Non, une vouivre albinos beaucoup plus grande que la bâtisse en question. Sa queue, dont le bout ressemble à un terrifiant fléau à pointe, martèle le sol d’énervement. Apercevant son reflet dans la vitre du bâtiment, Jaina soupire d’agacement. Elle pivote sa bouille et fronce son visage pendant que ses rubis déformés comme ceux d’un reptile luisent d’une profonde peur.

« Attends, c’est moi Jaina ! » En étant face à son enfant sous l’apparence de vouivre de son fruit du démon, son fouet se heurte à un mur en bois de la maison, causant un peu plus sa destruction. En ce concentrant, la desperada reprend sa forme humaine.

« Tu…tu es un quoi ? Un monstre ? »

« On va dire ça ! Je n’arrive pas encore à maîtriser ce truc. Ça part en quart de tour à cause de mes réactions, de mes sauts d’humeur. » Se frottant la joue recouverte de peinture, l’albinos est heureuse de ne pas être devenue une chose qui pourrait fausser sa réputation. Si elle devenait par exemple une limace, Jaina se suiciderait sans la moindre hésitation… Hors de question de vivre de la sorte. Elle attrapa la main de son louveteau pour l’aider à la relever, suite à ce geste, l’adolescente se mit à rire discrètement, lui révélant que son surnom de Louve Blanche ne va plus être d’actualité à cause de cette malédiction. « Ce n’est pas moi qui me surnomme ainsi, ce sont les Drognars. Je remarque cependant que mon foutu albinisme ne disparaît pas lorsque je change d’apparence… »

Désireuse de connaître le bruit étrange provenant des ruines de la maisonnette, Jaina retire de son chemin une toile d’araignée. D’une pichenette, elle éjecte la tisseuse qui se balade mécontente sur son bras dénudé recouvert de tatouages. L’intérieur de l’habitation, si le mot peut encore représenter ce délabrement, comporte rien d’intéressant. Beaucoup de poussières, des boîtes de conserves vides, des fruits pourris et des restants de meubles moisis. En revanche, lorsque sa santiag piétine un tapis rouge troué, Jaina sent une trappe cachée sous le drap. Retirant cette chose qui provoque un nuage de poussières monstrueux, les deux femmes se retiennent de tousser. Tirant la poignée en fer, la mini-trappe dévoile une petite cave, une minuscule pièce recouverte de fluides d’arachnoïde. Jaina descend les marches au nombre de dix, elle est suivi par Wanda qui grimace énormément à cause des toiles d’araignées…

S’aidant de son briquet pour apporter une faible source de lumière, Jaina passe de bonnes minutes à inspecter les environs. Beaucoup de bric-à-brac inutiles et surtout des réserves de nourritures moisies. En revanche, son attention se porte sur une carabine laissée à l’abandon sur une table ne faisant qu’un avec la poussière. Attrapant cette trouvaille, elle souffle dessus pour chasser les grains misérables. L’arme est légère, facilement manipulable et est surtout connue envers l’amoureuse des pétoires. Oui, l’albinos ne pense aucunement qu’il s’agit d’une quelconque carabine. Elle ressemble beaucoup à la description de Morrigan. Un pétard imaginé par le grand capitaine John, assez célèbre sur cette île à cause de son fameux trésor qui a été retrouvé.

« Nom d’un cheval, mon père m’avait vanté de ce petit bijou. » dit-elle à Wanda d’une voix frôlant l’excitation et l’admiration. Instinctivement Jaina plaque la crosse du fusil contre sa joue pendant qu’elle aligne le cran de mire à son œil directeur, le gauche. « Je ne pensais pas que Morrigan existait vraiment. Après tout, les gens disaient que la carabine était née après la mort du Capitaine John, c’est ce vioc qui l’avait imaginé. Ce serait dommage de la laisser là, sans propriétaire. »

« Tu penses qu’elle peut encore servir ? »

Jaina hausse ses épaules. Préférant sortir de ce trou à rat pour avoir plus de lumières et mieux inspecter Morrigan, la Vouivre albinos se rend compte que l’arme est dans un état déplorable. Une remise à niveau s’impose afin de lui redonner une seconde vie. Préférant ne pas tenter le diable en tirant une cartouche, par peur d’endommager ce splendide trésor, Jaina fera un entretien complet à l’intérieur de la Banshee…

« Rentrons, je suis beaucoup trop excitée à l’idée de me servir de Morrigan plutôt que de poursuivre l’entraînement. » avoue Jaina qui ne cache aucunement sa fascination pour cette carabine.

C’est sur le chemin du retour, que la Vouivre achromique sous son apparence humaine découvre avec surprise que le lieu où devait se trouver la Banshee ne l’accueille plus du tout. À la place, un visage connu porteur d’une fourrure de couleur d’automne effectue un bain de soleil. Sherry est allongée sur le sable, une clope au bec et des lunettes de soleil contre son museau. Il ne lui manque plus que son petit cocktail et un bikini pour parfaire le tout. Plissant ses iris sanguins, les deux cow-girls rejoignent sur le dos de leur cheval la Mink renarde qui remarque seulement maintenant la présence des deux femmes. Inutile pour la capitaine des Ravengeuses de poser la question fatidique, Sherry décide de l’informer immédiatement.

« Elles ont décidé de partir à la chasse, Capitaine Rosenberg. » explique calmement la canidé qui reste encore couchée sur le sable à profiter de ce beau temps ensoleillé. Si Sherry prend son pied, ce n’est malheureusement pas le cas pour les Rosenberg atteintes toutes deux de la maladie de l’albinisme. « Tché-hé ! À voir ta tronche je suis certaine que tu as l’air déçu. » dit-elle en levant ses lunettes de soleil de son long nez poilus. Sherry se relève, secoue ses cheveux roux pour y retirer le sable emprisonné dans sa crinière. « J’ai récupéré les infos que tu m’as demandés. Effectivement, le Cipher Pol attendait bien un navire pour le sortir de ce bourbier. J’ai d’ailleurs éliminé sur ma route en partant de Bella Union, une troupe d’éclaireur de la marine qui m’ont confirmé qu’ils viennent d’accoster sur l’île en début de matinée, dans un immense Galion. Hélas, ils ont refusé de me dire la raison de cette visite surprise. »

Serrant les rennes de son cheval, Jaina fronce ses sourcils et se demande pourquoi la Marine est présente sur l’île alors que ces derniers ont été prévenus par sa seconde que les agents étaient morts. Un cas parmi toutes les idées de l’albinos fait sens. Les soldats du Gouvernement Mondial ont peut-être reçu l’ordre de traquer les Ravengeuses, surtout si la Cornue a mentionné le vol des Fruits du Démon. Pas de chance pour ces hommes de loi, la Banshee n’était plus sur Union John, il ne restait que trois pirates : Jaina, Sherry et Wanda. Alors, pour éviter les mauvaises surprises, d’empêcher ces personnes en uniforme d’attaquer le bateau de son équipage à leur retour, la cow-girl préfère mordre la première. Autant tuer le temps, vu que le reste de sa famille fait mumuse avec d’autres ennemis.

« Conduis-nous à l’endroit où se trouve le Galion de la Marine. » ordonne Jaina qui dessine un sourire au coin de sa bouille. Ses billes écarlates luisent d’une lueur dangereuse. Même en étant blessée, la maudite se fiche complètement de son état de santé. L’envie de faire parler la poudre à canon lui donne la chair de poule et des frissons allant de ses orteils au haut de son crâne.

Pendant ce temps, de l’autre côté d’Union John, loin des positions des Ravengeuses se trouvant encore sur cette île réputée par le trésor découvert ayant appartenu au grand Capitaine John, un haut gradé de la Marine, réputé pour toujours prendre soin de ses hommes, porteur du grade de Commodore, attend sagement à bord de son navire. La main gauche dans la poche de son pantalon, le vent faisant danser ses nombreuses médailles accrochés à son veston, il a été dépêché pour une mission délicate : Traquer les Ravengeuses qui posséderaient les deux Fruits du Démon convoités par le Gouvernement Mondial. En effet, les deux femmes, à savoir Jaina Rosenberg et Valkia Bloodfallen sont responsables de la mort des agents du Cipher Pol. Alors pourquoi attendre sagement sur la côte ? Car ses soldats qui sont partis en éclaireur pour confirmer ou non l’information de la mort des agents de catégorie 1 et du spectacle morbide confectionné par Valkia Bloodfallen par le biais d’un escargophone ne sont pas encore revenus… De plus, leur ligne de communication sonne dans le vide…

Clément tapote à plusieurs reprises son pied contre le bois du pont de son galion à cause d’une soudaine impatience, le sergent Jason, qui est la vigie du galion, avise son supérieur qu’il ne trouve toujours rien à l’horizon. La patience du Commodore Clément Moret se dégrade de plus en plus. L’inquiétude se lit dans son regard. Perdre des hommes, surtout ceux de son équipage est un coup du sort qu’il déteste par-dessus tout. C’est un véritable calvaire que d’écrire des lettres de condoléances aux familles et de pleurer la mort de ses subordonnés. Papa poule pour ses matelots, considérant que chaque mousse représente un membre de sa famille, sûrement parce que l’officier n’a jamais pu avoir de réel enfant, Moret est toujours respecté au sein de son équipage. Son inquiétude est louable aux yeux des soldats voguant avec lui.

« Il me faut des volontaires pour partir à la recherche des disparus. Je compte être le chef d’expédition. » annonce le haut gradé qui reçoit un coffre, déposé devant ses pieds par deux de ses hommes. Il s’agit de son bien, son arme de prédilection repose à l’intérieur. D’un coup de pied, il déverrouille le coffre-fort qui dévoile un gant imposant, une prothèse cybernétique, presque similaire à ceux de l’Ingénieure en cheffe de la Brigade Scientifique, porteuse de l’identité de Widdershins Ashlinn.

À sa grande surprise, ou non, l’intégralité de son équipage se porte volontaire pour le suivre à récupérer les éclaireurs. Clément soupire d’amusement et remue négativement son visage qui fait danser ses mèches de cheveux châtains. De son sourire angélique, porteur de bienveillance et d’amour, le Commodore décide de choisir six de ses hommes. Les privilégiés sont jalousés par les soldats qui doivent rester à bord du galion.

Finissant les préparatifs en début de soirée, l’officier qui vient d’installer sa main contre son avant-bras droit s’apprête à descendre de la planche pour accéder à la plage. Les volontaires, au nombre de six, le suivent sans un mot. Quand ces derniers montent la bute de sable menant sur la route des carrières minières, ils y aperçoivent des pieux en bois plantés dans le sol sableux. L’intégralité des têtes des éclaireurs sont enfoncées dans ces morceaux de bois. Un spectacle macabre, dégoûtant, causant le vomissement d’un des subordonnés de Moret. Au centre, Sherry Whitemane est assise, les jambes croisées et sa fourrure recouverte de sang. Cette dernière doit être la responsable de cette boucherie.

« Madame, je suis le Commodore Clément Moret, je vous prie de décliner votre identité et de ne commettre aucun geste brusque. » annonce le grand homme d’une voix douce qui cache sa tristesse et sa colère de perdre des membres de son équipage.

« Sherry Whitemane, le maître d’équipage des Ravengeuses. » gronde la renarde qui se remémore de lointains souvenirs d’un affrontement entre l’équipage de son frère porté disparu et d’un colonel du Royaume de Bliss. Sa crinière s’hérisse, ses babines se retroussent dévoilant des crocs d’une blancheur élégante. « Vos hommes sont ici, du moins une partie… »

Soudainement, des cris appartenant aux mousses du Galion se font entendre. Ils braquent des projecteurs dans le ciel étoilé. Ils cherchent quelque chose et lorsque le Commodore se retourne pour tenter de comprendre l’inquiétude de ses hommes, l’officier repère grâce à son Haki de l’Observation, un monstre légendaire volant dangereusement au-dessus de son navire…

Prenant son envol, la Vouivre albinos monte en altitude et décide de survoler l’impressionnant Galion. Ses iris de reptile, toujours aussi rouge à cause de l'albinisme, observe la Lune briller dans le ciel. Son éclat est magnifique, moins désagréable que le soleil qui contraint toujours Jaina à rester dans l'ombre. Sa lueur refait penser aux billes de la femme qui arrivait encore à rester dans son cœur. Désormais une ennemie, la cow-girl tourne encore plus le dos à cette nymphe en s'attaquant à ses collègues.

Hurlant de tout son être, témoignant sa haine grandissante, la Vouivre ferme ses impressionnantes ailes pour effectuer une chute libre. Fonçant en direction du bateau, la gravité couplé à la vitesse de la chute donne une grande excitation à son organe battant. Jouer avec la mort rend l'albinos toute chose. Néanmoins, la cavalière sur son dos ne semble pas prendre du plaisir. Au contraire, elle hurle de terreur à cause de son inconsciente de mère. D’innombrables insultes sont balancées à l’encontre de Jaina Rosenberg. Quelle mauvaise idée de vouloir être la cavalière d’une Vouivre qui aime jouer avec la Faucheuse, qui, aux dernières nouvelles seraient le meilleur ami de Jessica Hellhound. Au dernier moment, la créature maudite déplie ses bras ailés pour se redresser et frôler les matelots du bateau qui se posent d’innombrables questions.

Était-ce l’Impératrice Céleste sous sa forme de dragon ? S’agit-il d’une Vouivre et non d’un Dragon ? Que fait ce monstre légendaire sur Union John ? Sont-ils le menu de ce soir ? Mais que fait donc une gamine sur le dos de cette créature ?

Dans tous les cas, le monstre a disparu dans les ténèbres de la nuit et la jeune cavalière ne gueule plus, sans doute que ses cordes vocales ont commis une surchauffe.

Tout en même temps, à plusieurs mètres du Galion, Sherry Whitemane a décidé d’engager un round, un affrontement pour refuser d’être la prisonnière du Commodore Moret. Actuellement, la renarde provoque les hostilités contre les six hommes accompagnant leur officier. Hélas, ils ne font pas le poids contre la Mink détenant des compétences d’acrobate et de manieuse d’une arme de jet très redoutable, le Rope Dart. D’un kunai à l’extrémité de sa corde et d’un poids de l’autre côté, la rousse fait tourner son cordage pour que le couteau, aussi affûté soit-il, effectue des arcs de cercle extrêmement dangereux.

Lorsqu’un homme du Commodore, qui vient de sortir son remarquable sabre, charge la Mink renarde, cette dernière projette l’arme blanche dans une ligne droite qui perfore la trachée de son ennemi. Le râle d’agonie du mourant fait grincer des dents Moret. Lorsque ce brave homme porteur d’un galon très haut s’apprête à user de sa prothèse mécanique, Sherry tourne sur elle-même et renvoie sa victime dans les bras de son papa poule. D’une roue sans s’aider de ses mains, l’acrobate esquive les ogives dangereuses de deux carabiniers. Dans les airs, la tête à l’envers, la manieuse du Rope Dart tire son cordage pour que le poids s’enroule autour des deux tireurs. Saucissonnés, les soldats ne peuvent plus faire grand-chose et offre la possibilité pour le maître d’équipage des Ravengeuses de trancher la gorge par son kunai tenue dans sa main droite.

Trois marins éliminés, plus que trois autres ainsi que le Commodore. Hélas, un coup de poing fulgurant dans son estomac projette la renarde plusieurs mètres plus loin. La force colossale de Clément Moret calme l’ardeur enflammé de la Mink. Posant sa botte contre le torse de la rousse, afin de l’empêcher de se relever, l’officier sort des menottes de son uniforme pour pincer la dangereuse criminelle. Malheureusement, il n’a pas le temps de terminer son action, la Vouivre immaculée surgit de l’obscurité, effectue un mouvement de cent quatre-vingt degré afin que son terrible fouet percute le Commodore, ainsi que ses trois hommes restants.

L’un du trio a eu la malchance d’être perforé par un des nombreux dards du fléau de la queue de Jaina. Automatiquement, un poison corrosif, de l’acide, dévore sans aucune retenue le corps de la victime. D’un hurlement inhumain, le torturé pleure, agonise et supplie son supérieur de venir le sauver. Un espoir dont il ne verra jamais l’existence… Il ne reste plus rien de lui. Même pas ses os ou ses dents. Rien.

Wanda descend de sa fidèle monture, court pour rejoindre Sherry qui est littéralement sonnée à cause de l’officier de la Marine.

« Commodore. » gronde la Vouivre qui agite furtivement sa langue fourchue entre ses crocs imbibés d’acide. « Si vous vous en prenez à mon maître d’équipage, vous aurez affaire à ma famille entière. » informe la maudite qui se redresse de toute sa hauteur et déploie ses ailes impressionnantes afin de surplomber la silhouette de ce nouvel adversaire. Subitement, une chose dérange la créature mythique…

Bizarrement, la silhouette de son ennemi, le Commodore Moret, devient de plus en plus net. Les ténèbres de la nuit sont moins contraignants aux rubis de la desperada. Il s'illumine, toute sa silhouette est éclairée, mais ce n'est pas tout, les autres individus que ce soit les Ravengeuses et les deux soldats de la Marine sont également plus visibles. Son Haki de l'Observation se réveille soudainement, offrant à la cow-girl une chance de dominer cette fameuse traque.

Sa perturbation de sa nouvelle faculté, attribue un avantage pour Clément, cet homme ose s’en prendre à la Vouivre pendant son inattention. Recevant un coup de poing par le biais du poing cybernétique de Clément Moret, Jaina s'effondre sur le sol en gémissant de douleur. Son Fruit du Démon est certes impressionnant, mais terriblement lent comparé à sa forme humaine. Enragée de plier le genou contre un tel individu, un homme de surcroît, la Vouivre Immaculée gronde, elle se relève encore une fois de toute sa hauteur, afin de dévisager le Commodore Moret. Sa langue fourchue sort puis entre dans sa gueule, elle a pour rôle de remplacer l'odorat de Rosenberg. Elle y découvre le parfum du sang, une faible odeur de transpiration et l'arôme envoûtant de la poudre à canon.

Lorsque Clément souhaite poursuivre l’assaut avec son impressionnante griffe, la Capitaine des Ravengeuses devine étrangement ou plutôt ressent l'intention de son ennemi. Jaina effectue un pas sur le côté pour esquiver le Commodore. D'une rotation sur elle-même, son redoutable fouet s'abat et propulse le gradé. Son Haki de l'Obversation s'aiguise, se forme tout doucement, mais sûrement, permettant à son utilisatrice d'avoir eu une prémonition.

Désireuse de ne plus être sur la terre ferme, ou plutôt sur le sable doux de cette plage, Jaina qui remonte dans le ciel étoilé, ouvre grand sa gueule pour éjecter un jet d'acide sur les deux soldats de Moret. Cette dernière venait à l’instant de recevoir une balle dans son aile droite. Ne sachant pas qui des deux lascars étaient le responsable, la Vouivre souhaite ne pas faire de jaloux... La mort emporte bien vite les courageux héros ayant servi du mieux qu’ils pouvaient les idéaux de la Marine.

Souhaitant reprendre son attention sur sa proie, Jaina remonte, continue de prendre de la hauteur, pour savoir où se terre cet homme respecté par tout son équipage. L'aura de l'officier est perçue par la Capitaine des Ravengeuses, ce dernier allait s’en prendre à Sherry et Wanda, la reptile ne perd pas de temps pour foncer contre Moret. À sa grande surprise, son assaut est arrêté par une merveilleuse mandale dans sa mâchoire. Le gant de fer du Commodore, qui vient étrangement de se noircir, stop net la Vouivre Immaculée. L'impressionnant monstre est allongé sur le sable, découvrant des oisillons jaunes tournant au-dessus de son crâne.

« Je ne me laisserais pas avoir une troisième fois. » annonce Clément qui redonne gratuitement un coup de gant armé d’Haki contre la tête de la Vouivre. Par son geste, Jaina reprend sa forme initiale, humaine. « Une utilisatrice d'un Fruit du Démon. Une Vouivre et non un Dragon. » plissant ses cristaux, l'homme reconnaît la bouille de la pirate. Néanmoins, les services de renseignements de la Marine ne l’avait pas informé que la Ravengeuse primée à cinquante-six millions de berrys était détentrice d’un Fruit du Démon impressionnant. Elle devait être une fine tireuse et non un monstre écailleux. Il est clair pour lui, que l’un des fruits maudits étaient mangés par Jaina Rosenberg.

« Vous frappez fort...ça me rappelle cette saloperie de femme boxeuse avec ses deux gants de fer. » déclare la Ravengeuse qui se relève en se massant les cheveux, son haut de tête, tout en titubant par le contrecoup reçu à l'instant. « Vous êtes de sa famille c'est ça ? »

« Nullement mademoiselle Rosenberg. En revanche, je compte finir son travail. Vous envoyez à l'une de nos prisons. D’ailleurs, je ne m’attendais pas à un tel vouvoiement de votre part. »

Jaina se met à rire, par moquerie et surtout parce que son ennemi n'était pas le premier à lui dicter cette menace. Elle remue négativement son visage, peste silencieusement de sa blessure à son bras causé par un soldat sous sa forme de Vouivre. Jessica aura encore du travail...

« Les temps changent et moi aussi. On joue Commodore ? » interroge la pirate qui sort Lilith du holster. Finit de s'amuser à être un grand reptile volant. La desperada montre son vrai visage. Celle d'une fine tireuse aspirant à être la Reine des tireurs.

De sa rapidité prodigieuse, Jaina ouvre le feu avec Lilith. Normalement, un novice, un faible au foie blanc ne verrait même pas la Vouivre Immaculée dégainée son pétoire. Hors, ce n’est absolument pas le cas du Commodore Moret. Ce dernier protège son visage avec sa prothèse cybernétique. La balle ricoche contre ce métal venant d’être noircie. Jaina lève l’un de ses sourcils, très intriguée de cette teinte sombre qui est apparu puis a disparu de ce gant qui remplace tout l’avant-bras droit de l’officier. La dame recommence la même manipulation, pour espérer voir plus clair cette technique totalement bizarre et inconnue aux rubis de la cow-girl. Serait-ce le fameux Haki, Fluide ?

Diantre, nom d’un cheval, désormais la Ravengeuse est obligée de recharger son pétard maudit. Pestant tout en serrant fortement sa mâchoire inférieure contre la supérieure, Jaina compte retirer les balles accrochées autour de sa ceinture. Elle arrive à fournir une cartouche dans le barillet, seulement une et pas plus. En effet, l’officier bondit sur la pirate en armant son poing. Tardivement, Jaina ressent une nouvelle prémonition, ou à moins que cela soit dût à une conséquence de ce qui va arriver. Rosenberg n’a pas le temps d’esquiver, juste de placer ses bras près de son visage pour fournir une garde de boxeur. Hélas, le gradé frappe le ventre de la dame et non la bouille. Le souffle coupé, Jaina est éjectée de la zone, à plusieurs mètres de distance de Clément Moret.

Peut-être qu’affronter un haut gradé est une mauvaise idée. Clairement, Jaina ne domine aucunement cette lutte. En position de nouveau-né, les bras croisées contre son ventre douloureux, la cow-girl tousse encore et encore. Elle a mangé du sable et l’oxygène devient soudainement rare. À quatre pattes, sur le point de se redresser sur ses deux pieds, Clément distribue de bon cœur une nouvelle mandale en direction du dos de son ennemi.

Un choc violent, brutal, beaucoup plus fort que l’estimation de Jaina, la fait somnoler dans l’inconscience pendant quelques secondes. Ses iris carmins expriment un grand vide, ses lèvres sont entrouvertes, sa respiration vient de s’arrêter. Pendant que son palpitant galère à reprendre du poil de la bête, Moret attrape des menottes en granit-marin. Il plie ses genoux, ouvre l’une des pinces pour la fermer autour du poignet gauche de l’albinos. Alors que ce dernier s’apprête à effectuer le même schéma sur l’autre jointure de la Ravengeuse, des balles frôlent la silhouette du Commodore. Il s’agit de Wanda Rosenberg qui a récupéré le fusil d’un des soldats. Son visage, son expression faciès n'est absolument pas confiant. Le louveteau est terriblement effrayé, car cette situation semble être similaire à Hat Island, où la gamine avait récupéré un pétoire pour dézinguer non pas le Commandant Chris McLaughlin, mais sa propre tante Pearl Rosenberg.

« Enlèvez ces sales pattes de ma mère, espèce de chien galeux ! » jure la fille de Jaina qui recharge le long fusil, plaque ensuite sa joue contre la crosse et aligne le point de mire sur le beau visage de l’officier. Affrontant sa peur, sa phobie, la gamine presse une nouvelle fois la détente de son arme. La balle heurte la prothèse mécanique de Moret qui venait de ce caler devant son visage. Sans cette merveilleuse protection, l’ogive entrerait dans l’œil droit de Clément.

Ne perdant aucunement son sang froid, gardant une posture droite, élégante, digne d’un officier de la Marine, le Commodore ferme son poing, tire sur un morceau en métal de son bras qui se trouve être un cache, servant à camoufler deux petits canons. Soudainement, son poignet cybernétique crache une multitude de balles qui foncent à vitesse grand V dans la direction du bourgeon de Jaina. Fort heureusement, la petiote s’est jetée derrière un rocher assez épais et grand pour cacher la silhouette de l’adolescente. Ce contre-temps mineur, permet à Jaina de reprendre connaissance. Malgré l’intégralité de son bras droit qui est étrangement lourd, la Capitaine des Ravengeuses attribue son "Demonic Chin Queen" sous le joli menton de Clément. L’officier s’effondre sur le sol, sonné par ce coup aussi soudain.

S’assurant que sa fille ne soit pas blessée et découvrant un pouce levé de cette dernière, la mère soupire de soulagement et ressent tout à coup un malaise.

« Bordel…vous m’avez fait quoi ? » questionne la desperada à son ennemi. Elle plie un genou au sol, ruisselant de sueur et ressentant un horrible affaiblissement. Lever sa main menottée relève un défi extrêmement éprouvant. « C’est quoi ces putains de menottes ?! »

« Du Granit Marin, mademoiselle Rosenberg. » répond à l’instant Moret qui se remet sur ses deux bottes, tout en frottant son menton rougit par le choc du coup de pied. « Ses menottes vont vous empêcher de redevenir cette monstrueuse créature. Vous serez également plus docile quand votre main libre sera menottée. » Il ferme ses paupières tout en souriant d’une manière sympathique et douce à l’albinos. Son idée de capturer vivante la pirate et de l’emmener en prison ne quitte aucunement son cerveau. « Autant vous prévenir, je ne compte pas retenir mes coups, Grand Line n’a pas besoin d’une pirate de votre trempe. Mais soyez sans crainte, je ne m’attaquerais pas à votre visage, pour l’unique raison que vous devez être encore reconnaissable lorsque je vous présenterais à mon supérieur hiérarchique. »

Crachant un mollard sur le sol, massant son ventre endolori, titubant à cause de ces pinces maudites, la cow-girl récupère Lilith sur le sol. Pour le moment, son arme dispose que d’une seule douille pleine. Quant à la carabine derrière son dos, qui a reçu de plein fouet la grande main mécanique de Moret, son état n’est pas aussi catastrophique. Jaina pensait que Morrigan serait irréparable après avoir reçu ce choc. Par mesure de sécurité, la hors-la-loi retire la sangle de son pétard et dépose son nouveau trésor sur le sol. C’est en effectuant son geste, qui se veut être inoffensif, que Jaina effectue un pas sur la droite par simple réflexe ou prémonition pour esquiver la charge monstrueuse de Clément Moret. Elle répète son numéro, trois fois d’affilée, guidée d’après elle, par son instinct de survie.

« Une utilisatrice du Haki de l’Observation. » exclame le Commodore qui dérape sa botte droite en arrière et provoque un petit nuage de fumée. « Tu es arrivé à un stade plus élevé que le mien. » Lorsque ce dernier découvre la non-compréhension de l’albinos, le haut gradé décide de fournir un petit cours. « Le Fluide ou Haki, est une force qu’on développe en poussant son corps à l’extrême. Il est catégorisé en trois morceaux. L’Armement, l’Observation et le plus rare des trois nommés le Roi. Consciemment ou non, tu sembles avoir développé le Fluide perceptif, le Haki de l’Observation. Si tu arrives à discerner la présence des êtres vivants, tu auras réveillé ce pouvoir. La prémonition est le deuxième stade, un niveau que je n’arrive pas encore à… »

Une balle entre dans l’avant-bras mécanique du Commodore sa trajectoire bien calculée coupe, tranche, des fils à l’intérieur de cette prothèse.

« Blablabla !! » coupe la tireuse qui vient de profiter du petit discours fort instructif de son adversaire pour recharger et tirer de manière précise dans le corps de l’appareillage du manchot. De l’électricité en ressort, de la fumée noire s’échappe doucement de l’avant-bras non humain. « Merci pour ce cours professeur ! Maintenant retirez-moi cette saloperie de ma main avant que je vous transforme en gruyère ! »

« Je suis désolé, je n’obéirai pas à votre ordre ! » dit-il après avoir établi un diagnostic de son appareillage. Ce dernier peut encore se battre, mais l’ogive de Jaina a endommagé la rapidité des mouvements de son avant-bras. Souhaitant reprendre les rennes de cet affrontement, ce dernier protège son corps avec sa prothèse, comme s’il s’agit d’un bouclier pour contrer les cinq projectiles de Lilith, permettant tout en même temps à Wanda de mettre en sécurité Morrigan. S’apprêtant à débuter son tour de jeu, Clément entend un crépitement à ses pieds. Baissant sa tête, écarquillant ses mirettes, il se rend compte qu’une dynamite roule à ses pieds. « Merd… » Une explosion alerte encore plus les matelots du Galion de Moret sur la position de Jaina et de Clément…

Une explosion connue, qui est l'une des signatures favorites de la cow-girl provoque son spectacle en plein règlement de comptes. Bon nombre de fois cet explosif a sauvé le cul de la desperada. Que ce soit de détruire des bâtiments, affaiblir ses adversaires ou encore lui permettre de souffler un peu. Là, actuellement, Jaina espère de tous son être que sa TNT ait réduit en charpie l'officier de la Marine. Disons que Moret devient un peu trop difficile à abattre. Décidément, son niveau est au-delà de tous les ennemis qu'a affronté Rosenberg.

Ayant pris le soin de prendre une distance raisonnable contre la dynamite, c'est-à-dire de s'être caché dans la planque de sa fille, l'albinos sort sa tête du rocher pour inspecter la zone où se trouvait le Commodore. Un épais nuage de fumée rend la visibilité complètement nulle. L'air est limite irrespirable. Sa fille Wanda tousse à en faire cracher ses poumons.

Lentement, Sherry rejoint les deux Rosenberg en faisant traîner le poids, la masse, de sa Rope Dart sur le sable de cette zone désertique et rocheuse. Sa crinière recouverte de poussière, de grain de sable, s'hérisse de colère. La renarde découvre une silhouette au loin, elle est statique, ne bougeant pas d'un centimètre.

« Capitaine, je crois que ça n'a pas fonctionné. » déclare la Mink qui décide de faire tourner la corde tenant à son extrémité le couteau extrêmement tranchant.

« Tch... » peste dans sa barbe inexistante la Capitaine des Ravengeuses. Elle sort de son abri, se positionne devant son maître d'équipage pour lui faire comprendre que Moret est à elle et à elle seule. « Pars avec Wanda en direction du Galion pour repousser les renforts de l'officier. »

« Entendu. » D’un mouvement de son fin museau, Sherry incite le bourgeon de rose à la suivre. Toutes deux s’échappent de Jaina et de Clément.

D’ailleurs, en parlant de ce valeureux homme, il n’a pas l’air amoché. Enfin si, au sujet des vêtements de l’officier. Son uniforme dont surtout le haut est complètement déchiré, anéantit, laissant son torse et ses abdominaux bien musclés à l’air libre. Une couleur noire, recouvre l’intégralité de sa peau nue. Même sa prothèse cybernétique est teinté. « Le fameux Haki de l’Armement ? »

Préférant ne pas répondre, bien trop énervé et honteux d’avoir commis l’irréparable, c’est-à-dire causer la mort de ses hommes, le Commodore ré-utilise sa mitrailleuse à l’intérieur de son avant-bras de cyborg. Les multitudes de balles font toute la course pour être la première à perforer la peau fragile de l’albinos. Fâcheusement, aucune ogive ne trouve leur compte. Toutes s’incrustent dans le sable ou dans la roche. La cow-girl s’est jetée désespérement derrière son abri de fortune, le grand rocher, échappant de peu à ressembler à un véritable gruyère. Le chargeur de Moret se vide, impossible à présent de le recharger, car il faudrait que Clément puisse retirer sa prothèse pour effectuer le renouvellement du magasin.

Ne pouvant plus attaquer à distance, désormais contraint d’effectuer du corps à corps, le Commodore s’élance pour réduire les mètres qui les séparent de Jaina Rosenberg. Fermant ses phalanges d’acier, ajoutant à son poing du Haki de l’armement qui ne recouvre plus l’intégralité de son corps, le gradé désire abattre son membre contre la cage thoracique de la pirate couchée. L’idée de lui briser les os et pourquoi pas de broyer en même temps quelques organes lui titille énormément l’esprit. D’un roulement sur le côté, la cow-girl échappe à une grande souffrance. Elle se relève difficilement, tiraillée par la fatigue et le poids des menottes en Granit Marin. C’est comme-ci la dame blanche tirait un coffre de berrys extrêmement lourd. Pour être au même niveau que son opposant, la mère de Wanda se doit de récupérer la clé des pinces.

Inspectant du mieux qu’elle peut l’attirail de son ennemi, Jaina aperçoit le trousseau de clés attaché au ceinturon du Commodore. Impossible pour elle de les voler facilement. Plusieurs problèmes l’empêchent d’obtenir ce fameux trésor. Tout d’abord l’enrobage du Fluide de l’Armement de Clément. Très chiant à contrer et impossible de le blesser. De plus, si Jaina n’arrive pas à venir à bout de ce pouvoir contraignant, jamais ô grand jamais Rosenberg va pouvoir s’occuper du bras mécanique du manchot. Si le Commodore continue d’avoir recours à son armure noire, alors la Capitaine des Ravengeuses allait user de sa nouvelle compétence, son fluide de l’Observation. Inspirant profondément, décalant son pied droit dans un léger dérapage qui provoque une traînée de poussière, Jaina plisse ses iris rouges. L’aura du gradé s’illumine à nouveau dans le noir.

Cogitant soudainement à une éventualité, Jaina se redresse et se gratte la tempe à l’aide du canon de Lilith. L’environnement qui s’assombrit de plus en plus offre finalement un sacré avantage à la prétendante au titre de Reine de tireurs. Si Clément Moret lui a avoué la vérité sur sa maîtrise médiocre du Haki de l’Observation, alors le bougre va avoir beaucoup de mal à esquiver les balles dans une soirée nocturne. Il semblerait que sa crainte de se battre contre un officier supérieur ait déstabilisée la pirate. Crachant sur le sol, titubant à cause de la pince de Granit Marin autour de l’un de ses poignets, Rosenberg attrape Lilith avec sa main valide. Ayant une meilleure prise, une paluche moins affaiblie, Jaina tir deux ogives et n’a pas le temps de rouspéter à cause du son métallique provoqué par ses balles contre la prothèse du Commodore. Car oui, le soldat est d’ores et déjà proche de l’albinos pour lui décerner avec hargne des séries de coup de poing.

Par l’incroyable puissance dopée par de l’enrobage d’Haki de l’Armement, Jaina Rosenberg est impuissante face à ces assauts. La douleur augmente en flèche, passant du tolérable à du insupportable. Des côtes se brisent, son poignet menotté se retourne de l’autre côté et d’innombrables hématomes orneront bientôt la peau blanchâtre de l’albinos. Clément Moret termine sa série par une dernière beigne qui propulse la cow-girl à plusieurs mètres dans l’obscurité de la nuit…

« Par votre faute, des familles sont désormais en deuil. » rouspète l’officier supérieur qui s’avance lentement en direction de la zone où doit se trouver Rosenberg. Il ne voit presque plus rien, il fait terriblement sombre, beaucoup trop noir pour poursuivre un tel affrontement. Mais selon lui, Jaina n’est plus du tout en capacité de se battre. Sa main droite est inutilisable, les menottes auront raison d’elle et son corps doit être en bouillit. « Vos actes de piraterie s’achèvent ici, mademoiselle Rosenberg. Vous subirez un jugement pour les nombreux crimes que vous avez commis, dont la mort du regretté Commandant McLauglin, de l’acte de barbarie que vous avez effectué devant les yeux de l’Ingénieure en cheffe Widdershins et j’en passe. Votre passif est trop dangereux pour vous laisser en pleine liberté. » dit-il en tapant le bout de sa botte sur quelque chose de métallique.

Fronçant ses sourcils, le Commodore plie ses genoux et attrape du bout de ses doigts les menottes en Granit Marin. Les deux pinces sont ouvertes et le trousseau de clés est resté dans le verrou. Instinctivement, il cherche son bien à lui qui doit être accroché à son ceinturon. Ô grand malheur, la chose est manquante… Jaina en a profité pour voler ce trésor, quitte à se prendre les multitudes de châtaignes…

« Fini de jouer…Commodore… » annonce la cow-girl qui se trouve derrière le dos du soldat. Lorsque Moret se retourne, Lilith hurle de tout son cœur.

Loin du règlement de comptes entre une pirate primée et un marine gradé, Sherry et Wanda engagent un affrontement contre des marines qui viennent de descendre du galion. La renarde s’occupe du corps à corps, pendant que la fille de Jaina est à distance en tirant avec le fusil qu’elle avait volé, celui ayant appartenu à un défunt soldat. Son entraînement avec sa mère porte ses fruits, elle n’a plus réellement de phobie. De plus, l’adolescente vient d’accueillir à bras ouvert la voie de la piraterie. La petite est désormais la meurtrière de plusieurs soldats qui allaient blesser Sherry à l’aide de leur sabre ou de leur baïonnette. Légitime défense, selon la frêle pensée de la fille qui n’est toujours pas majeur. Lorsqu’elle recharge son pétard, Wanda fronce ses sourcils et plisse ses iris sanguins en visualisant de l’agitation sur le pont du bateau. Éclairé par des torches tenues par des matelots, le bourgeon de rose a l’impression que l’équipage ennemi décide de passer aux choses sérieuses. Les canons faces à la plage et donc en direction du champ de bataille, sont chargés par le biais des artilleurs.

« Sherry !! » gueule l’adolescente qui se relève, elle qui était couchée, à plat ventre, pour avoir une bonne position de tir. « Ils vont utiliser leurs canons, faut se replier maintenant. »

« Pardon ?! Tu te fous de ma gueule là ?! » s’étonne la Mink qui plante son kunai dans le crâne d’un sabreur, puis pète le nez d’un autre à l’aide du poids à l’extrémité de sa Rope Dart. « Et leurs hommes dans cette histoire ?! »

Le Sergent Jason, toujours à son poste de vigie, venait de repérer la position de Wanda Rosenberg. Ainsi, il avait donné les informations aux artilleurs afin de canarder avec précision la gêneuse. Il ne faut pas longtemps pour que l’équipage prenne leur poste et attende le commandement du maître canonnier. Ce dernier, le Caporal Buck, lève sa main en direction du ciel et l’abaisse en hurlant la sommation de faire feu. Les multitudes de canons éjectent leurs boulets et roulent en arrière par la force du recul. Les trajectoires sont parfaitement calculées, permettant ainsi aux autres gardiens de la paix se battant contre les Ravengeuses de ne pas être pris pour cible.

Comprenant que l’artillerie la menaçait, Wanda sprint, court du mieux qu’elle peut pour échapper à la pluie d’obus ronds tombant dans la zone où elle se trouve. Elle zigzague, échappe de peu à plusieurs explosions puis termine sa course en recevant une déflagration juste devant son chemin. La gamine est éjectée et tombe dans le royaume des songes. Le côté gauche de son visage, plus précisément sur sa joue, est recouvert de sang et d’une bonne balafre…

De l’autre côté de ce conflit, Jaina qui est positionnée derrière le Commodore, presse la détente de Lilith pour permettre à son arme maudite de relâcher un petit cadeau. Une balle, un plomb qui pénètre non pas la peau du gradé, mais dans le mécanisme de la prothèse du cyborg. Sa trajectoire coupe énormément de câbles et rend hors d’usage le fonctionnement de cet avant-bras redoutable. Jaina élimine pour de bon un gros problème : Cette chose mécanique aux griffes acérées et pouvant servir d’arme à feu.

Désormais, il est impossible pour l’officier supérieur de bouger, de se servir de son membre non humain. Clément rompt la fixation de sa prothèse contre son bras pour redevenir un manchot. Néanmoins, il ne dit pas son dernier mot. De sa paluche gauche, porteuse d’un gant en tissu blanc, le Commodore Moret sort l’une des trois épées à sa ceinture. D’un geste vif pour dégainer son long couteau, le bruit de l’acier se fait entendre. La lame se recouvre du Haki de l’Armement.

Pendant ce laps de temps, Jaina Rosenberg se retourne légèrement en direction des bruits de canons et de la lumière provoquées par les différentes explosions. Ça chauffe dur près du Galion de la Marine. À croire que ses petites Ravengeuses mettent le paquet pour ralentir les hommes de Moret. Hélas, la cow-girl ne se doute aucunement que le bombardement était destinée à sa fille…

« Joli feux d’artifice. Je suis jalouse de ne pas pouvoir y participer. » ajoute Jaina qui se reconcentre sur son ennemi de maintenant, à savoir ce gradé qui ne souhaite pas crever. Prenant une grande inspiration, l’albinos se saisit de sa main déboîtée et la replace à sa position d’origine. Le bruit provoqué par cette action cause un dégoût, une douleur infernale et un hurlement de la tireuse.

« Avant de clore ce conflit, j’aimerais savoir où se trouve votre bateau et le reste de votre équipage, mademoiselle Rosenberg. »

Haussant ses épaules, effectuant un sourire gêné, la cow-girl décide de lui répondre, de lui avouer la stricte vérité.

« Je n’en ai aucune idée. Je crois qu’elles m’ont abandonné. Honnêtement Commodore Moret, si vous vivez encore, c’est parce que vous n’avez pas affronté le reste de ma famille. Avec toutes les Ravengeuses, vous seriez déjà, vous et votre équipage six pieds sous terre. »

« Si vos demoiselles sont moins imposantes que vous, je n’ai pas de souci à me faire. »

« Commodore, depuis tout à l’heure j’essayais juste de m’amuser avec mon fruit et de comprendre comment utiliser ce fluide que j’ai obtenu. » Se moquant, rigolant de cette situation, elle crache un mollard de sang, essuie ses lèvres recouvertes de maquillage et d’hémoglobine puis affiche un sourire carnassier à son ennemi. « Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, fini de jouer Commodore. »

Posant sa main sur le barillet de Lilith, Jaina tourne la roulette une fois, puis deux, puis trois et ainsi de suite. Son cœur s’embrase, le rythme est entraînant, galvanisant la colère de la Ravengeuse. Les différentes parties métalliques de son revolver prennent une teinte rougeâtre. La conviction brûlante de Jaina entre en scène, car cette dernière sera un jour la meilleure tireuse, la Reine des tireurs et qu’a-t-elle en face comme ennemi ? Un homme qui utilisait une mitrailleuse dans sa prothèse mécanique. Donc, il est clair que le Commodore doit être vaincu pour permettre à Jaina d’avancer dans son rêve. Complètement hypnotisée, manipulée par sa conviction inébranlable, la cow-girl oublie ses blessures, fait abstraction de la douleur pour ce dernier round, pour mettre un terme définitif à cette rencontre mortelle.

D’une rapidité redoutable, d’un geste vif comme l’éclair, Rosenberg fait hurler Lilith, la Faiseuse de veuves. Entendant un simple coup de feu, Moret gueule de tout son être pour repousser par la lame de son épée l’ogive enflammée de Jaina. Il y arrive et sourit fièrement de son action, mais le Commodore comprend soudainement pourquoi la femme n’est aucunement surprise par ce retournement de situation. Machinalement, Clément tousse et crache des postillons de sang mélangés avec sa propre salive. En descendant son menton, ses prunelles constatent cinq orifices depuis son torse musclé. Deux au niveau des poumons, trois autres dans son organe battant. Titubant, sa vision devant flou, ses paupières se referment sans jamais se rouvrir. L’homme porteur du grade de Commodore s’effondre à cause du terrifiant "Infernal Trigger" de Jaina Rosenberg. Cette dernière est si rapide avec la détente et le chien de Lilith, qu’elle arrive à créer l’illusion d’un seul tir, alors que Jaina vient de vider le barillet sur Moret.

« Si vous n’auriez pas cru mon mensonge en stipulant que je ne faisais que jouer avec vous Commodore, vous auriez réussi à m’avoir. » avoue d’un ton faible la gunslinger qui redécouvre la douleur de ses blessures. « Bon voyage au royaume des morts. »

Prenant sa forme de Vouivre Immaculée, cette dernière attrape le cadavre de l’officier par ses griffes et s’envole dans le ciel nocturne pour rejoindre Wanda et Sherry. Il ne lui faut pas beaucoup de temps, à peine trois petites minutes. En reconnaissant l’aura de sa fille qui est allongée dans le sable, la cow-girl balance le cadavre de Moret pour qu’il atterrisse salement sur le pont du Galion. Un moyen pour stopper l’assaut. Sherry quant à elle, a réussi à abattre une bonne troupe de soldats, la Mink vient d’atteindre Wanda en même temps que Jaina.

« Wanda !! » gueule avec inquiétude la mère sous sa forme de reptile. Sherry Whitemane soupire de soulagement en sentant un pouls.

« Ils ont utilisé les canons contre Wanda. Je…je suis désolé capitaine…je ne pouvais pas… »

La Vouivre Immaculée abat ses ailes contre le sol pour reprendre de l’altitude. Après être à une hauteur raisonnable, le reptile volant se dirige à grande vitesse sur le Galion. Pendant que les hommes, les marins, les matelots sont bouleversés par la mort de leur honorable Commodore, la Ravengeuse ouvre grand sa gueule pour cracher de l’acide sur l’intégralité du pont du navire de la Marine. Le poison corrosif attaque le bois du Galion, la chaire des soldats touchés. Ils ont osé blesser la fille de Jaina, alors ces derniers reçoivent le Karma en pleine poire. Pendant de nombreuses secondes, minutes pour arriver à un quart d’heure, la pirate albinos sous son apparence de monstre, témoigne sa colère envers ces gens qui ont osé meurtrir l’être le plus important à ses yeux.

Un tiers de la Marine survit à cet assaut en s’enfuyant dans des canots de sauvetages. Deux tiers de l’équipage sont morts des mains des trois Ravengeuses dont le Caporal Buck qui était le maître canonnier et le Sergent Jason, le Vigie, tout deux responsables d'avoir blessés Wanda. Ils ont souhaité traquer ce groupe de pirates ? Voilà la réponse de leur Capitaine. Quand on touche à sa famille, il faut craindre la colère de la Vouivre Immaculée.

Lorsque le Galion explose à cause des munitions et de la poudre qui sont rentrées en contact avec l’acide de Jaina, un bateau au loin détone en même temps. Sûrement un signe qui dévoile la position exacte de la Banshee. Attrapant Sherry, qui tient dans ses bras Wanda et le fusil Morrigan, afin que les demoiselles soient sur son dos, le reptile volant quitte Union John et rejoint le navire des Ravengeuses qui se trouvait proche des débris d’un bateau ayant appartenu au Baroque Works...